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28 décembre 2008

Possibilités infinies, chapitre 1 B

Chapitre 1 B

Cassie grimaça en entendant un autre miaulement plaintif en provenance de la boîte de transport suspendue à sa main droite. Bagheera était connu pour être pénible en voyage surtout quand il s’agissait de téléportation. Il avait déjà souffert le saut de Brisbane à San Francisco ce matin, sans mentionner l’indignité d’être laissé dans une pièce de stockage pendant que Cass recevait ses ordres officiels et ses instructions.

L’officier de Starfleet n’était pas pressée de faire le petit saut jusqu’à la station McKinley et, si le gémissement pathétique que produisait le chat était une indication, elle allait passer une grande partie du mois à venir à se faire pardonner.

Elle se tenait dans la queue devant le téléporteur, souhaitant avec ferveur que les prochaines heures soient vite passées. S’ajuster à un nouveau vaisseau était toujours déconcertant et elle avait hâte que les formalités soient finies et qu’elle puisse mordre sa nouvelle affectation à pleines dents.

« Suivant ! » Cria le chef du téléporteur et Cass s’avança. Le vétéran aux cheveux grisonnants lui jeta un coup d’œil. « Bonjour, Lt. », dit-il. « Z’allez où ? »

« McKinley, Chef », répondit-elle en lui tendant une feuille de réquisition pour le saut.

« Miiiiiiiiiiiiiaaaaaaaaoooouuuu. » Le gémissement triste sortit de la boite et Cass leva les yeux au ciel.

« Baggiiiee », dit-elle d’un ton plaintif. « C’est bon, mon gars. On arrive bientôt. »

Le chef du téléporteur jeta un coup d’œil par-dessus son bureau élevé vers la boite dans sa main. « Ah, content qu’il se soit fait connaître, Lt. Je n’aurais pas voulu l’oublier par erreur. »

Cass sourit inconsciemment. Mon Dieu, faites qu’il n’y ait personne qui m’attende de l’autre côté, pria-t-elle. Je veux juste rejoindre mes quartiers et l’installer. Et m’installer, admit-elle silencieusement. Les dernières vingt-quatre heures avec ses parents avaient été rudes, car ils avaient réussi à appuyer sur chacun de ses boutons sensibles. Cass se sentait déséquilibrée de ce fait, ronchon et sur les nerfs.

« Montez là-dessus, Lt. », dit le chef joyeux. « On va vous emmener là-bas en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. »

Cass prit son étui à guitare et le passa sur son épaule, puis elle fit de même avec le seul petit sac qu’elle avait emballé. Ensuite elle et le chat montèrent les deux marches de la rampe de téléportation. « Prête à votre signal, Chef », marmonna-t-elle.

« Energie. »

Le monde de Cassie disparut en une cascade d’étincelles dorées. Dans les quelques secondes qu’il fallut à ses atomes pour traverser l’éther, elle éprouva la sensation familière de déconnection et elle entendit un autre miaulement effrayé de Bagheera. Elle commençait à peine à former les mots destinés à calmer le félin que tout fut terminé et ils étaient en sécurité sur la rampe de téléportation sur McKinley.

Et là, pour les attendre, se trouvait le Capitaine Kathryn Janeway.

Bon sang, pensa Cass en se forçant à sourire poliment tandis que le petit officier s’avançait pour l’accueillir. Depuis quand le capitaine accueille-t-il personnellement un officier subalterne.

« Lieutenant. » Janeway salua de la tête et tendit la main. Cass fit passer Bagheera dans sa main gauche et rendit la poignée de main, tressaillant lorsque le chat reprit sa série de hurlements.

« Capitaine », marmonna-t-elle avec embarras. « Désolée pour ça. Il déteste être en cage. »

Janeway sourit d’un air désarmant et se plia en deux pour regarder dans la boite.

« Ne vous inquiétez pas, Lt. J’avais hâte de rencontrer notre premier passager. » Elle tendit un doigt parfaitement manucuré et gratta avec précaution le félin malheureux sous le menton, un mouvement qui le calma immédiatement. « Salut, jeune homme », dit-elle d’une voix charmeuse, ce qui lui valut un sourcil dressé de la part de sa nouvelle pilote. « J’imagine que tu meurs d’envie de sortir de là et de t’étirer les pattes, n’est-ce pas ? Il s’appelle comment, Cass ? »

« Bagheera », répondit le lieutenant en se posant des questions sur ce capitaine de vaisseau qui prenait de son précieux temps pour faire ami-ami avec un chat étranger.

« Ahhh, Kipling », répondit Janeway, en continuant à gratter l’animal qui ronronnait maintenant bruyamment. Oh Baggie, qu’est-ce que tu peux être bêcheur, pensa Cass. «  La panthère noire. Oui, ça lui va plutôt bien. » Le capitaine se redressa et sourit à Cass à nouveau. « Venez, Lt. On va vous embarquer tous les deux sur Voyager et vous pourrez vous retrouver. »

Une heure plus tard, Cass était sur le canapé de ses nouveaux quartiers sur le vaisseau, ses longues jambes allongées, les pieds posés sur la table basse de salon. Bagheera était blotti sur ses genoux et ronronnait d’un air ensommeillé. Il avait passé cette dernière heure à explorer son nouveau foyer pendant que Cass déballait et essayait de rendre l’espace de Starfleet standard plus personnel. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle, vaguement satisfaite de ce qu’elle avait fait avec les meubles et le peu d’affaires qu’elle avait apportées avec elle. D’un air absent, elle gratta la tête du chat.

Pas mal, songea-t-elle. Plus grand que mes quartiers sur le Moonshadow, et de loin. Je ne m’attendais pas à ça sur un vaisseau plus petit. Je présume que c’est une promotion dans le monde.

Cass savait qu’elle avait environ cinq heures avant de devoir se rendre à une réunion des officiers supérieurs. Je pourrais passer ce temps à rattraper mon sommeil d’hier soir, se conseilla-t-elle. Ou bien je pourrais partir en exploration. Le chat prit la décision pour elle en s’étirant et en s’endormant profondément sur ses cuisses. Elle sourit avec affection. Il est temps de faire une sieste, acquiesça-t-elle en posant la tête sur le dossier du canapé et en fermant les yeux. Pour une heure ou deux seulement.

********************************************************

Lis Dayton passa son nouveau bureau en revue avec satisfaction. Jusqu’ici le Voyager avait été une surprise très plaisante et elle commençait soudain à voir combien le travail dans l’espace pouvait représenter une gageure. Et ça lui plaisait bien. Le bureau était spacieux et approprié pour une étude de conseiller, les couleurs étaient fraîches et neutres, apaisantes. Le long d'un des côtés, il y avait une vitre panoramique qui, à cet instant, offrait une vue spectaculaire de

la Terre

et de l’anneau extérieur de la station McKinley. Le bureau était situé bien à l’avant de la coque du Voyager et l’effet allait être stupéfiant quand le vaisseau serait en mouvement, Lis le savait.

Elle fit le tour en plaçant quelques babioles personnelles et accrochant des choses aux murs, tout en pensant aux ajustements qu’elle allait devoir faire les prochaines semaines.

Ça fait longtemps que je n’ai pas été responsable de la santé mentale de l'équipage de tout un vaisseau, songea-t-elle en faisant glisser la photo d’elle et de Nick en lune de miel sur son bureau. Comme tout le département de psychologie de l’Académie, Lis avait pris son tour pour diriger le centre de conseil pour les étudiants plusieurs fois par mois. Mais il y avait une grande différence entre traiter les traumatismes de jeunes adultes quotidiennement à l’école et la réalité d’événements, parfois catastrophiques à bord d’un vaisseau spatial. C’est un état d’esprit totalement différent, songea-t-elle.

Elle devait admettre qu’elle était un peu impressionnée. Il n’y avait que 140 personnes à bord du Voyager, mais c’était le boulot de Lis de les connaître tous, d’essayer d’anticiper les problèmes avant qu’ils n’arrivent. Il valait mieux commencer tout de suite, pensa-t-elle en soupirant.

« Ordinateur, combien de temps avant la réunion des officiers ? »

« Une heure, 17 minutes », répondit la douce voix féminine de l’ordinateur de bord.

« D’accord », murmura Lis en s’asseyant devant son bureau avant de rapprocher son terminal. « Ordinateur, accès au fichier du personnel du USS Voyager, code de sécurité personnel omega, trois, deux, deux, un. »

« Accès en cours. »

Elle regarda le manifeste de l’équipage s’afficher sur son écran, une longue liste de noms, de rangs et d'exploits. Lis soupira.

« Je ferais aussi bien de commencer par le haut », murmura-t-elle en appelant le fichier du Capitaine Janeway. Elle se radossa dans son fauteuil et commença à lire.

******************************************

Lis fixait le nom sur l’écran.

LANSDOWN, Lt. Cassandra P.

Une profonde panique parcourut la colonne vertébrale de la psychologue et elle se frappa le front, soudainement devenu froid et humide.

« Oh mon Dieu », murmura-t-elle. Ça ne peut pas arriver. Elle déroula rapidement les éléments du passé récent de Cass, réalisant avec étonnement que le jeune lieutenant avait été choisie pour cette affectation et serait le chef de la sécurité pour la première partie de la mission. Lis se couvrit les yeux des deux mains, luttant contre une vague montante de panique qui menaçait de lui retourner l’estomac. « Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu. »

Dans un autre sursaut, elle calcula qu’elle allait se trouver face à l’objet de sa consternation dans moins de 10 mn. Et ce ne sera pas tout, pensa-t-elle en essayant de reprendre le contrôle de son anxiété. Elle fait partie des officiers supérieurs. C’est un petit vaisseau. On va se croiser pratiquement chaque jour. Elle déglutit. Nick va la croiser pratiquement chaque jour. Elle appuya fortement sur ses yeux pour éloigner la nausée.

Et il y avait autre chose. Une lueur de quelque chose d’autre qu’elle ne voulait pas regarder de trop près. Une étincelle de sentiment qu’elle pensait éteinte pour toujours. Vingt-six mois, songea-t-elle. Ça fait vingt-six mois que j’ai dit à Cass que j’arrêterais de croire en notre amour si je devais le faire pour survivre. Mais était-ce pour mon bien ou pour le sien ?

Cass avait été très en colère, très blessée par leur rupture, elle le savait. Mais peut-être que cela lui permis de me laisser partir plus facilement ? Est-ce que j’ai vraiment cessé de croire ?

Lis secoua la tête et reprit ses esprits. Arrête ça, se morigéna-t-elle. Maintenant, plus que jamais, tu dois arrêter ça. Cass est passée à autre chose sans aucun doute. Tu ne peux pas revenir en arrière. Elle se leva et décrocha sa veste d’uniforme du dossier de la chaise. Elle passa les bras dans le vêtement en allant vers la porte de son bureau.

Seigneur, Nick va être dévasté, songea-t-elle, soudainement triste à l’idée que l’excitation durement gagnée de son mari allait être gâchée par la connaissance de la présence de Cass aussi près. Elle essaya de calmer son esprit en montant dans le turbolift. Je me demande si elle est aussi belle que je m’en souviens…

*************************************

Cass se réveilla si brusquement qu’elle en haletait et elle fit fuir le chat vers la sûreté de la chambre à coucher. Elle lutta plusieurs secondes pour se souvenir de l’endroit où elle était tandis que son cœur menaçait de lui sortir par la gorge. Elle n’avait aucune idée de combien de temps elle avait dormi, ni de ce qui l’avait réveillée. La nausée au creux de son estomac lui dit qu’il y avait toutes les chances pour qu’elle soit en retard à sa première réunion d’officier du Voyager. Elle se tortilla rapidement pour attraper sa veste et ses bottes tombées sur le sol.

« Ordinateur, combien de temps avant la réunion des officiers ? » Elle enfila une botte, sautillant dans toute la pièce en essayant de garder son équilibre.

« La réunion des officiers commence dans trois minutes et demie », répondit l’ordinateur.

« Merde », marmonna Cass. Finalement, la botte et sa jumelle furent enfilées et elle courut vers la porte, freinée par une réalisation soudaine. « Ordinateur, où se tient cette foutue réunion des officiers supérieurs ? » Demanda-t-elle avec agacement.

« Dans la salle de conférence au niveau de la passerelle. »

Cass fonça hors de ses quartiers pour entrer dans les couloirs quasi-inconnus de son nouveau vaisseau. Elle jeta un coup d’œil à gauche et à droite pour repérer le turbolift le plus proche. Elle en vit un tout au bout du couloir qu’elle emprunta à petit trot, reconnaissante quand les portes s’ouvrirent à son approche, laissant sortir un jeune enseigne. Cass se glissa à l’intérieur et s’appuya avec gratitude contre la cloison.

« Salle de conférence numéro un », murmura-t-elle, sachant que le turbolift l’amènerait le plus près que possible de sa destination.

*************************************

Janeway regarda tour à tour les membres de son équipe assemblée. Ils étaient tous relativement jeunes à l’exception du Premier Officier, le commandeur Cavit, un vétéran roublard qui avait placé une requête spéciale pour rejoindre le Voyager. Et toi, Katie, songea-t-elle ironiquement, tu peux difficilement te qualifier de bleue dans cette assemblée.

Un enthousiasme reflété par des yeux brillants l’accueillit tandis que son regard balayait la pièce. Le capitaine avait opté pour que cette réunion soit plutôt informelle et un jeune enseigne jouait les serveurs et passait des plateaux de boissons et de petits fours.

Le Cocktail du Capitaine, pensa Janeway avec autodérision. Peut-être qu’on devrait faire ça régulièrement. Elle jeta un nouveau coup d’œil circulaire. Il manque quelqu’un, nota-t-elle avec un peu d’irritation. Qui… ah… Le lieutenant Lansdown passa la porte à toute vitesse, ses cheveux noirs flottant autour d’elle.

« Toutes mes excuses, Capitaine », murmura le jeune officier, en baissant ses yeux éblouissants avec embarras. « J’ai été un peu retenue. »

Janeway fit un geste élégant de la main pour excuser son retard.

« Ne vous inquiétez pas pour ça, Lt. », dit-elle d’un ton détaché. « Nous nous sentons tous un peu déconnectés quand nous nous installons. » Elle amena l’officier par le coude vers un groupe près de la vitre. « Mais le principal, c’est que nous sommes à quatre heures du lancement et ce serait bien que nous puissions faire connaissance les uns des autres assez vite. » Elle s’arrêta devant un homme grand et distingué, au regard marron sérieux. « Cass, voici notre Premier Officier, John Cavit. John, voici Cassandra Lansdown, notre chef de la sécurité intérimaire jusqu’à ce que nous retrouvions le Lt. Tuvok. Ensuite elle sera l’un de nos pilotes. »

Cass serra la main de l’officier supérieur.

« Monsieur. » La jeune femme brune se sentait un peu déconcertée par son réveil abrupt et tous les visages nouveaux autour d’elle. Mais elle avait appris par expérience que d’avoir l’air confiant faisait gagner la moitié de la bataille. Et être plus grande que pratiquement tout le monde dans la pièce ne faisait pas de mal non plus, se dit-elle, tout en souriant et en serrant la main de plusieurs autres officiers dans le groupe de Cavit.

« Et voici notre conseillère. » Le capitaine fit tourner Cass. La grande femme finit un échange en riant avec le Premier Officier avant de tourner le regard vers la personne que le capitaine lui présentait. « Lt. Lansdown, je vous présente le Dr Elisabeth Dayton. »

Cass y repenserait plus tard en se disant qu’il était miraculeux qu’elle ne se soit pas effondrée là, morte sur le coup. Un regard vert droit mais attristé s’était levé vers elle et une petite main, trop familière s’était enroulée autour de la sienne dans une poigne ferme. A l’intérieur, Cass était abasourdie, ses pensées et ses émotions tourbillonnaient. Mais ces deux années au fond de l’espace seule, avec sa douleur n’avaient pas été complètement inutiles.

Les yeux bleus, froid comme des glaçons, se vidèrent de même la plus petite lueur d’amitié à l’encontre de la psychologue.

Mon Dieu, pensa Lis en serrant la main du grand lieutenant rapidement. Qu’est-ce que je lui ai fait ? « Je suis contente de vous revoir, Cass », dit-elle d’un ton hésitant en laissant retomber sa main sur le côté.

« Docteur », répliqua Cass d’un ton sec.

« Vous vous êtes déjà rencontrées ? » Demanda Janeway vaguement consciente que les choses n’étaient pas franchement cordiales entre les deux officiers.

« Oui, Capitaine », dit la plus grande des deux femmes. « Quand je me suis trouvée entre deux missions, j’ai été rattachée à l'amiral Paris à l’Académie pour une courte durée. » Cass regarda par-dessus l’épaule de son commandant et repéra le jeune Paris qui parlait au Lt. Stradi, le troisième pilote du Voyager. « Si vous voulez bien m’excuser, il faut que je parle aux deux autres pilotes. » Avant qu’aucune des deux femmes n’ait le temps de protester, Cass sortit du groupe et se dirigea vers les eaux plus sûres des officiers subalternes.

Janeway se tourna vers sa conseillère.

« Les choses iront certainement plus vite si vous vous connaissez déjà », dit-elle d’un air plaisant, en offrant un autre cocktail à Lis au passage du serveur.

« Merci », murmura celle-ci en prenant le verre. « Je ne suis pas sûre que ce sera d’une grande aide, Capitaine. Mais je vous promets que ce ne sera pas un obstacle. »

Janeway haussa un sourcil élégant et fixa la jeune femme blonde de son regard gris acier.

« Est-ce que je veux connaître les détails ? » Demanda-t-elle.

Lis sourit tristement, mais regarda son nouveau capitaine droit dans les yeux avec confiance.

« Non, madame », répondit-elle fermement. « Je suis certaine que ça ne posera pas de problème. »

Janeway hocha la tête, refoulant le sujet de son esprit, sachant que le professionnalisme des deux officiers de Starfleet prendrait soin des antécédents qui existaient entre elles.

« Et votre mari, son installation ? » Demanda-t-elle en notant que Lansdown revenait vers elles.

Lis suivit son regard et se blinda en regardant Cass approcher prudemment. Seigneur, elle est toujours aussi superbe que dans mon souvenir, songea-t-elle avec nostalgie. La silhouette sombre et élancée s’arrêta près de l’épaule gauche du capitaine, évitant soigneusement le contact visuel avec la psychologue. Réponds à la question, Lis, se rappela la jeune femme blonde.

« Il est très heureux, merci Capitaine », dit-elle vivement. Mais j’ai le mauvais pressentiment que ça ne va pas durer, admit-elle tristement pour elle-même.

« Excusez-moi, Capitaine », murmura Cass. « Si ça ne vous ennuie pas, j’aimerais aller rencontrer les différentes équipes de sécurité avant que nous partions. »

Janeway hocha la tête, notant à nouveau le bizarre frisson de tension entre les deux femmes. Elle soupira intérieurement. Rien n’est jamais très facile.

« Bien entendu, Lt. », répondit-elle. La grande femme tourna les talons et quitta la salle de conférences sans même un regard pour Lis. Janeway retourna son attention vers la jeune blonde et lui sourit. « Elle va aller loin, je pense », dit-elle. « Du moins, j’ai de grands espoirs. »

Lis hocha la tête, ressentant un pincement étrange de fierté au compliment de l’officier à l’égard de Cass.

« C’est une personne très spéciale, Capitaine », répondit-elle doucement.

Le regard gris soutint le sien pendant de longues secondes.

« J’ai bien cette impression, Docteur », dit tranquillement le capitaine.

****************************

Cass se tenait dans la pénombre de son bureau, les coudes posés sur la table, le visage enfoui dans ses mains. Elle tremblait de la tête aux pieds, l’effort consenti pour survivre au cocktail du capitaine sans même remuer un sourcil, ayant fini par avoir eu raison d'elle.

« Je suis coincée dans un foutu cauchemar », marmonna-t-elle sans viser personne. Et comment ça a pu arriver, Bon Dieu, se demanda-t-elle. Et si ce que j’ai entendu est correct, il est ici aussi. « Ça va être génial, je sens ? » Cass se sentait nauséeuse et elle savait bien que le tremblement dans ses mains était dû au choc.

Et à la colère, reconnut-elle. Deux années passées aux confins de l'espace et elle me réduit à une épave tremblante en cinq minutes à peine. Je suis toujours furieuse contre elle depuis tout ce temps. « Comment est-ce possible ? » dit-elle d'un ton suppliant à la pièce vide. Bon Dieu, comment est-ce que ça va bien pouvoir marcher ?

Le son audible d'un carillon annonça l'arrivée de quelqu'un de l'autre côté de la porte du bureau.

Seigneur, faites que ce ne soit pas elle, s'il vous plait, pensa Cass. « Entrez », cria-t-elle, en espérant ne pas avoir l'air aussi tremblant qu'elle se sentait. Elle passa les doigts dans ses mèches rebelles et se mit au fond de son fauteuil tandis que les portes s'ouvraient, admettant un des jeunes enseignes assignés à sa section. Merci.

« Les équipes de sécurité sont là, Lt. », dit l'enseigne diligent.

Cass soupira et chercha le bandeau dans sa poche. Elle se leva et commença à rassembler sa chevelure dans une queue de cheval plus gérable, tout en suivant l'enseigne vers la salle d'instructions principale du département de sécurité. Reprends-toi, Lansdown, se dit-elle fermement. Fais ton travail. Elle jeta un coup d'oeil au groupe des officiers qui se trouvaient tous sous sa responsabilité , du moins jusqu'à ce que le redoutable Tuvok soit de retour à bord. Survis au mois qui vient, fais ton travail, demande un transfert et fiche le camp loin de ce vaisseau et d'elle.

« Très bien, passons en revue les rotations de périodes », dit-elle en leur faisant signe de s'asseoir tandis qu'elle s'avançait vers l'avant de la pièce. « Ensuite, nous parlerons de ce qui nous attend dans les Badlands. »

Va au Diable, Lis Dayton.

***************************************

Lis faisait nerveusement les cent pas dans les quartiers qui leur avaient été assignées à Nick et à elle. Son mari allait passer la porte d'une minute à l'autre maintenant et il faudrait qu'elle lui dise que Cassandra était à bord. Il n'y avait aucune raison de le lui cacher, pensa-t-elle en réarrangeant quelques décorations sur la table du dîner de la salle à manger.

Regardez-moi. Réalisant combien elle était anxieuse, elle prit un padd et alla au canapé placé sous la fenêtre. Voyager avait décollé quelques heures plus tôt et le champ de distorsion qui entourait le vaisseau déformait l'espace étoilé en faisceaux de lumière argentée. Elle les fixa pensivement, essayant de laisser leur mouvement précipité l'apaiser.

Quel gâchis, elle soupira. Cass est toujours furieuse contre moi, Nick va recommencer à me surveiller comme un faucon et à soupçonner tout ce que je vais faire, et Janeway sait déjà qu'il se passe quelque chose. Elle rit doucement à l'ironie de tout ça. Et moi qui ne voulais pas être ici au départ.  Elle se frotta le visage d'une main fatiguée. Je ne peux pas gagner.

Elle entendit le sifflement de la porte et se tourna pour accueillir son mari. Un regard sur son visage et elle sut que la bonne nouvelle lui avait déjà été annoncée. Il avança dans la pièce, les bras ballants, toute l'excitation de la journée partie de ses yeux.

Lis se leva et s'avança vers lui en silence.

« Tu savais ? » Murmura-t-il d'une voix rauque, mettant les bras devant lui pour la repousser quand elle avança la main vers lui. Lis se tint devant lui, impuissante, et secoua la tête.

« Pas jusqu'à dix minutes avant la réunion des officiers supérieurs », répondit-elle. Ses grands yeux marron la regardaient, emplis de larmes. « Nick, je te le jure. Comment aurais-je pu savoir ? »

Il continua à la fixer jusqu'à ce qu'elle soit forcée de baisser le regard, la bonne vieille culpabilité la rongeant. Il finit par passer près d'elle et aller sans énergie dans leur chambre à coucher sans un mot de plus.

Je fais quoi maintenant ? Se demanda Lis en regardant son mari se laisser tomber sur leur lit. Il se blottit en position foetale en lui tournant le dos. Rien de ce que je pourrais dire ne le fera se sentir mieux. Je ne peux rien changer aux choses, pas plus qu'il y a deux ans, ni au fait que nous sommes coincés sur ce vaisseau avec Cass pour le mois à venir.

Elle alla calmement dans la chambre sombre et grimpa sur le lit, puis elle s'enroula autour du corps mince de son mari.

« Je suis désolée », murmura-t-elle. « Je suis désolée de t'avoir blessé et je suis désolée que ça revienne nous hanter. » Elle glissa les bras autour de sa taille et posa le front sur sa nuque. « Je ne sais pas quoi dire d'autre, Nick. »

Elle savait qu'il pleurait, le son de sa respiration comme un coup de poignard dans son coeur.

« T-tu l'aimes toujours ? » Balbutia-t-il.

Oh Seigneur, Nick, ne me demande pas ça. Lis grogna intérieurement. Comment puis-je répondre sans mentir ou te blesser ? Elle soupira profondément.

« Je ne sais pas comment répondre à ça, mon amour », répondit-elle aussi honnêtement que possible, sachant que ce n'était pas ce qu'il voulait entendre. « Tu sais ce que je ressentais pour elle à l'époque et, pour être honnête, j'ai essayé très fort de ne pas y penser depuis. Tu sais que je... que je ne... » Elle lutta pour trouver les mots pour les émotions qu'elle ressentait.

Nick soupira, une expiration profonde et tremblante.

« Je sais que tu ne tombes pas amoureuse facilement », murmura-t-il et il sentit son hochement de tête d'affirmation derrière lui. « Dieu sait qu'il m'a fallu assez longtemps pour te convaincre de m'avoir » Elle le serra brièvement.

« Ne fais pas ça, Nick », dit-elle.

« Mais c'est pourtant vrai », répliqua-t-il et elle pouvait entendre la note triste de résignation dans sa voix. « Et je sais ce que tu ressens... ressentais... pour elle. » Il appuya sur les mots avec une pointe d'amertume. « Je n'ai aucune chance. »

« Ce n'est pas vrai », dit Lis violemment, en lui tirant l'épaule pour le faire se retourner jusqu'à ce qu'il soit sur le dos. Elle le regarda et essuya les larmes sur sa joue. « Je suis là, non ? J'ai rompu avec Cass et je suis restée avec toi parce que je t'aime et que je veux que notre mariage fonctionne. Ce que nous avons construit importe pour moi. »

« Mais elle est celle avec laquelle tu veux vraiment être », persista-t-il.

« Comment peux-tu dire ça ? » Implora-t-elle. « C'est une coïncidence que nous soyons sur le même vaisseau, Nick. Une coïncidence. Et ça n'est que pour un mois. Ensuite nous demanderons un transfert le plus loin possible de Cassandra. Bien qu'à en juger par la colère qu'elle semble encore avoir à mon égard, je présume qu'elle va déposer sa demande de transfert bien avant nous. »

Mais Nick ne semblait pas prêt à être apaisé aussi facilement.

« En colère ? Et de quoi elle, elle pourrait bien être en colère, bon sang ? » Lâcha-t-il en roulant hors du lit pour aller s'asseoir dans un fauteuil dans le coin. Il s'y laissa brutalement tomber. « Elle a eu ce qu'elle voulait, elle. »

Lis secoua la tête lentement, en souhaitant pouvoir expliquer qu'il n'y avait eu aucun vainqueur dans cette situation, au bout du compte.

« Elle ne l'a pas eu. Aucun de nous ne l'a eu. » Elle alla se mettre au bout du lit et s'assit en face de son mari, les coudes sur les genoux. « Je lui ai fait beaucoup de mal, comme à toi. » Elle le regarda et nota sa mâchoire serrée et son front plissé. « Et elle est en colère, tout comme toi », dit-elle doucement.

Il se tourna pour la regarder, ses yeux rougis et sinistres.

« Je me fous pas mal de ce qu'elle ressent, Lis », marmonna-t-il.

Elle hocha la tête.

« Je comprends », répondit-elle calmement. « Mais le fait est que si nous devons coexister durant le mois qui vient, j'aimerais pouvoir te dire que nous allons rester loin l'une de l'autre, mais nous faisons toutes les deux partie de l'équipe de commandement et c'est un petit vaisseau. » Elle s'interrompit, sachant que le plus difficile était à venir. « Il faut que tu me fasses confiance, Nick. »

Son mari ne dit rien. Il finit par se lever et alla dans la salle de bains. Après un instant, Lis put entendre la douche couler.

« Ça aurait pu être pire », murmura-t-elle à personne en particulier. Epuisée par le tourbillon d'émotions de la journée, elle enleva son uniforme et passa un vieux tee-shirt qu'elle utilisait pour dormir. Elle réalisa avec choc qu'il appartenait autrefois à Cass. Je pense que je ferais mieux de ne pas le dire à Nick, songea-t-elle en se glissant entre les draps de coton bleu Starfleet.

Les bruits dans la salle de bains s'arrêtèrent et Nick entra, une serviette autour de la taille. Lis le regarda en silence se préparer et enfiler un pantalon de pyjama. Il se mit au lit et s'allongea sur le dos, les mains derrière la tête.

Lis ne savait pas quoi faire. Ils n'avaient jamais été le genre de couple qui dormait enroulés l'un contre l'autre, alors ça n'aurait pas semblé normal qu'elle se blottisse contre lui. Elle se mit alors sur le côté attendant qu'il dise quelque chose.

« Je ne suis pas sûr de pouvoir te faire confiance », finit-il par dire, l'émotion faisant trembler sa voix. « Ça a été le plus dur. J'avais l'habitude de te croire pour tout. Si tu disais que c'était comme ça, alors c'était comme ça. » Lis gardait le silence, reconnaissant que c'était la première fois qu'ils en disaient autant depuis le jour où elle avait dit à Nick qu'elle avait rompu avec Cass. « J'ai essayé depuis... depuis cette fois... de te faire confiance à nouveau et je pensais que les choses étaient arrangées. » Il déglutit et elle fit sa pomme d'Adam bouger. « Mais apprendre que cette femme était sur le vaisseau aujourd'hui... » Il secoua la tête. « Maintenant, je dois me demander combien de temps ça va prendre... » Il déglutit à nouveau. « Avant que ce soit plus attrayant pour toi d'aller avec elle qu'avec moi. »

Lis ferma les yeux pour lutter contre la douleur qui émanait de la silhouette mince près d'elle.

« Ça ne va pas se produire, Nick », murmura-t-elle. « Je sais que tu n'as aucune raison de me croire, mais tout ce que je peux faire c'est le dire encore et encore et le prouver chaque jour. »

« Ça fait mal. »

« Je sais. Je suis désolée. »

Il se mit sur le côté et tourna le dos à sa femme. Quelques minutes passèrent et Lis se rendit compte qu'il pleurait à nouveau, trahi par ses reniflements. Elle tendit lentement la main et commença à tracer des cercles entres ses épaules. Elle finit par le sentir se détendre et elle continua le mouvement jusqu'à ce qu'elle soit sûre qu'il avait fini par sombrer dans l'oubli du sommeil.

Je ne réussirai jamais à lui faire oublier ça, fut sa dernière pensée avant qu'elle ne glisse à son tour dans le sommeil.

***************************************

« Vous voulez faire quoi ? » Le Capitaine Kathryn Janeway n'était pas souvent prise au dépourvu, mais Cass pouvait voir qu'elle avait assurément secoué son officier supérieur. « La mission sur ce vaisseau a à peine commencé depuis deux jours et vous me dites que vous voulez demander un transfert ? » Le regard gris acier de la petite bien qu'intimidante femme assise derrière le bureau, fixait celui de Cass.

Celle-ci bougea d'un pied sur l'autre, douloureusement consciente qu'elle atteignait la limite de la patience du capitaine. Janeway jeta un coup d'oeil encore au padd que son chef de la sécurité intérimaire lui avait tendu et elle le jeta sur le bureau.

« Asseyez-vous, Lt. », dit-elle, sa voix déjà caractéristique, basse et dangereuse.

Cass se laissa tomber avec hésitation dans le fauteuil indiqué.

« Qu'est-ce qui se passe ? » Janeway adoucit volontairement le ton de sa voix, sachant d'instinct qu'il y avait plus dans cette situation que l'incapacité d'un nouvel officier à s'accoutumer à une affectation. Elle soupçonnait très fortement qu'elle savait ce qu'il y avait derrière la requête du jeune lieutenant. Mais elle attendit, voulant entendre ce que Lansdown avait à dire. La beauté brune avait déjà prouvé qu'elle était un chef de la sécurité plus que compétent et Janeway souhaitait vraiment la garder dans l'équipage du Voyager si cela était possible.

Cass baissa les yeux.

« C'est personnel, Capitaine », dit-elle calmement. « Rien à voir avec le vaisseau, ou vous-même, ou la mission. » Elle bougea nerveusement ses longues et élégantes mains sur ses cuisses.

« Ça ne va pas suffire, Lt. » Grogna Janeway. « Vous êtes vitale pour la réussite de cette mission. Transfert ou pas, j'ai besoin que votre esprit soit entièrement dévoué au travail. Mais visiblement, si la seule chose qui vous a préoccupée pendant ces deux premières journées, ça a été comment partir de ce vaisseau, alors peut-être que j'ai fait une erreur en vous y nommant. »

Ces paroles firent mal et Cass leva rapidement les yeux pour croiser le défi dans le regard gris en face d'elle.

« Capitaine, avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas juste. » Ces mots firent hausser un sourcil à l'officier et Cass lutta contre le désir de faire marche arrière. « Tout est prêt pour les Badlands. Les équipes sont en place et s'entraînent, et je fais tout ce que je peux pour m'assurer que nous sommes pleinement préparés. »

Janeway ne dit rien mais se leva et contourna son bureau, puis tapota négligemment le lieutenant sur l'épaule et lui fit signe de son index recourbé.

« Venez avec moi, Cass », dit-elle calmement, se retournant pour aller sur le plus haut niveau du bureau, là où un long canapé était aligné contre la cloison sous la fenêtre et où une table basse supportait une cafetière et deux tasses vides. Janeway s'assit et tapota le coussin près d'elle. « Asseyez-vous et détendez-vous. »

Cass ne pouvait imaginer une requête moins relaxante, mais elle obéit malgré tout. Elle sentit une impression naissante de malheur en pensant que le capitaine allait lui arracher la vérité, qu'elle le veuille ou non. Elle pencha la tête d'un côté en regardant Janeway verser du café fumant dans les deux tasses, et hocha la tête quand le capitaine haussa un sourcil en indiquant le sucrier.

Elle a vraiment un style de commandement unique, songea Cass. Elle avait découvert qu'elle se sentait embarrassée et gauche quand elle était en présence sur capitaine, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais on ne pouvait nier la personnalité imposante de cette femme.

Janeway tendit sa tasse au lieutenant et s'adossa dans [au] le canapé, son bras gauche posé le long du dossier. Elle regarda la jeune femme jongler avec la tasse et la soucoupe avec élégance. C'est un rébus enveloppé dans un mystère enveloppé dans une énigme, songea le capitaine. Si élégante et si calme mais avec un esprit d'acier et un instinct de tueuse en-dessous. Et belle.

A nouveau, la jeune femme sembla satisfaite de laisser le capitaine mener la danse. Janeway décida qu'il était temps d'être directe.

« Ceci concerne Lis Dayton, n'est-ce pas ? »

Les yeux bleus surpris s'écarquillèrent à ces mots, mais Lansdown recouvra rapidement son calme apparent, vu de l'extérieur, du moins. « Etait-ce si évident ? » Murmura-t-elle.

Janeway sourit. « Vous êtes passée de brillante et joyeuse avec les autres membres d'équipage à froide et abrupte en l'espace de trente secondes pendant la réunion des officiers, Lt. » Elle nota l'inconfort de Cass et tapota le genou de la jeune femme. « Je ne m'implique habituellement pas dans la vie personnelle des membres de mon équipage, Cass », dit-elle doucement. « Et je ne vais pas commencer, mais quoi qu'il y ait entre vous deux est assurément quelque chose qui ne peut rester en l'état. Après tout, vous êtes restée au fond de l'espace deux ans. » Elle se pencha en avant. « Je ne vous ai pas recrutée juste pour cette mission, Lt. Vous êtes douée. Et nous avons besoin de vous ici. »

Cass posa sa tasse et sa soucoupe avec soin sur la table basse et se radossa, fixant son capitaine d'un regard ferme.

« Si je ne pars pas, Capitaine, Lis et son mari le feront. Je vous le garantis. Même si elle peut accepter de se trouver près de moi, lui ne le supportera certainement pas. » Elle sentit la rougeur monter sur sa gorge et sur son visage, consciente que son corps laissait voir la force de ses sentiments. « Vous avez peut-être besoin de moi, Capitaine, mais pas au détriment de deux autres officiers de valeur. »

Janeway sirota son café en étudiant la situation. Puis elle posa également sa tasse sur la table.

« J'ai beaucoup plus de foi en vous que vous ne semblez en avoir vous-même, Lt. », dit-elle. « Je sais que vous – et notre conseillère – pouvez apprendre à travailler ensemble. Le fait est que vous devez le faire. Nous sommes déjà bien au-delà de l'espace de

la Fédération

et je ne vais pas vous déposer à un poste avancé juste à cause d'une histoire ancienne. » Elle s'interrompit et soutint fermement le regard de Cass. « C'est de l'histoire ancienne n'est-ce pas ? »

« Oui, Capitaine », répondit Cass calmement, en essayant d'oublier la douleur qui lui tordait les tripes. Elle vit l'expression de Janeway s'adoucir.

« Je vais mettre votre demande de transfert en attente, Lt. », dit le capitaine. « Nous avons un mois devant nous. Nous allons attendre et voir comment vous vous sentez à la fin de cette période. Et si j'ai une demande de la part du Dr Dayton ou du Dr Standish, je leur dirai la même chose. »

C'était la seule solution viable et Cass le savait. Elle hocha lentement la tête et se leva, le capitaine en fit autant. La jeune femme dominait son officier supérieur mais ça n'empêcha pas Janeway de lever une main rassurante pour la poser sur son épaule.

« Patience, Lt. Et persévérance. Qui sait de quoi le mois qui vient sera fait. »

 

A suivre - Chapitre 2

 

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Commentaires
C
encore et encore une superbe histoire a venir. Bravo et bonne année à toutes et à nos auteurs et traductrices préférées!!!!
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G
Merci beaucoup.<br /> <br /> Joyeuse Noël et Bonne Année!!!!!!!!!!!!
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