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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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7 juin 2009

Lapins, carottes et pétards, de Gaxé

 

 

 

 

 

 LAPIN, CAROTTES ET PETARDS 

 

 

 

 

 

Xéna, Gabrielle et Joxer appartiennent à MCA et Renaissance pictures et Bugs Bunny à Warner Bros. Je voulais juste voir ce qui arriverait s’ils se rencontraient.

 

Et merci à Prudence.

 

 

Le soleil n’était pas encore très haut et une légère brise soulevait les cheveux noirs de Xéna quand elle ouvrit les yeux et vit son amie debout qui s’affairait près du feu. Elle sourit et lança d’un ton taquin.

-« Par tous les Dieux, quel est ce miracle ? »

Gabrielle se tourna vers elle et lui rendit son sourire.

-« Un miracle ? Quel miracle ? »

La guerrière se leva d’un mouvement souple et rejoignit sa compagne.

-« Tu t’es réveillée de bonne heure, c’est ça qui est miraculeux ! »

La barde fronça les sourcils et mit les mains sur ses hanches en prenant une expression faussement vexée.

-« Te moquerais-tu de moi ? Ce n’est pas gentil alors que je me suis levée aux aurores pour te préparer ton petit déjeuner préféré. »

La guerrière brune s’approcha encore de son amie et posa les mains sur ses épaules. Elle colla sa bouche contre l’oreille de la jeune blonde et murmura « merci » avant de déposer un léger baiser sur la joue située juste en dessous de l’oreille, puis d’aller s’asseoir à quelques mètres de là.

 

Elles avançaient lentement le long d’un bois, dans des champs verdoyants et fleuris. Gabrielle récitait une longue poésie qu’elle avait écrite durant la semaine précédente pendant que sa compagne l’écoutait sans prononcer une parole. Malgré son air indifférent, la barde savait que son amie appréciait ce qu’elle entendait, elle la connaissait si bien qu’elle savait reconnaître l’attention derrière une expression apparemment neutre. Lorsqu’elle termina son récit, la guerrière la félicita d’un sourire appuyé et d’un commentaire laconique mais sincère.

-« C’était très beau, Gabrielle, j’ai beaucoup aimé. »

La barde n’en demandait pas plus et se tut, se contentant d’apprécier la beauté des paysages qu’elles traversaient. A la mi-journée, elles firent une pause près d’un ruisseau. Pendant que Gabrielle préparait le feu, la guerrière s’avança dans l’eau, immergeant ses mains et restant immobile. Après une attente relativement longue, elle jeta une truite de belle taille sur la rive.

La barde s’empressa de la saisir en murmurant.

-« C’est pas trop tôt, j’ai cru mourir de faim ! »

Sa compagne la regarda en levant un sourcil.

-« Oserais-tu prétendre que j’ai été trop lente ? »

La jeune femme blonde commença à vider le poisson et répondit en secouant la tête.

-« Non, c’est la truite qui est à incriminer, elle n’a fait aucun effort. A croire qu’elle ne voulait pas être mangée ! »

Cela fit sourire Xéna.

-« Ces poissons n’ont aucun savoir-vivre. »

Alors qu’elles s’apprêtaient à manger, elles entendirent une voix qu’elles connaissaient bien.

-« -« Ca sent la truite ! J’espère qu’il en reste un morceau pour un guerrier affamé ! »

Gabrielle se tourna vers l’homme en souriant.

-« Joxer ! Qu’est-ce qui t’amène ? »

Il haussa les épaules.

-« L’odeur de la truite. »

Il s’assit dans l’herbe en face de la jeune femme blonde en jetant quelques regards inquiets autour de lui. Xéna remarqua son manège et l’interrogea sur la nature de ce qui l’inquiétait si visiblement. Il hésita un instant, paraissant embarrassé, puis se tourna vers Gabrielle.

-« Tu te souviens quand tu as croisé un lapin terrifiant et que nous ne t’avons pas crue ? »

La barde acquiesça en jetant un regard noir à chacun de ses compagnons tout en leur servant à tous deux une portion de poisson accompagnée de quelques légumes.

-« Oui, je me le rappelle très bien. Ce lapin était plus qu’effrayant, il avait des dents aussi longues que la dague de Xéna, et il était au moins aussi agressif que Callisto ! »

Devant le sourire sceptique et un peu moqueur de son amie, elle ajouta.

-« Ce n’est pas la peine de me regarder comme ça ! Il m’a attaqué, il a essayé de me mordre et j’ai eu un mal fou à m’en débarrasser ! »

La guerrière hocha la tête en souriant.

-« Oui Gabrielle, il était féroce et assoiffé de sang, je sais… »

La barde afficha une moue boudeuse pendant qu’elle replongeait le nez dans son assiette. Le silence s’installa, seulement troublé par les grognements de satisfaction de Joxer qui terminait son repas. Il reposa son assiette sur l’herbe et recommença à regarder autour de lui avec une expression un peu inquiète. Xéna soupira et le questionna de nouveau. Il baissa la tête et jeta un regard en coin aux deux femmes.

-« J’ai des ennuis avec un lapin. »

Ces paroles avaient été prononcées tout bas, avec un embarras évident. La guerrière éclata de rire alors que Gabrielle se levait d’un bond en arborant un sourire triomphant.

-« Tu l’as rencontré toi aussi ? Tu as vu comme il est dangereux et effrayant ! Tu me crois maintenant ! Où est-il ? »

Xéna posa une main sur l’avant-bras de sa compagne pour la calmer et interrogea Joxer encore une fois.

-« Un lapin ? Ne me racontes pas la même fable que Gabrielle, un tel lapin ne peut pas exister, tu le sais bien. »

L’homme soupira pendant que ses épaules s’affaissaient. Il repoussa légèrement son casque de son front et regarda la guerrière dans les yeux.

-« Je n’ai pas eu les mêmes ennuis que Gabrielle, le lapin ne m’a pas attaqué. Il essaie juste de me rendre fou. »

La femme brune ne retint pas le sourire moqueur qui lui vint aux lèvres, elle leva un sourcil interrogateur et attendit que son ami lui donne quelques précisions. Ce qu’il fit avec une mine encore plus embarrassée.

-« Il surgit n’importe où, il attrape mes chevilles pour me faire tomber, il me lance des pommes de pin dans la figure, il se place derrière moi sans que je m’en rende compte et me crie dans les oreilles pour me faire sursauter… Ca fait depuis ce matin que ça dure. J’ai bien essayé de l’attraper, mais il est plus vif qu’un éclair, et malin. En vérité, j’ai à peine réussi à l’apercevoir. »

La guerrière interrompit son ami d’un geste.

-« Il te crie dans les oreilles ? Tu veux dire que ce lapin est doué de parole ? »

Le ton était particulièrement incrédule et l’ironie évidente. L’homme hocha timidement la tête.

-« Je sais que vous ne me croyez pas, mais c’est pourtant la vérité. Il parle et lorsque je l’ai aperçu, j’ai remarqué autre chose… »

Xéna leva un sourcil pour encourager Joxer à poursuivre. Il baissa les yeux et regarda ses mains un instant en se mordillant la lèvre inférieure. Gabrielle l’encouragea d’une pression de la main sur son bras, après un soupir, il murmura :

-« Il se tenait debout, comme un être humain. Et il était presque aussi grand que Gabrielle. »

Cette fois, la barde et sa compagne échangèrent un regard, puis la femme blonde posa une main légère sur le front de l’homme qui la repoussa d’un geste agacé.

-« Je ne suis pas malade ! Ce lapin existe ! Il est gris avec une petite queue blanche, il est très malin, il parle, il marche et court comme un être humain. Et si vous ne me croyez pas, venez avec moi, peut-être qu’il reviendra. »

La guerrière brune se leva et aida sa compagne à remballer leurs affaires en fronçant les sourcils. Elle ne croyait pas un mot de ce que racontait leur ami, mais se demandait ce qui avait pu lui provoquer de telles hallucinations. Ils se mirent tous trois en route peu de temps après, prenant la direction que suivait Joxer quelques heures plus tôt.

 

A peine pénétrèrent-ils dans les bois que la guerrière entendit des bruits suspects, parfois devant eux, parfois à droite ou à gauche et parfois derrière eux. Elle cessa de marcher et stoppa l’avancée de ses compagnons d’un geste du bras. Joxer arborait un sourire triomphant alors que Gabrielle lançait un coup d’œil interrogateur vers la grande brune qui haussa les épaules.

-« Quelqu’un se déplace autour de nous, vite. »

Xéna tourna sur elle-même plusieurs fois, tentant de suivre les mouvements qu’elle entendait. Sa main droite glissa lentement vers sa hanche et attrapa le chakram. Attentive, extrêmement concentrée, elle n’entendait plus rien que les bruits provoqués par celui qui rodait. Son mouvement fut si soudain et si rapide que même Gabrielle, pourtant habituée à la voir faire, fut surprise. L’anneau de métal vola à toute allure jusqu’à ce qu’on entende clairement un « aïe ! » prononcé par une voix un peu nasillarde. Ensuite, le chakram se planta dans le tronc d’un arbre. La guerrière avança d’un pas nonchalant, suivie de si près par ses deux compagnons qu’ils cognèrent contre son dos lorsqu’elle s’arrêta brusquement. La barde jetant un regard à son amie, fut stupéfaite par l’expression qu’elle vit sur son visage. En général Xéna n’était pas quelqu’un de facile à surprendre ou à étonner, mais là, elle paraissait complètement abasourdie. Gabrielle regarda ce qui provoquait une telle réaction chez la guerrière et resta bouche bée elle aussi. Le seul à donner de la voix était Joxer qui ne put s’empêcher de remarquer d’un ton narquois.

-«  Je vous l’avais bien dit ! Vous me croyez maintenant ? »

Devant les trois amis, un lapin gris, debout sur ses pattes arrière, essayait de récupérer le morceau d’oreille que le chakram avait emporté et qui était plaqué contre un arbre, juste sous l’anneau de métal. Après plusieurs tentatives infructueuses, il parvint enfin à s’emparer du morceau de chair sanguinolent et se tourna vers les trois amis en protestant.

-« Vraiment, on n’a pas idée d’utiliser des objets aussi tranchants. Vous auriez pu blesser quelqu’un ! »

Tout en parlant, il remit le lambeau d’oreille à sa place et, devant les yeux sidérés des trois amis, le morceau tint immédiatement en place. Profitant de la stupeur de ses interlocuteurs, le lapin ajouta :

-« Vous n’êtes pas raisonnables, où donc avez-vous été élevés ? »

Xéna fut la première à se reprendre et arracha son chakram du tronc pour le replacer sur sa hanche, ensuite, elle dévisagea le lapin d’un air absolument pas aimable.

-« Qui es-tu ? Pourquoi harcèles-tu mon ami depuis ce matin ? »

L’animal prit une expression vexée, puis il appuya son épaule contre un arbre et fouilla de sa patte dans sa fourrure. Devant les trois amis éberlués, il sortit une carotte de son pelage et la porta à sa bouche. Manifestement, la surprise des trois personnes devant lui l’amusait beaucoup. Il grignota sa carotte et, souriant à la guerrière, il l’interrogea.

-« Quoi de neuf, docteur ? »

La réplique surprit tant Joxer qu’il pouffa nerveusement. En l’entendant, le lapin se tourna vers lui et passa l’extrémité de sa patte avant droite devant le visage de l’homme.

-« Mais que tu es laid ! Je parie que tu es le fils de Quasimodo et de Cruella, et ta nourrice devait s’appeler Carabosse ! »

L’homme ne savait quoi répondre. Devant son embarras, Gabrielle tenta d’intervenir.

-« Laisse-le tranquille… »

Elle n’eut pas le temps d’en dire plus, le lapin l’interrompit.

-« Et toi, tu appelles ça des vêtements ? Tu dois vraiment être pauvre pour ne pas pouvoir t’en acheter plus, à moins que ce ne soit ton maillot de bain ? Ou bien c’est le seul moyen que tu as trouvé pour être dans le vent ? »

Une main ferme se posa sur la patte du lapin. Il se tourna pour se trouver face à une Xéna à l’expression plus qu’agacée. Encore une fois, il déconcerta tout le monde en sautant dans les bras de la guerrière. Les pattes avant serrant le cou de la femme brune, les pattes arrière autour de sa taille, il recula légèrement la tête.

-« Mais tu as de très beaux yeux, toi ! »

Avant qu’elle n’ait le temps de réagir, il secoua le fourreau de l’épée qui dépassait par-dessus l’épaule de la guerrière.

-« Et tu es armée ! Oh ! Tu dois avoir du caractère ! »

Xéna sentait la colère gonfler en elle. Elle posa ses mains sur les flancs de l’animal et le repoussa, mais il s’accrochait fermement. Elle poussa plus fort, le lapin se pencha en avant et posa sa bouche sur celle de la guerrière le temps d’un gros baiser bruyant. Puis, il lâcha la femme brune et s’enfuit en courant et en ricanant.

 

Il fallut plusieurs minutes aux trois amis pour se remettre entièrement de leur stupéfaction. Joxer fut le premier à se reprendre et entama une petite danse autour des deux femmes tout en chantonnant à la manière d’un enfant

-« Je vous l’avais dit ! J’avais raison ! Reconnaissez que j’avais raison ! »

Xéna cessa de s’essuyer les lèvres et recracha l’eau qu’elle avait prise pour se rincer la bouche, pour fixer son ami d’un œil sévère.

-« Si tu ne te tais pas immédiatement, c’est mon poing que tu vas reconnaître ! »

La menace fit son effet et l’homme se tut. Ils reprirent tous trois leur marche en silence, chacun s’interrogeant sur cette créature surprenante. Ce fut Gabrielle qui relança la conversation en essayant d’imaginer une explication à l’existence d’un animal aussi étrange. Xéna supposait que c’était l’œuvre d’un Dieu quelconque qui cherchait à tromper son ennui alors que la barde y voyait plutôt un humain transformé par un sortilège de chaman. Quant à Joxer, il n’avait pas d’opinion tranchée, se contentant d’approuver chaque argument de l’une ou de l’autre de ses amies au fur et à mesure de leur discussion.

 

 

Voilà une odeur que je ne connais pas. Cette pensée traversa l’esprit embrumé de la guerrière et lui fit ouvrir brusquement les yeux. Elle parcourut rapidement le campement du regard. D’abord la barde qui dormait tranquillement blottie contre elle et dont la vue lui arracha un sourire, ensuite sur Joxer qui ronflait à quelques pas de là, et enfin sur le feu d’où provenait l’étrange odeur. Elle se redressa vivement en reconnaissant le lapin. Il était tranquillement assis et tendait au-dessus des flammes quelque chose de rouge orangé. Dans l’obscurité de la nuit seulement éclairée par la lueur du feu, elle supposa qu’il s’agissait de carottes. Elle s’approcha discrètement du lapin et le fit sursauter en le questionnant d’un ton très peu aimable.

-« Qu’est-ce que tu fais encore là, toi ? »

Il se redressa d’un bond et la fixa quelques secondes. Puis, sans répondre, il s’enfuit après avoir lancé les carottes vers elle. Dans un réflexe, la femme brune attrapa les bâtonnets rouges orangés avant qu’ils ne lui arrivent dans la figure. C’est le moment que choisirent les pétards pour exploser. Le bruit réveilla Gabrielle et Joxer qui se levèrent d’un bond, se précipitant vers leur amie qu’ils regardèrent avant d’éclater de rire. Xéna n’était pas blessée, mais son visage était entièrement noirci par la poudre des pétards, et ses cheveux dressés partaient dans tous les sens.

La guerrière, déjà vexée par le mauvais tour que lui avait joué le lapin, rougit de colère, ajoutant une teinte cramoisie au noir qui colorait sa figure, ce qui augmenta l’hilarité de ses compagnons. Furieuse, elle trépigna, les poings serrés, frappant de ses deux pieds sur le sol en criant très fort.

-« Ce lapin ! Ce lapin ! Je vais le tuer ! Je vais en faire un civet ! »

Elle foudroya ses amis du regard et reprit d’un ton toujours aussi furibond.

-« Vous n’avez rien d’autre à faire que de rire tous les deux ? Vous êtes aussi insupportables que lui ! »

Hors d’elle, elle se passa les mains dans les cheveux avec des gestes brusques, tentant d’aplatir les mèches dressées vers le ciel et quitta le campement en direction de la rivière en essayant de garder l’air le plus digne possible.

 

L’aube trouva la guerrière calmée, même si elle ne s’était pas rendormie. Elle réveilla ses amis de bonne heure et sans douceur, donnant un léger coup de pied à Joxer et secouant l’épaule de Gabrielle avec énergie. Quand la barde ronchonna, comme à son habitude au réveil, elle lui lança d’un ton hargneux.

-« Tu serais moins fatiguée si tu n’avais pas dépensé autant d’énergie à ricaner bêtement cette nuit ! »

Elle se désintéressa de ses deux compagnons toute la matinée, marchant quelques pas devant eux en compagnie d’Argo. Jusqu’à ce qu’elle entende Joxer pousser un cri strident. Elle se retourna vivement, courut en direction de ses amis et trouva l’homme couché par terre et retirant une énorme carotte de sa bouche tandis que la barde se tenait les côtes de rire. Sentant la colère revenir, elle passa ses doigts sur ses yeux en inspirant profondément pour se calmer, puis interrogea sa compagne.

-« Je peux savoir ce qu’il y a de si drôle ? »

Gabrielle avait du mal à reprendre son souffle, il lui fallut un peu de temps pour répondre en haletant.

-« C’est le lapin… Il a sauté sur le dos de Joxer, lui a rabattu son casque sur les yeux, lui a fait un croche-pied et lui a enfoncé une carotte dans la bouche. »

Xéna secoua la tête en tordant un peu ses lèvres.

-« Il n’y a pas de quoi rire, il aurait put lui faire mal. »

La barde tenta vainement de prendre un air contrit.

-« Je sais bien, mais tu aurais dû le voir faire. Ce lapin est très agile, et vif, et malicieux, et…»

-« Dis-moi, tu l’aimes beaucoup on dirait. Peut-être que tu riras moins quand il s’en prendra à toi. Après tout, tu es la seule à qui il n’a pas encore joué de sale tour ! »

 La jeune blonde baissa la tête un instant, se mordant les lèvres pour ne pas rire encore une fois. Quand elle releva les yeux, seul son regard montrait encore de l’amusement.

-« Il n’est pas bien méchant, juste un peu agaçant. Et toi, tu es rancunière. »

Les yeux de la femme brune s’agrandirent à ces paroles.

-« Je ne suis pas rancunière ! Je n’aime pas me faire harceler par un lapin ! Et j’ai bonne mémoire, c’est tout. Je veux juste qu’il nous laisse tranquille ! Trouves-tu que ce soit exagéré de ma part ? »

La barde s’abstint de répondre pour ne pas augmenter la mauvaise humeur de son amie. Au lieu de cela, elle lui désigna un trou dans le sol.

-« Il s’est enfuit par-là. »

La guerrière jeta un regard très intéressé au terrier en marmonnant tout bas. Puis ses yeux passèrent de l’un à l’autre de ses compagnons.

-« Vérifiez qu’il n’y a pas d’autres issues. Moi je vais chercher du bois, on va l’enfumer. »

Gabrielle et Joxer s’éloignèrent les yeux rivés au sol.

Xéna avait creusé un peu, de manière à ce que son feu soit légèrement plus bas que le terrier. Elle agitait une couverture devant la fumée, la poussant encore plus sûrement dans le trou au sol. Pendant ce temps, ces deux amis avaient posé de gros cailloux sur les deux autres issues du terrier qu’ils avaient trouvées. Aucun d’entre eux ne remarqua l’animal appuyé contre un chêne derrière eux et qui les regardait en grignotant une carotte.

Au bout d’un temps assez long, la guerrière fronça les sourcils, étonnée de ne pas voir surgir le lapin. Elle cessa ses mouvements avec la couverture et mit les mains sur les hanches, ne tournant pas la tête lorsqu’une voix nasillarde l’interrogea.

-« Il ne veut pas sortir, hein ? »

La femme brune se frotta le menton en marmonnant de manière inintelligible. Elle aperçut, en face d’elle, sa compagne qui lui faisait de grands gestes et, intriguée elle regarda enfin derrière elle pour voir le lapin qui l’observait d’un air narquois. L’animal fit un clin d’œil et décampa, mais cette fois, Xéna ne le laissa pas s’en tirer à si bon compte. Elle effectua un triple saut périlleux, très rapide qui l’amena sur ses pieds juste devant l’animal qui cessa de courir une seconde, surpris. Il ne fallut pas plus de temps à la guerrière pour l’attraper par les oreilles.

La femme brune jubilait, elle allait enfin pouvoir donner une leçon à cette exaspérante créature. Elle raffermit sa prise alors que le lapin gesticulait, tentant de se libérer, et lui fit un large sourire.

-« Et bien, on va pouvoir s’expliquer toi et moi. D’abord, d’où sors-tu ? Comment un lapin peut-il être doué de parole ? Et où as-tu obtenu de la poudre noire ? »

L’animal cessa de se débattre et essaya de prendre l’attitude la plus digne possible bien qu’il ait les pattes à trente centimètres du sol. Il farfouilla dans son pelage, en sortit une boîte pleine de carottes bien rangées les unes à côté des autres et en proposa une à la guerrière en souriant lui aussi.

-« On pourrait discuter comme des gens civilisés, devant une bonne carotte. »

Xéna le secoua fermement et balaya la boite d’un revers de main.

-« Tu n’as pas grand-chose de civilisé. Réponds-moi ! »

Il jeta un coup d’œil si désolé à ses carottes éparpillées sur le sol que Gabrielle et Joxer s’approchèrent et commencèrent à les ramasser. Il ramena son regard vers la guerrière et répondit en haussant les épaules.

-« Je m’appelle Bugs Bunny, j’ai toujours su parler et j’ai toujours des pétards et des carottes sur moi, depuis ma naissance. »

Xéna n’insista pas, après tout, peu lui importait d’où venait ce lapin. Elle voulait seulement ne plus jamais le voir de sa vie. Elle se dirigea vers une souche, non loin du terrier et s’assit dessus, tenant toujours l’animal par les oreilles.

-« Alors, écoute-moi bien Bugs Bunny. Si ça t’amuse de taquiner et d’ennuyer constamment les gens, c’est ton problème, mais je ne veux plus jamais te rencontrer. Je ne veux plus jamais te croiser ni que tu t’en prennes à moi ou à mes amis, est-ce que c’est bien clair ? »

L’animal acquiesça.

-« Tout à fait clair, docteur. »

La guerrière hocha la tête et secoua de nouveau le lapin.

-« Bien, nous sommes d’accord. Parce que si l’un d’entre nous devait avoir de nouveau affaire à toi, je me mettrais vraiment en colère, tu comprends ça ? »

Bunny grimaça sous la secousse, il n’avait pas l’habitude d’être ainsi tenu par les oreilles et trouvait ça très désagréable.

-« Je comprends parfaitement. Tu peux me lâcher, maintenant ? »

Xéna sourit largement.

-« Bien sûr que je vais te lâcher, mais auparavant, je veux m’assurer que tu ne reviendras pas. Je vais donc te donner une petite leçon. »

Là-dessus, elle allongea le lapin à plat ventre sur ses genoux. Sa main gauche serrant toujours fermement ses oreilles tandis que sa main droite s’abattait de façon rythmique sur le postérieur de l’animal qui se mit à gigoter dans tous les sens en criant.

-« Non, pas de fessée ! J’ai passé l’âge ! C’est pas juste ! Je vous ai offert des carottes ! »

Cela dura un bon moment, la guerrière ne s’arrêtant que lorsque la paume de sa main droite devint brûlante alors que le postérieur du lapin prenait une jolie teinte rouge cramoisie.

Enfin, Xéna remit Bunny debout sur ses pattes arrières mais ne le lâcha pas immédiatement. Elle le regarda de son œil le plus sévère.

-« N’oublie pas, je ne veux plus te revoir, jamais ! »

La face du lapin était aussi rouge que son postérieur, il n’avait jamais été aussi vexé. Il récupéra sa boite de carottes que lui tendait Gabrielle et tourna le dos, s’éloignant sans une parole en essayant de retrouver sa dignité.

Les trois amis le regardèrent s’en aller sous le couvert des arbres, dandinant son postérieur encore rouge de la fessée qu’il avait reçu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Merci. Oui, je trouvais amusante l'idée de faire rencontrer des personnages qui, en principe, n'auraient jamais dû se croiser.
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T
Beaucoup de fraicheur dans cet écrit atypique... je suis ravie de découvrir encore plus ton humour déjanté ;)
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I
Tjs à nous surprendre Gaxé!<br /> Ce qui m'a fait beaucoup rire,c'est de très bien visualiser la tête de Xena face à l'insolence de Bunny!<br /> <br /> Isis.
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F
scénario très fûté et histoire joliment racontée. On y croit !
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C
en tous cas moi j'ai bien rigolé. Notre redoutable guerrière et notre barde préférée, aux prises avec le plus connu des personnages de cartoon!!!!:-))))<br /> <br /> et le "quoi de neuf docteur", j'en ri encore.;-)
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