Sassem, partie VII f
Chapitre 10 :
Le
quatrième jour, Linya et Alexia purent enfin discuter normalement. Au milieu
d’une réception organisée par la première où les attractions étaient dignes des
fêtes foraines et où tout le monde n’était vêtu que de vieux t-shirt et de short
en jean troués, certes artistiquement, mais troués quand même, Linya avait
décidé qu’il était temps de mettre les choses au clair, après tout elle y était
bien parvenue avec Tia.
Elle
avait donc tapé sur son épaule et lui avait adressé un sourire timide. Qui lui
avait été rendu avec autant de stress. Elles étaient toutes les deux tendues.
Bien. Et maintenant ? Alexia fut la première à se lasser et elle poussa un
soupir agacé tout en lui coulant un regard incertain.
-
Bon, on crève l’abcès ?
Linya
hocha la tête et attendit.
-
Je suis désolée pour… enfin le truc hyper gênant qui fait qu’on s’évite depuis
tout ce temps, fit-elle en haussant les épaules.
-
Ouais eh ben, ce n’est pas vraiment de ta faute, pas vrai ?
-
C’est vrai que Tia est du genre très brutale dans ses opinions. Mais, en même
temps elle n’avait pas tord.
-
Je sais… répondit Linya en détournant le regard. Je frapperai la prochaine
fois.
Alexia
lui jeta un regard en coin, malicieux.
-
Sauf si… le spectacle t’a plu.
Linya
la dévisagea choquée. Alexia éclata de rire.
-
Ne me regarde pas comme ça Lin ! Tu n’avais pas l’air très pressée de
sortir !
Un
rougissement coupable la trahit en montant rapidement de son cou à ses joues.
Elle ouvrit la bouche pour rétorquer quelque chose mais la referma avant d’y
parvenir.
-
Ok, j’avoue. C’était… fascinant. Ta réaction à son simple contact m’a un peu
surprise et m’a rendue très curieuse. C’était si… intense. Je n’avais jamais
rien vu de pareil, en fait je n’ai jamais rien ressenti de pareil, ni même entendu
parler d’une telle chose.
-
Hmmm, ouais, moi aussi ça me surprend encore.
-
Vraiment ?
-
Bien sûr ! Lin, si ça ne t’ait pas familier comment ça pourrait l’être
pour moi ? Tu as beaucoup plus d’expérience dans ce domaine !
Elles
restèrent silencieuse une seconde.
-
Dis-moi maintenant…, commença Alexia brusquement très sérieuse, ça t’a fait
quoi ? De nous voir. De… enfin j’ai vraiment eu l’impression que… tu… heu…
réagissais.
-
Ha… eh bien…
Un
rougissement incontrôlable la prit et elle fixa le sol à ses pieds en
souhaitant être partout, sauf ici.
-
Je…
Elle
soupira. Elles se disaient tout depuis l’enfance Elle n’allait pas commencer
maintenant à mentir.
-
Ça m’a vraiment plu. C’est pour ça que je me suis barrée en courant à la fin.
Tia… j’ai cru qu’elle allait me demander de me joindre à vous et… je crois que
j’aurais aimé le faire.
-Woow.
Alexia
accusa le coup.
-Woow,
répéta-elle pas très sûre de ce qu’elle ressentait en cet instant. Et… heu… ça
t’aurait plu tu crois ?
-
Sur le moment ? fit-elle en levant enfin un regard désabusé sur son amie.
Ouais. Oh oui, ça m’aurait plu. Plus que ça même. Merde, ta copine sait si bien
exciter les gens ! J’étais dans un de ces états !
Elle
secoua la tête, encore incrédule quand à la force de sa réaction.
-
Et toi ? Ça n’a pas eu l’air de tellement te gêner que je mate.
-
Franchement, j’ai oublié ta présence pendant un moment. C’est l’effet Tia,
fit-elle en haussant les épaules. Mais… comme tu l’as si bien dit… elle sait
exciter les gens. Je ne pense pas que ça m’aurait choquée de te voir te joindre
à nous. Pas sur le moment en tout cas. D’un point de vu sexuel j’aurais même
probablement trouvé ça génial. Mais vous vous entendez si bien que… j’aurais eu
peur, qu’au bout d’un moment, elle finisse par tomber amoureuse de toi… et
m’oublie.
Elle
avala une gorgée de sa coupe.
-
Mais je t’avoue que t’avoir comme amante, même si tu es très bien foutue… ça
m’aurait vraiment fait bizarre et… je ne suis pas sûre, mais je crois que ça
aurait gâché quelque chose entre nous.
-
Je crois aussi. Et pour être tout à fait clair, c’était seulement sur le moment
que j’aurais aimé me joindre à vous. Parce que, maintenant, je peux te dire
que… ça ne me tente pas du tout. Réellement. Quand je vous regarde et que
j’essaye de vous imaginer avec moi et ben… la seule pensée qui me vient c’est…
beurk. Je ne peux pas, désolée. C’est vraiment pas mon truc le sexe entre
nanas. Mais c’était perturbant de le trouver d’un seul coup excitant à cause
de… euh… eh bien de ta nana, en fait. Une femme superbe mais franchement
tordue !
-
Tu es sûre ? Parce que si c’est Tia qui t’a excitée peut-être que…
-
Aucune chance ! Regarde. Là, je reluque ta nana ok ? Et franchement
elle est bien foutue et bon sang, ça devrait être interdit une telle
perfection ! Et ce que je ressens… ben rien. A part une grande jalousie et
une franche admiration.
Alexia
jeta un coup d’œil à son amie qui n’avait pas l’air convaincu.
-
Ok. Bon alors je vais l’imaginer en train de m’embrasser, ça te va ?
Alexia
hocha lentement la tête et alors que Linya fermait les yeux pour mieux se
concentrer, elle ne quitta pas son visage des yeux, guettant le moindre signe
qui lui révèlerait qu’elle aimait ça. Lorsqu’enfin, elle ouvrit les yeux Linya
n’avait rien manifesté de tel. Pourtant Alexia était toujours sceptique.
-
Bon, il te faut quoi pour me croire ? demanda-t-elle en définitive.
-
Je ne sais pas, fit-elle en haussant les épaules. C’est difficile de croire que
Tia t’as attirée dans une situation précise et plus maintenant.
-
Ben, comme elle me la dit elle-même, elle a appris à le faire. Troubler
quelqu’un en le regardant d’une certaine manière, en dégageant une chose
particulière, en faisant des… trucs précis, je ne sais pas moi, mais elle a
appris à faire ça, alors j’imagine que ça a beaucoup joué parce qu’honnêtement,
aussi canon soit-elle, il lui manquera toujours quelque chose à un endroit
vraiment important pour moi, fit-elle en baissant les yeux vers ledit endroit.
-
Peut-être… Mais j’aimerais en être aussi sûre que toi.
Linya
soupira un peu découragée.
-
Et qu’est-ce que tu proposes ?
Alexia
resta un moment silencieuse puis la fixa droit dans les yeux.
-
Embrasse-la.
Linya
cligna des yeux.
-
Pardon ?
-
Tu as parfaitement compris.
-
Attends tu n’as pas entendu ce que j’ai dit ? Je n’ai pas envie de
le faire !
-
Oui, tu l’as dit.
-
Mais… ?
-
Mais il faut que j’en sois sûre.
-
C’est dangereux ce genre de jeu Alex, c’est absurde de faire ça. Pourquoi ça te
tient tant à cœur ? demanda-elle nerveuse en voyant l’air mortellement
sérieux de sa meilleure amie.
-
Parce que… parce que vous jouez tout le temps ensemble sur ce registre et que
je ne veux pas avoir à m’inquiéter ou à faire une scène idiote qui énervera
Tia.
-
Ben si c’est ça, on arrête ces petits jeux et puis voilà… déclara la jeune
femme immensément soulagée.
-
Non Lin, tu ne saisis pas. Tia adore ces jeux. Elle n’a jamais autant ri que
depuis qu’elle joue avec toi. Que se soit là-dessus ou sur autre chose. Je ne
veux pas gâcher votre relation et je veux que Tia soit heureuse. J’aime la voir
rire, dit-elle doucement. Je ne veux pas que votre relation devienne malaisée à
cause de moi ou de doutes inutiles. J’ai besoin d’être sûre. De toi mais aussi
d’elle. Attends, fit-elle en levant la main quand elle voulut protester. Je
sais qu’elle m’aime. Je sais qu’elle ne me quittera pas et que même si tu
tombais soudain amoureuse d’elle tu ne ferais rien dans ce sens… mais… j’ai
besoin, tu comprends ? Besoin… d’être sûre… qu’aucune de nous trois ne
risque de souffrir, à un moment ou à un autre, à cause de ces petits jeux.
Linya
réfléchit à ce que son amie venait de dire et convint que c’était plutôt
raisonnable. Elle poussa un profond soupir et hocha la tête.
-
Je fais ça quand ?
-
Eh bien l’idéal… se serait que vous sortiez, un soir, ensemble.
-
Attends, tu veux qu’on ait un rencard ?!
-
Ben, je ne vois pas d’autre solution. Si les circonstances sont réunies et que
vous ne ressentez rien… on sera toutes fixées.
-
Bon sang mais y’a que toi qui à des doutes ! Avec Tia on a déjà mis les
choses au clair !
Linya
croisa les bras très contrariée.
-
Et tu comptes lui annoncer ça comment ? Je doute qu’elle apprécie beaucoup
le manque flagrant de confiance. Ni même le fait que tu lui organises un
rencard avec quelqu’un d’autre.
Alexia
grimaça. Effectivement, ça allait être une discussion houleuse. Mais elle
savait qu’elle avait raison, les choses devaient être clairs pour tout le
monde… l’ambiguïté… ça n’amenait jamais à rien de bon.
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Et
Tia le prit évidemment très mal. Si bien, qu’elle décréta qu’elle n’assisterait
pas au cinquième jour des festivités. Elle le passerait entièrement avec Linya,
soir et nuit comprise. Elle la quitta le matin même toujours furieuse et Alexia
se rendit avec un nœud à l’estomac au concert organisé pour elle.
Tia
retrouva Linya dans le hall de leur hôtel et elles entamèrent leur journée
ensemble. La matinée ne se passa pas très bien, tant la mercenaire bouillait
intérieurement. Linya soupira et se dit qu’elle devait faire quelque chose,
sinon la dispute d’Alexia avec elle, ne servirait vraiment à rien.
Elle
apaisa sa colère du mieux qu’elle le put et tenta de lui expliquer le point de
vu d’Alexia. Cela prit plus d’une heure mais elle parvint à lui faire
comprendre que ça ne pourrait que servir leur relation à toute les trois.
-
Si ça marche comme Alexia le veut seulement, rétorqua la mercenaire coupante.
Dans le cas contraire, ça foutra un beau bordel.
-
Oui, mais toi et moi on sait que ça n’a aucune chance d’arriver, alors pourquoi
ne pas jouer le jeu ?
Tia
se redressa sur sa chaise et se pencha vers elle.
-
Tu me lances un défi ? fit-elle avec un petit sourire malicieux.
« Holà
je sens les ennuis se profiler à l’horizon là… Mais bon au moins elle n’est
plus en colère ! »
-
Comme tu veux, répondit-elle en haussant les épaules.
-
Ok. Alors voilà ce que je te propose. On se sépare maintenant et je passe te
chercher à… 17h. Tu t’habilles décontracté. Je t’emmène pique-niquer sur un
bateau. On commence par une balade en mer puis le dîner aux chandelles et
enfin… j’accoste sur une petite crique que je connais et on voit ce qui se
passe, fit-elle avec un sourire séducteur. Ça te convient ?
-
Heu… pourquoi pas.
-
Ok, alors à tout à l’heure.
Et
Tia se leva brusquement, s’éloignant à grandes enjambées. Linya la regarda
disparaître en se disant que vraiment Alexia le lui redevrait plus tard. De
toutes les lubies farfelues qu’elle lui avait fait subir au cours de leur
enfance et adolescence, lui organiser un rendez-vous amoureux avec sa petite
amie était la plus étrange.
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A
17 h tapantes, la mercenaire se présenta à elle, vêtue d’une tenue simple mais
qui comme tout ce qu’elle portait, lui allait à merveille.
-
Tu es mignonne, fit Tia en l’embrassant sur la joue.
Elle
portait un short en jean bien coupé et qui mettait en valeur ses cuisses
bronzés, aux muscles longs et fins, et un t-shirt blanc uni à manches courtes.
Elle avait aussi prit un gilet cache-cœur, pour le cas où le temps se
rafraîchirait.
-
Eh bien, en fait… toi aussi. Désolée, j’aurais bien dit époustouflante, mais
dans cette tenue, charmante ou mignonne convient mieux.
Tia
éclata de rire. Elle portait une salopette en jean par-dessus un t-shirt noir à
manches courtes. Les cheveux attachés et les lunettes de soleil noir sur le
nez, elle avait un air à la fois très femme et très enfantine.
-
Ça me va, pas de problème. Tu as pensé à ton maillot de bain et à une
tenue de rechange ?
Linya
montra son sac à dos et Tia lui présenta son bras. Elles cheminèrent ainsi
jusqu’au bateau. La ballade en mer les détendit toutes les deux. La brise
douce, la vitesse constante et les quelques sauts de dauphin qu’elles
croisèrent, leur fit oublier la raison de leurs présences en ce lieu. Elles
discutèrent de tout et de rien, se baignèrent, Linya réussit même à toucher
l’aileron d’un dauphin et en parla pendant des heures, toute excitée par son
exploit.
Puis
la nuit commença à tomber, et le scintillement des étoiles leur rappela le
dîner aux chandelles prévu, et la tension revint. Tia installa le pique-nique à
l’avant du bateau, à même le sol, pendant que Linya partait se changer.
« C’est
ridicule, se dit-elle en enfilant un pantalon de toile noire et un t-shirt noir
à manches longues avec le même col que celui d’une chemise. Etre obligée de
dîner aux chandelles avec une amie pour satisfaire sa petite amie, c’était
vraiment stupide. » Elle noua ses cheveux en une demi-queue et laissa le
reste de ses boucles blondes parsemer son visage et le haut de son dos. Puis
mit les pieds dans des tongs également noires et se rendit sur le pont.
Là,
elle trouva le pique-nique joliment arrangé et se dit que Tia avait une âme
romantique insoupçonnée. Un sourire doux remplaça la grimace de contrariété et
elle s’assit, attendant la mercenaire qui ne tarda pas à apparaître.
« Oï,
le rouge lui va vraiment bien, » songea-elle en la regardant approcher les
yeux fixés sur son visage attentif. Tia portait une chemise en satin rouge, qui
soulignait ses formes avantageuses et un pantalon en toile fendu sur les côtés
à partir des cuisses et retenu simplement par des attaches aux chevilles.
Chacun de ses pas dévoilaient le fuselé de ses jambes. Tia s’assit en face
d’elle et leva un sourcil.
-
Tu es superbe, fit Linya.
-
Tu n’es pas mal non plus.
Nouveau
sourcil levé qui fit sourire Linya.
-
Mais je ne ressens aucune attirance particulière.
-
Pas encore, fit la jeune femme en souriant d’un air suffisant.
Linya
secoua la tête puis Tia lui montra les plats d’un geste du bras et elles
entamèrent leurs repas.
- Je
dois avouer, fit Linya au milieu du repas, que tes yeux sont superbes ainsi
rehaussés par la lumière des bougies. Je comprends mieux la fascination que tu
exerces sur ma meilleure amie.
-
Mes yeux sont toujours superbes, répliqua la grande femme sans la quitter du
regard. Mais je t’accorde qu’ils sont assez irrésistibles ainsi.
Linya
rit et déclara :
-
J’ai la nette impression que ta vanité n’a pas de limite, chérie.
-
Et c’est un problème ?
-
Non. Chez toi c’est juste charmant. Et terriblement mignon.
-
Hum, fit-elle avec une moue, aujourd’hui je n’arrête pas d’être mignonne, ça ne
va pas du tout ça. Comment je fais pour te séduire en étant seulement
mignonne ?
-
Tu ne me séduis pas ? répondit Linya avec un sourire amusé.
-
On verra, on verra…
Le
reste du dîner se déroula avec des blagues et quelques réflexions idiotes.
Puis, Tia reprit la barre et emmena le bateau vers une petite crique isolée,
mais avec une plage de sable blanc incroyable qui luisait faiblement dans
l’obscurité.
-
Waaa, fit Linya en débarquant sur la plage.
Alors
qu’elle voulait lâcher la main de Tia, qui la lui avait offerte pour l’aider à
se stabiliser, la prise se resserra. Elle tourna la tête vers sa compagne et la
vit qui secouait doucement la tête. Elle haussa les épaules et laissa faire.
Elles se promenèrent lentement sur la plage, regardant tour à tour le ciel et
l’océan. Devisant tranquillement.
Tout
le long de leur balade, Tia ne lâcha pas sa main, croisant même ses doigts avec
les siens. Finalement, la mercenaire s’installa sur une langue de sable qui lui
paraissait confortable et attira sa compagne. Elle l’installa entre ses jambes
et entoura son corps de ses bras. Linya laissa son dos reposer contre le torse
de son amie et posa sa tête sur l’épaule de la grande femme. Elle devait
s’avouer qu’elle aimait beaucoup toute cette tendresse. Et Tia était si…
rassurante. Elle se blottit dans ses bras et profita de l’instant.
Elles
contemplèrent un long moment les vagues qui venaient mourir doucement à leurs
pieds. Puis les mains de Tia commencèrent à voyager le long des bras de Linya
et celle-ci ferma les yeux à l’écoute de son corps. Elle tourna légèrement la
tête vers celle de la mercenaire sans pour autant la lever de son épaule.
Au
bout d’un moment, elle ouvrit les yeux et trouva ceux de sa compagne, d’un bleu
merveilleux qui plongèrent dans les siens. Elle vit le visage de Tia se
rapprocher et n’essaya pas de s’en écarter. Leurs lèvres se touchèrent, se
goutèrent, puis Tia ouvrit doucement le barrage des lèvres, avec sa langue, et
s’introduisit dans sa bouche. Elle en explora l’intérieur avec douceur et
sensualité, montrant à Linya tout son savoir faire en la matière.
Sans
cesser de l’embrasser, elle l’allongea sur le sable et passa une main sous le
t-shirt, voyageant avec lenteur le long de la peau nue du ventre et remontant
tout aussi doucement vers les seins tentateurs.
Linya
passa ses mains derrière son dos et la caressa en suivant le rythme adopté par
la mercenaire, elle rendait chaque baiser, chaque effleurement avec une application
digne d’éloge. Tia quitta sa bouche et parsema sa gorge de baisers, puis
s’interrompit pour relever gentiment le t-shirt par-dessus la tête de sa
partenaire. Elle embrassa alors chaque parcelle de peau nue et repoussa bientôt
le soutien-gorge. Elle lécha ses deux seins, ses deux mamelons, avec une égale
ardeur.
Laissant
sa bouche s’occuper de la poitrine bien dessinée de Linya, Tia laissa une de
ses mains descendre plus bas. Elle glissa doucement, lentement, ses doigts sous
le tissu du pantalon, puis de la culotte, faisant des pauses fréquentes pour
laisser à Linya le choix de l’arrêter ou non.
Elle
toucha finalement le clitoris de la jeune femme et un frisson parcourut Linya
toute entière. Elle fit glisser son doigt le long du sexe de son amie et le
caressa du bout du doigt, sans se presser. Enfin, elle entendit un soupir. Mais
toujours aucune humidité. Elle délaissa les seins et revint à la bouche qu’elle
embrassa doucement sans cesser ses caresses sur son sexe.
Enfin,
lorsqu’un deuxième soupir se fit entendre elle relâcha la bouche chaude de son
amie et la dévisagea. Sans la quitter des yeux, elle fit glisser doucement son
index dans son sexe, lui écartant les cuisses de son genou, pour avoir un
meilleur accès, et regarda les yeux de son amie s’écarquiller à mesure qu’elle
enfonçait son doigt en elle. Elle la vit se mordre la lèvre sans pour autant
esquisser le moindre geste d’encouragement ou de découragement. Elles se
regardèrent un long moment et se sourirent. Finalement Tia retira son doigt du
sexe toujours sec de Linya et aida son amie à se rhabiller.
-
C’est un coup dur pour mon ego, fit-elle en souriant.
-
Je te l’ai dit, il te manque un truc là, fit-elle en désignant ses cuisses.
Mais sinon ne te flagelle pas, sur la fin je commençais à ressentir quelque
chose.
-
Ouais j’ai entendu. Deux soupirs. Juste deux ! Après tout ce que j’ai
fait ! Et tes seins ! Pas du tout coopératif, dit-elle en secouant la
tête. Ils n’ont commencé à se durcir qu’après le premier soupir. D’ailleurs
j’aimerais savoir comment j’ai réussi à te les soutirer ceux-là ! Parce
qu’il était plutôt clair que tu n’aimais pas ce que je te faisais.
-
Ben… heu… en fait j’ai cessé de penser que c’était tes mains.
Un
sourcil se leva.
-
Oui. Heu… parce que niveau caresse et baiser, dieu tu te défends vraiment bien,
à te dégoûter de ne pas être gay en fait !, fit-elle en riant, mais à
chaque fois que je me rappelais qu’elles étaient à toi ces mains, et plus
particulièrement à une femme, ça me refroidissait instantanément. Alors, j’ai commencé
à me dire que ce n’était pas les tiennes et à juste ressentir les choses et…
ben voilà.
-
Hyper vexant.
-
Désolée. Tu ne m’attires pas du tout !
-
Je vois que ça te désole, railla la grande femme. Bon, en ce qui me concerne,
je crois que je vais aller prendre une douche froide.
-
Pourquoi ? Ça t’a fait quelque chose ? interrogea Linya intriguée.
La
mercenaire la dévisagea un instant, puis se pencha vers elle et lui dit sur le
ton de la confidence.
-
Lin, tu es une femme très attirante. Et j’aime les femmes, tu te
souviens ?
Linya
resta bouche bée. Puis s’empourpra et lança :
-
Tu veux dire que si je ne t’avais pas arrêté tu m’aurais fait l’amour ?!
-
Sûrement oui.
-
Mais… et Alexia ?!
Là,
le visage de la mercenaire se ferma.
-
C’était son idée. A elle, d’en assumer les conséquences.
-
Tu ne le penses pas.
-
Bien sûr que je le pense ! dit-elle d’un ton coupant. Elle m’a organisé un
rencard avec toi, m’a dit de t’embrasser, de voir jusqu’où on avait envie
d’aller… Elle me prend pour qui bon dieu ?! Elle croit qu’elle peut me
tester quand ça lui chante ?! Qu’elle peut jouer avec mes
sentiments ?! Ne pas prendre en compte ce que je ressens ou nier ce que je
lui dis ?! Ma parole n’a aucune valeur pour elle, bordel !
Linya
la fixait avec compassion. « Là, tu vas ramer ma pauvre Alex. La bourde
que t’as faite va avoir de sales conséquences »
-
Tu… vas la quitter ? Je veux dire juste pour une petite pause, histoire de
lui donner une leçon ?
Tia
tourna la tête vers elle et l’étudia un bon moment avant de soupirer.
-
Même pour cinq minutes, je ne peux pas.
Elle
tourna son regard vers la mer.
-
Je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne en ce monde. Et je ne pense pas
pouvoir aimer à nouveau ainsi. Elle est… particulière. Et si parfois elle agit
comme une idiote, je sais qu’elle est faite pour moi. Que personne ne me
conviendra mieux qu’elle. Même si ses lubies m’énervent parfois, je sais grâce
à elles, que je ne m’ennuierai jamais avec Lex. Notre relation ne sera
probablement jamais de tout repos, que se soit de mon fait ou du sien, mais
c’est une chose que j’ai accepté en admettant qu’on était le meilleur choix
possible l’une pour l’autre.
Elle
fit une pause puis reprit :
-
Je n’aurais jamais couché avec toi, même si j’avais vu que c’était une chose
que tu souhaitais. Même si elle l’avait mérité… je suis incapable de lui faire
du mal. Et puis, je lui ai dit qu’elle avait le droit de faire une crise de
temps à autre. Je ne pensais pas à ce genre là mais… après tout, c’en est une
comme une autre.
-
Tu sais, fit Linya en jouant avec le sable à ses pieds, je crois que si j’ai
réagi bizarrement avec toi c’est… parce que j’ai vu les regards que tu poses
sur elle et… que je donnerais n’importe quoi pour qu’on me regarde ainsi. Je
crois… que inconsciemment je voulais voler ton amour à Alex. Mais ce soir, j’ai
compris que ce n’était pas de toi que je voulais être aimé ainsi.
Tia
la regarda avec compassion puis posa une main sur son épaule.
-
Ça t’arrivera aussi. Si ça a pu arriver à une personne telle que moi alors ne
t’en fait pas, toi qui est bien meilleure que je ne le serai jamais, y
parviendra un jour. Il faut juste que tu patientes.
Linya
hocha la tête.
-
J’aime votre façon de vous aimer. A chaque fois que tu apparais dans le champ
de vision d’Alexia, son regard brille d’un éclat incroyable. Il t’est réservé à
toi et à toi seule, tu sais, fit-elle en relevant la tête pour la fixer. Ta
simple présence l’illumine de l’intérieur. Elle est si heureuse quand tu es là.
Je la connais depuis toujours et jamais… jamais je ne l’avais vu aussi sereine,
aussi pleinement sûre d’elle-même. Tu as un effet extraordinaire sur elle… et
pas seulement sur son physique. Elle… ne te quittera jamais. Je l’ai su dès
l’instant où je l’ai vu avec toi, ajouta-elle un peu triste. Elle t’aime sans
pareille. Elle acceptera tout de toi, même l’enfer. Et tu sais ce qu’elle en
dira ? fit-elle avec un petit rire triste. Que si c’est le prix à payer
pour être à tes côtés, elle le paiera volontiers. Elle t’aime tant…
-
Alors pourquoi cela te rend-il si triste ?
-
Parce que j’ai peur… de la perdre… que tu passes au premier plan comme c’est le
cas depuis plus d’un an maintenant. J’ai peur…de ne pas être capable d’aimer
comme elle le mérite, ce qu’elle est en train de devenir, ce que tu fais
d’elle.
Là,
les mots firent mal, d’autant qu’ils reflétaient une de ses plus grande
crainte. Elle entoura son genou de ses bras et garda les yeux fixés sur
l’horizon, alors que Linya poursuivait son explication.
-
Elle ne fait rien de mal, mais elle est parfois si différente de celle que j’ai
connue. Et pourtant ça la rends heureuse je le sais, je le vois. C’est comme
si… elle t’avait attendue pour enfin commencer à vivre vraiment. A être
elle-même sans crainte. Je… j’ai l’impression d’être passée à côté d’elle et je
m’en veux. C’est comme si je n’avais pas vraiment voulu voir ce qu’il y avait
en elle, comme si je l’avais niée en partie… Je n’ai pas été une vraie amie
pour elle et c’est dur à accepter.
Tia
déglutit et inspira profondément. Elle posa son regard sur la silhouette voûtée
de son amie.
-
Parle-lui-en.
Linya
la fixa.
-
Il n’y a pas d’autre solution. Si tu tiens réellement à elle, alors ouvre-lui
ton cœur. Elle seule peut te rassurer là-dessus. Et lui mentir ou garder ça
pour toi, précipiterait la détérioration de votre relation.
-
Je sais… mais j’ai peur.
-
Tu t’occupes de femmes dont la peur est l’objectif à dépasser. Tu ne peux pas
faire moins que montrer l’exemple, tu ne crois pas ?
-
Encore une fois tu as raison, fit-elle en souriant enfin. Ta sagesse est
étonnante. Si on m’avait dit un jour que je me confierais à toi, je ne l’aurais
pas cru ! Tu me semblais si froide !
-
Ben depuis ce soir, tu sais que je suis plutôt une personne au sang chaud,
déclara la grande femme en levant un sourcil coquin.
Linya
éclata de rire et bascula en arrière. Elle finit par se calmer et observa les
étoiles.
-
Qu’est-ce que tu vas dire à Alexia ?
Tia
réfléchit un moment puis tourna la tête vers elle.
-
J’en ai aucune idée, avoua-elle avec une petite moue désabusée.
Chapitre 11 :
Le
sixième jour de fête se fit plus calme et eut lieu en journée pour changer.
Linya avait prit les dispositions nécessaires pour qu’un barbecue géant avec
attraction et spectacles en tout genre aient lieu en différents points du
terrain et se relaient toute la journée. Un défilé, avec des tas de chars
différents et un bal costumé clôturerait la fête, le lendemain. Et bien sûr la
surprise spéciale de Tia pour Lex serait là.
« Ça
serait bien qu’on soit réconcilié quand ça arrivera », songea la grande femme,
les sourcils froncés, appuyée contre un mur en pierre et évitant comme elle le
pouvait sa petite amie qui depuis son retour, tôt le matin même, la cherchait
pour lui parler.
C’était
rageant d’avoir préparé tout ça et de ne même pas pouvoir profiter de la joie
que cela procurait à sa compagne, qui d’ailleurs pour le moment était très loin
de ce sentiment. Elle angoissait à mort depuis qu’elle avait compris au milieu
de la nuit que Tia découchait. Et si elle lui préférait Linya ?
Elle
ne se demandait pas si elles avaient couché ensemble. Pour elle, cela ne
faisait aucun doute et étrangement, elle n’en concevait aucune jalousie. Pour
elle cela faisait partie du test. Elle craignait seulement que cela signifie
leur séparation. Et elle se demandait avec inquiétude si elle allait tout
perdre à cause… de quoi d’ailleurs ? Elle avait juste eu besoin de
s’assurer qu’il n’y avait pas d’ambiguïté, que leur jeu en resterait un et…
merde, maintenant qu’elles étaient passées à l’acte, aucune chance que ça reste
un jeu !
Une
vague de jalousie déferla en elle, mais elle la repoussa. Elle l’avait bien
cherché, alors tant pis pour elle. Elle… ferait avec. Elle passerait
par-dessus, quand bien même Tia la tromperait avec tout ce qui bougeait, tant
qu’elle restait avec elle et que son cœur n’appartenait qu’à elle seule, elle
ne demandait rien d’autre.
Elle
finit par trouver sa petite amie, mais n’osa pas s’en approcher. Tia était
toujours en colère et ça, associé à sa peur d’être évincée au profit de Linya,
la retint sur place. Elle contempla la grande femme, se repaissant de son
allure formidable. Ses lunettes de soleil l’empêchaient de voir si elle avait
des cernes, ce qui aurait été une indication sur comment elle avait passé la
nuit. Elle soupira au moment où une main tapota son épaule.
Elle
se tourna et vit le visage impassible de sa meilleure amie la dévisager
gravement.
-
S… salut, fit-elle alors qu’une vague de crainte l’envahissait.
-
Salut.
Linya
l’observa un moment avant de tourner le regard vers le mur au loin où la
silhouette de Tia était visible.
-
Tu ne lui as toujours pas parlé ?
-
Elle m’évite, marmonna-elle.
-
Ça ne m’étonne pas.
Alexia
releva vivement les yeux vers son amie.
-
Pourquoi ? Il… il s’est passé quelque chose ?
Linya
plongea ses yeux dans ceux inquiets de son amie et se dit qu’une petite leçon
s’imposait.
-
Elle… a un toucher incomparable, dit-elle tranquillement. Très doux, très…
sensuel. Et Dieu qu’elle embrasse bien…
A
ses mots le cœur d’Alexia se serra, ainsi que ses lèvres, mais elle ne dit rien.
Elle ferma brièvement les yeux, inspira et demanda :
-
Alors vous avez couché ensemble… ok. C’est pas grave.
Là,
Linya ouvrit de grands yeux. « Pas grave ?! »
-
Est-ce que… hum… est-ce qu’elle a décidé de te choisir ?
Son
amie fronça les sourcils.
-
Il n’a jamais été question de ça, dit-elle finalement, alors pourquoi tu me
poses une question pareille ? On devait seulement s’assurer qu’il n’y
avait pas d’ambiguïté entre nous.
-
Et... eh bien j’imagine qu’il devait y’en avoir si vous… vous, l’avez fait,
dit-elle misérable.
Linya
ne sut pas si elle devait rire ou s’énerver et préféra opter pour la première.
Elle était liée à Alexia depuis trop longtemps pour tout gâcher à cause d’une
de ces lubies, auquel elle avait d’ailleurs cédée. Cette situation était donc
autant sa faute que la sienne. En fait la seule victime était Tia. Elle se
mordit la lèvre pour ne pas rire.
-
Alex, commença-elle doucement, il n’y a pas d’ambiguïté entre Tia et moi. Je te
l’avais dit, et je te le confirme.
-
Mais tu as dit…
-
Qu’on a fait quelques petites choses oui… comment s’en assurer autrement ?
C’était pas ton idée ?
Alexia
hocha la tête.
-
Eh bien c’est ce qu’on a fait et elle est vraiment très douce. Elle fait de ces
trucs avec sa langue… dit-elle en secouant la tête assez impressionnée. Je
comprends mieux tes réactions.
Elle
vit Alexia déglutir et pâlir mais décida de ne pas la détromper. Après tout,
elle l’avait bien cherché. N’empêche, il lui suffisait de réfléchir un peu pour
comprendre qu’elles n’avaient pas couché ensemble. Linya secoua la tête,
incrédule devant son manque total de reflexion.
-
Autrement je me demandais… toi qui est si jalouse, comment tu fais pour ne pas
hurler toute les dix secondes avec Tia qui reluque tout ce qui passe à sa
portée ? Je dois avouer que ça m’a toujours pas mal intriguée.
Alexia
accepta avec soulagement le changement de sujet. Elle ne savait pas comment
elle allait faire avec l’idée que sa petite amie et sa meilleure amie avait été
aussi intimes. Mais elle repoussa cela pour y réfléchir à tête reposée.
-
Eh bien, ça fait partie d’elle. Elle aime regarder les jolies choses et… eh
bien tant qu’elle ne fait que regarder.
Elle
fit une pause et secoua la tête.
-
En fait c’est faux, même si elle passait à l’acte…
Nouvelle
pause.
-
Je me contente de nier et en fait je ne sais pas trop. Je crois que c’est
surtout ce qui concerne ses sentiments qui me stresse et provoque ma jalousie,
pas le… sexe éventuel. Je ne suis pas en train de dire que ça ne me fait rien,
parce que c’est faux, mais… si ce n’est que ça… et que je garde le principal,
de quoi je me plains ?
Linya
la regarda autrement. Elle avait dit à Tia qu’Alexia accepterait tout d’elle,
mais elle ne pensait pas que… et finalement elle comprit qu’elle accepterait
vraiment tout d’elle. Elle l’aimait vraiment à ce point.
-
Elle ne te ferait pas ça. Mais… si jamais c’était le cas, je ne vois pas en
quoi le fait de garder son cœur serait suffisant parce que… enfin Alex, tu le
sais bien. Quelqu’un capable de te tromper une fois passe encore, les dérapages
ça existe, mais à tout bout de champs… cela dénote un manque total de respect
et comment peux-tu espérer être aimée d’une personne qui ne te respecte
pas ?
-
Je… il faudra que j’y réfléchisse, mais pour l’instant, elle se contente de
regarder alors ça va. Et puis elle ne le fait pas tout le temps non plus.
-
Ouais. Elle me fait un peu penser à un play-boy, en fait. Sauf que c’est une
femme. Mais sinon elle en a l’assurance, la beauté et l’attitude.
-
Je serais d’accord avec toi si elle draguait, mais ce n’est pas le cas.
-
Peut-être parce que t’aimer lui en ôte l’envie.
-
J’espère bien !
Elles
se sourirent et l’épisode gênant et ce qui suivit fut effacé de leur mémoire.
Elles avaient trop besoin l’une de l’autre pour s’encombrer plus longtemps de
ce genre de chose. Linya décida alors de suivre le conseil de Tia et de lui
faire part de ses craintes. Elle l’observa, un regard inquiet posé sur son
visage. Cela attira l’attention d’Alexia qui pencha la tête interrogative puis
écouta attentivement ce que son amie lui disait.
*******************************
Après
sa discussion haute en couleur avec Linya, qui l’avait autant surprise qu’un
peu embêtée, surtout la partie sur sa nouvelle personnalité, elle décida que
c’était le moment pour une autre discussion sérieuse et stressante avec Tia.
Après tout, autant toutes se les taper le même jour…
Elle
se rendit donc vers le mur duquel son amie n’avait pas bougé. Elle sut
exactement quand elle fut repérée malgré le regard caché par les lunettes. Elle
avança vers elle, un peu plus hésitante, mais toujours déterminée à mettre les
choses au clair et s’appuya sur le mur à côté d’elle. Elle inspira
profondément, prit son courage à deux mains et se lança :
-
Je… j’ai parlé avec Linya et je sais que… que vous avez couché ensemble. Je… ce
n’est pas grave… il… je m’y attendais un peu avec ce… euh… test. Et je… préfère
qu’on oublie ok ?
-
Qu’on oublie ? gronda son amie en la regardant pour la première fois
depuis la veille au matin. Tu te fous de moi ?!
La
colère était si forte qu’elle ne se contrôlait qu’avec peine.
-
Tu pars du principe que je t’ai trompée parce que c’est ce que tu prévoyais. Tu
me prends pour qui ?! Une putain ?! T’as une si mauvaise opinion de
moi ?! Mais qu’est-ce que tu fous avec moi alors ?! Et je suis quoi
moi ?! Une marchandise que tu peux refiler à la première personne
venue ?! Tu sais ce qui m’énerve le plus ? Que tu n’es aucune foi en
ma parole. Je t’ai dit que je ne ressentais rien de particulier pour Linya.
Elle t’a dit qu’elle ne ressentait rien pour moi. Mais ça ne t’a pas
suffit ! Sérieusement Lex, si tu as si peu confiance en moi, qu’est-ce
qu’on fout ensemble ?!
-
Je… attends… je…
-
Lex, ce que tu as exigé de moi, c’est… immonde. Tu m’as traité comme si j’étais
ta chose. Et ça… ça fait mal.
Sur
ses bons mots, Tia la planta et partit d’un pas rageur se calmer.
Elle
ne réapparut pas avant le lendemain, laissant une nouvelle fois, sa petite amie
se poser des questions sur l’endroit où elle avait passé la nuit. De même,
Alexia se demanda si elle la reverrait et ce qui lui avait prit de tout gâcher
avec son insécurité coutumière.
Elle
avait disposé de Tia comme elle le faisait de tout le monde quand elle était
encore cette petite fille de riche pourrie gâtée. Elle ne l’avait même pas vu venir.
C’était incroyable qu’elle agisse encore comme ça. Elle avait toujours détesté
être ainsi, qu’est-ce qui s’était passé ? Cette semaine de frivolité avait
suffit pour la faire retomber dans ses travers ? Bon dieu, alors elle
avait vraiment un problème !
Elle
avait fait les cents pas toute la nuit et maintenant c’était le jour de clôture
de la fête organisé par son âme-sœur en son honneur et elle n’était pas là.
Dieu qu’elle s’en voulait…
-
Eh ! fit une voix dans son dos.
Alexia
se retourna et aperçut Danzel, son tout premier amour. Ils étaient sorti
ensemble un an après leur rencontre. Elle avait alors 14 ans. Ils n’avaient
cessé de se séparer et de se remettre ensemble. Elle l’avait adoré mais son
côté calme et terre à terre, avait fini par la lasser.
Il
était toujours aussi beau. Ses cheveux châtain clair brillaient doucement sous
le soleil et ses yeux bleu clair qui la fascinaient à l’époque, la fixèrent
avec chaleur. Elle lui sourit heureuse, malgré tout ce qui tourbillonnait dans
sa tête, de le revoir.
-
Salut Danzel, tu vas bien ?
-
Toujours et toi ? demanda-il en lui faisant ce doux sourire, qui l’avait
fait craquer dès la première seconde de leur rencontre.
-
Ça peut aller.
*********************************
Tia
arriva à la petite fête avec plusieurs heures de retard. Elle était encore
énervée mais elle trouvait puéril de gâcher la fête d’Alexia parce qu’elles
s’étaient disputées. En plus… elle lui manquait. C’était vraiment énervant de
se rendre compte qu’elle ne pouvait pas rester en colère contre elle très
longtemps. « Bah, ça n’a pas vraiment d’importance, après tout. » Sa
colère face aux sentiments doux qu’elle faisait naître en elle, à la joie
qu’elle lui devait… ça n’était vraiment pas comparable.
Elle
chercha des yeux sa petite amie et la trouva en grande conversation avec un
homme plutôt bien fait et aussi grand qu’elle. Elle s’arrêta un instant pour
les observer et fronça les sourcils. Leur langage corporel était plutôt
explicite. Ils étaient ou avaient été très proche l’un de l’autre. Cette
constatation amena une vague brûlante de jalousie en elle, qui transperça son
estomac et lui donna envie de vomir.
La
violence de sa réaction la stupéfia. Elle ne se savait pas jalouse et encore
moins à ce point. Bon sang, elle avait une de ses envies de casser la figure à
ce type ! Il fallait qu’elle se maîtrise, elle ne craignait rien, mais
l’évidente attirance de cet homme pour sa compagne ne faisait aucun doute. Tout
comme le fait qu’il souhaitait tenter ou retenter sa chance. « C’est ça
mon gars, essaie, juste pour voir mon poing dans ta tronche. Vas-y, donne-moi
une raison. »
Elle
vit Alexia poser sa main sur le bras de l’homme en riant et elle vit rouge.
Elle s’approcha d’un pas déterminé. Alexia la vit arriver et lui fit un sourire
timide, qu’elle ne lui retourna pas. Elle se planta au côté de son amie et
dévisagea l’homme d’un regard hostile.
« Ok,
elle est toujours furax, songea Alexia, mais au moins elle est là, alors Lex ne
gâche pas tout ». Elle inspira profondément et lui toucha le bras en lui
souriant à nouveau.
-
Bonjour. Je suis contente que tu sois venue.
Elle
lui adressa un bref hochement de tête mais ne détourna pas son regard brûlant
de Danzel.
-
Je te présent Danzel… un vieil ami.
-
Quel genre ?
Danzel
dévisagea cette femme aussi grande que lui et à la beauté froide qui
l’épinglait du regard comme s’il était un insecte nuisible. Il ne l’aimait pas.
Et pas seulement parce qu’il l’avait vu embrasser Alexia l’autre soir en boîte,
mais aussi parce qu’elle se prenait visiblement pour la meilleure personne de
cette fête et qu’elle agissait comme si elle avait des droits sur Alexia.
-
Son premier amour, son premier baiser, son premier amant, son premier petit
ami, déclara-t-il lentement d’un air provocateur, sans la quitter des yeux.
L’effet
de ses paroles fut bien visible, même si elle tenta de l’étouffer. La colère
flamba dans ses prunelles azurs et sa bouche se pinça fortement. Il sourit,
satisfait de son estocade.
Alexia
le dévisageait avec consternation. « Dieu il est suicidaire ou quoi ?!
Oh bon dieu, songea-t-elle en voyant le regard flamboyant de Tia, ça va être
mortel ! » Elle déglutit puis essaya de calmer le jeu.
-
Euh Danzel, je te présente Tia… ma petite amie.
Instantanément,
le bras sous sa main se détendit et si la colère était toujours présente, elle
ne risquait plus d’exploser à la prochaine provocation. Danzel, lui, se tourna
vers elle, estomaqué.
-
Ta petite amie ?
Elle
hocha la tête, surveillant du coin de l’œil sa mercenaire, qui pour l’instant
du moins, souriait d’un air supérieur à Danzel.
-
Tu... depuis quand ?! Elle l’était déjà à la boîte ?!
-
Oui.
-
Bon sang, alors ça… C’est... je ne m’y attendais pas.
-
Oui, j’imagine que c’est un choc, désolée.
-
Tu… n’as jamais laissé entendre que les femmes t’intéressaient, fit-il en
secouant la tête.
-
Ce n’était pas le cas. Il n’y a qu’elle qui m’intéresse.
Ces
quelques mots suffirent à rendre à Danzel toute sa confiance en soi. Il
redressa la tête et la fixa dans les yeux, intensément.
-
Je vois. Écoute, je peux voir ce qui te plait chez elle. Après tout sa taille,
ses yeux… te rappellent sûrement ma personne, mais tu n’as plus besoin d’elle
maintenant. Si tu veux, tu peux avoir l’original.
« L’arrogance
de ce type est effarante…, songea la grande femme en se retenant avec difficulté
de lui balancer son poing dans sa jolie petite gueule de crétin. L’original,
c’qui faut pas entendre ! »
Alexia
sentait Tia bouillir à ses côtés. Elle ne savait pas quoi dire. La proposition
de Danzel avait représenté tout ce qu’elle souhaitait pendant très longtemps et
il était vrai que la première fois qu’elle avait remarqué les yeux de sa
mercenaire, elle les avait comparés à ceux de Danzel mais ce n’était plus le
cas et elle était un peu stupéfaite de sa déclaration ainsi que de l’arrogance
de celle-ci.
-
Écoute Danzel, je suis flattée, vraiment. Et il fut une époque où j’aurais
vraiment apprécié ta proposition. Mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. J’aime
Tia, fit-elle en lui prenant la main. Et je suis heureuse avec elle. Mais même
si c’était flatteur, ta proposition était très grossière envers mon amie et
j’aimerais que tu t’excuses.
Ses
paroles apaisèrent une nouvelle fois la grande femme, qui se contenta de darder
un regard noir sur l’importun.
-
Je ne vois pas ce que tu lui trouves, répondit-il en haussant les épaules, un
peu perplexe, mais c’est ta décision.
-
En effet.
-
Si tu changes d’avis, fit-il en s’éloignant, tu sais où me trouver.
Elles
le regardèrent partir puis Tia se tourna vers sa compagne.
-
Je ne comprends pas comment tu as pu sortir avec ce type. Il est si arrogant,
si suffisant !
-
J’en connais une autre, rétorqua son amie avec un sourire. Il faut croire que
c’est un trait de caractère que j’aime.
-
T’as des goûts bizarres, mais je serais malvenue de m’en plaindre, hein ?
Alexia
sourit avec tendresse et passa une main douce sur la peau de sa joue.
-
Je m’excuse.
Tia
la fixa sans rien dire, attendant la suite, lui laissant une chance de
s’exprimer, de s’expliquer.
-
Je… J’ai laissé ma peur prendre le pas sur mon cœur et j’en suis sincèrement
désolée. Je n’ai pas voulu te croire, pire… j’ai disposé de toi comme… comme si
tu étais une chose, la mienne en l’occurrence et c’est… si loin de ce que je
ressens pour toi que je ne comprends même pas d’où c’est venu. C’est… une
habitude de mon ancienne vie et franchement, je pensais l’avoir laissée
derrière moi… je suis surprise que ça ne soit pas le cas et mortifiée que tu
ais vu de si près un côté de moi que j’aurais préféré que tu ignores.
Elle
baissa sa main mais ne quitta pas les yeux bleus fixés sur elle.
-
J’espère ne pas t’avoir trop dégoûtée, continua-t-elle avec un pauvre sourire.
J’espère que tu pourras me pardonner, encore une fois, mon manque de confiance.
Je suis tellement désolée. Je m’en veux tellement d’être incapable de te faire
confiance… je ne voulais pas t’insulter, ni te blesser, je ne pensais pas à
mal, je voulais seulement être sûre que vos jeux en étaient bien et qu’il n’y
avait de risque pour personne. Je ne voulais pas que vos jeux cessent, j’aime
tant te voir rire et je sais que si je t’avais fait part de mes craintes, tu
aurais mis fin à ça et… je suis désolée, je ne peux rien dire d’autre. Pardon.
Un
silence.
-
Tu ne me fais vraiment pas confiance ?
Tia
leva la main, lorsque sa petite amie ouvrait la bouche pour parler.
-
Attends avant de répondre. Réfléchis bien, s’il te plaît. Et répond-moi lorsque
tu seras sûre de ta réponse.
Alexia
hocha la tête et effectua une rapide introspection. Non, elle n’avait pas assez
d’éléments ou de temps pour en faire une vraie et elle secoua la tête.
-
Plus tard, murmura-elle.
Puis
plus haut.
-
J’y réfléchirais. Je… tu… penses pouvoir me pardonner ? Ou tu… heu…
Elle
n’eut pas la force de la regarder dans les yeux et s’interrompit sans savoir
quoi dire de plus. Elle entendit un soupir audible et une main chaude, qu’elle
aimait énormément, prit son menton et l’obligea à lever les yeux.
-
Lex… dit-elle d’un ton triste, que faut-il que je fasse… pour que tu comprennes
que rien de ce que tu peux faire ne me fera te quitter ? Pourquoi me
poses-tu systématiquement la question ? Je ne te l’ai pas assez
répété ? Tu as le droit de faire une crise de temps à autre. Seulement ne
t’attends pas à ce que j’apprécie la chose ou que je l’accepte sans broncher.
Je te donne juste la garantie que ces crises ne nous séparerons pas.
-
Je suis désolée… je n’arrête pas de m’excuser depuis qu’on est ensemble et ça
me montre un côté de moi que je n’aime vraiment pas, soupira-elle avec un
regard désabusé. Je crois simplement que je ne te mérite pas et… je ne
comprends pas pourquoi tu restes après tout ce que je te fais subir.
-
Lex, on a déjà eu cette discussion. J’ai les mêmes sentiments et tu le sais.
Mais se poser ce genre de questions n’a pas de sens. On est ensemble parce
qu’on s’aime et on reste ensemble parce qu’on sait que, malgré les petits
désagréments qu’on s’impose mutuellement, on est faite l’une pour l’autre.
C’est toi qui l’as dit : le meilleur choix possible Lex. Pour moi, il n’y
a pas de doute. Ta réaction ne m’a pas réellement surprise, tout au plus déçue.
Je sais d’où tu viens et ce que tu étais avant moi. Ces… discussions qui
précèdent nos réconciliations font partie intégrante de ce que j’espère être
une thérapie qui finira par te guérir de ton insécurité émotionnelle. Et… un
jour… j’espère que me tu feras pleinement confiance. Mais avant que tu ne
t’excuses encore, écoute-moi jusqu’au bout.
Elle
inspira profondément et poursuivit :
-
T’offrir ça ne me pèse pas comme tu sembles le penser, de la même manière, je
crois, j’espère, qu’apaiser mes angoisses la nuit ou ma violence, n'est un
problème pour toi/ne te pèse. Ça fait partie de toi et je l’accepte… comme tu
as accepté ma barbarie en Egypte.
-
Tia…, fit-elle avec une compassion évidente.
-
Je sais ce que tu vas dire. Je sais aussi ce que j’ai dit à cette époque, mais…
c’était peut-être nécessaire oui, mais ça n’en restait pas moins barbare. La
façon dont je me suis arrogé le droit de vie ou de mort sur eux, dont je les ai
exécutés… ne crois pas que je n’en ai pas eu conscience. C’était immoral et…
je… regretterais toujours de n’avoir pu trouver d’autres moyens de régler le
problème. Mais vois-tu, je ne regretterais jamais de les avoir tués. Et je sais
que ça te choque et pourtant, aujourd’hui comme à ce moment là, tu es là. A mes
côtés, sans jugement. Avec la seule envie de me comprendre et d’apaiser ma
peine. Alexia j’aimerais tant qu’un jour tu comprennes, ou mesures ce que tu
m’apportes depuis le début. Le bien que cela me fait de savoir qu’aussi loin
que je puisse aller, toujours lorsque je me retournerai et regarderai derrière
moi, je sais que je te trouverai là… à m’attendre. Cette certitude et ton
amour… c’est tout ce dont j’ai besoin pour être heureuse. Les milliers de jeux
et de rire que je pourrais partager avec Linya n’arriveront jamais à combler un
centième de ce que ta simple présence m’apporte.
Alexia
avait le visage entre les mains de sa compagne et son regard vert était empli
de larmes, de joie autant que de peine. Tout ce que disait Tia était si beau.
Non, elle n’avait pas conscience d’être à ce point importante dans la vie de la
mercenaire, elle n’avait pas compris à quel point ce qu’elle lui apportait
importait.
Elle
avait un réel impact sur son équilibre, comme elle sur le sien. C’était un
sentiment intense et poignant, que la compréhension d’une chose si parfaite et
si profonde… Elle se mordit la lèvre pour retenir les larmes qu’elle ne voulait
pas verser.
- Lex-san Aishïteru. Wasure-nai
anata watashi no kokoro desu. Je t’aime
Lex. N’oublie pas que tu es mon cœur.
-
Watashi wa mo aishïteru. Je t’aime aussi.
Elles
se sourirent.
-
Watashi wa motsu ichi kisu deki-masu ?Je peux avoir un baiser ?
demanda sa petite amie avec un sourire.
-
Mochiron* ! Évidemment !
***************************
Alexia
n’en revenait pas. Tia la surprendrait donc toujours ?! Devant elle, sur
l’estrade où avait eu lieu l’élection du plus chouette costume, à laquelle elle
n’avait pas participé tellement sa dispute avec la mercenaire la préoccupait,
se tenait Angelson Ramsiston, le triple vainqueur des 24h du Mans et quatre
fois champion du monde du Rallye du désert. Le plus grand champion de cette
décennie.
Il
avait déclaré avoir reçu une cassette étrange ou se trouvait une compilation
des diverses courses d’une certaine Alexia Stefanos. Il avait été impressionné
par ses performances et après avoir lu dans une lettre qui accompagnait la
cassette, que la dite pilote le prenait comme modèle et qu’elle aimait
par-dessus tout les 24 h, il avait accepté de se déplacer et de lui remettre en
personne une invitation pour l’accompagner, en tant que copilote, sur les
prochaines 24h.
Alexia
ne pouvait détacher les yeux de la silhouette, courtaude mais racée, de son
idole. Il venait de l’appeler et elle savait qu’elle devait se rendre sur
l’estrade pour récupérer l’enveloppe de ses mains, mais elle n’y parvenait pas.
Elle était scotchée au sol. Retenue par une impression de rêve éveillé et de
timidité subite, consciente pourtant des regards braqués sur elle.
Deux
bras l’enserrèrent brièvement et la chaleur qui se répandit dans son corps
l’arracha à sa transe et à sa peur. Elle tourna la tête vers sa compagne et lui
sourit.
-
Tu sais que tu es incroyable ? souffla-elle.
-
Bien sûr, répliqua la grande femme avec un sourire en coin.
La
réponse lui arracha un petit rire.
-
Je t’aime un peu plus à chaque minute qui passe, mon amour, fit-elle en se
retournant dans ses bras pour lui faire face.
Elle
l’embrassa avec force, comme pour lui transmettre ainsi sa reconnaissance, son
admiration et sa joie. Des sifflets moqueurs et des huées hostiles retentirent,
mais Alexia ne prêta attention ni aux uns, ni aux autres. Seule sa compagne
comptait… et l’incroyable surprise qu’elle venait de lui faire.
-
Je ne savais pas que tu avais compris que c’était mon plus grand rêve. Enfin,
avant de te connaître, ajouta-elle doucement. Maintenant, c’est de vivre libre
et en paix à tes côtés jusqu’à la fin de mes jours… mais merci. Ça me touche
énormément… tu ne sais pas à quel point.
-
J’en ai une vague idée. Il faut dire que tu n’étais pas très discrète à Noël,
il aurait vraiment fallu que je sois bouchée pour ne pas le comprendre,
expliqua-t-elle avec un petit rire. Allez maintenant va accepter ton
invitation, ton idole s’impatiente.
Alexia
hocha la tête, croisa encore fois son regard puis se détourna et marcha d’un
pas allègre, qui avait plus à voir avec l’attention de sa compagne qui avait
voulu lui faire plaisir, qu’avec la surprise elle-même, vers Angelson.
Au
passage, elle nota que son coming-out n’était pas apprécié de tous. Elle nota
cependant avec plaisir que Danzel ne faisait pas partie de ceux-là. Il lui
sourit lorsqu’elle passa près de lui et elle le lui retourna. Il aurait
toujours une place particulière dans son cœur, il avait tant représenté pour
elle et pendant tant de temps.
En
lui rendant son regard franc, elle ne regretta pas une seconde de l’avoir eu
comme premier amour. Il lui avait permis d’acquérir suffisamment de maturité
pour plaire à Tia aujourd’hui, et sans lui, elle n’aimerait peut-être pas
autant son incroyable suffisance, parce qu’en ce domaine ces deux-là se
valaient bien ! Elle lui fit un clin d’œil et monta sur la scène
improvisée, puis accepta l’invitation d’Angelson avant de chercher le regard de
sa petite amie dans la foule. Lorsqu’elle la trouva elle lui sourit de telle
manière que ce fut comme si le soleil se levait enfin. Et toute deux se
baignèrent dans les rayons avec un égal bonheur.
***********************
Le
lendemain, elles paressaient toutes deux dans leur lit, lorsqu’un coup de
téléphone retentit. Tia se pencha vers le sol, et fixa le tas de vêtement d’un
œil noir. Elle regarda le corps endormie et nue de sa compagne et sourit quand
la jeune femme se retourna et s’installa loin d’elle, comme si elle avait
comprit que Tia devait bouger et elle-même ne voulant pas se lever, se retirait
du chemin.
Tia
dut se résoudre à se lever pour trouver l’objet de son éveil. Elle fouilla
quelques secondes et réussit enfin à mettre la main dessus.
-
Ça a intérêt à être important, marmonna-t-elle en décrochant. Ouais ?
-
She-wolf ?
-
Frédéric ? Un problème ? s’inquiéta-t-elle.
-
Non, non. Tout va bien. Mais… Karl m’a appelé et… il m’a expliqué votre plan.
Et… j’ai pensé qu’en attendant son exécution, toi et ton amie pouviez passer le
reste de votre temps libre ici.
Tia
resta un moment interdite.
-
Heu, c’est sympa et… ça aura été avec plaisir mais… j’ai des réunions avec les
dirigeants de différentes agences et… je ne me vois pas les faires là-bas.
Autant me menotter moi-même. Quand à Lex, elle doit former les messagers. Et
j’ai aussi tout un tas de préparatifs à revoir.
-
J’imagine bien oui. Une attaque de cette envergure… mais, si ça se passe mal…
tu pourrais bien ne plus jamais revoir tes enfants et maintenant qu’ils te
connaissent… laisse leur un peu de temps avec toi. Tes préparatifs tu peux les
faire ici. Quand à ta réunion, je connais un tas de lieux sécurisés dans les
environs. Pour autant personne ne se doutera que tu vis à côté si tu ne dis
rien. Pour Alexia… j’ai des amis dans les villes d’à-côté qui peuvent héberger
ceux qu’elle forme… C’est pareil, si elle ne dit rien, ses élèves ne pourront
pas deviner qu’elle n’est pas dans un des hôtels où je vais les éparpiller.
Fréderic
fit une pause pour reprendre son souffle et poursuivit.
-
J’aimerais profiter de ta présence aussi, ajouta-t-il doucement.
Tia
réfléchit à la proposition et convient que dans ces conditions rien ne
s’opposait à leur venue. Elle se souvint qu’avant l’arrivée de Sassem, Frédéric
était le stratège en chef de M. Ricardo. Il pourrait lui être d’une grande aide
dans les préparatifs de l’assaut.
-
Ok. C’est d’accord. J’en parle à Lex et à… euh au chef des messagers et on te
recontacte après.
-
J’attends ton coup de fil de confirmation avant d’en parler aux jumeaux. Mais
j’en connais qui vont être ravis de la nouvelle ! déclara-t-il
joyeusement. Oh, et tu devrais inviter ton oncle et tes cousines aussi. Enfin
tout ceux qui ont une réelle importance pour toi et ton amie. Ne t’en fait pas
pour l’adresse et les jumeaux. S’ils sont importants pour vous, vous êtes
importantes pour eux et ils ne feront rien contre vous. Mais se serait bien
avant l’attaque de… passer du temps avec ceux qui t’aiment.
-
Je… vais y réfléchir.
Fin partie VII