Amour et Haine, partie 2, chapitre 8 à 11
Chapitre
: 8
La
noirceur qui recouvre l'esprit de Xena se trouble, un visage aux yeux verts
apparaît, les cheveux blonds semblent briller d'une lumière intense, puis le
sourire s'estompe, l'image se ternis à la même allure que la tristesse envahit
le regard si doux.
Ses
lèvres bougent, aucun son n'en sort, pourtant la brune comprend parfaitement ce
qui est dit.
Une
prière prononcée par sa vision qui lentement disparaît.
_
Reviens-moi, j'ai besoin de toi.
La
guerrière n'a qu'une envie, retenir ce rêve, alors que son corps rappel son
existence grâce à une douleur lancinante qui s'amplifie. Son cerveau, reprend
conscience de la réalité, l'air frais qui caresse sa peau, la douceur qui
l'enveloppe.
Contre
tout désir, elle ouvre les yeux, une forme humaine se présente à sa vue trouble
qui s'éclaircit doucement.
Une femme
aux cheveux noirs lui sourit, sa main douce caresse sa joue.
Xena
regarde autour d'elle, pour voir une pièce richement décorée, des couvertures
de soie bleue recouvrent son corps blessé.
_ Où je
suis ?
_ Dans la
demeure du seigneur Beîdar Al Haria.
_ Comment
... Comment je suis arrivé ici ?
_ Chaque
chose en son temps. Pour l'instant reposez vous.
_ Mais
...
_ Mon
seigneur vous donnera toutes les réponses que vous désirez plus tard.
Sans
perdre son sourire, la femme à la peau mât quitte la chambre.
La
guerrière ferme les yeux, la fatigue mélangée à l'étau qui lui serre la tête
rend la lumière produite par toutes les bougies qui éclairent la nuit
insupportable.
Doucement,
son cerveau cesse de réfléchir pour se laisser glisser vers un sommeil agité,
emplit de songe étrange où ses démons deviennent des anges et la réalité perd
toute consistance.
La vision
cauchemardesque de la blonde aux yeux verts suppliant dans sa douleur provoquée
par des êtres hideux et difformes la sort du sommeil en sursaut.
_ Pas
elle ! Crie la brune avec effroi.
Son
esprit écœuré met quelques instants à prendre conscience que ce n'était qu'un
songe, un rêve si réel.
Elle n'a
d'autre choix que se rallonger lorsque son corps raide reçoit des décharges,
souvenir persistant de la violence qu'elle a vécu.
La
guerrière, le souffle court, ferme les yeux, soudain une voix la surprend.
_ De quoi
as-tu rêvé ? Demande l'homme dont les traits sont cachés par le soleil.
_ Qui
est-tu ?
_ Beidar
Al Haria. Tu es dans mon harem.
_ Comment
suis-je arrivé ici ?
_ Je t'ai
trouvé dans le désert et amené en ma demeure
_ Merci
de m'avoir sauvé.
_ Ce
n'est pas moi, C'est l'esprit du désert.
Devant le
regard bleu azur interrogateur, l'homme se dirige vers le lit où repose la
blessée, dévoilant son visage jeune et ses yeux bruns.
_L'esprit
du désert ta recouverte, t'as protégé du soleil meurtrier puis t'a libéré pour
que je puisse te venir en aide.
_Bien
sûr. Répond la brune incrédule.
_Je me
doute que nos coutumes et croyances soit dur à accepter pour toi, je ne te
demande pas de comprendre mais juste de le respecter.
_Bien.
_Je
m'interroge sur un point. Comment la puissante Conquérante a pu se retrouver
seule dans le désert et battu à mort ?
_Comment
sais-tu qui je suis ?
_Qui ne
connaît pas la
Destructrice
L'homme
se retourne, va se poster à la fenêtre.
_ Ici tu
auras tout le confort auquel tu es habituée, mais tu n'es qu'une invitée, ne
t'attends pas à ce que ton titre te serve.
_ Je n'ai
plus de titre, ni de trône. Explique après un rire arrogant.
_ Je ne
comprends pas. Tu es une guerrière très puissante, tu as conquis presque tout
le monde, quelqu'un a réussi à te détrôner et tu ne feras rien pour le
récupérer ?
_ Je suis
sûr qu'elle fera mieux que tout ce que j'ai fait durant toutes ces années. Explique
la guerrière tristement.
_ Tu
crois vraiment que la personne à qui tu as donné ton cœur t'a trahis ?
_
Qu'est-ce que tu veux dire ?
_ D'après
ce que j'ai compris, c'est grâce à cette femme qui gouverne à ta place que tu
es devenue celle que tu es aujourd'hui.
_ Oui,
réponds la brune en fronçant les sourcils.
_ Alors,
crois-tu vraiment qu'elle aurait bravé la Conquérante
Sur ce,
l'homme se retourne, regarde la brune qui sent le doute s'insinuer.
_ Je te
laisse te reposer. Et je vais te faire apporter un repas.
_Merci.
Après une
salutation dans les règles, le jeune homme quitte la chambre, laissant la
guerrière avec ses pensées troublées.
Cet homme
qu'elle ne connaît pas, qui ne connaît d'elle que sa réputation a compris ce
que son esprit perturbé n'a pas saisi.
La peine
pénètre son cœur, elle se rend compte qu'elle a douté de la femme qui lui a
rendu la vie, elle a cru un chien galeux plutôt que son âme sœur.
La honte
l'envahit, celle d'avoir cessé de croire en la personne qui compte le plus pour
elle.
Comment
elle a pu, ne serait-ce qu'imaginé que Gabrielle l'avait trahi .
La brune
qui était présente à son réveil entre dans la chambre, portant un plateau
chargé de nourriture. Elle s'approche, toujours souriante.
_ Je n'ai
pas faim. Explique Xena qui se sent lasse.
_ Vous
devez manger pour guérir. Elle fait une pause. Si vous ne le faîtes pas pour
vous, faîtes le pour ceux qui vous aiment et vous cherchent. Explique la brune avec
compassion.
Après un
moment de réflexion, la guerrière accepte pour Gabrielle.
Pendant
que Xena avale la nourriture offerte, contre l'avis de son estomac, la jeune
femme s'assoit et porte son attention sur la blessée.
_ Je peux
vous poser une question ?
_ Oui ...
_ Qui est
votre ange ?
La seule
réponse qu'elle reçoit est un regard interrogateur.
_ Vous
avez parlé quand la fièvre vous faisait délirer.
_ C'est
la femme qui m'a apporté la paix en m'apprenant ce qu'est l'amour.
_ Elle
doit être très importante pour vous.
_ Plus
que ma propre vie.
A cette
constatation, la rage qui lui avait permis de libérer et de venger le crime
affligé à la blonde revient moins puissante, moins forte, mais tout aussi
violente. Elle décuple lorsque la guerrière pense qu'elle aurait dû les faire
souffrir encore plus, cette haine augmente encore, mais contre elle-même,
d'avoir pu douter de la femme aux yeux verts.
_
Pourquoi cette colère qui brûle dans vos yeux ?
Sans
savoir si c'est un désir de laisser sortir ses sentiments ou la douceur de la
femme, Xena éprouve l'envie de lui faire confiance et de se confier à elle.
_ Je m'en
veux d'avoir pu croire que la femme qui m'a libéré de mes démons ait pu
participer à tout ça pour prendre mon trône.
_ Vous
croyez qu'elle aimerait vous voir comme çà ? A la vue de vos blessures, vous
avez dû vivre une expérience terrible, qui vous a touché moralement,
l'incertitude et le doute sont tout à fait compréhensibles .D'après ce que j'ai
compris, cette femme incarne la pureté et la bonté, donc elle vous
pardonnerait, non ?
_ Oui.
_ Alors
pourquoi ne le faîtes-vous pas ?
Cette
fille qu'elle ne connaît pas, qui paraît comprendre le langage du corps aussi
bien que les mots, qui offre réconfort et douceur trouble Xena. Elle ne sait
quoi répondre à cette personne si jeune et pourtant si mature.
_ La
haine est le pire poison qui existe. Il détruit le corps et l'esprit, mais
aussi notre monde et les personnes qui nous entourent. Explique gentiment la
brune.
Cette
phrase jetée sans aucune rancœur frappe la guerrière en plein visage, sa
logique éclate dans son esprit.
_Je vous
laisse vous reposer.
_ Non,
reste.
_ Votre
amie doit être inquiète pour vous. Plus vite vous serez sur pied, plus vite
vous pourrez la retrouver.
Sur ces
mots, la jeune égyptienne se lève, elle marche vers la sortie.
_
Attends.
Elle
s'arrête, puis se retourne.
_ Comment
tu t'appelles ?
_ Hathor.
Réponds-t-elle en repartant.
Xena
repose son corps, mais pas son esprit.
Une
simple phrase a servi de déclic, toute sa vie elle a détruit tout ce qui
n'allait pas dans son sens, lieu ou personne, dominé par une perversion qu'elle
croyait être la seule chose nécessaire pour obtenir ce qu'elle voulait.
Tant
d'années à souffrir seule et à faire souffrir, toute ces années à chercher une
chimère.
Les
paroles prononcées par cette femme lui paraissent familière, comme un écho
surgissant d'un autre monde.
''_ Xena,
tu es devenue cruelle pour venger la mort de ton frère, et la soif de pouvoir
ta fait devenir la terrifiante Conquérante. Mais tu crois que c'est ce qu'il
aurait voulu ?''
Pourquoi
est-ce que tout devient évident maintenant ? Pourquoi elle n'a pas compris
quand Gabrielle lui a dit la même chose à propos de son frère ?
Une
nouvelle force la pénètre, une détermination soudaine, elle doit rentrer en
Grèce, pas pour elle, pas pour son peuple, juste pour la blonde aux yeux verts
qui, elle en est certaine, maintenant l'attends.
chapitre8
L'espoir
du retour de la
Conquérante
Contrairement
à la blonde, les deux guerriers qui arrivent au palais, au galop, on perdu
l'espoir de la retrouver.
Ils ne
font qu'obéir aux ordres, en ramenant leur prisonnier, ils pensent pouvoir
obtenir le droit de rester à Athènes.
Arrivé
aux portes du château, ils descendent de cheval sous le regard interrogateur de
Légendrios, qui s'approche, intrigué par leur arrivée.
_Lieutenant,
il faut que nous parlions à la princesse.
_Pourquoi
? Demande le gradé, étonné du culot des deux larbins.
_C'est
homme à peut-être des informations sur la Conquérante.
_Emmenez-le
dans la salle du trône.
Les deux
lèche-bottes tirent et poussent leur prisonnier à l'intérieur de l'immense
bâtisse, tandis que l'officier par à la recherche de la blonde d'un pas rapide.
Dans sa
chambre, qu'elle ne quitte presque plus, Gabrielle regarde, dans un miroir en
pied, son ventre gonflé qui commence à dévoilé son état.
_Je vais
devoir commencer à mettre des vêtements ample. Dit pour elle-même avec tout le
dégoût qu'elle ressent pour cet enfant.
Elle se
dirige vers la fenêtre, tristement, elle regarde dehors, les paroles d'Hélène,
seule personne à être au courant de sa grossesse, ne change rien à ses
sentiments.
Bien que
Gabrielle sache que son amie à raison, que cet enfant n'a pas demandé à être
conçu, elle ne peut s'empêcher de le détester, il est la preuve vivante de ce
qu'elle a subit, le souvenir réel et grandissant de sa souffrance.
Cacher sa
grossesse puis abandonner le fruit de ses entrailles à une famille qui l'aimera
et lui donnera tout ce dont il aura besoin, loin d'ici, est la meilleur
solution mais cette certitude se confronte à un doute, la crainte prenante que
Xena n'accepte pas et la jette de sa vie.
La
douleur et la tristesse qu'elle éprouve depuis la disparition de la brune, lui
assure que jamais plus, elle ne pourra vivre sans son âme sœur.
Un bruit
de coup la sort de ses pensées noires, lassée et vraiment pas d'humeur à
discuter, elle va ouvrir.
_Majesté,
un homme qui aurait vu la
Conquérante
Sans se
donner la peine de répondre, la blonde quitte son repère pour suivre le chemin
qui l'a mène vers la pièce où tous les visiteurs sont conduit, suivit du gradé.
Tandis
qu'ils passent devant la salle de réception, des voix se font entendre par la
porte restée ouverte.
_Quand la Conquérante
_Oui,
c'était des soirées de repos pour nous. Mais bon, c'est fini maintenant qu'elle
est morte.
A peine
les deux femmes ont échangées ces mots, prête à aborder un autre sujet, que
leur attention est attiré par une forme qui se tient dans l'encadrement de la
porte.
Mais
l'expression de colère visible, mélangé à l'ordre, presque crié, les effrayes.
_Je ne
veux plus entendre dire que Xena est morte !
_Oui majesté.
Répondent-elles ensemble, en baissant la tête.
_Plus
jamais. Rajoute la barde avant de repartir furieuse.
Les deux
femmes reprennent leur travail de nettoyage, estomaquées par la réaction de la
princesse.
Cet accès
de colère ne fait qu'augmenter la tristesse que l'officier, qui l'a suit,
ressent déjà pour elle.
Arrivé à
la salle où ces visiteurs l'attendent, la colère de Gabrielle monte encore
lorsqu'elle voit l'homme à genoux et menotté.
Elle les
dépasse pour leur faire face.
_Je vous
écoutes. Fait la blonde sur un ton froid.
_Majesté,
c'est homme prétend avoir vu la
Conquérante.
_Où ?
_Eh bien,
quand on l'a trouvé, il était trop ivre pour parler, et le lendemain, il a
refusé de le faire.
_Où
l'as-tu vu ?
Devant le
regard froid et violent qui se pose sur lui, l'homme baisse la tête sans dire
un mot.
_Où ?
Crie la princesse.
Toujours
aucune réponse.
_Très
bien, puisque tu refuses de parler, je vais faire lacérer, lentement, chaque
parties de ta peau putride et si ça ne suffit pas, je te ferais crever les
yeux, et si tu es encore en vie, tu auras les côtes brisées pour pouvoir
t'arracher le cœur.
Sur cette
menace, l'homme sent sa peur dégouliner le long de sa nuque par des gouttes de
sueur.
_S’il
apprend que j'ai dis quoi que ce soit, il me tuera.
_Emmenez-le
aux cachots.
_Non !
Attendez ! Demande le prisonnier en se faisant prendre par le bras.
Un type
m'a payé une grosse somme d'argent pour que je l'embarque vers l'Egypte, je
savais pas qu'il avait la
Conquérante. Je
_Son nom
? Exige la blonde.
_J'en
sais rien, il ne me l'a pas dit. Je le jure.
Gabrielle
se retourne puis, va s'asseoir sur son trône, la peur de ce porc empeste toute
la salle.
_Légendrios,
mène-le aux cachots, dit au bourreau de le fouetter.
_Bien
majesté.
_Non ! Je
vous ai dit tout ce que je savais. Cris l'homme en se débattant de la poigne de
fer.
_C'est
juste pour en être sûr. Répond la barde.
Une fois
que les supplications hurlées s'estompent, la princesse porte son attention sur
les deux guerriers qui attendent leurs ordres.
_Où
l'avez-vous trouvé ?
_Dans une
taverne au port d'Alexandrie.
_Comment
avez-vous su qu'il a vu Xena ?
_Il était
ivre et parlait de la
Conquérante la Grèce.
_Et ?
_Il
racontait n'importe quoi alors on a attendu qu'il cuve pour lui parler.
_Que
faisiez-vous dans cette taverne ?
_Je... Je
m'étais arrêté manger quelque chose.
_Tu
arrêtes tes recherches pour prendre du bon temps ? Fulmine Gabrielle en se
levant, s'approchant d'eux.
_Majesté...
_Tu
mériterais que je te tue !
_Mais lui
ça faisait une semaine qu'il y était à boire et manger.
_Garde !
Hurle la princesse envahit par la rage.
_Majesté
je...
Le soldat
qui avait gardé le silence jusqu'à ce que son compagnon l'accuse, ne finit pas
sa phrase, une gifle retentissante lui arrive en plein visage.
_Tu as
désobéis ! Hurle Gabrielle.
Les deux
gardes arrivent d'un pas rapide.
__Majesté,
depuis le temps que la
Conquérante
Une fois
de plus, il est interrompu dans sa tirade. Mais cette fois c'est par une petite
main qui l'attrape par le haut de son armure avant de le tirer en avant, la
voix basse et emplit de rage lui glace le sang.
_Xena
n'est pas morte.
Le soldat
baisse les yeux, ne supportant pas la haine qui brûle dans les yeux verts de la
petite femme qui le relâche.
_Enfermez-le
dans les cachots. Qu'il soit vidé de ses tripes et pendu sur la place publique
comme exemple. Quiconque osera annoncer la mort de Xena subira le même sort.
Le
traître se fait traîner au lieu ordonné tandis que sont accusateur tremble du
sort qui lui est réservé.
_Combien
d'autres ont abandonné leur mission ?
_Aucun
majesté, je le jure.
_Et
pourquoi je te croirais ?
_Parce
que vos hommes vous respect et vous sont fidèle à vous et à la Conquérante.
_Ah oui ?
Et pas lui ?
_Non
majesté. C'est un traître.
_Pourquoi
?
_Il avait
des informations sur la révolte des Sparthes et n'a rien dit.
_Toi non
plus, apparemment.
_Je l'ai
appris lorsque nous faisions route vers Athènes.
_Donne-moi
une seule bonne raison de ne pas te tuer.
_Je vous
suis fidèle et dévoué majesté.
_Mauvaise
réponse.
Le jeune
homme sent la peur grandir alors que Gabrielle retourne s'asseoir.
_Tu
retourne en Egypte continuer ta mission, je veux que tu préviennes tous tes
camarades que s’ils arrêtent de chercher Xena, je le saurais et il subiront le
même sort que ton compagnon. C'est clair ?
_Oui
majesté.
_Disparaît
avant que je change d'avis.
Sans
demander son reste, le soldat repart pour le pays d'où il vient, soulagé d'être
encore en vie et entier et fière de savoir qu'il n'enverra personne à la
potence, car il sait ses collègues dévoués à la Conquérante
Lorsqu'il
quitte le palais, les cris de douleurs commence à résonner, des hurlements
d'effrois qui transpercent les esprits.
Gabrielle
quand à elle, attend le retour de son lieutenant afin de savoir s’il a pu
obtenir d'autres informations de ce chien puant.
Après un
laps de temps où les hurlements avaient diminué de moitié, un homme portant une
armure aux couleurs de la
Conquérante
_Majesté,
vos ordres ont été exécutés.
_Bien.
Fait moi porter du vin.
Le
guerrier lève la tête, surprit de la requête qui ne fait pas parti de ses
attributions.
_Tout de
suite ! Cris la blonde.
_Oui
majesté. Répond t-il en partant.
Le soleil
se couche lorsque tous les hurlements cessent.
Gabrielle
dont, même le vin n'a pas réussit à calmer la colère, sort de ses pensées
lorsque des pas se font entendre.
_Majesté,
nous avons fait subir ce que vous avez ordonné mais, il n'a fourni aucune autre
information. Explique le gradé.
Gabrielle
soupir tristement.
_Au
moins, nous savons où chercher. Nous la retrouverons. Fait Légendrios qui se
veut rassurant.
_Tu peux
disposer. Propose la princesse en se resservant un verre.
L'officier
part, le cœur lourd de ne pas pouvoir aider la jeune femme, la laissant seule
avec sa colère, sa tristesse et son nouvel espoir.
Chapitre
9
Le soleil
du matin réchauffe le sable qui entour le palais du jeune prince du désert.
A
l'intérieur, dans la fraîcheur qui y règne encore, Xena se prépare pour son
départ, ses pensées tourmentées, sont perturbées par une voix douce.
_Ca y
est, vous repartez ?
La
guerrière se retourne pour voir sa nouvelle amie.
_Oui, je
rentre chez moi.
_Vous êtes
pressée de revoir votre âme sœur ?
_Oui.
_C'est
l'amour qui vous a sauvé.
_C'est
vrai, sans Gabrielle j'aurais abandonné.
_Mais
faites attention, c'est la chose la plus puissante qu'il existe mais il est
éphémère. Il permet de tout faire mais si vous le laissez partir, il peut vous
détruire.
_J'ai
l'impression d'avoir une vision différente après toutes ces discutions avec
toi. Merci.
_Ne me
remerciez pas, la vie est un masque, il suffit de regarder derrière. Je vous
laisse, bon voyage Xena.
La jeune
fille lui offre un sourire radieux avant de quitter la pièce.
A peine
la porte fut refermée, que la guerrière se précipite dessus et l'ouvre à son
tour.
Personne.
Le long couloir richement décoré est vide.
Vêtue à
la façon de ce pays, pensant que l'égyptienne est entrée dans une pièce
adjacente, Xena se dirige vers la cours du palais.
Toutes
les paroles de la jeune femme sur la haine, l'amour, la mort, une vérité si
simple, si évidente, et pourtant invisible aux yeux de la brune.
Elle qui
a toujours pensée que sa rage était tout ce qui pouvait l'aider à gagner, ce
rend compte que durant toutes ces années, elle a suivit un mirage, une chimère
qui l'a conduisait seulement à son déclin.
_Alors
Xena tu es prête ?
_Oui.
_Me
permet-tu de me joindre à toi jusqu'à la sortie de ma demeure ?
_Bien
sur.
_Je t'es
fais préparer un cheval.
_Je ne
pourrais jamais te remercier pour tout ce que tu as fais pour moi.
_Le
plaisir de te voir en bonne santé et heureuse avec ton amante est le seul
remerciement que j'accepterais.
Le maître
des lieux sent la joie le pénétrer lorsqu’un sourire vient illuminer le visage
de la terrible et cruelle Destructrice des Nations.
"Les
contes et les légendes ont tort, cette femme à un cœur, il suffisait de le
trouver." Pense-t-il en regardant la brune.
_Qui
aurait cru qu'une jeune fille quelconque réussirait à te changer.
_Elle est
tout sauf quelconque. Elle est exceptionnelle.
_C'est
certain pour avoir réussit à te dompter. Et pour que tu te sois laissé faire.
Il ne reçoit
qu'un sourire en guise de réponse.
L'anxiété
de savoir que bientôt, elle sera à nouveau dans les bras de son âme sœur, lui
donne l'envie et le courage d'entreprendre ce voyage qui semble trop long, de
parcourir la distance qui la sépare du seul endroit où elle se sent vivre.
Xena et
son hôte arrivent dans l'immense jardin, ils s'approchent de deux hommes qui
attendent avec sa monture.
_Vraiment
merci.
_Xena,
dans le désert, nous ne remercions que pour deux choses, l'eau et la vie.
_Votre
philosophie est si différente.
_Et
est-elle mauvaise ?
_Au
contraire. J'ai appris beaucoup durant mon séjour ici, surtout avec ta
domestique.
_Les
délires provoqués par ta fièvre devaient avoir l'air très réel.
_Pourquoi
?
_Il n'y a
que Sahira qui t'apportais ce dont tu avais besoin et moi qui sommes venus te
voir.
_Mais...
Xena ne
finit pas sa phrase, pensant soudain que l'égyptienne était venu la voir en
cachette.
_Oui ?
_Pourquoi
je n'ai vu personne d'autre ?
_Tu es
une très belle femme est la jalousie pousse parfois à faire des choses
regrettables.
_Je vois.
Bon, au revoir et encore merci.
_Au
revoir Xena, bonne route.
Sur ces
salutations accompagnées d'une poignée de mains, la brune quitte l'immense
demeure après un dernier regard à son sauveur.
Au bout
de quelques mètres, elle s'arrête puis se retourne pour voir les lourdes portes
se refermer, son regard est attiré par une présence au balcon.
La jeune
femme la regarde souriante.
Xena lui
fait un signe de tête puis, reprend la longue route qui la conduit vers la
seule personne qu'elle désir voir et toucher, celle qui obsède ses pensées et
possède son cœur.
L'autre
moitié de son âme.
L'astre
solaire descend déjà sur les terres lorsque la brune atteint Alexandrie, dont
les ombres s'étirent sur le sable.
Personne
ne porte attention au voyageur dont, seules les orbes couleurs océan sont
visibles, unique preuve qu'elle n'est pas d'ici.
Arrivée
aux limites des terres d'Egypte, là où la mer s'étend à perte de vue, Xena
descend de sa monture, avance vers des hommes à l'allure poisseuse, occupé à
charger des caisses sur un navire à l'apparence grec.
_Qui est
le capitaine ?
_C'est
moi. Répond un barbu en se retournant.
_Peux-tu
m'en mener en Grèce ?
_Je
prends pas de femme sur mon bateau.
Le refus
du marin qui la regarde avec un sourire vicieux l'énerve, elle s'approche, le
prend par le col, son visage à quelques centimètres du sien, sa colère émane de
son regard.
_D'accord.
On part demain à l'aube. Dit l'homme terrifié par la rage qui brûle dans ses
yeux bleus.
_Ce soir.
_Impossible,
une tempête se prépare, personne ne quitte le port avant demain.
Xena
lâche sa proie dont la peur coule le long de sa peau principalement pour ne
plus sentir son haleine putride.
_Où
puis-je trouver des écuries pour mon cheval ?
L'homme
lui indique une direction en pointant son doigt.
La brune
prend cette direction, certaine que cette nuit perdue à cause de la tempête
sera longue.
Les
nuages noirs qui s'amoncellent dans le ciel obscurcit annoncent un orage
violent.
"Bientôt
je serais auprès de Gabrielle" Ces quelques mots passe et repasse dans
l'esprit de Xena, un désir brutal et immuable.
Tandis
qu'elle se dirige vers les écuries, un marcheur attire son attention, ce n'est
pas tant le trouble qu'il montre qui l'interloque mais l'armure noire et rouge
qu'il porte.
_Eh ! Toi
! Appelle-t-elle.
_Quoi ?
Qu'est-ce que tu veux ?
_Tu viens
d'Athènes ?
_Je ne
vois pas en quoi ça te regarde.
Soudain,
le soldat est stoppé dans son avance par une main ferme sur son bras.
_Mais
lâche moi ! Tu te prends pour qui ?
Il daigne
porter son attention sur son interlocutrice pour la première fois, les yeux
bleu remplit de colère qui le fixe lui paraisse familier.
Xena
retire le tissu qui couvre son visage et ses cheveux de jais créant la stupéfaction
chez l'homme qui la croyait morte.
_Majesté...
Je suis confus...
_Comment
va la princesse ?
_Elle va
bien, la princesse a appris que vous étiez peut-être en Egypte et nous a envoyé
vous chercher. Explique t-il perturbé par la crainte qui a remplacé la colère
sur les traits de la femme.
_Où est
le reste des troupes ?
_Aux
dernières nouvelles, ils ont quitté Alexandrie ce matin.
_Tu les
rattrapes et tu les ramènes.
_Et vous
majesté ?
_Je suis
coincé sur le port jusqu'à demain matin.
_Je
ramène vos hommes le plus vite possible.
Sur cette
promesse, il laisse la brune seule.
Pendant
que la tempête fait rage, les éclairs zébrant la nuit trop noire, possédée par
un vent violent, sur un autre continent, dans une autre ville, une autre
tempête se déchaîne, mais intérieur celle-là.
_Comment
a-t-elle osée !
_Arthégor
calme-toi. Propose son confident et ami.
_Que je
me calme ! Je suis riche, puissant et respecté et cette garce m'a giflé ! Pire,
elle m'a traité comme... comme...
_Tu es un
seigneur à Salamine mais tu n'es rien pour la princesse, tu croyais quoi ?
Qu'elle s'inclinerait devant toi ?
_D'après
toi pourquoi je veux l'épouser ?
_Parce
qu'elle est très belle ?
_Mais tu
es stupide ! Pour son trône, son pouvoir. Sa beauté n'est qu'un plus.
_Elle
veux pas de toi alors laisse tomber.
_Mais je
peux avoir ce que je veux par la force.
_Comment
ça ?
_Ses
hommes cherchent la
Conquérante
Une nuit
sans sommeil par la faute de l'orage et du vent.
Mais
aussi à cause de la joie qui a fait exploser le cœur de la brune lorsqu'elle à
su que Gabrielle n'avait jamais désespéré de la revoir. Cette joie est ternit
par la honte, celle d'avoir douté de son ange.
La guerrière
regarde le soleil de lever, assise sur un tonneau, elle soupir la tristesse
d'avoir trahi sa femme, puis, elle descend de son siège, et commence à arpenter
le port.
La vie
s'éveille, émergeant des bateaux ou des rues, lentement, chacun vacant à ces occupations
redonne l'animation qui règne chaque jours, heures après heures, jusque tard
dans la nuit.
Le temps
passe, inflexible, le jour remplacé par la nuit, la chaleur par le froid, le
vieillissement qu'il égrène sur les visages, sont les seuls preuves qu'il
continu sa course.
Xena
réfléchit à ce fait, elle réalise que quoi que l'on fasse, on ne peut en
profiter totalement, on perd toujours ce temps, parfois quelques heures,
parfois des semaines.
Elle ne
peut ni l'arrêter, ni le faire revenir, elle ne pourra jamais rattraper ces
longs mois passé loin de son âme sœur.
Même en
passant chaque minute avec sa blonde, elle ne pourra récupérer le passé.
Tout ce
que la brune peut encore espérer, c'est que l'amour pourra sécher les larmes,
refermer les blessures qui font saigner leurs cœurs et cicatriser leurs âmes
déchirées.
Une voix
la sort de ses pensées moroses.
_Majesté,
vos troupes sont prêtes à embarquer, on attend plus que vous.
_Explique
moi une chose.
_Oui
majesté.
_Comment
as-tu réussis à les ramener aussi vite ?
_Eh bien,
on a chevauché toute la nuit.
_Sous
l'orage ! Ils ont dû fulminer. Rétorque la guerrière en reprenant sa route.
_Oh non !
Quand je leur ai annoncé que je vous avais retrouvé, enfin que vous m'aviez
trouvé, ils ont fait demi-tour et aucun d'entre eux n'a proposé de s'arrêter
pour la nuit. Explique t-il en suivant sa chef.
_Ah oui.
_Ils vous
sont fidèles comme ils l'ont été avec la princesse.
Depuis le
début de leur conversation, l'homme a une sensation étrange, dû au fait que
lui, un simple soldat, parle de la façon la plus banale avec la grande
Conquérante.
_J'aurais
plutôt pensé le contraire.
_Vous
nous avez toujours respecté.
Le
trouble s'installe dans l'esprit du militaire lorsqu'il voit un sourire
apparaître sur les lèvres de la brune.
Il sourit
à son tour, pensant que sa chef est encore plus belle comme ça.
_Alors,
vous vous dépêchez ? On va pas attendre madame toute la journée. Fait le barbu
en reconnaissant les yeux azurs.
_Tu sais
à qui tu t-adresses vieux bouc. Fulmine le soldat.
Il
s'approche du capitaine qui paraît encore plus alcoolisé que la veille, mais,
une main sur son torse le stoppe.
_Je n'ai
plus besoin de tes services.
_Je vois,
vous préférez les jeunes. Répond l'ivrogne avec déception.
_Non,
c'est juste qu'il a une conversation et un physique bien plus intéressant que
le tiens. Explique Xena avec dédain avant de repartir.
_Et le
navire de la Conquérante
_ La Conquérante
Les deux
guerriers continuent leur chemin, quand une question traverse l'esprit du jeune
homme.
_Pourquoi
vous ne lui avez pas dit qui vous êtes ?
_Parce
que je n'ai nullement envie de m'exténuer à parler avec un vieux pouilleux
stupide et alcoolisé.
Après
cette explication, les deux compères continus leur route en direction du navire
qui les attend.
L'un
pensant aux différences évidentes visible chez la Conquérante
Elle
reverra ce visage et ce corps, qui lui ont tant manqué, ces yeux verts qui lui
ont permis de surmonter toutes les douleurs qui l'on possédé, qui l'on aidé à
continuer.
Ce que la
guerrière ignore, lorsqu'elle embarque sur le bateau, c'est que le bonheur
qu'elle espère et qui l'attend risque d'être perturbé par un être vaniteux.
Cette
personne orgueilleuse qui à cet instant même, réfléchit, certain d'entrer dans
l'histoire par sa future victoire sur la blonde aux yeux verts.
_Tu ne
peux pas faire ça !
_Je le
peux et je le ferais. Sourit Arthégor.
_C'est du
suicide. Explique son confident.
_Si tu
n'es pas d'accord avec moi, tu prends la porte.
_Tu crois
vraiment que la princesse va te laisser gentiment investir son palais.
_Mes
troupes contre les quelques hommes qu'elle n'a pas envoyé chercher sa catin ?
On va les écraser. Je suis déçu que tu crois que j'ai peur de cette petite
blondasse.
_Elle
n'est plus celle qu'elle était, tu n'as pas entendu parler de son garde qu'elle
a fait éviscérer et crucifier ? Il paraît même qu'elle a fait torturer des
gens.
_Baliverne.
S'énerve Arthegor.
Les deux
amis sont interrompus par un homme en armure.
_Bonne
nouvelle, Celléus accepte de rallier ses hommes à nos troupes.
_Et
qu'est-ce qu'il veut en échange ? Demande Arthegor.
_Rien.
_J'ignore
ce que Xena lui à fait, mais il doit lui en vouloir. Je n'ai jamais vu un
seigneur de guerre travailler gratuitement. Dit Le conseillé.
_Oui,
laisse-nous.
Sur cet
ordre, le guerrier repart par où il est arrivé.
_Arthégor,
si tu es certain de prendre le trône, pourquoi tu fais appel à ce tueur
sanguinaire ?
_Deux
précautions valent mieux qu'une.
_Tu as
peur de perdre cette bataille ?
_Je n'ai
peur de rien ! Crie le seigneur des lieux.
_Mais...
Arthegor
frappe sur la table, coupant son ami dans son élan, sa colère visible sur son
visage.
_Tu
connais comme moi la réputation des hommes de la Conquérante
_Ta soif
de pouvoir te perdra. Dit tristement son confident.
Le
seigneur ne répond pas, un sourire narquois naît sur ses lèvres, ses réflexions
l'on empêché d'entendre ces propos qui ont été prouvé par le passé.
Il se
dirige vers la sortie, lorsqu'il passe près de son ami, ce dernier le retient
par le bras.
_Où
vas-tu ?
_Fêter ma
future victoire. Répond le seigneur en se dégageant.
_Ne te
ravis pas trop vite.
_Elle est
sans défense sans sa garce.
_Tu sais
pourquoi elle a fait tuer son soldat ? Parce qu'il a prétendu Xena morte. Ne
sous-estime pas la princesse. Explique le conseillé exaspéré par
l'incompréhension que son ami affiche.
_Tu es de
son côté ? Tu es un traître ! Cris t-il en sentant la rage monter.
_Mais
non...
_Tu sais
ce que je fais aux traîtres !
A peine
cette menace prononcé, le seigneur des lieux sort son épée.
_Attend,
qu'est-ce que...
Il n'a
pas le temps de finir sa phrase, la peur sur ses traits est remplacée par
l'incrédulité, au moment où l'homme au regard carnassier à qui il a toujours
été fidèle, abaisse sa lame sur sa gorge, envoyant la tête roulée sur les
dalles, tandis que le sang gicle sur les murs.
_A cause
de toi, j'ai plus qu'à faire nettoyer cette pièce.
Puis,
sans la moindre compassion, ni remord, il quitte le lieu du crime.
Chapitre
10
En cette
fin de journée, Hélène que l'inquiétude ne quitte plus depuis des lunes, attend
que son amie arrive.
Elle
soupir la tristesse qu'elle ressent depuis que Gabrielle est devenue l'opposé
de ce qu'elle était.
La peur
et le doute se sont immiscés dans son cœur blessé lorsqu'elle à compris que la
jeune blonde, ne trouvera ni la force ni le courage d'aimer l'enfant qu'elle
porte sans l'aide de sa femme.
Ses
sentiments sombres s'amplifient encore lorsque, suite à des bruits de pas, elle
se retourne pour voir arriver la maîtresse des lieux, les traits tirés par la
fatigue, le regard terne.
_Gabrielle,
comment vas-tu ?
_Bien.
Répond la barde en se servant un verre de vin.
_Tu ne
devrais pas boire d'alcool.
_Merci
mais je n'ai pas besoin que tu me fasses la morale.
_Je
disais ça pour ton bien, je m'inquiète pour toi.
La blonde
boit son vin en silence, sans se donner la peine de répondre, portant sur la
vieille femme un regard fixe et étrange.
_Pourquoi
tu ne partirais pas quelques jours chez tes parents ?
_Je ne
peux pas partir en ce moment.
_Et les
inviter ici ?
_Je suis
très occupée, je n'aurais pas de temps à leurs consacrer.
_Tu n'as
pas le temps ou tu as peur de leur réaction s’ils voient ce que tu es devenu ?
_Mon père
n'accepte pas mon mariage avec Xena, alors si en plus il apprend que j'attends
un enfant qui n'a pas de père, il ne me le pardonnera jamais.
_Mais ce
n'est pas de ta faute.
_Si, tout
est de ma faute ! J'aurais dû protéger Xena, j'aurais dû les empêcher de me
toucher. Fulmine la blonde.
_On en a
déjà parlé, tu ne pouvais rien faire.
_J'aurais
dû demander à Xena de m'apprendre à me battre.
_Je pense
qu'elle aurait refusé. C'est la
Gabrielle
_Mais si
je savais me battre, je n'aurais pas à porter ce... cet enfant. Et je n'aurais
pas à craindre la réaction de mon père et de Xena.
_Tu ne pourras
plus le cacher très longtemps. Et comment feras-tu lorsqu'il sera né ?
_Je
l'abandonnerai à une famille qui lui donnera ce que je ne peux pas.
Hélène,
choquée par ces propos, ne peut rien répondre, un guerrier arrive en courant.
_Majesté,
nous sommes attaqués !
_Par qui
?
_Je
l'ignore majesté.
_Où est
Légendrios ?
_Il
organise les défenses.
_Bien.
Hélène pars avant qu'ils investissent le palais. Toi, accompagne-la. Ordonne
Gabrielle en partant.
_Venez.
Demande l'homme.
_Non,
je...
_Madame,
les troupes sont en Egypte, les défenses ne tiendront pas longtemps, vous devez
partir.
_Je ne
laisserais pas la princesse. Fait avec fermeté la vieille femme.
_Bien,
mais ne sortez pas du château.
Le
guerrier cours à l'extérieur, prêt à se battre.
Il sait
le combat perdu d'avance, mais en voyant la femme ridée refuser de partir, pour
rester avec la blonde, il pense qu'il doit suivre son exemple à sa manière,
protéger la princesse jusqu'à la mort.
Gabrielle
arrive à l'entrée de l'immense demeure pour voir ses hommes défendre le lieu du
mieux qu'ils peuvent, l'odeur de sang se repend.
Elle
regarde les corps tomber, la défaite est inéluctable, l'ennemi tranche et perse
les chairs, se frayant un chemin au milieu des carcasses, la victoire facile
qui se profile pour eux les remplis de joie, tandis que les portes d'enceintes
cèdent sous leurs assauts.
Les uns
certains de gagner ce combat inégal, les autres prêt à tuer le plus possible
avant de tomber, mais aucun des deux parties, concentrées sur la mort qui
règne, ne voit les ombres qui s'élèvent au sommet de la colline toute proche.
Lorsque
Xena voit le palais assiégé, sa joie est remplacé par la peur, la peur pour son
ange, l'angoisse de la perdre maintenant qu'elle l'a enfin retrouvée, la colère
de voir que quelqu'un ose attaquer la personne la plus pur que cette terre ai
porté.
_Massacrez-les
! Hurle la guerrière partant au galop.
Le
grondement lourd de chevaux nombreux lancé au galop attire l'attention des
combattants, inversant les rôles, les perdants redoublant de force en voyant
les troupes arriver, les envahisseurs apeurés par l'arrivée de ces cavaliers
prêt à les anéantir.
Tandis
que les chairs et le sang gicle, les corps tranchés libère leurs entrailles qui
s'étalent, Xena ne pense qu'à protéger son âme sœur.
Personne
ne peut arrêter l'avancée de la brune, quiconque essaie se fait éjecter de son
chemin avec violence.
Légendrios
sent son cœur se gonfler de joie, non pas à la vue de l'aide providentielle,
mais à celle de la brune aux yeux bleus qu'il reconnaît depuis le haut des
remparts.
Gabrielle
quand à elle, comprend seulement que le château est sauvé, le doute s'installe,
soit ses troupes sont revenus sans son avis, soit ils ont retrouvés Xena.
Soudain
son cœur manque un battement, le vide qui l'habite depuis l'agression explose,
remplacé par une joie, un bonheur d'une puissance tel que tout son corps paraît
se réchauffer.
Le
souffle lui manque, son âme semble revivre alors qu'elle reconnaît la brune qui
entre dans l'enceinte du palais, écrasant toutes les têtes ennemies qui se
présentent sur son passage.
L'impression
que tout ceci est un rêve, s'estompe lorsque lentement, comme si le temps
ralentissait sa course, les cheveux de jais s'écartent pour laisser apparaître
deux opales azurs, ceux-là même qui ont hantés ses songes, qui doucement se
posent sur elle.
Quand la
brune stoppe sont cheval, ses yeux emplis de douceur se perdent dans l'océan
vert qui lui ont tant manqué. Xena se sent envahit par des pulsions de
sentiments si fort que son corps semble en brûler.
Les deux
femmes se regardent, incrédules, aucune d'elles ne paraît capable de bouger.
Le
lieutenant voit les deux amantes subjuguées l'une par l'autre, inquiet pour
leurs sécurité, il quitte son poste, sachant pertinemment le combat gagné,
décidé à protéger les deux âmes sœurs enfin réunis.
Ce rêve,
cet espoir qui les a poussés à continuer à avancer, est devenu une réalité.
Au moment
où une larme coule le long de la joue de la blonde, Xena reprend conscience,
elle descend de cheval, son cœur battant trop vite, ses jambes tremblantes la
portent lentement vers la personne qu'elle ne peut quitter du regard.
Gabrielle
pleure la joie qu'elle ne peut contenir devant ces yeux limpides qui l'a fixe,
souvenir d'un passé heureux.
Tous les
bruits qui l'entourent sont étouffés par les battements de son cœur qui est
près à sortir de sa poitrine, la noirceur qui le rongeait remplacé par la
lumière d'une clarté qu'elle avait oublié.
Alors
qu'elle voit la guerrière s'approcher, elle ne peut plus contenir la tension
qui parcours son être. Sans réellement s'en rendre compte, la blonde s'élance
en bas des marches, courant vers la seule personne qui peut lui rendre le
sourire.
Ce même
sourire qui se dessine sur ses lèvres au moment où deux bras puissants la
prennent, la pressant contre le corps chaud et musclé dont l'absence était
douloureuse.
Les
larmes retenues si longtemps se libèrent, tandis qu'elle se sent envahit par
une sensation de protection, l'impression d'être à sa place, la certitude que
leurs âmes sont à nouveau complète.
Aucune
des deux femmes ne fait attention à ce qui se passe autour d'elles, l'une
blotti dans les bras de l'autre, échangeant un baiser emplit de satisfaction,
de soulagement et de bonheur, un plaisir lancinant qui leur donne le vertige,
foudroie leurs cœurs et leurs corps.
_Xena
promet-moi de ne plus jamais me quitter.
_Plus
jamais. Répond la guerrière en caressant la tête aux cheveux d'or.
Légendrios,
qui se tient à leurs côtés, afin d'empêcher un ennemi zélé de s'approcher,
sourit à ces simples mots, prononcés avec une douceur et une tendresse qu'il
n'aurait jamais cru possible s’il ne l'avait pas entendu.
Son
sourire disparaît lorsqu'il voit le responsable de cette attaque courir en
hurlant, droit sur les deux amantes, défiguré par la rage.
La
défaite qu'il vient d'essuyer ajoute à la colère qui l'aveugle, sans chercher à
comprendre, sans rien voir, tout ce qu'il veut est tuer ses deux femmes qui ont
gâché ses rêves de grandeur.
Poussé
par la peur, le lieutenant se jette sur le chemin du dément aux yeux injecté de
sang, puis lui plante son épée dans le sternum, prenant plaisir à voir ses
entrailles sanglantes s'échapper.
Un
frisson parcours l'échine de Xena, un déclic qu'elle connaît, signal d'un
danger imminent.
Lorsqu'elle
reprend conscience de ce qui l'entour, elle voit son protecteur retirer sa lame
du corps déjà sans vie, qui s'effondre couvert de sang.
Sentant
le corps serré contre elle se durcir, chaque muscles se contracter, Gabrielle
ôte son visage de la gorge tendre où il était enfouit pour comprendre ce qui a
créé cette réaction.
_Qu'est-ce
qu'il voulait celui là ? Demande la brune circonspect.
_Ton
trône. Répond la petite femme en reprenant sa position initiale.
_Tu le
connais ?
_Je te
raconterais tout plus tard.
Xena
dépose un baiser sur le front de sa bien aimé, qui se serre encore plus contre
elle.
_Légendrios,
occupe-toi de tout. Ordonne la guerrière en se levant avec la petite femme.
_Bien
majesté.
L'officier
regarde les deux amantes, qui ne se lâchent pas, se diriger vers l'intérieur du
palais, soulagé de revoir la
Conquérante
Le cœur
gonflé de joie, il s'apprête à donner l'ordre de nettoyer les traces du
carnages qui vient d'avoir lieu.
Lors de
la bataille, il n'y a eut aucune pitié, la totalité des troupes ennemis sont au
sol, dans une marre de sang, le mélangeant à celui des guerriers Athéniens
tombés, méconnaissable, défigurés par la peur ou par la chair exposée au
soleil, certains devenu de simple lambeaux de viandes.
Les deux
amantes enfin réunis, perdus dans les yeux de l'autre, sont sortie de leur
contemplation par une présence qui arrive face à elles.
_Majesté
! S'exclame Hélène stupéfaite.
La
vieille femme, étonnée de voir la brune en parfaite santé devant elle, ne
reçoit pour seule réponse qu’un large sourire.
_Excuse-moi
Hélène, mais je te raconterais plus tard. Fait la blonde, désirant juste profiter
de la présence de la femme aux cheveux de jais.
_Bien
sur, je comprends.
Suite à
ces quelques mots, Hélène regarde la barde guider sa moitié vers leurs
appartements, le cœur remplit de bonheur en voyant son amie souriante et la
crainte en pensant à la révélation qui va avoir lieu à un moment ou à un autre.
"Pourvu
que Xena accepte cet enfant." pense tristement Hélène en quittant le lieu.
Dans le
couloir, les deux amantes sont à nouveau interrompues.
_Oh mon
dieu ! S'exclame une domestique en les voyant.
_Les
louanges plus tard, les explications plus tard, pour l'instant fait préparer un
bain. Ordonne Gabrielle en entrant dans leur chambre.
A peine
la porte refermée, Xena prend son ange dans ses bras, ses lèvres se posent sur
celles de sa moitié.
_Un bain
?
_Oui, tu
en as bien besoin.
_Ca veux
dire que je pus ? Questionne la brune avec un sourire.
_Disons
que ça se sent que tu n'en as pas pris depuis un moment. Répond Gabrielle en
souriant.
_Tu viens
le prendre avec moi ?
Suite à
cette question, la guerrière embrasse la blonde qui se trouve dans ses bras,
tout en commençant à glisser ses mains sur ces hanches, avec l'intention de
passer sous les vêtements, désireuse de caresser la peau douce qu'elle sait y
trouver.
_Non. Dit
la blonde en repoussant Xena, se retrouvant hors de portée des mains qui la
font frissonner.
_Qu'est-ce
qu'il y a ? Demande la guerrière en s'approchant pour reprendre sa position.
_Xena
arrête, il faut qu'on parle. Explique la blonde en lui tournant le dos.
_Je
t'écoute.
La
crainte naît en son sein alors qu'elle ne reçoit aucune réponse.
_C'est si
grave que tu as peur de me parler ?
_Je n'ai
pas peur de te parler, j'ai peur de ta réaction.
_Gabrielle
tu sais que je t'aime, j'accepterais n'importe quoi pour toi, mais là tu me
fais peur. Parle-moi.
La barde
se retourne pour croiser un regard emplit d'inquiétude, son esprit lui dicte
que Xena le saura, elle comprendra dès qu'elle verra son ventre gonflé par la
présence de l'être qui grandi.
Son
abdomen contraste avec son corps amaigri par le manque d'appétit des derniers
mois.
Le
courage au cœur, la crainte dans les yeux, partagé entre la peur que Xena
l'abandonne et l'espoir qu'elle reste au près d'elle, elle décide que lui dire
tout de suite est la meilleur solution.
_Xena, je
suis enceinte.
Gabrielle
sent l'inquiétude monter, l'incertitude devant le manque de réaction de la
brune.
L'air est
pesant dans la pièce, le temps s'est figé, suite à cette révélation, prêt à
voler en éclat d'un moment à un autre.
La
réalité reprend sa place, l'impression de chute dans le vide s'estompe, la
guerrière se remet du coup qu'elle vient de recevoir, le pire qu'elle ait
jamais reçu, son esprit enregistre la déclaration qui viens d'être faite, son
cœur se brise sous le poids de la tristesse qui gonfle, se battant avec la rage
grandissante.
La peine
et la douleur visible dans les yeux verts, l'empêche de réfléchir.
_Gabrielle.
A ce
simple mot, prononcé avec regret et compassion, la conteuse ne peut retenir
plus longtemps ces larmes qui la brûlent, alors que le désespoir qui
l'étranglait est relâché.
La blonde
cache son visage dans ses mains, soulagé de ne voir ni colère, ni mépris dans
les yeux océan.
Les
sanglots qui brisent le silence, déchirent l'âme de la guerrière qui s'avance
afin de prendre son ange dans ses bras.
Son
esprit torturé accepte brutalement cette vérité, elle tombe à genoux, berçant
tendrement sa femme, l'espoir que les paroles de ce chien galeux soit fausse
s'effondre.
Le doute
qui l'habitait se dissipe. Il n'a pas menti, il n'a pas cherché à lui faire du
mal, ce porc pouilleux à souillé la femme qu'elle aime de la façon la plus
atroce qu'il soit.
Il a pris
par la force l'intimité du corps de la jeune femme, il a transformé un moment
d'amour et de douceur pur qui n'appartenait qu'à elles deux, en un acte de
violence et de bestialité.
Xena
serre la blonde en larme, tremblante blotti dans ses bras, encore plus fort
désirant l'aider, la soulager, sans savoir comment.
La
douleur dans sa poitrine libère ces larmes, à l'idée que sa barde a dût sentir
ses mains brutales sur son corps, le déchirement violent et insoutenable
provoqué par cet être immonde qui à forcé son innocence pour y trouver son
plaisir.
La souffrance
qui a envahit la guerrière augmente lorsqu'elle réalise que son âme sœur
n'oubliera jamais, c'est enfant conçu dans un acte de sauvagerie sera là pour
le lui rappeler.
La mort
qu'elle a donné à ce monstre était trop douce.
Les deux
petits bras qui l'entour se resserrent, ce qui l'a sort de ses pensées
troubles.
_Gabrielle,
je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi. Explique-t-elle tristement.
_Tu va me
quitter ? Demande la barde avec crainte.
_Jamais.
Jamais je ne te laisserais.
Gabrielle
qui n'a aucune envie de parler laisse librement couler ses larmes, absorbant la
chaleur du corps musclé, écoutant les battements sous son oreille.
Dans le
silence uniquement rompu par les sanglots, le bruit distinct de la porte qui s'ouvre
attire l'attention de la brune. Cette dernière ne se donne pas la peine de se
retourner, autant pour ne pas déranger la petite femme blottie contre elle, que
pour ne pas montrer ses larmes.
_Majesté,
je suis ravie de vous revoir. Fait Kara souriante.
_Vas
t-en, attend qu'on ait besoin de tes services. Ordonne la brune.
_Il y a
un problème ?
_Va t-en.
Crie Xena
La
domestique s'exécute en silence.
Le soleil
disparaît à l'horizon ne diffusant qu'une lueur rosée, happée par les ombres de
la nuit, quand Gabrielle cesse de pleurer, apaisée par la présence
réconfortante et protectrice.
Aucune
des deux n'a bougé durant les heures qui viennent de s'écouler, pendant que la
princesse laissait échapper sa douleur, sa tristesse, ses craintes.
Une voix
rendue rauque par les pleurs, sort Xena de ses pensées moroses.
_Xena, tu
m'aimes toujours ?
_Rien ni
personne, pas même les dieux ne pourront m'empêcher de t'aimer. Répond la brune
en déposant un baiser sur les cheveux d'or.
_Merci.
_Pourquoi
?
_D'être
revenu, d'être là, c'était si dur d'être seule.
_Je
t'aime, et je serais toujours là pour toi.
A ces
termes, la blonde se blotti encore plus contre son amante.
_Gabrielle,
tu veux parler de ce qui s'est passé ? Demande-t-elle certaine d'obtenir un
refus.
_Non, pas
maintenant. Je veux juste profiter de ta présence.
_Dans ce
cas, il vaudrait mieux que j'aille prendre un bain, je ne voudrais pas que tu
es un malaise à cause des effluves que je dégage.
La brune
est satisfaite lorsqu'elle sent le souffle chaud sur sa gorge, signe que sa
tentative d'humour à fait sourire sa femme.
_Tu viens
avec moi ? Un bain chaud te détendra.
_Non,
vas-y, j'en prendrais un après.
_Bon, je
te fais préparer un bain, moi pendant ce temps je vais te chercher à manger. En
plus, il faut que je parle à Légendrios. Propose Xena en lui caressant la tête.
_Tu
reviens vite ? Demande la blonde en levant la tête pour croiser deux opales
bleues.
_Promis.
Répond-t-elle en se levant, sa femme dans ses bras.
Tandis
qu'elle lâche les jambes de sa bien aimé afin qu'elle puisse se tenir debout,
ce visage triste lui donne une envie soudaine, sentir à nouveau ces lèvres
qu'elle sait douce. Elle se penche lentement vers l'objet de ses désirs avec la
peur d'un refus, mais est accueilli par un baiser tendre et chaste qui emballe
son cœur.
Suite à
ce moment de bonheur intense qui l'a fait frissonner, elle se dirige vers la
porte avant de l'ouvrir.
Kara qui
en a marre d'attendre le bon plaisir de sa souveraine, est surprit par une voix
froide.
_Prépare
un bain pour la princesse.
__Majesté,
je voulais vous dire que je suis ravie de vous voir de retour. Sourit la
domestique.
Xena n'a
pas le temps de répondre, Gabrielle qui s'était approchée de son amante,
rétorque avant elle.
_On ne
t'a pas demandée ton avis, tu es juste là pour faire ce que l'on te demande.
_Bien
majesté. Fait la servante en perdant son sourire.
Sur le
ton dur avec lequel cette phrase à été prononcé, Xena porte un regard
circonspect sur la jeune femme, tandis que la servante s'éloigne.
_Qu'est-ce
qu'il y a ?
_Rien. Je
vais te chercher à manger. Propose la brune avec un sourire.
Parler à
son officier n'a rien d'urgent, c'est juste une excuse pour s'éloigner de sa
femme.
Son cœur
déchiré par la souffrance et pénétré par la rage qui monte sans trouver de
limites.
Le désir
de rester près de son ange, lui offrir le réconfort et la tendresse dont elle a
besoin ne peut être assouvit pour l'instant, la tension, qui la fait trembler
est trop forte.
Elle ne
veut pas laisser exploser sa haine, pas maintenant, surtout pas devant
Gabrielle qui a déjà atteint ses limites.
Xena doit
faire une chose nouvelle pour elle, nécessaire pour sauver leur couple, pour
Gabrielle, pour la première fois de sa vie, elle doit ravaler sa haine.
D'une
manière ou d'une autre, la guerrière n'a pas le droit de laisser échapper ce
sentiment intense qui l'a ronge, qui risque de finir de briser la femme qu'elle
aime, de détruire son monde devenu de cristal.
Ces cris
qui résonnent au plus profond de son être, cherchant leur libération, ajoute
encore à sa souffrance.
La brune
perdu en elle est troublée par la réaction de son ange envers la domestique,
arrive aux cuisines sous les regards ébahit des personnes présente. Sans leur
porter la moindre attention, elle ordonne sur un ton froid, qu'un repas soit
apporté dans ses appartements, avant de repartir avec une carafe de vin.
Pendant
que Xena arpente son immense demeure, espérant réussir à se calmer avant de
retourner vers sa femme, dans le palais, le bruit de son retour se repend comme
une traînée de poudre.
Chapitre
11
Après une
longue nuit où le sommeil, peu présent, était peuplé de songe à l'image des
pensées perturbées des deux femmes, Xena avait attendu le réveil de la blonde
blotti contre elle, comme si sa vie en dépendait, pour se lever.
Son
besoin d'évacuer la rage qui la dévore, devenant trop fort, la femme aux
cheveux de jais avait prétexté l'utilité de vérifier l'état de ses troupes et
par la même occasion se défouler.
Gabrielle
n'a pas réfuté ces propos, ce qui à conduit la guerrière à engager un combat
sans arme pour elle ni pitié contre ses hommes.
Les
soldats, pourtant très entraînés et armés, tombent les uns après les autres,
aucun n'arrivant à esquiver ni s'approcher suffisamment pour toucher la brune
au regard emplit de haine.
Tout ses
sens en éveil, chaque muscle bandé, elle frappe avec toute la colère qui
l'habite, sans jamais perdre la grâce féline qui la caractérise.
En sueur,
au milieu des hommes gémissants ou inconscient, elle se retourne quand une voix
la surprend, se demandant comment quelqu'un à put arriver sans qu'elle
l'entende.
_Besoin
d'un adversaire à votre niveau majesté? Demande Légendrios en s'approchant.
_Tu lis
dans mes pensées.
L'officier
lance une épée à sa chef, puis sort la sienne.
Bien
qu'il soit le meilleur guerrier parmi les troupes de la Conquérante
Il se
doute que quelque chose ne va pas, la violence des coups portés est incroyable,
elle est telle qu'il se voit contraint de reculer.
Les
seules fois où il l'a vue la brune se battre ainsi, était lorsqu'elle laissait
ses démons prendre le contrôle de son être.
Le
lieutenant avait remarqué cela très tôt après son arrivée, mais n'en a jamais
soufflé mot.
_Evitez
d'envoyer tout vos hommes chez le guérisseur.
_Tu
parles pour toi ?
_Non, je
pense que ça ferait beaucoup de travail pour ce vieillard.
_Je m'en
fiche.
Suite à
cet échange, le soldat lève son épée afin de parer le coup, mais la puissance
de ce dernier lui envoie des vibrations douloureuses dans les doigts, le
forçant à lâcher son arme.
Dans un
cri rauque et sauvage, Xena lui administre un coup de pied au thorax qui
l'envoie au sol, sans même qu'il ait le temps de comprendre ce qui se passe.
Après
avoir reprit ses esprits, il regarde la guerrière qui lui tend la main, le
souffle court suite au choc, et accepte l'aide proposée.
_Raconte
moi ce qui s'est passé durant mon absence.
_Eh bien,
la princesse à gouverné à votre place, et vous a fait rechercher sans relâche.
_C'est
tout ? Demande la brune en entrant dans le palais.
_C'est la
princesse la conteuse, elle vous racontera bien mieux que moi.
Le gradé
est certain que dire à la
Conquérante
_Majesté,
sauf le respect que je vous dois, qu'est-ce qui se passe ? Vous avez l'air
énervé et perdu.
La
guerrière qui se sent légèrement soulagée, soupir en regardant le sol.
_Gabrielle
est enceinte, elle me l'a annoncé hier soir.
Estomaqué,
l'officier met quelques minutes avant de pouvoir parler.
_Et
qu'est-ce qu'elle... Qu'est-ce que vous allez faire ?
_On n'en
a pas encore parlé.
_Allez-si.
_Quoi?
_Ce qui
c'est passé ces derniers mois vous ont blessé les deux, il faut que vous
parliez, plus vous attendrez, plus ce sera dur et plus vous aurez mal. Alors
allez la trouver, écoutez la et parlez lui, avant que tout ceci ne vous
étouffent.
Après
cette tirade, l'officier pars, la guerrière est déjà perturbée, il n'a aucune
envie de lui montrer la peine et la colère qui coule dans ses veines.
Il a
raison, Xena le sait. Anxieuse, elle se décide à aller trouver sa barde.
Le soleil
arrive à son zénith lorsque les deux femmes aux cœurs brisés par les
révélations de l'autre laisse échapper leurs larmes.
_Gabrielle,
toi qui est si pur et douce, comment as-tu pu faire cela ?
_Tu pense
que je suis un monstre ? Demande la blonde en sanglot.
_Non.
Jamais, je ne penserais ça de toi. J'ai du mal à croire que tu aies fait
torturer des hommes.
_J'étais
en colère, j'avais mal, j'étais seule, tout ce que je voulais c'était te
retrouver. C'était comme si faire mal aux autres, calmait ma souffrance. J'ai
trouvé du plaisir à faire tuer celui qui t'a éloigné de moi et tu ne pense pas
que je suis un monstre ?
_Non.
Pour moi, tu es et sera toujours la conteuse, qui en me sauvant d'une mort
certaine, m'a appris que la violence ne résout pas tout, en me montrant ce
qu'est la douceur, la bonté et l'amour.
Gabrielle
baisse la tête et la pose sur la poitrine accueillante, soupir tristement, ses
épaules s'affaissent tandis que la tension qui la tenait disparaît, elle serre
sa femme par la taille.
_J'avais
peur que tu sois écœurée par ce que j'ai fait, ce que je suis, peur que tu me
quittes.
_Jamais.
Jamais je ne pourrais te quitter. Explique la brune posant un baiser sur les
cheveux d'or.
Elle
reste un moment ainsi, enlacées, leurs deux cœurs déchirés battant à l'unisson,
chacune souffrant des blessures de l'autre.
_Gabrielle,
je voudrais te poser une question.
_A propos
du bébé.
_Oui,
qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu compte faire quand il sera né ? Demande la
brune avec crainte.
_Le faire
élever par une famille loin d'ici.
_Tu es
sûr de ton choix ? Je veux dire tu pourrais aussi l'élever toi-même.
_Je ne
suis pas certaine de pouvoir lui donner ce dont il aura besoin, et encore moins
de pouvoir l'aimer, ni même de t'imposer sa présence.
_Gabrielle,
il faudra du temps pour guérir ton âme blessée, tu n'oublieras jamais ce qui
t'est arrivé, mais avec le temps, ses souvenirs vont s'estomper, tu apprendra à
vivre avec, et sache que si tu désir le garder, tu aura mon aide et mon
soutien.
_Mais
Xena c'est... Commence la blonde en levant la tête.
_Il a été
conçu d'un viol mais ce n'est pas seulement le fruit de la haine, il est aussi
ton sang et ta chair, une partie de toi, rien que pour cela, si tu le veux, je
ferais de cet enfant mon héritier.
_Et si je
ne peux pas l'aimer.
_Tu le
pourras Gabrielle, tu es trop pur pour haïr un être innocent.
Une
simple promesse, pleine de douceur et de confiance qui rempli le cœur de la
blonde de bonheur.
Le
soulagement de savoir sa femme, son âme sœur toujours au près d'elle accroît
cette joie. Poussée par ce sentiment, elle se laisse flotter dans le bien être
qui lui a tant manqué, blotti contre le grand corps chaud et musclé, sachant
que là est sa place, rien ni personne ne pourra l'en éloigner car c'est le seul
endroit où elle pourra soigner ses blessures.
Cela fait
maintenant deux lunes que les deux amantes sont réunis, le peuple est soulagé
de voir leur princesse presque redevenu celle qu'elle était et tous se demande
qui peut être le père de l'enfant qu'elle porte, certain assurant que c'est un
cadeau des dieux.
Tout est
à nouveau normal, la paix règne sur les terres de la Conquérante
Une fête
somptueuse à été organisé, même la famille de Gabrielle a accepté de venir.
Seul son
père ne paraît pas heureux au milieu de la joie qui galvanise les invités,
l'alcool et la nourriture coulant à flot.
Gabrielle
et sa sœur reviennent après s'être éclipsées afin de parler tranquillement.
_Gabrielle,
tu ne devrais pas boire d'alcool.
_Je sait,
Xena me le répète assez.
_Et
comment a-t-elle pris ta grossesse quand tu le lui as annoncée ?
_Bien,
contrairement à ce que je craignais. Elle était plus triste de ce qui m'est
arrivée, j'aurais plutôt cru qu'elle allait me chasser.
_C'est
toi qui l'a changé.
_Il y a
autre chose, un changement qui a commencé à opéré lorsqu'elle a ressuscité, et
depuis notre séparation, ce changement est encore plus flagrant.
_Tu crois
que ça viens de quoi ?
_Je sais
pas, Xena m'a parlé d'une fille en Egypte, d'une grande sagesse, avec qui elle
parlait durant des heures, c'est peut-être elle qui a permit ce bouleversement.
Il faudra que l'on en parle elle et moi. Sinon, je suis triste de la réaction
de papa. Fait la barde désirant changer de sujet.
_Ne
t'inquiète pas, il finira bien par accepter ce bébé.
Tandis
qu'elles pénètrent dans l'immense pièce bondée, des paroles attirent
l'attention de la princesse.
_Je doute
que l'on découvre un jour qui a administré de l'humulus à la Conquérante. Déclare
_En tout
cas...
La jeune
domestique qui attend patiemment que l'on ait besoin de ses services, ne finit
pas sa phrase en voyant la princesse s'approcher d'elle et Kara.
_Kara,
comment sait-tu que Xena a été droguée avec de l'humulus ?
_J'ai
entendu des soldats en parler majesté. Explique-t-elle en fixant le sol, mal à
l'aise.
_Garde.
Appelle la blonde.
L'homme
en question fait les quelques pas qui le sépare de la princesse avant de se
signer, tandis que le silence se fait, lentement, tout les regards se pose sur
la scène qui se joue.
_C'est
toi qui a empoisonné Xena. Fait Gabrielle dont les traits se tirent sous la
colère.
_Non,
non... je...
_Personne
n'a jamais su jusqu'à maintenant quelle drogue Xena avait ingéré.
En
parlant, la conteuse prend l'épée du garde, sans que ce dernier ai eu le temps
de réagir, puis la lève sur la gorge de la servante tétanisée.
La
mâchoire serrée elle s'apprête à lui trancher la tête.
_Gabrielle
non !
La
supplication remplit de peur prononcé par cette voix qu'elle aime semble
adoucir le feu qui brûle en elle.
_Ne fait
pas ça. Demande Xena en s'approchant.
_Cette
garce t'a empoisonné.
_Elle
mourra pour ça, mais pas de ta main, s'il te plaît. Fait la brune en prenant
l'arme.
Devant
cette scène irréaliste, tous retiennent leurs souffles, certain étonné de voir
la blonde prête à tuer, d'autre n'osant pas le faire comme si le moindre
mouvement briserait le temps qui c'est figé.
_Je peux
vous dire qui a commandité tout ça, je sais leurs noms, je vous dirais tout.
Propose la femme terrifiée.
_Emmenez-la
aux cachots. Ordonne la blonde.
_Non !
Attendez, je vous dirais tout ce que je sais ! Supplie-t-elle.
_Le
châtiment pour trahison est la mort, tu vas aller rejoindre tes petits
camarades en enfer. Dit la guerrière en posant une main sur l'épaule de sa
femme.
La
traîtresse est traînée vers l'endroit où elle va attendre la fin de sa triste
vie, quand une personne dans l'assemblée se décide à bouger, se dirigeant vers
les deux amantes.
_Tout cela
est de votre faute ! Vous avez changé ma fille, si elle ne vous avait pas
rencontré elle n'aurait jamais songé à donner la mort, elle n'aurait pas
souffert, elle ne serait pas enceinte. Crache l'homme avec colère et dégoût.
_Non. Je
n'ai pas souffert à cause de Xena mais pour elle, et je tuerais quiconque lui
feras du mal pour protéger ce rêve de bonheur qu'elle a rendu réel pour moi.
Que tu l'acceptes ou non, ma vie est au près de Xena, elle me rend heureuse
au-delà de toutes mes espérances et si cet enfant ne doit pas avoir de
grand-père ce n'est pas moi que cela dérangera.
Devant la
détermination de sa fille, le vieil homme se rend soudain compte qu'elle n'est
plus une enfant mais une femme mûre, il sent le poids des années s'abattre sur
ces épaules.
_Si ce
que tu veux est cette femme et cet enfant, je ne peux pas aller contre ta
volonté.
Sur ces
mots, le père de la princesse quitte les lieux.
Lila pose
une main sur l'épaule de sa sœur.
_Ne t'en
fait pas, il lui faut un peu de temps pour accepter tout ça, mais il y
arrivera.
_Je
l'espère. Répond la blonde en prenant sa femme par la taille, tandis que tous
reprennent leurs activités.
Xena est
traînée dans la foule pas son amante, elle se rend compte qu'elle n'est plus la
même, son ange a connu la haine.
Le temps
s'est écoulé, inexorable, imperturbable, apportant le futur et faisant du
présent le passé.
Chaque
jour est identique et pourtant différent, amenant douceur et soulagement pour
la princesse mais aussi un poids douloureux.
Une
impression de vide à laquelle elle ne peut échapper. Un feu lancinant qui a
remplacé quelque chose en elle sans qu'elle sache quoi, une noirceur au plus
profond de son âme sans que, ni la présence de l'être aimé ni celle de son amie
qui l'a pris sous son aile dès son arrivée à Athènes, ne puissent rien y
changer.
La Conquérante
Accepter
le choix de la conteuse, celui de refuser le plaisir qu'elle peut lui donner,
celui de ne pas être vue nue, son désir de ne pas être touchée, accepter ceci
est la seule solution que trouve la guerrière.
La brune
lui donne ce qu'elle veut, son épaule pour dormir, même si la chaleur du petit
corps contre le sien lui fait mal.
Même si
elles n'en parlent pas, la conteuse est parfaitement consciente de la douleur
qu'elle provoque, mais sa peur est plus grande que son envie de la rendre
heureuse, sans qu'elle comprenne comment elle peut douter de son âme sœur.
La peur
d'avoir mal, de ne pas pouvoir atteindre le paroxysme à cause de souvenirs
encore trop présent qui trouble son sommeil, la peur de blesser son amante.
La seule
différence entre avant cette nuit de pleine lune où les cris d'un bébé ont
résonné dans le palais et maintenant, est qu'elle est soulagée de ne plus
sentir cette âme en elle.
Ce soir,
lorsque la blonde entre dans la pièce adjacent sa chambre où elle est certaine
de trouver sa femme, et qu'elle la voit, baigné par les lueurs du ciel étoilé,
berçant doucement l'enfant dans ses bras, Gabrielle sent un pincement dans sa
poitrine, le paradis existe et elle l'a trouvé.
La
conteuse s'approche, lentement et sans bruit, elle prend la brune par la
taille, échangeant un sourire avec cette dernière.
_Gabrielle
ça te dirais qu'on aille passer quelques jours en Egypte ?
_Maintenant
?
_Non.
Enfin, quand tu le voudras.
_Tu veux
aller revoir ton égyptienne ? La taquine-t-elle.
_C'est
juste que... C'est un monde et une culture différente, je voudrais que tu vois
de tes propres yeux ces paysages somptueux.
_Ca me
ferait très plaisir.
Pour
seule réponse, Xena lui sourit.
_Et cette
fille, elle est à l'image de son pays ?
_Elle ne
t'arrive pas à la cheville.
_Au fait,
tu ne m'as jamais dis son nom.
_Hathor.
_C'est
impossible.
_Ah non ?
Et pourquoi ?
_Hathor
est leur déesse de l'amour, elle est crainte et respectée, aucun égyptien ne
donnerait ce nom à son enfant.
Ses mots
surprennent la guerrière, elle est certaine d'avoir comprit le nom de la jeune
fille, mais l'explication de la blonde mêlée aux paroles du prince sur le fait
que personne ne l'avait vu sème le doute dans son esprit.
Ses
pensées se bousculent, inconsciemment, elle regarde le ciel pour voir passer
une étoile filante.
_Xena, ça
va ? Demande Gabrielle la ramenant à la réalité.
_Oui. Oui
ça va. Répond la brune en souriant.
Xena se
retourne pour faire face à la petite blonde.
_Tu crois
que parfois les dieux peuvent nous apparaître ?
_Oui,
quand ils le veulent pour certaines raisons. Pourquoi ? Propose la conteuse.
_Comme
ça. Fait la brune en se retournant.
Lorsque
Gabrielle voit la brune coucher l'enfant endormi, un déclic se fait dans son
esprit.
Xena ne
lui fera jamais de mal, la violence dont elle est capable n'a d'égale que sa
douceur et sa tendresse, même si elle est la seule à le savoir.
Comment
a-t-elle put douter de sa femme ? Douter qu'elle soit douce, attentionnée et
compréhensive.
Douter de
cette personne qui arrive à la sortir de ses cauchemars en lui susurrant des
mots tendre à l'oreille.
Ses
craintes diminuent remplacé par la confiance et l'amour qui semble remonter du
plus profond de son être.
Tandis
que les deux femmes se dirigent vers leur chambre, une évidence soudaine
envahit son esprit, Xena n'est pas un monstre, elle l'a découvert il y a
longtemps maintenant. Elle n'était qu'une âme torturée. Elle ne la blessera
pas, elle prendra tout le temps nécessaire pour lui montrer à nouveau, le
plaisir que des caresses peuvent procurer.
_Gabrielle
?
_Je
réfléchissais.
_A quoi ?
_J'ai
douté, mais quand j'ai posé pour la première fois le regard sur ce petit être,
je me suis rendu compte que tu avais raison, je ne peux pas le détester.
_J'ai
souvent raison. Ironise la guerrière en fermant la porte.
_Mais tu
crois qu'un jour je pourrais l'aimer comme ce qu'il est, mon enfant ?
_J'en
suis sûr Gabrielle. J'en suis sûr.
La blonde
se sent obligée de changer de sujet devant l'air soudain triste de la brune.
_A chaque
fois que je le regarde, je suis étonné de voir à quel point il te ressemble.
_Et c'est
un problème ? Demande la brune sur le ton de la plaisanterie.
_Au
contraire, cet enfant à de la chance d'avoir tes yeux.
Devant le
sourire de la conteuse, Xena se sent littéralement fondre, son cœur se serre à
la vue de ce regard vert émeraude qui se perd dans l'océan azur de ses yeux.
_J'ai de
la chance de t'avoir pour femme et ton enfant de t'avoir pour mère.
Suite à
ces mots, la blonde prend la main de son âme sœur, puis lentement l'attire vers
leur immense lit couvert de soie.
Non dans
le but de lui donner ce qu'elle est en droit d'exiger, mais pour lui montrer
l'amour qu'elle lui porte et sentir celui que sa compagne ressent pour elle.
_Notre
enfant Xena, notre fils.
Tandis
qu'un enfant dort paisiblement et que deux âmes sœurs se redécouvrent,
cicatrisant leurs blessures mutuelles, deux déesses, représentantes de l'amour
dans deux pays différents, sourient, voyant comme une lumière irradiante ce
sentiment puissant que tous recherchent qui émane des deux amantes, pour
lesquelles, à un moment ou à un autre, elles ont influencé le destin pour les
réunir.
FIN