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17 octobre 2009

Possibilités infinies, chapitre 7A

Chapitre Sept

1ère partie

« Ton cœur est ton foyer » (Home is where the heart is)

******************************

Elles décidèrent de migrer vers le canapé pour le dessert. Lis avait préparé un gâteau au chocolat qui faisait venir l’eau à la bouche de Cass rien qu’à le regarder. Le chef de la sécurité apporta la bouteille de champagne et les verres à la petite table, tandis que Lis saupoudrait les tranches de sucre glace et les posait sur des assiettes, avant de les apporter.

« Eh ben, Lissy », s’exclama Cass en attaquant la première bouchée. « Ce truc devrait être interdit. » Elle mâcha avec enthousiasme. « C’est fantastique. »

Lis sourit. « C’est une recette de ma mère », répondit-elle en se calant contre les coussins, son épaule contre le bras de Cass. « Et c’est encore meilleur quand ça n’est pas synthétisé. »

Cass grogna en y pensant. « Oh, bon sang, j’ai hâte de goûter ça », marmonna-t-elle en attaquant un autre morceau de sa fourchette. Une pensée lui vint et elle tourna la tête pour regarder la jeune femme qui mangeait joyeusement près d’elle. « Tu penses que ta mère va m’apprécier ? » Demanda-t-elle calmement.

Le regard vert chercha le sien et elles prirent conscience d’un long futur à passer ensemble. Lis hocha la tête en souriant.

« Je pense qu’elle va beaucoup t’apprécier », répondit-elle. « Et tu seras suprêmement charmeuse, je n’en doute pas. » Elle sourit en voyant le haussement de sourcil canaille que ces paroles provoquèrent.

« Comme d’habitude, non ? » Demanda Cass.

« Non », répondit Lis en riant. « Tu peux être positivement odieuse quand tu t’y mets. »

Cass lui sourit. « C’est mon boulot d’être odieuse parfois », dit-elle en poussant doucement la jeune femme du coude. Elle regarda Lis. « Elle doit te manquer beaucoup. »

Lis hocha lentement la tête. « C’est vrai », répondit-elle. Sa mère avait fini par quitter son père abusif quand Lis avait 18 ans. Mère et fille s’étaient occupées l’une de l’autre jusqu’à ce qu’elle et Nick se marient et, même après, elles étaient restées très proches. « Ce paquet de messages que nous avons réussi à recevoir de Starfleet ne suffisait pas », dit-elle avec un sourire triste.

Cass se pencha et embrassa le dessus de sa tête tendrement. « Tu as raison », dit-elle. « Je n’ai jamais prétendu avoir les meilleures relations avec mes parents, mais, bon sang, c’était bon de recevoir cette lettre de leur part. » Elle posa son assiette sur la table et se retourna pour s’étirer sur la longueur du canapé et poser la tête sur les genoux de Lis.

La jeune femme blonde plongea ses doigts dans la garniture de sa tranche de gâteau et l’offrit à Cass, peignant les lèvres pleines du chocolat tendre. Des yeux bleus brillants l’invitèrent à se rapprocher et elle se tourna légèrement pour poser son assiette sur le bord de la fenêtre. Puis elle accepta l’invitation et se pencha pour goûter le chocolat sur les lèvres de Cass du bout de sa langue.

Cass sentit quelque chose la remplir et se déverser en elle. Tandis que leurs mordillements et leurs coups de langue se changeaient en un autre baiser profond, le relâchement d’une tension latente qu’elle n’avait même pas réalisé avoir en elle, commença à se faire. Elle se mit à trembler, même lorsque Lis l’enroula de ses bras et la redressa. Entre les baisers, un petit sanglot s’échappa et immédiatement la jeune femme blonde la berça tendrement contre sa poitrine, apaisant une Cass secouée de tremblements.

« Chhhhhh, ma chérie, tout va bien », chantonna Lis.

« Je suis d-désolée », murmura Cass contre le tissu doux de sa chemise. « Ç-ça m’a p-prise p-par sur-prise. »

« Mhmmmmm », je comprends, mon bébé », la rassura la jeune femme. « Tu as attendu si longtemps et maintenant tout arrive à pleine vitesse, n’est-ce pas ? » Elle sentit la jeune femme hocher la tête. « Nous pouvons vraiment ralentir, Cassie », suggéra-t-elle. « Que sont quelques jours… ou semaines… si c’est ce dont tu as besoin ? » Tendrement, elle repoussa des mèches noires rebelles du front de Cass et y déposa un léger baiser. « Nous ne sommes pas pressées, ma douce. »

« M-mais, c’est juste… » Cass hoqueta en pleurant. « Je n’ai pas l’impression que nous devons attendre. » Elle tendit la main et traça la joue et la mâchoire de Lis de ses doigts. « Je te connais mieux que je n’ai jamais connu personne », murmura-t-elle, voyant la confirmation dans les yeux de Lis. « Et personne n’est aussi près de me connaître que toi. » Cela lui valut un sourire. « Je t’aime de tout mon cœur et je ne pense pas que ce soit une grande surprise pour toi non plus. » Elle obtint un sourire encore plus épanoui et un rapide coup de tête en réponse. « Alors, à moins que tu aies besoin d’attendre… »

Lis tendit la main et prit celle de Cass pour embrasser sa paume. « Je n’en ai pas besoin », murmura-t-elle.

La jeune femme brune hocha sa tête posée sur ses genoux. « Je me sens si soulagée », dit-elle.

« Soulagée ? »

« Mhmmmmm. Que toute cette attente soit derrière moi. » Lis hocha la tête de compréhension. « Je pense que c’est ce qui a provoqué les larmes. » Cass regarda Lis porter sa main sur son cœur et elle sentit le battement fort et rapide du pouls de la jeune femme blonde. « Nous avons été ensemble si souvent depuis… l’accident. Une partie de moi essaie toujours d’intégrer que nous sommes vraiment ensemble. » Elle se couvrit les yeux de son autre main. « Je raconte un peu n’importe quoi, non ? »

Lis rit doucement. «  En fait, oui », répondit-elle. « Est-ce que tu as l’impression que je t’ai un peu prise au dépourvu ? »

Cass prit un petit air penaud. « Oui, peut-être un peu. » Elle sourit. « Mais je ne m’en plains pas. »

Lis hocha la tête. « Je présume que j’aurais dû préparer un peu tout ça », admit-elle. « J’y pensais depuis un petit moment déjà. »

Cass lui sourit. « Qu’est-ce qui t’a fait te décider ? » Demanda-t-elle.

« Le mariage », répondit la jeune femme. « Pendant que nous étions témoins pour Kathryn et Annika, je t’ai regardée et tu avais l’air si… et bien, magnifique… » Elle rit doucement en voyant la rougeur qui montait rapidement sur les joues de Cass. « Mais aussi, pour la première fois, je me suis rendu compte que je pouvais te regarder et avoir envie d’être avec toi, sans autres complications, bagages, problèmes ou culpabilité. Et je voulais tellement être avec toi que j’ai failli tendre la main pour prendre la tienne sur-le-champ. »

« J’ai croisé ton regard une fois pendant les vœux, tu t’en souviens ? » Demanda Cass. Lis hocha la tête. « Je voulais aussi t’embrasser à ce moment-là. »

« Et pendant que nous dansions, je pensais à nous et à notre première rencontre, et il m’est revenu que notre date anniversaire était proche », continua Lis. « Et j’ai décidé que ce serait la première que nous puissions pleinement célébrer. » Elle pressa doucement la main de Cass. « Je sais que les autres ont été nulles. »

Cass scruta le regard vert océan. « Pour toi aussi ? »

« Oh oui, mon amour », répondit tranquillement Lis. « Tous autant qu’ils sont. » Elle déglutit. « Je me trouvais une bonne raison pour être toute seule ce jour-là. Et j’allais à un de nos endroits… »

« Castagnola », dit Cass en souriant.

« Mhmmmm. Ou cette petite plage que nous avions trouvée, tu te souviens ? Sur la côte ? » Cass acquiesça de la tête. « Et je passais la journée à penser à toi… à me demander où tu étais, si tu allais bien. Et à me souvenir. »

Cass tendit la main et du bout du doigt, elle essuya la larme qui glissait sur la joue de la jeune femme.

« Nous sommes faites pour être ensemble, Lis », murmura-t-elle. « C’était la seule chose qui me faisait avancer. Je l’ai su dès notre première rencontre. »

Lis hocha la tête. « Oui, moi aussi. C’est ce qui a rendu les choses si difficiles. » Elle s’égaya un peu. « Jusqu’au jour où je me suis réveillée sans ressentir de douleur. Et c’est là que j’ai réalisé que les sentiments que j’avais toujours eus pour toi pouvaient exister sans aucune restriction. » Elle se pencha en avant et embrassa Cass sur le front. « Je suis désolée de t’avoir tendu une embuscade, ma chérie. »

Cass ferma les yeux et posa sa joue sur l’épaule de la jeune femme, savourant chaque seconde de la chaleur et de la sécurité qu’elle y ressentait.

« Ne sois pas désolée », dit-elle calmement. « Nous avons attendu horriblement longtemps. Tu as fait ce qui était juste. » La tentation du cou si proche fut trop forte et elle laissa traîner ses lèvres lentement sur la peau douce.

« Ooooohhhhhh Cassie », grogna Lis, son corps répondant immédiatement et profondément à la caresse de la jeune femme brune.

Encouragée, Cassie continue à embrasser et à effleurer de ses lèvres vers le point doux et sensible qu’elle connaissait juste en-dessous de l’oreille de la jeune femme blonde. Elle effleura légèrement de sa langue le lobe, souriant quand Lis prit une inspiration tremblante. Elle glissa les mains sur le torse chaud sous elle et sentit Lis commencer sa propre exploration. Cass sentit les mains glisser sous son tee-shirt et elle hoqueta.

Lis avait l’impression que sa peau était en feu. Les mains de Cass semblaient être partout, dans ses vêtements, caressantes et excitantes. La jeune femme sentit un besoin irrépressif d’embrasser Cass et elle chercha sa bouche avec avidité. Elles se laissèrent aller dans le baiser, bougeant maladroitement pour être allongées côte à côte sur le canapé, Lis légèrement au-dessus du corps plus solide de Cass.

« J'ai tellement envie de toi », murmura cette dernière d’une voix rauque tandis que la langue de Lis passait dans le creux de sa gorge, envoyant des éclairs de désir brûlant en elle.

« Oh oui », gronda la jeune femme. Ses mains trouvèrent rapidement le bas du tee-shirt de Cass et le repoussèrent avec impatience vers le haut jusqu’à ce que ses doigts effleurent le bas de son soutien-gorge. Elle laissa ses mains voyager plus loin, traçant des cercles excitants sur les seins de Cassie, puis s’arrêtant sur les tétons durcis à travers le tissu fin, ravie par la réponse immédiate. Cass gronda et s’arqua sous elle. « Mmmmm, il faut que cette chemise disparaisse », marmonna Lis en tirant sur le vêtement.

« La tienne aussi », dit Cass d’une voix insistante.

Elles tâtonnèrent et remuèrent, essayant d’enlever la chemise de l’autre, ne réussissant qu’à s’emmêler un peu plus. Elles changèrent de rôle simultanément et luttèrent avec leur propre vêtement, évitant au passage les coudes et les mains qui volaient dans leur précipitation à sentir la peau de l’autre.

« On a toujours été aussi maladroites ? » Dit Cass en riant même lorsqu’elle frissonna de plaisir au contact de la peau soyeuse de Lis contre la sienne.

« Seulement quand on ne pouvait pas attendre d’être l’une dans l’autre », répondit la jeune femme d’une voix rauque tout en poussant sa cuisse entre les jambes de Cass, peu surprise mais profondément excitée par la chaleur qu’elle y ressentit.

« Oooooohhhhhhh Liiiiiiiiiiisssssssssssss. »

**********************************************

« Est-ce qu’il n’est pas un peu tard pour vous, Mlle Wildman ? » Demanda le capitaine Janeway avec un faux ton formel, surprise de voir la fillette, seul enfant du Voyager, se tenir juste devant la porte de son bureau.

« Un bon Assistant de Passerelle fait toujours le point avec son commandant avant d’aller au lit, Capitaine », répondit Naomi avec un ton confiant, les mains serrées derrière le dos dans une imitation inconsciente de son autre modèle, Seven of Nine.

Janeway sourit avec indulgence. La gamine avait été un bonus inattendu tout au long de ce long voyage, avait-elle décidé. Précoce, indépendante et déterminée à se trouver un rôle utile, Naomi lui avait proposé de la nommer Assistante de Passerelle, premier pas dans la quête de la fillette pour devenir le capitaine Wildman. Le fait qu’il n’y ait aucun grade de la sorte n’avait pas été dissuasif. Janeway s’était rendu compte qu’assigner Naomi à des petites tâches était un exercice qui se montrait utile pour elles deux.

« Tu veux te joindre à moi ? » Dit Janeway tout haut depuis l’endroit où elle se trouvait au niveau supérieur de son bureau. Elle était en train de contempler le champ d’étoiles, ayant choisi de rester en service vu que Seven travaillait tard à une mise à jour importante du logiciel d’astrométrique. L'arrivée de Noami était bienvenue. Elle attendit que son membre d’équipage le plus petit grimpe les marches du niveau supérieur et vienne se tenir près d’elle. « Avez-vous eu une journée chargée ? » Demanda, en sirotant la tasse de café qu’elle tenait dans la main.

« Oui, madame », dit Naomi en hochant la tête, les yeux levés vers le capitaine en pleine adoration. De tous les adultes sur le Voyager, la jeune fille était la plus proche de Seven, mais depuis le mariage de Janeway avec l’ex-Borg, Naomi avait été une visiteuse régulière de leurs quartiers. Elle avait développé un énorme béguin pour le capitaine ce faisant.

Comme si tu n’adorais pas ça, Katie, dit sa voix intérieure en riant.

« J’ai eu des cours ce matin et puis Maman m’a laissée l’aider avec le diagnostic astrométrique », dit Naomi, heureuse de raconter sa journée au capitaine.

Janeway posa sa tasse puis tapota le bord de la grande baie, invitant la fillette à grimper. Elle lui donna la main pour l’aider et bientôt elles furent presque à niveau. Elle sourit à la gamine.

« Quels étaient tes cours ce matin ? » Demanda-t-elle, heureuse de laisser l’enfant parler.

« Avec l’enseigne Roberts pour une heure sur la théorie sur le moteur à distorsion et puis avec Chakotay pour la philosophie religieuse », répondit Naomi. « Aujourd’hui nous avons vu le bouddhisme. »

Janeway se mit à rire. De nombreux membres d’équipage s’étaient portés volontaires pour enseigner à Naomi aussitôt que l’enfant avait été assez âgée pour apprécier les leçons. Le résultat en était une éducation qui devenait à tout le moins éclectique.

« Et que penses-tu du bouddhisme ? » Demanda-t-elle.

Naomi réfléchit à sa réponse pendant quelques secondes. « Je pense que j’aime bien », dit-elle enfin. « C’est plutôt paisible. » Janeway hocha la tête. « Mais il y a une chose qui m’ennuie un peu. »

« Et quoi exactement ? » Elle se demanda brièvement si elle en connaissait assez sur le bouddhisme pour avoir cette conversation. Trop tard maintenant, Katie.

« Chakotay m’a donné un livre de citations », lui dit Naomi. « L’un des dictons était ‘Je suis totalement sans défense. Je n’ai aucun besoin de me défendre ou quiconque d’autre. Dans mon état d’impuissance total se trouve mon invincibilité’. » L’enfant avait l’air intrigué. « Je pense que je ne comprends pas. Est-ce que ce n’est pas ce que nous faisons tout le temps ? Défendre des gens qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes, je veux dire. »

Bon sang, pensa Janeway. Il fallait que tu me poses cette question.

Elle réfléchit avec soin à sa réponse, essayant de réconcilier la philosophie pacifiste avec ce qu’elle faisait tous les jours.

« Je ne suis pas sûre que Bouddha pense que nous ne devrions pas défendre les gens sans défense », répondit-elle avec précautions. « Je pense que ce qu’il dit, c’est que nous devrions accepter les choses qui nous arrivent. Je ne pense pas qu’il veuille dire que nous ne devons pas y répondre. »

Naomi fronça les sourcils en essayant de comprendre. « Alors, quand de mauvaises choses nous arrivent, nous ne devrions pas perdre du temps à nous demander pourquoi mais simplement nous en occuper ? » Demanda-t-elle.

Janeway hocha la tête, à nouveau impressionnée par les capacités intellectuelles de la fillette. « Je pense qu’il veut dire sans défense dans le sens d’accepter », clarifia-t-elle.

« D’accord », dit Naomi. « Cela a plus de sens que de rester à ne rien faire pendant que quelqu’un d’autre est blessé. »

« Mhmmmm. »

Naomi la regarda avec une expression de franche honnêteté. « Beaucoup de mauvaises choses nous arrivent », dit-elle carrément.

Janeway ne cilla pas. « Oui, c’est vrai », acquiesça-t-elle. « Mais aussi beaucoup de bonnes choses. C’est juste qu’elles sont plus difficiles à se rappeler. »

Les lumières se mirent à vaciller brièvement et Janeway regarda autour d’elle, se demandant à demi si elle l’avait imaginé.

« Quelque chose ne va pas », dit Naomi.

Avant que Janeway puisse atteindre son communicateur, une silhouette verte fantomatique scintilla pour devenir un être devant elle, rapidement suivi par un autre, puis un troisième. Des Borgs. Immédiatement, le capitaine se mit devant Naomi pour protéger l’enfant. Elle tapota son communicateur tandis que l’adrénaline montait en elle.

« Janeway à sécurité, alerte d’intrusion. »

Les drones avançaient sur elles et elle recula, tiraillée entre le besoin de protéger la fillette derrière elle et celui de l’éloigner du danger immédiat. Mais il n’y avait nulle part où aller. Les trois Borgs les avaient plus ou moins encerclées, leur coupant toute possibilité de s’échapper. Elle sentit Naomi entourer son biceps de ses petites mains tout en regardant par-dessus l’épaule du capitaine les créatures intimidantes. Janeway tendit la main vers le phaseur qui ne se trouvait pas sur sa hanche, se maudissant intérieurement d'être désarmée, bien qu’elle n’ait eu aucune raison de l’être.

« Qu’est-ce que vous voulez ? » Demanda Janeway, alors qu'une frayeur nauséeuse commençait à se former dans ses tripes. Elle ne s’attendait pas vraiment à une réponse et elle n’en reçut pas, les trois Borgs blafards à l’allure de zombie continuaient à avancer. Les lumières du Voyager étaient réduites à l’ambre pâle d’une alerte jaune et elle pouvait entendre des sirènes vibrer dans tout le vaisseau.

Chakotay et deux officiers de sécurité entrèrent en trombe, les phaseurs dressés. Mais alors même qu’ils commençaient à tirer, le Borg à la gauche de Janeway serra son bras de sa main autrefois humaine. Le capitaine tenta de le faire lâcher prise, le repoussant de son autre main, mais il faisait deux fois sa taille et il était bien trop fort. Elle s’attendait à moitié à voir des tubules d’assimilation serpenter dans sa direction mais il n’y en eut pas.

Un drone tomba au sol sous l’assaut des armes des officiers de Starfleet, mais les autres s’adaptèrent à la fréquence des phaseurs, leurs boucliers personnels les bloquant. Le Borg qui lui tordait le poignet tendit la main vers le module de transport sur son épaule et Janeway se rendit compte que Naomi serait téléportée aussi si elle restait en contact avec elle.

« Naomi, lâche-moi », murmura-t-elle par-dessus son épaule, tout en essayant de secouer l’enfant pour qu’elle lâche prise. Mais la fillette effrayée n’en avait cure et elle serra encore plus fort son bras, le visage pressé contre l’omoplate de Janeway. Le capitaine sentit la traction du rayon de téléporteur du Borg les entraîner tandis que Chakotay les atteignait.

Bon sang.

*****************************

Cass respirait par à-coups tandis que Lis excitait et torturait ses seins avec sa bouche et ses doigts. La jeune femme brune pouvait à peine réfléchir. Chaque terminaison nerveuse de son corps était exacerbée et bourdonnait sous les attentions de son amante même lorsqu’elle faisait de son mieux pour lui rendre la faveur. Elle glissa ses mains sous la ceinture du pantalon de Lis, se réjouissant du gémissement de la jeune femme en réponse lorsqu’elle saisit ses fesses fermes et douces.

Elles bougèrent et glissèrent l’une sur l’autre, le rythme leur échappant tandis que la hâte les rendait maladroites. Leurs vêtements étaient à moitié enlevés, leurs jambes, bras et langues emmêlés. Les mouvements devenaient de plus en plus frénétiques tandis que leur passion surpassait leur capacité à se coordonner. Des petits bruits de plaisir luttaient avec la musique de fond.

Lis se souvenait très bien – presque trop bien – du corps sous le sien. Je veux être partout en même temps, pensa-t-elle. Je veux qu’elle soit partout en même temps.

Son attention fut distraite lorsque Cass glissa vers le bas et captura son sein nu dans sa bouche. La jeune femme blonde s’arqua en pure réponse, puis elle glissa sa main à l’arrière de la tête brune, serrant la jeune femme contre elle.

« Oh, Cassie », gémit-elle, sentant la succion répondre plus fort et plus profondément.

Cass perdait presque le contrôle de désir. Le téton de Lis était dur et doux sous sa langue, son sein plein et soyeux. Sans réfléchir sur l’endroit où elles se trouvaient, Cass se redressa et se tortilla avec l’intention de les faire rouler pour être au-dessus de Lis. Malheureusement, le canapé étroit sur lequel elles étaient allongées ne put les accepter et Lis cria quand elle sentit l’univers plonger sous elle.

Cass tenta de limiter leur chute avec ses mains et ses coudes, mais elles heurtèrent rudement le sol, Lis grognant quand le chef de la sécurité atterrit sur elle.

« Ouufff. »

Nez à nez, elles clignèrent des yeux.

« Je pense que tu es encore tombée pour moi », railla Cass, en souriant à la jeune femme. Elles commencèrent à rire, prises par le ridicule de la situation. « Bon sang, Lissy, on merde là », s’exclama Cass. « Dis-moi qu’on n’a pas toujours été aussi maladroites. »

Lis se mit à rire et écarta les cheveux sur le beau visage au-dessus d’elle. « Nous étions très, très douées en fait », dit-elle doucement, de doux souvenirs refaisant surface. « Je crois qu’on précipite juste un peu les choses. »

Cass baissa la tête et prit la bouche de la jeune femme dans un autre baiser sincère qui les fit à nouveau frissonner.

« Mmmmmm…. Si c’est aussi mauvais que ça en a l’air, mon amour, alors je ne me plains pas du tout », murmura-t-elle lorsqu’elles se séparèrent enfin.

Lis se mit à rire et étreignit Cass. « Ça va aller, mon ange. Il faut juste que nous… »

« Janeway à sécurité. Alerte d’intrusion. »

Cass se redressa d’un bond tandis que les lumières diminuaient en statut d’alerte jaune. Immédiatement après l’annonce inquiétante du capitaine, leurs deux communicateurs, partis avec leurs chemises, se mirent à résonner. Cette fois c’était Chakotay.

« Officiers supérieurs, enseigne Wildman, sur la passerelle. »

Cass était debout et attrapait ses vêtements avant même qu’il n’ait fini sa phrase, Lis se tortillant derrière elle.

« Merde », marmonna Cass en se battant pour remettre son soutien-gorge.

« Bouge pas », dit Lis en se rapprochant pour aider la grande femme à s’en sortir. Elle savait qu’il était plus important pour elle de se mettre en route. La jeune femme ramassa la chemise de Cass sur le sol et la tint ouvert pour elle, lui permettant de n’avoir qu’à y glisser les bras.

« Tu viens ? » Demanda Cass brusquement, en la boutonnant tout en se dirigeant vers la porte.

« Je te suis », répondit la conseillère, en enfilant son tee-shirt pour la suivre dehors. Elles coururent jusqu’au turbolift, criant à deux enseignes de sortir pour prendre leur place.

« Passerelle », aboya Cass. Elle commença à faire les cent pas dans l’ascenseur, anxieuse de savoir quelle était la situation exacte. « Pourquoi appeler Samantha ? » Dit-elle d’un ton songeur.

« Nous le saurons dans un instant, Lt », dit Lis calmement, tout en essayant de rester calme et tranquille, appuyée sur la cloison de l’ascenseur.

Cass se retourna en s’entendant appeler par son rang, et elle soupira à l’occasion perdue.

« Je suis désolée, mon amour », dit-elle. On n’a pas vraiment eu la chance de redresser la situation, hein ? »

Lis secoua lentement la tête mais elle sourit à la grande femme. « Non, mais c’est ça la vie à Starfleet », dit-elle en haussant les épaules. « Surtout quand on est follement amoureuse du meilleur chef de la sécurité de la flotte. »

Les mots s’enroulèrent autour du cœur de Cass comme une brise d’été. Elle se rapprocha, mettant momentanément de côté la crise en cours. Elle glissa sa main dans celle de Lis, savourant la chaleur du bref contact. Le regard bleu croisa le vert.

« Tu es amoureuse de moi ? » Demanda-t-elle avec hésitation.

« Oh oui, Lt », dit Lis d’un ton confiant. Elle se mit à rire. « Je me disais bien que ce serait le point que tu discuterais et pas celui du ‘meilleur chef de la sécurité de la flotte’. » Elle sourit.

Cass lui rendit son sourire, baissa la tête et la regarda à travers ses cils noirs.

« Ehhh bien », dit-elle d’un ton traînant. « Ça, tout le monde le sait. »

Le turbolift s’arrêta et, fascinée, Lis regarda Cass reprendre une attitude de service une fois de plus, s’éloigner rapidement d’elle et partir à grands pas sur le pont de la passerelle, directement à sa station de travail tactique.

La psychologue regarda autour d’elle, notant le haut niveau de tension dans la pièce. Chakotay parlait à Harry Kim, les deux hommes penchés sur des informations sur la console de l’enseigne. Lis regarda les mains de Cass voler sur son propre écran, et monter en vitesse. La jeune femme blonde se rapprocha d’elle.

« Qu’est-ce qui se passe ? » Demanda-t-elle calmement.

« Une sphère borg », répondit le chef de la sécurité d’un ton lugubre, les yeux balayant les informations. « Elle est sortie sans prévenir du sub-espace et a pénétré nos boucliers. » Elle serra la mâchoire. « Elle a pris le capitaine et Naomi. »

« Naomi ? » Demanda Lis d’un ton incrédule. « Pourquoi est-ce qu’ils… »

Elle fut interrompue par l’arrivée de Seven of Nine et de la mère de Naomi, Samantha Wildman. Chakotay alla rapidement vers les deux femmes et leur parla à voix basse. Mais il n’était pas besoin d’être devin pour comprendre ce qu’il leur disait, ni quelles étaient leurs réactions.

L’enseigne Wildman porta les mains à sa bouche, mais la réponse de Seven fut bien plus difficile à lire. Lis nota le léger pincement autour de la bouche de la jeune femme mais elle était autrement calme en apparence. Mais la conseillère connaissait assez l’ex-drone pour savoir que c’était bien différent au-dedans.

Seven alla immédiatement à sa station sur le niveau supérieur de la passerelle et elle commença à faire une série de scans de la sphère borg, qui se tenait immobile et malfaisante, en dehors de leur rayon de téléporteur.

« Je vais les ramener », dit-elle succinctement.

« Les téléporteurs ne fonctionneront pas, Seven », dit Chakotay. « Nous avons déjà essayé mais les Borgs bloquent notre signal.

« Alors je vais prendre une navette », dit la jeune femme blonde immédiatement en partant vers le turbolift.

« Attendez », dit Chakotay d’un ton d’avertissement. « Je ne vous envoie pas là-bas seule. En fait, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de vous y envoyer du tout. Vous êtes trop impliquée. »

« C’est précisément la raison pour laquelle je dois y aller, Commandeur », protesta Seven en retenant le tremblement dans sa voix.

« Je pense qu’elle a raison, Chakotay », dit Cass calmement, sans vouloir contredire l’officier supérieur, mais approuvant fortement Seven quoi qu’il en soit. « Personne ne connaît les Borgs autant que Seven. Elle est notre meilleure chance de les sortir de là. »

Samantha s’agitait de plus en plus.

« Pourquoi ont-ils pris Naomi ? » Demanda-t-elle anxieusement. Lis alla près de la jeune femme pour lui offrir un soutien silencieux mais subtil.

« Je ne pense pas qu’ils en avaient l’intention », dit Chakotay. « Elle et le capitaine étaient toutes proches quand les drones ont téléporté le capitaine. Naomi a été aspirée dans le rayon. »

« Est… est-ce qu’ils vont l’assimiler ? »

« C’est improbable », dit Seven brusquement. « Tant qu’elle reste près du capitaine, elle sera relativement en sécurité. »

« Si on assume qu’ils n’ont pas encore assimilé le capitaine », dit l’enseigne Kim, qui regretta immédiatement ses paroles quand il vit Samantha pâlir. « D… désolé », marmonna-t-il.

« C’est aussi improbable », répondit Seven. « Ils n’ont pas fait tout ce chemin simplement pour assimiler un humain. » Elle se retourna pour regarder le grand écran rempli de l’image de la sphère. « Ils sont venus chercher Kathy pour une autre raison. »

Tom Paris se mit à parler depuis sa station de pilotage.

« Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ils sont toujours là. »

Le regard bleu froid se posa sur lui. « C’est un vaisseau éclaireur, Lt », dit Seven, sa voix dénuée de toute émotion.

Cass eut un écalir de compréhension. « Ce qui veut dire qu’il y a un cube en route », dit-elle, en sentant une frayeur mortelle s’enrouler autour de ses tripes.

« Précisément », confirma Seven. « Il serait inefficace de dépenser de l’énergie pour bouger quand le cube devrait arriver sous peu. »

« Jolie pensée », marmonna Tom.

« Nous perdons du temps, Commandeur », dit Seven en faisant face à Chakotay.

« Je pars avec vous », dit Cass calmement. L’ex-Borg la regarda et hocha la tête, satisfaite que le chef de la sécurité soit à son côté.

« Très bien », approuva Chakotay. « Prenez les fusils phaseurs modifiés que nous avons utilisés la dernière fois que nous sommes tombés sur les Borgs. Et, Lt », il attrapa le bras de Cass alors qu’elle se tournait pour partir. Elle le regarda d’un air interrogateur. « Faites vite », murmura-t-il. « Qui sait à quelle distance se trouve ce cube. »

Elle aquiesça de la tête puis entra dans le turbolift à la suite de Seven, Lis et Samantha. Cass s’appuya contre la cloison, son esprit faisant tournoyer des stratégies et son estomac noué faisant des saltos arrière. Elle regarda vers la conseillère qui parlait doucement à Samantha.

Je l’adore, songea Cass. C’est dur de croire qu’il y a vingt minutes nous faisions l’amour sur mon canapé. Elle sourit à demi en croisant le regard de lis. Ou du moins, nous tentions de faire l’amour, pensa-t-elle en riant intérieurement. Lis haussa le sourcil depuis l’autre côté de l’ascenseur, visiblement surprise de voir un signe de gaieté émaner du chef de la sécurité.

Le turbolift s’arrêta au Pont 8 et Cass sortit.

« Je vous retrouve à la navette », dit-elle en se dirigeant vers l’armurerie. Alors que la porte se refermait, Lis se surprit à envoyer une prière silencieuse à l’univers.

Ne me la prenez pas maintenant, supplia-t-elle.

*******************************

Dix minutes plus tard, Cass entrait dans le hangar à navettes en portant trois fusils phaseurs. Seven avait apporté quelques modifications borg aux armes quelques mois auparavant. Elles étaient maintenant adaptées pour modifier automatiquement leurs variations de phase dans une rotation aléatoire. Ce qui voulait dire qu’il faudrait plus de temps aux Borgs pour adapter leur bouclier personnel.

Mais ils finiraient bien par le faire, se rappela Cass tout en tendant un des fusils à Seven, et en mettant un autre en bandoulière sur son dos et le troisième au creux de son bras. Nous n’allons pas avoir beaucoup de temps pour cette opération.

Lis quitta Samantha un instant et vint vers Cass. Bien avant qu’elle n’arrive, le regard bleu fixa le sien et elle sentit une vague de chaleur la traverser. Un fois en face du chef de la sécurité, elle glissa sa main dans celle de Cass et la pressa doucement.

« Ça va ? » Murmura Cass en voyant l’inquiétude et l’amour dans les yeux verts qui la fixaient.

« Ça ira quand tu seras revenue », dit Lis calmement, sentant les doigts de Cass se resserrer autour des siens pour la rassurer. « Tu as un plan ? »

Cass eut un sourire de dénigrement pour elle-même. « C’est Seven l’experte ici », dit-elle. « Moi, je fournis juste les muscles. »

Lis ricana. « Je peux penser à beaucoup d’expressions pour te décrire », dit-elle, en regardant Seven se préparer. « ‘Juste les muscles’ n’en fait pas partie. »

« Vous êtes prête, Lt ? » Demanda Seven. Cass pouvait voir l’impatience dans chaque mouvement de l’ex-Borg, même si pour la plupart des gens, Seven avait l’air aussi calme que d’habitude.

« Oui », dit-elle. Lis glissa les bras autour de sa taille et Cass se pencha pour embrasser le haut de sa tête. « Ne t’inquiète pas, d’accord ? Nous serons de retour à la maison avant que tu ne t’en rendes compte. »

« Je compte là-dessus », murmura Lis, en laissant Cass partir à contrecoeur.

Samantha Wildman s’avança tandis que Cass et Seven montaient la rampe de la navette.

« S’il-s’il vous plait », dit-elle d’un ton anxieux. « Ne les laissez rien f-faire à Naomi. Ramenez-la. »

« Ne vous inquiétez pas, Enseigne », dit Seven d’un ton ferme. « Peu importe ce qui se passera, nous ne laisserons pas Naomi Wildman derrière nous. »

« Merci. »

Lis ne pouvait quitter Cass des yeux. Elle avait une douleur dans la poitrine qu’elle n’aimait pas beaucoup. Le regard bleu soutint le sien avec une expression égale de confiance et d’assurance. Avec juste une touche d’amour en plus, pensa Lis. Plus qu’une touche.

Seven entra le code d’ouverture sur le panneau de contrôle et la rampe commença à remonter.

Cass fixa longtemps et sans ciller les yeux verts de son amante tandis que la porte se fermait. Revenir vers toi, c’est tout ce que je veux, projeta-t-elle mentalement vers Lis. Plus que tout.

****************************

Janeway pressait sa main contre le dos de Naomi, tentant de faire passer du réconfort à la fillette qui entourait la taille du capitaine de ses bras, le visage enfoui dans la chaleur de la veste d’uniforme. Elle pouvait sentir la gamine trembler contre elle et elle tenta de calmer son cœur qui battait rapidement. Protège-la, Katie, se dit-elle avec force. Quoi qu’il arrive, protège-la.

Janeway serra la mâchoire tout en regardant les drones bouger autour d’elle, en ignorant, pour le moment du moins, leurs prisonnières. Elle essaya de se souvenir de tout ce qu’elle connaissait sur les sphères borgs.

Ce sont des sous-unités, se rappela-t-elle. Ce ne sont que les sous-unités d’un cube. Alors il y a lieu de penser qu’il y a un cube en route. Elle déglutit fortement. Devant elle se trouvait un grand écran. Le Voyager y flottait pleinement, suspendu immobile et beau dans l’espace. Et nous n’allons nulle part, ce qui voudrait dire que le cube n’est pas si loin, pensa Janeway d’un ton raisonnable. Génial.

Naomi remua et le capitaine baissa le regard vers les yeux effrayés et écarquillés.

« C-capitaine, est-est-ce qu’ils vont nous ass-assimiler ? »

Janeway tapota le dos de la fillette avec autant de réconfort que possible. « Je ne le pense pas », répondit-elle en produisant un sourire confiant venu d'on ne savait où. « S’ils avaient voulu le faire, ils l’auraient déjà fait. » Elle décida de ne pas dire à Naomi que probablement, la seule chose qui l’avait sauvée, c’était sa proximité avec le capitaine. Ça n’a aucun sens qu’ils viennent me chercher juste pour me transformer en un autre drone. Ils ont quelque chose de spécifique à l’esprit. Et j’ai le mauvais pressentiment que

la Reine

borg est derrière tout ça.

L’atmosphère dans la sphère était confinée, chaude et humide. Janeway sentait une coulée de sueur le long de son dos. Elle compta les drones. Sept. Et, comme d’habitude, aucun chef définissable. Les Borgs passaient à côté d’elle en silence, accomplissant les tâches qu’ils avaient à faire avant l’arrivée de leur vaisseau mère.

« Qu’est-ce que vous nous voulez ? » Cria Janeway, se demandant si le Collectif lui répondrait. Il n’y eut rien. Les sept drones ne changèrent pas leur pas ferme, ne tournèrent pas la tête dans sa direction.

C’est plus agaçant qu’une attaque directe, pensa Janeway avec un tremblement. Elle regarda autour d’elle, notant les panneaux de contrôle éparpillés dans le petit espace. Des unités de régénération encerclaient la zone, une pour chaque drone. Janeway les rapprocha toutes deux d’une des consoles.

S'ils sont fidèles à eux-mêmes,ils m’ignoreront jusqu’à ce que je devienne une menace pour eux¸raisonna-t-elle. D’un autre côté, une équipe de secours va arriver d’une minute à l’autre et ils apprécieront la diversion. Naomi bougea contre elle, resserrant sa prise autour de la taille du capitaine. D’un autre côté encore, il faut penser à sa sécurité.

« Naomi », murmura-t-elle et elle attendit que la fillette la regarde. « Quoi qu’il arrive, je veux que tu restes tout près de moi, d’accord ? » Les grands yeux marron s’agrandirent, mais la gamine hocha la tête.

« Cet endroit sent mauvais », murmura Naomi, en plissant le nez de dégoût.

« Oui, c’est vrai », approuva Janeway, en souriant à la jeune fille. « Je ne pense pas que l’hygiène personnelle soit une grande priorité. »

« Est-ce que Seven va venir nous chercher ? » Demanda Naomi.

Bon sang, j’espère bien, pensa Janeway en imaginant sa compagne, furieuse sans aucun doute. « Je suis sûre qu’elle sera là bientôt, ma chérie », murmura-t-elle. Si j’étais toute seule, je mettrais le bazar là maintenant, mais je ne peux pas le risquer avec Naomi ici, pensa-t-elle. « Tant que nous ne faisons rien pour les ennuyer, ils nous laisseront tranquilles. »

Naomi bougea contre elle et se blottit un peu plus.

« Pourquoi est-ce qu’ils nous ont emmenées, Capitaine ? » Demanda-t-elle.

Janeway la regarda.

« C’est une très bonne question », dit-elle. « Je pense qu’ils t’ont emmenée parce que tu étais tout près de moi à ce moment-là. Et je me demande toujours pourquoi ils m’ont emmenée moi. »

Naomi réfléchit quelques secondes tandis que Janeway continuait à regarder les drones qui travaillaient en silence.

« Peut-être que c’est Seven qu’ils veulent en fait », dit tranquillement la fillette. « C’était ça la dernière fois, non ? » Demanda-t-elle en se souvenant de la dernière tentative de

la Reine

borg pour ramener Seven of Nine dans le Collectif.

Janeway y réfléchit. Elle y était allée et avait secouru Seven elle-même cette fois-là, alors le Collectif savait sûrement qu’elles comptaient l’une pour l’autre d’une façon ou d’une autre. Une pensée froide lui parvint. Peut-être que cette fois ils vont proposer à Seven un marché qu’elle ne pourra pas refuser. Sa vie contre la mienne.

Elle repoussa cette pensée.

« Je ne pense pas que ça ait de l’importance, Naomi », finit-elle par dire. « Seven et une équipe de secours vont bientôt arriver et nous serons de retour sur le Voyager avant que tu ne t’en rendes compte. » Elle tapota à nouveau le dos de la fillette.

« Je l’espère », murmura Naomi.

Moi aussi, gamine, moi aussi, pensa le capitaine.

*********************************

Seven savait qu’elles devraient se déplacer rapidement une fois qu’elles seraient à bord de la sphère. Elle avait sa propre théorie sur la raison pour laquelle les Borgs avaient emmené Kathryn et elle soupçonnait qu’ils utilisaient le capitaine comme appât.

Pour moi, pensa-t-elle tandis que Cass manoeuvrait la navette vers la sphère. Je me mets en danger en allant directement me jeter dans leurs bras. Elle serra la mâchoire et imagina le visage de sa compagne. Ce n’est pas pertinent.

Cass était profondément mal à l’aise en gardant la navette sur sa course. C’est calme, songea-t-elle. Trop calme. « Ils ne nous tirent pas dessus », marmonna-t-elle tout fort.

« Correct », répondit Seven succinctement.

« Alors c’est qu’ils nous attendent », dit le chef de la sécurité d’un ton raisonné, en jetant un coup d’œil à Seven pour recevoir un petit signe de tête en réponse. « En fait, ils veulent qu’on leur rende visite, pas vrai ? Plus précisément, ils veulent que vous veniez ? »

« En effet, Lt », confirma Seven, en gardant le regard fixé sur la sphère menaçante. « Je m’attends à ce que dans très peu de temps, ils… » La navette sursauta tandis qu’un rayon vert sortait de la sphère et l’entourait.

« … nous capturent avec un rayon tracteur », finit Cass. Elle leva les mains du panneau de contrôle tandis que le rayon prenait les commandes pour les rapprocher.

La navette fut entraînée dans un quai d’amarrage plus que minuscule, si petit que Cass inspira fortement et retint sa respiration tandis qu’elles négociaient l’ouverture étroite. L’appareil s’installa en douceur sur le pont en métal. C’était serré – juste assez de place pour la navette et marcher autour. Les deux femmes sortirent et se dirigèrent vers le couloir d’accès.

« Pas prévu pour être confortable, hein ? » Murmura Cass en combattant le sentiment soudain de claustrophobie. Seven, par contraste, avait l’air concentré et singulièrement chez elle dans l’atmosphère moite et les environs métalliques.

« C’est une sphère borg, Lt », répondit l’ex-drone sèchement. « Elle a été prévue pour les reconnaissances, pas pour l’assimilation de masse comme un cube.

« Et bien, c’est une pensée réconfortante. » Elle enleva la sécurité sur son fusil phaseur. « Quel est votre plan ? » Demanda-t-elle calmement.

Le regard bleu se tourna vers elle.

« Je dois m’insérer dans le Collectif », dit Seven calmement. « Ensuite je pourrai leur donner de fausses instructions et peut-être même les forcer à entrer en cycle d’hibernation. »

Cass la regarda d’un air incertain.

« Est-ce que ce n’est pas dangereux pour vous de faire ça ? » Demanda-t-elle.

« Oui », répondit Seven. « Mais c’est nécessaire si nous voulons récupérer Kathryn et Naomi, et détourner le cube. »

Cass hocha la tête. « D’accord, je vois », murmura-t-elle. « Est-ce qu’ils savent que vous êtes là ? »

« Quasi certainement », dit Seven. « Et aussitôt que je me reconnecterai au Collectif, ils le sauront très certainement. » Elle marcha lentement le long d’une banque d’ordinateurs borgs, cherchant le port d’accès dont elle avait besoin. Elle s’arrêta devant un terminal en particulier.

« Lt, allez les chercher », dit-elle, en faisant passer son fusil dans sa main droite. « Ne provoquez pas les drones. Ignorez-les et ils vous ignoreront… du moins pour l’instant. »

« D’accord », acquiesça Cass. Elle regarda Seven lever sa main gauche encore en partie borg vers la console, étrangement fascinée par la vue des tubules d’assimilation de la grande blonde qui émergeaient de l’implant sur son poignet. Les tubes balancèrent quelques secondes avant de se connecter au port d’accès sur le panneau de contrôle. Seven ferma les yeux et l’ex-drone s’immobilisa et devint silencieuse. C’est sinistre, songea Cass.

Elle repoussa son malaise et marcha lentement le long du couloir étroit dans la direction générale du centre de la sphère. Elle savait qu’elle y trouverait la plupart, si ce n'était la totalité des drones et, elle l’espérait, le capitaine et Naomi.

**********************

Seven retint sa respiration tandis que les tubules d’assimilation serpentaient vers le port d’accès. Elle était vaguement consciente que Cass la regardait calmement, mais elle ne pouvait que se concentrer sur ce qu’elle allait ressentir. Elle avait peur, elle le savait, mais il y avait également une touche déconcertante d’anticipation qui vibrait quelque part tout au fond d’elle.

Je ne le veux pas, pensa-t-elle tandis que les bouts des tubules glissaient dans l’entrée étroite du port. Je ne veux pas aimer ce que je vais ressentir. Elle lutta contre la panique qui montait tandis que les tubules trouvaient leur place. Elle savait que la ligne était ténue entre se permettre d’être emportée par le Collectif et rester en contact avec sa propre individualité. Mon humanité, pensa-t-elle. Je dois me raccrocher à Annika et Kathryn.

Les tubules cliquetèrent, se mirent en place et Seven hoqueta quand le flot sensuel de milliers de voix parlant comme Une la submergea. Après presque deux ans à n’avoir entendu que sa propre voix dans sa tête, c’était un choc intense. Seven plongea dans le flux de conscience du Collectif et la vague de bruits internes menaça de la noyer pendant quelques secondes avant qu’elle ne retrouve son équilibre mental.

C’est si bon, exalta Seven of Nine, Adjointe Tertiaire de l'Unimatrice 01. Les nombreuses voix séduisantes glissaient sur la surface de son esprit, l’attirant et l’incitant à se soumettre.

Mais Annika Hansen, humaine, épouse du Capitaine Kathryn Janeway, garda ses distances, s’enveloppant dans une chaude couverture d’humanité. Comme un saumon qui remonte le cours d’eau, elle flotta et se faufila entre les assauts des ordres en provenance du Collectif. Elle réprima sa personnalité du mieux possible pour ne pas alerter les Borgs sur son identité réelle.

Mais il est peut-être déjà trop tard pour ça, elle le savait. Elle fit passer sa conscience dans des sous-programmes et des protocoles, recherchant la chaine de commande mineure qui lui donnerait l’ouverture dont elle avait besoin. Une partie de son esprit écoutait les directives apaisantes, un message en particulier se fraya un passage à l’avant.

Nous avons Seven of Nine, Adjointe Tertiaire de l’Unimatrice 01 et l’humaine Janeway. Tout va bien. Un message adressé au cube qui arrivait.

Seven se saisit des mots, les programma en une boucle que son implant cortical continua à émettre, enroulant autour d’eux pour les cacher tous les autres messages des drones de la sphère.

Ne plus être seule, murmura l’esprit de Seven of Nine, tentée de laisser le Collectif l’emporter. Ne plus jamais être seule. Annika Hansen continua à rechercher le sous-programme dont elle avait besoin. Je dois les faire dormir, pensa-t-elle en laissant son esprit travailler.

***************************

Cass aurait aimé être en uniforme. C’était une pensée incongrue qui lui venait tandis qu’elle se frayait son chemin dans le passage humide et froid du vaisseau borg, mais les vêtements ordinaires qu’elle portait depuis sa rotation de repos étaient trop lâches pour ce boulot. Elle soupira.  Arrête de te distraire, se morigéna-t-elle.

Ce n’était pas la première fois que Cass se trouvait dans un vaisseau borg, mais la familiarité ne faisait rien pour apaiser la boule de tension au fond de son estomac. Elle avait eu une théorie pendant longtemps, dans laquelle les Borgs seraient bien plus faciles à gérer psychologiquement s’ils avaient été une espèce distincte en elle-même. Mais au lieu de ça, ils assimilaient des individus de chaque espèce possible dans la galaxie.

Ce sont des témoignages vivants de notre mortalité, pensa-t-elle en entamant un virage avec précaution. Des zombies qui vivaient, qui tuaient. Elle frissonna. C’est facile de dire de les ignorer, Seven, mais si l’un d’eux arrive dans ce couloir en même temps que moi, on ne va pas pouvoir s’éviter. Ce serait bien ma veine de tomber sur quelqu’un que je connais. Elle frissonna à cette pensée.

Le bourdonnement de fond omni-présent depuis leur arrivée à bord grandissait et Cass savait qu’elle se rapprochait du centre de la sphère. Elle passa la tête avec précautions à un autre coin. Janeway et Naomi se trouvaient à environ six mètres de l’autre côté de la salle de contrôle circulaire.

En un seul morceau et pas assimilées. C'était déjà ça, pensa Cass, le soulagement la traversant. Elle scanna la pièce du regard pour compter les drones. Deux d’entre eux étaient dans des alcoves de régénération, mais les cinq autres bougeaient silencieusement autour. A faire ce que font les drones quand ils n’aspirent pas la vie des vrais gens, pensa-t-elle ironiquement.

Elle avait le choix entre deux choses maintenant, elle le savait.

Je pourrais commencer à tirer et voir combien j’en abats avant que leurs boucliers ne s’adaptent, pensa-t-elle d’un ton raisonné, son doigt chatouilleux de le faire. Bien sûr, ça pourrait bien ne faire que leur taper sur les nerfs. Elle regarda vers Janeway, notant que les Borgs avaient pris son communicateur. Naomi avait les bras autour de la taille du capitaine. Ou bien je pourrais juste avancer et voir jusqu’où je peux aller avant qu’ils ne me perçoivent comme une menace.

Elle soupira.

D’une façon ou d’une autre, je dois compter sur Seven pour réussir un petit miracle ex-borg, se rendit-elle compte. Elle prit une inspiration profonde. Autant faire les choses jusqu’au bout. Elle replaça le fusil entre ses mains et carra les épaules, puis elle s’avança au milieu du nid de Borgs.

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La sphère borg flottait dans l’espace devant la baie du restaurant comme une sorte de lune artificielle tordue.

Lis la fixait, essayant d’imaginer ses collègues – son âme-sœur - dans son labyrinthe de couloirs. Elle ferma momentanément les yeux, laissant l’image de Cass flotter devant elle. Si belle. Et si courageuse. Elle n’a pas hésité à se porter volontaire pour partir avec Seven. Lis rouvrit les yeux et tressaillit légèrement à la vue de la sphère. Je sais que c’est son job, mais même si ce n’était pas le cas, elle aurait été la première à lever la main. Elle soupira, même alors qu’un minuscule sourire se posait sur ses lèvres. Elle adore être au milieu des choses. Et je ne la changerais pour rien au monde. La sphère remplissait la baie, dominant le champ d’étoiles. Même si ça me fiche une trouille bleue, pensa-t-elle.

Lis retourna dans la pièce. Samantha Wildman était assise à une table, les mains entourant nerveusement une tasse de café. Neelix, l’ami le plus proche de l’enseigne à bord, était assis près d’elle et parlait doucement à la femme anxieuse. Deux ou trois amis étaient venus au mess pour apporter également leur soutien, nota Lis avec plaisir. Elle retourna à la table et s’assit en face de Samantha.

« Parfois je me dis que j’ai mal fait de terminer la grossesse », disait Samantha. « Pas que je n’adore pas Naomi, mais est-ce que c’était juste pour elle ? » Elle regarda Lis, de l’angoisse dans les yeux. « Nous sommes si souvent en danger… ce n’est pas une vie pour une enfant, n’est-ce pas ? »

C’était une conversation que Lis avait eue souvent avec elle dans le passé.

« Sam, ne vous mésestimez pas comme ça », répondit la conseillère. « Naomi est intelligente et équilibrée et elle adore sa vie sur le Voyager. »

L’enseigne Wildman passa rapidement en mode panique.

« Peut-être, mais elle doit être tellement terrifiée en ce moment », dit-elle. La terreur agrandit soudain ses yeux marron. « Oh pitié, et s’ils l’assimilent ? » Gémit-elle.

Neelix lui entoura les épaules de son bras. « Chhhhhut ma chérie, ne pensez pas à ce genre de choses », dit-il d’un ton apaisant.

« Le capitaine, Seven et Cass ne laisseront rien lui arriver », la rassura Lis. « Elles vont faire tout leur possible pour la garder en sécurité, Sam. Et elles la ramèneront aussi vite qu’elles le pourront. »

Samantha hocha la tête, essayant de se calmer. « Je sais », murmura-t-elle. » Mais les Borgs sont le pire cauchemar de Naomi, ils l’ont toujours été. Connaître Seven y a un peu remédié, mais elle se réveille toujours certaines nuits à cause de ça. »

Lis hocha la tête. « Beaucoup d’entre nous aussi. Pas besoin d’être un enfant pour avoir peur des Borgs. » Elle tendit la main et la mit sur celle de Sam. « Mais Seven est la personne la plus à même de tenter de la ramener. »

« Je sais, je sais », répondit Sam, les larmes montant à ses yeux. « Je suis désolée, je sais que tout le monde fait de son mieux. »

« C’est bon. » Lis lui tapota la main. « Si c’était ma fille là-bas… » Elle ferma les yeux un moment face à la piqûre de cette pensée. « … je grimperais aussi aux murs », finit-elle.

*******************************

Cass s’avança et marcha à grands pas jusqu’au milieu de la salle de contrôle circulaire, directement vers le capitaine et Naomi. Janeway écarquilla les yeux à la vue du grand chef de la sécurité qui marchait avec confiance vers elle. Mais avant qu’elle ne puisse dire quelque chose, deux énormes drones se mirent devant le Lt, l’empêchant de la voir.

Bon, je pense que ça répond à ta question, songea Cass avec ironie tandis que l’un des drones balançait son bras artificiel vers elle. Elle plongea et se releva en tirant, ce qui fit tomber le Borg sur la passerelle. Un de moins, plus que six.

Le second l’attaqua avec plus de force et l’agrippa, et Cass pria pour que les modifications sur le fusil phaseur fassent leur travail tandis qu’elle pressait la gâchette à nouveau. Il fallut un peu plus de temps mais il finit par tomber à ses pieds, bien qu’il fût assez près pour qu’elle puisse sentir son odeur, puis son haleine sur son visage avant qu’il ne tombe.

Les deux drones dans les alcoves de régénération reprirent vie et se mirent entre Cass et le capitaine, qui faisait de son mieux pour protéger Naomi du feu croisé. Le capitaine ne peut pas beaucoup m’aider, se dit Cass. Ils n’hésiteront pas à assimiler Naomi si elle se met entre les Borgs et l’une de nous.

Les drones avançaient vers le chef de la sécurité et elle tira à nouveau. Cette fois, le Borg qu’elle toucha tituba momentanément vers l’arrière, mais il revint à l’attaque, le second tir rebondissant inutilement sur son bouclier personnel.

Merde, pensa Cass. Ils s’adaptent de plus en plus vite à chaque fois qu’on les rencontre. Elle renversa le fusil entre ses mains, l’attrapa par le canon et le balança comme une massue. Elle frappa le drone sur le côté de la tête avec un craquement satisfaisant. Ce ne fut pas assez pour l’assommer, cependant et d’autres rejoignaient maintenant le combat.

« Attention derrière vous, Cass » cria le capitaine mais il était trop tard.

Le chef de la sécurité sentit des bras froids et durs l’encercler par derrière. Elle lança la tête en arrière pour frapper la bouche du drone. Elle tressaillit en sentant l’impact de ses dents sur son crâne, mais ça lui donna brièvement une fenêtre d’opportunité. Elle fit tomber le second fusil de son épaule et le lança vers Janeway. Avant qu’elle puisse voir s’il avait atteint sa cible, le drone la tenait à nouveau. Cette fois, il retint sa tête d’un bras et ses bras de l’autre.

Cass se débattait entre ses bras, essayant de lui faire lâcher prise de quelque façon. Sa peau était froide et humide. Et morte, pensa-t-elle. Très, très morte. Elle leva les deux jambes, utilisant le poids du drone comme levier et elle frappa son frère qui arrivait, de ses deux pieds dans la cage thoracique. Le Borg tituba en arrière, puis se remit d’aplomb.

Janeway attrapa en plein air le fusil que Cass lui avait envoyé.

« Reste derrière moi, Naomi, peu importe ce qui arrive », ordonna-t-elle, satisfaite de sentir la chaleur de la fillette sur son dos. Cass a des ennuis, pensa-t-elle, en vérifiant rapidement les contrôles du fusil. Elle leva l’arme et visa le drone qui tenait Cass par derrière, mais le chef de la sécurité bougeait trop pour lui permettre un tir précis. Elle regarda Cass repousser un autre drone d’un coup de pied, mais il revint à la charge et le capitaine visa à nouveau et cette fois, elle abattit le Borg. Trois de moins, encore quatre, pensa-t-elle. Maintenant les chances commencent à s’équilibrer un peu.

Mais les drones, toujours adaptables, changèrent rapidement de stratégie. Deux modifièrent leur trajectoire, laissant les deux autres attaquer Cass, avant de se diriger vers le capitaine.

Ou plus précisément, ils se dirigent vers Naomi, se dit Janeway, en bougeant son arme. Son fusil était encore bon pour un tir efficace, elle le savait et elle choisit sa cible avec soin, attendant que le drone soit sur le point de la contourner, sur sa route vers la fillette. Elle appuya sur la gâchette et maintint le tir alors que le drone titubait, son bouclier personnel lançant des étincelles et se tendant pour trouver un moyen de bloquer le tir.

Le Borg tomba à genoux et Janeway saisit sa chance, plaça un pied au milieu de son torse et arracha de sa main les tubes et les câbles. Il tomba au sol, en se contorsionnant et en sursautant sur le dos, des éclairs bleus d’énergie jaillissant de sa tête et de son cou.

Mais Janeway n’avait pas beaucoup de temps pour se réjouir de son succès, parce qu’un hurlement de Naomi l’alerta d’un autre danger. L’instinct lui dit de bouger et elle leva le fusil au-dessus de sa tête pour bloquer un coup vicieux vers le bas du bras artificiel du drone suivant.

Elle grogna en essayant de contrer la force de la grande créature, la pression la forçant à se mettre à genoux.

Ils savent que Seven est à bord, se rendit-elle compte. Ils pensent qu’ils ont ce qu’ils veulent. Ou alors ils ne m’attaqueraient pas aussi fort. Elle poussa vers le haut de toutes ses forces, tentant de retrouver un peu d’équilibre. Ils n’ont plus besoin de moi, pensa-t-elle d’un ton sinistre, tandis que le drone la poussait dos contre la console, la crosse du fusil dure sous son menton.

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Cass savait qu’elle était sur le point de perdre connaissance. Le drone qui la retenait par derrière serrait sans cesse sa gorge avec le bout dur de l'implant de son bras en métal. Sa vision commençait à se réduire et des éclairs rouges déconcertants ne pouvaient que signifier un évanouissement imminent.

Allez, Seven, pria-t-elle mentalement tandis qu’elle se débattait, essayant d’attraper le bras du grand drone. Le peu de vision périphérique qu’il lui restait, lui dit que le capitaine était engagé dans sa propre bataille. Je ne peux foutrement rien faire pour ça maintenant, se dit-elle. Des images du visage de Lis alternaient avec les étoiles et les étincelles qu’elle voyait derrière ses paupières.

Le dernier des trois drones, celui qu’elle avait envoyé bouler d'un coup de pied, revint sur elle. Cass tenta de lever à nouveau les jambes, mais elles semblaient être des poids morts. Le Borg qui la tenait tira cruellement sur son bras et Cass put sentir le métal qui s’enfonçait dans la peau de son cou.

Je ne vais pas laisser Lissy comme ça, pensa-t-elle lugubrement, en faisant appel à ses dernières forces. Je ne vais pas devenir un drone sans vie.

Elle tenta d’assurer fermement son équilibre au sol et trouva prise sur le pont en métal alors que le second drone arrivait à portée de bras. Cass banda ses muscles, tendit la main derrière elle et trouva prise sur la tête du premier drone. Avec un grognement d'épuisement, elle tenta de le tirer vers l’avant par-dessus son épaule, mais son poids était trop important même pour sa force considérable. Elle ne réussit qu’à les trainer plus près de son camarade. De sa main organique, celui qui se trouvait devant elle l’attrapa par les cheveux, la forçant à garder la tête immobile. Des tubules d’assimilation sortirent de son implant et Cass cria en sentant les bouts acérés percer la peau de son cou.

« Nooooooooon ! » Hurla-t-elle en luttant pour lever ses mains et arracher les tubules, mais les deux drones la maintenaient fermement.

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Suite et fin – Chapitre 7, 2ème partie

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Commentaires
I
Grr! Je me suis trompée d'histoire,ce commentaire était pour Répression! Mais lorsque je le relis,je pourrais dire la même chose ici...Alors Merci à l'auteur et Merci à Fryda!!<br /> <br /> Isis.
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I
Ce chapitre,ainsi que le précédant sont très riches en tension...2 excellents chapitres extrèmement bien ficelés(et traduits!),et je dirais même les 2 meilleurs de cette histoire passionnante.<br /> <br /> Isis.
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B
Je n'ai pas encore lu le nouveau chapitre (j'attends d'être vraiment tranquille pour en profiter pleinement).<br /> <br /> Mais juste pour l'anecdote, j'ai revu ce week-end les deux premiers épisodes de Star Trek Voyager. Et le capitaine Katherin Janeway a la même voix française que Xena. ;)<br /> <br /> Quoiqu'il en soit, merci Fryda pour la traduc ! Et merci Kaktus pour publier tout ça ! :)
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F
A moi aussi :-) alors je ne me suis pas trop fatiguée à trouver une autre traduction ;-)
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R
je n'ai qu'une chose à dire : haaaaaaaaaaaaaa!! lol
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