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24 janvier 2010

Possibilités infinies, chapitre 7B, FIN

Chapitre Sept

2ème partie

« Ton cœur est ton foyer » (Home is where the heart is)

******************************

Seven of Nine était également engagée dans un combat pour sa vie, même si elle ne le menait pas avec des poings et des fusils. Des milliers de voix luttaient pour prendre le contrôle de l’esprit de la jeune femme. Son implant cortical était à la fois son ami et son ennemi. Il luttait pour imposer sa version des transmissions qui émanaient de la sphère vers le cube, et recherchait en même temps la subroutine de régénération qui permettrait à Seven de désactiver les drones à bord de la sphère. En passant, elle avait trouvé les contrôles du rayon tracteur de la sphère et les avaient neutralisés.

Mais l’implant ouvrait aussi la porte à une certaine forme de séduction. Les dix-huit années passées à avoir été One of Many coulaient dans les veines de Seven, apaisantes et réconfortantes, tentatrices et conspiratrices. Annika Hanson luttait pour rester concentrée sur sa compagne, ses amis, pour essayer de trouver un chemin à travers le bruit et la confusion que son humanité ne comprenait pas – ne voulait pas comprendre.

Elle savait exactement ce qui était en train d’arriver à Cass et à Kathryn ; les drones qui les attaquaient diffusaient l’information. Il lui fallut toute sa concentration pour empêcher ces messages d’atteindre le cube.

Je dois trouver la subroutine de régénération¸pensa Annika. Mes amies vont mourir si je ne la trouve pas. La panique menaçait de la submerger tandis que son esprit plongeait et zigzguait entre les tourbillons et les eaux plus calmes du courant du Collectif.

Et soudain il fut là. Le nœud qu’elle recherchait. Nous… Je… peux faire quelque chose avec ça.

Elle fit rapidement les changements nécessaires, mais ce faisant, elle sentit son humanité commencer à s’échapper. Annika Hansen, redevenue la petite fille de six ans effrayée, assimilée par les Borgs, se recroquevilla en une petite boule pour se protéger des attaques des voix.

*************************

Les deux drones laissèrent tomber Cass comme une pierre. Elle tomba sur le pont métallique, s’éraflant les genoux et les coudes sur sa surface froide. Elle hoqueta pour reprendre son souffle et porta la main à sa gorge, peu surprise d’y sentir un liquide chaud.

« Bordel », dit-elle d’une voix rauque en clignant des yeux à la vue du sang sur ses doigts. L’oxygène n’avait jamais eu aussi bon goût, tandis qu’elle l’aspirait en grosses goulées haletantes.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » S’exclama le capitaine, en regardant les trois drones restants aller sans raison droit vers leurs alcoves de régénération. Ils fermèrent les yeux, presque en même temps, et la lueur verte s’atténua autour d’eux.

« Seven doit avoir trouvé la routine de régénération », dit Cass d’une voix rauque, en s’essuyant le cou avec sa manche tout en se remettant debout.

« Où est-elle ? » Demanda vivement Janeway, tout en s’avançant vers le chef de la sécurité. « Montrez-moi ça », marmonna-t-elle en levant le menton de Cass.

« Ce n’est rien, juste une égratignure », répondit Cass en bloquant tactiquement la main de son commandant. « Et Seven est à l’arrière près du hangar de la navette. » Elle regarda les yeux gris inquiets du capitaine. « Elle s’est connectée au Collectif. »

Janeway hocha la tête, les lèvres finement pincées. « Je pensais bien qu’elle tenterait ce coup-là. »

« Capitaine. »

Janeway regarda dans la direction que Cass fixait. Naomi était près d’une console. Elle était recroquevillée et tremblait de manière notable.

« Bon sang », marmonna le capitaine en repartant vers la fillette. Elle s’agenouilla devant Naomi et prit la fillette par les épaules. Le regard vitreux fixait par-dessus son épaule les Borgs en train de se régénérer. « Naomi, tout va bien se passer », dit Janeway doucement. « Il faut juste qu’on trouve Seven et ensuite on pourra repartir sur le Voyager. »

Sans un mot, Naomi détourna son regard des Borgs et scruta le visage du capitaine. Janeway qui hocha la tête en réponse à la question silencieuse et la fillette entoura son cou de ses bras. Momentanément prise de court, le capitaine hésita une demi-seconde avant de répondre. Elle serra l’enfant contre elle, puis la souleva en se relevant, et elle la porta tandis que Naomi s’accrochait à elle.

Cass observait une facette inconnue de son commandant se dévoiler devant elle. Elle sourit en dépit des circonstances, mais son regard fut alors attiré par l’écran.

Oh merde.

« Chakotay à Lansdown », crachota son communicateur. Elle le frappa de la main.

« Ouais, on sait, Commandeur », répondit-elle avant qu’il ne puisse ajouter autre chose. Elle fixa en grimaçant la raison de l’avertissement du premier officier. « Capitaine », dit-elle. « On a des ennuis. »

Janeway s’avança vers elle, Naomi toujours dans ses bras. Le cube borg, énorme et imposant, flottait dans l’espace, à proximité.

« Pas d'avertissement », murmura Cass, faisant courir ses yeux sur les panneaux de contrôle devant elles. Son regard bleu fixa le regard gris du capitaine.

« Seven », répondit Janeway et Cass hocha la tête. « Sortons d’ici avant qu’ils ne décident de lancer un rayon tracteur. Prenez la tête, Lt. »

Cass se pencha pour prendre les deux phaseurs tombés et en passa un sur son épaule. Ils sont probablement inutiles maintenant, réalisa-t-elle. Mais je me sens mieux avec. Elle prit le second dans ses mains, étrangement réconfortée par le poids de l’arme.

« Par ici », dit-elle, en faisant signe au capitaine de passer devant avec Naomi.

Le trio se fraya un chemin dans les couloirs étroits et peu éclairés, Cass en arrière-garde au cas où le contrôle de Seven sur les drones lâcherait. Elles émergèrent dans le minuscule hanger à navette et Cass entendit le capitaine prendre brusquement une inspiration.

« Seven ? » Janeway déposa doucement Naomi sur le pont et la jeune fille la suivit vers l’endroit où l’ex-drone se trouvait, silencieuse, près d’un groupe de consoles. Cass sentit son estomac faire des nœuds à cette vue.

Oh, ça n’est pas bon, ça, pensa-t-elle. Elle regardait Janeway s’approcher de la grande femme blonde et tendre la main.

Janeway avait la nausée. La peau habituellement pâle de sa compagne était moîte et commençait à montrer des signes de la marbrure pâle caractéristique des drones borgs. Lorsqu’elle mit la main sur le bras de Seven, celle-ci tourna des yeux froids presque sans couleur vers elle.

« Annika », dit Janeway doucement. « Il faut qu’on parte maintenant. Le cube est ici. »

« Nous savons que le cube est ici », répondit la jeune femme blonde d’une voix effrayante. « Nous sommes en contact avec le Collectif. » Un regard dénué d’émotion et perçant fixa le capitaine de Starfleet. « Nous leur avons dit que nous avons ce que nous voulons. »

« Et c’est pour ça qu’il faut que nous partions maintenant, Annika », répliqua Janeway, usant volontairement du prénom humain de sa compagne. « Avant qu’ils n’envoient un rayon tracteur sur la sphère. »

Cass observait l’échange avec malaise. Elle est bien trop loin dans le Collectif, songea-t-elle. Il va falloir faire quelque chose de drastique pour l’en ressortir. La jeune femme se pencha en avant et tapota l’épaule de Naomi. La fillette se retourna vers elle à contrecoeur, son regard toujours attiré par Seven et le capitaine.

« Naomi, écoute-moi », dit Cass en mettant sur un genou à terre pour être à niveau de la fillette. Les grands yeux marron se tournèrent enfin vers elle. « Tu sais faire fonctionner la porte de la navette, n’est-ce pas ? »

Naomi tourna brièvement le regard vers le petit appareil et elle hocha la tête.

« Bien. Je veux que tu l’ouvres, que tu entres à l’intérieur et que tu t’attaches pour être prête au départ, d’accord ? » Elle regarda Naomi tourner à nouveau le regard vers Seven, visiblement tiraillée entre les ordres du chef de la sécurité et son inquiétude pour son amie. « Nous n’allons pas la laisser, ma chérie », dit doucement Cass. « Je te le promets. Mais il faut que tu ailles dans la navette, parce quand nous la libèrerons, il faudra que nous partions très vite. »

Naomi hocha la tête pour marquer sa compréhension. « Oui madame. »

« C’est bien », dit Cass en souriant. « Tu as été très brave Naomi. Ta maman va être fière de toi. » Ceci lui valut un minuscule sourire de la part de l’enfant. Cass la regarda aller vers la navette et entrer le code d’ouverture avant d’entrer. Le chef de la sécurité se releva et s’approcha du capitaine et de Seven.

« Nous devons rester en contact avec le Collectif », insistait l’ex-drone d’une voix froide qui donna des frissons à Cass.

«Tu as fait tout ce que tu pouvais, Annika », insista Janeway. « Tu nous a donné du temps pour nous enfuir, mais nous n’allons pas te laisser ici. »

Seven ferma les yeux et les deux officiers de Starfleet retinrent leur souffle. Cass vint lentement se mettre derrière l’ex-drone en ramenant le second fusil sur son autre épaule.

Si je dois l’arracher d’ici à mains nues, je le ferai, pensa Cass en se préparant à combattre.

Mais Janeway avait une toute autre idée. Tandis que Seven se perdait dans la communication avec le Collectif, le capitaine s’avança. Elle se mit sur la pointe des pieds et effleura les lèvres de sa compagne, essayant d’ignorer la sensation froide et morte de la peau de la jeune blonde. Reviens-moi, Annika.

Cass s’avança, comprenant ce que Janeway tentait de faire. Au début, Seven n’eut aucune réaction, mais le capitaine insista, approfondissant le contact avec son épouse. Elle prit le visage froid de l’ex-drone entre ses mains tout en continuant à l’embrasser.

Cass se sentit rougir en voyant son commandant avoir un geste aussi personnel et intime. Elle baissa les yeux dans une tentative inconsciente de donner au couple marié autant d’intimité que possible dans de telles circonstances. Mais son attention fut à nouveau brusquement attirée lorsque Seven commença à réagir.

La grande femme blonde hoqueta soudain contre la bouche de sa compagne. Les tubules d’assimilation, qui avaient connecté l’ex-drone au Collectif à travers le port d’accès de la console, rentrèrent brusquement dans l’implant de son poignet avec un bruit sec et métallique qui fit tressaillir Cass. Les genoux de Seven s’entrechoquèrent et le chef de la sécurité l'attrapa par derrière et l'entoura rapidement sa taille de ses bras.

« K-Kathryn ? » Murmura Seven d’une voix enrouée, en clignant des yeux de confusion vers le capitaine.

« Je suis là, mon amour », répondit Janeway calmement en se glissant sous le bras droit de Seven tandis que Cass contournait l’ex-Borg pour venir la soutenir sur la gauche. « Viens, ma chérie, il faut qu’on y aille. »

« Nous… je… je… ils pensent que tout va bien… qu’ils m’ont, et que vous trois, vous avez été a-assimilées », hoqueta Seven tandis que les autres commençaient à avancer vers la navette en la portant à demi.

« Ils ne leur faudra pas longtemps avant de répérer la navette », marmonna Cass. Elle laissa Janeway soutenir la jeune femme fléchissante pour grimper dans la navette, puis elle se retourna pour aider à trainer Seven rudement dans l’appareil.

« J- J’ai aussi p-pensé à ça », balbutia Seven. Elle frissonnait et tremblait, couverte de sueur. Ça doit être la réaction à la rupture d'avec le Collectif, pensa Cass en aidant Janeway à monter. « Leurs détecteurs ne verront que des o-ordures. Du moins pendant un petit moment. »

« C’est pas si mal », répondit Cass en laissant Janeway aider Seven à s’asseoir dans le siège opposé à Naomi, elle-même sanglée dans le fauteuil derrière celui du pilote. Le chef de la sécurité s’installa dans le cockpit et commença la séquence de lancement.

Naomi fixait son amie les yeux écarquillés tandis que le capitaine s’affairait et s’assurait que Seven était bien attachée pour le vol. L’ex-Borg avait l’air malade et la fillette avait peur de dire quoi que ce soit qui puisse la déranger. Les yeux clairs qui retrouvaient lentement leur couleur bleue clignèrent dans sa direction et Seven tenta un sourire hésitant vers sa jeune amie. Elle tendit sa main droite avec précaution et Naomi l’attrapa avidement et la pressa avec douceur.

« N-Ne t-t’inquiète pas, Naomi W-Wildman », murmura Seven. « Nous… je… vais me remettre. »

« Merci d’être venue me chercher, Seven », dit doucement la fillette.

Seven se contenta de fermer les yeux et de hocher la tête, tandis que Janeway finissait de la sangler. Le capitaine s’interrompit et étudia le visage pâle de sa compagne un instant. Elle leva la main et effleura avec affection la joue de Seven du bout des doigts, en souriant doucement quand la jeune femme blonde ouvrit les yeux.

« Trouvez-vous un siège, Capitaine », aboya Cass depuis le cockpit. « Je vais nous sortir d’ici dans trois, deux.. » Janeway s’accrocha en étreignant sa compagne, tandis que Seven l’entourait faiblement de ses bras. « … Un ! » Le chef de la sécurité fit reculer d'un bond la navette et hors du hangar étroit, puis elle la fit tournoyer et la pointa vers le Voyager. Une fois la navette stabilisée, Janeway embrassa rapidement Seven, puis vint en trébuchant s’asseoir près de Cass.

« Ce cube va nous suivre, Capitaine », dit Cass calmement. « Je ne les vois pas laisser Seven s’en sortir une fois qu’ils auront compris qu’ils se sont fait avoir. »

« Ce ne sera pas un problème, Lt », dit Seven derrière elle. Elle commençait à avoir l’air de revenir à la normale. Les deux officiers regardèrent par-dessus leur épaule vers l’ex-drone. « Ils doivent d’abord faire entrer la sphère dans le cube avant de nous poursuivre. »

« Ça ne va pas nous donner assez de temps, Seven », dit Janeway d’un ton terre à terre. « Même le Voyager en distorsion 9 ne peut semer pas un cube Borg à pleine puissance. »

« Comme je l’ai dit, Capitaine, ce ne sera pas un problème », insista Seven. Trois paires d’yeux se tournèrent vers elle. « J’ai programmé la sphère pour qu’elle s’auto-détruise une fois à l’intérieur du cube », dit-elle calmement.

Cass se sentit sourire comme le Chat du Cheshire dans Alice au pays des Merveilles, tandis que l’expression sur le visage de Janeway ne pouvait être décrite que comme de l’adoration. En riant, Cass appuya sur les contrôles d’un panneau et fit apparaître une vue de ce qui se passait derrière elles. Le cube avait déjà saisi la sphère dans un rayon tracteur et avait presque amené le petit appareil à l’intérieur.

« Ça va aller très vite », avertit Seven.

Janeway ouvrit rapidement une communication avec le vaisseau.

« Janeway au Voyager », dit-elle d’un ton brusque.

« C’est bon d’entendre votre voix, Capitaine », répondit Chakotay.

« On n’a pas de temps pour ça, Commandeur », répliqua-t-elle calmement. « Le cube est sur le point d’exploser. Dirigez-vous vers le Quadrant Alpha à la plus grande vitesse possible, tout de suite. Nous vous rattraperons dès que possible. »

Cass lança un cri de joie quand le cube donna naissance à une boule de feu vert clair. Elle tenta rapidement de calculer à quelle vitesse l’onde de choc s’étalait vers elles. Trop vite, se rendit-elle compte, son exaltation retombant aussi vite que les débris du cube avançaient. Sans hésiter, elle lança la navette à vitesse maximale, à distorsion 4, au moment même où l’onde de choc les frappait. Les amortisseurs inertiels du petit appareil luttèrent pour maintenir la sécurité de ses occupants et elles furent secouées tandis que Cass luttait pour reprendre le contrôle de la navette.

****************************

Lis hoqueta lorsque le cube explosa en une myriade de particules vertes dans un coin de la vitre du réfectoire. Elle s’était tenue au bord de la fenêtre avec Sam Wildman et regardait dehors, quand la minuscule navette avait émergé de la sphère. Les deux femmes s’étaient regardées en souriant dans un soulagement hésitant, sachant au moins que l’équipe de secours ne quitterait pas le vaisseau borg sans que tout le monde soit à bord.

« V-vous pensez qu’elle va bien ? » Avait demandé Sam avec hésitation, inquiète pour sa petite fille.

« Nous le saurons bientôt », avait répondu Lis. Elle était préoccupée par des pensées de Cass, essayant de ressentir la présence de son âme-soeur d’une façon ou d’une autre. La jeune femme blonde voulait croire qu’elle saurait si quelque chose de définitif était arrivé à Cass, mais ce n’était pas une théorie qu’elle souhaitait vraiment tester.

Puis le cube s’était désintégré dans une explosion massive, d’un silence inquiétant dans le vide de l’espace. Lis eut à peine le temps de reprendre brusquement son souffle avant que le champ d’étoiles ne se déforme et bouge tandis que le Voyager passait en mode distorsion.

La femme près d’elle poussa un cri d’angoisse.

« Où sont-elles passées ? » Cria Sam en se penchant en avant, les mains sur le rebord de la baie vitrée. Elle scruta en vain le champ d’étoiles qui défilait. Lis tapota son communicateur, son propre malaise lui rendant facile la décision de déranger le personnel de la passerelle.

« Dayton à Chakotay. »

« Parlez, Conseillère », répondit le Premier Officier d’une voix de basse.

« Désolée de vous déranger, Commandeur », répondit Lis. « Je me demande ce qui est arrivé à la navette, monsieur. L’enseigne Wildman brûle d’avoir des nouvelles. » Sans parler de moi, pensa-t-elle.

« Nous n’avons eu qu’un bref contact, Dr », répondit Chakotay. « Mais nos scans nous ont montré qu’elles étaient toutes les quatre à bord et vivantes. Nous nous éloignons de l’onde de choc de l’explosion en ce moment. » Alors même qu’il parlait, le Voyager sortit de distorsion, les étoiles se solidifiant devant les baies vitrées tandis que le vaisseau s’arrêtait. « Je suis sûr que la navette a fait de même », continua-t-il. « Bien sûr, elle ne peut pas atteindre notre vitesse maximale aussi il va falloir un moment avant qu’elle ne nous rattrape. »

« Mais Naomi va bien ? » Intervint Sam.

« Pour autant que nous sachions, Enseigne, oui », répondit calmement Chakotay. « Comme je l’ai dit, j’ai eu une courte conversation avec le capitaine et elle semblait aller bien. Je veux bien parier que si elle est en bonne santé, Naomi l’est également. »

Sam hocha la tête pour elle-même, sachant que l’officier supérieur se serait sacrifié avant de permettre que Naomi soit blessée. Elle laissa un sourire hésitant se former sur ses lèvres. Lis l’observa, satisfaite que, pour le moment du moins, la situation était aussi bonne que possible.

« Merci, Commandeur », dit-elle tranquillement. « Y a-t-il un moyen de savoir quand, elles vont nous rattraper exactement? »

« Si l’on considère qu’elles sont passées directement à leur vitesse maximale, ça pourrait être dans 24 heures, ou dans deux jours si elles ont souffert de dommages à cause de l’explosion », répondit-il. « D’une façon ou d’une autre, nous resterons ici jusqu’à ce qu’elles arrivent. »

« Pouvons-nous repartir les chercher, Commandeur ? » Demanda Sam.

Lis connaissait déjà la réponse. Janeway avait depuis longtemps développé la règle de ne jamais rebrousser chemin de leur trajet vers le Quadrant Alpha, sauf si cela était absolument nécessaire.

« Elles seront bientôt à portée de nos systèmes de communication, Enseigne », répondit Chakotay. « Si elles nous disent qu'elles ont besoin d'aide pour revenir, alors nous le ferons, autrement, c’est mieux de leur donner une cible stationnaire à atteindre. »

« Pas de problème, monsieur », répondit Lis à la place de l’enseigne. « Merci pour les nouvelles. »

« A votre service. Chakotay terminé. »

Lis se tourna vers Samantha qui avait porté les mains à sa bouche tandis que l’émotion des dernières heures la rattrapait. Ses larmes débordaient sur ses joues et Lis s’avança pour prendre sa collègue dans ses bras.

« Je suis sûre qu’elles vont bien », murmura-t-elle, tandis que Sam pleurait doucement contre son épaule. Elle la sentit hocher la tête.

« Je sais… je sais… » dit Sam entre deux sanglots. « C’est juste que… »

« Il est tard et la nuit a été stressante », finit Lis pour elle. « Il va falloir un moment avant que nous n'entendions à nouveau parler d’elles. Pourquoi n’allez-vous pas essayer de dormir un peu, Sam ? Je suis sûre que le Docteur peut vous aider si vous êtes trop tendue. »

Sam acquiesça de la tête.

« Je pense que c’est ce que je vais faire», murmura-t-elle en sortant de l’étreinte de Lis. « Merci pour tout votre soutien. » Elle produisit un faible sourire.

« Pas de souci », dit Lis, heureuse d’avoir au moins pu offir un peu de réconfort. « Vous m’aidiez aussi, vous savez. »

Sam la regarda avec perplexité avant de comprendre. « Vous et Cass… ? » Demanda-t-elle avec hésitation.

Lis lui sourit, l’estomac douloureux d’un étrange mélange d’anxiété et d’exaltation. « Oui », murmura-t-elle. « Je serai très heureuse de l'avoir à nouveau à la maison. »

Sam sourit avec plus de confiance cette fois.

« C’est merveilleux », dit-elle. « Vous avez tellement attendu l’une après l’autre. »

Lis haussa un sourcil à ces mots. Parfois, je me demande s’il y a une seule partie de ma vie qui ne circule pas dans le moulin à rumeurs de ce vaisseau, pensa-t-elle avec ironie. Elle décida de simplement accepter les bons sentiments pour ce qu’ils valaient.

« Oui, c’est vrai », répondit-elle. « Là maintenant, tout ce que je veux, c’est qu'elle soit saine et sauve. »

« Oh, je connais ce sentiment », dit Sam tandis que les deux femmes sortaient du réfectoire et se dirigeaient vers le turbolift.

**********************************

Cass soupira en regardant le champ d’étoiles se déformer autour de la navette minuscule. Le vaisseau était le plus petit du Voyager et n’était pas prévu pour de longs voyages ou une vitesse de distorsion continue. Les conditions étaient difficiles pour quatre personnes, même si l’une d’elles était une enfant, et Cass avait tiré la courte paille pour prendre le premier quart aux manettes. Janeway la relèverait dans quatre heures.

Elle regarda par-dessus son épaule et ne put s’empêcher de sourire légèrement en voyant l’organisation des couchages dans le minuscule espace entre la seconde rangée de sièges et la proue de la navette. Elles avaient improvisé de la literie à partir des coussins de siège et de la couverture du kit de première urgence. Naomi était pelotonnée, la tête sur l'estomac de Seven. Le capitaine avait commencé à dormir en tournant le dos aux deux autres, mais, avec le sommeil, elle s’était détendue et retournée, et elle était maintenant coincée dans le creux de l’autre bras de Seven, pressée contre le corps élancé de la jeune femme blonde.

Joli, pensa Cass en souriant. Mais je ferais mieux de ne pas en parler quand elle se réveillera. Elle sourit en y pensant tout en se retournant vers la vue à l’extérieur du cockpit. Qui n’offre franchement pas grand-chose, songea-t-elle.

Elles avaient été touchées par l’avancée de l’onde de choc juste au moment où elles allaient passer en mode distorsion. Cela n’avait pas arrêté leur fuite mais les avait un peu secouées et causé quelques dommages mineurs à la nacelle bâbord, ce qui demandait un contrôle constant. Cass se pencha en avant et fit un léger ajustement au système de propulsion. Elles s’étaient décidées pour un compromis, ne pas pousser la navette à plus de trois points de distorsion pour tenter de la garder en un seul morceau pour leur rendez-vous avec le Voyager.

Dans environ 36 heures, calcula Cass. Elle soupira. Ce qui fait 36 heures de trop en ce qui me concerne. Elle posa les pieds sur le siège du co-pilote et tenta de se détendre. Elles avaient été un peu bousculées par l’onde de choc et Cass était agacée de se rendre compte qu’elle était ankylosée et avait mal à plusieurs endroits. Elle se massa le cou d’un air absent, sentant la sensibilité de la peau là où le drone borg l’avait étranglée. Sans parler de ces foutues tubules, frissonna-t-elle en pensant à quel point elle avait failli se faire assimiler.

Beuuuh. Ça suffit maintenant, décida-t-elle. Bon, comment je peux passer le temps et rester éveillée pendant les prochaines quatre heures, réfléchit-elle. Un sourire lent et sexy passa sur ses lèvres. Je pourrais toujours imaginer comment je vais saluer Lissy une fois que je serai rentrée. Mmmmmmmmmmmm. Oh oui. Ça va le faire.

******************************

La navette se posa sur le pont du hangar du Voyager avec un grattement métallique. Le bruit, étrangement amplifié, rebondit sur les cloisons de la grande salle vide, annonçant leur arrivée. On était au milieu de la rotation de nuit et à part l’enseigne en service, seules tois autres personnes attendaient leur arrivée.

Cass n’eut pas besoin de regarder par la baie du cockpit pour savoir que Lis n’était pas parmi elles. Elle avait parlé à la conseillère plusieurs heures auparavant, une conversation qui la faisait encore sourire.

Une fois à portée de communication, le capitaine avait ouvert une liaison et pleinement briefé Chakotay. Puis elle avait laissé sa place à Naomi et la jeune fille avait passé plusieurs minutes dans une conversation joyeuse avec sa mère soulagée. Cass avait souri lorsque la fillette avait transformé ce qui avait été une expérience terrifiante en une chose qui semblait presque amusante avec le recul. Elle s’était même senti rougir à la description faite par Naomi de son combat avec les drones.

Difficile de croire qu’on me bottait les fesses, avait-elle pensé en riant pour elle-même.

Puis ça avait été son tour de venir au communicateur. Ça avait été une sensation étrange d’attendre que Lis vienne en ligne. Cass avait senti ses paumes de main un peu humides et son cœur battre. Mais toute la nervosité avait disparu aux premières intonations de la voix douce de son amie.

« Salut, toi », avait dit Lis. Cass pouvait entendre le sourire dans sa voix.

« Salut, ma beauté », avait répondu le chef de la sécurité tranquillement. Derrière elle, elle avait entendu Janeway appeler Naomi pour lui donner, à elle et à Lis, autant d’intimité que possible dans l’étroitesse de la minuscule navette. Il faut que je pense à la remercier, pensa Cass.

« Comment te sens-tu ? » Avait demandé Lis.

Cass avait ri. « Je me sens fatiguée et je pue », avait-elle dit en souriant.

Le rire de soulagement résonna agréablement à ses oreilles.

« Je pense qu’on peut arranger ça plutôt facilement », avait répliqué Lis d’un ton anodin. « Autre chose qui mérite un peu plus d’attention ? »

« Nan », avait répondu Cass d’un ton traînant. « Juste quelques éraflures et des bleus. » Elle s’était interrompue, se demandant ce qu’elle pouvait se permettre d’admettre. Comme si je pouvais lui cacher quoi que ce soit. « Et j’ai l’impression d’avoir été mordue par un vampire », avait-elle fini par dire.

Il y avait eu une pause pendant que Lis digérait la signification de ces paroles.

« Ils se sont approchés si près ? » avait-elle demandé avec hésitation.

« Mhmmmm », avait reconnu Cass. « Mais Seven a sorti un lapin de son chapeau. »

Une autre pause.

« Rappelle-moi de la remercier pour ça », avait dit Lis tranquillement, d’un ton sérieux.

« T’inquiète », avait répondu Cass, sachant combien elle devait à l’ex-drone.

« Quand seras-tu à la maison ? »

La maison. Est-ce que ce mot n’est pas fantastique ? « Dans environ sept heures », avait-elle répondu, souhaitant que ce soit sept minutes.

« Mmmmmmm. J’ai hâte de te voir », avait dit Lis. Cass avait fermé les yeux, savourant les mots. « Tu m’as manqué. »

Cass déglutit.

« Pareil », avait-elle répondu, souhaitant pouvoir en dire plus. Bien, bien plus. « Ecoute, euh, ne m’attends pas, d’accord ? On devrait arriver au milieu de la rotation de nuit. »

« Je sais », avait dit Lis. « Mais je veux te voir. »

« Pareil pour moi. Mais j’ai une meilleure idée. » Elle s’était rapprochée du micro en baissant la voix un peu plus. « Tu restes chez moi cette nuit ? Comme ça on pourra se dire bonjour en privé. »

Il y eut une pause et pendant une seconde, Cass pensa avoir trop présumé de la situation.

« Heu, Cassie ? » La réponse était hésitante. « Je suis dans tes quartiers depuis ton départ », avait dit Lis d’un ton hésitant. « Je me suis dit qu’il fallait nourrir Bagheera et… et bien… je me sentais mieux là. » Une autre pause. « C’est plutôt pathétique, non ? »

Wow, avait pensé Cass.

« Non, pas du tout. Je trouve que c’est merveilleux », avait-elle répondu doucement, et elle avait entendu Lis soupirer brusquement de soulagement. « Alors je présume que je te verrai…. Heu… »

« … au lit. » Lis avait terminé la phrase pour elle.

Cass s’était éclairci la gorge, très consciente du silence pesant dans son dos. Oh, je vais payer cette conversation, se rendit-elle compte. On s’en fiche après tout. « J’ai hâte d’être là », avait-elle dit tout haut, sans s’inquiéter que tout l’univers sache ce qu’elle ressentait pour la conseillère. Elle ferma les yeux et se lança, ignorant sa gêne. « Je t’aime, Lis. »

« Moi aussi, Cassie », avait répondu immédiatement cette dernière. « Je suis contente que tout aille bien. »

« A bientôt. »

« C’est sûr ! Voyager terminé. »

La liaison radio s’était coupée et Cass s’était lentement tournée vers ses compagnes de voyage. Trois sourires l’avaient accueillie et le chef de la sécurité s’était senti rougir.

« Oh la feeeeerme. »

Et nous y voilà, pensa Cass en alignant la séquence d’arrêt de la petite navette. Derrière elle, elle entendait Janeway qui ouvrait l’écoutille et saluait Chakotay, l’enseigne Wildman et le Docteur. Naomi était profondément endormie dans le siège derrière elle et Cass regarda Seven soulever la petite fille et la porter à sa mère.

Le grand chef de la sécurité se déplia en sortant du cockpit étroit. Après une journée et demie à essayer de garder ses longs membres recroquevillés en dehors du passage, elle ne voulait rien tant que s’étirer, se gratter et s’étendre.

Et il faut que je sorte de ces vêtements, pensa-t-elle, en regardant la chemise et le pantalon en coton sales qu’elle portait quand la crise avec les Borgs avait commencé. Elle plissa le nez de dégoût. Lis va me sentir arriver avant même de me voir.

Une poussée d’anticipation fit déraper son pouls tandis qu’elle descendait la rampe vers le pont du hangar à navettes. Sam Wildman tenait sa fille dans une étreinte soulagée, tandis que le Docteur passait un tricordeur médical sur une Seven of Nine désintéressée.

« Docteur, j’ai pleinement récupéré », disait la grande blonde.

« Peut-être bien », disait l’hologramme obstiné. « Mais ça ne fait pas de mal de s’en assurer. Vous avez un nombre élevé de nanosondes dans votre flux sanguin », nota-t-il.

« Si on considère qu’elle est passée à ça de se faire ré-assimiler, c’est à peine surprenant », dit le capitaine avec sarcasme. « Je soupçonne que tout ce dont elle a besoin, c’est d’une quantité décente de sommeil, Docteur. »

« Très bien », concéda-t-il en refermant le tricordeur. « Mais je veux vous voir demain pour un check-up complet », dit-il à Seven, qui hocha la tête d’un air las. L’officier médical en chef tourna alors son attention vers Cass.

« Et vous, Lt ? » Demanda-t-il en observant les bleus et les autres marques sur le cou d’un air critique.

« Rien de sérieux, Doc », dit Cass, anxieuse d’en finir avec les formalités et de pouvoir aller où elle souhaitait de plus en plus se rendre. « Ça ira. »

Il la regarda encore un moment, puis hocha la tête, la connaissant assez pour savoir qu’elle ne cacherait rien de sérieux.

Cass se balança d’un pied sur l’autre tout en écoutant Janeway et Chakotay échanger leurs rapports. Elle savait qu’elle n’avait probablement pas besoin de rester mais elle observait quand même le protocole, attendant que son commandant la renvoie. Le capitaine finit par avoir pitié d’elle et hocha la tête avec un petit sourire.

« Je pense que nous avons gagné quelques jours de repos », dit-elle, en jetant un coup d’œil à sa compagne fatiguée puis à son chef de la sécurité silencieux. Elle tendit la main et tapota le bras de Cass. « Bon travail, Lt, et merci. »

Cass carra les épaules. « J’ai juste apporté mon soutien, Capitaine », dit-elle. « C'est Seven qui a tout fait si on me demande mon avis. »

« C’était un bel effort d’équipe, Lt », insista le capitaine. « Ce qui compte, c’est que le boulot a été fait et sans pertes. »

« Je veux tous vous remercier », intervint Sam Wildman. Sa fille endormie était toujours dans ses bras et l’enseigne avait l’air plus soulagée que n’importe qui d’autre que Cass avait pu voir jusqu’ici. « Merci de l’avoir gardée en sécurité. »

« A la fin de la journée, nous sommes toutes en sécurité et pour moi, c'est tout ce qui compte », dit calmement Janeway. Sa compagne bâilla, un geste incongru de la part de l’ex-Borg, qui avait habituellement l’air toujours fraîche et imperturbable. Tout le monde se mit à rire.

« Je suis épuisée », dit Seven, légèrement vexée quand tout le monde se mit à rire à nouveau.

« Allez », dit Janeway. « Il est temps d'aller tous prendre du repos. » Elle se tourna vers son chef de la sécurité dont l’esprit était visiblement ailleurs. « Et j’insiste sur le mot repos, Lt », dit le capitaine pince-sans-rire, en haussant le sourcil à l’intention de la grande femme.

Surprise, Cass marqua un temps d’arrêt, agacée de se sentir rougir. « Oui, madame », grogna-t-elle en regardant comment faire une sortie rapide.

**************************

Après sa brève conversation avec Cass, Lis était retournée dans les quartiers du chef de la sécurité. La navette n’arrivant pas avant plusieurs heures, elle s’était retrouvée désoeuvrée. Ce qu’elle avait dit à Cass sur le fait de se sentir mieux dans ses quartiers était certainement vrai, mais ça ne disait pas tout. La première nuit où Cass était partie, Lis avait tenté de dormir dans son propre lit, mais elle ne se sentait pas à l’aise. Alors elle avait traversé le vaisseau et était entrée chez la jeune femme, avait nourri le chat et s’était glissée entre les draps.

Elle s’était immédiatement senti entourée et réconfortée par la présence de Cass et avait dormi profondément, ce qui l’avait plutôt surprise. Se réveiller avec l’odeur familière faite de la combinaison unique de l’arôme de son amante et du léger parfum qu’elle utilisait, avait été une révélation plaisante. Elle avait enfoui son visage dans l’oreiller et s’était laissé aller dans un demi-sommeil jusqu’à ce qu’elle doive se lever.

Lis trainassait à présent et s’affairait en faisant du rangement et en amusant le matou.

Je devrais plutôt être contente qu’elle soit presque rentrée et en bonne santé, s’était-elle dit. Mais il y avait tellement de courants sous-jacents aux sentiments qu’elle ressentait. Elle finit par s’y laisser aller, se laissant tomber dans un coin du canapé, les pieds posés sur la table basse. Nous n’avons jamais passé la nuit ensemble, réalisa-t-elle soudain. Pendant ces cinq derniers mois, nous n’avons jamais eu l’occasion de nous réveiller l’une à côté de l’autre, et nous avons enfin cette opportunité.

Elle rit de sa nervosité. Allons, Elisabeth, qu’est-ce qui te rend anxieuse ? On parle de Cass, là. Et elle va probablement être épuisée par-dessus tout. Alors détends-toi et laisse les choses arriver comme elles le doivent.

Enfin satisfaite, la petite blonde s’était dirigée vers la salle de bains, une douche chaude et une soirée enveloppée dans des draps chauds et familiers.

*********************************

Cass marchait dans les couloirs pratiquement vides. Elle se sentait incroyablement à cran, malgré presque deux jours de sommeil intermittent, de rations minimales et de conditions exiguës.

Ça doit être l’amuuuuuuuuuur, pensa-t-elle railleusement en se mettant à courir à petites foulées, chose qu’elle ne croyait plus avoir l’énergie de faire. Elle sentit des palpitations dans son estomac… jusqu’au moment où elle prit un virage et tomba la tête la première sur B’elanna Torres.

« Ha ! » S’exclama l’ingénieur en chef, en rebondissant sur la silhouette robuste de la grande femme. « Fichue femme, tu devrais envoyer un signal quand tu débarques sur quelqu’un comme ça. » Elle sourit à son amie. « Bienvenue à la maison. »

« Désolée B », dit Cass d’un ton bouuru, en lui souriant à son tour. « Et merci. C’est bon d’être rentrée. »

« J’ai entendu dire que la situation a été un peu tendue là-bas », dit B’elanna, en se retournant pour avancer avec Cass, alors que le chef de la sécurité continuait son chemin dans le couloir.

« Il y a eu des moments », dit Cass en haussant les épaules. Elle s’arrêta soudainement et regarda B’elanna. « Attends un peu », marmonna-t-elle. « Depuis quand tu es en rotation gamma ? On est au milieu de la nuit, Lt. »

« Ah. » B’elanna se gratta la nuque d’un air penaud. « J’étais… euh… je rentrais de… euh… »

« Des quartiers de Tina », finit Cass à sa place, en souriant. « Des problèmes de coloc, hein ? »

B’elanna leva les yeux au ciel. « Bon sang, oui. Il faut que quelque chose change vite où nous allons devenir cinglées toutes les deux. » Elles atteignirent le turbolift et s’arrêtèrent.

« Qu’est-ce qui ne va pas avec ton logement ? » Demanda Cass.

« Trop petit », répondit B’elanna. « Nous avons besoin de plus de place que ça. »

« Les quartiers pour famille », dit Cass succinctement. Elle rit en voyant son amie pâlir sous sa peau habituellement de teint olivâtre. « Relax, B. Tu peux au moins y penser. »

L’ingénieur secoua la tête d’un air incertain et elle regarda plus attentivement sa grande amie, qui avait l’air proprement distraite tandis qu’elle attendait le turbolift.

« Alors », dit la demi-klingonne, voyant une occasion de la taquiner un peu. « Je parie que tu as un lit chaud qui t’attend. » Elle eut un large sourire tout en essayant d’avoir l’air innocent.

« B’elanna », grogna Cass d’un ton d’avertissement.

L’autre femme se mit à rire mais leva les mains en signe de rédition. « Okay, okay », dit-elle tout en riant.

Le turbolift arriva et le chef de la sécurité entra, souriant d’un air tolérant lorsque B’elanna se retourna pour reprendre le chemin de ses quartiers.

« Oh, Cass ? » Dit l’ingénieur en se retournant d’un coup. « Un autre conseil ? »

Cass haussa le sourcil.

« Prends une douche. » B’elanna sourit tandis que les portes du turbolift se fermaient entre elle et une Cass outrée.

« La feeeeerme. » La réponse lui parvint étouffée.

Des hurlements de rire demi-klingons résonnèrent dans tout le couloir.

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Cass entra dans ses quartiers quelques minutes plus tard. La pièce n’était pas complètement dans le noir, mais les lumières étaient tamisées et tout était tranquille. Bagheera s’avança en silence jusqu’à elle et sauta dans ses bras pour la saluer comme à l’accoutumée.

« Hé mon beau », murmura-t-elle dans son pelage tandis qu’il la cognait doucement avec sa tête. Elle entendait le grondement de son ronronnement et elle sourit légèrement. « Je parie que tu as été pourri-gâté ces derniers jours, hein ? » Il plia et déplia le bout de ses pattes en rythme, ses griffes s’accrochant et se décrochant de sa chemise.

« Miiiiiiaaaaaaoooouuuuu », répondit-il joyeusement.

« Mhmmmm, tu parles », dit-elle en riant doucement tout en grattant le point sensible à la base de sa queue avant de lui déposer un baiser sur la fourrure de sa nuque. Il avait un endroit dégarni là où une allergie alimentaire avait laissé des traces quand il était chaton et il baissa la tête avec satisfaction lorsque ses lèvres l’effleurèrent à cet endroit.

Elle le porta en riant jusqu’à son coin de repos préféré au bout du canapé et le déposa sur les coussins. Il se lova dans une boule d’aise et elle le gratta derrière les oreilles. « Bonne nuit, matou », murmura-t-elle.

Cass se passa la main d’un air las dans ses cheveux noirs et alla d’un pas tranquille jusqu’à la porte de la chambre. Ce qu’elle vit la prit de court et lui coupa le souffle. Lis avait posé des chandelles allumées dans toute la petite pièce et leur lueur tremblotante était à la fois accueillante et apaisante.

La jeune blonde était blottie sur son côté droit et affalée en plein milieu du lit double. Le sommeil et la lumière des bougies l’entouraient d’une lueur douce, ses traits juvéniles, qui avaient toujours démenti son âge, semblaient encore plus jeunes. Ses boucles étaient étalés sur l’oreiller.

« Ça, ça réchauffe le cœur », murmura Cass, ravie par le visage qui souriait légèrement tandis que la conseillère dormait.

Cass marcha sur la pointe des pieds jusqu’au bord du lit et s’agenouilla, puis elle tendit la main pour prendre affectueusement la joue de Lis.

Les yeux verts à demi-clos clignèrent.

« 'Alut », marmonna Lis, la voix enrouée par le sommeil.

« Salut toi », répondit Cass doucement en souriant tandis que Lis tentait de se concentrer sur elle.

« Pourquoi tu n’es pas au lit avec moi ? » Grommela la jeune femme blonde.

Cass se mit à rire. « Parce que j’ai tellement besoin d’une douche que je pourrais bien utiliser jusqu’à la dernière goutte d’eau fraîche à bord », répondit-elle en souriant alors que Lis pressait sa main contre la sienne pour la maintenir contre sa joue. « Ça ne va pas être long, je te le promets. »

« Bien », dit Lis en refermant les yeux. « Parce que je veux sentir ta peau contre la mienne. » Elle sourit d’un air béat, sachant très bien l’effet que ses paroles auraient sur le chef de la sécurité.

Cass déglutit. Elle eut des chatouillis dans des endroits qu’elle pensait endormis depuis des jours. « Oh, bon sang », murmura-t-elle, pas vraiment surprise par le rire endormi que cela provoqua chez la jeune femme blonde. « Je reviens tout de suite », murmura-t-elle en se penchant pour effleurer le front de Lis d’un baiser.

« 'kay. »

Cass alla sans bruit dans la salle de bains, se débarrassant de ses vêtements au fur et à mesure. Quelques ordres étouffés à l’ordinateur et elle se tenait sous une douche d’eau chaude et fumante. Elle ferma les yeux et laissa l’eau tomber en cascade sur elle. Elle avait mal de la tête aux pieds, mais sous l’inconfort physique et la lassitude absolue, pointait un autre sentiment inhabituel.

Je suis heureuse, se dit-elle. J’ai quelqu’un qui m’attend à la maison. Quelqu’un qui est allongé dans mon lit. Les yeux bleus brillants clignèrent pour se débarrasser des gouttes d’eau. Quel sentiment génial, pensa-t-elle, un sourire étirant ses traits anguleux. Je dirais bien que c’est de la chance pure, mais j’ai dû attendre si longtemps, être si patiente… je vais mettre ça plutôt sur le compte de la destinée, décida-t-elle. Elle commença à se savonner rapidement, savourant le fait de se débarrasser de presque trois jours de crasse et de saleté.

Cass se rinça une dernière fois la tête pour enlever les restes de shampoing et coupa la douche d’un mot. L’air chaud emplit la cabine et elle tendit la main pour attraper la serviette avant de se sécher rapidement.

La douche l’avait rafraîchie et c’est avec une sensation ravivée d’anticipation qu’elle revint calmement dans la chambre à coucher. La petite silhouette sous le drap était immobile et Cass soupçonna Lis de s’être rendormie. Elle sourit doucement et souleva le coin du drap. Elle se glissa avec précaution dans le lit, désireuse de sentir la chaleur du contact avec la femme nue tout près d’elle.

Cass posa la tête sur sa main en s’appuyant sur son coude, et elle regarda les mouvements de respiration de Lis.

Je ne peux pas m’empêcher plus longtemps de la toucher, pensa-t-elle. Elle tendit la main avec hésitation et caressa affectueusement les cheveux blonds. Lis murmura dans son sommeil et Cass se rapprocha, glissant la main sur le côté de la jeune femme, sous le drap, sa main chatouillée par la découverte de la peau nue.

Lis soupira quand la main de Cass traça un cercle sur son ventre. Elle se blottit contre elle, savourant le contact de la peau chaude et nue contre son dos. Ses doigts trouvèrent ceux de Cass et s’emmêlèrent tandis qu’elle attirait son amante plus près d’elle.

Cass inspira profondément, absorbant l’odeur propre et sucrée des cheveux de Lis tandis qu’elle enfouissait son visage dans la chevelure de la jeune blonde. Elle explora un peu plus et trouva la pointe d’une oreille rose qu’elle embrassa doucement.

Lis sentit la chair de poule sur sa peau tandis que le souffle chaud de Cass la chatouillait.

« C’est bon d’être à la maison », murmura la jeune femme brune, la basse de sa voix envoyant des vibrations le long de l'épine dorsale de Lis de façon plaisante.

« Mmmmm », répondit celle-ci. « C’est bon de t’avoir aussi. » Elle appuya sur ce point en se blottissant encore plus dans le giron de Cass, goûtant le contact des bras puissants de son amante autour d’elle et des jambes encore plus puissantes derrière elle.

Cass pencha un peu la tête et traça une ligne de baisers minuscules depuis l’épaule de Lis jusqu’à sa nuque. Elle sourit un peu en sentant une onde de frissons traverser la forme compacte contre elle.

« Tu as froid, ma chérie ? » La taquina-t-elle.

« Sûrement pas », répondit Lis joyeusement en tournant la tête légèrement pour que Cass puisse voir le minuscule sourire sur ses lèvres. « Tu es en train de baisser toutes mes manettes d’allumage. » Elle saisit l’étincelle dans les yeux bleus au-dessus d’elle. « Et tu le sais très bien, n’est-ce pas ? »

« Mhmmmmm », dit Cass d’un ton trainant, qui délivra un autre argument en prouvant son approbation à nouveau en enfouissant le nez sur le point sensible juste sous l’oreille de Lis.

« Ohhh, tu es diabolique », murmura Lis dans un souffle, provoquant un rire de gorge profond chez son amante. La jeune blonde soupira et leva le bras avant de se retourner et de se glisser dans l’étreinte de Cass jusqu’à ce qu’elle soit sur le dos avec la jeune femme installée dans le creux de son bras. « Laisse-moi te regarder », dit-elle, soudain submergée par le besoin de s’assurer que Cass était vraiment revenue sans blessure de ses aventures.

Cass se redressa assez pour se mettre sur un coude, connaissant assez Lis pour la laisser se rassurer. Celle-ci passa doucement les doigts sur son visage et toucha chaque égratignure et chaque bleu tendrement. Elle arrêta le bout de ses doigts sur le pire d’entre eux, une marque cramoisie de la taille d’un œuf au-dessus de son sourcil gauche, héritage de sa lutte avec les drones.

« Tu as mal ? » Demanda-t-elle doucement.

Cass hocha lentement la tête. « Un peu », murmura-t-elle. « J’ai aussi quelques côtes froissées, je crois », ajouta-t-elle spontanément. « Mais ça n’est pas trop moche », se dépêcha-t-elle d’ajouter, en voyant l’inquiétude dans les doux yeux verts qui la regardaient.

Lis traça lentement la mâchoire du bout des doigts, puis elle souleva le menton de Cassie, exposant son cou et les deux marques révélatrices qui s’y trouvaient. Elle fut parcourue par un frisson, confrontée à la preuve que son âme-soeur avait échappé de peu à une.

Cass la laissa tranquillement explorer les blessures des doigts et vit les larmes qui montaient.

« Je vais bien », murmura-t-elle.

« Je... je sais », balbutia Lis. « Ça me fiche juste la trouille de penser qu’ils étaient si proches. » Elle se souleva et embrassa doucement chaque marque. Cass ferma les yeux face à la vague d’émotion qui menaçait son calme.

« Ils n’ont attaqué que la surface », dit-elle, en essayant de faire mine de rien. « Et Seven a alors fait son petit tour de magie et ils m’ont laissé tomber. »

Lis la regarda d’un air interrogateur, essayant d’imaginer la scène. « Tu as dû avoir peur. » Elle pressa la paume de sa main gauche sur le sternum de Cass, essayant de sentir les battements du cœur de son amante.

Cass se contenta de hausser les épaules.

« Je ne pouvais pas faire grand-chose », répondit-elle calmement. « Je me sentais plus sans défense et frustrée qu’autre chose. » Elle fit une pause et couvrit la main de Lis de la sienne. « Et tout ce que je pouvais voir, c’était ton visage. Je me souviens avoir été vraiment en colère à l’idée que nous n’allions plus jamais être ensemble. » Elle sourit contre le doigt qui vint soudain se poser contre ses lèvres.

« Ça n’est pas arrivé », dit Lis. « Alors on n’en parle même pas. »

Cass hocha la tête. « Ça me va », répondit-elle en souriant à la jeune femme blonde. « Comme je l’ai dit, c’est bon d’être rentrée. »

Lis l’enveloppa dans une étreinte totale, les cheveux noirs mêlés aux cheveux dorés, tandis que Cass s’installait sous le menton de la jeune femme. Elle massa doucement en cercles la peau lisse du dos de Cass, savourant la sensation des muscles d’acier sous la surface satinée. Le corps élancé se détendit sous elle et elle respira doucement, absorbant leur proximité par chaque pore de sa peau.

« Janeway m’a dit de prendre quelques jours de congés », dit Cass. « Est-ce qu’il y a une chance pour que tu puisses aussi ? »

Lis sourit et la serra doucement. « Je pense que je peux arranger ça », répondit-elle. Elle sentit la main de Cass glisser lentement sur son côté et elle hoqueta légèrement quand les longs doigts enveloppèrent la courbe de son sein. Cass sourit en sentant la réponse et effleura la peau douce d’une caresse coquine.

« J’ai souvent rêvé de me trouver dans cette position avec toi », murmura Cass. « Et enfin nous y sommes. » Lis la serra un peu plus fort. « Il y a eu tellement de nuits où je me suis endormie en serrant l’oreiller, à essayer de me souvenir ce que c’était de te serrer toi. »

Lis ferma les yeux, écoutant les restes de la solitude perdue dans la voix de son amante.

« Je trouve que j’ai beaucoup de chance », finit-elle par dire, la voix enrouée par les larmes retenues. « Je n’avais aucun droit de m’attendre à ce que tu patientes. Mais tu l’as fait quand même. »

Cass leva la tête légèrement et posa le menton sur la poitrine de Lis pour la regarder.

« Je n’avais pas l’impression d’avoir beaucoup d’autres options », répondit-elle. « Ce n’est pas exactement comme ça que je voulais le dire. Je veux dire que… » Elle s’interrompit, cherchant les mots justes. « Je me disais que j’avais deux choix. Je pouvais continuer à t’aimer, en trouvant des moyens de survivre en t’attendant. Ou je pouvais juste me recroqueviller et être malheureuse et inutile à quoi que ce soit et à qui que ce soit. » Lis hocha la tête en compréhension. « J’ai tenté la seconde option pendant un moment, et ça m’a rendue… minable… en quelque sorte. »

Lis lui sourit, emmêlant ses doigts dans les cheveux en désordre sur les tempes de Cassie.

« Ouille, je crois que mon cerveau est grillé, » dit Cass. « Ça ne veut pas dire grand-chose, hein ? »

« Ça veut dire beaucoup au contraire, mon amour. »

Cass reposa la tête et se blottit un peu plus, puis elle passa paresseusement le doigt de la base du cou de Lis jusqu’à son nombril.

« Tu es si douce », murmura-t-elle. Ses doigts continuèrent leur exploration et Lis sentit qu’elle se concentrait presque complètement sur la sensation de chatouillis qu’ils déclenchaient. Elle savait qu’elles étaient toutes les deux trop fatiguées pour aller plus loin, mais il y avait quelque chose de délicieux et de sensuel dans la plus petite de leurs caresses partagées.

Cass sombra dans un état de langueur à demi-éveillé. Lis la serrait dans ses bras et son corps lui servait d’oreiller. Elle ne s’était jamais sentie autant en sécurité. Des années de solitude se détachèrent d’elle comme une vieille peau en mue, laissant derrière elle une nouvelle, à vif qu’elle n'hésitait pas à laisser aux bons soins de Lis.

« Je t’aime », murmura-t-elle, sentant l’épuisement la gagner.

Lis sourit et lui embrassa le sommet du crâne.

« Je t’aime aussi, mon coeur. » Le long corps pressé contre elle se détendit totalement. Lis sourit dans la lumière des bougies, sentant sa propre respiration et le battement de son cœur ralentir au rythme de la femme endormie dans ses bras. Bonne nuit, ma guerrière.

***********************************

La peau pressée contre sa joue était douce et lisse. Cass bougea légèrement et effleura la surface soyeuse comme le velours, au comble du bonheur. Elle était à peine éveillée, consciente du mouvement rythmique de la respiration légère de Lis et elle garda les yeux fermés, laissant ses autres sens prendre le dessus. Elle absorbait la chaleur de la peau de Lis là où elles se touchaient, ses doigts bougeant légèrement dans des mouvements à peine esquissés. Elle était blottie contre le côté droit de la jeune femme, sa longue jambe passée sur les cuisses de Lis et son bras posé en travers de son estomac.

Des doigts tracèrent les côtes de la jeune blonde endormie, les lignes et les courbes. Cass flottait, à demi-éveillée, absorbant le contact du corps sous le sien à travers chacune de ses terminaisons nerveuses. Un chatouillis délicieux la traversa et elle bougea à nouveau, se pressant contre la hanche de Lis. Elle tourna légèrement la tête et posa un baiser sur la peau satinée que ses lèvres trouvèrent. C’était si bon qu’elle décida de recommencer, cette fois en laissant sa bouche trainer sur les courbes soyeuses du sein de Lis, en déposant des petits baisers sur son passage.

Mmmmmm, encore, la supplia son esprit en s'éveillant doucement. Cass se redressa et se mit au-dessus de Lis. Elle glissa sa cuisse doucement entre celles de la jeune blonde et ne fut pas surprise quand les jambes de celle-ci s’écartèrent dans son sommeil pour l’accueillir. Cass sourit légèrement, ne souhaitant rien de plus que de réveiller son amante de la meilleure façon possible. Elle s'abaissa lentement, se pressant contre la forme compacte et chaude sous elle jusqu’à se soutenir sur ses coudes. Pour la première fois, elle ouvrit les yeux et cligna plusieurs fois pour s’adapter à la lumière diffuse. Elle sourit en regardant la belle conseillère, résistant à l’envie de la réveiller d’une manière plus conventionnelle.

Elle préféra baisser la tête et tourner son attention vers les seins de Lis. Elle déposa une ligne de baisers le long de son sternum, caressant du nez au passage les courbes familères. Elle entoura de ses mains les rondeurs soyeuses et glissa ses pouces sur les sommets jumeaux qui grandissaient même dans le sommeil de Lis. Cass sourit à nouveau, adorant la réponse inconsciente de la jeune femme. Incapable de résister plus longtemps, elle embrassa un téton et l'attira lentement dans sa bouche tandis que ses doigts continuaient à exciter l'autre.

Cass se perdit dans les sensations, savourant le durcissement contre sa langue et dans ses doigts. Elle gémit doucement autour du téton qu’elle suçait, le titillant et l'englobant de sa langue et de ses dents, sentant son propre corps répondre avec une chaleur grandissante. J’ai attendu si longtemps pour l’aimer comme ça, songea-t-elle, en s’émerveillant de l’intensité de sa réponse physique aux caresses à la jeune femme blonde.

Lis reprit conscience avec une poussée de sensualité qui lui coupa le souffle, alors qu’elle ouvrait les yeux. Une chaleur humide entourait un de ses seins, tandis que des doigts excitaient l’autre en le tirant. C’était comme si Cassie resserrait un câble invisible qui emportait son désir de plus en plus haut.

La jeune femme blonde savait qu’elle bougeait – ses hanches ondulaient contre Cass – elle savait qu’elle n’avait rien fait pour amorcer le mouvement et elle savait aussi que tout ce qu’elle voulait, c’était continuer, la douce pression grandissant alors qu’elle se frottait en rythme contre la puissante cuisse de Cassie.

Lorsque Cass grogna autour de son téton, Lis sentit les vibrations et trembla.

« Bon sang », murmura-t-elle, en glissant ses mains dans les longs cheveux noirs qui s’étalaient sur sa poitrine, masquant presque complètement le visage de Cass. « Viens par ici », l’implora-t-elle en attirant la jeune femme doucement mais avec insistance.

Cass arracha à regret sa bouche du sein de Lis et glissa vers le haut, savourant le sursaut soudain de la jeune blonde tandis que sa cuisse pressait encore plus fort contre le sexe chaud et humide de Lis. Un regard bleu affamé croisa les yeux verts à demi-fermés et excités avant que les deux femmes ne succombent au plus profond des baisers, se dévorant mutuellement dans leur besoin d’un contact intime si longtemps ignoré.

Leus corps bougeaient maintenant de concert, glissant et pressant, balançant et se frottant dans une lente danse d’échange.

Cass interrompit le baiser la première, à bout de souffle. Lis emmêla ses doigts dans ses cheveux, la laissant reprendre son souffle avant de l’attirer vers elle pour mordiller sa lèvre inférieure dans un baiser.

« C’est le service de réveil le plus merveilleux que j'ai jamais eu, Lt », murmura Lis d’une voix essouflée tandis que Cass baissait à nouveau la tête pour déposer une trainée de baisers dans le cou de la jeune femme blonde.

« Je me suis réveillée en te désirant », gronda la jeune brune, la voix enrouée de désir envoyant des frissons dans le dos de Lis.

« Mmmmm je vois ce que tu veux dire », répondit Lis, en laissant ses mains se balader le long des muscles puissants de chaque côté de la colonne vertébrale de Cass, jusqu’à ce qu’elle trouve le creux en bas de son dos, un de ses endroits les plus sensibles. Ses doigts firent des cercles et appuyèrent et elle sentit Cass frissonner sous elle tandis qu’elles remuaient en même temps.

« Ne t’arrête pas » dit Cass d’une voix charmeuse à son oreille. Lis entendit le désir exacerbé dans sa voix et sentit sa propre réponse fulgurante, comme une ligne directe jusqu’à son sexe.

« Que j’aime t'entendre », murmura-t-elle en trouvant le lobe de son oreille du bout de la langue avant de le mordre doucement. La réponse de la jeune femme fut un gémissement sourd qui lui donna raison, les envoyant toutes deux dans un mouvement encore plus frénétique.

« Ne t’arrête pas s’il te plait », dit Lis dans un souffle. « C’est… » Elle haleta à nouveau lorsque la jambe de Cass créa le juste niveau de friction juste au bon endroit. « … Absolumment p-parfait… ooooohh. »

Cass prit une longue inspiration tremblante, son corps la suppliant d’aller plus vite, mais elle savait qu'il valait mieux pour elles deux y aller lentement, que cela leur serait plus profitable d'être patientes.

« Tu es si bonne », grogna-t-elle. « Tellement mouillée. » Sachant que Lis n’était pas la seule tandis qu’elle glissait facilement contre la cuisse lisse de la jeune femme.

« Chevauche-moi, chérie », la pressa Lis, se souvenant combien son amante aimait qu’on lui donne la permission de se laisser aller. « Prends ce que tu veux, mon amour. »

« Ooooh, Lissy. » Une vague irrésistible commença à monter en Cass tandis qu’elles glissaient l’une contre l’autre, le rythme s’accélérant rapidement malgré ses meilleurs efforts pour ralentir. « Je ne pense pas… pouvoir… at-attendre plus longtemps », dit-elle dans un hoquet.

« N’attends pas », répondit Lis rapidement. « N’attends pas, mon ange. Laisse-toi emporter. S’il te plait. »

Cass se rendit à la vague de sensations qui commençait déborder d’elle-même. Elle vibra et poussa contre la chaleur excitante de la femme entre ses bras. A son summum, l’orgasme arracha un cri de ses lèvres tandis qu’elle abandonnait tout semblant de contrôle.

Lis regarda l’extase sur le visage de son amante et laissa la charge érotique de l’instant opérer sa magie sur son propre corps. Sa jouissance explosa quelques secondes après celle de Cassie. A travers la brume de sensation, elle était à demi consciente que la jeune femme brune l’enveloppait de ses bras, la serrait tandis qu’elle laissait les spasmes l’emporter.

Pantelantes et impuissantes dans les bras l'une de l'autre, leurs regards se croisèrent dans la plus affectueuse des connexions.

« Je t’aime », murmura Lis en repoussant une mèche de cheveux collée de transpiration les yeux de Cassie de sa main tremblante.

« Je t’aime », répondit Cass en sentant les pièces manquantes de son âme se remettre en place.

Enfin.

******************************

« Tu as faim ? » Demanda Lis en riant à la vue du sourcil dressé de manière sexy qui indiquait la réponse de Cass. « De nourriture, Cassandra », la réprimanda-t-elle joyeusement, en envoyant un baiser sur le ventre soyeux de la jeune femme.

« Mmmmm, oui, je crois », répondit Cass. Elle se sentait cependant bien trop alanguie pour bouger, satisfaite de subir simplement dans les douces explorations des doigts et des lèvres de Lissy tandis qu’elles étaient allongées et entremêlées au milieu du lit.

« Est-ce que je pourrais te tenter avec un petit déjeuner au champagne ? »

« Ça me semble indiciblement décadent », dit Cass qui aimait absolumment cette idée.

« C’est vrai, hein ? » Dit Lis en souriant tout en glissant vers le bout du lit pour aller tranquilllement vers le séjour. Des yeux bleus intéressés observaient sa silhouette nue avec avidité. Bien qu'il n’ait pas été invité, Bagheera, sortit de nulle part et sauta sur le matelas, en se frayant un chemin en miaulant jusqu’à la tête de sa maîtresse sur l’oreiller.

« Salut mon matou », ronronna Cass en passant les doigts sur son dos, le faisant s’arquer sous le toucher. « Tout se passe merveilleusement bien, Baggie », murmura-t-elle d’un ton confidentiel au félin, qui fit mine d’écouter. Il se rapprocha et cogna sa tête contre son front pour la saluer. « Elle m’aime », dit Cass, en enfouissant son visage dans la fourrure de son cou. « Tu peux le croire ça ? »

Toute suite à cette conversation féline fut interrompue par la réapparation de la blonde. D'une main, elle tenait une bouteille de champagne par le goulot ainsi que deux flûtes. De l’autre elle tenait en équilibre un plateau de fruits et de fromages. Lis grimpa sur le lit et marcha jusqu’au centre du matelas, où elle s'assit en tailleur.

« Salut, Bagheera », dit-elle alors que le grand chat noir tournait immédiatement le dos à Cass en faveur des odeurs intéressantes émanant du plateau que la jeune femme avait posé sur le lit. « Va-t-en, boule de poils », lui ordonna-t-elle, en le distrayant avec un grain de raisin lancé sur le sol. « Et voilà », dit-elle à Cass, en tendant un des verres à la grande silhouette près d’elle.

« Du champagne au petit déjeuner, hein ? » Cass l’accepta et se redressa lentement, tressaillant légèrement à la raideur dans ses côtes froissées.

« Et bien, on a quelque chose à fêter, non ? » Répliqua Lis en versant le liquide frais et mousseux.

« Oh oui », murmura Cass lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau dans une caresse mutuelle.

La jeune femme blonde finit de remplir leurs verres et posa avec soin la bouteille sur le sol avant de se retourner vers son amante.

« A nous », dit-elle, en faisant tinter son verre contre celui de Cass.

« A nous », murmura celle-ci en réponse. Elle regarda Lis boire une gorgée. « Le tien a l’air meilleur que le mien », dit-elle soudain, en souriant à la vue de l’expression perplexe de la jeune femme. Avant que Lis ne puisse avaler, Cass fonça et l’embrassa, écartant les lèvres au goût de champagne du bout de sa langue.

« Oooooouuuuufff », grogna Lis en ouvrant d'elle-même la bouche. Le liquide passa de l'un à l'autre en la chatouillant. « Continue comme ça et ça pourrait bien devenir un déjeuner au champagne », murmura-t-elle, secrètement ravie à cette perspective.

Lis regarda, les paupières à demi fermées, Cass prendre une gorgée de son propre verre, puis elle s’avança pour récupérer le liquide sucré. Cass entoura sa taille de son bras libre en l'embrassant, tout en attirant Lis avec elle en se remettant contre les oreillers. Le champagne déborda du verre de Lis tandis qu’elle se pressait contre son amante et le liquide éclaboussa la poitrine de Cass, qui hoqueta de froid.

« Mmmmmm, désolée », murmura Lis. « Laisse-moi faire. » Elle pencha la tête et lécha les gouttelettes de champagne tombées sur les seins lourds de Cass. Pas du genre à laisser passer une occasion, elle captura un téton entre ses dents, ce qui provoqua un sursaut de la part de la jeune femme.

« Oh, tu es diabolique, vraiment diabolique », gronda Cass. Elle vida rapidement le reste de son champagne avant de jeter le verre de côté. Elle hésita alors, notant que Lis était totalement absorbée dans sa tache de nettoyage, et elle prit le verre de la jeune femme pour lui faire subir le même traitement. Au diable le petit déjeuner, songea-t-elle tandis qu’elle enserrait son amante et l’amenait plus près.

*********************************

Une heure plus tard, elles reprirent leur souffle.

« Beuh », dit Cass.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » Répondit Lis de quelque part entre ses genoux.

« Je suis allongée sur les fruits », répondit Cass en prenant une tranche de mangue nichée entre ses seins. Lis gloussa. « A propos… tu avais raison », murmura Cass paresseusement en posant un baiser sur la cheville de Lis.

« A quel sujet ? »

« Nous sommes vraiment très bonnes à ce jeu. »

Lis se remit à rire. Elle se lécha les lèvres, savourant le goût caractéristique de son amante qui y trainait.

« Oui. Oui, c’est vrai », approuva-t-elle. « Et la bonne nouvelle, c’est que ça ne peut que s’améliorer avec la pratique. »

Cass se mit à rire.

« Je déteste avoir à te dire ça mais je ne pense pas avoir l’énergie de pratiquer encore », dit-elle en regardant son amante par-dessus son épaule.

« Mmmmmm, moi non plus », acquiesça Lis en souriant au plafond. « Peut-être qu’on devrait juste passer le reste de la journée ici, à reprendre des forces. »

« Je ne discuterai pas », répliqua Cass en tendant la main pour chatouiller l’arrière de la cuisse de Lis.

La jeune blonde s’éloigna en se tortillant et en gloussant.

« Bon, ça t’a au moins fait bouger », dit Cass en riant.

« Sale gosse. »

L’ordinateur gazouilla.

« Demande de communication de la part du Capitaine Janeway », dit la voix impersonnelle.

Elles se regardèrent, toutes deux impressionnées par le respect de leur commandant pour la demande de temps privé qu’elles avaient entrée dans l’ordinateur. Janeway aurait aisément pu l’outrepasser.

« Allez-y, Capitaine », dit Cass calmement, en espérant de tout son cœur que le vaisseau n’était pas en proie à une autre fichue crise qui tombait bien mal.

« Pardonnez cette intrusion, mesdames », dit la voix rauque caractéristique de leur capitaine. Les deux femmes haussèrent le sourcil à l'assurance de Janeway qu’elles étaient toutes les deux présentes. « Annika et moi nous demandions si vous aimeriez venir dîner dans nos quartiers ce soir. »

« Nous adorerions cela, Capitaine », dit Lis d’une voix flûtée, décidant que quoi qu'on en pense, elle avait fini d'être mal à l'aise avec cette situation. Cass lui sourit, comprenant la ligne silencieuse qu’elles venaient juste de franchir.

« Nous serons heureuses de vous voir à 19 heures alors », répondit Janeway.

« Faut-il apporter quelque chose, Capitaine ? » Demanda Cass.

« Rien du tout, Lt. Débrouillez-vous juste pour être habillées », dit Janeway pince-sans-rire. Elles purent entendre Seven rire à l’arrière. « Nous nous occuperons du reste. »

La connexion se termina et les deux femmes se regardèrent en rougissant.

« Des caméras cachées, j'en jurerais », marmonna Cass tandis que la jeune blonde se blotissait contre elle en riant silencieusement.

**********************************

« Cassie…. Oooohhh Cassie », implora Lis, les mains serrées autour des draps tandis que son amante l’entrainait de plus en plus près de l’extase. La jeune femme blonde était sur le ventre, le dos arqué, se supportant sur ses coudes. Cass la soutenait de sa main droite puissante qui était bien positionnée pour tourmenter ses seins déjà sensibles. La jeune femme brune était allongée sur le dos de Lis et mettait celle-ci au supplice en lui mordillant la nuque tandis que son autre main produisait une série de manœuvres très excitantes. « Ooooohhh bon sang… »

Cass souriait sur la peau douce de la nuque de Lis, savourant le contact des mouvements encore plus frénétiques de la jeune femme sous elle. Elle maintint les mouvements incessants de ses doigts sur les endroits les plus sensible de Lis, notant la tension dans son corps.

« J’aime comme tu bouges », murmura-t-elle dans l’oreille de Lis. Elle savait que son amante était proche de de tout oublier sauf le rythme de leur passion. Elle reçut en réponse des petits gémissements et des halètements et elle redoubla d’efforts, excitant et cajôlant Lis. Elles bougèrent ensemble, les doigts de Cass dictant le rythme avant que Lis ne se raidisse et ne crie tandis que son amante glissait puissamment en elle.

« Je t’ai », dit Cass d’un ton apaisant tandis que la jeune blonde s’effondrait dans ses bras, les larmes coulant sur ses joues rougissantes. « Je t’ai, mon amour. » Elle serra Lis plus fort contre elle, bougeant pour pouvoir l’étreindre face à face.

« Bon sang », murmura Lis, ses doigts faiblement emmêlés dans les longs cheveux noirs de Cass. « Les choses que tu me fais, toi. »

Cass sourit et baissa la tête pour embrasser les larmes salées.

« Ça me semble juste », murmura-t-elle. « Tu me l’as fait toute la journée. »

Lis rit faiblement, le visage niché dans le cocon chaud des bras et du cou de Cass. « Je ne te laisserai plus jamais partir », répondit-elle, en éprouvant le besoin soudain de faire savoir à sa jeune amante combien elle était importante.

« Mmmmm, même si tu le voulais, je ne te laisserais pas faire », répondit Cass d’un ton léger. « Plus jamais, ma chérie », murmura-t-elle. « Je ne veux plus jamais vivre sans toi. »

Lis leva la tête et fixa le regard bleu et doux. « Je t’adore », dit-elle en s’avançant vers les lèvres offertes de Cass.

« Mais c'est normal (*Le contraire n’est même pas envisageable) », dit Cass d’un ton narquois après leur baiser. « Je suis totalement irrésistible. »

« Sale gosse. » Lis se blottit un peu plus, sentant une vague de lassitude lui fermer les yeux. « Est-ce qu’on a le temps pour une petite sieste ? » Marmonna-t-elle.

Cass bâilla puis posa la joue sur la tête de la jeune blonde.

« Mhhhmmm », dit-elle d’un ton trainant. Elle commença à chantonner doucement, laissant sa voix d’alto agréable, mais rarement utilisée, entonner une berceuse que sa grand-mère lui chantait des années auparavant.

« Oh j’adore quand tu fais ça », dit Lissy d’un ton ensommeillé, incapable de garder les yeux ouverts plus longtemps.

« Je ne le fais que pour toi », murmura Cass, souriant lorsqu’elle sentit la jeune femme se détendre complètement tandis que le sommeil l’emportait. « Que pour toi. »

*****************************

« On va être en retard », cria Lis en s’affairant avec une boucle d’oreille. C’était une combinaison de jade et de perle qui mettait en valeur ses yeux et elle était satisfaite de l’effet produit. Elle sourit à demi à son reflet et se détourna tandis que Cass entrait dans la pièce.

« Je suis sûre que le capitaine ne va pas nous envoyer en cour martiale pour quelques minutes », dit calmement la grande femme en ajustant sa ceinture. Elle leva les yeux et saisit l’expression légèrement hébétée sur le visage de la conseillère. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Demanda-t-elle.

Lis secoua la tête et sourit.

« Absolumment rien », répondit-elle. « Je viens soudainement d’être frappée par ta beauté. » Elle rit tandis qu’une rougeur montait rapidement aux joues de Cass. « Cette couleur te va très bien », dit Lis en s’avançant pour tirer légèrement sur la chemise en soie bleu électrique que Cass rentrait dans son pantalon noir.

« Hum... merci », répondit Cass d’un ton embarrassé en s’éclaircissant la voix. Jamais à l’aise avec les compliments, elle opta pour un terrain plus sûr. « Tu es plutôt magnifique toi aussi », dit-elle en souriant à la jeune femme blonde, dont la simple robe vert clair réhaussait à la perfection ses bras et jambes bronzés.

Lis se mit sur la pointe des pieds et effleura des lèvres celles de son amante.

« Merci mon cœur », dit-elle. « On est prêtes ? »

« Ouaip. »

Cass alla vers la porte puis se retourna vers Lis et lui tendit la main. Celle-ci sourit et la prit, savourant la force et la chaleur des doigts de Cass avec un soupir de bonheur. La porte s’ouvrit en glissant et elles sortirent dans le couloir.

« Une sorte d’annonce officielle, hein ? » Dit Lis doucement tandis qu’elles avançaient main dans la main vers le turbolift.

« Il est temps, tu ne penses pas ? » Répondit Cass en hochant la tête à l’attention de l’enseigne qui marquait un temps d’arrêt en croisant le couple.

Lis hocha la tête.

« Je n’ai absolumment aucun problème avec ça, mon cœur », répondit-elle en pressant doucement la main de Cass. Elles entrèrent dans le turbolift.

« Pont Cinq », ordonna doucement Cass à l’ordinateur et elles restèrent de longues secondes à se regarder silencieusement. Cass tendit la main et prit la joue de Lis, souriant lorsque la jeune blonde profita dela caresse. « Je ne pensais pas qu’il était possible d’être aussi heureuse », murmura-t-elle. « Dis-moi que ce n’est pas un rêve. »

Lis se tourna légèrement et embrassa la paume de la grande femme.

« Ce n’est pas un rêve, ma chérie, je te le promets. »

L’ascenseur s’arrêta avant l’arrêt prévu et les portes s’ouvrirent pour laisser entrer B’elanna Torres et Tina Roberts. Les deux femmes portaient également des vêtements civils, décontractés et élégants.

Cass haussa le sourcil.

« Bonjour vous deux », dit-elle. « Vous allez où ? »

Torres se mit à rire.

« Au même endroit que vous, Lt », répondit-t-elle en souriant. « J’ai le sentiment que Seven a une nouvelle recette à essayer sur quelques cobayes. » Elles se mirent à rire tandis que le turbolift reprenait sa course, les déposant rapidement sur le bon pont. Les deux couples descendirent tranquillement le couloir vers les quartiers du capitaine.

« En fait, je pense que c’est plus important qu’une simple expérience culinaire », dit Lis d’un ton songeur. Cass la regarda.

« Comment ça ? »

« Quand elle s'est mariée à Seven, le capitaine en a gagné une vie sociale », continua la conseillère. « Réfléchissez un peu. Nous avons eu plus d’invitations à dîner depuis leur mariage que pendant tout le voyage avant ça. Elle s’est rendu compte qu’elle pouvait toujours représenter l’autorité sans avoir besoin de s’isoler du reste de l’équipage. Ça a été un grand pas pour elle. » Lis regarda les trois autres femmes digérer cette théorie.

Cass acquiesça de la tête.

« C’est plutôt juste », répondit-elle calmement. « Je n’ai jamais compris ce truc du « capitaine qui doit s’isoler du reste de l’équipage » en fait. » Elle haussa les épaules. « Je sais que je traverserais des murs pour elle, même si elle n’était pas mon amie en dehors du service. »

Elles prirent le virage pour entrer dans le couloir tranquille qui abritait les quartiers du capitaine.

Lis regarda vers Tina et nota l’anxiété sur le visage de la jeune femme. L’enseigne saisit son regard et haussa les épaules.

« Je suis un peu nerveuse », admit-elle. B’elanna se rapprocha et passa le bras autour des épaules de sa compagne légèrement plus petite.

« Détends-toi, chérie. Le Cap est un gros nounours derrière toute cette façade de grosse dure », dit l’ingénieur en chef.

« Et bien, je ne dirais pas les choses comme ça », entendirent-elles prononcer en réponse, par une voix rauque et reconnaissable, depuis le seuil voisin. Janeway regarda ses quatre invitées avec un haussement élégant de sourcil au-dessus d’un regard gris presque acier.

B’elanna commença à balbutier une excuse que le capitaine toléra environ cinq secondes.

« La ferme, Lt », dit-elle pince-sans-rire. Elle se tourna vers l’enseigne. « Bienvenue, Tina », dit-elle en produisant un large sourire. « Ces trois-là vous diront que dans mes quartiers, c'est bien différent de quand nous sommes en service. Alors détendez-vous et entrez donc. »

*****************************

« Bon sang, Seven, c’était fantastique », s’exclama B’elanna, en se tapotant un ventre bien plein avec satisfaction.

« Merci », dit l’ex-Borg, bien loin de son apparence de drone. Ses cheveux blonds presque blancs étaient détachés et flottaient sur ses épaules. Elle portait une chemise bleu clair large sur une mini-jupe gris foncé qui ne laissait pas beaucoup de place à l’imagination. Et aucune femme dans la pièce ne manquait d’apprécier la beauté de la jeune femme de haute taille.

Surtout Kathryn ; songea Cass, en souriant à l’expression totalement enamourée sur le visage de la femme aux cheveux roux tandis que Seven tournait autour de la table pour débarrasser la vaisselle.

La soirée avait été exceptionnellement plaisante jusque là, pleine de conversations joyeuses et de rires. Les récents talents de cuisinière de Seven avaient été à la hauteur de l’occasion et trois plats délicieux leur avaient déjà été servis. Une soupe vichyssoise, suivie d’une salade monumentale à sept couches et des pâtes cheveux d’ange avec une sauce crémeuse aux fruits de mer à en mourir.

Cass se demandait ce que l'étiquette disait sur le fait de déboutonner son pantalon pendant un dîner officiel, quand une main vint se poser sur sa cuisse et lui pressa doucement le genou. Des yeux verts brillants lui souriaient.

« Tout va bien ? » Murmura Lis tandis que les conversations continuaient autour d’elles.

« Mhmmmmm », répondit Cass en souriant. « Je suis juste gavée. Et toi ? »

« Oh j’ai gardé de la place pour la suite », répondit la jeune blonde d’un ton narquois. « Je suis prête pour le dessert. »

Seven choisit ce moment pour poser un énorme gâteau au chocolat au milieu de la table. Un grognement collectif salua son arrivée.

« Quelque chose ne va pas ? » Demanda Seven, intriguée par la réaction, et elle se tourna vers sa compagne pour avoir des explications.

Janeway se mit à rire affectueusement.

« Pas du tout, mon cœur. Ça a l’air divin », la rassura-t-elle. « Nous sommes juste un peu saturées, c’est tout. »

« Pas moi, » intervint Lis en souriant. Faites passer.

Tout le monde se mit à rire.

« Peut-être qu’on pourrait d’abord servir le café et les alcools », suggéra Seven.

« C’est une bonne idée », acquiesça Kathryn en se levant pour aider sa femme à apporter les tasses et les verres.

Cass regarda B’elanna de l’autre côté de la table.

« Alors, est-ce que vous avez réglé votre problème de logement ? » Demanda-t-elle.

Tina secoua la tête.

« Pas encore », répondit-elle. « Et ma coloc nous rend dingues. »

Cass regarda Lis. Elles avaient passé une partie de la journée à discuter de leurs propres arrangements et en étaient arrivées à quelques conclusions. Elle haussa le sourcil vers sa compagne qui hocha la tête en retour.

« Et bien, nous avons une solution pour vous en fait », dit Cass en se tournant pour sourire à B’elanna et Tina.

« Dis-nous ça », la pressa l’ingénieur en chef.

Cass prit la main de Lis et elles posèrent leurs mains jointes sur la table.

« Nous avons décidé de vivre ensemble », dit la jeune blonde joyeusement.

« Ooooouuuuuuhoooou », s’exclama B’elanna en applaudissant.

« Félicitations », dit Seven avec le demi-sourire qui comptait pour un sourire entier chez les Borgs.

« Tout arrive à qui sait attendre », dit Kathryn doucement, en venant derrière Cass et Lis pour mettre une main sur l’épaule de chacune d’elles. C'est une super nouvelle, vous deux.

« Merci », murmura Cass, perdue dans le regard vert océan qui la regardait. « Quoi qu’il en soit.. » Elle se secoua pour reprendre sa conversation, rougissant face aux visages souriants autour de la table. « Pour des raisons évidentes… heu.. »

« Nous avons décidé de ne pas nous installer dans mes quartiers », finit Lis pour elle. « Alors nous avons décidé de déposer une demande pour des quartiers doubles ». Elle regarda son commandant d’un air interrogateur.

« Je n’y vois pas de problème », dit Kathryn. « Je vais en parler à Chalotay demain matin. »

« Merci », dit Lis.

« Alors », continua Cass. « Cela fait que les anciens quartiers de Lis et les miens sont libres. » Elle regarda B’elanna et Tina et sourit. « Mes quartiers sont plus grands que les tiens, B. Alors maintenant, vous avez une grande décision à prendre. » Elle rit tandis que les deux femmes se regardaient en rougissant et sans voix. « Alors, ce sera quoi ? »

« Tch. » Lis tapota pour rire l’épaule de sa grande compagne. « Ne les taquine pas, Cassie. »

Janeway finit de leur verser un verre de Grand Marnier avec leur café.

« On dirait bien que nous avons beaucoup de choses à célébrer ce soir », dit-elle tranquillement en souriant à ses membres d’équipage. Mes amies, corrigea-t-elle. Elle leva son verre en décidant qu’un toast était tout à fait de circonstance.

« Vous deux », elle tourna la tête vers B’elanna et Tina. « Vous entamez une chose qui pourrait bien être la plus importante de toute votre vie. » Les deux femmes se sourièrent.

« Vous deux », dit Kathryn en hochant la tête vers Cass et Lis. « Vous vous êtes enfin trouvées après un voyage plutôt extraordinaire. Vous méritez tout le bonheur du monde. »

« Très juste, très juste », approuva B’elanna tranquillement. Cass leva leurs mains jointes vers ses lèvres et les embrassa tandis que Lis lui souriait.

« Et nous deux… » Janeway tendit la main et prit celle de sa femme la faisant s’asseoir près d’elle. Elle se pencha en avant et l’embrassa tendrement. « Nous sommes enceintes. »

Un silence abasourdi accueillit la nouvelle tandis que Seven rougissait joliment.

« Wow », dit enfin Cass. « C’est… complètement… SUPER ! ! »

La confusion s’installa tandis que tout le monde essayait de féliciter Seven et Kathryn en même temps. Le capitaine les fit taire toutes en riant.

« Un toast, mesdames », dit-elle en levant son verre à nouveau, attendant que tout le monde fasse pareil. « Aux possibilités infinies qu’offre la vie. »

Cass et Lis croisèrent le regard dans un moment infini d’amour.

« Aux possibilités inifinies », murmurèrent-elles en faisant tinter leurs verres.

FIN (Fin de la traduction janvier 2010)

 

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Commentaires
S
Un grand merci pur cette fiction que j'ai dévoré d'une traite jusqu'à 4h du matin. Ca change de l'ordinaire une histoire qui se passe dans l'espace. Continue à nous enchanter avec tes merveilleuses histoires.
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F
Avec un peu de retard, merci pour ce commentaire
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K
Pour je ne sais quelle raison, cette histoire était passée inaperçue jusqu'à présent dans mes lectures !!! Je viens de la découvrir aujourd'hui et j'ai adoré :-) Je retrouve mes personnages préférées dans un contexte inédit et ça m'a énormément plu !!! Merci Fryda, un grand merci pour ces plaisirs que vous nous faites partager :-)
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F
Ben, je ne sais plus que dire sauf... Merci :-)
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T
J'ai adoré cette histoire hors du commun, et j'avoue avoir eu la larme à l'oeil plus d'une fois en la lisant... MERCI à nos traductrices et relectrices sans qui tout ce bonheur de lecture ne serait pas possible.
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