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Guerrière et Amazone
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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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Guerrière et Amazone
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14 novembre 2010

Quand tombent les ténèbres, chapitre 3A

Quand tombent les Ténèbres

Par Melissa Good

Chapitre 3, 1ère partie

**************************************

« Une fleur ? » Répéta Xena avec hésitation. « Oh bon sang. » Elle tendit les poissons à Solari. « Prends ça. » Puis elle secoua la tête et commença à partir à grands pas lorsqu’elle fut stoppée par la voix de la barde.

« Xena ? »

« Oui… ouf. » Elle reçut son gambison dans la poitrine. « Merci. »

« Il y a une femme là-bas qui se prend pour une fleur, si tu te montres toute nue, ça ne va pas beaucoup aider les choses », commenta Gabrielle pince-sans-rire, puis elle s’interrompit. « Du moins, moi je pense que ça ne va pas aider. »

Xena fut prise au dépourvu et elle se contenta de cligner des yeux en la regardant pendant un long moment, puis elle produisit un sourire hésitant. « Tu as raison », marmonna-t-elle en passant le vêtement capitonné sur elle avant de serrer les agrafes et de partir vers le surplomb au petit trot.

Gabrielle soupira tout en ajustant sa jupe. « Dis-moi ce qui se passe, Solari. »

L’Amazone tenait les deux poissons loin d’elle avec précautions, tout en suivant la barde vers leur abri. « Je n’en suis pas sûre, en fait… Je me suis réveillée, j’ai vu que vous étiez parties… » Elle lança un regard en coin à Gabrielle. « Mais j’ai vu que le feu était démarré et l’eau mise à chauffer… alors je me suis dit que vous n’étiez pas loin. Bref… Pony s’est réveillée et elle a commencé à parler d’être semée, et du soleil… et… elle est devenue folle ou quoi ? »

La barde secoua la tête. « Ça doit être la blessure à la tête… Xena est vraiment inquiète. Elle a dit quelque chose au sujet de la pression, et de ne pas être capable de la relâcher. »

Solari grogna. « Ah. »

Elles arrivèrent en haut de la pente qui menait à la cascade et virent Johan qui s’occupait du feu, et Xena accroupie au-dessus d’une Eponine qui discutait avec animation. La guerrière tenait l’Amazone fermement mais Eponine semblait essayer de… Gabrielle plissa le front. « Qu’est-ce qu’elle fait ? »

« Elle pollinise », grommela Solari. « Un truc comme ça. »

La barde posa leurs affaires et alla vers sa partenaire.

Xena jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. « On a un problème. »

« Tu vois ? C’est de ta faute… t’es toujours en train de monopoliser le soleil… ! » Divagua Eponine. « Comment tu veux que je pousse avec des trucs en hauteur comme toi tout autour ? »

« Je vois ça. » Gabrielle posa la main sur son dos. « Tu peux faire quelque chose ? »

« Hé toi… Tu serais pas un tournesol ? » Eponine repéra les cheveux clairs de Gabrielle. « Et un joli en plus. » Son regard passa vers Xena. « Je pense qu’elle là, c’est de la mauvaise herbe. »

Gabrielle se mordit la lèvre pour ne pas sourire malgré le sérieux de la situation. « Non… ce n’est pas une mauvaise herbe… elle est mon arbre dans la forêt. » Elle échangea un regard affectueux avec sa compagne. « Qu’est-ce qu’on peut faire ? »

Xena lâcha un petit soupir et secoua la tête. « Je pense qu’il faut la ramener à la maison… peut-être que les guérisseuses là-bas… au moins elle sera dans un environnement familier. » Elle regarda autour d’elle. « Je peux la mettre avec toi sur Argo… Tu seras sur le territoire Amazone au lever de la lune si tu avances bien. »

La barde croisa les bras et fixa le sol en réfléchissant. « Peut-être… mais… Xena, je ne pense pas pouvoir… je préfèrerais que tu y ailles toi. Si quelque chose arrive en chemin, tu as bien plus de chances que moi de pouvoir t’en occuper. »

C’était pertinent mais… « Débarquer en territoire Amazone seule, avec une Eponine délirante, n’est probablement pas la chose la plus maligne que je puisse faire. » Xena réussit à faire passer une demi-tasse de tisane dans la gorge de l’Amazone blessée. « Je ne suis pas vraiment populaire en ce moment. »

Gabrielle lui ébouriffa un peu les cheveux. « Je vais te donner un mot. » Elle essaya de l’apaiser. « Mais tu es vraiment la personne la plus à même pour y aller et tu le sais bien. »

« Oui », marmonna Xena pour elle-même. « Je le sais. »

Ils cuisinèrent et mangèrent rapidement le petit déjeuner puis firent leurs bagages et divisèrent leurs provisions. « Ne mets pas trop de temps, hein ? » Dit Xena, à voix basse tout en mettant son kit de soins dans une sacoche. « J’aurai sûrement besoin de secours. »

Gabrielle s’arrêta dans son rangement et alla vers elle, puis posa la main sur son bras. « Tu es vraiment inquiète, je vois. » Ce n’était pas une question. « Xena… calme-toi. Je sais que ce ne sera pas plaisant, au début… mais une fois que tu auras eu une chance d’expliquer ce qui se passe, tout ira bien. » Elle tendit la main et effleura la mâchoire de la guerrière, sentant la tension dans les muscles sous son toucher. « Ce ne sont pas de mauvaises personnes… ce sont mes amies, et les tiennes, tu te souviens ? »

Etaient. Objecta silencieusement l’esprit de Xena. « Oui… je sais… désolée. Je pense que je suis juste un peu… »

« Pessimiste ? Comme d’habitude ? » Dit Gabrielle en souriant.

« Quelque chose comme ça, oui », admit la guerrière. « Ecoute… je vais heu… je dépose Eponine et je reviens te chercher, d’accord ? Fais attention. » Elle joua avec une mèche de cheveux de la barde et tira doucement. « Promis ? »

Gabrielle s’avança et entoura sa nuque de ses bras pour attirer sa tête et l’embrasser avec une confiance tranquille. Puis elle s’écarta mais ne la lâcha pas, se contentant de passer un long moment à la regarder. « Je te le promets. » Son ton était très sérieux. « On a une chose à finir, toi et moi, alors toi, tu fais attention, ok ? »

Cela lui valut un sourire plus détendu. « D’accord… je ferais mieux de mettre Eponine sur Argo avant qu’elle ne décide de… euh… »

« Pousser ? » Hasarda la barde. « Ouille… je ne devrais pas rire… ce n’est pas drôle. » Mais elles réfrénèrent toutes deux un sourire. « Mauvaise herbe », la taquina Gabrielle.

Un haussement de sourcil noir. « Un tournesol… et assurément joli. »

La barde retint son souffle à cette taquinerie faite avec autant de facilité. « Merci », répondit-elle doucement.

Xena haussa les sourcils. « Pour le compliment ? »

Un doux sourire. « Pour ça aussi. »

******************************

Xena jeta un coup d’œil au soleil couchant, laissa tomber les rênes d’Argo et repoussa les cheveux de son front de sa main libre. « On y est presque, ma fille. » Elle encouragea la jument. « Je sais qu’il fait très chaud… accroche-toi avec moi, d’accord ? »

Argo renifla et maintint son trot régulier. Elles avaient voyagé toute la journée et là, avec le soleil couchant, elles approchaient des collines qui menaient au territoire amazone. Si elle continuait sur cette route, et descendait vers la rivière, elle se dirigerait vers Amphipolis, et elle lança un bref coup d’œil nostalgique à la croisée des chemins en passant. La maison, ça avait une résonnance... fichtrement bonne en ce moment.

Eponine était effondrée sur la corne de selle, rendue plutôt calme par les doses répétées d’herbes apaisantes. Ses quelques instants de conscience semblaient avoir laissé l’épisode de la plante derrière elle, mais elle était toujours désorientée et bien qu’elle reconnut Xena, elle n’avait aucune idée de où elle allait ni de pourquoi elle chevauchait avec elle. « Tiens bon, Pony… on est presque à la maison », murmura-t-elle en agrippant plus fermement l’Amazone.

Elle fit sortir Argo de la route et se dirigea vers le haut pays, en suivant un petit chemin à la végétation trop poussée, qui l’amena entre des grands arbres et un abri du soleil bienvenu. « C’est mieux, hein ? » Commenta-t-elle en souriant lorsque la jument hennit en réponse.

La chevauchée avait été rude, alors qu’elle tentait de garder Eponine en équilibre sur la selle et le soleil qui tapait sans merci sur elles, lui causant un mal de crâne battant, ainsi que l’inconfort de la sueur qui trempait son cuir et le faisait frotter avec douleur à certains endroits sur sa peau.

Mais elle avait eu le temps de réfléchir, en fait. Le temps de réfléchir sur les événements de ces derniers jours, et le temps de commencer à se rendre compte que les petits morceaux de la vie qu’elle aurait juré éparpillés aux quatre vents, avec aucune chance d’être rassemblés un jour, se remettaient en place.

Je suis toujours son arbre dans la forêt. Xena ressentit un petit sourire désabusé monter en elle et passer ses lèvres sèches. Elle est toujours le mien... C’est plutôt impossible. Aucune relation n’aurait pu supporter ce que la nôtre vient de subir. Au mieux, peut-être… après un long moment, on aurait été aimables l’une envers l’autre. Peut-être.

Elle regarda la forêt qui se déroulait et tendit la main pour attraper une fleur sur la branche proche d’un arbre et la sentir. On a survécu. Elle secoua légèrement la tête et mit la fleur dans une sacoche, puis elle sortit la note que Gabrielle avait rédigée et la mit dans son bracelet de poignet par sécurité. Tandis qu’elle refermait l’attache, une légère impression la saisit et elle farfouilla à nouveau dans la bourse, se figeant lorsque ses doigts touchèrent un petit paquet enveloppé dans un parchemin.

Elle le sortit et le regarda, un lent sourire se formant sur ses lèvres, puis elle utilisa ses dents pour détacher la corde qui le fermait et retira adroitement l’objet rond à l’intérieur. Un caillou de granite, de la cascade. Elles se trouvaient sur ces cailloux quand elles se baignaient, et elle avait vu Gabrielle plonger pour en attraper un, mais elle n’y avait pas spécialement pensé. La barde prenait toujours des choses comme ça… des souvenirs, comme elle les appelait.

Cela voulait dire qu’elle avait écrit ceci aujourd’hui, probablement pendant qu’elle écrivait la note pour Ephiny. Xena laissa tomber le caillou dans le sac toujours ouvert puis elle ouvrit le parchemin entre ses doigts et l’étudia.

Salut.

Je me demande quand tu trouveras ceci ? Tu as trouvé des choses vraiment vite ces derniers temps… je me demande si tu ne les chercherais pas. Hmmm… Je parie que tu le trouveras en chemin vers le territoire Amazone.

Alors… écoute bien, ok ?

Je sais que tu as peur, et je veux que tu saches tout ce que ça signifie pour moi que tu continues et que tu y ailles pour t’assurer que Pony aura bien de l’aide. Je sais que tu ne veux pas affronter Ephiny et j’aurais aimé que ça puisse attendre, ou du moins, j’aurais aimé pouvoir la voir la première et l’adoucir un peu.

Mais je sais que tout ira bien, et après que nous aurons fait notre bonne action, nous pourrons aller à la maison, et tu seras mon soutien moral quand je devrai affronter ta mère, et savoir qu’il y a des choses pour lesquelles j’ai du mal à me pardonner, tout comme toi.

Ce matin passé sous la cascade m’a fait me rendre compte, à nouveau, qu’ensemble, il n’y a rien que nous ne puissions faire. Nous allons y arriver, Xena… vraiment… je peux le ressentir maintenant.

Et bien, en tous cas, tu es probablement occupée, alors… fais attention et une fois que vous aurez terminé de vous crier dessus, Ephiny et toi, dis-lui que je la salue et que je serai bientôt là.

Avec tout mon amour,

G.

Xena sourit et relut plusieurs fois, puis elle plia le parchemin d’une seule main et le mit aussi dans son bracelet. « Hé, Pony… qu’est-ce que tu fais ? » Demanda-t-elle en voyant l’Amazone remuer.

« Beuh », répondit celle-ci. « Pourquoi tu m’as emmenée en bateau ? »

« Hé… attention… Argo n’aime pas qu’on l’insulte, ok ? » L’avertit la guerrière ironiquement. Elle se pencha en avant et saisit le regard d’Eponine, soulagée d’y voir un soupçon de lucidité. « Tu sais où tu te trouves ? »

Les yeux couleur caramel parcoururent les environs. « Dans une fichue forêt », grommela Eponine. « Sur un fichu cheval… désolée Argo… étranglée par une fichue princesse guerrière en sueur. »

« Ça fait toujours plaisir d’être appréciée », fit remarquer Xena en levant les yeux au ciel. « Tu as une idée de la forêt dans laquelle nous sommes ? »

Eponine regarda autour d’elle un moment. « Bon sang. Ouais, pour sûr. » Elle se tourna à demi et fixa Xena. « Et qu’est-ce qu’on fiche ici par Hadès, et où sont Solari et Gabrielle ? »

« C’est une longue histoire », lui répondit la guerrière.

« J’ai du temps », répliqua Eponine.

« Tu veux entendre comment tu te prenais pour une fleur, pour commencer ? » Xena ne put résister.

L’Amazone la fixa. « Quoi ? »

Xena sourit puis se raidit, tous ses sens en alerte. « Et bien... ça va devoir attendre. »

Eponine regarda autour d’elle puis vers Xena. « A cause… de quoi ? T’as repéré un écureuil qui prend son pied ou quoi ? »

La guerrière arrêta Argo et se contenta de rester assise tranquillement, les mains bien visibles. « On a de la compagnie. »

L’Amazone se contorsionna et écouta, puis elle écouta à nouveau. « J’crois pas. » Elle regarda Xena à nouveau. « Faut que Gabrielle te nettoie la crasse dans les oreilles quelques fois, ok ? »

Un léger mouvement de la tête de la guerrière. « Trois par-là, deux derrière nous, quatre devant, et trois de plus sur le côté derrière cet escarpement rocheux. » Elle s’interrompit. « Six avec des arcs, armés et prêts à tirer », murmura Xena calmement.

Eponine la fixa. « T’es folle. »

Xena lui lança un regard puis haussa la voix. « Très bien ! Sortez de là ! ! » Elle serra les genoux, faisant avancer Argo de quelques pas.

Tout était silencieux, à part la brise qui se levait avec le crépuscule approchant, qui remuait les feuilles autour d’elles et sifflait le long de l’écorce des arbres.

Puis des silhouettes sombres émergèrent à leur vue, vêtues de cuir tacheté et de masques ornés, leurs armes prêtes.

« Fils de Bacchante », dit Eponine en soupirant. « Très bien… c’est quoi votre problème ? » Dit-elle aux observatrices silencieuses.

Xena sentit un poids pesant se poser sur ses épaules. « Descends, Pony. » Elle souleva doucement l’Amazone surprise du dos d’Argo pour la laisser retomber légèrement sur le sol. « Ecarte-toi de moi. »

« Mais… » Protesta Eponine.

« Fais-le, c’est tout. » Un ordre contrôlé donné à voix basse.

A contrecœur, l’Amazone obéit, allant vers le plus grand groupe d’observatrices, et tandis qu’elle venait à leur hauteur, leur chef retira son masque pour révéler les boucles blondes et les yeux clairs d’Ephiny. « Pony. »

Elles s’étreignirent avec force et Ephiny s’écarta pour la détailler. « Tu vas bien ? »

« Plutôt, oui », répondit Eponine. « Eph, détends-toi… ce n’est pas ce que tu peux croire. »

Le regard gris plongea dans le sien. « Ah oui ? » Elle se tourna vers Xena qui attendait en silence. « Garde les mains loin de tes armes et descends de ce fichu cheval, ou bien je vais leur dire de te coller tellement de flèches dans le corps que tu ne pourras pas toutes les arrêter. »

« Eph ! » Eponine l’agrippa. « Attends une minute… écoute-moi, d’accord ? » Son regard fut attiré par un mouvement de Xena et elle se retourna pour voir la guerrière sortir les pieds des étriers et se glisser à bas d’Argo.

Xena détacha l’épée dans son dos et la rangea sous la lanière de la selle, puis elle accrocha son chakram sur le pommeau et donna une tape à Argo. « Va-t-en. Va retrouver Gabrielle, d’accord ? »

Argo hennit et jeta un coup d’œil circonspect à l’Amazone, puis elle secoua la tête et partit au trot. Xena la regarda partir et soupira, puis elle se retourna et fit face aux Amazones, avançant jusqu’à ce qu’elle soit dans un endroit dégagé avant de s’arrêter, puis d’ouvrir les mains vers le haut en écartant les bras de son corps. « Très bien. »

« Eph… » Eponine lui attrapa le bras. « Tout va bien… elles vont bien. »

La régente amazone l’étudia puis tourna le regard vers Xena. Elle s’avança jusqu’à être à une longueur de la guerrière avant de s’arrêter. « Où est notre Reine ? » Elle voyait les doigts agités des archères autour d’elle et elle savait qu’un simple signal de sa part, et même Xena ne pourrait les arrêter.

« A une journée derrière nous », répondit Xena tranquillement. « Avec Solari. » L’hostilité qui l’entourait était presque palpable et elle ressentit une douleur tranquille et lasse en voyant la colère dans les yeux d’Ephiny. « Elles vont bien. »

Ephiny regarda derrière elle vers Eponine pour avoir une confirmation et ses épaules se détendirent légèrement lorsque l’Amazone hocha la tête d’approbation. Puis elle retourna son attention vers la guerrière. « Pourquoi ? »

Un léger hoquet en provenance d’Eponine la distrait et elle se retourna pour voir la maîtresse d’armes pâlir et tituber. D’une longue enjambée elle fut sur elle et l’attrapa, puis elle la soutint d’un bras autour de ses épaules. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Pony… qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Elle a reçu un coup de massue sur la tête. » La voix de Xena lui parvint portée par le vent. « Elle a une commotion et j’essayais de la ramener à la maison. »

Ephiny lui lança un regard noir puis se tourna vers la femme dans ses bras. « C’est vrai, Pony ? »

Un hochement de tête affaibli. « Oui… la ville où on était a été attaquée par des brigands... J’étais au mauvais endroit au mauvais moment… m’a cogné le crâne. Ça aurait été pire si Xena ne m’avait pas sortie de là. »

Ephiny hésita puis prit une inspiration. « Est-ce que Gabrielle va bien ? » Dit-elle dans un souffle à l’oreille de sa compagne.

« Oh oui. » Eponine lui tapota le côté. « Elle va bien. » Elle se laissa glisser sur un rocher et posa les coudes sur ses genoux.

La régente hocha la tête et fixa la forêt pendant un très long moment de silence avant de se retourner et de revenir vers l’endroit où Xena attendait patiemment. Ephiny s’autorisa alors à voir la présence redoutable comme autre chose qu’une ennemie et elle soupira. « Tu as une tête affreuse, Xena. »

Un cillement des yeux bleu clair fut sa réponse, puis la guerrière sortit un morceau de parchemin de sous son bracelet et le lui tendit.

Ephiny s’avança et le prit, notant le sceau familier avec soulagement tout en le brisant avant de commencer à lire.

Ephiny,

Nous sommes allées au Tartare mais nous sommes de retour maintenant. S’il te plait, ne lui fais pas de mal. Je sais que j’aurais dû te dire ce qui se passait, mais les choses sont arrivées si vite, je n’en ai pas eu l’occasion.

Je te raconterai tout dès que je serai arrivée.

Porte-toi bien.

G

« Court mais sympa », marmonna la régente, tout en repliant le parchemin avant de le ranger. « Très bien… baissez les armes. » Elle fit signe aux autres Amazones et en appela deux. « La Reine Gabrielle devrait arriver d’ici demain matin. Préparez une escorte… Solari sera avec elle. »

Les deux Amazones hochèrent la tête et lancèrent un regard méfiant à Xena avant de partir au petit trot.

Ephiny mit les mains sur les hanches et étudia la grande femme. « Allez. Pas de raison de rester dans une forêt surchauffée toute la journée. » Elle se retourna et commença à marcher, elle sentit une ombre tranquille se poser sur d’elle quand Xena arriva derrière elle. Le reste des Amazones se mit autour d’elles, deux d’entre elles soutenant Eponine, et elles se dirigèrent vers le village.

*******************************

Le retour fut très calme. Xena marchait au rythme d’Ephiny mais n’entamait aucune conversation et la régente était tout aussi silencieuse. La guerrière se dit tristement que l’accueil était meilleur qu’il aurait pu être. Ephiny aurait pu simplement ordonner qu’on lui tire dessus à vue et étant donné qu’elle portait Eponine, autant de flèches auraient dépassé sa capacité à les arrêter.

Elle se sentait meurtrie par l’hostilité des Amazones qui l’encerclaient, bien que cela ne fût pas sa première expérience du genre. C’était un peu comme ce premier retour à la maison… Sa mère qui la rejetait avec mépris, le village faisant la queue pour la lapider à mort… ça avait été le même genre de sentiment. Seulement, cette fois-là, il y avait cette gamine blonde, agaçante et insistante, qui s’était mise en plein milieu et avait parlé pour elle.

Xena baissa les yeux et sortit le morceau de parchemin de son bracelet, puis le plia dans sa main. Dommage que cette même gamine blonde, agaçante et insistante, ne soit pas là pour elle une fois encore, hein ? Il faisait sombre maintenant et la forêt était éclairée par les ombres mouvantes des torches des Amazones, faisant ressortir le profil d’Ephiny dans un relief anguleux et enflammé.

Elle prit une inspiration calme. « Ephiny ? »

Le regard gris se tourna vers elle avec une prudence froide. « Oui ? »

Xena ressentit la douleur de toutes les choses qu’elle avait perdues dans sa vie, dont la non des moindres était la profonde affection qu’elle avait partagée avec cette femme. « Je suis désolée pour ton bras. »

Le regard d’Ephiny la scruta. « Moi aussi », répondit-elle d’un ton saccadé, puis elle s’interrompit, les yeux brillant au sujet de quelque chose. « Je pensais que tu avais perdu ça. »

Xena leva la main pour toucher le collier puis elle la laissa tomber. « Je l’avais perdu… en Chine. Gabrielle a réussi à le reprendre. »

Elles marchèrent en silence sur quelques foulées. « Alors… comment va Gabrielle ? Elle était plutôt en mille morceaux la dernière fois que je l’ai vue », finit par demander Ephiny, une note dure dans la voix.

La guerrière soupira. « Nous l’étions toutes les deux », admit-elle tranquillement. « Elle va bien… nous avons… ça a été dur, mais nous… hum… nous avons retrouvé notre chemin, d’une certaine façon. »

Ephiny lui lança un long regard en coin. « Je n’aurais pas parié là-dessus. »

Xena hocha la tête. « Moi non plus. »

« Comment as-tu pu la laisser ici comme ça ? » La voix d’Ephiny tomba jusqu’à un murmure coléreux. « On ne pouvait rien faire pour elle, Xena ! Elle mourait ! » L’Amazone lui fit face tout en marchant. « Comment as-tu pu partir comme ça ? Même après tout ce qui est arrivé, pour l’amour d’Artémis, Xena, elle… » Elle s’arrêta de parler et regarda sa botte qui frappait les feuilles devant elle. « Elle souffrait tellement, Xena… elle avait tellement besoin de toi. Comment as-tu pu l’abandonner comme ça ? »

Xena prit son temps avant de répondre. Elle finit par simplement hocher la tête. « Je… je n’ai pas de réponse, Ephiny. Je ne sais pas pourquoi je l’ai fait… si j’avais réfléchi normalement, je l’aurais su. » Elle s’interrompit et un hibou hulula. « Tout ce que je pouvais ressentir, c’était la douleur, la perte et la colère. »

Ephiny la regarda. « Je pensais qu’elle prenait un gros risque à partir avec toi. » Elle regarda devant elle et soupira. « Mais j’ai réalisé qu’elle n’avait pas vraiment le choix. » Elle secoua la tête. « Elle était dans un endroit vraiment sombre… et comme une bonne blague des dieux, tu étais la clé pour qu’elle en sorte. »

La guerrière réfléchit. « C’est vrai », répondit-elle. « Nous n’y serions jamais arrivées chacune de notre côté. D’une certaine façon, ensemble, nous avons trouvé un moyen. »

« Exactement », dit Ephiny dans un souffle. « Quel emprise as-tu exactement sur elle, Xena ? Réponds-moi, tu veux bien ? J’ai dit à Pony et Solari de tout faire pour l’emmener loin de toi… Peut-être que je pourrais la raisonner… la garder ici, qu’elle soit en paix un moment. »

Même cette pensée lui faisait mal. Ça traversait toutes ses défenses, et le mur patiemment construit autour d’elle, dans ce qui était pour elle, le territoire ennemi. Ça touchait toutes ses insécurités, et la culpabilité qu’elle transportait n’était jamais loin de la surface, quand Gabrielle était concernée. Elle n’avait pas de réponse, alors elle n’en donna pas, et le reste de la marche se termina en silence jusqu’à ce qu’elles entrent dans le village.

« Emmenez-là chez la guérisseuse. » Ephiny prit la main d’Eponine. « Je viens tout de suite. » Elle se retourna et regarda Xena. « Je vais te mettre dans les quartiers de Gabrielle. Rends-moi service, Xena, d’accord ? Ne bouge pas de là. Ne te balade pas dans le village… il y a pas mal de ressentiment et je veux que personne ne soit blessé. »

« D’accord », répondit Xena calmement. Elle suivit la régente jusqu’aux quartiers de la Reine et entra sur son signe. La porte faite d’herbes tissées se referma derrière elle et elle se retrouva dans le noir, uniquement brisé par les rayons de lune qui passaient par la fenêtre. Elle ne prit pas la peine d’allumer une chandelle et se contenta d’aller au fond de la hutte, où elle trouva un coin vide ; elle se mit le dos au mur et se laissa glisser sur le sol.

Gabrielle… je suis désolée. Elle sentit la douleur monter et cette fois elle ne l’arrêta pas. Elle n’eut aucune idée du temps qu’elle passa assise là, à laisser le surplus d’émotion couler d’elle, jusqu’à ce qu’un bruit agité n’alerte ses sens et lui fasse lever les yeux.

Des cris, une alarme soudaine. Elle se remit debout et fonça vers la porte, l’ouvrant au moment même où une grande ombre noire se précipite à l’intérieur et dans ses bras.

« Roooo ! ! ! ! » Yodla Arès d’un ton triomphant. « Roo ! Argrrhoorrrroooo ! ! ! » Tout son corps se tortillait dans son effort pour atteindre chaque coin du corps de la guerrière surprise, qui s’assit brutalement et étreignit le loup.

« Arès… hé mon gars… qu’est ce que tu fais ici ? » Sussurra-t-elle dans son oreille.

« Roo ! » Il lui lécha le visage avec enthousiasme, sa queue battant violemment derrière lui.

« Oui… oui… ok… ok… chhh…. » Xena lui caressa le poil. « Chh… tu vas réveiller tout le monde… oui… je suis contente de te voir aussi. » Une langue rose lui caressa le visage. « Oui… tu m’aimes toujours, hein ? »

« Arghrrooo. » Le loup piaula doucement et enfouit sa grande tête dans sa poitrine. « Arrrgggrrrr. »

La lumière jaillit et elle leva les yeux pour voir Ephiny dans l’encadrement de la porte, une torche dans la main. « Désolée… je…. ne m’attendais pas à ce qu’il soit là », dit la guerrière calmement. « Il a dû s’enfuir de chez ma mère. »

Ephiny cligna des yeux vers le loup agité. « Salut, Arès », dit-elle en soupirant. « C’est bon… les sentinelles avaient besoin d’être un peu secouées. »

« Grrr. » Les yeux jaunes se fendirent lorsqu’il se retourna et lui fit face, s’accroupissant dans une posture protectrice devant la grande guerrière.

La régente s’agenouilla et tapota la grande patte, puis elle eut un regard appuyé vers le visage tiré de Xena et elle soupira. « Je… j’ai eu une longue conversation avec Pony. » Elle tressaillit intérieurement au souvenir de la réprimande inattendue de la part de sa compagne bourrue, qui lui avait fait un résumé détaillé, rude et rapide de ce qu’ils avaient traversé ces jours derniers.

Xena hocha légèrement la tête. « Comment va-t-elle ? » Elle gardait les yeux sur Arès qui mâchouillait ses doigts avec ravissement.

« Mieux… les guérisseuses pensent qu’avec un peu de repos, elle va se remettre », répondit Ephiny. « Merci… de l’avoir ramenée… Je sais que ça a dû être dur pour toi. « Elle s’interrompit puis tendit la main et tapota la botte allongée devant elle. « J’ai été plutôt dure tout à l’heure… Je… je suis… désolée. »

Xena se concentra sur le lissage du pelage noir d’Arès sous ses doigts. « Tu étais simplement honnête », répondit-elle d’un ton prudent.

Ephiny s’assit jambes croisées et joua avec la queue d’Arès. « Je sais. » Elle prit une inspiration. « Mais une des choses que Gabrielle m’a demandée dans cette note, c’était de ne pas te faire de mal, et je l’ai pourtant fait. Et j’en suis désolée. » Elle s’interrompit. « Je… heu… j’aurais pu gérer tout ça un peu différemment. »

La guerrière leva les yeux vers elle. « C’est bon… tu n’avais aucune idée de ce qui se passait… de me voir arriver avec Eponine à demi sonnée sur ma selle doit t’avoir inquiétée. »

Ephiny croisa son regard. « Un peu, oui. » Elle baissa les yeux. « Bien que si j’avais cessé d’y penser, au lieu de juste mettre mon cuir sans dessus-dessous, je me serais rendue compte que tu ne serais pas arrivée ici au petit trot si c’était vraiment pour ce dont j’avais peur. »

Xena haussa les épaules sans énergie. « C’est plus ou moins ce à quoi je m’attendais. »

Bon sang. Ephiny nota la posture tranquillement découragée de son corps et les mains qui caressaient sans cesse le pelage noir du loup. « Je parie que tu es contente de le voir, hein ? »

La guerrière hocha la tête. « Oui. » Elle prit une inspiration. « Johan… nous a retrouvées un jour après Eponine et Solari… Maman… était inquiète. Nous allions vers la maison, mais… » Elle haussa légèrement les épaules. « Après qu’Eponine a été blessée… c’était plus sensé de faire en sorte qu’elles rentrent ici en sécurité. »

Ephiny accepta cette déclaration, puis regarda autour d’elle. « Tu sais, tu peux allumer une bougie. » Elle étudia Xena sérieusement. « Tu es restée assise ici dans le noir ? »

Pas de réponse. La régente soupira. « Très bien… repose-toi un peu, d’accord ? Si Argo les trouve, je peux bien imaginer qu’elles seront là avant l’aube. » Elle se leva et fixa calmement la guerrière sombre et silencieuse, et le loup satisfait. « Bonne nuit. »

« Bonne nuit. » Xena leva les yeux et lui fit un petit signe de tête. « Souhaite une bonne nuit à Eponine de ma part aussi. »

Ephiny sourit. « Je vais le faire. » Elle dirigea son attention vers Arès qui leva les yeux et sortit la langue. « Tu prends bien soin d’elle, d’accord ? »

« Roo. » Il dressa les oreilles.

La régente alla vers la petite table et alluma la chandelle avec sa torche, puis elle sortit, laissant la porte se refermer lentement en bruissant derrière elle.

Xena resta assise un moment, épuisée par la longue journée et la surcharge d’émotions. Puis elle soupira et se leva. « Allez, Arès, lève-toi. » Elle tapota le bord du lit et attendit que le loup saute et s’installe, puis elle se blottit contre lui. « Ton autre maman arrive demain, Arès… Elle va être contente de te voir. » Elle caressa le pelage épais du loup.

« Roo ? » Il renifla sa poitrine.

« Non… toi », murmura Xena. « Bien que… je pense qu’elle sera aussi contente de me voir. »

« Agrurrooo. » Il se releva et s’installa contre Xena avec un soupir.

La guerrière passa un bras sur lui et laissa un sommeil inconfortable l’emporter, sommeillant avec agitation et se réveillant à des cauchemars sans formes jusqu’à ce que, juste avant l’aube, des bruits de pas légers ne l’alertent, des pas qu’elle reconnaissait à leur poids et leur mouvement ondulé.

La porte s’ouvrit et une silhouette familière apparut brièvement dans la clarté de la lune. Xena sentit un soulagement coupable l’emplir tandis qu’elle se dépêchait de se relever, clignant confusément des yeux lorsqu’une main toucha son épaule. « Salut… » Elle s’éclaircit la voix et tenta à nouveau. « Gab ? »

« Chhh… c’est bon… je suis là. » La voix de Gabrielle flotta dans l’obscurité. « Salut Arès… » Elle gratta la tête du loup somnolent. « Allonge-toi. » Elle tendit la main et sentit le corps sombre près du loup, ses doigts sur le cuivre. « Tu portes ton armure. »

« La nuit a été longue. » Xena soupira lourdement, puis se tut.

« Ça te dit d’enlever ce truc maintenant ? » Les doigts de la barde jouaient avec les boucles de l’armure. « Je pense que tu es en sécurité… J’ai crié sur toutes celles sur lesquelles j’ai pu mettre la main… Elles pensent probablement que j’ai perdu l’esprit. » Elle fit une pause. « Xena ? »

« Oui ? » La guerrière soupira, imprégnée de sa proximité. « Argo vous a trouvés ? »

« Ouaip », l’informa Gabrielle, tout en s’occupant d’une boucle. « Allez, lève ton bras… c’est bien. » Elle souleva la lourde cuirasse au-dessus de la tête de sa compagne et la posa derrière elle sur le sol. Puis elle s’occupa de l’un des bracelets avant de commencer sur le deuxième.

« Tu… tu n’as pas à faire ça », lui dit calmement Xena.

« Si, je dois… tu sais combien j’ai horreur de dormir sur ton armure », dit la barde doucement. « Je n’ai pas paressé dans ce lit toute la nuit, moi… alors laisse-toi faire, d’accord ? » Elle enleva l’autre bracelet et se débarrassa de ses bottes, puis elle poussa la guerrière sur le dos et se blottit contre elle, dans son endroit préféré. « Ahh… c’est mieux. » Elle caressa doucement le bras de Xena. « Tu vas bien ? »

Pas de réponse, mais elle sentit les bras de la guerrière s’enrouler autour d’elle et le souffle chaud quand Xena enfouit son visage dans ses cheveux clairs. « J’ai connu mieux », finit par marmonner sa compagne.

« Oui, je sais. » La barde la serra. « Je sais. » Elle soupira, songeant à la conversation qu’elle venait juste d’avoir.

Argo les avait trouvés, ça oui… en leur causant une peur bleue jusqu’à ce qu’ils réalisent que la grande silhouette en mouvement était un cheval seul et pas des brigands. Gabrielle avait jeté un coup d’œil aux armes dans l’équipement de la jument, et elle avait juré, puis elle avait surpris Solari tout autant qu’elle-même en sautant sur le dos du cheval et en réussissant à s’y installer. Elles avaient quitté Johan au croisement des routes juste après le coucher du soleil et avaient décidé de planter leur campement pour la nuit.

L’arrivée d’Argo avait changé leurs plans et Gabrielle s’était penchée pour tendre la main à Solari. « Allez… il faut que j’y aille. » En même temps, ses tripes se serraient avec l’angoisse tourbillonnante dont elle se rendait compte qu’elle ne pouvait avoir qu’une seule source. Solari à bord, elle dirigea la jument vers le haut des collines.

Elles avaient chevauché pendant plusieurs heures avant de croiser la patrouille amazone, qui les cherchait, et Gabrielle avait eu le récit complet de la façon dont elles avaient ‘attrapé’ la Princesse Guerrière. Le temps qu’elles atteignent le village amazone, sa colère en était rendue au point de l’explosion et à ce point… Ephiny était arrivée en trottinant, repoussant ses cheveux en désordre de ses yeux ensommeillés.

« Gabrielle… » La régente s’était avancée et avait tendu le bras. « Je suis contente de te revoir. »

Elle avait croisé un regard vert glacial, alors que Gabrielle gardait les mains sur les côtés et se contentait de la regarder. « Où est-elle ? » S’était contentée de demander la barde.

Ephiny avait pris une inspiration. « Dans tes quartiers… Arès… votre loup… il est là-bas aussi. »

La barde avait lentement hoché la tête. « Je suis contente qu’elle ait au moins un ami alors. »

L’Amazone avait tressailli. « Gabrielle… écoute… nous n’avions aucun moyen de savoir ce qui se passait. Lâche-moi un peu là-dessus. » Elle avait levé les mains. « La dernière fois que je t’ai vue, tu te faisais embarquer de force à dos de cheval… qu’est-ce que j’étais supposée penser ? » C’était son tour maintenant de se mettre en colère. « Tu aurais pu donner des nouvelles… Je n’aurais pas eu besoin d’envoyer deux de mes meilleurs guerrières sur ce qui aurait dû être une mission juste pour te ramener. »

« Nous étions en route vers la maison, Ephiny… tu aurais pu nous faire confiance. » La réponse fut calme. « Et pas présumer du pire. »

Ephiny avait soupiré. « Personne ne gagne là, Gabrielle. J’étais inquiète pour toi. » Elle avait levé les yeux. « Je me suis déjà excusée auprès de Xena. Alors… on a fini de se crier dessus toutes les deux ? »

La barde avait hoché la tête d’un air las. « On peut se crier dessus un peu plus demain si tu veux bien… Je suis épuisée. » Et puis, finalement, elle s’était avancée et avait entouré Ephiny de ses bras pour l’embrasser chaleureusement. « C’est bon de te revoir. »

Ephiny lui avait rendu son étreinte puis elle avait maintenu la barde à distance et l’avait étudiée. « On dirait que tu es en meilleure forme qu’elle. »

Ce qui, pensait Gabrielle, était probablement vrai. Elle pouvait sentir la tension dans le corps sous le sien, et elle commença à le caresser doucement. « Hé… j’ai pas mal de beaux souvenirs avec ce lit », murmura-t-elle, tentant une distraction.

« Ah oui ? » Murmura Xena, en se blottissant un peu plus, sentant son corps commencer à se détendre.

« Oui oui… Je pense que… je me souviens avoir exprimé des doutes sur le fait de me sentir à l’aise quand on me touchait… et j’ai été rassurée de la meilleure façon par une très bonne amie à moi. »

Xena lui sourit doucement. « Je me souviens de ça… j’ai fait quelque chose comme… » Elle passa paresseusement un doigt de la joue de la barde jusqu’à sa clavicule, et elle s’arrêta sur le pouls, le sentant accélérer sous son contact. « Hmmm… ça n’a pas changé. »

« Euuuuhhhh… non. » Gabrielle se mit à rire doucement. « Ça n’a certes pas changé. »

« Mmm… ensuite j’ai fait quelque chose comme… » Xena pencha la tête et trouva sa place avec précision même dans le noir. Le silence s’étira longtemps, puis Gabrielle finit par soupirer doucement et enfouit le nez dans la poitrine de sa compagne.

« Ça n’a pas changé non plus », dit-elle dans un léger souffle.

********************************

Ephiny sentit la caresse inhabituelle du soleil sur son visage et souleva lentement une paupière, regardant autour d’elle avec confusion. Ah. Son esprit lui détailla son environnement. La hutte de la guérisseuse. C’est vrai. Elle souleva l’autre paupière et tourna la tête pour observer la forme tranquillement endormie d’Eponine. Jusqu’ici tout va bien.

Elle pencha la tête pour écouter. Pas d’émeutes en route, c’est plutôt bon. Puis son regard étudia la lumière qui parvenait de la fenêtre. Bien que les chances que des Amazones partent en émeute avant le petit déjeuner soient plutôt minces… Elle continua dans ses pensées ironiques. Pas qu’elle ne puisse imagine le brouhaha qu’il y aurait ce matin à la table du petit déjeuner. Elle roula sur elle-même avec un soupir et s’assit, se frottant les yeux des deux mains. Il est temps d’aller limiter les dommages, je présume.

« Bonjour », entendit-elle marmonner d’une voix ensommeillée depuis l’autre paillasse.

« Tiens tiens… t’es avec nous aujourd’hui ? » Taquina Ephiny en se penchant en avant pour étudier Eponine avec soin. Les deux yeux semblaient répondre normalement à la lumière et elle se sentit un peu mieux. « Des amies à toi sont arrivées il y a quelques heures. »

Eponine haussa un sourcil. « Elles vont bien ? Est-ce que Gabrielle t’a botté les fesses ? »

Ephiny s’éclaircit délicatement la gorge. « Allez, Pony… on est toutes les deux raisonnables, des femmes adultes. On ne se botte pas les fesses. »

La maîtresse d’armes attendit.

« Ouais, elle l’a fait », finit par dire Ephiny en soupirant. « Et je lui ai botté les siennes, un peu, et on est quittes pour l’instant. » Elle s’étira. « Je t’apporte quelque chose pour déjeuner… Il faut que j’aille là-bas pour faire un ajustement d’attitude… Je ne veux vraiment pas que les gens foudroient Xena du regard et se retrouvent avec un coup sur la tête par notre petite reine impétueuse. »

Eponine sourit. « C’est une petite terreur, hein ? » La maîtresse d’armes s’étira avec précautions et mit les mains derrière la tête. « Je te dis pas comme elle nous est tombée dessus quand on est arrivées là-bas. »

« Ouais… j’imagine bien. » Ephiny soupira. « Elle est comme ça… C’est ce qui a pourri tout le truc… Elle croit tellement en Xena… et qu’elle… » La régente secoua la tête. « Foutue situation. »

Elles se regardèrent en silence, puis Ephiny poussa un soupir. « Bon, j’y vais pour voir ce que je peux faire pour alléger l’atmosphère. » Elle se leva et alla vers le bassin d’eau, plongea les mains et s’en aspergea le visage à profusion. « Je reviens tout de suite. »

La régente quitta la hutte de la guérisseuse et se dirigea vers ses quartiers, où elle se changea pour une combinaison en cuir propre, puis elle traversa la place vers la zone de repas commune. Le soleil chauffait déjà l’air lorsqu’elle passa la porte et saisit tous les regards qui se tournaient vers elle. « Bonjour. » Elle se passa la main dans les cheveux et alla vers la table qui lui était réservée à l’avant, s’installant sur le banc au moment où Esta posait une chope de cidre froid devant elle, avec des gouttes de condensation sur le récipient. « Merci. »

« De rien », grogna la cuisinière. « Bon… raconte… qu’est-ce qui se passe, par Hadès ? »

L’impossible se produisit. Le silence, dans la salle de repas des Amazones, en plein petit déjeuner, tandis que chaque regard se clouait sur une assiette et que chaque oreille se tendait vers elle. Ephiny ressentit ironiquement le ridicule de la situation et elle posa le menton sur sa main. « A quel sujet, Esta ? » Demanda-t-elle innocemment. « La moisson ? La chasse ? Le temps ? »

« Trrrèèès drôle », dit Esta avec une grimace. « Crache le morceau. »

La régente lui fit un bref sourire puis haussa les épaules et se leva. « Je peux tout aussi bien faire une annonce, comme ça tout le monde pourra recommencer à respirer avant que je ne doive appeler les guérisseuses. »

Des regards penauds se tournèrent dans sa direction.

« Très bien, écoutez. » Ephiny fit une pause, cherchant les mots justes. « Si vous ne le savez pas déjà, la Reine Gabrielle est ici. Elle est arrivée tôt ce matin. » Elle traça une fissure sur la table. « Elle va bien… apparemment notre inquiétude n’était pas très fondée, et les choses se sont bien arrangées. »

Le silence, tandis que ses paroles étaient absorbées. « Qu’est-ce qui est arrivé à Eponine ? » Demanda calmement une voix depuis une table au fond. Solari se leva et fit face à l’intervenante. « On les a localisées dans un petit village dans le bas-pays… et on s’est assurées que tout allait bien, ensuite on est restées pour la nuit avec l’intention de revenir ici le lendemain. » Elle soupira. « Le matin suivant, des brigands ont attaqué le village et un des cavaliers a foncé et frappé Pony… Elle euh… il allait revenir pour une deuxième tentative mais Xena est arrivée la première… et elle l’a sortie du chemin. »

Des expressions pensives commencèrent à se mélanger aux coléreuses et aux incrédules. Ephiny mit les doigts sur la table et s’appuya dessus. « Je sais… Il y a beaucoup de… colère… dans notre communauté au sujet de ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps… mais je pense qu’on doit reconnaître que les dommages ne nous étaient pas directement destinés… et notre Reine est parfaitement capable de prendre la décision de comment, et où elle fait sa vie… Pour le meilleur ou pour le pire, elle a choisi de rester sur le chemin qu’elle a emprunté. » Elle fit une pause. « Je ne veux voir personne remettre ce choix en cause. »

Menelda, la guérisseuse en chef, se leva et vint se mettre nez à nez avec elle. « Et ce qui est le mieux pour Gabrielle, ça ne nous regarde pas ? »

Ephiny la regarda d’un air malheureux. « Menelda, tu auras ta chance avec Gabrielle plus tard… Je ne veux pas te refuser çà. Mais… » Elle soupira et baissa la voix pour que seule la guérisseuse puisse l’entendre. « Il y a quelque chose entre elles que je ne comprends pas vraiment… Je ne suis pas sûre que la situation soit comme tu le penses. »

La guérisseuse l’étudia. « On verra bien. »

La régente hocha la tête puis recommença à parler tout haut. « Ecoutez-moi… pour autant que je soies concernée, nous n’avons que des amies dans ce village… et je veux que vous le compreniez bien toutes. Je ne veux aucune bassesse… c’est compris ? » Elle scruta la salle, absorbant le mélange de réticence, de résignation et d’acceptation qui colorait la réponse. « Très bien… ce sera tout. » Elle s’assit et accepta une assiette de fruits et de pain apportée par Esta. « Merci. » Puis elle sentit une main sur son bras et leva les yeux. « Bonjour Cait… »

La jeune fille blonde élancée lui sourit. « Ça ne pose pas de problème si je leur rends visite ? »

Ephiny lui sourit à son tour. « Tu sais bien que non… elles adoreraient voir un visage amical. »

« Génial », répondit Cait. « Je savais qu’elles iraient bien… c’est ce que j’ai dit à tout le monde. »

La régente la fixa. « C’est vrai, hein ? Et comment tu savais ça, Cait… je ne pense pas que c’était le cas… pas pendant longtemps. »

La jeune fille réfléchit à la question. « Je le savais, c’est tout. » Elle hocha un peu la tête. « Il y avait trop d’amour entre elles…. Il faut vachement trop de haine pour essayer de l’enlever, et je ne pense pas qu’il y avait assez de haine dans le monde pour enlever le leur. »

Ephiny lui sourit doucement. « Tu as peut-être raison, Cait… Je pense que c’est la seule chose qui les a aidées à traverser tout ça, mais… tu sais quoi, je suis vraiment contente qu’elle l’ait fait. »

« Moi aussi. » La jeune fille se mit à rire et tapa sur la table. « Je file. »

Menelda ricana doucement. « Vous êtes folles. »

Ephiny ferma les yeux et soupira. « Menelda, je ne vais pas recommencer à débattre avec toi là-dessus, d’accord ? On ne va pas être d’accord. » Elle planta son couteau dans un morceau de fruit qu’elle mit dans sa bouche. « Ce n’est pas que je ne m’inquiète pas pour Gabrielle, je m’inquiète bien sûr, et tu le sais bien. Mais les choses ne sont pas aussi noires et blanches que tu les fais paraître. »

La guérisseuse prit une longue gorgée de cidre et posa la mâchoire sur sa main. « Ce que je vois, Ephiny, c’est une Amazone, avec un droit de caste, qui est sérieusement en danger, et personne ne semble vouloir rien faire à ce sujet. »

« Elle n’est pas en danger… » Commença Ephiny, mais elle fut interrompue.

« Elle est aveuglée, Ephiny… Nous le savons toutes les deux… Elle ne voit pas ce qu’est cette femme, ou ce qu’elle est capable de lui faire… Bon sang, je pensais que toi au moins, tu le reconnaîtrais… après tout ce qui t’est arrivé. »

La régente fixa son assiette pendant un long moment, puis elle tourna la tête et regarda la guérisseuse d’un air sérieux. « Non… tu as tort… à la fois au sujet de ce que je reconnais, et quand tu présumes que Gabrielle n’a aucune idée de ce dans quoi elle s’est fourrée. » Elle s’interrompit. « Je sais qu’elle est dangereuse, Menelda. Elle est possiblement… probablement… la personne la plus dangereuse que je n’aie jamais, au grand jamais, connue. Elle est imprévisible et peut-être instable, elle fait des choix incertains et elle a causé des dommages très profonds à quelqu’un que j’aime beaucoup. » Elle soupira. « Mais Gabrielle le sait aussi… et elle a fait le choix de prendre le risque, un choix dont je ne vais pas lui tenir rigueur. »

« Les laisser ensemble est stupide, imprudent et dangereux », déclara Menelda.

Ephiny la fixa. « Les séparer est une sentence de mort pour toutes les deux. A toi de choisir. » Elle laissa le silence tomber entre elle. « Tu l’as vue quand elle était ici, ces trois jours. Tu l’as vue la fois où cette foutue bonne femme est morte. Dis-moi. »

La guérisseuse réfléchit tranquillement. « C’est de la folie. »

« Probablement. Mais tu verras… J’ai parlé à Solari et à Eponine… ce n’est pas de la simulation, Menelda… Solari dit que c’est plus évident aujourd’hui que jamais. » Ephiny mit la main sur son bras. « Ecoute… J’ai promis de faire que Gabrielle parle, seule, avec toi et les autres… Je vais le faire… Mais il faut me promettre quelque chose… me le promettre, tu entends ? »

La guérisseuse tapota des doigts. « Quoi ? »

« Il faut que tu acceptes sa réponse », dit Ephiny calmement. « Même si tu penses que ce n’est pas la bonne. »

Menelda l’étudia pensivement. « Tu sais bien ce que ça va être. »

La régente hocha la tête. « Oui. » Elle se leva. « Viens avec moi un instant. »

La guérisseuse la suivit à contrecœur à travers le camp, encore rempli de la brume matinale, jusqu’à ce qu’elles arrivent près des quartiers assignés à Gabrielle. La fenêtre était ouverte et la brise légère entrait. oEphiny s’immobilisa alors qu’elles s’étaient rapprochées assez pour jeter un coup d’œil à l’intérieur sans qu’on les voie. « Regarde. »

Après un instant, Menelda soupira et se détourna pour repartir vers la hutte de guérison sans même un regard en arrière.

Ephiny regarda un moment encore et elle remua les doigts vers Arès qui l’observait les oreilles dressées. Puis elle soupira et repartit vers la salle à manger.

************************

Xena les entendit mais elle garda les yeux fermés et ne bougea pas d’un pouce jusqu’à ce qu’elle capte le bruit des pas d’Ephiny s’éloignant, et c’est seulement qu’elle ouvrit un peu les yeux, pour absorber la lumière du soleil matinal avec une indifférence étudiée. Elle n’avait pas l’intention de bouger et était parfaitement satisfaite de rester là où elle se trouvait, offrant un endroit doux pour la barde encore profondément endormie dont la poigne l’ancrait fermement sur le lit.

Dont la poigne semblait l’ancrer fermement… point final. L’expérience avec Ephiny la veille au soir l’avait secouée… plus qu’elle ne l’avait pensé. La présence de Gabrielle et celle d’Arès, la faisaient se sentir bien mieux, au point qu’elle était capable de lever ses défenses mentales, et elle se sentait bien plus capable de gérer l’hostilité des Amazones. Ça n’était pas comme ça autrefois, songea-t-elle. Mais la dernière fois, ça avait été tout simplement… trop.

Dehors, elle pouvait entendre les bruits de l’activité matinale, et sentir l’odeur âcre des feux de cuisine qui flottait par la fenêtre ouverte, en même temps que celle de la forêt qui entourait le village.

Elle referma les yeux et serra les bras un peu plus fort autour du corps chaud de Gabrielle, souriant un peu lorsque la barde émit un tout petit soupir et enfouit doucement le nez. Puis elle ouvrit brusquement les yeux lorsqu’elle se sentit pincer. « Hé… »

Gabrielle fit rouler sa tête d’un côté et lui lança un regard. « Tu es réveillée », l’accusa la barde, puis elle rougit et baissa le regard. « Je… désolée. »

« Pour quelle raison ? » Demanda Xena, vraiment intriguée. Elle caressa affectueusement les cheveux de la barde.

« Je me conduis comme si tu m’appartenais. » Gabrielle laissa passer un petit rire embarrassé. « Je dois avoir l’air idiot… je voulais juste… »

« Gabrielle ? » La guerrière interrompit son discours décousu.

« Oui ? » Répondit la barde.

« Tu… je… ça ne m’embête pas quand tu fais ça », finit Xena d’un ton hésitant. « C’est… ça me va. »

Gabrielle ouvrit la bouche plusieurs fois pour répondre puis finit par la refermer et se contenter de reposer la tête. Elle réfléchit tranquillement pendant quelques instants puis sa main joua paresseusement avec une lanière de cuir usée sur la cage thoracique de la guerrière. « On s’en sort plutôt mieux, hein ? » Sa voix contenait une note mélancolique.

Xena glissa la main derrière la nuque de sa compagne et la gratta, sentant le corps mince se serrer un peu plus contre elle. « Oui… je pense qu’on s’en sort vraiment pas mal. » Elle réussit à produire un sourire tandis qu’Arès rampait sur son autre côté et posait la tête dans le creux de son épaule qu’il commença à lécher. « Hé… hé… oui… je suis contente de te voir aussi, mon grand… » Elle ferma les yeux et se laissa baigner avec culpabilité dans l’affection qui l’environnait. « J’étais… euh… j’étais vraiment contente de le voir. » Elle fit une pause. « Pas… je veux dire, pas autant que je l’étais de te voir toi, mais… »

Gabrielle leva la tête et l’étudia sérieusement. « Tu étais vraiment déprimée hier soir. »

Une longue pause. « Oui… j’étais… heu… la journée avait été longue et… Ephiny m’a un peu secouée à la fin », admit-elle avec un soupir en se massant les tempes. « Elle avait raison, mais… »

« Mm. » Gabrielle commença à tracer un léger dessin. « Je pense que je risque de ne pas être d’accord avec toi… mais… Je ne pense pas pouvoir te convaincre de… disons… dormir quelques heures de plus ? » Elle lança un regard d’espoir vers sa compagne. « Je n’ai pas tellement dormi… et… je voudrais… heu… je me sentirai vraiment mieux… plus en sécurité… si tu es là. »

Xena la fixa. « Ok », répondit-elle simplement et elle laissa passer un soupir. « Mais ça va ennuyer Ephiny… je sais qu’elle veut te parler. »

La barde se blottit dans une position plus confortable et bâilla. « Je sais. » Elle ferma les yeux. « Elle survivra. »

Xena sentit ses lèvres se recourber dans un sourire involontaire. « Tu commences à parler comme moi. »

« Oh bien », marmonna la barde. « Est-ce que tu vas m’apprendre ce genre de grognement sourd qui fiche la trouille à tout le monde ? J’aimerais bien le travailler sur une de mes histoires. »

La guerrière lui lança un regard calme et affectueux. « Bien sûr. » Elle caressa les cheveux blonds d’une main. « Dors maintenant… Je monte la garde. »

Gabrielle sourit un peu dans le cuir chaud. C’était absurde de penser qu’au milieu d’un village amazone, entourée de guerrières, elle ne trouverait la sécurité qu’ici, dans ces bras. Là où son âme était en paix malgré tout ce qui était arrivé, et tout ce qui avait mal tourné entre elles. Ça n’avait pas beaucoup de sens.

Peut-être, songea-t-elle, que ça n’était pas censé en avoir.

***********************************

A suivre, chapitre 3-2ème partie

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Commentaires
X
Merci Frida pour ce nouveau chapitre, étant moi aussi une inconditionnelle de M.Good, grace à toi<br /> je peux apprécier cette FF à sa juste valeur.<br /> Je ne me lasse pas de la relire.<br /> Merci encore
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J
Merci Fryda pour la traduction de ce nouveau chapitre qui est un plaisir à lire comme toujours.
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F
A ce sujet, je m'en excuse par avance, mais la fin d'année va être plus que prenante pour moi sur le plan professionnel et j'ai peur de "trainer" un peu pour vous envoyer des suites, alors pardonnez-moi d'avance. Mais je ne vous oublie pas, la preuve !<br /> Merci à vous pour votre constance.
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X
a lot fryda tu nous injecte ce doux poison à petites doses et c'est ce qui fait qu'on reste accroché à ta plume bises fryda
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R
toujours aussi prenante comme histoire....<br /> j'ai plaisir a lire <br /> merci beaucoup a vous<br /> rhea
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