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Derniers commentaires
30 janvier 2011

Les filles de Ra, de Théa

 

 
 

Avertissements d'usage

 

Cette fan fiction est une UBER-XENA.

 

Violence

 

Que serait Xena sans bonnes scènes de bagarre?!

 

Subtext

 

Rien qui vous fasse rougir violemment (un peu sur le   mode de Missy Good) avec beaucoup de petites allusions d'un amour naissant de   deux femmes l'une pour l'autre. Si ça vous choque, passez votre chemin, je ne   voudrais pas avoir de démêlés avec votre maman.

 

Remerciements

 

A tous les auteurs de ces pages dont les histoires sont   à chaque fois un moment de bonheur. A mon chéri d'amour pour sa précieuse   relecture et ses encouragements auxquels j'espère s'ajouteront les vôtres,   tout en vous demandant d'être indulgents puisque c'est ma première au milieu   de vous.

 

Thea moi_thea(at)yahoo.fr

 

 

 

Les Filles de Ra

(Le Royaume de Seth)

*

Une femme, Nitocris régna. Elle avait plus de courage que les hommes de son époque et elle était la plus belle de toutes les femmes. Elle avait le physique d'une blonde aux joues roses

Manéthon

 

Chapitre 1

 

Plus de quatre siècles déjà que les pyramides dominaient de leur splendeur la vallée du Nil, donnant aux souverains de cette partie du monde une renommée à rendre jaloux n’importe quel autre seigneur. Cependant le règne interminable de Pépi II avait beaucoup affaibli l’Egypte, et ses successeurs n’avaient pas réussi à rendre sa gloire à la terre d’Horus. Depuis, chaque nomarque[1] du Royaume, animé par la convoitise et ses rêves de grandeur, constituait dans l’ombre sa propre armée.

 

Et le malheur ne tarda pas à s’abattre sur la Grande Maison[2] ; le jeune monarque Meren-Ra frappé d’une maladie inconnue avait rendu son dernier souffle, il y avait tout juste une lune, laissant une veuve de 25 ans derrière lui. Depuis ce matin funeste, les hordes sanguinaires du Royaume de Seth déferlèrent sur la terre des dieux. Une à une les villes tombèrent, il ne restait désormais plus que cendres d’Abydos[3], d’Hermopolis, d’Héracléopolis, de Licht, et bientôt ce serait au tour de la Muraille Blanche[4] de sombrer dans l’abîme.

 

Les serviteurs d’Anubis travaillaient sans relâche pour offrir une digne momification à leur souverain défunt, alors que le temps leur faisait cruellement défaut. Ils avaient retiré avec soin le cerveau et les viscères, puis avaient purifié l’abdomen avec du vin de palme, avant de remplir le ventre avec de la cannelle, de la myrrhe broyée et d’autres substances aromatiques. Ils œuvraient avec soin et dévotion, mais les septante jours nécessaire au natron pour retirer tout liquide et toute graisse du corps leurs feraient cruellement défaut, car la Grande   Epouse Royale leur avait signifié qu’elle n’attendrait pas plus d’un mois pour mettre son mari à l’abri de ses ennemis, qui, elle n’en doutait pas, profaneraient sans scrupule son corps, l’empêchant ainsi de renaître dans le royaume d’Osiris.

 

Déjà la fumée noire s’éleva à l’horizon. Seth, maître du chaos et de la destruction, se déchaînait tel un tourbillon de sable sur les terres de son rival, mais néanmoins neveu. A la tête de ses armées, Sekhmet, la lionne assoiffée de sang, rugissait à faire fuir les plus vaillants soldats de la couronne. Avant que Nout n’avale Ra, Men-nefer ne serait plus.

 

Un serviteur paniqué s’introduisit dans les appartements royaux : « Ma Reine ! » « Inutile d’insister, je ne fuirai pas, alors que Kemet[5] se trouve face au néant », dit-elle sur un ton qui ne tolérait aucune discussion, « Pharaon est-il à l’abri ? » « Le caveau a été scellé selon vos instructions Altesse. » « Bien, maintenant laisse-moi ! » lui dit-elle, sans omettre de le gratifier d’un dernier sourire.

 

Il se retira après une courte révérence, le cœur lourd de quitter sa maîtresse, regrettant de n’avoir pu servir plus de temps, une Reine comme elle.

 

Les portes de la ville venaient de céder sous les coups de bélier, qui étaient parfaitement protégés par les archers. Il n’y avait rien à dire, cette créature qui dirigeait l’armée des ténèbres était un stratège accompli, réussissant là où des dizaines avant elle, avaient fini piégés dans le limon fertile du dieu fleuve. Dans chaque coin de rue s’élevaient cris, plaintes et pleurs, alors que les kefts[6] mutilaient, égorgeaient, noyaient, sans la moindre pitié, hommes, femmes et enfants. Le bétail même se mit à beugler de terreur, en appelant au « Père des dieux » dont le silence demeurait cependant assourdissant.

 

Au crépuscule de l’âge d’or de son pays bien-aimé, elle prit la décision de se draper de son plus beau tissu de lin fin d’un blanc immaculé. Une ceinture vermeille surmontée d’une boucle or et argent à laquelle était attachée sa dague de Grande Prêtresse, vint parfaitement mettre en valeur ses hanches fines et gracieuses. Ses sandales sobrement dorées, à la semelle noircie, rappelaient qu’elle était avant tout une princesse de la terre. Son cou était orné d’un pectoral léger au motif des ailes protectrices de Maat, serti de lapis-lazuli de différentes teintes turquoise, rappelant la beauté de ses yeux doux et aimants. Sa coiffe d’or tressée avec soin, maintenue par des perles sous la couronne rouge de Basse-Egypte, la rendait plus grande et plus majestueuse que jamais.

 

C’est ainsi qu’elle se présenta une dernière fois, depuis la terrasse de ses appartements, à son peuple agonisant. Devant tant de malheurs, la crue s’empara de ses yeux innocents, ces yeux qui jadis furent paix et espoir pour des milliers d’hommes et de femmes, et lorsqu’un dernier rayon du soir vint jouer dans ses cheveux sable, les flots inondèrent ses joues roses.

 

Non, elle ne fuirait pas ; s’il lui fallait rejoindre le Royaume d’Osiris cette nuit, ce ne serait pas en lâche, mais en vraie Reine d’Egypte.

 

*******

 

Chapitre 2

 

« Et surtout qu’il n’y ait aucun survivant ! »

 

Cette voix ténébreuse, remplie de colère et de haine, appartenant à la Vengeresse[7] fit frissonner la Grande Epouse Royale dans chaque parcelle de son corps et jusqu’au dernier recoin de son âme. Elle qui, drapée de ses plus beaux atours, se voulait calme, ressentait maintenant toute la terreur qu’inspirait celle qu’on surnommait X[8].

 

Déjà les flammes s’emparèrent de l’aile ouest du palais, et les cris se rapprochaient d’elle. La Reine se fit violence pour conjurer sa crainte, afin de rester digne jusque dans la mort. La porte de ses appartements privés vola en éclat, et bien que son cœur menaçait maintenant d’exploser dans sa poitrine, la Régente ne fit pas le moindre mouvement d’esquive. Ses yeux se posèrent lentement sur l’étrange créature, qui se tenait sur le pas de sa porte avant de s’approcher dangereusement un glaive à la main.

 

C’est donc à cela que ressemblait la mort : trois coudées royales[9] et demie de haut, des cheveux plus noirs que le poil d’Anubis, une peau doré à l’image de celle des dieux, et un regard plus pur que les eaux du Nil tout en étant plus dur que les joyaux de Pount[10]. Sekhmet, la Destructrice du Monde, se tint à moins d’une coudée, mais la Reine fascinée n’y prenait pas garde, plongeant sereinement vers le Royaume d’Osiris dans les yeux glacés de son assassin.

 

Alors qu’elle était sur le point de trancher la tête de la Régente, un éclair verdâtre se refléta, comme pour l’aveugler, sur la lame de son glaive. Ceci l’arrêta plus violement que tous les coups de poings qu’elles n’ait jamais reçus dans sa vie de guerrière. Et la douleur, qui en résulta dans sa cage thoracique, embrasa d’un coup l’ensemble des cicatrices tapissant son corps. Ce regard turquoise venait de déchirer le voile épais qu’elle s’était tissé tout au long des années, lui rappelant ces souvenirs enfuis, venus d’un autre temps, d’un autre monde. Monde, où les chants des oiseaux se mêlent aux cris joyeux des enfants, où la terre est si naturellement fertile, où le Nil se confond avec les nuages, alors que tribus et animaux vivants au ceint de forets millénaires, viennent si abreuver dans la quiétude et le respect. La guerrière fixa une nouvelle fois ces yeux qui lui rappelaient les grandes eaux auprès desquelles elle avait vu le jour. Les cris montants de la cité s’estompèrent peu à peu et bientôt ses hommes viendraient la chercher, ici dans les appartements de la Reine, dont elle s’était réservé le privilège de pouvoir la tuer de ses propres mains. Et maintenant, qu’allait-elle faire ?

 

Agir vite ! Ses neurones se mirent à fonctionner à une vitesse folle, comme lorsqu’elle devait prendre des décisions au cœur de la bataille, où elle savait chaque seconde d’hésitation fatale. Mais pourquoi faisait-elle celà déjà ? Qu’importe ! Elle se précipita dans le couloir, laissant une Grande Epouse Royale surprise et tremblante en retrait. Se pouvait-il que finalement ses prières avaient été entendues ? Perdue, elle s’assit au pied de son lit, attendant de voir ce que les dieux lui réserveraient.

 

« Vite, mets ça ! » Lui cria l’étrange apparition, soudain à nouveau sur le seuil de sa porte. Une chemise de guerrier bien trop grande pour elle et un pagne en cuir atterrirent  à ses pieds, alors que la Puissante[11] traîna le corps inerte de sa servante derrière elle. « Donne-moi tes vêtements, vite ! » La Grande Epouse Royale jeta un regard noir à son adversaire, mais pour qui se prenait-elle ? Même son défunt mari, le pharaon Meren-Ra, n’aurait osé s’adresser ainsi à elle, mais étant donné les circonstances elle obtempéra, bien décidée de lui dire sa façon de penser plus tard, si l’occasion lui était donnée. L’instrument de la terreur de Seth lui arracha le pectoral et la couronne des mains : « Ta robe, plus vite, par la bave de Seth ! »

 

Le tissu de lin fin finit par tomber nonchalamment sur les sandales de la jeune blonde, et devant ce corps si parfaitement sculpté, la créature à la réputation si impassible ne put s’empêcher de rougir légèrement. « Par les seins de Neith » murmure-t-elle en se mordant la lèvre.

 

Pendant que la Reine enfila la chemise et le pagne, X revêtit le corps de la servante des parures royales, avant de lui trancher la tête sur laquelle elle avait au préalable fixé la couronne de Basse-Egypte. La Grande Epouse Royale ne put s’empêcher de tressaillir, lorsqu’elle vit avec horreur ce que la Destructrice du Monde avait prévu de lui faire. « Viens, suis-moi ! » lui ordonna-t-elle encore, en lui arrachant presque le bras, ne manquant pas au passage le regard rouge de colère que lui adressait la souveraine.

 

De cette guerrière mi-bête, mi-femme dépendait désormais sa seule chance de salut, et peut-être aussi l’avenir de sa terre bien-aimée. L’ironie de la situation lui arracha un léger sourire. De toute manière, un rien pouvait l’amuser, même jusque dans le ventre d’Apopis. Alors qu’elles quittaient les appartements royaux, son assassin lâcha son bras pour revenir sur leurs pas. Perdue, la Régente la regarda prendre un objet sur sa table de travail, celle-ci même où quatre semaines[12] plus tôt, elle écrivait encore des lettres aux Haut-dignitaires du Royaume.

 

*******

 

Chapitre 3

 

Alors que les flammes s’élevant des murailles blanches de la ville de Ptah illuminaient la rive est du Nil comme en plein jour, Nout continuait de régner paisiblement sur l’autre rive. Là, où une nécropole déjà millénaire, était majestueusement surplombée des deux plus prestigieuses pyramides d’Egypte et de leur Sphinx. La Grande Prêtresse, consciente de son devoir, ne put s’empêcher de lancer un regard vers leur manteau de calcaire, qui comme un miroir lui renvoya silencieusement les couleurs affolantes de l’incendie. Ce reflet inattendu fit scintiller les quelques perles encore dans la coiffe de la jeune femme. « Par le phallus de Min, tu tiens vraiment à nous faire tuer ! » lui lança le seigneur de guerre à bout de nerfs, tout en lui balançant un manteau de laine, récupéré sur la mule ensanglantée d’un pauvre marchant, sur les épaules, sans oublier de tirer violemment la capuche sur la tête royale en question.

 

Les cris semblaient s’être définitivement tus et une odeur nauséabonde emplit les airs, alors que le Seigneur de guerre enjamba les cadavres en décomposition jonchant les étroites ruelles. Le port sur le Nil était investi par les navires de guerre des nomarques du sud, alors que l’astre d’Isis apparut à l’horizon. Mais par tous les dieux, qu’était-elle en train de faire ? Elle venait de renier en moins de temps qu’il fallait à Nout pour avaler Ra, tous les principes régissant sa vie depuis l’âge de douze ans. Elle pouvait encore se rattraper, il suffisait pour cela d’arracher le cœur de son accompagnatrice et de le montrer aux marins, pour reprendre ainsi le pouvoir sur son navire amiral et sur toutes les troupes dont elle était encore le commandant suprême.

 

La grande stratège continua à peser le pour et le contre, lorsqu’elle fut brusquement arrachée à ses pensée : « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » C’était la première fois qu’elle entendit, bien que tremblante, la douce et chaude voix qui jadis avait conquis les cœurs de tous les habitants du delta en devenant l’épouse de leur bien-aimé pharaon. Devant tant d’innocence et de pureté, sa propre noirceur soudain devant ses yeux, lui signifia qu’il valait mieux arracher son propre cœur, que d’oser toucher ne serait-ce qu’un cheveu de la jeune femme, dont il était définitivement prisonnier.

 

Le regard perdu vers les murailles encore rouges, la Conquérante, pour la première fois de son existence, ignora quoi faire. C’est alors qu’un aboiement venu tout droit du royaume des morts retint son attention. Comme sortant de la muraille, une silhouette noire, mi-loup mi-chien leur fit subitement face, et ses yeux plus vifs que la lumière de Ra semblaient leur dire : « Suivez-moi ». La guerrière hésita, mais la Grande Prêtresse la bouscula : « Allons-y, c’est Ouapouaout, l’ouvreur de chemins. »

 

La farouche maître d’armes n’en avait que faire des dieux, ils n’avaient jamais fait quoi que ce soit pour elle, mais la confiance qui transparut dans cette douce, mais néanmoins sûre voix, en lui désignant l’étrange créature, la décida de suivre ce chemin inconnu, que des puissances supérieurs semblaient vouloir la voir emprunter. La pierre calcinée, mais encore brûlante, dissimulait tout passage, mais le curieux animal avança d’un pas sûr le long de ce que furent les ateliers de tissage. Sekhmet savait que l’épaisse muraille de Ptah aurait pu résister à des dizaines de fournaises de ce genre, ça l’avait d’ailleurs conduite à forcer l’unique faille de la ville, le nilomètre, seule ouverture sur l’extérieur. Une fois pris, il avait été facile de répandre la panique parmi les citadins, pendant que ses béliers venaient à bout des massives portes de la ville.

 

Mais là, au milieu de la fumée qui les asphyxiait, apparut soudain une étroite brèche dans la pierre, qui avait comme fondue dans la fournaise. « Que Sobek m’engloutisse, c’est impossible ! » Pourtant le Lotus d’Egypte n’espérait plus voir apparaitre le dieu crocodile pour la débarrasser de son étrange compagne, qui se frayait déjà un passage le long des briques coupantes, afin de s’assurer que vingt coudées royales plus loin, aucune mauvaise surprise ne les attendait. « La voie est libre, viens ! » La Reine traversa à son tour l’épaisse muraille, en prenant garde aux pierres aiguisées comme des lames de rasoir. Désormais c’était le royaume de Selket qui s’ouvrait à elles, un désert meurtrier, abritant scorpions, vipères des sables, cobras et quantité d’autres animaux mortels à l’être humain. « Au moins, j’ai échappé à ce massacre, il reste donc un infime espoir. A partir de maintenant j’incarne pleinement l’Egypte », se dit la dernière représentante de la maison de Neith en plongeant vers les terres arides et inconnues de Seth. 

 

******* 

 

Chapitre 4

 

Elles avançaient au clair de lune dans ces vastes contrées, où nulle âme ne s’aventure jamais. Prostrées dans le silence, la Reine et la Puissante s’interrogeaient chacune de son côté sur leur destinée. Ouapouaout avait filé vers l’horizon, sans doute pour chasser un mulot qui serait son dîner. De temps en temps, la grande guerrière se retourna pour s’assurer que la jeune blonde la suivait toujours, tout en gardant ses sens en éveil, attentive à chaque danger qui pouvait surgir derrière n’importe quelle dune de sable qu’elles escaladaient. La mort était partout, et ce n’était pas seulement dû au vent glacial qui venait de s’emparer du sable, afin de rendre leur cheminement encore plus rude.

 

Elles se battaient avec les éléments, leur fatigue, leurs doutes et leurs peurs, au-delà de la faim, de la soif et de l’épuisement, car les lueurs de Men-nefer étaient encore bien visibles, et nul ne pouvait savoir, si un bataillon ne leur donnerait pas la chasse, maintenant que la trahison de leur chef était connue. Les heures s’enchaînaient, alors que la température chutait encore. « Viens, le manteau est suffisamment grand pour nous couvrir toutes les deux. » lui proposa gentiment la Reine. Mais qu’est-ce qui pouvait bien lui passer par la tête, c’était l’ennemie mortelle de l’Egypte, là à quelques pas, et elle lui proposa de se tenir au plus près de son corps, simplement parce qu’elle avait cru voir un frisson parcourir les épaules de, bien que splendide, l’abomination qui lui servait de compagne de voyage. Elle secoua sa coiffe blonde, faisant mine de vouloir en extraire le sable. La Vengeresse se retourna en lui lançant un regard aussi glacial que la nuit, mais accepta néanmoins l’offre de la Régente, qui s’en retrouva malgré tout, surprise.

 

C’est ainsi, épaule contre épaule, qu’elles avancèrent vers l’inconnu, à un rythme infernal, essayant tant bien que mal de ne pas s’encoubler l’une sur l’autre. Mais voilà qu’au sommet d’une dune, la Grande Epouse Royale trébucha maladroitement, entraînant la guerrière sur un étrange toboggan de sable qui risquait de les étouffer. La glissade fut interminable, et instinctivement le corps athlétique, qui épousa parfaitement celui de la femme plus petite, se referma sur elle, comme pour la protéger des vilaines écorchures infligées par le sable. Stoppant enfin sur l’autre flanc de l’énorme dune qu’elles venaient de franchir à une vitesse folle, elles se mirent à cracher toute la poussière qui s’était dangereusement frayé un chemin dans leurs nez et leurs bouches. Visiblement contrariée, la Vengeresse se mit à baragouiner dans une langue que la Régente n’était pas certaine de reconnaitre, bien que certains mots plus que grossiers lui semblaient familiers. Devant ce visage rouge de colère, accentué encore par le dernier rayon de lune pointant à l’horizon, le Lotus d’Egypte ne put retenir le fou-rire qui s’empara violement de ses cordes vocales.

 

Comment osait-elle se moquer si ouvertement de la Destructrice du Monde, n’avait-elle donc peur de rien ou était-elle juste folle ? Jamais personne n’avait osé se présenter ainsi devant elle, et pourtant quelque part sous ses côtes, la farouche lionne se surprit à vouloir se joindre à ce doux rire. Retrouvant ses esprits elle dit : « Il nous reste quarante iterous[13] jusqu’à la mer, mais Ra va être rendu à la vie sous peu ! » Subitement la réalité se rappela à elles, le désert allait se réchauffer rapidement et avant même qu’elles auraient parcouru un dixième de la distance annoncée, la chaleur les terrasserait.

 

Soudain l’horizon s’embrasa de mille feux et Ra renaissait majestueusement à la vie. Ses rayons réchauffèrent immédiatement le sol qui semblait soudain un peu moins mort, avec quelques lézards qui pointèrent leurs têtes hors du sable. Le levé du soleil était à couper le souffle ce matin, qui serait sans doute le dernier, le prochain elle l’admirerait au Royaume d’Osiris. Pourtant, la Grande Prêtresse ne put se résoudre à croire que Ra l’ayant arrachée à la mort le soir d’avant, vienne lui-même finir le travail de ses bras encore si doux, et pourtant sous peu meurtriers. Il allait forcément se passer quelque chose, se dit-elle, tout en continuant à admirer le spectacle.

 

« N’est-ce pas magnifique ?! » Les yeux bleus ne purent que lui donner raison. Elles s’asseyèrent quelques instants dans le sable, immobiles, savourant les rayons sur leurs corps engourdis par la fatigue, le froid et la faim. « C’est une belle journée pour mourir » se dit la guerrière, alors que son regard se perdit sur le corps de la jeune femme qui ferma ses yeux verts pour mieux savourer ce moment. « Même vêtue ainsi, son éclat et sa beauté sont telles, qu’elle ne peut assurément qu’être l’unique et légitime souveraine de Kemet. Au moins, j’aurais fait, pour une fois, le bon choix, avant qu’Ammout[14] ne dévore mon cœur et me rende au néant. Malheureusement, ca n’aura servi qu’à lui offrir une journée de plus », songea-t-elle. Un long soupir s’empara de sa gorge : « Gemethoues[15] ».

 

Cela suffit pour arracher brusquement la Reine à sa contemplation. Comment ce monstre sanguinaire pouvait-il connaitre son nom ? Oh, pas l’un des ses nombreux titres que le peuple usait à tout va, non, son nom caché, celui-ci même qui lui venait de sa mère et que seul pharaon et les dieux étaient en droit de connaitre. Elle jeta un regard incrédule et froid à la guerrière qui ne se formalisa pas. Il était temps de reprendre la route, avant de griller au soleil, ce qu’un aboiement ne manqua pas de leur signifier. Pour les quelques heures de vie qui leur restaient, elles s’engouffraient encore plus profondément dans le désert et dans le silence.

 

*******

 

Chapitre 5

 

La chaleur était maintenant insoutenable, alors que Ra trônait fièrement au centre de la voute céleste, les deux femmes totalement déshydratées en vinrent à chuter de plus en plus souvent dans le sable brulant. « Laisse-moi… seule tu as une chance ! » Le regard émeraude ne semblait nullement angoissé devant la lente agonie qui se présentait à lui. Comment pouvait-on rester aussi digne en prononçant de telles paroles ? La lionne de sa crinière majestueuse refusa de se détourner de pareille grandeur : « Jamais ! »

 

Elle défit sa lourde armure, la laissant tomber nonchalamment à ses pieds, gardant qu’un simple pagne de cuir et sa fine sous-chemise en lin qui dévoila ses formes, parfaites bien que sertis de centaines de cicatrices. Elle avait toujours pensé qu’Isis et Hathor étaient les plus belles déesses de l’univers, mais jamais personne n’avait songé parler de sa beauté en parlant de Sekhmet. Celle-ci lui tendit la main pour l’aider à se relever une nouvelle fois. « Prends mon glaive pour t’aider ! »

 

La Régente s’appuya sur le fer forgé, comme elle l’aurait fait sur une canne de vieillard, réalisant soudain qu’elle pourrait tout autant l’enfoncer dans le cœur de la guerrière, si celle-ci en avait un. Elle revit Memphis en flammes, les cris de son peuple mené comme du bétail à l’abattoir par les armées dirigées par la Conquérante, c’était une occasion unique qui lui était offerte pour les venger tous, mais la pureté de son cœur était incapable de trahir la confiance qui lui était faite, même si celle-ci venait d’une créature assoiffée de sang.

 

« Où est Ouapouaout ? » « Je ne sais pas. » C’était la première fois que la guerrière répondit de manière directe à une question, et cela justement, lorsque leur guide à quatre pattes venait de disparaitre. « Pathétique » se dit intérieurement la Reine, alors qu’elle leva une fois de plus les yeux vers ce corps athlétique, qui désormais faisait bien plus que la soutenir, cherchant ses dernières forces en laissant pendre sa langue dans le vide, comme l’aurait fait n’importe quel félin dans la même situation. Elle aurait vraiment aimé que les dieux lui accordent suffisamment de temps pour découvrir le mystère que recelait cette femme qui n’avait pas son pareil dans l’ensemble de la création.

 

Une heure plus tard, ses jambes cédèrent définitivement sous le poids de leur deux corps. La plus féroce tueuse de tous les temps venaient de mener son ultime combat. « Je suis désolée… tellement désolée… » Une main se posa sur ses lèvres, avant qu’un corps vienne se blottir contre son coté droit. Elle referma son bras sur le corps de la Reine, avant qu’elles ne sombrent toutes deux dans l’inconscience.

 

Quelque chose sur son visage la rappela soudain à la conscience. Elle ouvrit les yeux, ayant juste le temps de les refermer avant qu’une énorme goutte de bave lui tomba dessus. « Ce n’est pas possible, ces dieux peuvent vraiment être dégoutants par moment » hurla-t-elle intérieurement, avant de rouvrir les yeux, cette fois bien réveillée, sur un Ouvreur de chemins à moitié trempé. De l’eau, il y avait de l’eau non loin de là. Elle tenta de réveiller sa compagne d’infortune, mais c’était peine perdue. Il lui fallait faire vite, si elle voulait la sauver.

 

« Montre-moi ! » Elle suivit le chien-loup, trouvant l’énergie de franchir encore deux énormes dunes, avant de voir, oh miracle, une flaque d’eau au pied d’un énorme rocher. Elle y plongea de tout son corps et but de la même manière que son ami à quatre pattes à quelques pas d’elle. S’étant désaltérée jusqu’à ce que son estomac se torde, elle réfléchit comment porter le précieux liquide de l’autre coté des dunes. Elle n’avait ni gourde, ni fourreau qu’elle avait laissé avec son armure, il ne lui restait que son pagne en cuir pour improviser un quelconque récipient. « Me voilà presque nue. » Elle étouffa un rire en remplissant sa gourde improvisée, avant de l’attacher au cou du dieu qui la détailla des pieds à la tête. « Trouve Gemethoues ! » Puis elle perdit à nouveau connaissance à l’ombre du rocher.

 

Quelqu’un tirait sur ses vêtements, comment osait-on ? Elle revint à elle, avec un énorme mal de crane. Deux yeux ocres lui faisait face, elle eut un geste de recul, avant de remarquer à son cou une étrange outre en cuir. Doucement elle tendit la main pour la détacher, rêvant déjà à ce qu’elle devait certainement contenir. « Comment a-t-elle réussi ceci ? » se dit-elle en secouant la tête, tout en laissant l’eau couler au fond de sa gorge. C’était loin d’être suffisant, mais au moins elle pourrait parcourir quelques cordes[16] de plus.

 

Tout comme la guerrière, elle fut conduite auprès de la source dans le désert. La sensation du précieux liquide sur sa peau, était digne de tous les massages aux huiles parfumées les plus diverses qui avaient jamais détendu et ravivé son corps : Son corps déjà bien brulé par la puissance de Ra. Sa peau blanche résistait nettement moins bien aux chaleurs torrides du territoire de Seth, que celle de sa Sauveuse. Elle sourit en se hissant sur ses genoux, hors de l’eau, oui ce corps allongé là-bas à l’abri du rocher était visiblement le secours que les dieux avaient choisi de lui envoyer. Vraiment, les voies de Ra étaient impénétrables. Elle s’allongea à son tour dans l’étroite surface d’ombre, non sans avoir au préalable vérifié les signes vitaux de la guerrière. Elles reprendraient la route à la tombée de la nuit.

 

*******

 

Chapitre 6

 

Le rocher encore chaud attira, dans ces derniers rayons du soir, une petite créature noire à l’aiguillon meurtrier. Les deux femmes, profitant toujours d’un sommeil réparateur, ne se doutaient nullement de la nouvelle menace qui se frayait un chemin dans le sable à quelques coudées d’elles. Le venin de la déesse Selket allait les paralyser, avant de les faire suffoquer dans d’atroces douleurs, lorsque leurs poumons cesseraient de pouvoir se contracter sous la pression de l’air environnante.

 

Le sable conserverait sans doute leurs corps qu’on retrouverait momifiés des millénaires plus tard, en se demandant qu’est-ce qu’une Reine d’Egypte pouvait faire aux côtés d’une guerrière sans nom venue par-delà les frontières les plus reculées du Royaume des princes d’Horus. Conteurs et historiens chercheraient certainement une raison à leur fin tragique en imaginant les épopées les plus fantastiques. Mais voilà, la vérité n’avait rien d’héroïque, juste une Reine déchue et un ancien seigneur de guerre, qui avait rassemblé pour le compte des ennemis de l’Egypte, une gigantesque armée, par ses seuls faits d’armes, mais même cela, personne ne le saurait jamais. Déjà le scorpion longeait le bras de la « Destructrice du Monde » scellant à jamais son sort.

 

Un léger sifflement l’arracha du sommeil. Ses paupières se levèrent lentement sur les yeux verts qui virent s’abaisser l’aiguillon noir sur le haut du bras de Sekhmet. Comme si la terreur des sables l’avait piquée elle-même, la Reine saisit en un éclair l’une de ses sandales, qu’elle abattit de toutes ses forces sur la menace lui faisant face, mais il était trop tard, le mal était fait.

 

La Grande Prêtresse n’hésita pas un seul instant, mordant la plaie de toutes ses dents, de façon à arracher la chaire du bras de la guerrière. Celle-ci sortit enfin de sa torpeur en lui assignant un violent coup de poing au visage. Réalisant enfin, où elle était, elle plongea son regard dans celui qui lui faisait face, se tenant la joue, alors que du sang coulait le long de son nez et de ses lèvres. « C’est maintenant que tu te décides à me tuer ! » La voix était à nouveau celle qui l’avait fait frémir dans son palais, et son regard devint glacial, impassible, rempli de cette haine féroce qui avait pris la vie de milliers de gens sans le moindre scrupule. Choquée, la Régente ne sut quoi répondre, alors que X s’appuyait sur son bras pour se lever, avant de venir lui assener le coup de grâce. Mais la Vengeresse ne s’attendait pas à ressentir une telle douleur. Incrédule, ses yeux se posèrent maintenant sur son bras molesté, et sur la tache noire qui maculait à quelques pas le sable. « Par la trompe de Seth, tu viens de me sauver la vie », jura-t-elle.

 

« Je ne suis pas certaine d’avoir aspiré tout le venin », répondit le visage pâle en face d’elle. « Qui vivra verra. » Comment avait-elle seulement pu imaginer que l’Elue des dieux serait assez vile pour l’assassiner dans son sommeil. Elle déchira un pan de sa sous-chemise, avant de le tremper dans l’eau, pour ôter le sang du visage de la Reine délicatement. La guerrière se maudissait intérieurement d’être à l’origine des blessures et surtout de la peur d’une femme si pure qui n’avait rien demandé à personne. Si les dieux lui avaient accordé plus de temps, elle l’aurait passé à protéger pareille noblesse. « Tu as eu ta chance, des dizaines de fois ma grande » entendit-elle comme venue d’outre-tombe la voix de sa mère. « J’aurais dû rentrer il y a fort longtemps, maintenant il est à jamais trop tard », murmura-t-elle en aidant la Régente à se relever.

 

Elles reprirent la pénible avancée dans le désert sans parler. La Reine d’une démarche hautaine se tenait vingt coudées royales devant, tandis que Sekhmet fulminait de n’avoir pas gardé le manteau au profit de son glaive. Au moins l’eau ne manquerait plus, car elle savait que plusieurs sources se trouvaient à quelques iterous d’elles. La lionne des sables aurait voulu faire la paix avec la jeune femme qu’elle avait injustement blessée, mais son orgueil démesuré l’empêchait de faire le premier pas. Une profonde tristesse l’habitait, un sentiment nouveau qui remplaçait peu à peu sa rage et sa colère.

 

*******

 

Chapitre 7

 

Elles avancèrent ainsi prostrées dans leur silence durant les trois prochaines nuits, n’échangeant que de courtes phrases pour boire et pour dormir à tour de rôle à l’ombre des quelques rochers qui entouraient les diverses sources. Puis au cinquième matin, la végétation semblait miraculeusement renaître devant elles. « La mer enfin, Ra soit loué ! » se précipita à bout de force la blonde. « Doucement, il peut y avoir des troupes embusquées », la réprimanda, non sans un sourire voilé, Sekhmet en retenant d’une main la Régente, soudain redevenue vive comme le cobra royal, non sans lui rendre son petit air amusé peint sur ses lèvres. « Et si je passais devant ? » La Reine retira brusquement son bras, mais se plaça néanmoins derrière la farouche force de la nature, en entrant dans la végétation plus dense sous les palmiers longeant la rive.

 

Personne à l’horizon, alors qu’elles avancèrent dans un silence religieux, puis soudain un gargouillis monta de l’estomac de la blonde. « Oups », ennuyée, elle s’attendait à un nouveau regard noir de X, mais les yeux bleus après l’avoir regardé surprise, se levèrent vers le ciel, avant que le corps athlétique se mette subitement à grimper le long du tronc d’un des palmiers. La Reine s’émerveilla de pareille agilité, se remémorant une étrange créature que son père avait ramené d’une partie de chasse en Nubie. Sekhmet incarnait tous les félins, à la fois lionne dans son ka[17] et panthère dans son ba[18].

 

Alors qu’elle était ainsi perdue dans ses pensées, plusieurs poignées de dattes tombèrent aux pieds de Gemethoues, ainsi que plusieurs palmes, avant que le félin retrouve élégamment, dans un saut acrobatique, la terre ferme. Elles s’installèrent tranquillement dans le sous-bois à quelques coudées royales de la plage, prenant bien garde de ne pas être visibles depuis la mer. Ayant été forcées de jeûner pendant cinq jours et cinq nuits dans des conditions climatiques extrêmes, les dattes au goût de miel leur apparurent comme un festin de roi.

 

« C’est un délice », s’extasia la jeune femme, dont la peau blanche était en lambeaux, tellement les rayons de Ra avaient été agressifs. Sekhmet acquiesça en brisant les feuilles de palmes, afin d’en extraire leur jus blanchâtre avant de s’approcher du corps meurtri de sa compagne. « N’aies pas peur ! » lui dit-elle mal à l’aise, car depuis son geste malheureux dans le désert, elles avaient toujours gardé une bonne distance entre elles. La Reine repue, ressentit soudain avec violence les vilaines brûlures qui maculaient l’ensemble de son corps. Son regard devint plus doux, presque suppliant, et elle signifia d’un hochement de tête à son étrange protectrice, qu’elle la laisserait faire, même si les tremblements de son corps trahissaient le fait qu’elle n’était toujours pas totalement rassurée.

 

« Dieux, elle a dû souffrir le martyr, comment Ra a-t-il pu lui infliger pareille souffrance ?! » s’offusqua la guerrière en appliquant le plus tendrement possible, la précieuse huile régénératrice sur les épaules et le dos de la Grande Epouse Royale dont la peau demeurait malgré tout tellement douce, que Sekhmet sentit un frisson descendre sa propre échine dorsale, lorsque leurs peaux se touchèrent. « Gemethoues, la mère de la Reine avait eu raison. Quiconque la croisait ne pouvait que perdre son regard sur la beauté divine faite femme », elle laissa échapper un soupir. « Je n’avais pas pris garde que tu avais également été brulée », se retourna inquiète la Régente. « Hein… », La guerrière, arrachée à ses pensées, secoua embarrassée la crinière, espérant que la rougeur qu’elle avait sentie monter dans ses joues disparaisse rapidement. « Ce n’est rien, j’ai l’habitude. Mets-en une couche épaisse sur ton visage !» lui recommanda-t-elle en lui tendant les palmes restantes. Le Lotus d’Egypte hésita un court instant à demander à la Puissante de finir le travail, mais se ravisa, pressant le précieux liquide hors des feuilles avant de déposer un masque blanc digne des festivals de Bès sur son visage meurtri.

 

Un étrange sifflement vint soudain rompre le silence. Avant même que la Régente ne réalise ce qui se passait, la Destructrice du monde était debout face à elle, une flèche entre ses mains, la brisant tout aussi soudainement sur sa cuisse avant d’empoigner son glaive pour les défendre contre une quinzaines d’hommes armés qui venaient de surgir de nulle part. Le combat semblait inégal, mais la Vengeresse ne recula point, poussant un long et terrifiant rugissement, elle chargea leurs assaillants.

 

La   Grande Epouse Royale, s’étant mise à l’écart, admira l’adresse et la vivacité de Sekhmet au combat. C’était un spectacle ahurissant qui se déroula devant ses yeux, un à un ils furent repoussés, mais trop orgueilleux pour renoncer, le glaive de la lionne dut se planter plusieurs fois dans la chair. L’odeur du sang réveilla les plus bas instincts de la Destructrice du monde, dont la colère balaya maintenant tout sur son passage. Voyant que l’indomptable guerrière se déchaînait telle une furie, sans plus aucun discernement entre ses adversaires et deux adolescents coincés malgré eux au milieu de la mêlée. « Non ! » hurlèrent les survivants, mais la Colère de Ra ne pouvait plus être arrêtée par la parole ou la raison.

 

Un morceau de bois vint brusquement stopper sa lame, à deux doigts des jeunes visages terrifiés. Sekhmet se retourna pour contrer le coup, mais surprise par les yeux turquoises lui faisant face, elle hésita un court instant, ce qui lui valut un nouveau coup très violent sur l’avant bras. Sous la douleur, elle lâcha enfin son glaive, observant toujours de manière incrédule la femme qui venait de la désarmer. « Comment ?! », réussit-elle finalement à dire en retrouvant peu à peu son esprit. « Ce n’est pas parce que je hais les armes que je ne sais pas m’en servir ! » répliqua la Régente à son tour en colère, avant de se pencher sur les deux jeunes gens que X avait failli ajouter à sa longue liste de victimes.

 

*******

 

Chapitre 8

 

La guerrière se retira honteuse sur la plage, tandis que la Grande Prêtresse apporta comme un réconfort divin à ces deux enfants. Elle se maudissait intérieurement, comme à chaque fois qu’elle faisait quelque chose qui déplaisait à l’Elue des dieux, mais comment se débarrasser de sa nature qui la forçait à tuer sans discernement une fois au cœur de la bataille depuis toujours. « Non, pas depuis toujours » semblait lui crier une forme surgit de l’écume des vagues, avant de disparaitre aussi rapidement qu’elle était apparue. « Et voilà que je me mets à avoir des visions ; ils ont raison, je suis folle. » Elle s’agenouilla dans le sable, levant les yeux vers Ra dans sa gloire, s’adressant à lui en pensées : « Une fois qu’elle sera à l’abri, je te sacrifierai ma vie, c’est tout ce que je peux faire, même si je le sais bien, totalement dérisoire face aux atrocités que j’ai commises. » « Non pas folle, juste perdue ; aie confiance », la reprirent une nouvelle fois les flots.

 

« On croyait que le pays entier avait été détruit, ainsi que… », le jeune homme hésita. « Ainsi que tout ce qui y vivait, en effet », reprit la Régente, une grimace douloureuse sur les lèvres. Un long et pesant silence survint avant que l’adolescente se mit à sangloter : « Je t’avais bien dit qu’on allait mourir, exactement comme les parents. » Devant tant de désespoir, la belle blonde ne put que lui ouvrir ses bras avec compassion. « Que s’est-il passé ? » demanda-t-elle avec empathie. « Après avoir massacré tout le monde dans notre village de pécheurs, ils voulaient faire de nous des esclaves », répondit péniblement le jeune homme.

 

« Est-ce loin et reste-t-il un navire intacte ? » s’interposa la voix rauque de la Destructrice du monde. Pris de panique, les jeunes gens regardèrent inquiets leur sauveuse, qui, d’un regard bienveillant, les poussa à répondre. « Il reste le bateau de mon père » finit par répondre fièrement le fils de pécheur. C’est ainsi que nos quatre improbables compagnons se retrouvèrent à bord d‘un navire de pêche, bien loin de sa première jeunesse, sur les flots impétueux de la mer de Seth.

 

« Alors quel est ton nom ? » lança la Reine penchée à la poupe, afin de vomir le restant des dattes ingurgitées. Le jeune homme était visiblement amusé devant le mal de mer manifeste de sa nouvelle amie, mais il se garda bien de le montrer. « Je suis Kary et voici ma sœur Ankhty » répondit-il avec dévotion, alors qu’un nouveau haut-le-cœur surprit la Grande Epouse Royale. Il regarda perdu sa jeune sœur qui se contenta de hausser les épaules, ayant déjà donné les plantes qui lui restaient à la Régente. Pendant ce temps, la guerrière se tint témérairement au sommet du grand mat, les yeux rivés sur les eaux rouges, surveillant de près chaque changement de vent qui ébouriffait sa crinière sauvage.

 

Nul danger à proximité, ses yeux observèrent plus longuement la femme vomissant ses tripes par-dessus bord. Il était temps de faire quelque chose pour lui venir en aide. Sans se préoccuper du qu’en-ira-t-on, elle se débarrassa de ses vêtements, avant de plonger juste devant les yeux de celle qu’elle avait juré de protéger. Ca marchait, une nouvelle fois fascinée par l’agissement atypique de la géante aux yeux bleus, la Reine oublia ses maux.

 

Un poisson, puis deux, puis trois atterrirent sur le pont sous les cris de joie des enfants. « Elle est tout simplement incroyable » « Oui, elle l’est », lui sourit la jeune fille, alors que le rose s’empara de ses joues, surprise d’avoir révélé sa pensée à voix haute. « Qui cuisine ? » demanda Kary soudain de très bonne humeur. La Reine, après avoir demandé à Sekhmet de lui rapporter encore quelques algues, se mit à l’ouvrage sous le regard ébahi de sa jeune aide de cuisine. Devinant les questions d’Ankthy, la Régente dit : « Pour être une bonne souveraine, il faut au moins avoir fait une fois chaque chose qu’on attend de ses sujets. »

 

« Si jeune et déjà aussi sage, dommage que l’Egypte a été privé d’une telle souveraine par ma faute » se culpabilisa une nouvelle fois la Conquérante en prenant nonchalamment le tissu de lin que lui tendait le jeune homme pour s’essuyer. « Tu m’apprendras à pêcher comme toi, sans filet et sans appât ? » lui demanda-t-il les yeux encore émerveillés. Ce fut la première fois que la grande guerrière détailla le fils de pécheur. Il semblait robuste pour son âge, bien qu’une tête et demie plus petit qu’elle-même, une quinzaine d’années à vue de nez, la peau brunie par le soleil, les yeux et les cheveux foncés, une longue cicatrice sur le bras, sans doute un accident de pêche. Elle se contenta de hocher la tête affirmativement avant de se rapprocher des cuisinières qui appelaient pour le repas.

 

*******

 

Chapitre 9

 

Cette soirée fut l’une des plus paisible que la Puissante ait jamais vécue. Simple et chaleureuse, alors que Chou les gratifiait d’une douce brise favorable. La Régente renfermait tant de talents en elle qu’il ne suffirait pas d’une vie pour les découvrir tous. « Ce poisson était tout simplement divin » souriait X allongée à la poupe du navire, « et sa voix est si mélodieuse lorsqu’elle raconte ses magnifiques histoires. » Le Seigneur de guerre se souvenait de chaque mot, tout en admirant Sothis et ses sœurs scintillant au firmament.

 

Après avoir créé les êtres humains, Ra pensa qu’il serait bon de leur offrir une divinité qui ne s’occuperait que du bien-être de leurs foyers et de leurs familles. Il fit venir tous ses enfants devant sa face pour choisir qui serait le protecteur de l’espèce humaine, mais malheureusement aucun ne pouvait convenir. Alors le Père des dieux décida de prendre le meilleur de chacun pour appeler une nouvelle déesse à la vie. Elle aurait les pattes de Tefnout, la douceur de Chou, les yeux de Nout, l’agilité de Geb, le ventre d’Osiris, l’amour d’Isis, le poil d’Anubis, le courage de Seth, le nez de Thot, la fidélité de Nephtys, les hanches d’Horus et les mamelles d’Hathor, ainsi naquit Bastet.

 

Les siècles passèrent et les hommes vivaient en harmonie avec les dieux, jusqu’au jour où Seth s’allia à eux pour faire mourir son frère Osiris. Croyant qu’ils étaient devenus l’égal des dieux, les humains renversèrent les autels et brûlèrent les temples de leurs divins protecteurs. Ra se repentit d’avoir créé l’être humain et décida de le rayer de la surface de la terre. Qui pouvait mieux convenir à sa vengeance que la douce et inoffensive chatte que les égyptiens avaient tant et tant aimée. Il appela Bastet pour lui donner sa puissance, autrefois créatrice, désormais destructrice. Son poil devint or comme la peau des autres dieux, ses pattes robustes comme les cèdres des peuplades du nord, ses crocs plus acérés que ceux d’Anubis, sa magie plus grande que celle d’Isis, sa stratégie de combat plus efficace que celle de Thot et sa violence plus vil que celle de Seth.

 

Bastet devenue Sekhmet parcourut la terre, déchiquetant hommes, femmes et enfants, ne leur apportant que famine, pestilence, guerre et mort. A chacun de ses passages, elle ne laissant qu’un abject bain de sang derrière elle. L’odeur du sang l’excitait tellement qu’aucun dieu ne voulut s’interposer à sa progression meurtrière. Les humains ne purent qu’en appeler à la clémence et au pardon de Ra pour leurs folies passées.

 

Dans sa bienveillance Isis intercéda à son tour pour le genre humain et le Créateur lui permit d’intervenir à sa guise. Aidée de Thot, elle apprit aux humains l’art de la fermentation du raisin, afin de calmer la Vengeresse. De la même couleur que le sang, le vin attira Sekhmet qui s’en abreuvait avec délice jusqu’à s’endormir ivre morte sur le sable. Les humains ayant appris de leurs erreurs ne s’en prirent point à la guerrière, qui une fois réveillée s’appliqua à la reconstruction des villages et reprit sa place dans les maisons. Depuis les femmes vertueuses, lorsque leurs maris et leurs enfants sentent bon la myrrhe, sont comme Bastet, mais lorsqu’ils sont menacés ou souffrent, elles se déchaînent comme Sekhmet.

 

Ra se jura que plus jamais il ne laisserait pareil fléau s’en prendre aux humains. Emu il versa des larmes qui en touchant la terre aride d’Egypte prirent vie. Et en souvenir de la compassion divine, l’abeille devint symbole royal sur la terre bénie des dieux.

 

Tout au long du récit, les yeux turquoises n’avaient cessé de rechercher ses yeux bleus. Mais la Conquérante ne se faisait plus d’illusion à propos de ce qui l’attendrait forcément dans l’au-delà. Quelques bonnes actions n’empêcherait pas les dieux de la précipiter dans le néant. Un long soupir la traversa : «Je ne sais pas ce que tu vois en moi, Gemethoues, mais puisses-tu avoir raison ?! » avant de rejoindre Kary pour le remplacer à la rame-gouvernail[19].

 

*******

 

Chapitre 10

 

Grâce au point de pression sur son avant-bras que lui avait montré l’étrange créature aux yeux bleus, la Régente réussit à trouver un peu de repos dans un sommeil cependant très agité. Les images de la chute de Memphis lui revinrent en rêve. Le souvenir tenace de la puanteur du sang de son peuple mêlé au crépitement des flammes qui l’aveuglaient dans les ruelles de la capitale firent surgir des larmes sous ses paupières sous le regard de deux enfants inquiets de leur avenir.

 

« Qui d’autre voudrais-tu que ce soit ? » demanda visiblement contrarié la fillette à son frère. « Quoi, juste parce qu’elle a des cheveux de l’éclat de Ra ?! Ecoute petite sœur, Memphis et tous ses habitants sont au Royaume d’Osiris, il faut l’accepter et survivre » « « Comment le sais-tu ? » insista-t-elle nullement impressionnée. « Les soldats qui nous ont enlevés l’on dit, la grande maison est partie en flammes, ainsi que ses habitants, tous ses habitants. » Ankhty fut prise de doutes, mais ne s’avoua pas encore vaincue. «  Alors comment tu expliques qu’elle ressemble exactement à la description que tout le pays en fait ? » pesta-t-elle en désignant le corps de la blonde endormie.

 

Kary excédé leva la main pour gifler sa sœur, mais son bras s’heurta à un mur soudain dressé devant lui. « Ce n’est pas bientôt fini tous les deux, vous allez la réveiller ! »  dit fermement la panthère aux cheveux de la nuit. «  Mais… », voulut néanmoins répliquer le jeune homme. « Pas de mais, il est temps d’aller dormir vous aussi, les jours qui viennent risquent d’être beaucoup moins plaisants » ordonna la guerrière sur un ton qui ne tolérait aucune protestation.

 

Contrarié, le pêcheur ramassa une couverture pour se chercher une place sur l’autre flanc du navire, tandis que Sekhmet plaça la couche de sa sœur à côté de la Régente. « Surtout prend bien soin de la Reine Ankhty, les dieux, Kemet et moi comptons sur toi » lui dit-elle d’un clin d’œil amusé, avant de retourner au gouvernail, laissant une enfant rayonnante de bonheur derrière elle.

 

Ca faisait deux jours et deux nuits que le ciel et la mer avaient été cléments pour la coquille de noix qui se déplaçait vers la pointe de la péninsule du Sinaï, mais la Puissante savait qu’ils étaient loin d’être sains et saufs, car devant eux se dressaient les îles protégeant le port d’Arsinoé et ses riches carrières de marbre.

 

« Encore plus à l’est Kary ! » « Tu es folle, mon père m’a toujours dit que la côte du Sinaï regorgeait de récifs aussi affutés que ton glaive », répliqua le pêcheur nullement impressionné par le regard noir que lui jetait maintenant la guerrière. « Justement ! » insista la Vengeresse. Devant le regard bleuté qui scrutait l’horizon, la Régente sut instinctivement qu’un danger les menaçait. « Fais selon ses instructions, crois-moi, elle sait ce qu’elle fait », dit-elle calmement au jeune homme, avant de s’enquérir de sa sœur visiblement insécurisée par la situation.

 

Gemethoues ne put dire d’où lui venait une telle confiance en ce seigneur de guerre qui jadis massacrait son peuple, sans scrupules, au profit du meilleur offrant. « Je n’ai ni argent, ni or princesse guerrière, alors pourquoi risques-tu ainsi ta vie ? » s’interrogea-t-elle, alors qu’au loin s’approchaient à vive allure un bâtiment arborant l’emblème du seigneur de Coptos.

 

« On va tous mourir ! » gémissait Ankhty terrifiée en se jetant dans les bras de la Régente. « Oh que non ! », lança la Destructrice du monde : «  Remplacez-moi ma Reine ! » C’était la première fois que la grande femme s’adressait avec autant de respect au Lotus d’Egypte, ce qui lui valut un magnifique sourire de la Régente qui s’empressa de suivre ses instructions. « Ce sera juste, mais tu peux te risquer jusqu’à six coudées royales de fond Altesse, et toi Ankhty tu vas l’aider de toutes tes forces à tenir la rame-gouvernail. » « J’ai trop peur », sanglota la fillette. Sekhmet posa un genou sur le pont pour se retrouver à la hauteur de l’enfant : « Je sais que tu as peur, mais j’ai besoin de toi. » « Vraiment ? » la regarda-t-elle incrédule, car selon toutes les histoires qui parlait de la Destructrice du monde, celle-ci n’avait jamais besoin d’aide de personne. « Vraiment ! » appuya la guerrière d’un regard chaleureux que la Régente ne lui connaissait pas, avant de demander à Kary de l’aider à rentrer les deux voiles, car inutile de vouloir vaincre le navire de guerre qui les rattrapait par la vitesse.

 

*******


[1] Gouverneur des diverses provinces d’Egypte.

[2] Signification littérale de per-aa, pharaon en grec qui a donné notre « palais ».

[3] J’utilise ici pour facilité la lecture les noms grecs des diverses cités.

[4] Men-nefer ou Memphis.

[5] Nom donné à l’Egypte par les anciens et qui signifie Terre noire

[6] Spectres, revenants, assassins

[7] Autre nom de la déesse lionne Sekhmet.

[8] Transcription égyptienne « gs » qui signifie : « porter le deuil »

[9] Une coudée royale fait 52cm

[10] Royaume légendaire souvent assimilé à la Somalie actuelle.

[11] Signification littérale du nom de la déesse Sekhmet.

[12] Une semaine égyptienne se constitue de 10 jours, 8 jours de travail pour 2 de congé.

[13] 1 iterou =2 km

[14] Bête féroce, engloutissant le cœur des méchants, au tribunal d’Osiris (pesée des cœurs)

[15] « Qu’on la regarde ! »

[16] 1 corde = 100 coudées royales, c'est-à-dire 52 mètres.

[17] Force vitale

[18] Âme, Esprit

[19] Sur les navires égyptiens, cette rame-gouvernail se trouve à la poupe.

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Commentaires
I
Riche idée que de situer Xena & Gabrielle dans l'Egypte ancienne(je suis passionnée depuis tjs par cette fascinante et riche civilisation).<br /> Place à tes connaissances et à ton imagination pour une suite à cette F.F déjà bien débutée.<br /> Je trouve juste que Xena est un peu rapide à "retrouvée ses esprits".<br /> <br /> Au plaisir de lire la suite,<br /> <br /> Isis.
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T
Lol, ok. vue comme ça j'ai sans doute accentué ce point dans ma manière de raconter le conte, bien plus détaillé dans mon imagination que dans les textes que nous en avons. <br /> <br /> Ceci dit, je pense que pour les égyptiens la "punition divine" est malgré tout présente, non pour une faute (péché chrétien) mais pour l'arrogance humaine(similaire chez Platon dans son récit de l'Atlantide)<br /> <br /> Bien, je retourne à ma suite, sinon vous allez devoir attendre jusqu'à Noël, mdr
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K
Oui c'est bien ce qui me plait dans ta fanfic, le côté mythologique, et la mythologie égyptienne est particulièrement stimulante pour l'imagination avec ses déesses lionne, ses dieux chacal etc.<br /> <br /> En fait, ce qui m'a fait penser au déluge, c'est la façon dont tu racontes le mythe de Sekhmet, avec le dieu qui veut punir les hommes et qui après promet qu'il ne le fera plus ; c'est là entre autres que j'avais vu un trait très biblique et se référant au déluge. Il doit y avoir d'autres détails qui ont attiré mon attention dans ce sens, mais là, je n'ai plus le texte sous les yeux.<br /> Il y a bien sûr le mythe de Gilgamesh, mais dans celui-ci par contre, la pensée sumerienne n'impute aucune faute particulière aux hommes, les dieux sumériens veulent simplement les détruire, il me semble, parce qu'ils sont trop bruyants et qu'ils les dérangent.
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T
Wouah, déjà trois commentaires, ça veut dire que je dois sérieusement bosser à la suite, hein dit, mdr<br /> <br /> Pour répondre aux questions et à la critique constructive (j'ai de la chance) je répondrais que en tant que détentrice d'une licence en égyptologie et en histoire médiévale, j'ai intéret à connaitre le sujet. J'ai volontairement donné un aspect très mythologique au tout, car lorsqu'ils s'agit de nos héroines on nage en plein dedans n'est-ce pas?!<br /> <br /> Une dernière précision, le mythe de Sekhmet est bien égyptien et n'a rien avoir avec le déluge biblique, celui-ci se rapporterait plus au mythe de Gilgamesh qui lui est d'origines sumériennes. <br /> <br /> Quant aux traits biblistes, je dirais qu'on ne se refait pas, lol<br /> <br /> Sinon merci pour votre acceuil, je retourne rapidement à ma plume, A+
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X
très prometteur j'attends la suite avec impatience bienvenue parmi nous barde
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