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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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2 décembre 2012

Concours Bardique L'astronomie texte 2

 

Liu Xing

de Kaktus

Si on m’avait dit qu’un jour je me retrouverais perchée sur un vélo en plein centre de Pékin … Et pourtant !
L’expérience est étonnante à tous points de vue. La piste cyclable est presque aussi large qu’une avenue, ce qui fait que je suis entourée d’autres cyclistes et que je me laisse tout simplement porter par le courant.
A priori, personne ne respecte un quelconque code de la route, il faut donc rester très attentif. De plus, on dirait que les Chinois transportent tout et n’importe quoi sur leur vélo, et en grande quantité : des bonbonnes de gaz, des caisses de boissons, des melons énormes, des pneus de voitures,… On a l’impression de suivre des tortues aux immenses carapaces et on ne sait absolument pas si et quand elles vont bifurquer. Je suis donc très prudente et surtout, je ne quitte pas ma compagne des yeux, même si je sais qu’elle ne me laissera pas me perdre.

Nous avons sillonné la Chine pendant trois semaines et sommes de retour à Pékin depuis deux jours. Le but ultime de notre voyage est tout proche et rien que d’y penser, mon cœur bat plus fort. Malgré mon impatience tout au long de notre périple, je reconnais que c’était réellement une bonne idée. Ensemble, nous nous sommes imprégnées de ce pays, de ses paysages incroyables, de son histoire incomparable, tout en nous créant des souvenirs uniques, dont nous pourrons parler plus tard.
Je sors de mes pensées en constatant que ma compagne s’est arrêtée sur le bas-côté. Malgré la chaleur accablante (il doit bien faire plus de 30 degrés), elle semble fraîche comme une rose. Elle me sourit mais son regard azuré se voile d’un brin d’inquiétude :
- Ça va ta jambe ? Tu n’as pas mal ?
Cela fait des mois que je n’ai plus ressenti de douleur, mais sa sollicitude me touche.
- Non, mais cette chaleur est fatigante. Je pense qu’il est grand temps de rentrer à l’hôtel, surtout qu’on n’a pas beaucoup dormi la nuit passée.
Son sourire s’élargit et elle m’adresse un clin d’œil qui se veut à la fois coquin et amusé.

**********

Lors de notre étape à Kunming, nous avons passé une soirée avec Chung, le guide qui nous a emmenées visiter la splendide Forêt de pierres. Nous sommes partis avant l’aube et Chung, avec beaucoup de tact, nous a laissées seules pour sillonner cet incroyable dédale de sentiers. Nous avons ainsi pu découvrir ces impressionnantes aiguilles rocheuses sans la foule habituelle de touristes. C’est lui qui nous a suggéré d’aller passer une nuit sur la Grande Muraille.
- Ce n’est qu’ainsi que vous pourrez apprécier sa beauté et sa grandeur.
Il nous a expliqué exactement où nous rendre pour tomber sur un tronçon de la Muraille non restaurée et surtout fermée au grand public.

Dès notre retour à Pékin, nous nous procurons du matériel de camping ainsi qu’un sac à dos que nous remplissons de victuailles. Nous prenons le bus jusqu’à Simatai, à une centaine de kilomètres de la capitale. Une fois sur les lieux, en fin d’après-midi, nous nous écartons rapidement de la file des touristes et prenons le chemin que nous a scrupuleusement indiqué Chung. J’emboîte le pas de ma compagne sans appréhension aucune, je sais qu’en pleine nature avec elle, en Chine ou ailleurs, je n’ai rien à craindre.
La Muraille non restaurée est passablement escarpée et il faut grimper, parfois même sauter aux endroits où il manque des marches. Mais le jeu en vaut clairement la chandelle. Nous posons nos affaires contre le mur d’une tour de guet, afin d’être à l’abri du vent durant la nuit. Puis nous parcourons deux cent mètres de plus qui nous amènent encore plus haut. Seules face à l’immensité. De part et d’autre, 6000 kilomètres de Muraille. Un paysage de pierres qui, avec le soleil couchant, se teinte doucement de rose et d’orange. Blottie entre les bras de mon âme-sœur, je ressens une profonde sérénité, et la certitude d’avoir fait le bon choix en venant jusqu’en Chine pour ce qui va être un nouveau départ pour nous.
La nuit s’installe ensuite, très vite. A peine le dernier rayon du soleil disparu que déjà apparait la première étoile, puis toutes les autres, comme des milliers de petites lampes s’allumant au firmament.
Je penche ma tête sur le côté pour déposer mes lèvres sur la peau chaude de ma compagne.
- Il ne manque plus qu’une pluie d’étoiles filantes pour que tout soit parfait. Mais ce n’est pas la bonne période n’est-ce pas ?
Son souffle effleure mes cheveux.
- Non, ma douce, désolée.
Nous restons ainsi, immobiles et silencieuses. Rien ne bouge tout là-haut, pas même le vent et je sais que toutes les deux, nous partageons les mêmes pensées.
Quand le froid commence à se faire plus insistant, nous redescendons vers notre abri de fortune. Impossible malheureusement de faire un feu, nous mangeons donc rapidement à la lueur d’une lampe de camping avant de nous enfoncer dans notre sac de couchage commun.
Je ris en enroulant mes jambes aux siennes.
- Il est bien plus petit que notre sac de couchage habituel.
- Ce n’est pas pour me déplaire, répond ma compagne, d’un ton bas, qui suffit à me faire frissonner.
Son regard me défie, taquin, mais c’est moi qui me dégage le plus vite, et moi encore qui, après une envolée de vêtements jetés à tout va, me retrouve nue en premier, enfouie à nouveau dans le sac douillet. Je l’entends qui soupire :
- Et qui va se lamenter demain, quand elle ne retrouvera pas sa petite culotte …
Mon rire se transforme en un petit cri quand son corps se colle enfin derrière le mien. Sans hésiter, ses mains glissent le long de mes jambes et de mes hanches, puis viennent se poser sur mes seins, dont les pointes l’accueillent en se mettant immédiatement au garde à vous. Elle embrasse ma nuque, envoyant une onde de picotements tout au long de ma colonne vertébrale. Ses mains commencent un long ballet sur ma peau brûlante, s’attardant aux endroits les plus sensibles, à l’écoute de mes moindres tressaillements, suspendues à mon souffle qui s’accélère.
Ma compagne fait tout ce qu’il faut pour que le plaisir monte lentement en moi, le freinant quand il le faut pour le raviver juste après. Elle murmure dans mon oreille mais plus encore que ses paroles, c’est la moiteur que je sens au bas de mon dos qui me fait décoller.
Nous nous aimons passionnément, mêlant nos cris et nos âmes dans la plénitude et la magie de cette nuit splendide.

**************

Le jour J est enfin arrivé. Après tous ces mois d’espoir et de doutes, ce véritable parcours de combattant, entre les paperasses, les personnes sceptiques, les regards soupçonneux …
Nous pénétrons, main dans la main, dans l’immense bâtiment blanc, où nous nous étions perdues, il y a trois semaines. Cette fois, nous nous engageons sans hésitation dans une succession de longs couloirs. Sur les murs, des dessins colorés sont affichés et on entend par les fenêtres ouvertes les rires de leurs auteurs. Nous sommes accueillies par la directrice de l’établissement qui nous reçoit dans son bureau. Je ne comprends toujours pas bien l’anglais et la conversation qu’elle partage avec ma compagne me semble interminable. Pour me calmer, je fixe encore et encore la photo chiffonnée au creux de ma main. Cette unique photo qu’on nous a permis de prendre il y a trois semaines, quand nous l’avons vue pour la première fois. Finalement, après un dernier document signé, la femme se lève avec un sourire et nous fait signe de la suivre. Nous nous dirigeons vers ce que je sais maintenant être la nursery. Nous nous arrêtons sur le seuil et je serre très fort la main qui n’a pas quitté la mienne.
- Tu crois qu’elle va nous reconnaître ?
Ma voix est étranglée par l’émotion. La pièce est très claire mais il est difficile de se déplacer parmi la multitude de berceaux et de parcs, tous occupés par un ou plusieurs enfants.
- Regarde là-bas. Elle nous attendait.
La voix de ma compagne ne tremble pas, et j’y entends même son sourire.
En effet, à quelques mètres de nous, accrochée aux barres de son parc, notre petite fille nous sourit. Mon cœur fond et je sens des larmes couler sur mes joues. Je prends ce tout petit bout de chou dans mes bras et elle se blottit immédiatement contre moi.
Je sens ma compagne qui nous enserre dans une douce étreinte. Puis elle se recule et caresse tendrement les cheveux de notre enfant. Je la sais terriblement émue, mais pourtant toujours maîtresse d’elle-même. Elle plonge son regard azur dans le mien et murmure :
- Sais-tu ce que signifie son prénom ?
Je fais non de la tête. Nous n’avons pas encore choisi son prénom d’adoption, car je me suis dit qu’il s’imposerait de lui-même, une fois qu’elle vivrait avec nous.
- Liu Xing, ça veut dire Etoile.
Je sens un large sourire s’épanouir sur mes lèvres.
- Elle sera notre bonne étoile.
- Elle l’est déjà

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Commentaires
S
Les étoiles sont dans le ciel, dans les yeux, dans le cœur... et dans la plume des bardes ;)<br /> <br /> <br /> <br /> S’
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C
superbe <br /> <br /> merci<br /> <br /> <br /> <br /> ps désolé d’être si court mais l'émotion me rend muet
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K
Merci !!<br /> <br /> Je sais que j'étais un peu hors sujet ;O) Mais j'avais envie d'optimisme, de positivité et d'espoir au milieu des propos haineux et dégradants actuels ...
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I
Plus-qu'heureuse de retrouver ton style d’écriture Kaktus(ça me manque!).<br /> <br /> <br /> <br /> Le clin d’œil à la Chine pour une uber Xéna & Gabrielle est bien pensée!<br /> <br /> <br /> <br /> Superbe histoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce magnifique moment sous les étoiles.<br /> <br /> <br /> <br /> Isis.
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G
Quelle étoile !!! C'est un très beau texte que celui-là, qui m'a touchée et émue.
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