Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Guerrière et Amazone
Publicité
Guerrière et Amazone
  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Guerrière et Amazone
Derniers commentaires
27 octobre 2013

Cible mouvante,chapitre 22

 

 

MOVING TARGET par Melissa Good

CIBLE MOUVANTE

Partie 11

Traductrice : Gaby

Chapitre 22

Kerry finit d'ajouter ses affaires de toilette sur l'étagère de la salle de bains en écoutant Dar leur commander quelque chose au room service. La chambre d'hôtel était vraiment grande, et très jolie, mais elle se serait contentée de moins tant qu'il y avait Dar avec elle, une douche, et un endroit pour qu'elles dorment.

Et même la deuxième chose n'était pas vraiment une condition, pour être honnête.

Avec un sourire, Kerry retourna dans la pièce principale en faisant une pause à l'embrasure de la porte pour observer Dar qui arpentait l'espace devant le bureau. Elle avait du mal à croire qu'elle se trouvait là, mais elle le savait parce que les noeuds qui rongeaient son estomac avaient disparu, remplacés par un contentement tranquille qui l'accompagnait toujours quand elle était avec sa compagne.

« Merci. » Dar posa le téléphone et se tourna. « Dans vingt minutes. Tu as pris de l'Advil ? »

Kerry souleva le flacon qu'elle avait pris dans la trousse de Dar. Elle le déboucha et attrapa deux petites pilules brunes, puis elle se servit un demi-verre d'eau avec le pichet qui était sur la table. « C'est un lit très attirant que tu as là, Paladar. »

« Mmh. » Dar s'approcha d'elle. « Trop grand pour une personne, cependant. » Dit-elle. « J'ai eu du mal à m'y endormir. » Admit-elle.

« Je crois qu'on a une solution à ce problème. » Kerry avala ses cachets et pencha sa tête vers l'avant tandis que les mains de Dar massaient doucement son cou. C'était incroyablement bon, et ce n'était pas seulement à cause de la chaleur. « Tu sais quoi ? »

« Quoi ? » Le souffle de Dar chatouilla le bord de son oreille.

« Ma vie est de nouveau géniale. » Le ton de Kerry était d'un sérieux tranquille.

Dar se pencha contre le dos de Kerry. « La mienne aussi. » Répondit-elle. « Tu m'as manquée. »

« Je me suis sentie vraiment moche quand je me suis réveillée ce matin. » Dit Kerry. « Je suis heureuse d'être là. »

« Moi aussi. » Dar semblait tout aussi sérieuse. « Alors. » Elle voulait vraiment régler cette histoire, pour pouvoir délier ce noeud d'incertitude qui lui rongeait l'estomac, et quoi que ce soit, elle voulait en parler et oublier. « Kerry. »

« Alors Kerry quoi ? » Demanda sa compagne avec curiosité.

« Alors. Quelle est cette chose que tu as faite qui va m'obliger à te tuer ? » Dit Dar rapidement en se débarrassant du dernier mot avant de refermer la bouche.

Kerry se retourna, posa ses mains sur les hanches de Dar et leva les yeux. « Hein ? » Dit-elle. « Qu'est ce que j'ai fait ? »

Une petite ride apparut sur la peau au dessus des yeux de Dar. « Ah... tu... c'est... ce que tu m'as dit l'autre jour ? »

« L'autre jour ? » Le regard de Kerry glissa sur le côté tandis qu'elle réfléchissait. Brusquement son expression s'éclaira, puis prit un air d'embarras chagriné. « Oh. » Elle leva une main et se couvrit à moitié les yeux. « Ouais, ça. »

« Ça. » Répéta Dar, rassurée. Si Kerry avait oublié ce truc, c'est que ça ne pouvait pas être si mauvais ? « C'était... quoi ? » Demanda-t-elle d'un ton légèrement hésitant.

Kerry avait complètement oublié 'ça', et maintenant elle se sentait vraiment idiote. Avec un soupir, elle prit la main de Dar et l'attira vers le lit, s'assit et attendit que sa compagne prenne place à côté d'elle. « Tu vas vraiment penser que je suis dingue. »

Dar étudia attentivement le visage expressif de Kerry. « Vraiment ? »

« Ouais. » Kerry se frotta le nez. « Je pense que oui. »

Dar attendit, mais rien ne vint. « Bon. » Elle s'éclaircit doucement la gorge. « Pourquoi tu ne me donnes pas l'occasion de voir par moi-même ? Je veux dire... » Elle examina la jeune femme. « Tu ne fais généralement pas de choses stupides. »

Kerry prit une profonde inspiration, et regarda Dar dans les yeux. « Cette fois-ci je pense que oui. » Admit-elle. « J'ai...hmm... » Elle prit une autre inspiration. « Je me suis fait tatouer. »

Le visage de Dar resta de marbre pendant un long, très long moment. Puis elle cligna des yeux plusieurs fois. « Tu t'es fait tatouer ? »

Observant son visage d'un air anxieux, Kerry hocha la tête. « Ouaip, je me suis fait tatouer. » Elle ne vit aucun des petits signes de désapprobation qu'elle avait appris à lire sur le visage de sa compagne, et ça lui donna le courage de continuer. « Tu sais que j'y pensais un peu... »

« Je sais. » Les mots parvinrent finalement à sortir de la gorge choquée de Dar.

« Enfin bref, après cette soirée avec le gang, j'en ai discuté avec un des gars et il m'a dit qu'un de ses amis était vraiment un très bon artiste tatoueur, et... » Kerry grimaça un peu en haussant légèrement une épaule. « Alors je suis allée discuter avec lui et j'ai vu son travail. »

« C'était bien ? » Demanda Dar.

« Magnifique. » Admit Kerry. « On en a parlé, et je lui ai expliqué mes idées et il a dessiné ce truc et... » Elle laissa sa phrase en suspens et jeta un autre coup d'oeil au visage de Dar. Les yeux bleu clair étaient concentrés sur son visage, une expression à la fois intriguée et surprise.

Pas de dégoût. Pas de désapprobation. Kerry se sentit un peu mieux. « Je crois que je me suis décidée avant d'y avoir réfléchi et de me dégonfler. »

Dar réfléchit à ça. De toutes les choses que Kerry auraient pu faire qui auraient mérité qu'elle ait envie de la tuer, c'était de loin la plus insignifiante qu'elle pouvait imaginer. Pourquoi Kerry avait pensé qu'elle lui en voudrait de toute manière ? «Ker, c'est ton corps. » Dit-elle. « Tu peux te peindre en orange que ça m'irait. »

Kerry ne répondit rien pendant un moment. Elle prit la main de Dar entre les siennes et les serra, ses yeux fixés sur leurs doigts entremêlés. « Je pensais juste que c'était un truc vraiment radical pour moi. »

« Nan. » Dit Dar. « Si tu te faisait des piercings sur le visage, je pourrais avoir une crise. Mais les tatouages... bon Dieu, j'en voulais un quand j'étais punk. Pourquoi pas ? » Elle observa un sourire se frayer un chemin sur les lèvres de Kerry. « Alors... hum.. » Les yeux verts se levèrent vers les siens. « Tu vas me laisser le voir ? »

Kerry hocha la tête. « Bien sûr. »

« Tu l'as fait faire où ? »

Lentement, Kerry libéra sa main et la leva puis tapota sa poitrine doucement.

Dar grimaça. « Ça a du faire mal. »

« Hé. » Kerry soupira, répondant à la gentille pression sur son épaule et elle s'allongea sur le lit. « C'est là que je suis supposée perpétuer la grande tradition et prouver ma féminitude en te disant que je n'ai pas eu mal, et que même, c'était génial. »

« Ah. » Dar poussa la main de Kerry sur le côté, déboutonna sa chemise, et s'allongea près d'elle en commençant à tirer sur le tissu.

« Mais ce n'est pas vrai. » La jeune femme blonde se força à se détendre et laissa retomber son bras en se concentrant sur le visage de Dar tandis que le toucher chaud de ses doigts balayait la peau sous sa chemise. « Ça m'a fait un mal de chien, et j'ai trahi toutes les femmes fortes du monde en hurlant comme un putois quand il l'a fait. »

Dar rit doucement en finissant son déboutonnage, et elle repoussa le côté gauche de la chemise de Kerry pour exposer son épaule et sa poitrine. Un flash de couleur frappa son regard et elle s'approcha un peu plus pour examiner cette nouvelle et très différente chose avec une intense curiosité.

Kerry retint son souffle.

« Wow. » Murmura Dar. « C'est... beau. » Elle s'approcha encore. « C'est une corde ou... »

« Non, c'est... hum... c'est un serpent. » Dit Kerry doucement. « Tu sais, c'est un truc Celtique, l'histoire du serpent qui se mord la queue ? » Elle hésita un instant. « Celui qui signifie éternité ? »

« Oh... ouais ! » Dar vit enfin le modèle. Chaque écaille du serpent était représentée d'une couleur différente, et l'effet était saisissant. Le serpent s'enroulait autour de lui même et autour d'une forme un peu plus foncé, et Dar le fixa pendant plusieurs secondes avant que son esprit en comprenne le schéma.

C'était son nom. Dar vit le mot 'éternité' et les lettres de son nom reliés ensemble et elle leva lentement la tête pour croiser le regard de Kerry.

Après un moment de silence total, Kerry sourit. « Sans offense, chérie, je suis vraiment contente que tu l'aies raccourci. »

C'était stupéfiant. Dar en avait le souffle coupé. C'était bouleversant. Elle cligna des yeux et sentit avec surprise des larmes lui piquer les yeux. La tête lui tourna et les larmes s'écrasèrent sur la peau nue de Kerry, alors qu'elle prenait une inspiration tremblante.

Avec un petit soupir, Dar blottit son visage contre le ventre de Kerry, donnant un peu de temps à son esprit pour absorber ce message on ne peut plus clair.

Bon, je ne pense pas qu'elle m'en veuille. Kerry leva une main pour passer ses doigts dans les cheveux noirs étalés sur son estomac, et elle gratta le crâne de Dar du bout des doigts. En vérité, elle avait complètement oublié son anxiété à propos de ce truc, et le stress soudain après la longue journée l'avait laissée totalement lessivée. Mais ça c'était mieux passé que ce qu'elle espérait, alors peut-être que de ne pas s'y être préparée avait été le mieux.

Quoi qu'il en soit. « Je sais que tu connais mes sentiments pour toi. » Risqua Kerry. « Alors ce n'est pas une grosse surprise, mais... » Elle sentit Dar prendre une inspiration contre sa peau. « Maintenant il faut que je trouve une excuse pour porter une robe sans bretelle. »

Le corps de Dar se contracta quand elle laissa échapper un petit rire.

Kerry caressa les cheveux de Dar, appréciant leur contact contre sa peau. La douleur, décida-t-elle, en valait la peine, et ses derniers doutes disparurent quand Dar tourna finalement la tête pour croiser son regard et qu'elle y vit l'émerveillement.

* * * * *

Dar se réveilla quelques secondes avant que l'alarme ne se déclenche et elle l'éteignit rapidement avant que le réveil ne saute sur la table de nuit. C'était juste l'aube, et elle prit un moment pour reprendre son souffle après son réveil brutal, puis elle se réinstalla dans le lit et reprit sa position enroulée autour de Kerry.

Un grondement de tonnerre roula au dessus de sa tête, et elle jeta un rapide coup d'oeil à la fenêtre de la chambre d'hôtel pour vérifier s'il pleuvait. Cependant, Dar observa la tempête calmement, parce qu'à cet instant, elle était dans un endroit qu'aucune tempête ne pourrait toucher, quelle que soit sa force.

Elle se fichait même d'être encore à New York. Dar pencha la tête et étudia le profil de Kerry, essayant de se rappeler à quel moment elles s'étaient endormies la nuit dernière. La dernière chose dont elle se souvenait clairement, c'était qu'elles avaient partagé un fondant au brownie en regardant les nouvelles, et puis...

Et puis elle s'était réveillée il y a une minute, étendue au milieu du grand lit avec Kerry enroulée autour d'elle comme à son habitude, avec sa tête posée sur l'épaule de Dar et un bras passé autour d'elle comme si elle n'était rien d'autre qu'un gros oreiller vivant.

Exactement ce que Dar aimait être.

Positionnée comme elle l'était, son nouvel ornement n'était pas visible, mais Dar se mit à y penser quand même. Il était encore un peu rouge et pas tout à fait cicatrisé, mais elle pouvait voir que le tatouage était, véritablement, très bien conçu. L'homme qui avait fait ça était sans conteste un artiste.

Dar était encore sidérée. La pensée et l'émotion qu'impliquait le tatouage la remplissaient d'un sentiment de crainte et étonnamment d'excitation, et sa respiration s'accéléra rien qu'en y pensant. Elle était totalement émerveillée par la décision de Kerry de décorer son corps avec ce symbole si particulier, et maintenant elle se demandait si...

Est ce qu'elle devrait le faire aussi ?

Une image de Kerry, peut-être ? Dar sentit un minuscule ricanement monter dans sa poitrine quand elle s'imagina enlever sa veste au milieu d'une réunion importante, et révéler *ça* à tout le monde avec la chemise en soie à manches courtes qu'elle portait habituellement, si elle se faisait tatouer sur le bras. Sachant que malgré sa valeur pour la compagnie, ça dépasserait la limite, même pour le plus libéral des conseils d'administration, et bien qu'elle se fichait royalement de ce qu'ils pouvaient penser d'elle, elle savait également que ça embarrasserait très probablement Kerry.

Okay, alors pas un dessin d'elle. Alors quoi ? Ou... peut-être qu'elle pourrait faire son portrait à un endroit où la plupart des gens ne pourraient pas le voir...

Kerry remua et Dar décida de réfléchir à ça un peu plus tard. Elle baissa la tête pour observer sa compagne pendant que Kerry ouvrait lentement les yeux en clignant et alors qu'elle prenait conscience de son environnement, un sourire apparut sur son visage. « Bonjour. »

« Hmm hmm. » Kerry la serra dans ses bras. « J'ai dormi comme une souche. » Admit-elle. « Je crois que je n'ai pas bougé d'un pouce depuis que je me suis effondrée hier soir. »

« Pareil pour moi. » Dar fit courir ses doigts dans les cheveux ébouriffés par le sommeil de Kerry, coiffant approximativement les mèches blondes. « Tu as regardé dehors ? »

Kerry leva la tête et jeta un coup d'oeil. « Ohh. » Elle reprit sa position originale. « C'est une journée parfaite pour rester au lit. Malheureusement on n'est pas à la maison pour pouvoir en profiter. »

« Mmph. » Dar passa la main dans le dos de Kerry et frotta légèrement, retenant un sourire quand son compagne commença à émettre de légers ronronnements de contentement. « Hé, Ker ? »

« Hmm ? »

« J'aime vraiment ton tatouage. »

Kerry posa son menton sur le sternum de Dar, ses yeux verts scintillant d'un air heureux. « C'est vrai ? Vraiment ? »

« Ouais. »

« Bien. » Kerry roula sur le côté pour s'étirer, et arqua son dos avant d'observer son nouvel ornement. « J'étais vraiment excitée quand je l'ai fait, mais après quand je suis rentrée à la maison et que j'ai vu mon reflet dans le miroir... c'était simplement effrayant. »

« Effrayant ? » Dar traça le contour du dessin du bout des doigts.

« Ouais. Comme, oh mon Dieu, comment j'ai pu faire ça ? » Kerry posa une main sur son estomac et fixa le plafond. « Je m'inquiétais de ce que tu penserais, et si j'aurais dû t'en parler avant. »

Dar s'assit sur le lit et se tourna à moitié avec élégance en s'extirpant des couvertures, et elle croisa ses jambes dans le même mouvement. Elle posa ses coudes sur ses genoux et observa Kerry sérieusement.

« Je veux dire... je sais que tu n'allais pas détester... du moins je pensais que je le savais... mais... » Kerry posa sa main sur le genou de Dar. « Je pensais à ce que j'aurais ressenti si tu étais rentrée à la maison avec un tatouage et je n'ai pas vraiment aimé les sentiments que j'ai ressentis à ce moment là. »

« Ah. » L'expression de Dar devint un peu plus pensive.

« Tu m'en aurais parlé d'abord ? » Demanda Kerry avec curiosité.

Dar posa son menton sur son poing. « Pas si je voulais que ce soit une surprise. » Dit-elle. « Et crois moi, que tu mettes mon nom sur ta poitrine est assurément une surprise. »

« Hmm. Je n'y avais pas pensé de cette façon. »

« Quoi qu'il en soit. » Dar se pencha et embrassa doucement l'endroit. « Je l'adore. » Elle se releva et embrassa Kerry sur les lèvres. « Je t'aime toi. » Elle fit une pause, nez-à-nez avec sa compagne. « Tu crois que tu pourrais porter une robe sans bretelle pour aller au Radio City Music Hall ? »

Les yeux verts s'agrandirent et s'éclairèrent. « Quand ? »

« Bonne question. » Rit Dar. «  Je le saurai quand l'enveloppe de Fedex arrivera. Alastair nous envoie des billets qu'il avait sous la main. » Dit-elle. « Ce soir peut-être, ou demain... tu es intéressée ? Je n'ai aucune idée de ce qui passe en ce moment... peut-être qu'on devrait d'abord vérifier. »

Kerry s'assit près d'elle. « Sûr. » Acquiesça-t-elle avec un sourire. « Alors, quel est ton emploi du temps pour aujourd'hui, patron ? »

Dar étudia l'épaisse couverture blanche. « Je pense que je vais appeler Hans... voir si ses six jeunes et robustes Allemands ont réussi à sortir quelque chose de ce code. S'il a réussi, il va falloir que je tienne ma part du marché et que je bosse sur ces foutus algorithmes. »

« Les bêtas ? » Demanda Kerry, surprise. « Je pensais que tu avais dit c'était à lui de résoudre le problème ? »

Dar sortit du lit et se posta devant la fenêtre, observant la pluie.

Kerry attendit, et en entendant des crissements de pneus dans la rue en bas, elle se demanda avec amusement si la femme nue qui se tenait devant la fenêtre avait un rapport avec ça. La lumière grise diffuse de l'extérieur soulignait la silhouette de Dar, alors Kerry admira la vue, appréciant les lignes longues et gracieuses du torse de sa compagne.

Finalement Dar se retourna et s'appuya contre le rebord de la fenêtre. « C'est son problème. » Dit-elle. « Mais même s'il le règle, ça ne sera pas suffisant. On va devoir faire le reste. »

Kerry s'appuya sur ses coudes, étendit ses jambes et les croisa aux chevilles. « Chérie, tu te rends bien compte que tu montres tes fesses à tout Manhattan, hein ? »

Dar inclina la tête lentement et fronça les sourcils. « Quoi ? »

« Viens là. » Kerry bougea un doigt dans sa direction. « Avant que quelqu'un prenne une photo de toi à la fenêtre et que tu finisses en première page du NY Times. »

Dar se retourna, fixa la fenêtre et revint d'un air penaud vers le lit. Elle se laissa tomber à côté de Kerry. « Désolée. Je n'y ai pas pensé. » Sa voix prit un ton dégoûté. « C'est l'histoire de ma vie ces derniers temps apparemment. »

Kerry la poussa du genou. « Qu'est ce que tu veux dire par là ? Tu n'as pas été moins brillante que d'habitude à ce que je sache. » Elle adoucit sa voix. « Non ? J'ai manqué quelque chose ? »

Dar haussa les épaules. « Non. Je me sens juste un peu à l'ouest en ce moment. » Admit-elle. « Quoi qu'il en soit, tu veux déjeuner ici ou tu veux descendre ? Ce n'est pas trop mal comme endroit. » Elle changea de sujet, une main tirant doucement les couvertures.

« Je préférerais rester ici. » Kerry prit la main de Dar dans les siennes. « Passer un peu de temps à traîner ici avec toi, si j'ai le choix. Et si tu ne dois pas aller voir ce gars, bien sûr. »

Dar parut plaisamment surprise par la réponse. « Ça me semble bien. » Elle hocha la tête. « Je vais passer un coup de fil à Hans, tu commandes ? » Elle se pencha et attrapa la carte des menus pour la tendre à Kerry. « Ensuite on pourra peut-être vérifier ce qui passe au Music Hall. Je ne suis pas sûre de savoir dans quoi Alastair veut nous embarquer. »

Kerry ouvrit le menu et laissa sa main tomber sur la première page. « Il s'inquiète un peu pour toi. » Dit-elle calmement à sa compagne.

Les yeux bleus alertes croisèrent soudainement les siens. « Moi ? »

« Il pensait que tu avais l'air un peu à l'ouest l'autre jour. » Expliqua Kerry. « Il me l'a dit quand il m'a appelée. »

Dar fronça les sourcils. « Qu'est ce que tu lui as dit ? »

« Pas grand chose. » Dit sa compagne, doucement. « Juste que cette expo était vraiment stressante, et que l'appel d'offres pour les navires était une plaie. Tu sais. La vérité. »

« Mais pas toute la vérité. » Soupira Dar, en se rallongeant, le menton posé sur ses poignets.

Kerry leva une main et la passa dans les cheveux sombres de Dar. « Chérie, je n'allais pas discuter de tes histoires personnelles avec lui. Ce n'est pas ses affaires. »

« Mmph. »

« Même si je pense qu'il tient vraiment, vraiment à toi en tant que personne. » Dit Kerry. « Et qu'il s'inquiète pour toi. »

Dar jeta un coup d'oeil vers elle. « Je sais. » Elle soupira. « Je n'avais simplement pas réalisé que je devenais un sujet de préoccupation pour lui. » Elle tendit une main vers le genou de Kerry et frotta la peau avec son pouce. « C'est frustrant. J'ai envie de me botter les fesses. »

Le fait que Dar parle de ça rassurait vraiment Kerry. « Et bien, c'est pour ça que je suis ici. Pour te soutenir et t'écouter, pour te prendre dans mes bras ou juste pour que tu aies quelqu'un avec qui dîner. » Dit-elle. « Tout ce que tu veux, je suis là. »

Dar étudia la rotule de Kerry pensivement. « Je n'ai pas l'habitude d'être dans le besoin. »

« Je sais. En général ça marche dans l'autre sens, et tu es toujours là quand j'ai besoin de toi. Alors... dis-toi que ce n'est qu'un juste retour des choses. » La cajola Kerry, encouragée quand Dar se rapprocha et enroula sa main autour de son mollet. Elle répondit en se penchant en avant pour glisser ses mains le long des bras de Dar, puis elle massa les muscles fermes avec de petits mouvements doux. « Tu es entre de bonnes mains, tu sais ? »

Dar détendit ses épaules et laissa légèrement tomber sa tête. « Les meilleures. » Elle céda finalement, et se rapprocha plus près. « Très bien. Mais si je te dis de me botter les fesses, tu ferais mieux de le faire. Ne te contente pas de me tapoter la tête. »

Kerry se pencha et l'embrassa. « C'est promis. » Dit-elle. « Maintenant, vu que tu me fais confiance pour commander ton petit déjeuner, je peux te demander si tu es plus d'humeur pour du sucré ou du salé ? »

« Sucré. » Lâcha Dar avec un soupir satisfait. « Ils ont de très bonnes gaufres. »

« Mmh... les belges avec des fraises dessus, ou celles à la banane ? » Kerry gratta la nuque de Dar du bout des doigts et la regarda fermer les yeux en réaction. « Je peux te demander quelque chose d'autre ? »

« Hmm hmh. »

« C'est quoi ce sac là-bas ? »

« Quel sac ? »

« Celui avec le bonnet marin qui dépasse. »

Un oeil bleu s'ouvrit et la regarda.

* * * * *

Pluie ou pas, c'était une magnifique journée. Dar finit de rincer le savon sur son corps et sortit de la douche en fermant la porte translucide derrière elle avant de prendre une serviette pour se diriger vers l'évier.

Une silhouette mouillée et ébouriffée lui renvoya son regard dans le miroir, mais elle lui sourit en se séchant les bras, une oreille à l'écoute des légers bruits de la pièce d'à côté. Avoir Kerry dans les parages faisait toute la différence, réalisa-t-elle. Elle était beaucoup plus détendue, et la pensée de devoir se battre avec Hans sur son programme l'amusait maintenant bien plus qu'elle ne lui portait sur les nerfs.

L'idée de présenter Hans à Kerry lui paraissait amusante également, mais elle n'était pas sûre que sa compagne apprécie d'être dans la même pièce que des personnes qui parlaient une langue qu'elle ne comprenait pas. « Ah. » Dar s'adressa à son reflet. « Quel est le problème, elle vit à Miami. Elle a l'habitude. »

« Dar ? » La voix de Kerry parvint jusqu'à elle. « Tu as dit quelque chose ? »

Dar rit doucement. « Nan – je parlais toute seule. Je sors dans une minute. »

« Tant mieux... parce que je commence à m'ennuyer sérieusement toute seule ici. »

« Oh oh. » Dar sécha ses cheveux avec sa serviette en sortant de la salle de bain embuée, sans repérer sa cible immédiatement. « Ker ? » Elle regarda autour d'elle et trouva sa compagne blonde simplement vêtue d'une serviette, près du bureau devant son ordinateur. « Un problème ? »

« Hein ? » Kerry tourna la tête. « Non, non... je jetais juste un oeil à ma messagerie du bureau. » Elle s'assit sur le coin du bureau. « A quelle heure on doit rencontrer le client, à onze heures, c'est ça ? »

« C'est ça. » Dar enroula la serviette autour de ses épaules. « Quelque chose d'intéressant ? »

Kerry vérifia son courrier. « Nan, nan, nan... whoua. » Elle se pencha un peu plus et cliqua sur un des mails, ses yeux balayant le texte. Soudain elle se redressa. «  Sapristi ! »

« Quoi ? » Dar posa son menton sur l'épaule de Kerry et regarda l'écran. Après une seconde, elle posa sa main sur le bureau et laissa passer un ricanement. « Est-ce que je lis bien ? » Sa voix prit un ton incrédule.

Kerry glissa du bureau et s'assit sur la chaise. « Oh, zut alors, j'espère que non. » Murmura-t-elle. « Ça alors, qu'est-ce qui a bien pu se passer la nuit dernière ? »

« Il n'y a qu'un moyen de le savoir. » Dar attrapa son téléphone portable et composa le numéro du bureau. Il y eu plusieurs sonneries avant qu'on lui réponde. « Bonjour Maria. »

Une hésitation perceptible. « Oh, bonjour, Dar. Comment allez-vous ce matin ? » Demanda Maria. « Est-ce que Kerrisita est bien arrivée ? »

« Très bien, merci. » Répondit Kerry elle-même quand Dar mit le haut-parleur.

« C'est génial. » Lança Maria. « Je suis si heureuse. »

« Et j'allais très bien jusqu'à ce que j'ouvre mon courrier à l'instant. » Ajouta Kerry. « Est ce que Dar aussi en a reçu ? »

Maria soupira. « Si. » Dit-elle. « Ça ne s'est pas passé exactement comme ça, mais... »

« Maria, qu'est-ce qui a bien pu arriver ? » S'exclama Dar. « Ce fichu mail de Mariana dit que vous avez agressé quelqu'un ? »

« Seigneur. » Murmura Kerry, en se couvrant les yeux d'une main.

« Jefa, ce n'est pas aussi grave. » Protesta Maria. « Je n'ai blessé personne ! C'est juste que Mayté m'a parlé de ces deux femmes qui vous avaient tant embêtées vous et Kerrisita, et qu'elles étaient à ce restaurant à attendre Kerrisita et donc on est allé les prévenir qu'elle ne viendrait pas. »

« Hmm hmh. » L'encouragea Dar. « Et ? »

« Et c'est tout ! On ne voulait pas causer autant de problèmes ! » Lança son assistante. «  On voulait faire quelque chose de gentil, et elles auraient dû faire la même chose. Ces femmes sont mauvaises, Dar. »

« Okay. » Kerry s'appuya contre l'épaule de Dar. « Mais hum... c'est quoi cette histoire à propos des charges, si vous leur avez seulement dit que je leur avais posé un lapin ? »

Maria s'éclaircit la voix délicatement.

« Pas que je n'apprécie pas l'attention, Maria, vraiment... » Continua Kerry. « Mais elles auraient pu rester plantées là toute la nuit que ça ne m'aurait pas dérangé. Je ne vous aurais pas demandé de faire un détour pour aller leur dire quoi que ce soit. »

« Oh, si, Kerrisita, je sais. » Dit Maria. « C'est juste que Mayté et moi, on pensait y aller sur le chemin de la maison, puisque c'était quasiment sur la route. »

« Maria. » Dar reprit les rênes. « Les charges ? »

« Jefa, elles étaient très méchantes contre nous. Je suis simplement allée les voir pour leur dire que Kerry était partie, et elles ont commencé à me dire des choses si méchantes ! » Protesta Maria. « Je ne pouvais plus les arrêter ! Tous ceux qui étaient dans le bar sont venus voir ce qui se passait, et je pensais que ces femmes n'apprécieraient pas de faire le spectacle, alors j'ai voulu trouver quelque chose pour détourner leur attention. »

Dar et Kerry se regardèrent. « De... quel genre ? » Osa Kerry.

« Je leur ai donné quelque chose pour leur occuper les mains et leur faire arrêter de dire toutes ces choses. » Dit Maria, et elles purent presque l'entendre se redresser. « J'ai pris les plats de leur dîner et je leur ai balancé au visage. »

« Oh, Seigneur. » Chuchota Kerry.

Dar observa le téléphone, momentanément sans voix. « Ah. »

« Et c'était si chaud, que Mayté a courtoisement voulu les aider, alors elle leur a envoyé leurs verres de bière à la tête pour les rafraîchir. »

Dar s'avança vers la fenêtre, et secoua la tête en se couvrant les yeux d'une main. « Quelqu'un a pris des photos ? »

« Jefa ? » Demanda Maria.

« Dar demandait juste si quelqu'un avait... euh... été blessé, Maria. Vous allez bien ? Et Mayté ? »

« Oh, si. » Maria semblait un peu moins stressée. « On va bien, si. Mon mari était très choqué d'entendre ce que sa senora et sa senorita avaient fait, mais on est vite rentrées à la maison après ça, Kerrisita. Oui, on va bien. »

« Bon, c'est bien. Très bien. » Kerry se demanda ce qu'elle devait dire ensuite. « Bon, euh... ce n'est pas que l'on n'apprécie pas ce que vous avez fait, euh... mais vous savez... »

« Kerrisita, on ne pouvait pas rester là et écouter ces femmes. Elles sont devenues très méchantes à votre sujet en particulier. » Dit Maria.

« Et bien, je sais, mais... »

« Hé, Maria. » Dar s'approcha et très doucement posa sa main sur la bouche de Kerry. « Vous vous souvenez d'Eleana ? »

« MRFF ! » Kerry mordilla la paume de sa compagne.

Un moment de silence. « Si ! Si, oui je m'en souviens Dar. Oui. » Dit Maria. « Une autre très méchante personne. »

« Est-ce que Kerry vous a déjà raconté notre rencontre à un dîner ? »

« Noon... je ne pense pas. »

Dar relâcha Kerry qui croisa les bras autour de sa poitrine en souriant d'un air affecté, et pencha la tête pour acquiescer. « Rappelez-lui de vous parler de ça quand elle reviendra, hein ? » Elle glissa un bras autour de la taille de Kerry et la serra plus près. « Quoi qu'il en soit, ne vous inquiétez pas pour ça. Je vais m'occuper de Mariana et lui dire de voir avec le département juridique pour se débarrasser de toutes ces conneries. »

« Si, Dar. Merci. » La voix de Maria se réchauffa. « On ne voulait pas vous causer de problèmes. »

« Vous ne l'avez pas fait. » Affirma Dar. « Surtout si elles racontaient des conneries sur Kerry. Elles ont eu une chance de tous les diables que ce soit vous et pas moi qui soit là-bas, parce que si j'avais été là, elles auraient eu bien plus que... c'était quoi, au fait ? »

« Du chili, jefa. »

Kerry partit dans un rire silencieux, et elle se laissa tomber contre Dar, le visage caché contre son épaule.

Dar s'éclaircit la gorge. « Ouais, et bien... à mon avis c'était du gaspillage de haricots. » Dit-elle d'une voix traînante. « Mais merci, Maria. Et ne vous inquiétez pas à propos des charges. C'est du vent. »

« Si. C'est aussi ce qu'a dit l'homme qui est venu nous parler ce matin. » Acquiesça Maria. « C'est juste tellement agaçant, non ? »

« Ouais. » Dit Dar. « Désolée que vous ayez dû être impliquées. »

« Pas moi. » Dit son assistante de façon surprenante. « Dar je vous ai vue défendre tellement de gens pendant si longtemps, et maintenant, c'est vraiment bon de pouvoir faire ça pour vous. »

Dar fixa le téléphone en silence pendant plusieurs secondes.

« Moi aussi. » Résonna la voix de Mayté.

Kerry essuya les larmes de rire, et elle mit sa main sur l'estomac de Dar. « Mesdames. » Dit-elle. « Je vois exactement ce que vous voulez dire. »

« Alors vous n'êtes pas en colère contre nous ? » Demanda Mayté.

Kerry leva les yeux vers le profil figé de Dar, alors que l'humidité aux coins de ses yeux trahissait ses sentiments. « Non, on n'est pas en colère. » Répondit-elle pour elles deux. « Mais écoutez, vous essayez de rester loin des ennuis pendant qu'on est ailleurs, okay ? On s'occupera de tout quand on reviendra. »

« Très bien. » Acquiesça Maria. « On sera sage. »

« Okay, on se reparle plus tard. » Dit Kerry. « Bye. » Elle raccrocha puis elle posa sa tête contre l'épaule de Dar. « Purée de nous, Batman. »

Dar s'éclaircit la gorge. « Assurément inattendu. » Acquiesça-t-elle. « Bon Dieu, j'aurais aimé être là. J'aurais donné un mois de salaire pour avoir vu voler ce chili. »

Kerry ricana. « Moi aussi. » Confessa-t-elle. « Je veux dire... ce n'est pas vraiment drôle, Dar. Tu sais que ça pourrait devenir vraiment moche pour nous à la prochaine réunion d'appel d'offres ? » Elle soupira. « Et je ne suis pas meilleure qu'elles. C'est moi qui leur ai posé un lapin, quand même. »

« Ah. » Dar haussa les épaules. « Elles peuvent aller se faire voir. On s'en inquiétera quand ça arrivera. »

Avec un froncement de sourcils, sa compagne parcourut le reste de son courrier, puis elle haussa les épaules. « Ouais, je crois que ça paraît sensé. » Elle poussa légèrement l'ordinateur portable et se tourna vers sa compagne. « Je t'ai déjà dit à quel point tu avais belle allure quand tu ne portes qu'une serviette ? »

Dar s'assit sur la grande chaise confortable et attira Kerry sur ses genoux. Elle mit les bras autour de la serviette enroulée autour du corps de Kerry, et elle la serra contre elle. « Hé. »

« Mmh ? »

« S'il s'arrête de pleuvoir, tu voudrais venir bien à Central Park et monter dans un attelage avec moi ? »

Kerry se laissa facilement distraire. « Celui avec les jolis chevaux ? »

« Hmm hmh. »

C'était une idée charmante et romantique, et Kerry aimait vraiment ça. « Peut être qu'on pourrait trouver un de ces petits cafés pour dîner ? » Suggéra-t-elle. « Je sais que Manhattan n'est pas un de tes endroits préférés, mais je parie qu'on peut s'amuser ici. »

Dar pinça doucement le côté de Kerry à travers le tissu éponge. Elle leva la tête quand Kerry passa ses doigts dans ses cheveux mouillés et elles s'embrassèrent. Elle pouvait sentir le léger goût du dentifrice au raisin sur les lèvres de Kerry quand elle les explora, savourant le contact doux contre sa joue alors que sa compagne caressait la peau de son visage. « Je parie qu'on peut s'amuser aussi bien dans cette chambre d'hôtel. » Murmura-t-elle.

« Aucun pari. » Kerry se blottit contre elle, puis l'embrassa. « Aucun... pari. »

* * * * *

 

Publicité
Publicité
Commentaires
T
C'est vraiment plaisant de voir qu'une traductrice en cache une autre... et toujours avec autant de talent, merci gaby<br /> <br /> <br /> <br /> Mon Dieu ce que j'ai pu rire en lisant ce que Maria avait fait avec le chili... j'en ris encore, rien qu'en y pensant, Missy a toujours de ces idées, pfffff
Répondre
Publicité