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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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31 mai 2015

Indiscretions, saison 4, épisode 3

 

INDISCRETIONS

La Quatrième Saison

Créée, produite, réalisée et écrite par : Fanatic et TNovan

 

Traduite par Fryda (2014)

 

Episode Trois : Des cris (Callings)

« Je l’ai ! Je l’ai ! » S’exclame Christian en sautant sur place, ses poings serrés en signe de victoire. « Tante Kels ! »

Kels hoche la tête et lui tapote le haut du crâne. « J’ai vu, Christian ! Bravo ! »

« Je l’ai vu arriver et je l’ai attrapé et Papa ne l’a pas vu alors j’ai gagné ! »

Ça vaut le détour. Robie sourit benoitement à son fils, fier qu’il ait attrapé le doublon. Il est en argent. Heureusement j’en ai déjà un en argent alors je ne suis pas tentée de le voler à mon neveu. Kels ne comprendrait pas.

Je suis un peu entravée pour attraper les petites babioles cette année. Collin est blotti contre moi dans son sac. Je suis très consciente de sa petite silhouette devant moi. Kels porte le même équipement avec Brennan. Je pense qu’elle m’a donné Collin comme ça je suis encore plus attentive. Aucune de nous n’a encore oublié la trouille qu’il nous a faite pendant ses premières minutes dans la vie. Néanmoins, son sac est couvert de perles et j’ai deux doublons.

Pour que la compétition soit juste, nous avons demandé à Robie de porter Kelly de la même manière. Renée tient Clark contre sa hanche et Christian par la main la plupart du temps. Seigneur, nous sommes une publicité ambulante pour Pampers et les produits dérivés de Rue Sésame. Est-ce que ça fait à peine cinq ans que Robie et moi nous trébuchions ici, complètement soûls en donnant des perles aux femmes pour qu’elles nous montrent leurs seins ?

Eh bé, comme les choses changent.

Je me penche et j’embrasse Kels.

Elle me caresse la joue et sourit. « C’était pour quoi ça ? »

« Parce que tu es là. » La réponse est courte mais elle recouvre quasiment tout.

Le chariot suivant passe et Christian se démène pour le voir. « Papa ! Soulève-moi ! »

Robie le regarde. « Fils. Je ne peux pas. Je tiens Kelly. »

« Papa ! » Il fait la moue en tapant du pied. Sa petite sœur est importante mais pas plus que notre compétition.

Soudain, Christian se retrouve soulevé et posé sur des épaules puissantes. Il attrape la tête qu’il surplombe et la penche en arrière, essayant de voir qui l’a pris. « Papy ! »

« C’est ça », le rassure Papa, en serrant fort des jambes qui battent l’air. « Je t’ai. Montrons à ton papa et à Tante Harper comment on gagne ces choses ! »

Personne n’est de mon côté, alors ?

 

* * *

 

« Passe le jambalaya, Harper », demande Lucien.

Je regarde Harper. Elle essaie de décider si elle en prend une grande cuillerée avant de lui passer le plat ou bien si elle est polie. Je décide de l’aider à surmonter son dilemme, je prends le bol et je le passe. « Il y a toujours du rab », je murmure.

Elle rougit d’avoir été eue. Je lui embrasse la joue et je mets le nez dans son cou un moment. Assez longtemps dans cette famille pour avoir droit à des hurlements de loup.

« Prenz une chambre ! » Dit Robie de l’autre côté de la table. Il se prépare à lancer un haricot dans notre direction mais Mama lui jette un regard noir qui l’arrête.

Le dîner du dimanche pendant le Mardi Gras est une grande affaire ici. Nous sommes tous sortis aux diverses parades. Nous avons attrapé des perles et des doublons. Nous avons écouté du jazz. Nous avons marché des heures. Maintenant nous sommes à la maison. La famille.

Mais quelle famille ! Depuis un an, nous avons eu cinq additions. Jake et Stevie, Brennan et Collin, et Kelly sont tous nouveaux dans cette folie qu’on appelle les Kingsleys. Ils sont aussi répartis dans la famille. J’ai Kelly, Katherine a Brennan, Mama a Collin, Papa a Stevie et Elaine a Jake. Les onze autres petits-enfants sont également installés autour de la table.

Le plus vieux, Joseph est assis près de son père et imite toutes ses habitudes inconsciemment. Alors qu’il ressemble plus à sa mère notamment par la couleur de ses cheveux, ses gestes sont ceux de Gerrard. Il prend aussi la même responsabilité des petits-enfants que son père avec les jumeaux. Ces deux hommes sont nés pour diriger. Je ne taquinais pas Gerrard quand je lui ai dit que je m’attendais à ce qu’il siège à la Cour Suprême un jour. Et nous serions bien mieux avec ça aussi.

J’aime tellement être ici.

Il n’a pas été difficile ni même nécessaire de convaincre Harper de venir pour le weekend du Mardi Gras. On a un avion, on fait le trajet. Nous sommes partis vendredi soir et avons volé deux heures.

« Alors qu’est-ce que vous allez tous faire pour le Carême ? » demande Mama.

Soudain le silence tombe sur la tablée. En tant qu’agnostique confirmée, je n’ai jamais pratiqué le Carême. Je riais toujours de mes amies à l’université qui abandonnaient le sexe prémarital pour le Carême. Marrant, je pensais que c’était mal tout le temps. Je ne vois pas non plus pourquoi ne pas manger de bonbons Hershey ou des glaces Häagend Dasz pendant un mois me ferait mieux comprendre Dieu. Bien que ça me mettrait en relation avec la garce au fond de moi pendant mes règles.

Gerrard sourit d’un air charmant. C’est à lui qu’on a le plus souvent posé cette question dans la famille. « Notre famille », dit-il en incluant lui-même, Katherine et leurs quatre enfants, « sera à la messe des mercredis matins également. »

Mama semble contente de cette réponse.

Je dois aussi admirer ça. Tout ce que ça demande, c’est de passer sept heures à la messe. Pas de promesse de bon comportement ou de changement de caractère. Malin.

Jean est le suivant. « Nous avons décidé d’aider plusieurs couples d’anciens dans notre voisinage. Je vais tondre leur pelouse, avec un peu d’aide de Charles et Elaine et les autres enfants feront des trucs à la maison. » Il soulève Geoffrey son cadet et le met sur ses genoux. « Bien que celui-ci ne devrait être là que pour s’amuser. »

Mama hoche la tête, contente de la réponse. « Lucien ? »

Il a l’air plutôt fier de lui. « Jake et Stevie veulent vraiment apporter des jouets aux enfants qui sont toujours dans l’orphelinat. Alors on va aller parler à pas mal d’entreprises pour avoir des donations. »

Ça marche pour Mama. « Robie ? »

« On abandonne le chocolat. »

Maman lève un sourcil désapprobateur. « Et ? »

Renée roule les yeux et secoue la tête. « Mama, nous allons aussi aller à la messe les mercredis. Nous avons décidé d’y aller avec Gerrard et Katheirne, comme ça nous pourrons le faire en tant que famille. »

Ça a marché.

« Harper ? »

Oh bon sang. Ça devrait être intéressant.

« Oui, Mama ? »

Robie fredonne. « Quelqu’un va avoir des ennuis. »

Harper lui lance un gâteau.

« Comment est-ce qu’on est supposé apprendre aux enfants à ne pas faire ça si tu le fais ? » Demande Luc. La question est posée d’un ton humoristique mais le regard de Mama n’est pas amusé.

« Désolée, Mama », murmure mon épouse. La seule personne qui lui fait peur, c’est Mama.

« Alors, Mon Cœur ? »

Je décide d’être gentille et de la sauver. « Mama, Harper a décidé d’arrêter de jurer pour le Carême. »

« Très bien ! »

Des yeux bleus outragés se tournent pour me regarder. « Kels », elle grogne.

« Ce sera moins cher comme ça, mon cœur. »

 

* * *

 

Il y a des avantages à être réveillée au milieu de la nuit pour prendre soin des petits. Vu que j’ai eu une bonne sieste cet après-midi pendant notre vol vers New York, j’étais plus que contente de me lever avec eux et de laisser dormir Harper. Mais, cependant, j’ai deux problèmes. Le premier est que je suis bien réveillée et le second qu’Harper dort profondément.

Heureusement pour Harper, je sais comment régler ce petit problème. Je me demande si elle se souviendra de ça au matin.

Je me glisse dans le lit et me blottis contre elle, je la trouve toute chaude et nue. Oui, c’est bon. Elle me tourne le dos pour le moment. Je vais voir comment mon plan est accepté d’ici une minute ou deux.

J’entoure sa taille de mon bras et je masse tendrement son ventre de la paume de ma main, déposant des baisers très doux sur son épaule. Elle ronronne doucement et se serre contre moi.

Je souris. Le message a été reçu et accepté. Elle roule sur le dos et sourit, sans jamais ouvrir les yeux ou faire un autre mouvement. Hmm, j’adore quand elle se rend tout simplement.

 

* * *

 

« Je vous ai dans la peau », je chantonne. « Je vous ai au plus profond de moi. Si profond dans mon cœur que vous faites vraiment partie de moi. » Je fais sauter mes bébés dans mes bras en faisant une petite rotation. « Je vous ai dans la peau. » (NdlT : traduction libre de I’ve got you under my skin)

Collin rit et cogne le nez de Brennan de son poing. Brennan couine de protestation puis elle mâchouille ses doigts, l’attaque oubliée.

« Je sacrifierais tout, peu importe ce qui arrive, pour le bonheur de vous avoir près de moi… » Les paroles me bouleversent et je ne peux plus chanter. Je renifle et j’avale la boule dans ma gorge. J’embrasse les cheveux de l’Ebouriffé et je me force à ne pas pleurer. Ils sont là, dans mes bras, en sécurité, en sûreté, heureux.

Et au moins l’un d’eux demande à être changé.

« Mais poo poo ! » Je commence à me diriger vers l’escalier et je tombe sur Kels dans la buanderie. Nous faisons plusieurs lessives depuis la naissance de nos deux anges. Kels nous entend arriver, ce qui n’est pas difficile avec deux bébés qui vocalisent de tout leur cœur et elle nous intercepte.

« Harper », elle me prend Brennan, « tu sais que ça me rend nerveuse quand tu te déplaces comme ça avec les deux bébés. »

Je fronce les sourcils. Ma femme s’inquiète trop. Ces deux-là sont parfaitement en sécurité dans mes bras. Ils le seront toute leur vie. « Tout va bien, chèr. Papa m’a laissée tomber plusieurs fois et je n’ai pas de séquelles. »

Kels lève un sourcil. « En grande partie. »

Je soulève Collin et je renifle sa couche. Il est propre. Je souris d’un air narquois à Kels. Elle a pris le mauvais bébé. « Allez, petit homme, allons lire un livre. »

« Je m’en souviendrai, Harper Lee. »

Je ris et je continue à marcher. 

 

* * *

 

Je pianote sur mon bureau. Au magnétoscope passe un sujet que Jac a produit. C’est horrible. J’essaie de résister à l’envie d’aller à son bureau et de lui faire avaler du café jusqu’à ce qu’elle se dégrise un peu. Ce qui ne me donnerait rien d’autre qu’une soularde bien réveillée. Mais même sobre, je doute qu’elle soit très talentueuse. Il faudra beaucoup de talent pour sauver ce sujet.

Génial. Une soirée tardive. Pour moi et pour Dana. Une bonne rédactrice en chef est une chose merveilleuse. Surtout une qui est hétéro, avec un heureux mariage et pas même légèrement intéressée par une balade du côté obscur.

Pour rendre les choses pires, je n’ai toujours pas de sujet génial en cours. Il y a les scandales de l’athlétisme habituels, plus de poudre aux yeux des Oscars qu’on ne peut en montrer, et nous bombardons à nouveau l’Irak, mais rien ne semble ressortir de tout ça. Langston pourrait faire un arrêt cardiaque si je ne produis rien bientôt.

Mon téléphone sonne et je grince des dents. Les appels haineux ont diminué mais n’ont pas entièrement  cessé. J’en suis vraiment fatiguée. J’ai aussi commis l’erreur de faire une recherche sur nos noms à Kels et moi sur Google. Ça m’a amenée à un mur de messages. Et ensuite j’ai commis une erreur encore plus grande en lisant les tonnes de merde qui s’y trouvaient. Seigneur, les gens ne peuvent pas sentir ce qu’ils balancent ? Un taré a même proposé une analyse de notre mariage et nous a annoncé qu’on était au bord du divorce. Peu importe qu’on ne se soit jamais rencontrées avec cette personne. Les gens sont de sacrés connards parfois.

« Kingsley », je réussis à avoir l’air poli malgré mon humeur soudain méchante. Gérer des idiots me rend toujours malheureuse. On penserait que les gens ont autre chose à faire de leur vie que de la passer à nous critiquer. Apparemment non.

« Harper ? »

Je reconnais la voix mais je ne la replace pas immédiatement. « Oui. »

« C’est Cora. »

Je suis submergée de culpabilité. J’aurais dû les contacter elle et Shadow depuis bien longtemps. « C’est génial de t’entendre ! Kels et moi on pense à toi tous les jours. Nos bébés sont blottis dans les couvertures que ta famille nous a envoyées. Et Kelsey et moi aussi, pour autant. »

« Ça m’a l’air bien chaud tout ça », me taquine Cora.

Elle n’en sait pas même la moitié, mais je résiste à donner trop d’information. « Ça l’est. Comment vont Johnny et les garçons ? »

« Ils grandissent comme de la mauvaise herbe, tous comme ils sont. Bien que Johnny semble grandir en largeur et pas en hauteur. » Elle rit de sa propre blague, mais redevient vite sérieuse. « Il faut venir nous voir, Harper. »

Encore plus de culpabilité. « Je sais. Je veux emmener les bébés voir tout le monde bientôt… »

Cora m’interrompt, me surprenant. « Ce n’est pas ça, Harper. Il faut que tu viennes. »

D’accord, je devine que quelque chose ne va pas et qu’elle ne va pas me le dire au téléphone. « C’est urgent ? »

« Je déteste te demander ça, Harper, mais tu es la seule personne en qui nous avons confiance. Qu’est-ce que tu fais demain ? »

Je serai loin de ma femme et de mes enfants, je pense. Je déteste les quitter mais je ne pense pas pouvoir les emmener avec moi, pas avec Kels qui est supposée reprendre le travail cette semaine. Nous avons maintenant une sécurité vingt-quatre heures sur vingt-quatre, alors je sais que je peux les laisser sans m’inquiéter. Je tapote mon bureau à nouveau sachant que je dois répondre vite. La dernière fois que je suis allée là-bas, nous avons aussi eu un reportage génial. Langston m’adorerait pour ce genre de choses maintenant. Bon sang, je ne pense pas qu’il y ait une façon gracieuse de refuser cette requête. « Alors on se voit demain. Je n’arriverai à la réserve qu’en milieu d’après-midi, probablement. »

« On aura du café chaud. »

 

* * *

 

« Il faut lui faire confiance, Richard », dis-je à Langston, notre producteur exécutif, alors même que Brian et moi finissons de ranger mon nouveau bureau. C’est surprenant de voir ce que la chaine pouvait accepter pour me garder pour l’instant. J’espère que mes résultats seront bons quand je serai de nouveau à l’antenne.

« Je lui fais confiance, Kelsey, ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est qu’elle ne peut pas filer comme ça chaque fois qu’elle a un problème. » Il fourre ses mains dans les poches de son pantalon tout en s’appuyant sur l’encadrement de la porte.

« Ça va te coûter cher », marmonne Brian en prenant un sac de couches dans le deuxième petit bureau qui a été converti en petite nurserie pour les bébés. Ils sont très heureux et font la sieste en ce moment, nous laissant à Brian et à moi, un peu de temps pour respirer.

Je vois le sale regard que jette le producteur à Brian. Ça va lui coûter cher aussi.

« En fait, elle peut le faire et elle le fera. Vous la connaissez depuis assez longtemps pour le savoir. » J’essaie de trouver mon carnet d’adresses dans la tonne de trucs empilés sur mon bureau et qui attendent que je les enlève.

Il relâche un souffle de frustration et s’asseoit sur mon canapé. « Bon sang, Stanton, vous n’avez aucun contrôle sur elle ! »

Je me redresse de derrière mon bureau et je croise son regard. « J’ai de l’influence, Richard. Pas du contrôle. Je n’ai aucun désir de contrôler Harper. N’importe qui avec un peu de jugeotte saurait qu’essayer de contrôler Harper Kingsley serait comme d’essayer de seller une tornade. »

« Sans blague », il marmonne en fixant ses mains. Finalement, il lève les yeux et je peux dire que ça arrive. « Vous allez partir ? »

Enfin ! Le sujet de sa petite visite. « J’y pense. »

« Vous avez d’autres offres ? »

« En fait oui. Plein. » Ce n’est pas un mensonge. Quand la nouvelle a circulé que je pourrais partir, j’ai commencé à recevoir des offres de quelques endroits inattendus. Certains seraient très lucratifs et me permettraient quand même de faire plutôt ce que je veux, quand je veux.

« Y a-t-il quelque chose qu’on peut faire pour vous garder à bord ? La chaine est derrière vous à cent dix pour cent. Ils se fichent pas mal qu’Harper et vous êtes… heu… bon… » Il bafouille pas très sûr de savoir comment finir.

« Outées ? C’est ça que vous cherchez ? Sorties du placard pour que le monde entier voie qu’on est un couple lesbien ? »

« C’est ça », dit-il, le visage rougi. « Ils se disent qu’arrivés à ce point, peu importe ! Vous faites votre boulot et vous le faites bien. »

« Bien sûr, ils disent ça maintenant. Qu’est-ce qui se passera si mes résultats sont lamentables quand je retournerai à l’antenne et que les gens ne voudront pas voir la gouine journaliste ?

« Ils ne pensent pas que ça va arriver. Ils ont mené quelques enquêtes et ça ne semblait pas être trop gênant. » Il me fait un petit sourire. « En plus, vous n’avez pas l’air d’une lesbienne. »

« Vous parlez d’expérience ? Combien en avez-vous rencontrées de tout près ? »

Il mâchouille l’intérieur de sa lèvre. « D’accord, vous m’avez eu. » Il se lève et s’étire. « Rendez-moi service et ne faites rien de radical ou de stupide. Nous ferons de notre mieux pour vous. »

Je soupire et me frotte les yeux. « Je promets de faire ce qui est le mieux pour ma famille, moi et Indiscrétions. Je ne peux pas promettre plus. »

« C’est exactement ce que j’attendais que vous promettiez. Je n’en attendais pas moins de vous. »

« J’apprécie cela. Ça signifie beaucoup pour moi. Vous savez que je ne vous lâcherais pas, vous ou le show, dans la mouise. »

« C’est ça que j’aime chez vous, Kelsey. Vous êtes une pro. » Il secoue la tête en se mettant debout. « Je ne sais pas comment vous faites. »

« Ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. »

« J’en suis sûr. » Il s’arrête en sortant et me lance un dernier regard. « Peu importe ce que vous déciderez de faire, je suis derrière vous et je vous respecte. Toutes les deux. »

 

* * *

 

Le Nouveau Mexique n’a pas changé. Je suppose que depuis l’aube des temps, il a relâché un glacier ou deux qui ont traversé le désert. Je baisse la vitre et je respire l’air frisquet. Ça sent autrement qu’à New York. A New York, il y a une odeur prévalente d’urine de chien. Kam ajoute sa part chaque jour. Mon chien me manque.

Je soupire et je jette un coup d’œil à Jeff, mon garde du corps. Il se contente de me sourire et retourne son attention vers le livre qu’il est en train de lire. C’est un type plutôt sympa mais pas doué pour la conversation.

On dit que le Montana est un état avec un grand ciel, mais le Nouveau Mexique est visiblement un rival. Même alors que nous grimpons de plus en plus, ce qui au Nouveau Mexique signifie plus d’arbres, il ne manque pas de ciel bleu clair au-dessus de nous. Le trajet depuis Albuquerque a été un peu lent à cause de trop de travaux sur l’autoroute, mais je suis reconnaissante de la limitation de vitesse. Pas de risque que New York connaisse ça bientôt.

Tandis que je passe un autre casino sur le territoire de la réserve, je me demande pourquoi ma famille d’adoption n’en a pas. Quoiqu’on puisse penser des jeux, ça a été une affaire lucrative pour beaucoup de tribus. Bien qu’il y ait pas mal d’histoires horribles sur la distribution –ou plutôt la non distribution – de ces revenus. On dirait qu’on n’a jamais rien fait de bien pour le Peuple Premier. Je sais que la distribution est gérée en interne, mais nous les mettons en situation de dépendre des revenus des casinos en première instance. C’est honteux.

 

* * *

 

Je m’arrête au Centre Culturel Navajo et je suis frappée par un sentiment de déjà vu. Cora Bingil, ma sœur adoptive, est appuyée contre la rambarde. Elle porte pratiquement les mêmes vêtements que la première fois que je l’ai vue – jean, chemise en coton et veste en cuir. Je suis frappée par la légère ironie qu’elle porte des bottes de cowboy. Malgré l’hiver, son visage et ses mains sont bronzées. Elle s’en passe une dans ses cheveux noirs brillants pour les passer derrière son épaule. Puis elle me fait signe.

Je suis très heureuse de la voir. J’aimerais que Kels et les jumeaux soient aussi là. Kels a refusé de partir sans savoir ce qui se passait. Elle a aussi trop de choses à faire à New York pour partir comme ça. J’espère vivement qu’il y a un bon sujet là-derrière ou bien Langston va avoir ma tête servie sur un plateau. Je ne peux qu’imaginer ce que Kels doit supporter à cause de mon départ soudain. Désolée, ma douce. Je me ferai pardonner par toi. Je coupe le moteur et je descends de la camionnette, savourant le craquement dans mon dos après le long trajet.

Cora descend les quelques marches pour venir me saluer. « Harper, c’est si bon de te revoir. Kelsey n’a pas pu venir ? »

« Non, pas cette fois. Mais j’ai apporté un nouvel ami. » Je fais signe à Jeff qui descend de la camionnette.

Entendant mes mots, Jeff lève les yeux et sourit. Il n’a pas la stature d’un type de la Fédération Internationale de catch. Il ressemble au type Marlboro de la publicité pour les cigarettes, et je suis sûr que c’est pour ça que l’agence a décidé que ce serait lui qui viendrait au Nouveau Mexique avec moi. Bien sûr, le type Marlboro ne porte pas un holster à l’épaule avec un pistolet Glock .40, un couteau de quinze centimètres à la ceinture et un Bersa .380 dans un étui à la cheville. Je ne veux même pas savoir ce qu’il a dans le petit sac de voyage noir qu’il emporte partout.

Cora est assez maligne pour comprendre que ce n’est pas la description réelle mais elle a la bonne grâce de ne pas le mentionner. « Contente de vous avoir aussi. J’espère que ça ne vous dérange pas de dormir sur une couchette. »

Jeff secoue la tête. « Non, madame. En fait ce sera peut-être même mieux que ce que j’ai d’habitude. »

 

* * *

 

« Alors, de quoi s’agit-il ? » Je demande à Cora. Nous sommes dans la cuisine, avec ses deux fils qui grimpent partout sur elle, mes petits me manquent vraiment à cet instant. Mes bras se sentent vides sans eux. Au moins, ce n’est pas la douleur acérée d’il y a quelques semaines quand je pensais ne plus les tenir jamais. Mon Collin et ma Brennan ne sont qu’à un jet d’avion d’ici.

« Je ne veux pas que ça devienne un problème indien. » Cora attrape Ben Joseph alors qu’il essaie de plonger au sol, la tête la première. Elle lui tapote les fesses et le pose sur le carrelage de la cuisine. « Attention, fiston. Ça t’a fait mal la dernière fois, tu te souviens ? » Sa voix contient ce ton d’affection exaspéré que seuls les parents peuvent avoir. Ou les propriétaires de chiens.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« J’ai découvert quelque chose au sujet d’un membre de notre tribu. Il faut que ça sorte, qu’on le raconte, mais je ne veux pas qu’il devienne le ‘type Navajo’… je veux que ça devienne le « Type » ou bien le ‘Type du Nouveau Mexique a fait…’ Tu vois ce que je veux dire ? »

« Oui, mais, Cora, je n’ai aucun contrôle sur ce que d’autres vont rapporter. Je ne peux pas non plus cacher le fait qu’il est navajo. Je ne peux que te promettre de faire un sujet équilibré. Si tu cherches quelqu’un pour rapporter ce que tu souhaites, je ne suis pas la bonne personne. »

Elle secoue la tête. « Ce n’est pas ce que je veux, Harper. Je veux juste que ça ne soit pas un problème indien. Nous n’avons pas besoin de ça en plus. »

« Je peux comprendre que tu veuilles protéger ta famille. »

« Je ne veux pas le protéger lui. Je veux qu’il aille en prison pour un bon bout de temps. » Cora tend un biscuit à Ben Joseph pour l’empêcher de mâchouiller la chaise. Elle secoue la tête et serre un peu plus John contre elle parce qu’il est sage. « Il y a de bonnes personnes ici. »

« Je sais. Tu vas m’emmener sur le terrain ? »

« Tôt demain matin. Tu te lèves toujours tôt ? »

« Tu veux rire. J’ai des jumeaux maintenant. Je dors à peine. »

 

* * *

 

La journée a été très longue. Elle n’a pas l’air de vouloir se terminer non plus. J’allais partir quand les révisions de script les plus récentes ont été posées sur mes genoux. Alors Brian est parti à la recherche de sandwiches pour nous.

Avant que je commence à m’occuper du travail, j’ai une petite affaire personnelle à régler en la personne de mon fils grognon qui exige son dîner maintenant. Je m’installe sur le canapé et je me prépare à le nourrir. Je garde une couverture tout près au cas où quelqu’un nous tomberait dessus. Ça ne me gêne pas de faire ça devant Harper ou Brian mais je n’arriverai jamais à me débarrasser des rumeurs si Langston passe par là. En plus, je pense qu’un coup d’œil sur l’allaitement d’un bébé lui ferait exploser la tête.

Bien entendu, le téléphone sonne à l’instant où nous sommes tous les deux confortablement installés. « Ce n’est pas toujours comme ça, mon vieux ? » Mon fils ne semble pas dérangé par le fait que je doive me lever pour prendre le téléphone. « Continue comme ça, je vais me débrouiller. Ne t’inquiète pas pour ta vieille maman. » Je ris tandis que nous nous levons du canapé, avec un peu de difficulté et que je me dirige vers mon bureau. Même alors que je m’assieds dans mon fauteuil, je vois que mon fils a gardé sa position. Je tape sur le bouton haut parleur.

« Allô ? »

« Kels ? Chérie, tout va bien ? Je m’inquiétais. » Harper a l’air un peu tendu.

« Je vais bien, mon cœur. L’Ebourriffé est en train de manger et il a refusé de me laisser assez longtemps pour atteindre le téléphone. Comment ça se passe au Nouveau Mexique ? »

« Solitairement sans vous trois. »

« Alors tu as un sujet ? »

« Je n’en suis pas encore sûre. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par ‘je n’en suis pas encore sûre’ ? Harper, Langston a probablement une crise de t’avoir laissée partir. Tu ferais mieux d’avoir un sujet et un sacré bon sujet, sinon ne prends pas la peine de revenir à New York ou il va te tuer. »

« Je suis désolée s’il t’a… »

« Harper, ne t’inquiète pas pour moi. Je suis une grande fille, je peux me débrouiller. En plus les pontes de la chaine se bousculent pour me rendre heureuse en ce moment. »

« Mon cœur, si ma virée ici est un succès, alors tu me devras une excuse directoriale. Bill Clinton les a gérés comme des bonbons à Halloween alors je ne vois pas comment tu ne pourrais pas en avoir un ou deux. »

« Très drôle, mais ma fête ne se passe pas à la Maison Blanche. Apparemment, j’ai donné de l’argent à la mauvaise fête et aux mauvais avocats. Alors qu’est-ce que tu sais ? »

« Je sais, quoi que ce soit, que Cora ne veut pas que ça rejaillisse mal sur les Navajos. »

Je prends une profonde inspiration et je soupire. Je sais qu’Harper estime faire partie de ce monde, ce qui m’inquiète pas mal d’une certaine façon. J’ai peur de sa capacité à faire un sujet équilibré quand il s’agit de sa famille adoptive. « Et si c’est un problème navajo ? Seras-tu capable de faire le reportage ? » Je lui exprime mon inquiétude.

« C’est quoi cette question, Kels ? Bien sûr que je le ferai. »

« Harper », je prends une autre inspiration profonde. « Je suis désolée. Tu sais que je m’inquiète quand il s’agit de Cora et de la famille. C’est au moins aussi ennuyeux que si quelqu’un t’envoyait à la Nouvelle Orléans pour faire un reportage sur la corruption dans le système judiciaire. Tu ne serais pas capable de… »

« C’est bon, Kels. Ça va aller, je te le promets. » Sa voix s’adoucit, ce qui me fait penser qu’elle pourrait bien avoir compris mon inquiétude.

« Je te fais confiance, Harper. »

 

* * *

 

Je rentre finalement à la maison un peu avant onze heures, Brian met les jumeaux au lit pendant que je nous prépare du thé. La soirée a été franchement longue mais je suis bien trop fatiguée pour dormir maintenant.

Il y a aussi le facteur Harper. Le facteur de son absence. Je déteste essayer de dormir dans notre lit sans elle. Je vais probablement finir par dormir dans le canapé.

Je m’installe et j’allume la télévision pour voir que ma mère est encore aux infos ce soir. Brian grogne en entrant et prend sa place habituelle entre le canapé et la table de salon.

« Qu’est-ce qu’elle a fait la super garce pour avoir du temps d’antenne ce soir ? » Demande-t-il en sirotant son thé tout en jetant un regard noir à l’image de ma mère.

Je me gratte le front. « Je ne sais pas exactement pour être honnête. Des idioties sur sa tentative de protéger ses petits enfants des maladies de la société. »

« Oh, elle parle de moi alors. »

« Toi ? »

« Ouais. Je porte le virus gay tu sais bien », dit-il, taquin.

« C’est là que je l’ai attrapé alors ? Tout ce temps où je pensais avoir été lesbienne avant de te rencontrer. »

« Oh, tu l’étais. Les poux lesbiens et le virus gay sont deux choses différentes. »

Je ris, ce qui me fait presque souffler du thé par le nez. « Pardon ? »

« Bien sûr. Tu ne savais pas ? Les poux lesbiens se transmettent de l’une à l’autre quand vous vous touchez. Mais le virus gay niche dans l’air et nous le diffusons par la respiration. C’est pour ça que les gens sont plus intimidés par les gays que par les lesbiennes. Tu vois, elle essayait de protéger les bébés et surtout Collin, du virus gay. »

Je lui masse l’épaule. « Tu es cinglé. »

« Oui, ben, c’est un sale boulot mais quelqu’un doit bien le faire. En parlant de sale boulot, tu aurais dû voir le bazar que ton fils a fait un peu plus tôt. » Je remarque que Brian met en douce la télé en sourdine. « Il a réussi à tirer une boite de poudre sur nous pendant que je le préparais pour le mettre au lit. »

« Il va bien ? »

« Oh, il va bien, mais il n’a pas trop aimé ça. Ça l’a fait éternuer. Tu sais qu’on dirait une souris quand il éternue. »

« Il a trois mois. Lâche-le un peu. Il a un tout petit nez. »

 

* * *

 

Cora et moi roulons dans son vieux pick-up usé. Je me sens toujours comme Pig Pen (NdlT : personnage de Charlie ‘Peanuts’ Brown toujours sale) Quand je sors de la cabine, la poussière rouge du Nouveau Mexique accrochée à tous les endroits dénudés de mon corps. Est-ce que j’ai vraiment pris une douche il y a quelques minutes ? Nous avons quitté la réserve il y a une demi-heure en direction du Nord vers Cuba. On est en début de matinée et nous sirotons nos cafés. Cora a aussi fait des tortillas pour le petit déjeuner. Elles sont particulièrement merveilleuses. J’en veux des comme ça tous les jours.

J’ai laissé Jeff à la réserve. Cora n’était pas très encline à le trainer avec nous. Elle me fait confiance avec ce reportage mais pas à quiconque d’autre. Heureusement je doute avoir besoin de lui ici. Ces gens ont des choses bien plus sérieuses dont s’inquiéter que de savoir avec qui je couche. En plus, c’est ma famille d’ici qui a reconnu la première Kels et moi en tant que couple.

Nous tournons vers l’est vers Taos et montons encore plus dans les montagnes. Il y a des petites villes nichées le long de l’autoroute à deux voies, à peine visibles depuis la route, qu’on voit par leur seule tour d’église qui apparaissent à travers les arbres. Je remarque que beaucoup de pancartes jalonnent l’autoroute pour des boutiques de poteries et de couvertures.

Nous tournons à l’un de ces panneaux. Cora roule encore une trentaine de mètres après la sortie de la route avant de se garer et de couper net le moteur. C’est une bonne description tandis que le vieux camion tousse, essayant de se maintenir en vie jusqu’à ce qu’il finisse par devenir silencieux. « Il faut qu’on marche sur le reste du chemin. »

Je me glisse hors du banc et je sors. Je me tiens le dos à deux mains et je m’étire les muscles. « Tu vas finir par me dire ce qui se passe ? » Je reviens vers le camion et j’attrape une petite caméra comme celles que j’avais l’habitude d’utiliser à True TV.

« J’ai trouvé ça il y a deux jours. Je t’ai appelée immédiatement. »

Ça sonne plutôt mal « C’est quoi ça, Cora ? Que fait ce type ? » Je lui pose la question tandis que nous commençons à marcher le long de la route. Je remarque que Cora fait attention à rester hors de vue dans les arbres.

« Le Nouveau Mexique a toujours eu des problèmes avec l’immigration clandestine. Pas seulement du Mexique mais de tous les pays d’Amérique Latine. C’est juste qu’ils traversent depuis le Mexique. La frontière à Juarez n’est pas très resserrée et les gens passent la plupart du temps. »

« Il s’agit d’étrangers illégaux ? » Je dois admettre que je suis un peu déçue. L’immigration n’est pas un sujet brûlant, mais avec Bush et Fox qui font copain copain, j’ai l’espoir que nos frontières seront plus humaines an avançant.

« Oui mais aussi bien plus. Je suis venue ici cette semaine pour acheter des couvertures. Peter Nighthorse est membre de notre tribu, bien qu’il ne vive pas sur la réserve. Mais nous aimons soutenir son commerce. Quand je me suis arrêtée, je n’ai pas trouvé Peter dans la boutique. Je l’ai cherché, j’ai ouvert la porte qui mène à l’usine de tissage et c’est là que je les ai vus. »

« Les clandestins ? »

« C’était des petits enfants, surtout des gamines. »

C’est intéressant. « Des gamines ? Pas de parents ? Pas de famille ? »

Elle secoue amplement la tête. « J’ai vu ce que j’ai vu. »

Au virage suivant, nous voyons le bâtiment devant nous. Il est grand et en forme de L. L’avant du bâtiment est utilisé comme étalage/boutique et l’arrière est là où les tisseurs sont installés, comme me le dit Cora. Nous restons dans la ligne des arbres et contournons l’arrière de la propriété, pour pouvoir approcher sans être vues, espérons le. Une fois là, je sors la caméra et je la vérifie. Je vérifie aussi mon téléphone portable – chargé – mais en recherche de réseau. Peu importe. Si ceci est vrai, Langston paiera joyeusement le supplément.

Nous avançons en douce vers le bâtiment et je pense vraiment qu’on ne nous a pas vues. Je note que les fenêtres sont toutes hautes et qu’il nous est impossible de regarder à l’intérieur sans grimper sur quelque chose. Il y a deux portes au bout, dont je note qu’elles sont verrouillées par une chaine. Peu importe le reste, Peter est en sérieuse violation des règles d’incendie. Je prends une photo de la chaine et de la porte.

Nous continuons à contourner le bâtiment pour arriver sur le côté. Je remarque une caisse en bois vide à quelques mètres et je l’attrape pour me mettre assez haut pour voir par la fenêtre.

Cora avait raison.

Je lève la caméra et je l’utilise pour compléter mon inspection de la pièce. Au bout le plus près se trouve une série de couchettes, un lavabo et des toilettes. Que je n’utiliserais pas personnellement. A l’autre bout, se trouvent une série de machines à tisser. Je compte dix-neuf filles et quatre garçons. Ils sont tous attentifs à leur travail, fabriquant des couvertures magnifiques avec des motifs superbes pour les touristes friqués. Même Kathie Lee ne fait pas ça. Je filme la scène pendant quelques minutes. Ensuite je descends pour trouver une Cora anxieuse.

« Alors ? »

« Je suis sûre qu’il y a violation d’une loi ou deux ici. »

« Qu’est-ce qu’on devrait faire ? »

« Retournons vers les arbres pour parler. » Rapidement et en silence nous retournons nous cacher au milieu des arbres. Je sors mon téléphone. Avant que je puisse pianoter un numéro, ma main se fige quand j’entends le bruit reconnaissable d’un fusil qu’on arme.

« Cora, qu’est-ce que tu fais là ? » Demande un homme, sa voix rauque à cause des années de cigarettes.

Nous nous retournons toutes les deux lentement et sommes face à face avec un homme de haute taille qui tient le plus gros fusil que j’ai jamais vu de ma vie. Je suis sûre que ça a à voir avec le fait qu’il est pointé droit sur mon visage.

 

* * *

 

Je roule sur le côté et je tape sur le téléphone pour attraper le combiné et le porter à mon oreille sous les couvertures. « Allô ? » Seigneur, quelle heure est-il ? Ça me parait tellement tôt. Surtout que Collin est resté éveillé la moitié de la nuit à éternuer du talc et à s’agiter.

J’entends des voix étouffées mais je ne comprends pas ce qui se dit. J’essaie à nouveau. « Allô ? »

Je suis plus réveillée maintenant et je regarde l’identifiant de l’appelant près du téléphone. C’est le mobile d’Harper. « Harper ? »

Toujours pas de réponse, juste des voix étouffées qui parlent fort. Quelque chose ne va vraiment pas. J’écoute attentivement en sortant du lit et je cherche mon téléphone mobile.

J’entens un homme crier. « Lâchez ça ! » puis un coup de feu et ensuite plus rien.

« Harper ! »

 

A suivre

<Fondu au noir>

 

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