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Guerrière et Amazone
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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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Guerrière et Amazone
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26 juillet 2015

Le Saut de la Foi, partie 2A

Avertissements de l’auteure (et de la traductrice) : voir 1ère partie


Le Saut de la Foi

(Leap of Faith)

Partie 2-A

Par Melissa Good (1998)

Traduction Fryda (2015)

 

Ephiny s’adossa au mur, les jambes étendues, mâchant lentement le petit pain qu’on lui avait donné. Tout bien considéré, il n’était pas si mauvais, il comportait plusieurs céréales et avait été fraîchement cuit. Mais elle le goûta à peine, ne mangeant que parce qu’elle savait qu’être affamée était tout simplement stupide quand il n’y en avait nul besoin.

Elle releva un genou et appuya son bras dessus, regardant autour d’elle dans un désespoir tranquille. Je ne suis pas près  de sortir d’ici, se dit-elle. Du moins pas avant une autre session avec le sanglier blond. Elle machâ la croûte du petit pain et essaya de décider comment gérer tout ça. Elle avait vraiment deux possibilités… soit résister et probablement en tirer une mâchoire brisée ou pire, soit…

L’estomac d’Ephiny se retourna. Elle était adulte et une guerrière accomplie, et elle savait que parfois on devait faire des choses qu’on n’aimait pas particulièrement… elle n’était pas une gamine inexpérimentée. Mais cette femme… Ephiny soupira. Elle l’effrayait d’une manière qu’elle avait rarement vécue. Il y a avait une immoralité chez cette cheffe des brigands, une cruauté qui dépassait ce avec quoi elle était prête à en découdre pour le moment.

« Pssst… Ephiny ? » La voix sortit de l’obscurité près d’elle. Elle se tourna et regarda l’entrée de la cellule suivante.

« Lennat ? » Elle se mit sur le côté et cligna des yeux, essayant de se concentrer sur son visage. « Tout va bien ? »

Il se rapprocha et soudain leurs regards se croisèrent. « Oui… et toi ? »

Ephiny hocha la tête. « Oui… pour l’instant. » Elle posa la tête sur les barreaux et continua à mâcher son pain. « Tu es là depuis combien de temps ? »

Lennat soupira. « Deux jours. » Il mâchouilla sa lèvre. « Ils ont envoyé leurs exigences au village… mais je pense que ce n’est pas bon. Nous avions la plus grande partie de nos dinars avec nous… pour acheter des provisions pour la saison froide. » Il s’interrompit. « Je ne sais pas ce qu’ils vont faire de nous si… cette femme… c’est un démon. »

« Mm », acquiesça Ephiny en se laissant tomber contre le mur. « Je vais te dire, je pense à une personne dont j’aimerais qu’elle soit ici. » Elle brisa son pain en morceaux et lui en tendit la moitié. « Prends ça. »

L’homme blond prit le morceau et commença à le mâcher. « Merci… ils ne nous ont pas encore nourris. » Il s’interrompit et lui lança un regard inconfortable mais sympathique. « Je présume qu’elle t’aime bien. » Il déglutit. « La personne dont tu parles est grande, sombre et porte beaucoup de cuir ? »

La régente sourit. « Oui… » Elle soupira et massa son poignet encore douloureux. » Tu la connais, hein ? »

Lennat s’arrêta de mâcher et soupira. « Elle a changé ma vie. »

Ephiny l’étudia sérieusement. « Elle a l’habitude de faire ça », commenta-t-elle. « Qu’est-ce qu’elle a fait ? »

« Et bien… » Lennat bougea un peu. Sa cellule était à un demi-niveau en-dessous de celle de l’Amazone et la différence mettait sa tête à la hauteur de la taille de la femme assise. « Le père de Gabrielle l’a appelée il y a… oh par les dieux, presqu’un an, je pense. » Il mordilla le pain. « Il… voulait la marier à un marchand… »

Ephiny haussa les sourcils. « Il ne doutait de rien. »

Lennat cligna des yeux. « Il en avait le droit… ou du moins il le pensait… dans tous les cas. » Il s’interrompit pour réfléchir. « Le marché c’était que si Bree partait avec ce type, il débarrasserait aussi Hérodote de Lila. »

« Bree ? » Demanda l’Amazone. « Je ne me souviens pas qu’on l’ait appelée comme ça. »

« Oupf… non. » Lennat pinça les lèvres. « Elle n’aime pas ça… mais c’est une de nos habitudes. » Il soupira. « Quoi qu’il en soit… c’était le marché… et Lila priait pour que Br… Gabrielle accepte pour qu’elle puisse partir de cette maison. »

Ephiny se tourna pleinement pour lui faire face, elle s’assit les jambes croisées, les coudes sur ses genoux et se massa les tempes. « Attends. » Elle tendit la main. « Pourquoi est-ce que Lila était aussi désespérée de partir ? »

L’homme blond la regarda. « Pour la même raison que Gabrielle… elle en avait assez que son père les batte. » Il hésita, en voyant l’expression profonde de choc sur son visage. « Oh. Tu ne savais pas. » Il continua d’une petite voix. « Je suis… elle… elle te décrit toujours comme sa grande amie… je pensais… »

Bon sang. Ephiny sentit les pièces du puzzle qu’était leur Reine se mettre en place. « Non… je ne l’ai jamais su… c’est une personne très discrète », lui dit la régente avec une note de regret dans son ton. « Elle est plutôt du genre à deviner ce qui ne va pas chez les autres, que de dire ce qui ne va pas chez elle. » Et maintenant, plusieurs remarques énigmatiques de Menelda commençaient à prendre sens. La barde avait dû craquer et lâcher quelques informations à la guérisseuse durant leur dernière visite.

Lennat réfléchit. « Tu sais, tu as raison. » Il lui sourit. « En tous cas… elle est venue… mais Xena est venue avec elle et ça a un peu dégénéré pour Hérodote. »

« Eeeeet oui… elle a tendance à faire ça aussi », admit Ephiny. « Mais elle n’allait sûrement pas laisser Gabrielle épouser un quelconque marchand. »

« Non. » Il soupira. « Elle… je ne sais pas… a dû acheter, ou négocier… ou… » Il haussa un peu les épaules. « Cogner assez de gens pour que subitement, je me retrouve apprenti et que j’ai le standing pour demander la main de Lila. » Un léger souffle. « Gabrielle… elle… je présume qu’ils ont fait la paix, parce qu’ils se parlent maintenant et sa famille a plus ou moins accepté Xena… Je pense que c’est plus parce qu’ils savaient qu’autrement, ils allaient la voir quitter leur vie. » Il mâchouilla sa lèvre. « Est-ce qu’elle est vraiment Reine des Amazones ? »

Ephiny hocha lentement la tête. « Elle l’est. »

Un coup l’interrompit et le grand garde costaud fut à la porte. « Pota… Potacrétins… où les idiots que vous êtes… écoutez. »

« Je présume que c’est nous », ricana doucement Lennat.

« Vous avez de la chance… votre petit bled va payer la rançon… alors on va vous nourrir. » Il rit. « Maintenant que vous valez quelque chose… vous resterez cinq jours, après ouste… alors soyez de bons garçons, d’accord ? » Il tira sur le verrou de la porte et l’ouvrit, laissant entrer six hommes. Quatre d’entre eux s’écartèrent et gardèrent les prisonniers, avec des arbalètes chargées. Les deux autres portaient une marmite noire qui balançait sur un épais bâton. Ils distribuèrent des bols aux hommes qui tendaient les mains à travers les barreaux et ils versèrent une portion dans chacun des récipients, puis remplirent le dernier bol et le tendirent à Ephiny.

Elle fut un peu surprise alors que le bol émettait une odeur délicieuse qui la fit saliver.  Elle était déconcertée. Elle accepta le pain que les hommes tendaient maintenant et elle les regarda, avec un froncement troublé, tandis qu’ils partaient en refermant la porte derrière eux. « Je ne comprends pas. » Elle regarda Lennat qui n’avait pas perdu de temps pour commencer à manger le ragoût avec les doigts.

Il la regarda. « Nous valons quelque chose pour eux… tu as entendu ? C’est une arnaque, un marché… ils nous ont, ils nous rançonnent… pour que ça marche, il faut renvoyer les gens en bonnes conditions… autrement… à quoi ça sert ? » Il avala une grosse bouchée. « Mais je ne comprends pas… Potadeia n’a pas cet argent. »

« Peut-être qu’ils l’ont trouvé », songea Ephiny tout en prenant un morceau de viande dans le bol avant de le mâcher. Elle se rendit compte que c’était aussi bon que ça sentait et elle secoua la tête. « Je ferais aussi bien de manger ça… je pense que je suis l’attraction d’après-dîner », dit-elle en arborant une façade désinvolte.

Lennat arrêta de manger et la regarda. « Oh… Ephiny… »

Elle eut un haussement d’épaules. « Ça va aller. » Elle mordit une carotte en deux. « Nous les Amazones, on est plutôt coriaces… elle ne sera pas pire que ce que j’ai déjà vu. » Ouais…elle soupira intérieurement.  Continue à te le dire, l’emplumée. Il est temps de faire le spécial Xena ‘je suis bien trop coriace pour mon cuir, pas vrai ?’ « Ne t’inquiète pas pour moi. »

Des yeux de la couleur de la brume maritime la regardèrent. « On dirait Xena. »

Ephiny pinça les lèvres. « J’aimerais bien avoir son coup de poing circulaire. » Elle finit le ragoût qui tomba rudement dans son estomac.

« Je l’ai vue briser des planches avec ça à Potadeia », fit remarquer Lennat. « C’était effrayant. »

Un craquement de cuir et le bruit de bottes sur la pierre. « Très bien. » La voix ennuyée du garde s’éleva. « On te demande. » Il montra Ephiny et la porte s’ouvrit à nouveau.

« Bonne chance », murmura Lennat en lui tapant brièvement la main.

« Prends soin de toi, Lennat », murmura l’Amazone en retour. « Si tu sors d’ici… dis à Gabrielle que ça a été un honneur et un plaisir de travailler avec elle, d’accord ? » Elle se leva quand le garde attrapa sa laisse et elle le suivit docilement tandis qu’ils sortaient des cellules et reprenaient le long couloir silencieux.


« Et bien. » Gabrielle s’assit avec précautions sur ce qui, jusqu’à il y a trois ans, était son lit. « Ça s’est passé… hum… mieux que je ne l’espérais. » Xena était affalée dans l’autre lit et regardait paisiblement le plafond. « Pas vrai ? »

« Oh oui… » Dit la guerrière d’un ton trainant en se frottant les yeux. « Et il fallait que tu me parles de ton père juste avant le dîner, pas vrai ? » Xena lui lança un regard pathétique. « C’était pas juste. Gabrielle, il m’a fixée pendant toute la soirée. »

La barde se leva et alla vers l’autre lit, s’installa à côté de sa compagne et lui tapota le ventre. « Non, ce n’est pas vrai… tu l’imagines… en plus…par les bonnes oreilles du cochon, Xena… les gars te regardent toujours… et tu le sais. »

« Les gars… » Grogna Xena. « … ne sont pas ton père. » Elle lança un regard diabolique au mur.

« Oui… au moins ils te regardent. » Gabrielle soupira doucement. « Ils ne me regardent jamais deux fois. »

Ces mots sortirent Xena de son humeur joyeuse comme par magie. « Gabrielle. » Elle baissa la voix à son plus bas registre, celui qu’elle savait que la barde aimait entendre. « Ils ne te regardent pas parce que… » Elle se pencha et embrassa délicatement les lèvres de la barde. « Ils savent qu’ils y perdraient leurs yeux. » Elle sourit et fit un geste de la main. « Plink… plunk… au revoir les yeux. »

La barde ricana et fondit en un gloussement. « Oh Xena… tu es tellement romantique parfois. » Elle la taquina doucement. « Je me disais toujours que j’étais déclassée. »

La guerrière prit une expression sérieuse. « Pas du tout… Gabrielle… les gens me regardent parce que je suis juste… tellement différente. » Elle traça la mâchoire de la barde d’un doigt nonchalant. « Mais toi… » Xena secoua un peu la tête. « Tu n’as pas à t’inquiéter, ma barde. »

« Contente que tu le penses », répondit Gabrielle avec un léger rougissement. « Et les gens ne te regardent pas seulement parce que tu es différente, Xena… tu es belle. » Elle pencha la tête d’un côté et fixa sa compagne. « Tu as… les yeux les plus stupéfiants… tu le savais ? » Elle soupira rêveusement. « Je veux dire que… je réfléchis toujours à des excuses pour dire quelque chose et avoir la possibilité de les regarder. »

Xena lui fit un sourire cavalier. « Ouuuiiii… » Elle se massa l’oreille. « Je faisais des paris avec moi-même pour savoir quel serait notre sujet de la soirée. » Elle rit. « Vers la fin, nos conversations étaient un peu décousues. »

Gabrielle regarda ses mains et sourit doucement. « Oui… » Un souvenir soudain du sentiment entêtant et presque submergeant de tomber amoureuse la saisit. « C’était vraiment une époque magique pour moi. »

La guerrière lui prit la main. « Pour moi aussi », admit-elle tranquillement.

La barde la regarda. « Ça l’est toujours », continua-t-elle simplement.

Xena se contenta de hocher la tête et elles écoutèrent les grenouilles dehors pendant un moment et le vrombissement des ailes d’une chouette qui se lançait dans sa chasse nocturne.

Gabrielle finit par soupirer et décida de changer de sujet. « Je ne peux pas croire qu’il t’ait fait parler de cette histoire de marin une fois encore… par les dieux… il adore ça… et le bébé a été si gentil ce soir… je pense que Lila a apprécié la compagnie aussi. »

Xena produisit un sourire légèrement embarrassé. « Ce n’était pas trop salé, non ? J’ai vu ta mère se crisper plusieurs fois. » Elle joua nonchalamment avec la tunique de la barde et regarda les narines de Gabrielle s’écarter tandis qu’elle arrêtait de respirer. « Et bien sûr… le bébé a été génial… une fois que tu l’as mis sur moi. »

Gabrielle se blottit un peu plus et mit la tête sur l’épaule de Xena. « Tu as un effet apaisant sur les gens, qu’est-ce que tu veux que je te dise, mon amour. »

La guerrière ricana. « Je peux te donner une liiiiiste de gens qui te diraient le contraire, ma barde. » Elle fit tourner une mèche de cheveux de Gabrielle entre ses doigts. « En fait… je ne peux pas penser à qui que ce soit d’autre que toi qui serait d’accord avec ça. »

« Et Arès », dit la barde tandis que le loup lâchait un profond soupir, le museau posé sur la jambe de sa compagne.

« Il ne compte pas », contra Xena.

« Et le bébé », continua Gabrielle.

« Ça ne compte pas non plus… il est trop jeune pour voir de quoi il retourne », répondit Xena

« Oui oui… » Un doigt remua devant ses yeux. « Et combien de gens tu laisses dormir sur toi ? »

Un silence.

« Je vois… alors ça fait… voyons voir… CENT pour cent des gens que tu laisses dormir sur toi, serait d’accord avec moi. »

« Gabrielle. »

« Ah ah ah… » Cette dernière la poussa du doigt dans la poitrine. « Tu ne peux pas le nier. »

Xena soupira et changea de sujet, concédant le point. « Alors… c’était ta chambre ici, hein ? » Elle regarda autour d’elle. « Je n’ai pas eu l’occasion de la voir beaucoup l’autre fois. » La chambre était basiquement carrée avec deux placards artisanalement taillés, ainsi que deux paillasses, la table et les chaises. La chambre était… fade… se dit la guerrière. Absolument pas comme leur cabane, remplie de couleurs fortes. « Un peu morne. »

Gabrielle hocha la tête contre sa poitrine. « C’est ce que je ressentais. » Elle montra de la main. « J’avais une petite table là… je gardais des babioles… j’avais un poisson de verre qui saisissait la lumière de la chandelle… je m’allongeais pour le regarder… en me faisant croire qu’il prenait vie. » Elle bougea et se serra un peu plus. « J’imaginais qu’il apportait de l’eau magique… et qu’on flotterait pour s’en aller d’ici. »

Xena ferma les yeux et se contenta d’écouter, partageant pendant un long et douloureux moment les rêves nostalgiques de son âme-sœur.

« Et ensuite… parfois… » Continua doucement la barde. « Je roulais sur le dos et je regardais le toit… les fissures laissaient passer la lumière des étoiles et j’imaginais que c’était des messages pour moi, des petits dessins… et… et si je pouvais deviner ce que c’était, je pourrais les prononcer et je serais… ailleurs. » Elle laissa le flot de souvenirs passer sur elle. « Mais… mon rêve préféré était… j’avais ce soldat. » Sa voix était descendue à un murmure rauque. « Ma mère le détestait… elle disait que ce n’était pas bien pour une fille d’avoir un tel jouet… mais je l’avais… et je le posais ici, sur la table, la nuit, pour me garder en sécurité. » Elle s’interrompit et ferma les yeux. « Et… je sentais que… si je le souhaitais assez fort… vraiment, vraiment, vraiment fort… et que je croisais les doigts… un jour le soldat serait réel… et il me protègerait et prendrait soin de moi… » Sa voix se brisa. « Et le ferait arrêter de me battre. »

La guerrière relâcha un souffle tremblant. « Gabrielle… je suis tellement… tellement désolée. »

La barde la regarda avec des yeux tranquillement adorateurs. « Pourquoi ? » Répondit-elle doucement. « Ça a marché. »

Xena se contenta de la regarder un long moment, une douzaine de commentaires dévalorisants à son propre égard venant à ses lèvres. Mais ils s’arrêtèrent là, tandis qu’elle se rendait compte combien elle était fatiguée de se sentir mal à son propre sujet. Assez. Elle prit une décision tranquille, elle saisit toutes les protestations et les enferma, et se laissa se sentir bien sur le fait qu’elle avait été le billet de départ de Gabrielle. Et elle avait fait le maximum pour s’occuper d’elle, même si elle avait échoué parfois. Alors elle sourit et donna un baiser à son âme-sœur. « Je suis contente de l’avoir fait », répondit-elle d’une voix claire. « Et je suis contente que ça ait été moi. »

Gabrielle sentit un petit frisson de surprise à la réaction, et elle sourit. « Moi aussi », confia-t-elle en penchant la tête pour un autre baiser et avec celui-là elle prit son temps, fermant les yeux pour le savourer. Elle se pencha en arrière ensuite et regarda pensivement Xena. « C’est tellement bon de t’entendre dire ça. »

La guerrière posa la tête contre le mur. « Ça a été bon de le dire », admit-elle. « Je présume que je suis juste… fatiguée… de ressentir que je dois m’excuser pour tout, tout le temps… Comme si tout ce que je faisais était une erreur. » Elle haussa les épaules. « Je sais que ça a été le cas… mais… » Elle effleura les lèvres de Gabrielle de ses doigts. « Ceci n’est pas une erreur. »

« Non. » Un sourire soulagé vint aux lèvres de la barde. « Ça ne l’est pas. » Elle entoura Xena de ses bras et s’installa contre elle. « Mm. »

« Hmm… Gabrielle ? » Dit Xena après une longue période à simplement écouter les sons de la nuit qui leur parvenaient de la fenêtre.

« C’est mon nom », marmonna la barde contre sa chemise. « Ptit déj prêt ? »

La guerrière lâcha un rire court et les bougea toutes les deux, inclinée sur la paillasse avec Gabrielle toujours enroulée contre elle. La barde remua à peine quand elle bougea, se blottissant un peu plus dès que Xena se détendit, et produisant un petit miaulement. « Hé… tu ne veux pas dormir dans ton vieux lit ? » Murmura Xena.

Gabrielle leva la tête et ouvrit un œil vert pour la fixer, hautement incrédule. L’œil roula pour regarder le petit lit d’enfant près d’elles, puis vint se poser sur le corps chaud et très confortable de Xena. Le sourcil au-dessus s’éleva.

« O… K… » Xena tira la fine couverture sur elles deux. « J’espère que ce truc ne va pas s’effondrer. »

« C’est bon », ronronna son âme-sœur. « Tu atteindras le sol la première. »

« Eh bé merci. » La guerrière se mit à rire. « Contente de voir que je suis appréciée. »

La barde cligna des yeux et posa le menton sur la clavicule de Xena en la regardant amoureusement.

« Ok…ok… je blaguais », marmonna Xena.

Gabrielle la tapota gentiment et remit sa tête en place. Puis ses mains commencèrent un voyage nerveux. « Tu sais… nous pourrions… »

Un sourcil noir s’éleva. « Comment tu vas expliquer le bruit ? Des leçons de chant ? » Elle sourit au rougissement qui couvrit immédiatement la peau claire de la barde. Elle toucha la joue de sa compagne du dos de la main, sentant la chaleur puis elle pencha la tête en avant et l’embrassa, laissant ses lèvres se frayer un chemin vers la gorge de Gabrielle tandis que le souffle brusquement accéléré de la barde lui réchauffait l’oreille.

« Ne c… commence pas quelque chose qu’on ne… pourra pas… » Gabrielle déglutit plusieurs fois puis s’abandonna, glissant vers le haut du corps de Xena et laissant le chatouillis s’étendre à partir du centre de son ventre, jusqu’à ce que le moindre centimètre carré de sa peau soit sauvagement sensible au toucher léger de la guerrière.

Puis sa mâchoire se serra et elle amena ses coudes contre la poitrine de Xena et enroula ses mains dans la chemise de nuit soyeuse de la guerrière. « Je… » Elle s’arrêta pour un baiser. « Ne… » Un autre, cette fois plus long. « Survivrai… Jamais… » Elle hoqueta en cognant sa tête contre la clavicule de Xena. « Jamais à ça. » Sa poitrine se soulevait et elle lança un regard désespéré et implorant à son âme-sœur.

« Chh. » Xena la tira vers elle et lui caressa le dos. « Très bien… très bien… calme-toi. » Elle adoucit son toucher, apaisant la tension qu’elle sentait en Gabrielle de ses mains patientes, pressant des points sur un corps qu’elle connaissait aussi bien que le sien. Graduellement, la respiration de la barde se calma et ses paupières s’abaissèrent. « Doucement maintenant. »

La barde cligna des yeux dans un état de paix endormie. « Comment… comment tu as fait ça ? » Puis ses yeux se fermèrent contre sa volonté. « Oublie… nombreux talents… » Elle relâcha un dernier long soupir, faisant bouger le tissu sur la poitrine de Xena et elle se détendit dans le sommeil.

La guerrière la regarda une minute puis sourit et tendit la main pour mettre son manteau plié sous sa tête en guise d’oreiller, et elle laissa son propre corps ralentir à son rythme. Elle le sentit changer pour se mettre à celui de Gabrielle jusqu’à ce que sa respiration et celle de la barde se rejoignent. Leurs battements de cœur se rejoignirent également tandis que leurs âmes endormies se mêlaient dans le silence de la nuit.


Le long couloir semblait trop court, se dit Ephiny, en souhaitant qu’il y ait au moins un kilomètre, voire deux à marcher avant qu’elle ait à faire face à cette porte et à ce qui se trouvait derrière. Elle s’imagina à la maison, laissant la vision d’épaisses feuilles vertes et l’odeur du four remplir sa conscience, et elle retint l’image, se souvenant d’une bonne raison pour simplement tenir et survivre. Elle pensa à Eponine, beaucoup, sur le dernier morceau de trajet, souhaitant que son amante ronchonne soit là, ou même mieux, qu’elles soient toutes les deux ailleurs.

N’importe où ailleurs.

Elle se sentit très seule, suivant le garde costaud et maussade, dont l’armure en cuir craquait à cause du manque d’entretien. Elle était très consciente du mouvement des torches, dont le résidu fumeux chatouillait sa gorge, et du bruit rude de leurs bottes sur le sol sablonneux, tandis qu’elle ajustait sa respiration et commandait à ses mains d’arrêter de trembler.

Ils s’arrêtèrent devant l’épaisse porte en bois et le garde frappa. Une réponse assourdie traversa le bois et il leva le verrou et poussa la porte. « Vas-y. » Il tira sur sa laisse pour la tirer vers l’avant et la fit passer devant lui dans la pièce.

Elle entra et attendit que la porte se referme derrière elle, entendant le léger bruit lorsque le verrou sculpté se mit en place. Les chandelles brillaient peu, un concept qui lui chatouilla le dos d’inconfort, et elle se tint immobile laissant son regard absorber les ombres qui bougeaient doucement. Elle pinça le nez quand une bouffée d’air lui apporta une odeur bizarre… pas vraiment de l’encens, pas vraiment de la cire de chandelle, c’était légèrement épicé et un peu doux. Elle décida qu’elle n’aimait pas ça, mais elle n’était pas sûre de savoir pourquoi.

« Et bien. » Paladia entra à grands pas dans la pièce principale, sortant de l’obscurité sur la gauche. Elle avait changé son cuir pour une robe courte, soyeuse et couleur bordeaux, légèrement ceinturée et qui descendait à ses genoux. Ses cheveux clairs étaient mouillés et elle avait l’air fraîchement lavée. « Viens par ici. » Elle prit la laisse et tira, entrainant Ephiny derrière elle au centre de la pièce où se trouvaient deux fauteuils bas. Un énorme poing apparut et poussa l’Amazone sur l’un d’eux, puis elle attacha la laisse à un anneau en fer intégré dans une épaisse poutre qui partageait la pièce.

« Tu as le choix, Amazone. » Elle parla d’une voix basse et égale tout en étudiant Ephiny par-derrière. « Tu peux faire que ce soit rude ou tu peux le rendre aisé. » Paladia passa les doigts dans les boucles blondes de la jeune femme. « Bien que j’ai entendu dire que vous les Amazones, vous aimiez quand c’est rude. »

Ephiny prit une profonde et régulière inspiration. « Pourquoi est-ce que je dois faire quelque chose après tout ? » Demanda-t-elle prudemment. « Pourquoi ne pas demander de rançon comme pour les autres ? »

La grande femme vint sur son côté et se laissa tomber dans l’autre fauteuil, passant une jambe sur le bras en produisant un sourire un peu cruel. « Parce que les autres sont des petits garçons et pas toi. » Elle tendit la main et prit une outre de vin puis en versa dans un verre, s’interrompit, puis en versa un autre verre plein et laissa tomber l’outre en le tendant à Ephiny. « Les garçons valent plus… tu ne le savais pas ? Les villages ne paient pas pour les femmes. » Elle se pencha en arrière quand l’Amazone prit le verre à contrecoeur. « Mais toi… pour toi, je vais avoir plein de dinars… et du plaisir en même temps. »

Ephiny tint le verre en essayant d’empêcher son estomac de se rebeller. « Du plaisir pour toi. »

Paladia fit tourner le vin dans sa coupe et prit une gorgée profonde. « Je suis la seule qui compte. » Elle regarda sa captive, lui faisant un léger sourire tout en sirotant le vin avec précaution. « On ne s’en sort pas si mal… on traite plutôt bien ces bâtards, on a notre argent et on les renvoie. Personne n’est blessé. »

Ephiny avala prudemment, le goût riche et doux du vin de dessert chatouillant sa langue d’une chaleur peu familière. « A la fin, tu n’auras plus de victimes », osa-t-elle d’une voix froide. « Ou quelqu’un va te trouver. »

Sa ravisseuse rit doucement. « Oh non… aucune chance. » Elle se pencha paresseusement et prit un raisin dans l’assiette près d’elles, puis le mit dans sa bouche et mâcha. « Même s’ils trouvaient cet endroit, il ne pourrait pas y entrer… nous sommes bien à l’abri et confortables. » Un autre raisin tandis qu’elle regardait l’Amazone finir son vin. « Et nous avons assez de provisions pour durer tout l’hiver à l’intérieur… tout le reste est pur profit. »

Ephiny s’assit plus au fond du siège, posa le verre qu’elle tenait sur la table et sentit la chaleur du vin s’étendre en elle. Ce n’était pas une bonne idée, Ephiny… Mais dire non aurait probablement été pire. Elle était vaguement consciente que son anxiété diminuait et elle attribua cela au vin, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que la chaleur insidieuse s’intensifiait et devenait une toute autre sensation. Droguée. Elle le reconnut avec une nausée tout en levant les yeux pour voir le sourire connaisseur et prédateur sur les lèvres de Paladia.

La grande femme se leva et s’avança, puis elle s’agenouilla et posa les mains sur les bras du fauteuil. « Détends-toi… ça ne va pas te blesser. » Elle passa légèrement le doigt sur le bras de l’Amazone et nota que la peau bougeait sous son toucher. « Tu pourrais même aimer ça. »

Ephiny sentit sa gorge se dessécher et elle lutta pour rester calme tandis que son monde se dissolvait soudain dans un chaos vivace. L’odeur qu’elle n’avait pas aimée remplissait maintenant ses poumons et elle devint consciente d’un désir sombre qui la rendait sensible à chaque respiration et à la lumière vacillante des torches, et aux caresses excitantes que sa ravisseuse prodiguait sur son corps.

« C’est bon, pas vrai ? » La voix basse vibra dans son oreille et son corps rebelle se rendit, absorbant les attentions avec avidité. « C’est ça… laisse-toi aller… tu vas aimer ça… »

Et ce fut le cas… bien que son esprit hurlât de protestation, outragé… c’était merveilleux et elle s’arrêta de penser… s’arrêta de s’inquiéter… tout ce sur quoi elle pouvait se concentrer, c’était les goutelettes de feu qui bougeaient sur sa peau et le besoin qui entrainait ses mains à toucher et…

« Oh oui… » Paladia sentit les muscles puissants surgir dessous elle, elle relâcha la laisse et attira l’Amazone sur le tapis moelleux et épais, sans jamais arrêter de caresser. « Tu vas vraiment aimer ça… » Elle sentit la bouche d’Ephiny sur elle et elle aspira une goulée d’air. « Peut-être qu’on ne demandera même pas de rançon pour toi. »


« Bonjour. »

Hécube leva les yeux, surprise, à la voix qui flottait dans la petite cuisine. « Oh… bonjour, Gabrielle. » Elle se tourna et sourit à sa fille, qui entrait dans la pièce pieds nus, repoussant ses cheveux de son front d’une main hésitante. « Je ne me suis pas rendu compte que tu étais levée. » Son visage usé se plissa en un sourire. « Certainement pas si tôt. »

La barde sourit en retour, s’appuyant contre le placard. « Et bien… Xena a eu une bonne influence dans ce domaine. » Elle étira son dos. « Elle est sortie s’occuper de l’organisation et prendre soin d’Argo, et probablement quelques autres choses. »

Hécuba coupa un fruit avec soin et lui en tendit la moitié. « Tu as bien dormi ? »

Gabrielle mâcha le fruit et masqua un sourire. « Très bien, merci. » Elle avala. « Je vais rendre visite à Lila avant que nous partions… pour la rassurer que tout va bien se passer. »

Sa mère se mordit la lèvre. « C’est sûr ? » Demanda-t-elle tout de go. « Gabrielle… je n’ai pas à te dire que nous sommes reconnaissants à Xena, et à toi, de vous mêler de ça… je ne pouvais pas le croire quand je vous ai vues arriver ici. »

« Tout ira bien », la rassura Gabrielle. « Crois-moi… ils ne sauront pas ce qui les a frappés quand nous en aurons fini. »

Hécube soupira. « Je sais… et je le crois. » Elle tapota le bras de sa fille. « Alors… dis-moi… comment va tout le monde ? Ton père dit que nous sommes invités à une autre union ? »

« Oui », acquiesça la barde. « Toris et Granella… et… » Elle eut un sourire espiègle. « Cyrène et Johan, mais ils ne le savent pas. » Elle rit à l’expression confuse d’Hécube. « Je sais… mais ils ne pensent pas mériter une fête et nous pensons le contraire. »

La femme ricana. « Je le pense aussi ! » Elle tapota des doigts sur la table. « Et bien, nous ne pouvons sûrement pas rater ça… Cyrène a été si merveilleuse pour nous. » Elle croisa abruptement le regard de Gabrielle. « Tu sais que ton père n’a pas bu une goutte d’alcool depuis qu’elle est partie, pas vrai ? »

La barde cligna des yeux. « Non… non, je ne le savais pas. » Elle relâcha un soupir de surprise. « C’est… maman, c’est merveilleux. » Un coup d’œil par-dessus son épaule. « Je pensais… il était si différent, mais… » Bon sang… j’aurais dû m’en rendre compte… wow. « C’est vraiment génial. »

Hécube soupira. « Oui. » Elle fit un petit signe de tête. « Ça a fait toute la différence. » Elle tripota la chemise de nuit de Gabrielle, ajustant le col. « Comment vont-ils tous ? Tu as l’air plutôt en bonne santé. »

La barde serra un peu les lèvres. « Et bien, je vais bien, oui… Xena a été malade il y a quelques semaines, mais ça va maintenant. Tout le monde à Amphipolis est en grande forme. »

Un regard las l’étudia. « Mais ? » Elle attendit. « Allons, Gabrielle… tu n’as jamais su garder quelque chose pour moi. Ce n’est pas le moment de commencer. »

Un souffle remua la chemise de la barde. « Il y a eu… un accident », répondit-elle très doucement. « Solan est mort. »

Sa mère hoqueta et se couvrit la bouche. « Oh non… » Elle prit la main de Gabrielle. « C’est horrible… c’était un garçon si gentil. »

La barde ne put qu’hocher la tête.

Hécube lui frotta la main. « Perdre un enfant… c’est… une chose terrible, Gabrielle. Je suis contente que tu aies été là pour Xena. »

L’ironie de la chose faillit lui donner la nausée. « Nous avons… traversé beaucoup de choses ensemble », finit-elle par dire. « Mais ça a été dur… elle… l’a laissé avec les centaures pendant tout ce temps parce qu’elle avait peur qu’il soit blessé… parce qu’il était son fils. » Elle relâcha un souffle. « Et c’est exactement ce qui s’est passé. »

« Oh par les dieux », dit la femme dans un souffle. « Pauvre petit. » Puis elle étudia le sol un moment avant de relever les yeux vers sa fille.

« Je sais », répondit calmement Gabrielle. « Nous y pensons aussi. » Une pause. « Ça la contrarie beaucoup. »

Hécube mit les mains de chaque côté de la tête de sa fille et la regarda attentivement. « Mais tu vas rester quand même. »

Gabrielle hocha la tête. « Je le dois. »

Sa mère sourit. « Je comprends. » Elle prit sa fille entre ses bras avec hésitation, surprise de sentir le corps robuste et musclé sous ses mains. « Par la Sagesse d’Athéna, Gabrielle… comment vas-tu toi ? » Elle recula d’un pas et prit les épaules de sa fille puis elle laissa tomber ses bras. « Je pensais que tu étais barde. »

« Elle l’est. » La voix basse gronda près d’elle tandis que Xena entrait tranquillement dans la pièce. « Mais elle est aussi Reine des Amazones », continua la guerrière. « Et ma compagne… et elle peut s’occuper d’elle-même. » Les regards bleu et vert se croisèrent et échangèrent une douce chaleur. « Je m’en suis assurée. »

Gabrielle sourit. « Oui, c’est vrai. » Elle glissa un bras autour de la grande femme et s’appuya contre elle, un peu surprise que Xena n’hésite pas à rendre le geste.

Hécube plissa le front et se pinça les lèvres. « Bien sûr… bien sûr… je ne… » Elle leva les mains et les laissa retomber. « Je pense que je suis juste un peu vieux jeu… j’oublie parfois. » Elle les regarda avec nostalgie. « Et bien… voilà, Xena… prends du thé… je pense que ma fille doit s’habiller à moins qu’elle n’ait l’intention de se promener dans ‘ce qui ne se dit pas’.

Xena jeta un coup d’œil à la silhouette élancée de sa compagne et réfréna un sourire. « C’est vrai », acquiesça-t-elle solennellement. « Ils sont prêts à partir. » Elle se tourna vers Hécube. « En fait, je passe mon tour pour le thé… j’en ai pris à l’auberge et il faut que j’emballe nos affaires de toutes les façons… mais merci. »

Elles la laissèrent en train de jouer avec un fruit et revinrent dans la chambre à coucher. « En plus… tu pourrais avoir besoin d’aide pour t’habiller », marmonna Xena en faisant tourner une mèche de cheveux avec un sourire. « On n’est jamais trop prudent. »

Gabrielle la tapa légèrement. « Oui, c’est vrai. » Puis elle s’interrompit. « Je… j’ai parlé à Maman de Solan. » Elle lut l’étonnement dans les yeux de sa compagne. « Non… je veux dire que… qu’il… »

« Ah. » La voix de Xena portait une touche de compréhension. « Je ne pensais pas que tu… »

La barde mit les mains sur la poitrine de la guerrière. « Je ne voulais pas qu’elle… ou… qu’elle te parle de lui… je… » Elle s’arrêta de parler tandis que des bras chaleureux se refermaient sur elle et elle fut immergée dans le sentiment doré qu’elle en était venu à associer avec leur connexion. « Je savais que ça te ferait du mal. »

« Tu me protèges toujours, hein ? » Dit Xena, d’une voix basse.

« Toujours », répondit Gabrielle d’un ton sans compromis. « Merci de m’avoir sauvée, à propos… je pense que j’étais sur le point d’avoir un sermon. » Elle soupira et relâcha sa compagne, déboutonna sa chemise et l’enleva. « Tu ne trouves pas que j’ai mauvaise mine, non ? » Elle s’examina d’un air inquisiteur puis regarda Xena et elle ne put que rire à l’expression de la grande femme.

Xena mit les mains sur ses hanches et haussa les sourcils, puis elle joua à lentement laisser son regard reluquer la silhouette nue de son âme-sœur de la tête aux pieds. « Gabrielle, tu es superbe. Et si ta mère n’aime pas ça… et bien… c’est fichument dommage. » Elle se pencha en avant. « Elle n’a pas besoin de regarder. »

« Je vérifiais juste. » Une lueur dans les yeux verts. « C’est sympa de t’entendre le dire parfois. » Elle sortit une jupe et un haut de sa sacoche. « Je me sentais toujours si… maladroite… je présume que… c’est un peu dur de se débarrasser de ça. »

Xena s’assit sur la paillasse proche et croisa ses doigts. « Pour moi aussi. » Elle soupira. « J’ai grandi tellement vite quand j’étais jeune… je me cognais partout… je glissais sur mes propres pieds… par les dieux. »

La mâchoire de Gabrielle s’affaissa. « Toi ? » Couina-t-elle, incapable d’imaginer son âme-sœur gracieuse et assurée comme ça.

Un sourire ironique recourba les lèvres de la guerrière. « Oui. » Elle leva les mains. « Tous les bras et jambes… ça m’a pris une éternité pour grandir. »

La barde lui prit la main et l’examina. Les mains de Xena étaient bien plus larges que les siennes, avec de longs doigts et des muscles puissants dans les paumes. « Wow… je n’ai jamais… je présume que je pensais que tu… »

« As grandi en faisant des sauts arrières ? » Répliqua Xena avec un sourire amusé. « Nan. » Elle soupira d’un air désabusé. « J’étais plutôt gauche pendant un moment. »

« Hmpf. » La barde rit doucement. « Je ne peux pas l’imaginer. » Mais elle se sentait mieux, étrangement, et elle leva la main de la guerrière et l’embrassa, sans jamais la quitter du regard. « Je présume qu’on ferait mieux d’y aller, hein ? » Elle finit d’attacher ses vêtements et de ranger sa sacoche, que Xena passa sur son épaule. « Allons dire au revoir à Lila… et à mon petit ami. »

« Ça me va », approuva Xena. « Allons-y. »


Ephiny avait l’impression de se frayer un chemin avec les ongles dans de la merde de sanglier. C’était juste ce genre de vase mentale et physique, pire qu’une cuite, pire que… n’importe quoi qu’elle ait vécu.

Elle se souvenait de tout. De tout.

Cette réalisation amena de la bile à sa gorge et elle eut des hauts-le-cœur qu’elle ne pouvait arrêter, tirant sur les liens qu’elle sentait serrer ses poignets et ses chevilles. L’air sentait l’humidité et le froid, et elle lutta pour ouvrir un œil dans une angoisse diffuse et voir le mur rocheux en face d’elle. Tout était sombre et silencieux et elle se rendit compte qu’elle était seule.

Par les dieux. Son corps était très sensible et très maltraité, et elle tressaillit en se mettant en boule avant de rouler sur le côté, regardant douloureusement les ombres autour d’elle. La cellule ? Non. Son cœur plongea quand elle put reconnaître les contours nus des quartiers de Paladia à travers l’arche rudement découpée à quelques mètres d’elle. Avec un grognement, elle laissa retomber sa tête contre les couvertures sur lesquelles elle était allongée, et elle souhaita que la pièce arrête de tourner.

Une autre odeur lui parvint et elle lutta pour bouger la tête et repérer un petit plateau posé près d’elle sur le sol, avec deux bols couverts et une tasse de ce qui sentait comme du cidre. Elle regarda le plateau avec prudence, se demandant quelles herbes sympathiques Paladia avait trouvé bon de mettre dans son contenu, puis elle se rendit compte que ça n’avait pas d’importance… si la femme voulait la forcer à avaler quelque chose, elle avait peu de chance de l’en empêcher.

La pensée de manger lui donna à nouveau des hauts-le-cœur mais son sens commun lui dit que son corps avait besoin d’énergie, et qu’elle se sentirait probablement mieux à long terme. A moins que ce ne soit empoisonné, auquel cas…

Bon sang.

Elle se mit difficilement sur un coude et tendit la main pour soulever le couvercle de l’un des bols. Ses poignets étaient menottés et les chaines étaient attachées à des anneaux enfoncés dans la paroi de la grotte, ainsi que celles de ses jambes, mais elle avait une marge de manœuvre plutôt normale si elle voulait bouger. Avec un soupir, elle avança le plateau et consomma son contenu avec morosité.

Elle se sentit mieux et c’était apparemment sain pour ce qu’elle  pouvait en dire en tous cas. Son estomac se calma après quelques minutes et elle fut capable de tout finir, y compris le petit pain omniprésent qui semblait être inclus avec tous les repas ici. Ils doivent retenir un boulanger… songea-t-elle, épuisée, tandis qu’elle reposait sa tête sur les couvertures, ayant maintenant le temps de réfléchir à sa situation.

Elle avait des ennuis. De gros ennuis. Elle bougea et réfréna un autre grognement alors que ses muscles raides protestaient, et elle roula lentement sur le dos puis se redressa en position assise. Par les tétons d’Héra. Elle jura. C’était comme si elle avait été assez stupide pour passer par les cours de conditionnement d’Eponine. Deux fois. Il y avait des bleus et… elle ferma les yeux. Des marques de morsure et des éraflures partout sur sa peau… aucune n’avait l’air sérieux, bien heureusement.  C’est une situation sympa dans laquelle tu t’es mise, Ephiny… tu dois trop trainer autour de Gabrielle.

Au moins son sens de l’humour était intact… c’était surprenant. Elle savait qu’elle devrait être horrifiée… et dégoûtée… et une douzaine d’autres choses, mais heureusement son esprit pratique faisait l’impasse sur toutes ces choses et la laissait se concentrer sur ici et maintenant. C’était la drogue et elle n’était pas responsable de ce qui s’était passé.

Continue à te le dire, Ephiny. Sa conscience la titilla tandis qu’une minuscule part d’elle-même se roulait en une boule de détresse.  Allons… allons… c’est le moment pour les grandes guerrières coriaces… tu es une grande fille… tu peux gérer ça. Ça ne veut rien dire… elle utilise juste ta part physique.

Ouais.

Elle se laissa retomber sur les couvertures, détestant leur odeur insidieuse qui ne servait qu’à secouer sa mémoire de flash de chaleur nauséeuse. Pense à autre chose, se dit-elle, en fermant les yeux d’un air las. Pense à… Elle laissa son esprit se remplir d’une image de son moment de la journée préféré, tôt le matin, quand elle se levait juste à l’aube et passait des moments calmes et paisibles avec une tasse de tisane fumante et âcre, perchée sur la rambarde devant ses quartiers.

Les arbres bougeaient toujours doucement à cet instant de la matinée, tandis que le vent les traversait et lui apportait des bouffées de fumée depuis la salle à manger et l’odeur fraîche de l’eau de la rivière. Elle laissa cette image l’entrainer dans le sommeil, bloquant la réalité sombre pendant un petit moment.

Des voix la réveillèrent mais elle garda les yeux fermés et se concentra pour maintenir une respiration détendue et régulière. C’était Paladia et l’un de ses lieutenants, devina-t-elle, et ils étaient dans la pièce principale, leurs mots doux et ronflants avec la distance.

« Il est temps… je présume qu’ils se sont rendu compte que Potadeia ne va pas pouvoir acheter leur stock. » La voix de l’homme contenait de l’humour. « Ils sont partis ce matin… notre gars a relayé l’information il y a un moment. »

Paladia se mit à rire. « Très bien… très bien… bon, envoie quelques oiseaux sur eux… on devrait être capable de faire avec ceux-là, et j’ai entendu dire que l’un d’eux transporte quelques pièces de luxe… on pourrait avoir une belle fête. » Elle s’interrompit, s’installant visiblement sur une chaise. « Vers où ils allaient ? »

Une pause. « Ils descendent la rivière… je ne suis pas vraiment sûr vers où… ils vont probablement passer par Amphipolis… ensuite qui sait ? C’est important ? »

« Nan. » La voix de la femme descendit en un ronronnement. « Ils vont finir ici quoi qu’il en soit… est-ce que Mektus a assez d’hommes ? »

Il ricana. « Pour un groupe de marchands ? Sûr. » Une pause. « Tu es de bonne humeur aujourd’hui. »

« Mmm. » Paladia relâcha un rire bas. « J’ai eu une bonne nuit. »

Ephiny serra la mâchoire contre une vague de nausée mais elle tint un petit bout d’espoir. Amphipolis. Si les brigands de Paladia se rapprochaient de là… ils pourraient avoir plus à s’inquiéter que d’un groupe de marchands trouillards.

Paresseusement, elle passa quelques instants à imaginer une compétition entre Paladia et Xena. La cheffe des ravisseurs était plus jeune, c’est vrai, et elle avait une carrure certaine, mais Ephiny pensait que Paladia n’avait jamais affronté le genre de puissance brutale et violente que l’Amazone savait enfouie au fond de la guerrière. Et Xena avait une force qui était hors proportion de sa propre taille pas si considérable, qu’elle appelait d’une source qu’Ephiny soupçonnait avoir peu à faire avec ses entrainements si vantés et sa pratique constante.

Non, Paladia pourrait tenir quelques instants, avec la jeunesse et l’énergie, avant que cette même jeunesse commence à se dresser contre elle, contre l’expérience de Xena qui bougerait des muscles plus rapides auxquels la blonde robuste ne pourrait résister. Contre une puissance implacable qui effacerait ce sourire supérieur qu’elle arborait…

Allons, allons, Ephiny… Elle se réprimanda avec ironie. Ce n’est pas très régentiel de ta part. Mais elle continuait à le penser quoi qu’il en soit, parce que c’était la meilleure façon qu’elle avait de se détourner de pensées autrement lugubres.


Solari se leva et brossa ses genoux avant d’examiner la forêt environnante avec un froncement de sourcil marqué. « Bon sang… la trace ne peut pas s’arrêter comme ça. » Elle soupira de dégoût et mit les mains sur ses hanches. La clairière était pleine d’Amazones qui fouillaient le sol et soulevaient les feuilles pour trouver des signes, peu importe s’ils étaient faibles.

Elles avaient cherché des heures, couvrant chaque centimètre carré de sol depuis le campement d’Ephiny laissé à l’abandon, peignant la zone pour la moindre trace de pas. Malheureusement la poussière au sol était rare et contenait surtout des morceaux de roche qui ne laissaient voir aucune empreinte. Elles avaient trouvé des marques d’éraflures légères sur quelques arbres, comme si on avait porté quelque chose, mais à part ça, rien, jusqu’à la route. Une fois sur le chemin, elles trouvèrent des traces de chariot mais il n’y avait aucun moyen de savoir si elles étaient récentes ou pas… les ornières des deux côtés du chemin étaient abîmées profondément dans le sol et elles ne trouvèrent aucune déjection qui indiquerait un passage récent. Solari se frotta la mâchoire, ignorant les traces de terre rouge qu’elle mit sur son menton et elle réfléchit à l’action suivante.

Il n’y en avait pas beaucoup. Elles pourraient continuer à chercher, ce que certaines d’entre elles feraient de toutes les façons, ou bien elles pourraient… non. Abandonner n’était pas une option. Brièvement, l’Amazone brune pesa le fait qu’Ephiny aurait pu juste aller ailleurs… en oubliant son sac peut-être ?

Que dalle et encore que dalle. La question était, est-ce que la régente s’était disputé avec quelqu’un… un autre voyageur et que ça avait dégénéré en bagarre… ou est-ce que c’était bien plus sinistre ? Elle leva les yeux d’un air las alors que Cait approchait, les ayant quand même suivies depuis le village. « Et bien, Cait ? »

La jeune blonde mince s’entoura de ses bras et sautilla une ou deux fois. « C’est pas bon », admit-elle. « Les traces partent vers nulle part. » Elle donna un coup de pied dans un caillou pour le sortir du chemin. « Tu penses qu’ils l’ont emmenée quelque part sur cette route ? »

Solari pencha la tête et relâcha un soupir. « C’est possible, je ne sais pas. » Elle regarda la jeune fille. « Ecoute, je sais que tu voulais savoir ce qui s’est passé, Cait… mais nous ne trouvons rien pour le moment… et je pense que quelqu’un doit au moins aller prévenir Gabrielle de ce qui se passe. » Elle regarda autour d’elle avec soin. « Et ce n’est pas que je veuille me débarrasser de l’une de nos pisteuses, mais ça ne m’ennuierait pas qu’une certaine paire d’yeux bleus jette un coup d’œil à cet endroit. »

Cela amena un sourire serré et mécontent sur les lèvres de Cait. « T’as trop raison », acquiesça-t-elle tranquillement. « Je viens juste de me reposer un peu… j’y vais. » Elle cligna des yeux. « Je connais le chemin. »

Solari hésita sachant que la jeune fille avait passé la nuit debout malgré le fait qu’elle dise s’être reposée. Mais c’était le cas pour toutes, vraiment… depuis que la nouvelle était arrivée ; elles avaient rapidement rassemblé un groupe de recherche et elles étaient parties. En plus, Cait connaissait vraiment le chemin et elle était une chasseresse douée et compétente. « Très bien. » Elle tira sur le bras de la jeune fille. « Mais tu manges quelque chose avant, tu m’entends ? »

« D’accord », répondit Cait en lui faisant un signe de tête avant de se diriger vers un petit groupe de ses sœurs qui partageait une outre d’eau.


Les nuages s’abaissaient sur le soleil couchant quand elles s’arrêtèrent pour la nuit, campant près d’une rivière dans un espace dégagé que même les marchands trouvèrent relativement en sécurité. La caravane avait bien avancé et Xena estimait qu’ils atteindraient Amphipolis pour le déjeuner du lendemain.

Ils n’avaient vu personne d’autre depuis qu’ils avaient quitté la zone peuplée autour de Potadeia, bien que les poils se soient dressés plusieurs fois sur sa nuque, en sentant des épieurs invisibles autour d’eux. Personne ne s’était approché mais elle avait été assez précautionneuse pour rester à cheval quand ils s’étaient arrêtés pour de l’eau et elle avait cessé de badiner avec Gabrielle pour rester sur le périmètre, entre tout danger possible et la caravane.

Elle poussait maintenant Argo des genoux pour un autre tour précautionneux de la zone, étendant ses sens pour essayer de détecter toute menace contre les marchands déjà nerveux. Ils lui faisaient confiance, plus ou moins, et Gabrielle les avait amusés la plus grande partie de la journée en leur racontant des histoires, et dans certaines elle jouait un rôle ridiculement important, mais l’arrivée de la nuit les inquiétait encore, vu que c’était un grand groupe et qu’elle était la seule guerrière.

En fait nous sommes deux, en comptant Gabrielle, se corrigea-t-elle avec un sourire tandis qu’elle regardait du coin de l’œil sa compagne donner des ordres aux marchands, suivie par un fidèle Arès. La lumière assombrie du soleil créait une ombre de la barde sur le sol légèrement herbu et la déplaçait, et Xena l’indiqua joyeusement à Argo qui, de surprise, sauta par-dessus la ligne noire, en hennissant. La guerrière rit pour elle-même et fit prendre quelques pas de côté à la jument puis elle la dirigea tout près là où elle avait laissé leur équipement ; elle démonta en atterrissant avec un petit rebond. « Bon sang, Argo… » Dit-elle au cheval qui lui lança un regard exaspéré. « Tu sais quoi… je pense que je suis de bonne humeur pour l’instant. »

La jument hennit et mordilla sa chemise, remua la tête puis renifla quand Arès bondit vers elle en yodlant joyeusement.

« Je pense que tout le monde est de bonne humeur sauf toi, vieille dame », la taquina Xena en la tapotant légèrement. « Hé mon gars… » Elle se mit sur un genou et ébouriffa rapidement le loup, ce qui l’enchanta, puis elle leva les yeux quand une ombre se faufila au-dessus de son épaule. « Hé. »

Gabrielle se rapprocha et s’appuya sur son bâton. « Ok… tout le monde est aussi bien installé que possible, je pense… Je leur ai fait démarrer un feu et sortir les provisions… je leur ai dit qu’ils nous doivent le dîner pour notre protection. »

Xena frotta les oreilles d’Arès et hocha la tête. « Ça me parait juste », approuva-t-elle en se levant et elle commença à enlever l’équipement d’Argo. « Je t’ai vue te balader près des chariots… tu faisais un peu de shopping ? » Ses yeux bleus étincelèrent de taquinerie.

Gabrielle prit un air innocemment soupçonneux. « Moi ? Nan… » Elle croisa les bras et pensa aux petits paquets qu’elle avait soigneusement mis dans son sac. « Rien du tout. »

Cela lui valut un haussement de sourcil. « Oui oui. » Xena fit semblant de gronder, connaissant bien la barde, mais elle retint sa langue vu qu’elle était coupable de la même chose et avait plusieurs surprises rangées pour plus tard.

« Grrr », répondit Arès en dressant les oreilles.

La guerrière mit les mains sur ses hanches. « On ne t’a rien demandé. » Elle retourna à sa tâche, scrutant le paysage par-dessus le dos de la jument par pure habitude. « Hé. »

La barde répondit au ton d’alerte et vint près d’elle, posant une main sur le bras de sa compagne. « Qu’est-ce qu’il y a ? »

Xena plissa les yeux en se concentrant sur la ligne des arbres. « Je ne sais pas… on dirait que quelqu’un vient dans notre direction… »

La silhouette les repéra et changea de direction pour venir vers elles, et après quelques minutes, un doute commença à poindre dans la poitrine de Xena. « Gabrielle… je pense… je pense que c’est Cait. » L’Amazone adoptée, originellement une orpheline d’Amphipolis, avait une démarche bondissante reconnaissable.

La barde se redressa d’une main sur l’épaule de sa compagne et regarda par-dessus le dos d’Argos. « Je ne vois pas bien. » Elle s’interrompit un moment. « Attends… » La silhouette bondit plus près. « Je pense que tu as raison. » Elle eut une légère secousse de la tête. « Pourquoi j’ai le sentiment que ça ne va pas être de bonnes nouvelles. »

« Allons, Gabrielle… sois positive. » Xena mit la main sur la crinière d’Argo et monta sur la jument, lui faisant adroitement faire demi-tour et utilisant ses genoux pour la diriger. « Allons, Argo… avance. » Le cheval se mit au petit trot, puis au galop, navigant au milieu des rochers près de l’eau. Lorsque la silhouette en mouvement s’approcha, apparemment elle reconnut le cheval et sa cavalière parce que sa vitesse accéléra aussi.

« Cait ! » Cria Xena en arrêtant Argo lorsqu’elle fut à la hauteur de la jeune fille qui courait.

« C’est super », haleta Cait qui manqua percuter la jument et elle attrapa la jambe de Xena pour rester debout. « Exactement celle que je cherchais. » Elle prit une profonde inspiration et la relâcha. « Ils ont pris Ephiny. »

Xena se figea en la fixant. « Quoi ? »

La jeune fille hocha la tête d’un air las. « C’est vrai… elle était en chemin pour vous rendre visite… et elle a disparu. »

Les pièces du puzzle cliquèrent et se mirent en place. « Par les dieux », souffla Xena en tendant une main. « Attrape, Cait… c’est plus profond que je ne le pensais. »


A suivre Partie 2-B

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Commentaires
T
La traductrice a toujours autant de talent, merci. Sinon j'avoue que là Ephiny n'est pas ménagée par l'auteur, va falloir que Xena mette une bonne correction à la vilaine méchante.
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I
Oh mais c'est bien plus qu'un plaisir,trop modeste Fryda LOL<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un régal!<br /> <br /> <br /> <br /> Isis.
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F
Toujours a votre service. Ravie que ça vous plaise. F
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K
Merci beaucoup Fryda!! J'adore la régularité de ton travail on a toujours une suite rapidement! :-))
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G
Ca démarre fort ! Dès la partie 1 (A et B)<br /> <br /> Et j'aime beaucoup.<br /> <br /> Merci Fryda.
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