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Guerrière et Amazone
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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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Guerrière et Amazone
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29 avril 2018

Le Festival, partie 9

 

Avertissement en 1ère partie


Le Festival – 9ème partie

Par Melissa Good

Traduction : Fryda


« Eph ? » La voix sortit la régente de ses rêves et elle rechigna, tirant son oreiller sur sa tête et se blottissant loin de la lumière qui passait par la fenêtre.

« Du balai. »

Une main sur son épaule la secoua. « Eph ? »

Cela ne fit pas passer les battements de son crâne et elle se souvint avec déplaisir combien de chopes de bière elle avait ingurgitées la nuit passée. A contrecœur, elle ouvrit un œil et le plissa vers sa tortionnaire. « Quia ? » L’œil tourna vers la fenêtre. « On est un quart de chandelle après l’aube, Pony… pourquoi tu me réveilles ? »

La maîtresse d’armes grimaça. « Ouais….je sais… mais je me suis dit que tu voudrais avoir un peu de temps avant que les choses ne démarrent. » Elle hésita puis laissa tomber une main sur la nuque de la régente et la massa. « En plus, j’en ai marre d’être de la patrouille des rumeurs. »

Cela lui valut l’attention d’Ephiny et celle-ci se déroula un peu, ouvrant difficilement le second œil pour regarder son amante. « Qu’est-ce qu’il se passe ? »

Un froncement de sourcils noirs. « Je ne suis pas sûre… mais la rumeur dit que quelque chose ne va pas chez Xena », lui dit Pony. « Je ne sais pas si ce n’est pas vrai… elle agissait vraiment bizarrement hier soir et Gabrielle a dû l’aider à retourner à leurs quartiers… Esta a dit qu’elle avait failli s’évanouir. »

La régente se passa la main dans ses cheveux bouclés. « Vraiment ? » Elle réfléchit. « Elle allait bien quand je les ai vues hier soir… mais maintenant que tu le mentionnes, Gabrielle m’a dit qu’elle allait la retrouver pour la mettre au lit. »

Elles se regardèrent. « Est-ce qu’elle a été blessée hier ? » Demanda Ephiny. « Je suis allée avec Gabrielle… tu étais à la rivière. »

Pony s’installa sur la paillasse et réfléchit à la question. « Et bien… » Songea-t-elle. « Bon sang si je le sais… elle allait si vite, par Hadès, que je ne pourrais dire si elle prenait des coups… bien que je sais qu’elle a reçu quelques flèches. » Elle bougea sa lèvre avec son pouce et de son index. « Attends une minute… oui… elle en a attaqué un paquet avant qu’on arrive ici et j’ai vu quelqu’un la frapper avec une masse », rapporta-t-elle. « Elle a été un peu lente à se relever. »

Ephiny plissa le front. « Bon sang… et ce n’est pas comme si je pouvais demander à Ménelda de jeter un coup d'oeil, pas vrai ? »

« Nan nan. » Eponine secoua la tête. « Est-ce que Gabrielle pourrait demander de l’aide ? Je veux dire… » Elle fit une pause et secoua un peu la tête. « Bon sang, Eph… et si elle est vraiment blessée ? » Elle n’enviait pas la barde si Xena était la moitié de la patiente qu’elle était elle-même.

La régente roula sur elle-même et posa négligemment une main sur la cuisse de son amante. « Crotte de centaure », marmonna-t-elle doucement. « Cette vieille folle bornée ne l’admettrait pas, n’est-ce pas ? » Elle pianota sur la jambe de Pony. « Elle préférerait nager en remontant le courant, ficelée comme un rôti, que de nous montrer une faiblesse… bon sang si je ne le sais pas aussi. »

« Mm. » Pony acquiesça en grognant. « Tu… euh… veux que je heu… j’aille l’évaluer ? »

Des yeux noisette amusés la regardèrent affectueusement. « Oh… oui… je peux me figurer ça… vous deux dans une conversation au bord du feu… » Elle s’éclaircit la voix et approfondit son ton pour se rapprocher de celui de la maîtresse d’armes. « Alors… Xena… comment tu te sens ? » Puis elle plissa son visage dans un froncement. « Bien. Fiche le camp », aboya-t-elle en réponse moqueuse, baissant sa voix encore plus pour atteindre le ton bas de Xena.

Eponine ricana. « Tu penses que tu pourrais faire mieux ? »

La régente soupira. « Probablement pas… le meilleur moyen c’est de passer par Gabrielle. » Elle se repoussa pour s’asseoir. « Viens. »


Elle chassait des lapins. Et le plus drôle, c’était que ça semblait être une chose étrange à faire en fait, alors qu’ils bondissaient sur la plaine ensoleillée devant elle, leurs queues remuant de manière impudente. Xena fonça sur eux, sentant le sol irrégulier sous ses pas et le vent chaud qui lui fouettait le visage et apportait des senteurs légères de terre battue et de l’eau au loin, ainsi que la douce odeur de l’herbe qu’elle frôlait. Elle se sentait… merveilleusement bien. En vie et pleine d’énergie, et elle se souleva dans plusieurs saltos par pure exubérance.

Les lapins tournèrent brusquement et partirent dans une autre direction et elle fonça après eux, sautant par-dessus les rochers et les gouffres qui s’ouvraient par magie devant elle, son corps répondant avec une légèreté qu’elle n’avait plus ressentie depuis des années.

Tout était sauvage ici et très calme, seuls le battement des pattes des lapins et sa propre respiration remuaient l’air, alors que même le vent soufflait sans bruit. Autour de la plaine ensoleillée se trouvait un cercle irrégulier, mais elle ne laissa pas cela l’inquiéter parce qu’il était là-bas et elle était ici et il n’y avait aucun danger.

Une éclaboussure de couleur saisit son regard et elle remarqua que les lapins se dirigeaient vers elle alors elle les suivit, savourant la chaleur du soleil qui baignait la peau nue de ses bras et de ses épaules.

Ah… juste ce qu’elle recherchait… l’éclaboussure se mua en une silhouette, assise dans l’herbe, colorée de rouille et de bleu fleur de maïs, et celle-ci se retourna tandis qu’elle la regardait, et elle tourna son regard vers elle. Le soleil semblait se fondre dans les cheveux blonds de Gabrielle et le regard vert l’enveloppa, avec une surprise délicieuse.

« Xena ! » Un sourire lumineux passa sur le visage de Gabrielle. « Je ne m’attendais pas à te voir ici. »

Xena sourit à son tour et s’avança en bondissant, pour s’installer dans l’herbe près d’elle avant d’étendre ses longues jambes. « Pourquoi pas ? »

La barde regarda autour d’elle et une expression triste et anxieuse passa sur son visage. « Ce n’est pas un bel endroit. » Le cercle obscur autour de la plaine semblait se rapprocher et on entendit un léger sifflement, presque imperceptible, comme si des vents violents hurlaient au loin. « De mauvaises choses arrivent ici. »

Xena haussa les épaules. « C’est bon… je ne suis pas une bonne personne. » Elle se mit sur le dos et croisa les chevilles nonchalamment tout en regardant la jeune femme. Gabrielle portait les restes du vêtement dans lequel Xena l’avait vue la toute première fois, bien que lourdement taché et déchiré dans des pans de tissu qui flottaient autour de son corps. Elle portait un livre fin et relié dans une main. « Qu’est-ce que tu lis ? »

Sa compagne regarda le livre et le fit tourner dans ses mains. « Je ne sais pas… » Elle passa le doigt sur sa couverture, là où des cordes entremêlées étaient dessinées. « Je ne peux pas l’ouvrir. » Elle le tendit et regarda Xena le prendre et pencher sa tête sombre, tandis qu’elle soulevait facilement la couverture et regardait dedans. « Oh… regarde ça. » Gabrielle avança la tête. « Qu’est-ce que ça dit ? »

« C’est un poème. » Xena le lui montra.

« Oh. » Gabrielle relâcha un petit rire surpris. « Hé… c’est moi qui ai écrit ça. » Puis elle leva les yeux tandis que le vent gémissait. « Tu ne devrais pas être ici. »

Le visage de la guerrière se figea. « Tu ne veux pas de moi ici ? »

Un éclair de peur passa sur le visage de la barde. « Non… non… si, je le veux… s’il te plaît… dieux, oui, bien sûr que je le veux. » Elle tendit la main pour toucher la guerrière comme pour se rassurer de la réalité de sa peau. « C’est juste que… en principe je suis ici, et des gens arrivent et je… » Elle regarda ses mains, les retournant encore et encore. « Je les tue. »

« Et bien pas aujourd’hui », la rassura Xena. Elle tendit un lapin à la barde. « Aujourd’hui, il n’y a que toi, moi, et les lapins. »

Gabrielle caressa l’animal poilu, traçant les sections noires et blanches tandis qu’il mordillait ses chaussettes. « Mais ils viennent. Je les entends. » Elle leva les yeux vers la grande femme.

« Ils ne vont pas te faire de mal. »

« Je vais leur faire du mal. »

« Non, tu ne le feras pas. »

Un bruissement dans l’herbe à cet instant et des ombres noires qui se rapprochaient, firent se blottir le lapin contre Gabrielle et envoyèrent des rayures sombres sur la forme allongée de Xena.

La barde bougea, nerveusement. « Ils sont là. »

« Ignore-les. » Xena tendit une main, paume en haut. « Viens. »

Le vent mugit, fouettant les cheveux noirs et les blonds en arrière en deux dessins torturés.

« Non… ils vont te faire du mal… je dois les arrêter. » Un couteau apparut, noir couvert de vieux sang, serré dans une main puissante. Gabrielle se leva à demi, ses yeux dardant le cercle mouvant et noir qui les entourait. « Je dois te protéger. »

« Non. » Xena la repoussa vers le sol, malgré sa résistance et elle lui prit doucement le couteau de la main. « Viens juste par ici… ça va aller… ils ne peuvent pas te faire de mal. » Le lapin siffla vers les ombres, qui ricanèrent et se rapprochèrent, bougeant et murmurant. La guerrière prit la barde tremblante dans ses bras, l’entourant d’un mur de muscles chauds.

« Elle est à nous… » Un sifflement. « Nous allons la prendre. »

« Elle est à moi. » La voix de Xena gronda en réponse, profonde et soyeuse. « Vous ne me l’enlèverez jamais. » Elle sentit Gabrielle se blottir un peu plus et elle montra ses dents aux ombres. « Jamais. »

Le son grandit, hurlant autour d’elle dans un tourbillon de terreur, tirant sur leurs corps et essayant de les mettre en pièces. Xena rit à son tour, sentant sa propre force interne monter pour répondre au défi, les repoussant et entourant la barde effrayée d’un mur de profonde confiance. « Jamais ! » Elle cria par-dessus le bruit du vent, sa voix forte faisant bizarrement écho.

Et alors l’obscurité disparut, les laissant dans une douce lumière. Le lapin mâchouillait un morceau de trèfle avec aise, tandis que Gabrielle levait les yeux, et la fixait. « C’est vraiment toi, pas vrai ? » Elle leva la main et toucha le visage de sa compagne de rêve avec fascination. Il lui semblait plus anguleux que son visage d’éveil, et un esprit lumineux dansait dans ses yeux, éclairant ses traits d’une joie féroce et féline.

Sans excuse pour ce qu’elle était. « Oh oui, c’est sûr que c’est moi », répondit Xena avec un rire tandis qu’elle serrait joyeusement la barde. « Tu vois? Ils sont partis… » Elle pinça le nez de Gabrielle. « Viens… allons jouer. » Les longs doigts chatouillèrent les côtes de la barde à travers le tissu abîmé et elles se mirent debout en se tortillant pour courir sur l’herbe ondulante parsemée de trèfle, riant au ciel bleu bienveillant, la peur oubliée comme si elle n’avait jamais été là.

Le bruit du vent et de l’herbe murmurant émergea lentement dans le bruissement des feuilles et les bruits lointains d’une matinée au village Amazone. Xena ouvrit les yeux pour voir un rayon de soleil léger et clair se déverser dans la chambre, étalant une couverture d’ombre sur le lit où elles se trouvaient. Tandis qu’elle observait la chambre tranquillement, les détails de son rêve s’amenuisèrent, la laissant avec un sentiment de perplexité tranquille tandis qu’elle se demandait si c’était juste un rêve ou plus que ça. Et bien…songea-t-elle. Elle pourrait toujours demander à Gabrielle de quoi elle avait rêvé, juste pour voir si ses rêves étaient similaires, pas vrai ? Nan… arrête de divaguer, Xena. Elle se réprimanda elle-même doucement et soupira. Il est temps de commencer la journée, je pense.

Mais pas maintenant. Elle était sur son côté avec le corps chaud de Gabrielle blotti contre elle, les mains de la barde entremêlées dans sa chemise et la tête posée près du bras étendu de Xena. Son visage était détendu dans un sommeil paisible et Xena passa quelques instants à juste la regarder, souriant un peu aux légères traces de douceur enfantine qui traînaient encore, effaçant les angles plus matures qui s’étaient récemment installés sur ses traits.

La barde remua un peu, se rapprochant un peu plus du corps chaud de la guerrière, relâchant un minuscule soupir, et un murmure tandis qu’elle mettait le nez contre l’épaule de Xena. La chemise de Gabrielle avait glissé et à la douce lumière de l’aube, la guerrière pouvait maintenant voir le commencement subtil des changements causés par sa grossesse. Un sourire émerveillé passa sur les lèvres de Xena tandis qu’elle passait très doucement un doigt sur les seins légèrement gonflés et les tétons sombres, puis son expression s’assombrit lorsqu’elle repéra les côtes visibles dessous. Bon sang. Les compétitions, les batailles, creuser des tunnels… et ce par quoi elle était passée la veille au soir… ça devait prendre fin. Elle remonta la chemise de la barde et l'arrangea  autour de ses épaules, puis elle embrassa le dessus de sa tête tandis qu’elle l’entourait plus fermement de ses bras.

Paresseusement, les yeux de la guerrière se portèrent vers la table, où un plateau recouvert avait été apporté par l’Amazone serviable la veille au soir. Gabrielle s’était vite endormie et Xena avait décidé de ne pas la réveiller, au lieu de ça elle avait mangé quelques-uns des morceaux apportés en regardant les étoiles passer dans le ciel à travers la fenêtre assombrie.

Elle réfléchit à ce qui s’était passé et elle commença le processus d'acceptation. Son esprit travaillait comme ça, il s’inquiétait de choses sur lesquelles elle avait le pouvoir d’agir et repoussait tout le reste, considérant rationnellement que c’était une perte de temps de pleurer sur de la bière renversée. C’est comme ça qu’elle avait survécu pendant dix ans de brutalité sauvage, en ne se focalisant pas sur les détails, les acceptant seulement, et en avançant. Gabrielle, à l’inverse, prenait tout en elle et s’en inquiétait, essayant de donner du sens au monde et à la part qu’elle y prenait.

Elle sentit des lèvres mordiller sa peau et elle regarda vers le bas, pour voir deux yeux verts à demi ouverts qui la regardaient paresseusement. « Bonjour », dit la guerrière d’une voix traînante.

Gabrielle se contenta de l’étudier pendant un moment puis elle glissa une main sous sa chemise et massa légèrement sa peau. « Merci. »

Xena fronça les sourcils. « Hein ? »

« Tu as dit que tu serais là… dans mes rêves… et tu l’étais », répondit simplement la barde. « Merci. »

Un clignement des yeux bleus. « Quel rêve as-tu fait ? » Demanda Xena avec curiosité.

Gabrielle traça les muscles souples sous sa peau. « Le champ… les lapins… toi… » Elle fit une pause et haussa les épaules. « Tu ne me crois pas, hein ? » Un doux soupir. « Tu veux que je te récite le poème ? » Un sourcil haussé de défi. « Je suis allongée là, au point du jour, tandis que la première lueur se faufile dans les arbres… »

« Je te crois », dit Xena dans un souffle. « Je… euh… n’ai aucune idée de la façon dont c’est arrivé, mais… »

La barde se mit à rire. « C’est arrivé parce que tu l’as dit, Xena. » Elle chatouilla les côtes de la guerrière et sentit le sursaut de muscles tandis que celle-ci luttait contre un rire. « Ooh… je pense que toi, mon amour, tu deviens de plus en plus chatouilleuse. » Elle passa les doigts le long du côté de Xena et la regarda se trémousser. « C’est évident. »

« Ouille… Gabrielle, arrête ça », la supplia Xena. « Allons… »

« Oh, très bien. » La barde se replia tout en se blottissant un peu plus. « Ouille. » Elle tressaillit, ce qui lui valut un air inquiet de la part de sa compagne. Elle leva les yeux avec un air embarrassé, bougeant légèrement de position. « Je suis un peu sensible, je pense. » Elle rougit.

Xena rit doucement. « Mm… oui, j’ai remarqué une petite différence. » Elle traça les lignes à travers la chemise de sa compagne. « Bref… » Son expression devint sévère tandis que ses doigts allaient vers la cage thoracique de la barde et traçait la fine taille. « Il faut que tu arrêtes de te mettre autant la pression, Gabrielle. Je le pense. »

La barde roula sur le dos et croisa les bras. « Xena, ce n’est pas de ma faute si le village a été pris, que nous avons sauvé des gens, creusé des tunnels et combattu des mauvais garçons toute la journée d’hier », protesta-t-elle avec raison.

« Peut-être pas, mais là maintenant… tu vas rester ici pendant que je vais te chercher un petit déjeuner », déclara son âme sœur, en attrapant la tête de lit pour se hisser au-dessus d’elle. « Ou bien alors… »

La barde s’étira sur le côté, la tête posée sur sa main tandis qu’elle regardait la grande femme sortir de leurs sacs une vieille tunique grise passée. « Ou bien alors quoi ? » Demanda-t-elle.

Xena leva les yeux de l'endroit où elle enfilait ses bottes. « Qu’est-ce que tu veux dire par ou bien alors quoi ? »

Un regard vert innocent lui répondit. « Tu as dit que je devais rester ici ou bien alors », répondit-elle. « Alors, je demande… ou bien alors quoi ? »

La guerrière se leva et mit les mains sur ses hanches. « Ecoute… personne ne me demande ou bien alors, Gabrielle, d’accord ? » Elle trouva un froncement de sourcil qu’elle se força à mettre sur son visage. « C’est ce truc de seigneur de guerre diabolique, mauvais et méchant. » Une pause. « Compris ? »

Le visage de la barde se plissa de rire. « Ooooh… » Elle tira l’oreiller sur sa tête et étouffa ses rires.

Xena soupira. « Tu ruines ma réputation, petite barde. »

Les rires montèrent et la guerrière leva les yeux au ciel, puis elle secoua la tête et alla vers la porte. « Je reviens vite », lança-t-elle par-dessus son épaule. « Essaie de ne pas suffoquer là-dessous, hein ? » Sur ces mots, elle sortit et se dirigea à travers le campement vers la lumière du soleil matinal.


Eponine s’arrêta à mi-phrase puis elle lança un regard pressé à Elaini. « D’accord… je dois y aller. » Elle prit une inspiration puis se lança dans un petit trot tandis qu’elle repérait une forme familière qui bougeait dans la brume vers la salle à manger. Comme elle passait de l’ombre d’un arbre à là, il lui était difficile de juger de la condition de sa proie, mais elle finit par rattraper la longue foulée de Xena et se mit à sa hauteur. « Salut. »

Les yeux bleu clair se tournèrent vers elle. « Bonjour », dit Xena d’un ton traînant. « Il est un peu tôt pour être dehors, non ? » Demanda-t-elle avec une innocence désarmante.

« Je faisais juste… euh… ma ronde, et je… » Une pause. « Hé ! » Eponine la regarda. « C’était quoi cette sortie ? »

La guerrière sourit. « Désolée… je blaguais », s’excusa-t-elle, en jetant un coup d’œil à l’activité matinale.

Pony fronça les sourcils. « Il y a un comédien en chacun de nous… on m’a servi de ce crottin depuis qu’Ephiny et moi… hum… » Son regard alla vers le visage de la grande femme. « Tu sais. »

Xena hocha la tête aimablement. « Oh oui… je sais… » Elle se mâchouilla brièvement la lèvre. « Hé… je dois aussi gérer ça… Toris me tanne pas mal quand je suis à la maison. »

Eponine la regarda. « Vraiment ? » Demanda-t-elle, intriguée.

« Oui… » Un rire ironique. « Être avec Gabrielle a définitivement changé ma perspective », lui dit la guerrière. « Je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis volontairement levée avant l’aube. »

« Oh », dit Pony d’un air songeur. « Ah oui ? » Elle se sentait soudain mieux au sujet de ses accès récents de paresse et un sourire heureux captura momentanément son visage. Puis elle se souvint de sa mission. « Alors… euh… comment ça va pour toi ? »

Un haussement de sourcil noir. « Bien », répondit Xena, lentement. « Pourquoi ? »

« Rien… aucune raison… je demande juste… tout s’est bien passé hier soir ? » L’Amazone mit les mains dans son dos. « Je… euh… tu semblais un peu… je ne sais pas… » Un léger haussement d’épaules. « Perturbée. »

« Perturbée ? » Répéta Xena avec un air intrigué.

« Euh… oui… tu vois… inquiète… énervée… tracassée… »

« Ah. » La guerrière soupira. « Oui… je présume que… je souhaite juste… » Xena garda le silence pendant un long moment, une soudaine séquence d’idées cascadant dans sa tête. « J’aurais souhaité dormir un peu… la nuit a été rude. » Elle ralentit son pas et soupira, tournant ses épaules. « Après une longue journée… quand est-ce que ce truc est censé arriver ? »

Eponine la regarda tel un faucon, ses sourcils froncés d’inquiétude. « Hum… dans à peu près deux marques de chandelle… Eph a demandé à la responsable du conseil de préparer les papiers. »

Xena hocha la tête. « Bien… je serai contente quand tout sera terminé. » Elle leva nonchalamment la main et se massa la nuque, ferma brièvement les yeux et tressaillit. « Hé… » Elle se força à rouvrir les yeux. « Pour la sentence, comment… »

« Par arbalète », lui dit promptement la maîtresse d’armes. « C’est rapide. » Elle atteignit la porte et l’ouvrit, reculant pour laisser la guerrière la précéder. « Vas-y… écoute… tu… euh… tu es sûre d’aller bien ? »

Xena lui lança le regard le plus impassible qu’elle put trouver. « Je vais bien », répondit-elle fraîchement tandis qu’elle entrait dans la salle et se dirigeait vers les cuisinières qui préparaient les petits déjeuners. « Bonjour. » Elle salua la sévère Esta qui grogna et lança un regard noir à Eponine.

« Tu as laissé un joli bazar », grogna Esta. « De la boue partout… et ce cul de cheval enfermé dans le cellier… comment suis-je supposée récupérer des choses avec elle là-dedans ? »

Eponine ricana légèrement. « Ça fera un petit déjeuner bienvenu sans ces foutus oignons dedans », rétorqua-t-elle. « Ça pue tellement que j’ai dû brûler les fichus vêtements que je portais. »

« Hmpf… ces foutus trucs avaient besoin d’être brûlés de toutes les façons… l’animal qui est mort pour eux ne les aurait pas repris », répliqua Esta.

« Ah oui ? Et c’est supposé vouloir dire quoi ? » Grogna Pony.

Xena récupéra tranquillement un plateau en bois et choisit des éléments sur la table de préparation, les empilant sur le plateau sans considération pour l’ordre ou la symétrie. Quand elle eut fini, elle se redressa. « Je vais passer chez la guérisseuse ensuite je rentrerai. On se voit dans une marque de chandelle environ, je pense. » Elle soupira puis sortit, consciente des deux paires d’yeux fermement clouées sur son dos. L’encadrement de la porte devint soudain un obstacle et elle reprit son équilibre contre le bord, passant dans l’air frais du matin avec un juron audible.

Le silence régnait derrière elle et elle pencha les oreilles avec attention, saisissant le faible son du cuir contre le bois et des bruits de pas légèrement placés. Avec un demi-sourire, elle continua sa mission.


La fumée odorante s’élevait, s’enroulant autour du visage de Gabrielle et baignant ses sens de menthe et de miel. Elle prit une lente gorgée tandis qu’elle étalait son journal sur ses cuisses et retirait une plume de sa boîte. Arès avait sauté sur le lit et était blotti autour de ses jambes, son pelage épais réchauffant sa peau. « Bon, Arès… »

Le loup leva la tête et la regarda par-dessus son épaule sombre. « Roo ? »

« Je présume que je ferais bien d’en finir avec ça, hein ? » Elle fit une pointe du bout de sa plume et la trempa dans de l’encre, puis elle lissa la page de parchemin et s’interrompit, tandis qu’elle rassemblait ses pensées.

C’est une période difficile pour écrire. J’ai dû prendre l’une des plus dures décisions de ma vie hier soir et je ne sais toujours pas si c’était la seule chose que j’aurais pu faire. Je sais que je ne peux pas laisser Arella libre avec le risque qu’elle blesse d’autres gens, mais la pensée de prendre sa vie me donne des nausées.

Je présume que, d’une certaine façon, ce n’est pas une mauvaise chose. Si je pouvais juste faire les choses comme ça, sans m’en inquiéter, ou sans que cela me bouleverse, alors… et bien, je n’aimerais pas ça, c’est tout.

Xena… a été vraiment géniale hier soir. Elle voulait tellement prendre tout ça sur ses épaules… je pouvais le sentir en elle et croyez-moi, une grande part en moi voulait la laisser faire. C’est horrible, mais je ne peux pas l’empêcher. S’il y avait un moyen de sortir de ça, je pense que je l’aurais fait, mais il n’y en avait tout simplement pas.

Une partie de moi voulait aller lui parler. A Arella, je veux dire, et juste… voir ce qu’elle ressent, trouver pourquoi elle a fait ça… mais je pense que je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment de bonne raison. Je sais qu’elle voulait désespérément que les Amazones deviennent plus agressives, plus tournées vers la guerre, mais la violence n’est pas le bon chemin.

C’est ironique – me voilà à dire ça et je l’ai condamnée à mort. Je souhaiterais qu’il y ait un autre moyen… et je sais qu’elle ne me défiera pas. Xena espère que si, parce que cela en ferait une mort par combat et… et bien, c’est juste différent. Mais Arella a peur de Xena… vraiment et elle sait qu’elle ne peut pas la battre, alors…

Elle a été si gentille hier soir. C’était comme si elle était entrée en moi et m’avait remise en place comme l’un de ses puzzles. J’avais tellement mal et ensuite je pensais qu’elle était… oh dieux, pendant un instant hier soir, je pensais que nous étions revenues quelques mois auparavant et que tout recommençait. Je pouvais presque… je ne pouvais pas le supporter.

Et ensuite il s’est avéré que le problème c’était moi, pas elle… elle réagissait juste à quelque chose que je traversais et une fois que j’ai eu tout réglé…

Ouaouh.

Elle est venue dans mes rêves hier soir. Ça fait tellement drôle de l’écrire, mais c’est vrai – et ça n’était pas… je veux dire que je ne l’ai pas inventé, vous savez ? Elle était vraiment là… vraiment… réelle. Pleine de férocité et de sauvagerie… est-ce que c’est la façon dont elle se voit, je me le demande ?

Qu’est-ce que ça me dit ? Je me sens toujours si… petite… si… pleine de haine dans ce rêve. Mais pas la nuit dernière. Pas après qu’elle ait chassé toutes les mauvaises choses et que nous ayons couru ensemble sur l’herbe.

Ma protectrice et ma défenseure. Vous savez, je pourrais être prête à croire ça à nouveau. C’était bon de ressentir ça hier soir. J’ai commencé à porter ce vieux vêtement pourri avec lequel j’ai quitté la maison, comme si je m’y raccrochais. Mais quand le rêve a été terminé, j’étais… je portais du cuir.

Je me demande si du plus profond de moi, je me dis qu’il est temps de dire adieu à cette petite fille qui a quitté Potadeia.

Peut-être que oui. J’ai toujours aimé penser que je gardais un morceau de ça… que je gardais ce que j’étais à l’époque comme une partie de moi, mais plus je pense à qui je suis aujourd’hui, plus je me rends compte que je n’ai plus grand-chose en commun avec elle.

Alors adieu, petite fille. Reste à la maison. Reste à Potadeia, où il fait soleil et où la pire chose que tu auras à endurer ce sont les sauterelles et les pluies battantes du printemps.

J’ai un destin différent.

Le léger coup à la porte interrompit sa concentration et elle leva les yeux, tout en suçotant le bout de sa plume et en soupirant. « Oui ? »

La tête aux cheveux blonds frisés d’Ephiny se montra. « Bonjour. »

Par le cul des Bacchaes. « Salut. » Gabrielle mit un sourire sur ses lèvres et lui fit signe d’entrer. « Bonjour. »

La régente entra et alla vers le lit pour se poser sur un coin tout en faisant un sourire à son amie. « Tu es debout tôt. »

Gabrielle l’étudia, notant les yeux rougis et les fines lignes autour de sa bouche. « Toi aussi », dit-elle tranquillement. « Qu’est-ce qui se passe ? »

Ephiny se frotta les tempes. « Il faut que je… ah… je veux dire que je me suis dit au vu de ce que tu as dit hier soir, que tu… hum… » Elle laissa ses mots traîner faiblement et lança un regard à la barde.

« Ah. » La barde soupira. « J’ai… décidé de demander qu’elle paye de sa vie pour ses crimes, oui. » Les mots résonnaient si étrangement qu’ils perdaient presque leur signification. « Je ne vois pas vraiment d’autre option. »

La régente resta tranquillement assise, regardant les couvertures avec un froncement pensif. « Gabrielle, je… » Elle leva les yeux vers la barde, une expression douloureuse sur le visage. « Je suis désolée. »

Elle sentit une main douce s’enrouler autour de son poignet. « C’est bon », répondit doucement Gabrielle. « Ça a été dur… hier soir… mais Xena était là pour moi et nous avons traversé tout ça. » Nous. Un mot tellement petit avec une signification si énorme pour elle. « Ça va aller. »

Le regard d’Ephiny croisa le sien et la régente se força à sourire. « Je sais que ça va aller… je me sens juste nauséeuse à l’idée que tu dois affronter cela. » Elle fit une pause puis regarda autour d’elle. « Xena est partie courir ? »

La barde secoua la tête. « Non… en fait, elle est allée me chercher un petit déjeuner. » Gabrielle prit une expression désabusée. « Son penchant surprotecteur est omniprésent… avec tout ce dans quoi nous avons été impliquées, elle est inquiète que je sois un peu abattue. »

« Mm. » Ephiny se mâchouilla la lèvre. « Et bien, tu es enceinte. » Une légère étincelle passa dans son œil. « Pas qu’on puisse le deviner. »

Gabrielle sourit d’un air penaud. « Oui… et bien, ça ne durera pas », répondit-elle tranquillement. « Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? »

La régente prit un temps. « Et bien, c’est un truc rapide… très méthodique. Je vais lire les charges, elle a un moment pour y répondre, puis tu prononces la sentence. » Elle essaya de garder une voix nonchalante. « C’est fait avec une arbalète et Pony a déjà dit que c’est elle qui le fera. » Ephiny réfléchit à ces paroles. « Elle va s’assurer que ce soit bien fait, du premier coup. »

La barde hocha la tête en grimaçant. « Très bien. » Dans son esprit, une salle de torture en Chine apparut et une image de Xena les bras écartés sur un autel, préparée pour des couteaux diaboliques et luisants tout près. Ou d’elle-même, attachée sur une croix, avec un centurion qui visait ses jambes. « Il y a des moyens pires que ça, je pense. »

« Mm. » Ephiny attendit un instant. « Ecoute… il faut que je te pose une question. » Elle regarda autour d’elle. « C’est au sujet de Xena. »

Ceci lui valut l’attention de la barde qui posa sa plume, concentrant son regard vert intense sur le visage de son amie. « De quoi s’agit-il ? »

La régente soupira, se repassant les options. « Et bien, Pony m’a dit qu’elle avait reçu des mauvais coups pendant la bataille hier… et j’ai entendu dire par la moitié du village que tu avais pratiquement dû la porter jusqu’ici hier soir. » Elle regarda Gabrielle, voyant le léger écartement de ses narines. « Je suis inquiète pour elle. »

Cela lui valut un sourire charmant de la barde dont le regard se réchauffa considérablement à ces mots. « Merci de t’inquiéter, Eph. »

Un petit silence tomba. « Mais ? » Finit par dire Ephiny.

« Elle va bien », répondit aisément Gabrielle. « Elle a eu sa collection habituelle de coups et de bleus… je ne pense pas qu’elle les sente encore beaucoup », lui dit-elle avec ironie. « Quelques coupures de flèches… rien qu’une suture ou deux ne puisse régler. Je m’en suis occupée… elle était juste un peu fatiguée hier soir. »

Ephiny l’étudia. « C’est vrai ? »

Un hochement de tête. « C’est vrai », confirma Gabrielle. « Elle allait bien ce matin… elle est… et bien, un léchoullis et un chatouillis et voilà tout. »

La régente fronça les sourcils. « Ça veut dire quoi ? »

Gabrielle haussa les épaules. « Je sais pas… mais ça rime. » Elle posa son journal et s’étira luxurieusement, puis elle pencha la tête. « Tu peux lui demander à elle… elle sera là dans un instant. »

« Euh… non… non… c’est bon. » Ephiny se leva prestement. « Pas besoin d’en parler… j’étais juste curieuse… » Elle leva la main. « Pas de problème. » Elle lança un coup d’oeil vers la porte qui était poussée et révélait la silhouette élancée et puissante de Xena. « Oh… salut. »

Xena échangea un regard avec son âme sœur et posa le plateau sur la petite table près du lit. « Salut », répondit-elle d’un ton neutre. « Tu ferais sûrement mieux d’aller voir si Ménelda va bien. »

Ephiny écarquilla les yeux. « Euh… »

« Je ne lui ai rien fait », déclara platement la guerrière. « J’ai juste traversé la salle de guérison pour prendre des herbes dont j’avais besoin… et je l’ai entendu appeler Hadès de tous ses vœux. »

« Bien. » La régente se passa une main dans ses boucles et les décoiffa. « Je reviens vite », marmonna-t-elle en se dirigeant vers la porte avant de sortir.

Gabrielle regarda tranquillement sa compagne jouer avec le contenu du plateau. « Alors… tu t’es débarrassée d’elle pour une raison précise ou bien… quoi ? » La taquina-t-elle affectueusement.

Le regard bleu se tourna vers elle d’un air innocent. « Me débarrasser d’elle ? Gabrielle… je n’ai aucune idée de ce que tu racontes… je pensais qu’elle voudrait s’occuper d’un problème là-bas… tu as à redire là-dessus ? » Elle prit un ensemble d’objets puis se posa sur le bord du lit avec. « Allons… commençons. »

La barde posa obligeamment son journal et prit ce qu’elle lui offrait. « Tout va bien là-bas ? » Demanda-t-elle tout en mâchant un muffin, qui la surprit par son goût délicat de miel. « Mm. » Elle ne pensait pas manger beaucoup, vraiment, la sentence en cours qui pesait sur sa conscience mettant le couvercle là-dessus, mais soudain son corps en décida autrement et elle attaqua l’assiette.

Xena la regarda un moment puis elle s’inclina sur le pied du lit, la tête posée sur une main.

Gabrielle s’interrompit et lui lança un regard sévère. « Où est la tienne ? » Elle posa son muffin et croisa les bras d’un air obstiné jusqu’à ce que sa compagne soupire et se redresse pour aller vers les restes du plateau prendre un morceau de pain auquel elle ajouta une tranche de fromage et un morceau de viande fumée. La barde s’éclaircit la voix et sourit tandis que la guerrière lui lançait un regard avant de prendre une poire et d’apporter le tout au lit. « C’est mieux. » Elle reprit sa tâche de mâcher. « Il y a autre chose ? »

La guerrière haussa les épaules. « Pas que je puisse dire… Ménelda criait au sujet de quelque chose… Elaini a dit qu’elle était venue là arranger des trucs ce matin. Elle essaye de rester hors de son chemin. »

« Elaini ? »

« Oui. » Xena hocha la tête.

Elles finirent tranquillement le petit déjeuner puis Gabrielle se nettoya les doigts et relâcha un soupir. « Ouaouh… » Elle observait son assiette maintenant vide. « Je présume que j’avais plus faim que je ne le pensais. » Elle lança un regard ironique à Xena. Je présume qu’il est temps de démarrer. Elle soupira. « Je vais avoir besoin d’aide pour m’habiller. »

Xena avait fini son plat et était paresseusement allongée sur le dos, les yeux fermés, les mains croisées sur l’estomac. « Pas de problème », répondit-elle. « Tu es prête ? »

Gabrielle admit que c’était une bonne chose que Xena ait été là. Elle avait développé un cas de doigts agités qui la frustrait jusqu’à ce que la guerrière se contente de lui retirer le cuir des mains et fasse le job elle-même, ajustant le haut finement ouvragé avec un petit sourire connaisseur. « Ça s’ajuste un peu différemment », commenta la barde avec un léger rougissement.

« Oui oui. » Xena boucla l’armure en chaîne métallique à son épaule et l’ajusta le long des biceps de Gabrielle. Elle écarta les cheveux de la barde de sa nuque et l’embrassa tandis qu’elle ajustait les boucles, regardant la chair de poule monter le long de sa peau en réponse. « Tu vas bien ? »

Gabrielle ferma brièvement les yeux. « Pas après ça », blagua-t-elle nerveusement. « Je pense que je suis un peu… effrayée. »

La guerrière s’arrêta dans sa tâche et mit les bras autour de la jeune femme. « Je sais. » Elle fit tourner Gabrielle et lui fit face, fixant ses yeux avec une compassion morose. Chaque instinct lui criait de trouver un moyen, n’importe lequel, pour protéger Gabrielle de l’instant à venir. « Tu peux le faire », dit-elle, forçant délibérément sa conscience hurlante à reculer. « Je serai là, avec toi. »

Des yeux verts emplis de douleur croisèrent les siens. « J’ai besoin de toi là-bas », admit la barde, se rapprochant et collant son corps refroidi contre celui de sa compagne. « Je ne pense pas être faite pour ça, Xena. »

La guerrière lui tapota affectueusement les cheveux, les berçant doucement toutes les deux. « Ça ira bien… ce sera fini avant que tu ne t’en sois rendu compte. »

Gabrielle se laissa perdre dans la chaleur réconfortante pendant un long moment puis elle se redressa et renifla. « C’est bon… allons-y. » Elle recula et regarda la forme élancée de sa compagne, vêtue de cuir Amazone. « Dieux… tu as vraiment belle allure là-dedans, Xena… et je le pense vraiment. » Elle passa les doigts sur la peau bronzée et lui donna une petite tape. « Mais je ne suis pas la seule qui doit arrêter de s’en demander trop. » La peau de la guerrière semblait tendue sur les muscles et les tendons et les méchantes blessures de flèches ressortaient méchamment. « Je peux presque voir à travers toi. »

« Maman va s’en occuper », répondit légèrement Xena, en l’embrassant sur le haut de la tête. « Quand on rentrera à la maison. »

La maison. Gabrielle s’offrit un moment pour imaginer les jours à venir et cela lui permit de mettre en place son attitude pour la tâche à venir. Elle regarda Xena et laissa son regard absorber le visage couvert de soleil, un sourire sur les lèvres. « Je t’aime. »

Le regard de Xena s’adoucit et elle lui retourna son sourire. « Je t’aime aussi. » Elle pencha le menton de la barde et baissa la tête, l’embrassant avec une passion simple et affectueuse. « Tu te souviens de ta promesse, d’accord ? » Lui rappela-t-elle.

Ma promesse ? Oh… bien. « Xena… » Gabrielle mit les deux mains sur la poitrine de sa compagne. « Elle ne va pas te défier… quel intérêt elle aurait à faire ça ? »

Un silence momentané tandis que Xena ajustait paresseusement les mèches qui pendaient de chaque côté du visage de son âme sœur. « Je… Gabrielle, si je devais choisir entre être coupée en deux ou mourir en combattant… je pense que tu sais ce que je choisirais. »

Gabrielle réfléchit. « Oui », concéda-t-elle. « Je sais bien ce que tu choisirais… mais Xena, ça c’est toi… et nous savons toutes les deux que tu aurais une chance face à quiconque. » Elle réfléchit encore un instant. « Et je ne pense pas qu’Arella te donnerait la satisfaction d’être celle qui… je veux dire qu’elle sait que tu peux la battre. Je ne la vois pas faisant ce choix. »

Non, admit Xena en son for intérieur. A moins qu’elle ne pense avoir une chance. Le regard bleu brilla dans la lumière du soleil. « Peut-être que tu as raison », concéda-t-elle. « Mais je ne vais pas prétendre que je n’espère pas le faire tout de même. »

La barde hocha la tête de compréhension. « Il est temps d’y aller. » Elle laissa Xena faire quelques ajustements à ses vêtements d’Amazone puis elle carra les épaules et se dirigea vers la porte, la présence puissante et fantomatique telle un rempart réconfortant derrière elle.


Eponine traversa la place vers l’endroit où elle avait repéré Ephiny en grande conversation avec l’une des apprenties guérisseuses. Elle se mit près de la régente avec un soupir explosif. « Y a vraiment quelque chose. »

Ephiny lui jeta un coup d’œil puis renvoya la guérisseuse. « Sans rire », marmonna-t-elle en réponse. « Gabrielle a les lèvres cousues, mais Elias vient de me dire que Xena est passée prendre une grande quantité de médicaments contre la douleur… et elle a dit qu’elle pensait que Xena s’était presque évanouie quand elle s’est relevée après avoir salué Cait. »

Elles se regardèrent. « Satanée petite tête de cochon bornée… » Pony laissa la pensée traîner. « Je vais te dire un truc… une fois qu’on en aura fini avec ça, on va faire bloc contre elle. » Elle prit une soudaine inspiration. « Par la Grande Artémis… et si cette foutue garce défie la reine ? »

Ephiny la fixa. « Oh merde. » Elle reprit son souffle. « Je n’avais pas pensé à ça… elle ne serait pas aussi stupide, pas vrai ? »

Eponine secoua la tête. « Elle est plus tarée qu’un chat sauvage en rut, Eph… je ne sais pas. » Elle réfléchit un moment encore. « Elle a déjà eu un aperçu du feu de Xena… peut-être, peut-être pas. » Un battement de cœur. « Si elle pense que Xena est sur ses quatre sabots, probablement pas. »

Ephiny soupira d’exaspération, les mains sur ses hanches. « Très bien… alors, gardons notre calme. Nous n’avons pas besoin de rumeur qui pourrait arriver à ses oreilles », fit-elle remarquer en grimaçant, tout en levant les yeux pour voir une foule commencer à se rassembler près de la plate-forme à un bout du cercle dans lequel elles se trouvaient. Elle pouvait voir un groupe de guerrières se former près de la salle à manger, assignées pour amener la prisonnière. Le soleil se levait juste par-dessus les arbres et il peignait le village d'or et Ephiny repéra la silhouette distincte de Gabrielle qui revenait des quartiers de la reine. « Peut-être qu’on aura de la chance et qu’on s’en sortira sans se battre. »

La reine marchait avec une assurance tranquille, sa combinaison de cuir roux complimentant sa peau bronzée tandis qu’elle montait sur la plate-forme et s’arrêtait. A sa gauche, Xena prit une position de vigilance paisible, choisissant de ne pas monter sur le sol en bois, peut-être pour éviter de faire de l’ombre à sa compagne plus petite.

Comme si elle pouvait l’empêcher, songea Ephiny, étudiant la grande femme anxieusement tandis qu’elle traversait le campement, Pony sur ses talons. Xena portait son ensemble de cuir Amazone et avec toute cette peau nue, les marques de la bataille de la veille étaient douloureusement visibles. La guerrière observait les Amazones qui se rassemblaient, le vent remuant ses cheveux noirs, son visage impassible.

Ephiny rejoignit Gabrielle sur la plate-forme, lui faisant un minuscule sourire tandis que Pony continuait et prenait position près de la forme sévère de Xena. « Tu vas bien ? » Murmura-t-elle à Gabrielle, entre ses dents.

Le regard vert brume se tourna vers elle et s’assombrit légèrement. « Non », admit tranquillement Gabrielle. « Mais je ne pense pas que je serais jamais prête pour ça, alors allons-y. »

La régente mit la main sur son épaule et hocha la tête. « C’est exactement la réponse que j’attendais de toi, mon amie », répondit-elle, puis elle tourna la tête vers la foule. « Amenez la prisonnière. » Elle éleva la voix.

Un silence tomba sur la foule tandis que le petit groupe de guerrières assemblées près de la salle à manger s’avançait, leurs bottes légères raclant la terre battue de la cour tandis qu’elles entouraient la grande silhouette échevelée. Les cheveux roux d’Arella saisissaient la lumière du soleil, ressemblant à une torche, et elle lança un regard noir autour d’elle, les yeux cloués sur la plate-forme avec une sombre intention.

Pony lança un regard vers sa grande compagne, bougeant un peu l’arbalète sur son dos tandis qu’elle étudiait subrepticement l’attitude attentive de Xena. Les épaules de la guerrière étaient tendues – l’Amazone pouvait voir le mouvement des muscles tandis que Xena pianotait de ses longs doigts sur sa cuisse nue. Elle portait son épée dans le dos et son chakram était accroché à une fine ceinture autour de sa taille, le cuir noir contrastant sévèrement sur le rouge cramoisi de sa jupe et le soleil brilla brièvement sur la bague qui encerclait son doigt.

Eponine lutta avec sa conscience, puis elle se rapprocha de la guerrière. « Xena. »

Le regard bleu perçant passa sur elle, un sourcil noir haussé en questionnement. « Quoi ? »

« Ecoute… » Pony lança un regard au groupe qui approchait. Les yeux d’Arella étaient cloués sur la grande silhouette de Xena et un léger sourire narquois flottait sur ses lèvres. « Si elle est assez bête pour lancer un défi… laisse-moi m’en occuper. »

Xena écarquilla les yeux de surprise. « Quoi ? »

« Ne… » Eponine baissa la voix. « Laisse-moi… laisse-moi… m’en occuper, d’accord ? Je la connais, je peux la battre. »

« Pony, merci, mais je peux gérer ça », marmonna la guerrière en retour, penchant la tête pour que sa voix ne porte pas.

« Xena… c’est pas le moment de faire la fière, bon sang ! » Siffla l’Amazone en réponse. « C’est sérieux. »

Le regard glacé se posa sur elle. « Fichtrement sérieux », répliqua Xena puis elle tourna la tête alors que le groupe les atteignait. « Reste hors de mon chemin, Eponine, c’est tout. »

« Espèce de petite entêtée de… » Jura Eponine, puis elle fit silence tandis qu’Ephiny s’avançait et déroulait un parchemin.

Un léger sourire narquois, presque imperceptible, apparut sur les lèvres de Xena tandis qu’elle étudiait la prisonnière attachée. Arella la fixait de son côté avec une intensité égale, un air de faim féline sur le visage.

« Tu es accusée de meurtre, de tentative de meurtre et de trahison de la Nation Amazone », déclara Ephiny d’un ton neutre.

« Tu es accusée d’être une merde amoureuse de la paix », répondit Arella immédiatement. « Je présume que nous sommes coupables toutes les deux. »

Ephiny se contenta de la regarder et secoua la tête. « As-tu quelque chose d’intelligent à dire pour ta défense ? »

Arella s’avança, un sourire hautain à l’attention des Amazones qui l’entouraient  et qui saisirent leurs armes en signe d’avertissement. « Ma défense ? Non merci… je ne me défends de rien. » Elle redressa la tête. « Ce que j’ai fait, ce que j’ai toujours fait, est dans le meilleur intérêt de la Nation Amazone. » Elle concentra son attention sur Gabrielle, silencieuse. « En fait, je te défie, petite aux yeux verts, pour ce maudit masque que tu n’as aucun droit de porter. »

Gabrielle inspira soudainement, surprise.  Elle le croit toujours. Le défi prit une tonalité désespérée lorsqu’elle se rendit compte que c’était le dernier espoir féroce d’Arella de sortir son peuple du puits de paix dans lequel elle avait perçu qu’il allait tomber.

Peut-être que c’était le mieux, songea-t-elle. Xena savait… elle espérait que ça arriverait pour m’éviter le besoin de regarder cette femme droit dans les yeux et lui dire qu’elle allait mourir.

Mais je connais Xena. Si j’accepte ce défi, c’est exactement ce que je vais faire dans tous les cas. Mais c’est le choix d’Arella. Elle ne sait pas quelle sentence je vais prendre… pour ce qu’elle en sait, je vais la faire passer par la loi civile ou la laisser partir, ou bien… non. Elle a choisi ce destin.

Ephiny écarquilla les yeux et se tourna à demi, levant la main devant Gabrielle, qui se tenait un pas derrière elle. La barde secoua légèrement la tête et mit les mains sur ses hanches. « Tu ne mérites pas de diriger les Amazones, Arella… tout ce que tu as fait, c’est les faire tuer. » Elle dépassa Ephiny et vint se mettre face à face avec la grande femme, pas intimidée par sa taille. « Etre agressive et stupide ne te qualifie pas pour les diriger. »

Tout le monde sursauta un peu, pas habitué à entendre ce genre de discours de la part de la douce Gabrielle. Mais Arella reprit ses esprits. « Et être faible et inutile, ça le fait ? » Répliqua-t-elle, la défiant. « Qu’as-tu fait, à part les impliquer dans des traités de paix qui les fait reculer et des combats avec des déesses ? »

Gabrielle sentit une rage profonde monter en elle et elle joua brièvement avec l’idée d’accepter le défi elle-même. Elle aurait le choix des armes et avec son bâton, elle avait une bonne chance de battre la grande femme.

Mais cela laissait pendante la question de si elle était capable de la tuer. Et au fond de son cœur, Gabrielle savait, vraiment, elle le sentait profondément et puissamment et réellement, qu’elle ne le pourrait pas. Elle serait de retour dans la position où elle se trouvait à l’instant. Mais le reporter sur les épaules de Xena, était-ce juste ?

Gabrielle soupira intérieurement. Il n’y avait pas de bonne décision. Il n’y avait aucun moyen de sortir de ça sans avoir du sang sur ses mains. Elle regarda Arella. « Tu n’as aucune idée de ce que la force est vraiment. »

Ceci intrigua la grande femme rousse. « Par Hadès, qu’est-ce que ça veut dire ? Tu acceptes ou pas ? »

Ephiny attrapa le bras de Gabrielle et la tira en arrière, posant ses lèvres près de l’oreille de la barde. « Ne le fais pas… tu n’as pas à le faire. »

La barde retira doucement les doigts de la régente de son bras. « C’est bon, Eph. »

« Gabrielle ! Elle sait qu’elle a un avantage, pour l’amour d’Artémis, condamne-la simplement », siffla Ephiny en réponse.

Gabrielle plissa le front. Un avantage ? Elle lança un regard à Ephiny. « Recule, d’accord ? » Puis elle se retourna vers Arella qui attendait. « J’accepte. »

Un rire fort et mauvais s’échappa de la poitrine de la femme. « Folle… » Elle se frotta les mains. « Bien, yeux verts… ce sera quoi ? Ton petit bâton ? »

Gabrielle la fixa. « En fait, vu que tu vas combattre ma championne, je pense que c’est à toi de choisir », répondit-elle d’un ton neutre, puis elle s’interrompit un instant. « Pas que ça ait de l’importance. » Cela lui valut un haussement de sourcil de Xena, mais elle était contente de l’avoir dit.

Pony jura entre ses dents et tous les regards se tournèrent vers Xena qui observait tranquillement et les regarda à son tour sans passion.

Arella prit une inspiration et sourit d’un air félin. Elle écarta ses bras vides. « Rien », ronronna-t-elle. « Juste ça. » Elle plia ses grandes mains redoutables.

Eponine se rendit compte que c’était un plan bien vu. Arella savait fichtrement bien qu’elle ne jouait pas dans la même classe que Xena avec une épée, blessée ou pas. Et les chobos donneraient un avantage de proximité à Xena. A mains nues, en revanche… si Arella pouvait s’avancer et infliger un barrage de coups à la guerrière blessée, alors… elle sentit un frisson le long de son dos. Ça pouvait marcher. Elle commença à s’avancer juste pour sentit une prise puissante descendre sur ses épaules et l’arrêter.

« Très bien. » La voix basse de Xena pénétra les murmures. « Finissons-en. »

Un cercle se forma lentement qui les maintenait au centre. Xena s’avança, s’arrêta un moment près de Gabrielle et la regarda.

La barde la regarda à son tour puis prit les mains de la guerrière et effleura les doigts de ses lèvres. « Fais attention », dit-elle doucement.

Xena lui fit un clin d’œil. « D’accord. »

Elle tourna son attention vers son adversaire et entra dans le cercle baigné de lumière.

Gabrielle croisa les bras et regarda de chaque côté tandis qu’Eponine et Ephiny venaient la flanquer. Oh oh… Elle nota les expressions furieuses sur leurs visages. Qu’est-ce qui cloche chez elles ?

« Gabrielle… » Ephiny baissa la voix à un niveau de grognement coléreux. « Qu’est-ce que tu essaies de faire ? » Elle relâcha un souffle. « Je pensais que tu avais décidé… pourquoi tu ne l’as pas fait tout simplement ? Pourquoi tu ne l’as pas condamnée à mort ? »

La barde se sentit soudain très fatiguée. Elle tourna la tête et regarda Ephiny droit dans les yeux. « Je l’ai fait », répliqua-t-elle doucement. « Tu ne t’en rends pas compte ? »

Ephiny prit une brusque inspiration, se demandant si Xena avait caché sa condition à sa compagne également. Ça doit être ça, conclut-elle tandis qu’elle se retournait pour regarder, le cœur plongeant. Bon sang… comment je peux arrêter ça… Elle regarda les deux combattantes se jauger et vit un sourire cruel sur les lèvres d’Arella.

Elle était plus grande que Xena, plus lourde et bien plus musclée que la guerrière plus âgée. Elle était rapide, Ephiny le savait, et était probablement une des meilleures combattantes à mains nues que la Nation n’ait jamais produites.

Les avantages de Xena, le talent et l’intelligence, ne comptaient pas dans ce genre de combat brutal. Arella avait bien vu les choses et à voir les regards qu’elle lançait à la guerrière, Ephiny la soupçonnait d’avoir entendu que celle-ci avait été blessée dans la bataille.

Et si Arella gagnait ? Ephiny lança un regard vers le visage de Gabrielle. Elle était résignée et triste, mais pas inquiète, comme si la barde ne connaissait pas le handicap de sa compagne.

Dieux. Ephiny se redressa et trouva Eponine près de son coude. « Elle ne va pas gagner. » Sa voix baissa jusqu’à être un murmure. « Elle ne peut pas, Pony. »

Eponine la regarda droit dans les yeux. « Elle ne le fera pas », jura la maîtresse d’armes.

Xena tourna autour d’Arella, relâchant consciencieusement ses muscles tandis qu’elle se déplaçait sur la terre battue. La chaleur du soleil s’enroulait sur ses épaules et elle pouvait sentir la brise fraîche effleurer sa peau nue. Une poussée d’énergie sombre monta de ses entrailles et elle l’accueillit, sentant les poils se dresser sur ses bras et un bourdonnement séduisant remuer son sang.

Devant elle se trouvait Arella et Xena se laissa pleinement envahir par sa haine de cette femme, qui avait causé autant de douleur à son âme sœur. Elle laissa le loup monter en elle et un rire bas coula de ses lèvres quand elle vit l’écarquillement soudain des yeux clairs d’Arella. C’est ça. Aie peur.

Arella regarda la lumière joyeuse rider la peau bronzée de son adversaire tandis qu’elle préparait son attaque. Avant qu’elle ne puisse perdre son sang-froid, elle chargea, se lançant sur le haut du corps de son adversaire et les emportant toutes les deux au sol, criant de toutes ses forces tandis qu’elle portait ses coups sur un corps qui, va savoir comment, ne se trouvait plus sous elle. Elle sentit un genou la frapper et elle se retint comme elle put, frappant fort de son coude dans les côtes de Xena, utilisant son poids supérieur pour maintenir la femme aux cheveux noirs au sol.

Le choc lui remua l’épaule et elle se sentit retournée tandis que les muscles se tendaient sous sa prise et des mains se refermaient autour d’elle avec une force terrifiante. Elle cogna rudement la mâchoire de Xena de la tête, sentant la prise de la guerrière se relâcher brièvement, et elle en prit l’avantage, frappant de ses poings sur l’estomac de Xena de toutes ses forces.

Normalement, elle aurait dû tomber. Si ce qu’on avait dit à Arella était vrai, elle aurait dû s’effondrer comme un toit de chaume sous une cascade de rochers.

Au lieu de ça, un rire de gorge lui répondit et elle sentit une douleur atroce lorsqu’une main saisit son poignet et le brisa comme un bâton. L’odeur du sang, de la sueur et du cuir la submergea tandis que son corps échappait à son contrôle et qu’elle sentait un tourbillon d’air vertigineux alors que ses pieds quittaient le sol. Avec maladresse elle remua les bras et les jambes, essayant de faire perdre l’équilibre à Xena, mais elle sentit une poussée de puissance animale tandis qu’on la soulevait et la retournait et ensuite le sol se rapprocha.

Elle était à l’envers et la dernière chose qu’elle vit fut le ciel ensoleillé et des nuages blancs gonflés, ainsi qu’un oiseau dont le cri fit écho dans ses oreilles tandis que son dos impactait un genou et qu’une onde de douleur formidable la transperçait.

Mais ça ne dura qu’un moment. Ensuite elle ne sentit plus rien, plus rien du tout, à part une légère brûlure et le ciel bleu passa au noir. Mais il n’y avait pas d’étoiles.

Xena laissa le corps glisser de son genou pour tomber sans vie et brisé sur le sol. Elle le regarda un instant puis se releva et se brossa les mains sur sa combinaison en cuir. Après un long silence figé, une clameur s’éleva, plutôt un chant de triomphe, et elle leva la main tout en se retournant pour faire face à Gabrielle.

Leurs regards se croisèrent et deux âmes se cherchèrent.

Gabrielle ignora le protocole, sauta de la plate-forme et courut entourer sa compagne de ses bras.

« Chh. » Xena l’étreignit. « C’est fini. » Elle leva les yeux et croisa le regard d’Ephiny et Eponine, tandis qu’elles se tenaient là à la regarder avec confusion. « Tout est fini. » Elle tapota le dos de la barde.

Gabrielle prit une inspiration tremblante et la regarda. « Tu vas bien ? Elle t’a cognée plutôt fort. » La barde examina anxieusement le corps de sa compagne, passant les doigts sur les marques rouge vif sur son ventre. De voir Xena soulever la grande Amazone par-dessus sa tête avait été choquant et elle avait frissonné  en entendant le grondement sourd de rage qui sortait de la gorge de la guerrière tandis qu’elle laissait Arella tomber sur son genou et lui brisait le dos avec un craquement hideux. Cela lui avait donné un peu la nausée.

La guerrière mit les bras sur les épaules de sa compagne. « Je l’ai vue arriver. » Un sourire ironique se formait sur ses lèvres. « J’ai eu le temps de me contracter. » Elle entoura Gabrielle d’un bras. « Viens. » Elles se détournèrent de la forme immobile allongée et allèrent vers les Anciennes qui avaient entouré la régente et sa compagne. « Mettons ça derrière nous. »

Gabrielle relâcha un souffle et s’appuya contre elle. Elle se sentait hautement soulagée, mais coupable de le faire et son esprit revint avec remords dans une grotte, où son coeur avait brûlé de colère au meurtre de Perdicas et où elle avait cloué son regard dans le regard bleu d’une vengeresse aux cheveux noir corbeau et lui avait dit : « Tue-la, Xena. »

Elle n’avait jamais vraiment… eu le courage de demander ensuite à Xena si ces mots l’avaient délibérément conduite à regarder Callisto s’enfoncer dans la terre. Mais elle avait su, au fond de son cœur, que c’était ce qu’elle avait voulu.

Maintenant elle affrontait cela et le fait qu’elle en soit venue à accepter que la vie soit pleine de choix difficiles.

Elle avait juste espéré qu’elle choisirait avec sagesse. « Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça, Xena… elle savait ce qu’elle affrontait. »

Xena s’arrêta tandis qu’elles arrivaient près d’Eponine et Ephiny. « Peut-être qu’elle ne le savait pas. »

« Et bien, Xena… » Rena la fixait d’un air approbateur. « C’est un fichu bon boulot. » Elle poussa une de ses camarades. « Rapide, efficace… j’aime bien ça. » Elle se tourna vers Ephiny qui se tenait toujours immobile à regarder Xena avec une expression indéchiffrable. « Et bien, est-ce qu’on peut enfin démarrer ce festival ? »

« Oui. » Ephiny relâcha un souffle et secoua un peu la tête. « Ça me semble être une bonne idée. » Elle regarda Gabrielle. « Tu vas bien, Majesté ? »

La barde était collée contre Xena et elle lança un regard tranquille à la régente. « Oui. » Elle cloua Ephiny du regard. « On peut se parler plus tard ? »

Le regard noisette alla vers Xena puis revint vers la barde. « Bien sûr. »

Elles avancèrent vers la salle à manger tandis que les bruits normaux de la vie montaient à nouveau autour d’elles.


« Alors ? » Cait se redressa alors qu’elle repérait Paladia affalée contre la porte. Elle était presque frénétique à cause de son incapacité à se lever et elle ignora la douleur pour pouvoir se mettre en position assise avant que la grande ex-renégate n’arrive près de sa paillasse. « Alors ? »

Paladia regarda autour d’elle puis s’assit sur le tabouret près de la paillasse. « Contente que cette merde de Bacchae soit partie. » Elle avait souffert deux fois des propos de Ménelda ce matin.

« Paladia… tu vas me dire ce qui s’est passé », demanda Cait, exaspérée.

« Oh. » La grande femme s’éclaircit la voix. « Ben… et ben, elle est cuite. »

« Qui… est cuite ? » Demanda Cait impatiente.

« La rouquine », répondit Paladia. « Ça n’a pas fait long feu. » Elle avait été impressionnée par le combat, mais elle n’avait aucune intention de le laisser savoir. « Cette damnée Xena l’a brisée en deux. »

Cait écarquilla les yeux. « Vraiment ? »

« Oh oui. » La voix de Paladia gagna en enthousiasme. « C’était quelque chose… la rouquine l’a attrapée, et Xena l’a retournée comme une feuille, ensuite la Rouge l’a attrapée à nouveau et l’a cognée si fort que j’ai pu entendre l’impact, mais Xena… bon sang… elle n’a même pas tressailli… ensuite elle a attrapé le cul de la Rouge, l’a soulevée par-dessus sa tête et elle l’a laissé tomber sur son genou. » Elle sourit. « On pouvait entendre les os craquer. On aurait dit du bois mort. »

« Merde… c’est fantastique », répondit Cait. « J’aurais aimé le voir. » Elle lança un regard agacé à son épaule. « Sans cette maudite flèche. » Elle bougea du mauvais côté et son visage se tendit. « Ouille. »

« Hé… » Paladia regarda autour d’elle pour s’assurer que personne ne regardait, ensuite elle se mit à genoux et remit doucement la jeune fille contre l’oreiller. » Arrête de bouger autant, tu veux bien ? »

Cait soupira. « Être blessée c’est la cata absolue. » Elle relâcha un souffle faisant voler les cheveux blonds raides de son front. « Je vois que je vais m’assurer que ça n’arrive plus jamais. »

La grande ex-renégate ricana. « Et tu vas faire quoi… devenir une prêtresse d’Hestia ? »

La jeune fille lui lança un regard sévère. « Très drôle. » Elle soupira, regardant par-dessus l’épaule de Paladia vers l’intérieur terne de la hutte. « J’en ai tellement marre de cet endroit. »

« Tu n’es là que depuis un jour… arrête ça. » Paladia rit puis regarda alentour. « Mais oui… c’est plutôt déprimant… surtout avec cette foutue chèvre de guérisseuse dans le coin. » Elle se lécha les lèvres avec une réflexion nerveuse pendant un moment puis sourit. « Hé… » Elle se pencha en avant d’un air conspirateur. « Ecoute… j’allais prendre du temps… travailler sur mon dessin… tu veux venir ? »

Cait fronça les sourcils. « T’as pas des tâches ménagères à faire ? » Demanda-t-elle d’un ton caustique.

Un autre sourire. « Oui… mais j’en ai fait un paquet déjà… j’allais juste me sauver vers cette crique qu’on a trouvée. »

La jeune fille pianota sur la couverture. « Les guérisseuses vont être sérieusement furieuses. »

« Euh… oui », acquiesça Paladia.

« On va avoir de sérieux ennuis. »

Un autre hochement de tête. « Probablement. »

« Hmm… » Cait réfléchit. « Eh bien, ça fait deux choses en plus… je suppose qu’on ne peut pas demander mieux que ça… mais… » Elle prit une inspiration douloureuse. « Je ne pense pas pouvoir sortir de ce maudit lit. »

Paladia regarda autour d’elle avec soin, notant que les autres patientes étaient soit trop loin, soit endormies. Solari était la plus proche, ses cheveux noirs étalés en désordre sur l’oreiller. « Ecoute. » La voix de l’ex-renégate était grognonne. « Je pourrais te porter. »

Un instant de pause. « Ah oui ? » Demanda Cait avec précautions.

« Ben… oui… » Paladia l’étudia. «Tu pèses pas grand-chose… environ la moitié de la vieille Reinette et j’ai vu Xena la porter partout comme une poupée de chiffons hier. »

« C’est Reine Gabrielle pour toi », la corrigea Cait avec indignation. « Et elle n’est certainement pas vieille. »

La femme blonde leva les yeux au ciel. « Ouais ouais ouais… comme tu veux… écoute, tu veux y aller ou pas ? »

Cait réfléchit. « Oui », finit-elle par se décider. « Je le veux. »

« Bien. » Paladia se rapprocha puis s’arrêta, le front plissé. « Et comment on fait ça ? »

« Comment font Xena et Gabrielle ? » Demanda Cait raisonnablement. « Tu as dit que tu les avais vues. »

L’ex-renégate réfléchit un moment. « Reinet… euh… la Reine Gabrielle avait ses bras autour du cou de Xena », dit-elle avec hésitation. « Et puis… Xena était juste… euh… » Elle se rapprocha et glissa nerveusement une main derrière le dos de Cait. « Euh… je pense que… et… » Elle s’arrêta de parler tandis que la jeune fille réussissait douloureusement une prise prudente autour de son cou. « Ouai… ouais… et… » Elle mit son autre bras sous les genoux de Cait puis elle s’assit lentement, tenant la jeune fille dans ses bras.

Elles se regardèrent, embarrassées. « Euh. » Paladia regarda autour d’elle.

« Me fais pas tomber, d’accord ? » Cait se mordit la lèvre. « Je pense que tu peux te lever maintenant. »

Paladia se mit debout en se balançant, les envoyant pratiquement s’affaler dans la rangée de paillasses à côté. « Ouaouh ! » Cria-t-elle, puis elle retrouva son équilibre. « Bon sang… c’est plus dur que ça en a l’air. »

« Chhh ! » Cait ouvrit péniblement les yeux et regarda autour d’elles. « Vite… elles ont sûrement entendu ça. »

« Ouais ouais… tout le monde sait critiquer », marmonna Paladia tandis qu’elle se dirigeait vers la porte, s’arrêtant près d’elle. « Ah oh. »

« Je n’aime pas les mots ah et oh », murmura Cait. « Pas du tout… c’est quoi le problème ? »

La grande femme cligna des yeux. « On ne passe pas », lâcha-t-elle en regardant la porte.

Cait serra les dents puis se redressa contre la poitrine de Paladia, sentant l’odeur chaude du cuir tandis que sa joue se pressait contre. « Allez… dépêche ! »

« Ab… euh… ar… » Paladia abandonna et se glissa par la porte, fonçant vers la plus proche ligne d’arbres qui les cacherait. « D’accord », dit-elle d’une voix rauque, tandis qu’elles gagnaient la sécurité des bois. « Tu peux lâcher maintenant. »

« Hmm ? » Cait leva les yeux. « Oh… oh… désolée. » Elle relâcha sa prise et se réinstalla pudiquement.

Paladia la regarda. « T’as quel âge ? » Demanda-t-elle soudain.

Le front de la jeune fille s’agrandit. « Quatorze ans », répondit-elle rapidement. « Mais je vais bientôt avoir quinze ans. Et toi ? »

L’ex-renégate regarda autour d’elle avec un air soupçonneux. « Seize ans, mais tu le dis à personne. »

« Vraiment ? » Cait réfréna un sourire. « Tu les fais pas. »

Paladia fronça les sourcils. « J’ai grandi vite », marmonna-t-elle. « Allez… mon bras me fait mal. » Elle se fraya un chemin à travers les arbres puis hésita. « Hum… il y a un autre endroit étroit par ici. »

Cait se rapprocha à nouveau. « Tu sais, Xena n’avait que quinze ans quand elle a battu Cortese. »

Un roulement d’yeux. « Oh… pourquoi je savais ça allait arriver ? »

« Et ben, oui c’est vrai. »

« Je parie qu’elle ne sait pas dessiner. »

« Je parie que si… elle sait sculpter. »

« Arrête ça », ricana Paladia tandis qu’elle se tortillait dans les branches vers une petite clairière tranquille qu’elles avaient trouvée il y a une semaine ou deux.

« Ben si elle sait… elle m’a sculpté un canard. »

« Ah oui ? Ben, regarde ce canard pendant que je vais chercher mon dessin. » L’ex-renégate la posa par terre avec une gentillesse acceptable ensuite elle se recula. « Je reviens tout de suite. »

Cait s’installa, le dos contre un arbre à l’écorce lisse et elle regarda l’eau. « D’accord… attends… apporte de quoi manger. »

Paladia mit les mains sur ses hanches. « Manger ? »

La jeune fille la regarda. « Oui… tu as déjà déjeuné ? » Elle fit la grimace. « Tout ce qu’on avait dans la hutte de la guérisseuse c’est du gruau. »

La grande femme blonde plissa le visage. « Du gruau ? »

Cait leva son épaule. « Oui. »

Paladia écarquilla les yeux. « Très bien… très bien… je vais voir ce que je peux faire. Je promets rien. » Elle partit d’un pas bruyant dans les bois, en marmonnant.

Cait attendit que les bruits de pas diminuent. Puis elle pencha la tête en arrière et lâcha un rire léger et joyeux, que seul le ruisseau entendit ainsi que le lézard qui écoutait en silence sur une branche toute proche.


« Je ne comprends pas. » Eponine était assise dans un coin de leurs quartiers sur un banc capitonné bas. « Je ne comprends pas, je ne comprends pas… qu’est-ce qui se passe, bon sang ? »

Ephiny était allongée sur le dos sur le lit et fixait le plafond. « Je n’en ai pas la moindre idée. » Elle leva les mains et les laissa retomber sur le lit. « Pas que j’ai un problème avec la façon dont ça s’est passé, d’accord ? »

« Pfft. » Pony posa sa tête contre le mur. « Soit c’est une actrice digne du Parthénon, soit il n’y a rien qui cloche chez elle, Eph… par les maudits sabots d’un centaure, elle a soulevé cette maudite femme par-dessus sa tête, que les dieux soient explosés ! »

La régente tressaillit à cette litanie d’insanités. « C’est sûr qu’elle l’a fait. » Sa tête allait d’avant en arrière avec incrédulité. « C’était… plutôt incroyable. » Elle roula la tête d’un côté. « Les Anciennes ont une nouvelle héroïne, tu t’en rends compte. »

Pony leva les yeux au ciel. « Oh dieux… oui… je sais… on dirait un groupe de jeunettes qui ont leur premier béguin. »

Ephiny rit doucement. « Tu te souviens de ton premier béguin ? » Demanda-t-elle nonchalamment.

Eponine grogna. « Ça fait un moment. »

La régente lui lança un coup d’œil. « Ecoutez-moi cette vieille dame. » Elle tendit la main. « Viens par ici. »

La maîtresse d’armes abandonna à contrecoeur son siège de coin et avança vers le lit, se laissant tomber dessus avant de se poser sur ses coudes. « Tu penses qu’elle est en partie déesse, Eph ? »

Ephiny y réfléchit sérieusement. « Je ne sais pas », finit-elle par dire. « Elle est en partie quelque chose… ça c’est sûr… tu te souviens que Vélasca disait qu’elle était plus que ce qui semblait. »

Pony ricana. « Vélasca disait aussi toujours que nous étions les filles d’Arès », rappela-t-elle à sa compagne. « Tu te souviens ? »

« Oui… » Songea Ephiny. « Et elle a dit que Xena était une vraie Amazone, bien qu’elle ne l’ait jamais reconnu. « Elles se regardèrent. « Tu connais la vieille histoire. »

« Mm. » L’Amazone brune approuva. « Ça expliquerait certaines choses. »

Ephiny la regarda. « Est-ce que ça te ferait arrêter d’essayer de lui sauter dessus ? » Demanda-t-elle avec espoir. « Parce que si c’est le cas, bon sang, je vais aller brûler une chandelle à Artémis et juste lui demander si c’est vrai. » Elle fut empêchée de poursuivre par le bruit de sabots qui approchaient. « Ah ! » Elle se leva du lit et alla à la porte juste à temps pour l’ouvrir et laisser entrer une petite forme qui chargeait. « Hé ! »

« Man ! » Xenan passa les bras autour d’elle avec enthousiasme.

Ephiny se laissa tomber dans la chaise proche et l’étreignit. « Xe… oh, c’est si bon de te revoir. » Elle lui massa le dos, ses doigts passant à l’endroit où la peau douce devenait du crin. « Quand es-tu arrivé ? »

« Maintenant », dit son fils brièvement. « Grand-père est dehors. »

Ephiny réfréna un rire à ce qu’elle imaginait être la réaction du digne Tyldus à l’écoute de ce petit nom. « D’accord… il faut que je le salue. » Elle regarda derrière elle. « Xenan, tu te souviens de Pony, pas vrai ? »

Xenan fit un sourire éclatant à la compagne de sa mère. « Salut ! »

Eponine lui sourit en retour. « Salut. » Xenan avait les mêmes cheveux blonds frisés que sa mère et son visage rond arborait une forte ressemblance avec l’Amazone. « Il est mignon, Eph. »

Ephiny sourit avec fierté. « Oui, c’est vrai, n’est-ce pas ? » Elle ébouriffa les cheveux du petit Centaure. « Viens… tante Xena et tante Gabrielle sont ici. »

« Ouais… ouais… » Il rebondit sur ses quatre sabots avec impatience. « Je sais. » Puis son petit visage devint sérieux. « Man… elles vont bien ? »

L’Amazone lui caressa la joue. « Oui, mon chéri… elles vont très bien. »

Des yeux innocents la regardaient. « Solan me manque. »

« Je sais, Xenan… mais il est dans un endroit agréable, d’accord ? » Elle passa les doigts dans ses boucles blondes. « Il est avec son papa. »

« Oh. » Il bougea ses sabots minuscules. « Est-ce que je vais revoir mon papa un jour ? »

Ephiny sentit des larmes monter. « Oui, chéri… mais pas avant longtemps, j’espère. »

« Il est aussi dans un endroit agréable, pas vrai ? » Persista Xenan.

« Oh oui, assurément », le rassura sa mère. « Il était très, très courageux. »

« Bien. » Le garçonnet hocha la tête puis il se retourna en entendant la porte s’ouvrir légèrement et Tyldus passa sa tête rousse dans l’encadrement. « Grand-père… je suis là. »

« Je vois ça », gronda Tyldus en lançant un regard ironique à Ephiny. « Salutations. J’ai entendu dire qu’on vient de rater un peu d’excitation. »

Ephiny remua la main. « Oui… je t’expliquerai plus tard. » Elle couvrit les petites oreilles roses de Xenan. « C’est un truc de Xena. »

Tyldus grogna de compréhension. « Ah. »

« Bon, viens… je voudrais te présenter des nouveaux amis. » Ephiny se leva et lança un regard ironique à Eponine. « Je pense que tu… hum… va les aimer. » Elle fixa Tyldus d’un air neutre. « Ce sont de bons amis de Xena. »

« Oh. » Le Centaure recula avec prudence, laissant de l’espace pour que les deux femmes et Xenan sortent de la hutte. « D’autres Amazones ? »

« Hum… pas exactement. » Ephiny garda un bras autour des épaules de son fils tandis qu’ils marchaient.

« Oh… des humains alors. » Tyldus haussa les épaules.

« Pas exactement », dit l’Amazone en riant. « Attends juste. Tu verras. »


« Ça t’ennuie d’aller marcher un peu ? » Gabrielle regarda le visage tranquille de sa compagne. « J’aurais bien besoin de quelques minutes de paix. »

Xena prit la main de la barde dans les siennes. « Bien sûr. » Elle entrelaça leurs doigts et lui montra un chemin feuillu. « Que penses-tu d’ici ? »

« Ça me va », acquiesça la barde tandis qu’elles partaient dans cette direction.

L’air matinal était encore frais et il les effleurait tandis qu’elles avançaient sur le chemin ombragé, grimpant la côte d’une foulée égale et puissante. Elles passèrent deux avant-postes où les gardes les regardèrent avec un peu de surprise, puis elles atteignirent le haut de la crête et trouvèrent un endroit confortable d’où elles pouvaient regarder à travers les arbres et voir la face montante de la montagne d’en face.

Gabrielle étira ses pieds bottés et croisa les chevilles, ses doigts jouant avec ceux de son âme sœur tandis qu’elle prenait une bouffée de l’air pur. « C’est sympa ici. »

Xena remonta un genou et posa son avant-bras dessus. « Oui. » Elle soupira lentement et tourna la tête pour regarder sa compagne. « Tu vas bien ? »

Une douce étincelle entra dans le regard vert brume. « J’allais justement te demander la même chose », admit la barde. « Je présume que tu as eu ce que tu voulais, hein ? »

Xena étudia ses mains. « Ce… n’était pas ce que je voulais, Gabrielle. C’était quelque chose… je veux dire que je n’éprouve pas de joie à tuer. » Elle fit une pause. « Plus maintenant », amenda-t-elle, honnêtement. « Mais c’est une chose qui fait partie de moi et de ce que je suis… et je ne voulais pas que tu affrontes cela. »

« Je sais. » Gabrielle posa la tête sur l’épaule musclée de la guerrière. « La moitié de moi veut… oh, je présume qu’elle veut savoir que j’ai assez grandi pour prendre ce genre de décision et l’autre moitié… Xena, l’autre moitié veut juste tirer sur ta manche et que tu t’occupes de moi. » Elle soupira. « Je sais que j’aurais pu le faire, je présume que c’est la part importante. »

« Mm », acquiesça Xena.

« Je ne comprends toujours pas pourquoi elle a fait ça. » La barde secoua la tête. « Je présume que c’est juste un de ces trucs de guerrière que je ne comprends pas. » Elle tourna la tête pour regarder la guerrière. « Pourquoi a-t-elle choisi cette façon de mourir, Xena ? »

La guerrière garda un silence profond pendant un moment puis elle soupira. « Peut-être qu’elle pensait que c’était le meilleur choix… parce qu’elle avait une chance de cette façon. »

« Xena. » Le regard vert brume darda vers elle. « Allons… ce n’est pas comme si elle ne savait pas qui tu es, ou ce dont tu es capable. »

« Je sais ça », répondit tranquillement Xena. « Mais si elle pensait que j’étais… diminuée, alors peut-être qu’elle choisirait ce moyen. »

« Dimin… » Gabrielle se retourna à demi et mit une main sur son épaule. « Mais tu n’es pas… » Sa voix traîna. « Attends une minute… c’est ce que croyait Ephiny… elle pense que tu es blessée », balbutia la barde. « Elle est venue me parler de ça ce matin. »

Un léger sourire lui fit face. « Oui… Pony m’a demandé la même chose. »

« Mais… » Le visage de Gabrielle se contracta de confusion. « D’où est-ce qu’elles auraient bien pu avoir cette idée ? »

Xena la regarda, ses yeux bleu clair brillant légèrement dans le soleil masqué par les feuilles.

La barde sentit l’air quitter ses poumons. « Tu leur as laissé penser ça », haleta-t-elle.

La guerrière ferma les yeux pour confirmer puis les rouvrit. « Oui. »

Gabrielle resta dans un silence stupéfait. « Tu faisais semblant hier soir ? »

Xena baissa le regard. « Non. » Elle leva le regard avec regret. « Mais ça a dû les faire commencer à jaser… j’ai compris ça ce matin quand je suis allée te chercher le petit déjeuner. J’ai juste… » Elle haussa une épaule. « … donné un peu plus de preuves. »

« Tu… leur as menti ? » La barde semblait avoir des difficultés avec le concept.

« Non… » Son âme sœur se pencha en arrière. « J’ai juste… rempli leurs attentes de comment elles pensaient que je devrais me comporter… c’est tout. » Xena attendit, puis jeta un coup d’œil  vers elle.

Gabrielle réfléchit à la question. « C’était si important pour toi ? »

« Oui. » Une réponse simple, très calme.

La barde souffla lentement. « Je devrais l’être. Furieuse, je veux dire, parce que c’était supposé être ma décision, Xena… je ne suis plus une enfant et je peux prendre des responsabilités par moi-même. »

« Tu as pris la décision », argumenta sa compagne. « Tu sais que tu l’as fait et les Amazones savent que tu l’as fait… ça a atteint son but. J’ai juste… je ne voyais pas le besoin que tu la regardes être transpercée comme un cerf. »

« Peut-être que j’avais besoin de voir ça », répliqua la barde brusquement. « C’est la conséquence de ma décision… tu te souviens ? »

Xena garda le silence et baissa son regard vers la terre. « Je suis désolée. »

Gabrielle mit une main dans son coude. « Ne le sois pas… je ne suis pas furieuse. J’ai dit que je devrais l’être, mais… » Elle soupira. « C’était son choix, Xena… et après ce qu’elle a dit, je dois croire qu’elle l’aurait fait de toutes les façons, peu importe si elle pensait ou pas avoir une chance. »

La guerrière relâcha un soupir de soulagement silencieux. « Probablement. »

Un petit silence tomba.

« Mais c’était plutôt subtil. » Le regard vert l’étudia avec intérêt.

Xena soupira. « Oui, n’est-ce pas ? » Elle rit doucement.

« Personne ne s’attend à ce que tu sois subtile, n’est-ce pas ? » La barde se rapprocha, frottant sa joue sur le bras de sa compagne. « C’est pour ça que tu t’en sors avec ce genre de choses, hein ? »

« Parfois », approuva la guerrière. « Je ne l’avais pas particulièrement prévu… j’ai juste vu une occasion avec Pony et c’est parti comme ça. » Elle bougea un peu. « Je me disais que connaissant les Amazones, ça ferait le tour. »

« Surtout dans la salle à manger », ajouta Gabrielle. « Juste où il se trouve qu’Arella était prisonnière. »

« Oui. » Xena hocha la tête. « C’est mieux que de les laisser parler de ton nombril. »

Un demi-étouffement, un demi-reniflement sortirent de sa compagne. « Quoi ? »

La guerrière battit de ses cils noirs. « C’était le sujet dont elles parlaient avant que je n’entre. »

« Xena, ne sois pas idiote… comment pourraient-elles avoir une discussion compl… Qu’est-ce qu’on peut dire sur mon nombril ? » Gabrielle protesta en regardant ledit endroit. « C’est juste un trou. »

La guerrière roula sur le côté et inspecta le sujet de leur conversation. « Et ben… je ne sais pas… » Elle se pencha et mordilla doucement la zone. « Elles ne m’ont pas demandé mon avis. »

Gabrielle inspira brusquement, tandis que les lèvres de sa compagne faisaient des choses distrayantes sur sa peau. « Xena, ce n’est pas très subtil », murmura-t-elle d’une voix irrégulière. « Et ces bois sont remplis de sentinelles. »

Xena soupira et fit retraite, mais elle resta où elle était, la joue posée sur le ventre de la barde. « Gabrielle, je ne pense pas que ça les surprendrait de découvrir que je te considère comme incroyablement séduisante », fit-elle ironiquement remarquer, en volant un autre mordillement.

Le regard vert se posa timidement sur elle. « Pareil pour moi ? »

Elles échangèrent un sourire et Gabrielle commença à passer ses doigts dans les cheveux noirs et soyeux posés sur son estomac. « Est-ce que je dois dire à Ephiny que c’était arrangé ? »

Xena avait fermé les yeux, savourant avec bonheur les doigts de la barde sur son crâne. Elle réfléchit un moment puis elle ouvrit un œil bleu et fixa Gabrielle. « Bonne question. » Elle réfléchit encore un peu. « D’un côté, tu ne veux pas qu’elle pense que tu as mis la Nation en danger en épargnant mon ego. »

Gabrielle écarquilla les yeux. « Je suis sûre qu’elle ne… dieux, Xena. »

Xena haussa le sourcil au-dessus de l’œil ouvert. « D’un autre côté, elle se sentirait mal à l’idée d’avoir été dupée. » Une pause. « Utilisée, d’une certaine façon. »

« Hmm. » La barde plissa le front de réflexion. « Je pense que le mieux serait de lui laisser penser qu’elle a juste surréagi… je veux dire que, après tout, je lui ai dit tout de go que tu allais bien. » Elle fronça les sourcils. « Mais je déteste mentir, Xena. »

Elles échangèrent un regard paisible et pensif. « Je sais », dit Xena tranquillement. « Mais tu ne l’as pas fait… tu as dit la vérité. Pour ce que ça vaut, moi, j’ai dit la vérité… mais elles attendaient un mensonge. »

Gabrielle soupira. « Oui… pas je que je les en blâme, parce que c’est exactement ce que tu ferais, même si tu étais blessée. » Elle tourna un regard sévère vers sa compagne. « Sauf à moi, pas vrai ? »

Xena rit doucement, envoyant une traînée de chaleur sur la poitrine de sa compagne. « Vrai. »

« Alors… je présume qu’on va juste la laisser penser qu’elle a été un peu trop protectrice », décida la barde.

« Très bien. » La guerrière accepta la proposition, puis elle referma les yeux, murmurant d’aise tandis que Gabrielle continuait à passer les doigts dans ses cheveux.

Cela amena un petit sourire d’émerveillement sur le visage de la barde tandis qu’elle observait la totale acceptation par Xena de leur proximité et elle réfléchit au fait que leur relation de maintenant était vraiment différente de ce qu’elle avait été avant que toute l’horreur les sépare.

D’une certaine façon, elle était plus profonde. De beaucoup de façons elle était plus égalitaire, même si elles avaient encore des moments difficiles, quand le passé de Xena déclenchait son besoin agressif de prendre le contrôle, mais même alors, comme maintenant, elle recevait généralement une excuse après coup.

Autrefois ça aurait été impensable… Xena, s’excuser ? Jamais. Son âme soeur était consciencieusement plus prévenante, mais aussi plus calme, et plus triste, et Gabrielle savait qu’il y avait des choses qui pesaient sur sa conscience juste comme elles le faisaient sur la sienne.

Elle ébouriffa les mèches noires, cherchant du gris et un œil bleu apparut avec une étincelle amusée. « Tu en as trouvé ? »

Gabrielle rit doucement. « Nan… et tu sais quoi ? Je ne pense pas en trouver jamais. »

Le sourcil se haussa brusquement. « Joli sentiment, mon amour, mais pas très réaliste », répliqua Xena avec un rire ironique. « Je ne suis pas Hercule. »

Elles se regardèrent en silence pendant un long moment, témoignant d’une vérité qu’aucune d’elles ne voulait exprimer à voix haute. « Et bien, je le croirai quand j’en verrai, alors », finit par murmurer Gabrielle. « Mais ma mère a commencé à en avoir très jeune… je parie que j’en aurai avant toi. »

Xena réfléchit à leur différence d’âge. « Je parie que non », répliqua-t-elle d’un ton désabusé.

La barde pencha sa tête blonde. « Cinquante dinars. »

« Cinquante ! ! ! » Cria la guerrière en regardant le sourire narquois arriver sur les lèvres de son âme sœur. « Gabrielle, c’est… »

« Hmm ? » Un doigt se fraya un chemin jusqu’au menton de Xena. « Tu suis ou tu te tais, Princesse Guerrière. »

Un long soupir. « Très bien. » Xena secoua la tête, chatouilla le ventre de la barde et la fit gigoter. « Tu es une rude négociatrice, Reine des Amazones. »

Gabrielle rit de triomphe et elle reprit son massage, tandis qu’elles gardaient toutes deux le silence. Les arbres remuaient paisiblement dans le vent et elle se sentit très contente de simplement être là et de passer du temps avec Xena, laissant l’activité du village Amazone derrière elle. Néanmoins. « On va leur manquer, n’est-ce pas ? » Finit-elle par dire en soupirant, à contrecoeur.

« Probablement », marmonna Xena d’un ton ensommeillé. « Je suis supposée être blessée… tu pourrais me réprimander. »

« Hmm ? Oh oui… méchante fille », la taquina Gabrielle. « Utilise un peu de cette discipline Amazone. »

« Je pensais qu’on avait décidé que les Amazones n’avaient aucune discipline », fit remarquer Xena d’un ton narquois. « Il faut que je te dise un truc, Gabrielle… d’avoir été surprises nues dans leur bain… c’est plutôt une mauvaise chose. » Elle ouvrit les yeux. « Même avec le fait qu’Arella avait les codes pour passer les gardes. »

La barde soupira. « Je sais… je sais… » Elle regarda son âme sœur d’un air interrogateur. « Hé… peut-être que tu peux leur donner des leçons tant qu’on est là ! »

« Oh non. » Xena secoua la tête. « Oh… non non non… c’est des ennuis à coup sûr et tu le sais bien. Elles vont devenir cinglées. » Elle imagina brièvement le visage de Pony à cette suggestion. « Gabrielle, j’ai assez de problèmes ici, d’accord ? »

« Xena. » Gabrielle se pencha et lui tapota le bout du nez. « Après ce soir, tu vas être une AMAZONE, tu te souviens ? Ce sera différent… d’accord ? »

Un regard bleu ironiquement amusé la regarda à son tour. « Ecoute… tu peux me mettre du cuir… » Elle montra son corps. « Ça ne fait pas de moi une Amazone et nous le savons toutes les deux. »

La barde se mâchouilla la lèvre. Xena avait raison à ce sujet, elle devait l’admettre. Même si elle aimait voir son âme sœur dans la tenue Amazone, elle savait que la grande guerrière était aussi à l’aise dedans qu’elle-même le serait dans l’armure de Xena. Ce n’était tout simplement pas ce qu’elle était et pour cette raison, Gabrielle ressentait la même chose. « D’accord… je saisis ton point », admit-elle à contrecoeur.

Ce n’était pas ce qu’elle était. Gabrielle réfléchit à ça. « Xena. »

« Mm ? » La guerrière croisa les mains sur son estomac nu.

« Tu veux bien faire quelque chose pour moi à la cérémonie ce soir ? »

Un haussement des deux sourcils. « Hum… » Xena se demanda dans quoi elle allait se fourrer. « D’accord… bien sûr. » Elle rassembla son courage. « Tu ne peux pas me demander de porter moins de choses… c’est déjà plutôt minimal », blagua-t-elle faiblement, détaillant à nouveau son corps.

« Non… je veux que tu… » Gabrielle traça doucement une ligne le long de son épaule. « … portes ton armure. » Ses doigts se baladèrent. « Tout l’attirail. »

Xena garda le silence un long moment. « Euh… » Elle regarda la barde avec étonnement. « Euh… d’accord… » Qu’est-ce qu’il se passait ? « Bien sûr… c’est plus confortable pour moi de toutes les façons. » Elle observa le visage de Gabrielle avec attention. « Qu’est-ce qu’il se passe ? »

Les traits juvéniles de la barde prirent une pose plus sérieuse. « J’ai beaucoup réfléchi à qui j’étais ces temps-ci. » Elle souleva un morceau de l’armure de métal sur le haut de son bras et le laissa retomber. « Et de toutes les personnes que j’ai été jusqu’ici, je pense que j’ai décidé que c’est d’être la Barde de Potadeia qui est le mieux. » Son regard vert alla sur le visage de Xena. « Alors c’est ce que les Amazones auront ce soir. » Elle traça un sourcil noir doucement. « Avec la très célèbre guerrière que j’ai accompagnée après en avoir écrit des histoires. »

Xena croisa les bras sur sa poitrine et lui sourit. « Et comme la guerrière a eu de la chance ! » Elle hocha deux fois la tête. « Très bien. » Puis elle pencha la tête. « Il est assurément temps de rentrer. »

La barde fronça les sourcils. « Tu les as entendues nous appeler ? »

Une étincelle espiègle. « J’ai entendu ton estomac gronder. »

Gabrielle grogna. « Dieux… très bien, allons-y… nous devons nous préparer pour la fête. »


A suivre 10ème partie

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