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2 juillet 2019

Cible mouvante, partie 16, chapitre 35

CIBLE MOUVANTE

Partie 16

Chapitre 35

Auteure : Gaby

Relecture : Fryda

*************************************

La journaliste entra derrière Maria et la suivit jusqu'au bureau de Dar. C'était une grande femme noire très belle, et elle répondit à la poignée de main de Dar d'un geste ferme avant de s'asseoir sur le fauteuil qui lui était proposé.

« Merci Maria. » Dar se dirigea vers son fauteuil et s'y installa puis laissa tomber. « Donc, Mlle Cruickshank, de quoi vouliez-vous discuter ? » Elle s'adossa et croisa les doigts, observant la journaliste s'installer dans son fauteuil avant de prendre un carnet de notes.

Un carnet. Dar haussa un sourcil. Les dernières fois qu'elle avait été interviewée, ça avait été au minimum avec un enregistreur. Il était intéressant de voir que la journaliste avait choisi de se contenter des outils de base dans le centre directionnel d'une des compagnies les plus techniques au monde.

« De quoi je voudrais discuter ? » Répéta la journaliste d'une voix calme et cordiale. « Et bien, Mlle Roberts, comme vous devez le savoir, certains de mes collègues travaillent dur pour faire un reportage sur les efforts de Peter Quest pour redorer le blason des croisières américaines. » Elle étudia son carnet et leva les yeux vers Dar. « Et tout le monde essaye de vous faire passer pour la méchante. »

Dar lui fit un large sourire.

« Vous êtes la méchante ? » Demanda la jeune femme. « D'après les recherches que j'ai pu faire, vous êtes Cruella d'Enfer ou Jeanne d'Arc, selon l'heure, du jour, de la lune ou de la personne à qui j'ai parlé. » Elle se pencha un peu vers l'avant. « Alors, quel est le vrai scoop ? »

Jeanne d'Arc ? Dar écarquilla un peu les yeux. « Je ne suis pas sûre qu'il y ait un scoop. » Répondit-elle. « Je suis juste là pour faire un travail. Je n'utilise pas de tactiques bizarres, juste un sens du business, et le temps que je passe à apprendre les toutes dernières technologies. »

Cruickshank gribouilla une note. « Très bien, laissez-moi vous dire ce que j'ai et ensuite vous pourrez me dire si vous pensez toujours que vous ne méritez pas la une. » Elle tourna une page. « Vous êtes native de Floride. »

« Mmh. » Dar acquiesça d'un grognement. « C'est digne d'une Une, j'en suis sûre. »

La journaliste sourit. « C'est ce que j’ai entendu dire. Vous avez grandi dans des bases de la Navy, c'est ça ? »

Dar hocha la tête.

« Vous n’avez travaillé que pour une seule compagnie, celle-ci, ILS, que vous avez rejointe quand vous aviez... quinze ans? »

Dar hocha de nouveau la tête. « Je pense que ça me rend plus ennuyeuse qu'autre chose. » Fit-elle remarquer. « Je n'ai jamais eu de raison de changer de compagnie – j'ai juste changé de travail en son sein. »

La journaliste écrivit une autre note. « Vous aimez votre travail ? » Elle étudia le visage de Dar. « Celui que vous avez actuellement, j'entends. »

Pendant une seconde, Dar considéra l'idée de lui répondre honnêtement, puis elle reconsidéra l'idée et réalisa qu'il y avait des choses auxquelles elle ne pouvait pas échapper. « La plupart du temps, oui. » Répondit-elle finalement. « Je pourrais me passer des rigolos qui cherchent la publicité en me faisant passer pour la méchante toutes les trois minutes, mais en général, oui, j'aime ce que je fais. »

Cruickshank parut intriguée. « C'est comme ça que vous considérez vos compétiteurs ? Des rigolos qui cherchent la publicité ? »

« Et bien... » Dar la regarda dans les yeux. « Je peux vous dire que je n'ai jamais demandé à une équipe de télé de me coller aux basques pendant une affaire. Je n'ai également jamais saboté une convention pour pouvoir arriver en héroïne et sauver le monde juste pour me faire un coup de pub et essayer de discréditer mes rivaux. »

La journaliste se redressa et parut réellement intriguée. « Certaines personnes diraient que c'est juste de la compétition futée. »

« Certaines personnes sont des abruties. » Répliqua Dar. « Je trouve plus facile d'être juste très bonne à ce que je fais et de laisser le fun et les jeux pour le week-end. »

Elles s'observèrent pendant un moment, puis la journaliste sourit. « Vous savez quoi Mlle Roberts ? »

Dar haussa les sourcils d'un air interrogateur.

« Vous êtes mon genre de méchante. » Lui répondit la jeune femme. « Je peux vous offrir à déjeuner ? »

Dar avait des habitudes particulières au déjeuner. Soit elle grignotait à son bureau, ou, si Kerry était là et était libre, elle déjeunait avec elle. C'était pour elle un moyen de souffler quelques minutes, et de déstresser un peu au milieu de la journée.

Cependant, vu que Kerry n'était pas là et que ça pouvait être l'occasion de donner une autre image que celle, horriblement sombre, qu'elle avait actuellement sur ce projet de bateau de croisière, Dar décida de faire une exception. « Bien sûr. » Accepta-t-elle. « Vous vous en sortez bien. Le reste de vos collègues se coltinent des journées entières avec mes compétiteurs. »

La jeune femme se mit à rire. « En tant que journaliste professionnelle, je me dois de rester neutre, Mlle Roberts, donc je ne partagerai aucun des commentaires faits par mes collègues. » Elle fit une pause et laissa les mots prendre tout leur sens.  « Mais je suis sûre que l'on trouvera d'autres sujets de discussion. »

Dar vérifia l'heure sur son écran d'ordinateur. « Probablement, mais il faut que ce soit maintenant, j'ai des conférences qui commencent dans une heure et demie. » Elle se leva, s'arrêtant juste pour taper un message rapide et l'envoyer. « Quel est votre poison ? »

« Ce que vous voulez. » Répondit promptement la journaliste.

Dar leva les yeux et eut un sourire diabolique. Elle observa la femme faire une grimace.

« Oh, je n'aurais pas dû dire ça. » Déplora Cruickshank. « Je sais que je vais le regretter. Il y a une chose sur laquelle tout le monde est d’accord, vous avez un sens de l'humour très particulier. »

« Nan. » Dar lui fit signe d'avancer vers la porte. « La plupart pense que j'en suis totalement dépourvue. » Elle ferma son PC et fit le tour du bureau. « Il y a un resto de sushi pas loin, ils servent vite et ce n'est pas bruyant. »

« Pffiou. » La journaliste la suivit vers la sortie. « J'ai voulu essayer ce resto à coté de mon hôtel hier, et je l'ai vite regretté. Je pense que la graisse de cuisson était plus vieille que moi. »

Dar lui tint la porte et la suivit. « Ça ressemble à un endroit que je pourrais aimer. » Dit-elle d'un air joyeux avant de faire un petit signe à Maria. « Déjeuner. »

Maria lui répondit d'un petit geste et s’éclaircit la gorge. » Dar, par chance, avez-vous pu parler avec... »

« Oui, elle va bien, elle n'a besoin de rien, elle aimerait être là, et j'ai envoyé ma mère pour lui tenir compagnie. » Répondit Dar en se dirigeant vers la porte. « Mais si tu veux lui envoyer de la glace au chocolat, pas de problème. »

Maria étouffa un rire en se couvrant la bouche, et les regarda partir. Elle secoua la tête puis se tourna pour regarder dans son annuaire téléphonique jusqu'à ce qu'elle trouve le numéro qu'elle cherchait. Au moment où elle allait taper le numéro, la porte intérieure du bureau s'ouvrit et Mayté se glissa à l'intérieur. « Bueno, je suis contente que tu sois là. Prends des notes, comme ça tu sauras ce qu'il faut faire la prochaine fois, okay ? »

Mayté fit le tour du bureau et s'installa pour l'observer. « Mama, l'amie de Kerry, Colleen, vient d'arriver au bureau et a dit de dire à tout le monde que Kerry n'a pas été frappée par Dar. Tu savais que les gens parlaient de ça ? »

Maria s'arrêta net et raccrocha le téléphone. « Si je savais que les gens en parlaient ? Je n'y avais même pas pensé. Il y a vraiment des gens qui disent ça ? »

« Elle a dit que oui, mais je n'ai rien entendu de tel. » Dit Mayté. « Les gens ne me disent pas ce genre de choses parce qu'ils ont peur que tu viennes les frapper. »

« Bien. » Répondit simplement Maria. « Je vais envoyer une note à Conchita et Rose, et à tous les autres, comme ça quoi qu'ils disent, ils finiront par se taire. Je les ai bien enchaînés. »

« Entraînés, mama. » Murmura Mayté. « Mais je suis contente que ça ne soit pas vrai. Je n'aime pas penser que Kerry pourrait être blessée comme ça. »

Maria se pencha sur son bureau. « Je vais te dire quelque chose. Dar est peut-être beaucoup de choses, et certaines personnes pensent qu'elle est dure, et méchante, et qu'elle pourrait faire quelque chose comme ça. Mais je sais au fond de mon cœur qu'elle ne ferait rien qui pourrait blesser Kerry, elle préférerait sauter du haut du building. »

Mayté hocha la tête. « C'est aussi ce que je pense. » Elle hésita. « Mais mama, j'ai entendu quelque chose qui me tracasse vraiment. Certaines personnes disent qu'elles vont se séparer, et qu'elles ont entendu Kerry dire qu'elle allait partir. Tu penses que c'est vrai ? »

Maria se tourna sur sa chaise et fixa sa fille. « Como ? » Dit-elle, interloquée. « Ils t'ont dit ça ? Qui te l'a dit ? »

Mayté secoua la tête. « Non, ils ne m'ont rien dit, mama, je les ai entendues. J'étais aux toilettes. » Expliqua-t-elle. « Une des deux c'est la femme qui travaille à côté du petit bureau avec tous les livres, et l’autre je ne la connaissais pas. »

Maria resta silencieuse pendant un moment, réfléchissant. « Mayté, no, je ne pense pas que ce soit la vérité. » Dit-elle finalement. « Mais on doit trouver qui dit ça, et pourquoi. »

« Okay. » Acquiesça sa fille. « Et comme ça on pourra leur jeter de la nourriture, okay ? »

« Tch. » Maria lui lança un regard. « Ce n'était pas drôle. »

« Mama, ça l'était. » Lui dit Mayté. « Kerry a dit que c'était drôle. Elle était triste qu'il n'y ait pas de photo. » Elle se redressa. « Mais oui, on devrait trouver qui peut dire des choses méchantes et les faire taire. Je sais que ça blesserait beaucoup Kerry si elle entendait ça. Je pense qu'elle est vraiment dévouée. »

« Si. » Acquiesça sa mère. « Premièrement, laisse-moi faire ce que je voulais te montrer. Tu as déjà déjeuné ? »

Mayté remua un peu. « J'allais déjeuner avec quelqu'un, Mama. »

Maria leva les yeux vers elle, puis gloussa. « Ce n'est pas cette personne avec tous les pins, hein ? »

Mayté secoua la tête.

« Dios Mio. »  Maria composa le numéro. « J'espère que tu vas trouver quelqu'un de bien comme Kerrisita sans que j’aie à m’inquiéter qu’elle ne se transforme en pelote à aiguilles. »

Mayté soupira. « Ça serait bien si Kerry avait une jumelle. » Dit-elle d'un ton plaintif.

Sa mère fit une pause avant de la regarder.

« Tu n'es pas d'accord ? »

« Dios Mio. » Maria leva les yeux au plafond, puis les baissa quand on répondit à son appel. « Bonjour, Senor Clemente ? Si, c’est Maria. J’ai un service à vous demander. »

* * * * *

Andrew leva les yeux en entendant la porte claquer et il reconnut une des deux femmes en charge des ordinateurs. Elle s’arrêta et jeta un coup d’œil autour d'elle avant de se diriger vers lui. Pas étonnant vu qu’il était le seul restant dans le mobil-home. Il se retourna pour lui faire face et attendit en silence.

« Je cherche le chef d’équipe. » Dit la femme en s’arrêtant devant lui.

Andrew tourna la tête pour regarder autour de lui. «Il est pas là. » Dit-il poliment d’une voix trainante.

« Je peux voir ça. Où est-il ? J’ai besoin de le voir tout de suite. » Dit Shari d’un ton sec.

« Et bien » Andrew renifla. « Il me semble qu’il a dit qu’il allait se chercher à manger. »

Shari regarda sa montre. « Quand ? »

« Environ une demi-heure. »

Visiblement dégoutée, Shari se tourna pour observer le mobil-home. « Est-ce qu’il a dit où ? » Elle se retourna pour observer Andrew. « Avec tout ce qui se passe, comment il a pu juste partir ? »

« Il avait faim ? » Les yeux bleus la regardèrent tranquillement. « Ce type a le droit de prendre une pause déjeuner. »

« Pas quand je le paye. » La femme fit une pause. « Est-ce qu’on s’est déjà rencontrés avant ? Ou vous êtes peut-être du coin ? »

Andrew retint un petit sourire en coin. « J’pense pas qu’on se connaisse. Je m’en souviendrais. »

« Bref. » Shari se tourna vers la porte. « Quand il revient, dites-lui de m’appeler. Sinon il pourra se chercher un autre travail. » Elle s’arrêta sur les marches. « Vous vous en souviendrez ? »

« J’pense que je peux faire ça. » Dit Andy. « Si le type revient, je lui transmettrai le message. »

A mi-chemin de la sortie, Shari s’arrêta. « Si ? »

Andy se leva et s’étira, ses mains touchant le plafond du mobil-home alors qu’il essayait de détendre les courbatures de sa grande silhouette. « Ouais. Il a pris tous ses papiers avec lui, et je m’suis dit qu’il allait probablement retourner à son bureau ou ailleurs. »

« Merde. » Shari claqua la porte et descendit le reste des marches rapidement, faisant trembler les murs du mobil-home.

Andrew baissa les bras et ricana, se retournant quand l’autre porte s’ouvrit et le superviseur entra en s’essuyant les mains sur sa chemise.

« Hey, j’ai bien entendu, elle était là ? » Demanda le superviseur.

« Ouais. » Acquiesca Andy. « J’lui ai dit que vous étiez parti pour la journée. »

Le superviseur se mit à rire. « Vraiment ? » Il s’avança et donna une claque dans le dos d’Andrew. « Bon sang, je t’aime bien Tout-Moche. J’vais te donner une augmentation. » Il se dirigea vers son bureau et regarda par la fenêtre. « Là voilà qui s’envole… s’en va je veux dire. Qu’est ce qu’elle voulait ? »

Andrew retourna à son tri, mettant des croix sur une feuille de papier. « J’sais pas. » Répondit-il honnêtement. « Elle voulait juste vous parler. »

« Ah… ça attendra. » Le superviseur s’assit à son bureau. « La dernière fois elle m’a demandé d’envoyer une demande six fois d’affilée. Genre, sérieusement ? Il faut être taré. »

Andy haussa un sourcil. S’il y avait bien une chose dont il était sûr, c’est que quoi que cette femme ait voulu faire, il y avait une raison, et cette raison était probablement quelque chose qu’il n’allait pas aimer.

Juste comme il n’aimait pas la femme elle-même.

*****

« Quoi ? » Kerry fronça les sourcils en écoutant la voix de Mark au téléphone. « Répète ça ? » Elle leva les yeux quand Céci revint dans le salon. « Ils ont dit quoi ? »

« C’est des bobards, chef. » Mark semblait agité. « Le fils de pute…je les ai appelés pour connaître le statut de notre commande et ils m’ont dit qu’elle était en attente parce qu’ils étaient en rupture de stock. »

Kerry plissa son bon œil. « Tu ne l’as pas vu quand tu as commandé ? »

« Non. J’avais une estimation de livraison à 7 jours. » Dit Mark. « J’ai appelé notre correspondant mais il m’a répondu qu’il ne pouvait rien y faire – une rupture de stock est une rupture de stock… mais qu’il pouvait nous mettre en lien avec un fournisseur.

« Au prix catalogue. » Dit Kerry.

« Oui. »

« Un problème ? » Céci s’assit sur la causeuse et attrapa sa tasse de thé, buvant une gorgée tout en observant Kerry. Sa bonne humeur habituelle avait disparu, et les courbes de son visage se durcirent jusqu’à lui donner un air sévère.

« Les bâtards. » Murmura Kerry. « Mark, ça ne peut pas être un accident. On utilise tous le même matériel. Quelqu’un a fait jouer ses relations. »

« C’est ce que je pensais. » Acquiesça Mark.  « Mais notre correspondant ne veut pas bouger. Il a dit que quelqu’un au-dessus de lui avait redéployé les commandes – pour un gros client apparement. »

Kerry croisa les bras sur son ventre et regarda dehors à travers les baies vitrées. « On est des gros clients, Mark. »

« C’est ce que je lui ai dit. Encore. Et encore. » Lui répondit son MSI. « Je ne pense pas qu’il puisse y faire grand-chose, Kerry. J’ai même demandé à parler à son chef, et on m’a dit qu’il était à l’étranger. » 

« Pff. » Kerry poussa un grognement de dérision.

« Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On commande de nouveau ? Peut-être qu’on peut réduire les coûts ailleurs… ? »

Kerry soupira, se demandant quelles étaient leurs options. S’ils perdaient l’avantage que leur donnait leur discount, est-ce qu’elle pouvait le rattraper ailleurs ? Ce projet était si important – est-ce qu’elle pouvait le risquer ? »

Que ferait Dar ?

Kerry tourna la tête et se concentra sur la photo juste à côté de la télévision, celle où Dar regardait droit vers la caméra et apparemment directement vers elle.

Hmm.

« Mark ? »

« Toujours là, chef. » Dit Mark à travers le cliquètement incessant du clavier. « Tu as une idée ? J’ai même regardé dans notre inventaire pour voir si on pouvait se servir de notre stock, mais on n’a simplement pas assez d’unités pour toute une commande. »

« Rappelle cet idiot et dis-lui que si il n’arrive pas à nous livrer, on ira trouver un autre vendeur d’équipement. »

Un silence. « Hum…. Okay. » Hésita Mark.

« Pour toute la compagnie. »

Un silence plus long. « Tu rigoles, pas vrai ? »

« Non. » Dit Kerry. « Ils veulent perdre un client important ? Pas de problème. Je peux avoir deux autres compagnies d’équipement qui peuvent me faire une offre d’ici le week-end, et crois-moi mon ami, ils seront non seulement heureux de me donner un meilleur prix, mais aussi de le clamer à la presse aussi fort que possible. »

Un autre silence.

« Tu veux que je l’appelle ? » Demanda Kerry.

« Non, je vais le faire. » Se reprit rapidement Mark. « Pas de problème. En fait je vais probablement aimer ça. Je te rappelle quand je lui ai parlé, okay ? »

« Okay. »

Kerry referma son téléphone et le posa sur son ventre, poussant un grand soupir avant de tourner la tête vers Céci. « Des fois il faut savoir être une garce. »

Céci s’appuya sur l’accoudoir de la causeuse, ses yeux gris pleins d’ironie. « Kerry ne le prends pas mal, mais il faudrait que tu arrives à imiter la Sorcière de l’Ouest en pleines règles pour te rapprocher du mode garce. Tu es juste trop mignonne pour ça. »

Elle avait toujours l’estomac noué, mais Kerry réussit quand même à sourire. « Oui, je sais. Dar dit la même chose. » Admit-elle. « Même le fait que j’ai un tatouage ne m’a pas rendue plus intimidante. »

« Toi ? » Céci se redressa. « Tu as un tatouage ? »

« Yep. » Kerry se releva et avança jusqu’au fauteuil sur lequel était installée sa belle-mère avant de faire descendre son tee-shirt sur son épaule. « Tu vois ? » Elle observa l’expression perplexe puis charmée sur le visage de Céci, et elle sourit quand elle croisa son regard.

« Qu’est-ce qu’a dit Dar en voyant ça ? » Demanda Céci. « C’est absolument magnifique. Tu as trouvé un excellent artiste. »

« Mmh. » Kerry prit un instant pour se souvenir du moment. « Elle n’a pas dit grand-chose. Mais elle l’a aimé. » Elle se redressa et retourna s’affaler sur son canapé.

« J’en suis sûre. » Dit Céci. « Qu’est-ce qui t’a décidé à faire ça ? Je ne pensais pas que tu étais du genre à aimer souffrir. » Elle se réinstalla dans son fauteuil et glissa ses pieds nus sous elle, s’appuyant contre l’accoudoir tout en regardant Kerry se tortiller sur le canapé.

« Et bien… » Kerry s’étira et posa sa tête sur l’accoudoir rembourré. « Pas vraiment. Je déteste les aiguilles presque tout autant que Dar. »

« Ce n’est pas peu dire. » Commenta Céci d’un ton ironique. « Je programmais toujours ses ckeckups quand Andy était à la maison, parce qu’il était le seul qui arrivait à la garder calme assez longtemps pour qu’elle ait ses vaccins. »

Kerry prit un moment pour imaginer la scène. Sa compagne avait de la force et elle pouvait facilement l’imaginer en train de terroriser les infirmières. « Et bien, considérant ce qui s’est passé la dernière fois à l’hôpital, on ne peut pas vraiment la blâmer. J’étais une adulte quand j’ai eu mon propre cauchemar et je sais que ça m’a beaucoup affectée, alors… » Elle jeta un coup d’œil à Céci, qui arborait un air pensif. « Quoi qu’il en soit, j’ai fait ça quand Dar était à New York. Je venais de finir mon cours de boxe, et je pense que la soirée avec les autres, l’odeur de la nouvelle Harley… Je ne sais pas, je pense que j’ai eu un coup de folie cette soirée là. »

« Ah. » Céci hocha la tête.

Elles gardèrent le silence pendant un moment. Puis Kerry soupira. « C’est juste quelque chose que je voulais faire. » Dit-elle. « Et tu sais, j’étais inquiète de ce que Dar allait dire. »

« Dire de quoi ? » Céci haussa les sourcils d’un air surpris.

« Du fait de me faire tatouer. » Kerry se retourna et attrapa son téléphone quand il se mit à sonner. « Oui ? » Répondit-elle en poussant une mèche hors de son visage. « Hey Mark, qu’est-ce qui se passe ? Tu as pu avoir la personne ? »

Mark avait l’air d’être en dehors du bureau pour une fois, elle pouvait entendre le trafic derrière lui, plutôt que le bourdonnement habituel du centre des opérations. « Oui, chef. Il doit me rappeler. » Lui dit-il. « Il n’était pas ravi. »

« Je ne suis pas ravie. » Rétorqua Kerry. « Alors on est à égalité. Il pensait vraiment pouvoir s’en tirer comme ça ? »

« Je ne sais pas. » Soupira Mark. « Je suis juste allé me chercher un truc à manger – j’ai croisé la big chef en route pour le restaurant à sushis avec cette journaliste – je suis contente qu’elle n’ait pas été là quand les choses se sont dégradées. »

Mmh. Des sushis. Kerry retint un sourire, en se rappelant ce petit endroit qu’elle avait trouvé, il était là depuis des années sans que Dar le voit. Ce n’était pas grand, mais le service était bien et les serveuses les reconnaissaient toujours et les installaient toujours à la même table tout au fond. « La journaliste est là pour le contrat des navires. » Dit-elle à Mark. « Je suppose qu’elle n’a pas dû trop énerver Dar si elle l’emmène au restaurant. »

« Yep. » Acquiesça Mark. « Elle avait l’air assez sympa, pas comme l’autre débraillé qui est venu la dernière fois. » Une sirène retentit. « Dès que j’en sais plus sur la commande, je te tiens au courant, okay ? J’arrive à la pizzeria. »

« Bien. » Répondit Kerry. « Bonne pizza, Mark. » Elle raccrocha et elle sentit ses narines se contracter quand elle reconnut un bref pincement au coeur à la pensée que Dar était en train de déjeuner avec une autre femme.  Ce n’était pas franchement classe, stupide et inutile, alors elle attendit un instant que la douleur passe et elle pu mentalement lever les yeux au ciel en se moquant d’elle-même.

S‘il y a bien une chose dont elle était sûre, c’était qu’elle pouvait faire confiance à Dar là-dessus. Sérieusement, Dar avait refusé des avances alors qu’elles étaient à peine amies, pas du tout engagées l’une envers l’autre. Elle était loyale et honnête et Kerry était inquiète d’avoir ne serait-ce que l’ombre d’un doute à ce sujet.

Elle soupira avant de chasser cette pensée. « Bref, c’est comme ça que j’ai fini avec un tatouage. »

Céci était restée silencieuse à l’observer. « Est ce que ça a dérangé Dar que tu fasses ça ? Je ne pense pas qu’elle ait dit quoi que soit, je sais qu’elle en voulait un quand elle était plus jeune, mais son père et sa propre aversion des aiguilles l’ont dissuadée. »

« Non. » Kerry secoua la tête. « Je ne pense pas que ça la dérange. Elle pense que c’est … hmm… » Elle rougit légèrement. « Enfin… »

« Son nom est écrit sur ta poitrine. » Les yeux gris se mirent à briller. « Je suis sûre que c’est plutôt sexy. »

« Oui. » Kerry rougit encore plus et elle passa une main sur sa joue. « Mais ce n’est pas que ça je pense… je pense que ça veut aussi dire autre chose. »

Céci pinça les lèvres. « Je pense que pour elle ça signifie une pérennité qu’elle recherchait. » Répondit la mère de Dar soudainement. « C’est quelque chose que je n’ai pas compris pendant un long moment. »

Kerry hocha la tête et sentit une boule dans sa gorge. « C’est ce que je voulais. » Elle pouvait entendre le ton enroué de sa voix et elle s’arrêta de parler pour s’éclaircir la gorge.

Céci joua avec sa tasse et le silence s’installa. « Tu en veux plus ? » Offrit-elle. « Je te proposerais bien de faire des cookies mais on sait toutes les deux comment ça se finirait. »

Kerry sourit. « Sûr. Et si tu t’occupais du thé pendant que je m’occupe des cookies ? J’ai un œil au beurre noir, pas une jambe cassée. » Elle se redressa du canapé, avec le soudain besoin de faire quelque chose. « Et puis je suis sûre que les restes ne seront pas perdus si on ne mange pas tout. »

« Hé. » Céci la rejoignit. « Ça c’est sûr. »

« Hé, il y a une chance que papa s’arrête nous voir après le travail ? »

« Si on parle des cookies ? Je n’aurais pas à lui tordre le bras, même si je pouvais le faire. »

Kerry se mit à rire et éloigna ses inquiétudes pour le moment. Elle aurait tout le temps d’y penser plus tard.

* * * * *

A suivre

 

 

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Commentaires
I
Ah Fryda....Je peux toujours compter sur ton attachement à faire plaisir à la lectrice assidue que je suis ! Et je suis loin d'être la seule...<br /> <br /> Les histoires de Dar et Kerry de Missy Good sont de très bonnes uber Xena.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci de bien bien vouloir reprendre la traduction :-) Trop contente :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Très bon été,<br /> <br /> <br /> <br /> isis
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