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13 décembre 2009

Le poids du futur et du passé, P1, chapitres 1-2

LE POIDS DU FUTUR ET DU PASSE

De honey

 

 

PARTIE I : Quand le passé nous revient.

 

Chapitre 1 :

 

Elle n’en revenait pas. La… surprise, car s’en était bien une, était totale… Elle ne s’était doutée d’absolument rien. Comment une chose pareille était-elle possible ? Elle avait pourtant surveille calendrier…

Elle fit un pas en arrière et pencha la tête. Elle fronça les sourcils en découvrant la date du jour entouré au crayon rouge, avec une inscription au feutre déclarant : Je t’ai eu !!! Puis elle revint à la scène qui l’attendait au dehors et fusilla sa compagne et ses enfants du regard.

Pas du tout submergé par la culpabilité, ils lui retournèrent tous les trois un large sourire. Elle leva les yeux au ciel et tenta de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Après le piège dans lequel elle était tombée, trois ans auparavant, elle était parvenue à échapper aux fêtes d’anniversaire qu’Alexia tentait chaque année d’organiser pour elle.

Mais apparemment cette année, Alexia, sûrement sous l’influence des jumeaux, avait réussi à la coincer.

- Tu as changé les dates du calendrier, accusa-t-elle sa compagne qui s’était avancée et lui avait prit la main.

Alexia sourit et la tira gentiment vers le terrain dégagé derrière le ranch où la fête surprise avait été organisée. Alexia salua tout le monde et incita Tia à faire de même. Elle sentit que son amie se forçait et cela la fit sourire. Elle garda résolument le visage tourné vers l’avant en l’entraînant vers la table de buffet froid monté pour l’occasion.

Elle prit une assiette en carton décorée de petites roses culs-culs et la remplit des mets préférés de sa mercenaire puis la lui tendit. Tia agrandit les yeux devant l’assiette et fronça le nez de dégoût devant la décoration guimauve.

- Joyeux anniversaire mon cœur, fit Lex en se levant sur la pointe des pieds pour déposer un petit baiser sur ses lèvres.

Tia la fixa un moment, indécise quant à l’attitude à avoir. Elle n’était pas très contente de fêter son 34ième anniversaire, mais Lex était si fière d’elle et si foutument heureuse de lui faire ce cadeau qu’elle ne pouvait décemment pas gâcher ça. Elle soupira et lui fit un petit hochement de tête. Alexia l’interpréta correctement et son sourire s’agrandit en même temps que ces yeux s’illuminaient.

- T’étais vraiment obligée pour la déco ? grogna-t-elle néanmoins. Et comment tu t’es débrouillée pour organiser et mettre tout ça en place sans que je n’en devine rien ?

Outre le fait de ne pas aimer fêter son anniversaire, elle déplorait fortement le fait de devoir le faire le jour de la Saint-Valentin. Au moins cette année, elles pourraient faire quelque chose ensemble puisqu’elle n’avait pas à éviter Lex toute la journée. Le jour de la Saint Valentin… elle n’en revenait toujours pas.

« Merci papa, merci maman… » songea-t-elle, « pour la merveilleuse ironie qui veut que je sois née le jour de la célébration de l’amour, moi une tueuse qui a tout ces morts sur la conscience… » Elle ne savait toujours pas comment elle se sentait vis-à-vis de ça. Depuis le jour où Lex lui avait dit qu’elle avait une date d’anniversaire comme tout le monde, elle se sentait bizarre.

Elle avait souhaité si souvent en avoir une, être normale, comme tout le monde. Et maintenant que c’était le cas sur tous les plans, ou presque, elle avait l’impression que tout était irréel. Elle inspira calmement et contrôla son malaise.

- J’étais sûre que ce genre de chose te ferais grogner et je n’ai pas pu résister. Comme de toute façon, je savais que cela ne te plairait pas, je me suis dit que je pourrais m’amuser un peu.

Elle avait débité tout ceci avec un immense sourire. 

- Tu… A quoi ça sert que tu organises mon anniversaire si ce n’est pas pour me faire plaisir ? rétorqua la grande femme estomaquée.

- Ben, y’avait peu de chance que ça te plaise, non ? Alors pourquoi me serais-je embêtée ?

- Mais pourquoi organiser mon anniversaire alors ?

Tia était complètement incrédule.

- Ben parce que c’est ton anniversaire, rétorqua la petite blonde en haussant les épaules avec un petit sourire.

La mercenaire était stupéfaite par la logique bizarroïde de sa compagne. A ce moment là, un orchestre qu’elle n’avait pas aperçu entama une gigue endiablée et ses enfants vinrent la chercher pour qu’elle y participe. Le regard de dégoût pur qu’elle lança en direction des musiciens les fit glousser.

Linya rejoignit une Lex goguenarde et l’interrogea :

- Je dois dire que la question de Tia m’intrigue aussi. Alors pourquoi, réellement, as-tu organisé tout ceci, sans essayer une seule seconde de faire en sorte que cela lui plaise ?

- Parce que ça ne lui aurait de toute façon, pas plu, expliqua-elle avec un sourire amusé. Mais c’est un événement important, sa naissance, et je veux qu’elle finisse par le trouver aussi important que moi ou les jumeaux. Et faire en sorte que cet anniversaire lui plaise le moins possible à deux avantages. Le premier, c’était super amusant à organiser. Le second, elle ne pense pas à comment elle doit se sentir, elle va essayer de débusquer tout ce qui ne lui plaît pas, et au final, la fête sera passée sans qu’elle ne le remarque.

- Je vois, fit Linya avec un sourire de connivence.

- Et puis, franchement, regarde sa tête. C’est pas la chose la plus drôle que t’es jamais vue ? s’esclaffa-elle alors qu’elle passait devant elles, encadrée par ses enfants.

Linya acquiesça en éclatant de rire. Lorsqu’elle eut reprit son souffle, elle dit :

- Jolie fête à propos. Comment as-tu fait pour la préparer sous son nez ?

- Ben justement, je l’ai préparé sous son nez. Le vieil adage qui dit que cacher à la vue est la meilleure des cachettes est très vrai. Elle cherchait tellement des indices dissimulés qu’elle n’a rien vu.

Après une petite pause, Linya jeta l’air de rien :

- Jolie bague.

Alexia sentit son cœur tressauter et le rouge lui monter aux joues.

- Je… hum, se racla-elle la gorge embarrassée, oui. Tia m’a… euh… demandé ma main, la semaine dernière, finit-elle plus rouge qu’une tomate en plein soleil.

- La semaine dernière ? s’exclama son amie en tournant vivement la tête vers elle. Et tu ne me l’as pas dit avant ?!

- Je… eh bien… on ne l’a dit à personne encore.

- Mais… pourquoi ?

- Euh… eh bien, c’est de ma faute. Tia voulait le crier sur tout les toits mais…

- Mais… ? l’encouragea Linya doucement.

- Je… je lui ai dit que je préfèrerais qu’on le garde pour nous pour l’instant.

- Mais pourquoi ?

- Je… j’ai peur, souffla-t-elle finalement en lui jetant un regard en coin.

- Mais de quoi ? Tu rêves de l’épouser depuis que tu l’as rencontrée.

- Oui, mais… Deux choses en fait. La première, eh bien, Tia va mieux, c’est vrai mais… je ne suis pas certaine qu’elle se soit aussi bien remise qu’elle le dit et… je ne veux pas m’intéresser au mariage tant que je ne serais pas sûre qu’elle est parfaitement remise.

- Qu’est-ce qui peut bien te faire croire que ce n’est pas le cas ? J’admets que le processus pour la sortir de sa dépression après l’affaire Sassem à été long, mais elle a l’air parfaitement bien maintenant. Je veux dire, elle rit, elle joue… c’est… ça faisait longtemps que ce n’était plus arrivé.

- C’est vrai…

Lex observa sa compagne. Pouvait-elle s’ouvrir complètement à Linya ? Certes, elle était sa meilleure amie, mais ça… ça concernait Tia en premier lieu. Pas elle. C’était vrai que Tia allait mieux. Mais si la dépression avait lentement cédé le pas à un retour à la vie prudent, cela avait laissé des traces. Tia était plus fragile qu’avant. La façon dont elle avait tué Sassem, dont elle avait perdu le contrôle d’elle-même, l’avait profondément choqué. Elle avait refusé de lui en parler, préférant s’enfermer dans sa douleur.

Elle lui avait laissé du temps et finalement, Tia avait finit par l’accepter. Un jour, six mois après la mort de Sassem environ, Tia était apparue à Lex comme changée. On aurait dit qu’elle avait pris une décision. Elle ne savait pas laquelle, mais cela avait eu l’air de lui faire du bien. Elle avait commencé à revenir vers eux. Ces yeux ne semblaient plus aussi morts et le soulagement qui avait été le sien avait été puissant.

Mais après quelques semaines, elle avait décelé un problème. Tia se contrôlait. Elle l’avait toujours fait bien sûr, mais pas comme ça. Tout, absolument tout, était parfaitement réfléchi. Pas un geste spontané, pas un mot irréfléchi. Elle avait cru qu’elle allait tuer leur couple tellement Tia avait l’air d’un robot.

Elle lui en avait parlé surtout parce que lors des missions, Tia se contrôlait si fort qu’elle avait l’impression qu’elle s’en rendait malade. Ca l’avait réellement inquiété. Après ça, Tia avait commencé, très doucement, mais avec effort et conscience, à se détendre. Mais le côté physique, lui, était demeuré aussi verrouillé qu’un coffre fort.

Et puis Tia l’avait demandé en mariage. Et depuis… elle avait l’air comme avant. Son côté spontané était totalement revenu. Et c’était un grand pas. Mais Tia doutait plus vite, plus longtemps, elle avait peur, s’agaçait plus rapidement aussi. Elle refusait toujours de lui parler de Sassem et de ce que la façon de le tuer lui avait fait. Et Lex savait que tant que cela serait le cas, Tia ne serait pas complètement libéré. Néanmoins, si sa dépression avait laissé des traces, le fait était que celle-ci était derrière elle maintenant. Lex n’avait plus qu’à se concentrer sur les petites traces qui restaient. « Le plus difficile à faire, en fait » songea-elle. Tia était si secrète. Si déterminé à ne plus aborder ces sujets là. 

- C’est vrai, répéta-t-elle, mais seulement depuis…, fit-elle en agitant la main où se trouvait la bague.

- Je vois. Et la seconde ?

Lex resta silencieuse puis reprit :

- La semaine dernière… j’ai fait le test et…

- Et… ?

Le cœur de Linya battait la chamade, elle n’avait pas besoin de demander de quel test elle parlait, cela faisait des années qu’elle essayait de la convaincre de le faire.

- Il est positif.

- Oh dieu… murmura la chef des Nazaréens en la prenant dans ses bras. Je suis désolée… j’étais si sûre…

- Ouais, moi aussi. Avec Tia… je ne sais pas… je pensais que rien ne pouvais m’arriver. Mais l’amour ne change rien, finalement, conclu-t-elle résignée.

- Bien sûr, qu’il change tout ! rétorqua Linya furieuse de son défaitisme. Ta vie sera peut-être plus courte qu’elle n’aurait été sans ça, mais rien n’est certain. Et tu as au moins la certitude qu’elles seront heureuses ! Elles seront pleines d’amour Lex, c’est… c’est une chance inouïe ! Alors c’est pour ça que tu ne veux pas l’annoncer ? A cause de ton test ?

- Non, répondit la jeune femme en secouant la tête. C’est… si on l’annonce à tout le monde, Tia voudra organiser le mariage au plus vite et…

- Et tu ne veux pas l’épouser.

- Oui.

- Pourquoi ne le lui dis-tu tout simplement pas ? Si tu regrettes…

- Mais je ne regrette pas ! l’interrompit-elle. Je c’est juste que j’ai peur… si on se marie… elle va s’attacher encore plus et… si je suis incapable de rompre avec elle pour son bien, je peux au moins essayer de limiter les dégâts.

- T’es sérieuse ?! s’exclama son amie incrédule. Mais enfin Lex, c’est trop tard pour ça ! Elle est dingue de toi ! Et contrairement à ce que tu penses, elle ne pourra pas l’être plus !

Alexia secoua la tête.

- Tu te trompes. Le mariage… c’est comme une promesse… une promesse d’éternité. Une promesse c’est… sacrée, solide, quelque chose sur laquelle on peut se reposer. Si on se marie, elle pourra relâcher son être tout entier et l’accrocher à moi sans peur et accepter le mien sans hésitation. Et quand je disparaîtrais… quand je disparaîtrais, répéta-t-elle après une brusque inspiration, elle se sentira si vide… l’être qui était accroché à elle, disparaîtra aussi et elle se retrouvera déséquilibrée, encore plus que maintenant. Lin, essaie de comprendre. Tia est bancale, elle l’est depuis toujours. Depuis notre rencontre, elle a commencé à se redresser et elle sera complètement droite lorsque je serais sa femme. Aujourd’hui, elle est peut-être bancale, mais elle ne tombera pas quand je la relâcherais d’un seul coup. Aujourd’hui, elle n’a qu’une partie de mon être… alors elle pourra rester debout. Mais si elle a tout… alors elle tombera. Et c’est pareil pour moi. Tous les êtres humains de cette terre sont bancals. Jusqu'à ce qu’il trouve la personne qui les redressera. C’est ainsi. J’ai trouvé ma personne. Mais je serais la pire des égoïstes de lui faire une chose pareille. Et si je l’aime trop pour pouvoir m’en aller maintenant, je l’aime aussi beaucoup trop pour lui faire subir pareille épreuve.

Linya soupira et réfléchit quelques instants. Ca faisait beaucoup à encaisser d’un coup. Alexia était malade… ça c’était le plus dur, mais elle n’y pouvait rien, alors elle ne s’attarda pas sur cette nouvelle. De toute façon, depuis son réveil de ce rêve étrange elle sentait que quelque chose rodait autour de son amie, alors elle n’était pas surprise.

Mais pour la triste résignation qu’elle lisait sur son visage elle pouvait peut-être faire quelque chose.

- Lex, je comprends, mais je crois que tu te trompes. Tu n’es pas la béquille de Tia, tu es sa raison d’être. Et c’est trop tard si tu crois que tu peux l’empêcher de t’aimer plus. Tu sais que chaque être humain sur terre cherche sa raison d’exister. Tu es celle de Tia comme elle est la tienne. Tu ne peux rien contre ça. Ne la repousse pas, ça ne servirait à rien. Elle t’aime déjà, plus qu’elle ne peut aimer qui que se soit. Même ses enfants, souffla-elle en se souvenant de la fin de ce cauchemar si réel.

Mais Lex secoua une fois de plus la tête. « Dieu ce qu’elle peut être butée, songea son amie en posant les yeux sur une Tia très méfiante quant au déguisement que lui tendait Len en pouffant. Espérons, qu’elle saura te convaincre »

- Très bien, fit-elle en acceptant sa défaite temporairement. Et qu’as-tu dit à Tia exactement pour la convaincre de se taire ?

Là, Alexia eut un air gêné qui n’augurait rien de bon. Elle détourna les yeux en lui répondant.

- Rien. Elle n’a rien demandé.

- Comment ça, elle n’a rien demandé ? s’enquit-elle en fronçant les sourcils.

- Je crois qu’elle a peur que je regrette ma réponse. Elle n’ose pas me demander une explication de crainte que je ne revienne sur mon oui.

C’était aussi un des indices que Tia n’allait pas si bien que ça. La Tia d’avant n’aurait pas eu peur de demander. Elle aurait été angoissée oui, mais elle aurait quand même posé la question.

- Et tu la laisses croire ça ?!

Le silence qui suivit fut suffisant.

- Bon dieu, Lex je ne te croyais pas si cruelle ! lâcha-t-elle furieuse.

La brusque prise de position de sa meilleure amie pour sa compagne, la surprit et elle lui lança un regard interrogateur et étonné.

Mais ne sachant pas comment lui expliquer que le rêve qu’elle avait eu de Tia la semaine précédente avait complètement changé sa façon de voir la grande femme, elle se tut. Depuis ce cauchemar, elle était complètement terrifiée à l’idée de se retrouver à nouveau dans cette situation et de n’être une fois de plus pas à la hauteur.

La détresse de Tia l’avait touché si profondément, qu’une espèce d’instinct de protection à son encontre s’était développé. Un instinct et une inquiétude qu’elle ne contrôlait pas. Alors l’expliquer…

- Je… je n’essaie pas d’être cruelle, Lin. C’est juste que… si je lui donne les vrais raisons de mon refus, elle va tout tenter pour me convaincre. Et je la connais, elle a beau ne pas être à l’aise avec les mots, elle sait toujours trouver les bons lorsqu’elle s’adresse à moi.

- Tu as peur qu’elle te convainc, donc ?

- Oui.

- Bordel, Lex ! grommela la jeune femme agacée de cet embrouillamini.

- Je sais.

Il y eut un moment de silence pendant que chacune d’elle observait le sujet de leur dispute en train d’essayer de se soustraire à la demande de Frédéric de danser avec elle, ce qu’elle ne parvint pas à faire. Elle le suivit donc avec l’air d’être sur le point de se rendre à son propre enterrement.

- Tu ne lui diras rien ?

Linya la fusilla du regard. Alexia tressaillit et la culpabilité en elle le disputa à la conviction que ce qu’elle faisait était juste, mais aussi à la jalousie. Depuis quand Tia ou ce qu’elle ressentait, passait avant elle, dans le cœur de Linya ? Elle s’efforça de contrôler cet accès complètement hors de propos et attendit la réponse de son amie.

- Je ne sais pas si je dois me sentir insulter ou pas, répondit-elle finalement en bouillant intérieurement. Depuis quand tu dois me demander de garder tes confidences pour moi ? Je t’ai déjà trahie peut-être ? Dis-moi ce qui me vaut cet accès de méfiance soudain ?

La froideur de la demande la fit tressaillir.

- Excuse-moi, dit-elle très vite, c’est juste que tu as l’air de vouloir la protéger envers et contre tout et comme je n’ai pas l’habitude que Tia suscite de tel élan de ta part, ça m’a fait douté un instant, mais je ne voulais pas t’insulter, excuse-moi.

La colère de Linya retomba instantanément.

- Non, c’est moi qui te demande pardon, soupira-t-elle. Je… c’est vrai que je tiens à ta compagne, bien plus que ce que je pensais, mais rien, ne me fera te trahir, Lex, dit-elle avec un sourire triste en portant une main à sa joue. Tu sais combien tu es importante pour moi. Depuis toujours.

- Je sais, répondit-elle doucement en attrapant la main sur sa joue, qu’elle caressa gentiment. Ame sœur. Ca n’est pas réservé qu’à Tia et tu le sais.

- Oui. Mais heureusement pour nous trois, ce n’est pas le même genre de lien qui nous unit.

- Malheureusement pour tes parents, rétorqua la petite blonde avec un sourire sardonique.

- Ah ouais, soupira Linya en laissant retomber sa main.

- J’en conclu que tu n’es toujours pas parvenue à leur faire comprendre qu’on n’était pas un trio ?

- Difficile ! On est si proche toi et moi. Ils sont convaincus que nous avons une relation depuis notre adolescence.

- Depuis tout ce temps ? Que pensaient-ils que je faisais avec Danzel ?

Linya haussa les épaules.

- Peut-être que si on leur expliquait le concept des différentes sortes d’âme-sœurs existant, reprit son amie, comprendraient-ils que ce qui nous lie toi et moi, n’a rien à voir avec ce qui me lie à Tia ? Ou même toi à elle.

- Ca pourrait peut-être marcher si ta compagne cessait de me sauter dessus dès qu’elle les voit dans les parages ! contra-t-elle de mauvaise humeur.

Lex retint un gloussement qui aurait été mal reçu et déclara :

- Si tu ne lui montrais pas à quel point cela t’ennuie, y’a longtemps qu’elle aurait laissé tomber !

- Je sais, mais c’est plus fort que moi !

- Comme elle. Tu sais bien que les blagues tordues sont plus fortes qu’elle, dit-elle en ne réussissant plus à retenir son sourire malicieux.

- Ca n’a pas l’air de t’ennuyer tant que ça, gronda-t-elle avec l’air d’être un gros ours mal léché.

Oh non, ça ne l’ennuyait pas. Un an après la mort de Sassem, lorsque Tia avait repris ce jeu pour la première fois, elle avait été si soulagée ! Tia revenait. Elle revenait vraiment. C’était peu après leur discussion sur son trop grand contrôle d’elle-même. Ca l’avait rassuré de voir que ce qu’elle disait comptait pour elle, même si elle refusait de lui parler.

- Pas vraiment, non. Elle est si mignonne quand elle fait une blague. Et c’est en règle générale, si marrant ! Pourquoi aurais-je envie de l’en priver ? Et puis, ajouta-elle plus doucement, c’est sa façon à elle de récupérer une enfance qu’elle n’a pas eue.

- Eh voilà ! s’écria la chef des Nazaréens. Avec ce genre d’argument, comment veux-tu que je reste en colère ?! C’est pas beau de tricher Lex ! lui lança-t-elle en tentant de retenir le sourire de connivence qui lui venait.

Les yeux de son amie brillèrent.

- Au fait, pourquoi ne m’appelles-tu plus Alex ?

- Aucune idée, fit-elle en haussant les épaules. C’est venu comme ça. Petit à petit, Lex à remplacer Alex. Peut-être parce que ce surnom convient mieux à la personne que tu es devenue. Alex, ça fait… je sais pas, trop lisse. Lex, c’est plus dur, plus déterminé. Plus guerrier ? finit-elle avec un petit sourire qui lui fut retourné.

De toute évidence, l’explication plaisait.

- On dirait que finalement tu es arrivée à accepter mon changement. Et même à l’apprécier.

Linya se souvint de la conversation qu’elles avaient eut 3 ans plus tôt lors de la fête, enfin la semaine, d’anniversaire que Tia et elle avaient organisé pour Alexia. Elle lui avait dit qu’elle n’était pas sûre de pouvoir aimer la personne qu’elle était en train de devenir.

- On dirait oui, acquiesça-t-elle. C’est marrant que tu t’en souviennes. Ca fait quand même un moment.

- Et alors ? Moi j’attendais désespérément ta réponse.

- Tu n’en as rien dit ! s’étonna la grande blonde.

- Je n’allais pas te mettre la pression. Et puis, ce ne sont pas des choses auquel on réfléchit. On les ressent ou non, c’est tout. Et on les exprime spontanément. C’est comme ça que l’on sait si elles sont vraies.

- Euh, eh bien désolée d’avoir été aussi longue.

- Moi, je ne le suis pas. Tout au long de ce processus, tu ne m’as pas évitée, alors de quoi me plaindrais-je ? Surtout que la réponse finale est celle que j’attendais.

Linya lui sourit et leva son verre.

- Je suis heureuse que tu es organisée cette fête. A toi.

- A nous. Et a Tia. Puisse-t-elle apprécier les efforts que j’ai fait pour que cette fête lui déplaise au plus haut point !

- Je crois que de ce point de vue là, tu n’as rien à craindre, s’exclama son amie en éclatant de rire.

Alexia suivit la direction de son regard et vit une Tia déconcertée, effrayée et un peu mal à l’aise, poursuivie par une horde de bambins de 4-5 ans lui réclamant à corps et à cris de faire le clown. Chacun d’eux avait un accessoire du déguisement qu’ils voulaient lui faire porter. Elle éclata de rire en se disant, ravie, qu’elle avait bien fait de choisir les gosses les plus têtus du voisinage pour cette mission. Ils ne la lâcheraient pas de sitôt.

 

************************************

 

Une Tia haletante surgit soudain à ses côtés et Linya, qui ne l’avait ni vue, ni entendue arriver sursauta. La mercenaire lui fit signe d’attendre une minute et se pencha en avant, en appui sur ses genoux, pour reprendre sa respiration. Après quelques secondes, elle se redressa.

- Bon sang, c’est pas des gosses, mais des mini-Nelson ! s’exclama-t-elle l’air parfaitement dégoûté en désignant les gamins qui la pourchassaient depuis presque une heure sans sembler se lasser.

- Des mini-Nelson ? répéta Linya en dissimulant son sourire amusé.

- Ouais, tu sais le petit diablotin orange, dont le seul but est d’emmerder Julie, une employée de bureau. Elle la reçu par email, expliqua-elle quand la jeune femme ne sembla pas percuter. L’intitulé parlait d’une malédiction orange qui allait s’abattre sur elle. Et Nelson est arrivé. Il lui pourrit la vie aussi souvent et imaginativement que possible.

- Je ne connais pas, fit Linya en secouant la tête. Mais je suis étonnée de voir que toi si.

- Ben, Len lit ses histoires et il m’a dit que c’était marrant, expliqua-t-elle en rougissant un peu. C’est une Bd amusante et Nelson est super fainéant mais très imaginatif et super sarcastique. Bref, c’est un diablotin quoi.

- Et ça te plaît ? lança Linya amusée.

- Lis avant de te moquer, grommela la grande femme embarrassée.

- Passe-moi un numéro ce soir et j’attendrais demain pour me moquer, promis !

Tia haussa les épaules et effectua une rapide retraite sur le côté, utilisant son corps pour se cacher des enfants qui la cherchaient toujours.

- Au fait, fit celle-ci en jetant un regard par dessus son épaule vers la jeune femme cachée, jolie bague.

Elle sentit Tia se raidir et se redresser lentement.

- La mienne ou la sienne ? interrogea-t-elle doucement.

- La sienne. Je n’ai pas encore eut la chance d’admirer la tienne.

- Normal, fit-elle en murmurant à son oreille, je n’en ai pas.

- Alors pourquoi… ? fit-elle en se retournant vers elle.

- M’amuser ? répondit-elle avec un sourire espiègle.

- Une vraie gamine. Tu devrais rejoindre tes copains, ils te cherchent partout. Attends, bouge pas je vais leur dire où tu es, déclara-t-elle en lui tournant le dos.

Plus vive que l’éclair, Tia agrippa le bras de la blonde et la tira vers elle. Elle plaque sa main sur sa bouche et gronda :

- T’as pas intérêt. Si tu dis quoi que se soit, je t’arrache la langue.

Linya réprima un gloussement devant la menace et acquiesça. La grande femme finit par la relâcher et Linya lui fit de nouveau face.

- Pourquoi tu n’en as pas ? De bague je veux dire.

- Je ne vais pas m’en offrir une, dit-elle sérieusement.

Cette phrase dit à Linya toute la douleur qui se cachait devant cet oubli, délibé, d’Alexia.

- Ce sont les tests qui t’ont décidé à le lui demander ? demanda-t-elle gentiment, la curiosité plus forte que la tristesse qu’elle sentait dans l’atmosphère et avec l’envie de changer de sujet.

- Plus ou moins.

Le regard de la grande femme se fit lointain et elle murmura pour elle-même :

- Mais c’est surtout ce rêve.

- Un rêve ? répéta doucement la jeune blonde.

Tia donna l’impression de se réveiller subitement et détourna le regard, gênée. Linya sentit quelque chose la dessous et intriguée, elle insista.

- Quel rêve, Ti ?

- Rien, un rêve c’est tout.

- Quand exactement ? De quoi parlait-il ? la pressa-elle.

- Y’a une semaine.

Le cœur de Linya eut un raté. Se pourrait-il… ?

- Et de quoi parlait-il ?

- Rien, c’était juste un rêve, fit-elle en haussant les épaules, en essayant d’écarter le malaise qui était le sien alors que les souvenirs vivaces de ce cauchemar monstrueux étaient encore en elle.

- C’était plus que ça, si ça t’as incité à la demander en mariage.

- Ouais, c’était un cauchemar, rétorqua sèchement la mercenaire.

Le regard agacé qu’elle reçut, coupa court aux questions que Linya souhaitait encore poser. C’était un bon moment, un chouette après-midi, elle n’allait pas tout gâcher à cause de sa curiosité mal placé. D’autant plus que le sujet mettait son amie vraiment mal à l’aise. Ceci dit, elle n’abandonnait pas l’affaire. D’une part, parce que sa nature romantique lui commandait de tout savoir sur la demande, aussi bien les raisons de celle-ci que la façon dont elle avait été faite. Mais aussi parce qu’elle trouvait la coïncidence bizarre. Toute deux faisant un cauchemar la même nuit. Un cauchemar très perturbant.

Elle changea à nouveau de sujet, revenant sur l’anniversaire et lui demandant avec un sourire dissimulé, si la fête lui plaisait.

 

 

 

Chapitre 2 :

 

Tia était réveillée depuis un bon moment déjà. En fait, elle s’était réveillée bien avant l’aube. Comme tous les jours depuis son cauchemar. Etrangement, elle n’avait jamais oublié une seule seconde de ce rêve. Ni à son réveil, ni une semaine plus tard. Comme si ce n’était pas vraiment un rêve.

D’ailleurs, elle ne l’avait pas prit comme tel. Elle se releva sur un coude et observa sa compagne endormie. Depuis qu’elle l’avait demandé en mariage, Alexia l’évitait. Oh, ce n’était pas flagrant ! Elle lui parlait toujours, dormait avec elle, lui faisait même l’amour. C’était surtout lorsque venait le temps du sommeil que c’était visible. Alexia roulait alors sur le côté et lui tournait le dos. Son corps ne touchait plus le sien.

Tia n’était pas certaine que Lex s’en rende compte elle-même. La journée, elle vaquait à ses occupations comme si de rien n’était. La seule différence de comportement était la nuit, lors du sommeil. Mais pour Tia c’était suffisamment révélateur.

Concernant le mariage Lex refusait d’en parler. Ou de simplement poser une date. Elle secouait la tête sans la regarder et disait :

- Plus tard.

Rien de plus. Lex ne voulait même pas l’annoncer à qui que se soit. Tia ne comprenait pas pourquoi. Et n’osait pas demander. La réponse risquait de ne pas lui plaire. Elle avait été surprise que Linya soit au courant. Un instant, elle avait cru que Lex le lui avait dit et la joie avait été à la mesure de son attente. Mais non. Elle avait juste vu la bague.

Cette nouvelle avait déclenché des sentiments mitigés en elle. Depuis trois jours maintenant, depuis leur dernière discussion sur le mariage en fait, Tia n’osait plus regarder les mains de sa compagne, de peur de ne plus y voir la bague. Elle était si frustrée. Sa joie était complètement retombée et ne pas comprendre une chose pareille, la bouffait littéralement.

Mais puisque Linya avait su pour leur mariage grâce à la bague, alors c’était qu’elle la portait toujours. Elle en était soulagée, mais quelque part, elle aurait préférée que Lex ne l’es plus et en parle à sa meilleure amie. Elle ne comprenait vraiment pas. Pourquoi la gardait-elle si elle ne voulait pas l’épouser ?

En tout cas, l’aveuglement de Frédérique et de ses jumeaux était assez comique. Une semaine et aucun d’eux n’avait remarqué la bague. N’empêche que tôt ou tard ils le feraient. Que dirait Lex à ce moment là ? Si elle ne veut rien leur dire alors pourquoi garde-t-elle quelque chose qui montre si visiblement sa demande ?

Vraiment, elle ne comprenait pas.

Alexia était allongée sur le ventre, la tête tournée vers la baie vitrée et Tia ne voyait que la merveilleuse couleur, or fondu, de ses cheveux. Ils avaient poussé depuis sa dernière visite chez le coiffeur et lui arrivaient au milieu du dos. Alexia lui avait avoué qu’elle ne les avait jamais laissés pousser autant et qu’elle appréciait leur poids mais aussi l’allure un peu sauvageonne que cela lui donnait. Et Tia était tout à fait d’accord avec elle sur ce point.

La mercenaire se pencha doucement sur le dos nu qui invitait à la dégustation mais au dernier moment elle se retint. Elle ne voulait pas la réveiller. Elle se contenta donc de détailler la peau sous ses yeux. Même sans la toucher on devinait qu’elle était d’une extrême douceur.

Deux cicatrices, l’une blanche car ancienne et l’autre plus récente, un peu rosé, semblait incongrue sur une peau aussi soignée. La plus ancienne était longue et fine et traversait tout le dos en diagonale. C’était l’œuvre d’un idiot avec son fouet qui s’était pris pour Indiana Jones. Inutile de dire que Tia lui avait fait regretter de ne pas avoir choisit un autre héros comme modèle.

L’autre était encore un peu rose et barrait son épaule droite. Un coup de couteau en Inde, un mois plus tôt. Alexia avait été négligente sur ce coup là. Et Tia lui avait passé un savon mémorable. Sans parler de l’entraînement intensif qui avait débuté à leur retour. Entraînement qui perdurait toujours.

Enfin, cela faisait quelques jours qu’elle l’avait mis de côté. Tia ne se sentait pas vraiment d’humeur. Néanmoins, elles allaient devoir bientôt le reprendre. Pas question de faire passer la sécurité de Lex après ses humeurs. Aujourd’hui encore, elles ne feraient rien, par égard pour la fête d’hier, mais dès demain, se sera réveil à l’aube et entraînement de survie. Après cela, elle chercherait une nouvelle mission et la préparerait. Il était temps de s’y remettre. De se changer les idées et de reprendre une routine rassurante.

Tia leva la main et doigts écartés, elle la passa au dessus du dos de sa compagne, lentement et sans toucher la peau, suivant un motif inconscient. Brièvement, alors qu’elle immobilisait la main au dessus de sa nuque, elle eut l’impression vivace de voir un dragon vert et rouge déployée sur toute la surface de la peau. Une aile verte sur son omoplate gauche et la tête sur l’omoplate droite. Une de ses pattes griffues remontait jusque sur la nuque et sa queue se perdait dans le bas des reins.

Il était… incroyable. Sauvage, majestueux et… puissant. Oui, il dégageait une aura de puissance contenue, comme si… comme s’il était magique.

Puis l’image disparue aussi vite qu’elle était apparue. Tia cligna des yeux et se demanda si elle avait été victime d’une hallucination ou si c’était une autre de ses réactions mystérieuses qui lui arrivait depuis qu’elle connaissait Alexia. La vague de sentiments qui l’avait submergé à la vue de ce dragon japonais avait été pour le moins déconcertante.

De la fierté, de l’admiration, une confiance aveugle et un amour infini. Si puissant qu’elle avait eu l’impression de s’envoler brusquement. Lorsque l’image eut disparue, les sentiments aussi, mais tout ceci avait été si fort et si brusque que ça l’avait laissé tremblante et haletante comme si elle avait couru un marathon poursuivie par une horde de cannibales en furie.

Elle prit une respiration tremblante et retira sa main du dos de sa compagne. Elle attendit que son cœur reprenne un rythme normal et revint à son observation. Le dragon n’était définitivement plus là. « Ok, songea-t-elle, un mystère de plus. Bien. Range-le quelque part et étudie-le un autre jour. »

Un rayon de soleil vint frapper la main étendue par dessus le visage de sa compagne et illumina la bague qu’elle lui avait offerte. Les émeraudes aussi vives que les diamants, le platine renvoyant une douce lueur. Et la question qui la torturait revint la frapper.

Pourquoi la gardait-elle ?

Il était évident qu’elle avait changé d’avis. Elle ne lui en avait pas aucune en retour. Ne voulait l’annoncer à personne et refusait de parler mariage ou de fixer une date.

Etait-ce juste pour ne pas la vexer ? C’était stupide. Si c’était bien la raison, la garder sans lui dire la vérité était bien plus douloureuse.

« Si elle ne veut plus m’épouser, je pourrais me faire une raison. Ca sera dur et douloureux mais tant qu’elle reste avec moi… Mais là, elle la garde. Qu’est-ce qu’elle essaye de me dire ? Puis-je garder espoir ? Est-ce une question de temps ? A-t-elle besoin de se faire à cette idée ? C’est vrai qu’avant la semaine dernière on n’avait jamais parlé mariage. Peut-être… peut-être que c’était allé trop vite pour elle ? Mais qu’avec le temps, elle s’y fera. C’est peut-être ce qu’elle essaie de me dire en la gardant ? »

Tia fixa le visage et le corps qui se détournait d’elle depuis 7 jours déjà. « Non. Ca ne peut pas être ça. Sinon pourquoi me fuirait-elle ? Elle m’en parlerait. Ca n’a aucun foutu sens ! » soupira-elle en se laissant glisser sur le dos. « Et si… si elle ne m’aimait plus ? Non, ça n’a pas de sens. Pourquoi aurait-elle accepté ma demande si elle ne m’aimait plus ? Mais bordel, pourquoi ne me parle-t-elle pas ?! Pourquoi elle se détourne comme ça ?!!! »

Puis elle grimaça. C’était drôlement hypocrite de sa part de vouloir qu’elle lui parle alors que ça faisait trois ans qu’elle refusait de s’ouvrir à Lex sur ce qui clochait. La façon dont elle avait tué Sassem la perturbait aujourd’hui encore. Mais elle l’avait accepté. Elle avait compris que si elle ne voulait pas gâcher ce qu’il y avait entre elles et le merveilleux cadeau que lui avait fait la vie, elle n’avait pas le choix. Qu’elle ne le mérite pas n’entrait pas en ligne de compte. Lex était là et la voulait, alors elle avait repoussé au loin son horreur et s’était jurée de se contrôler au maximum, pour que plus jamais cela ne recommence.

Elle s’était sentie un peu mieux après ça. Elle recommençait à trouver la vie moins dure à supporter. Et tout aurait pu bien se passer si l’appel n’avait plus jamais retentit. Mais il était revenu. Et elle avait dû prendre sur elle à chaque fois. Et ça avait été si fort. Si dur. S’empêcher d’y répondre, s’empêcher de perdre le contrôle, la rendait malade. Elle essayait si fort dans ces cas-là, qu’elle en tremblait physiquement.

Bien sûr, Lex s’en était rendue compte et lui avait fait part de sa peur. Pour elle. Si elle ne pouvait pas lui en parler, elle pouvait au moins essayer de calmer ses inquiétudes. Elle avait commencé à se relâcher. Et elle s’était rendue compte, soulagée et heureuse, qu’elle le pouvait sans que cela n’entraîne les dégâts qu’elle craignait.

L’appel s’était fait moins présent. Mais ses effets restaient les mêmes et elle avait dû finalement s’en ouvrir à Lex. Elle ne supportait plus son regard inquiet. Elle n’avait pas eu l’air de comprendre de quoi elle lui parlait. Et comment aurait-elle pu ? Elle même ne comprenait pas ce que c’était.

Et puis, il y avait eu ce cauchemar affreux et elle avait compris. Elle ne pouvait pas continuer à perdre du temps à avoir peur de perdre le contrôle. Elle s’empêchait de vivre et en empêchait Lex. C’était injuste. Surtout que Lex n’avait plus toute la vie.

Mais Lex semblait faire demi-tour et elle ne comprenait pas pourquoi.

Agitée et triste, Tia finit par se lever. Tel un loup sur le point de sauter sur sa proie, elle marcha à travers la pièce, récupérant une culotte propre dans son tiroir, puis ramassant là un jean déchiré mais confortable et ici une chemise en coton blanc qu’elle roula sur ses avant-bras. Pieds nus mais présentable, elle traversa le couloir et entra dans la cuisine.

Elle mit le café à chauffer sans même y penser et entama ses préparatifs du petit-déjeuner. C’était un de ses plaisirs préférés. Se lever et préparer le repas pour la maisonnée, alors que tout le monde dormait encore. La maison était toute à elle, le silence qui planait la rassurait.

Depuis son installation, en fait non, ça avait commencé avec l’arrivée de Lex dans sa vie, elle n’avait que peu de moment de solitude et celle-ci faisant partie intégrante de son être, elle avait parfois besoin de s’isoler. Lex, Frédérique, Linya et même Gin le comprenait. Les autres en revanche…

Le matin était donc un moment privilégié pour elle. Son moment à elle. Et s’activer pour les autres… ça l’avait vraiment surprise, mais cet instinct de mère poule qu’elle avait à vouloir leur préparer à manger et voir le plaisir de la bonne nourriture sur leurs visages, était très fort. Elle aimait vraiment s’occuper d’eux ainsi.

Alexia après bien des questions avait fini par le comprendre et lorsqu’elle se levait avant qu’elle n’ait terminé ses préparatifs, la saluait brièvement, prenait une tasse de café et se dépêchait de lui laisser la cuisine sans chercher à lui parler.

Bien évidemment, certains matins, d’autres personnes étaient levées et venaient lui parler. Elle acceptait parfois leur présence, comme Linya avec qui elle plaisantait beaucoup, mais la plupart du temps, ses réponses monosyllabiques les faisaient fuir, comme elle l’escomptait.

Le problème venait surtout des résidents des chalets. En période touristique, la plupart, même s’ils avaient une cuisine, préféraient venir ici pour prendre le petit déjeuner avec tout le monde. C’était plus convivial paraît-il. Elle, ça l’agaçait prodigieusement. Du coup, lors des périodes les plus pleines, elle se débrouillait pour se dégoter une mission bien longue, bien loin et bien délicate. Alexia lui avait reproché plusieurs fois de fuir, ce qu’elle n’avait pas nié. Mais elle avait résisté à ses supplications, et ses demandes de rester les aider, arguant que c’était son idée à elle et qu’elle n’avait pas à en subir les conséquences. Elle était mercenaire et pas rancher ou gérante d’hôtel. 

Du coup, Lex se sentant un peu coupable, après tout, Tia avait raison, c’était elle qui avait convaincu Frédérique d’élargir son affaire, restait lors de ces périodes d’affluences pour aider. Frédérique avait beau protester qu’il pouvait engager des extras, elle n’en démordait pas. Tia soupçonnait sa compagne d’aimer la gérance presque autant que son rôle auprès des Nazaréens.

Souvent elle se demandait si la vie qu’elle menait avec elle était vraiment ce qu’Alexia souhaitait. Son envie de normalité était parfois si flagrante ! Mais Lex lui rétorquait qu’aider était sa passion et que ce qu’elle faisait avec elle était sa vocation. Le reste était des hobbies auxquels elle s’adonnerait toujours avec joie, mais l’investissement qu’elle y mettait ne serait jamais le même.

La mercenaire faisant semblant de la croire, persuadée qu’en fait s’était d’être avec elle qui la motivait. Elle n’arrivait pas vraiment à comprendre comment une fille comme Lex pouvait réellement aimer une vie pour laquelle elle n’avait été ni préparée, ni obligée de suivre. Ce n’était pas son monde, même si elle lui affirmait le contraire.

Mais comme elle le lui avait promis plusieurs années auparavant, elle ne remettait plus en cause son choix de la suivre. Même si ce n’était que pour elle, Lex avait choisi d’être mercenaire et Tia devait l’accepter. Lex était une grande fille qui savait ce qui était le mieux pour elle. Et le mieux, c’était elle.

« Enfin, peut-être plus maintenant, songea-t-elle un peu découragée ». Ca tombait bien avec le printemps qui revenait, la nouvelle saison touristique n’allait plus tarder, Tia pourrait alors s’éclipser, seule, pour une nouvelle mission. Toute deux avait besoin de réfléchir, loin l’une de l’autre, elle le sentait.

Et même si Lex lui manquait, lorsqu’elle partait sans elle, elle devait aussi reconnaître que ça lui faisait du bien. Elle avait l’impression de se retrouver dans ces moments là. Bon évidemment, Alexia lui manquait très rapidement, ainsi que ses enfants et elle s’arrangeait alors pour expédier la mission et revenir plus vite. Non sans en avoir dégoté une autre, au cas où le domaine serait blindé.

Cette fois cependant, Tia sentait que se serait différent. Le rejet d’Alexia semblait annoncer quelque chose d’autre. Si elle avait fini par accepter d’être le meilleur choix pour elle, elle n’avait pas vraiment cru qu’Alexia le penserait toujours. Lorsqu’elle partait seule, elle essayait aussi, quelque part, de s’habituer à nouveau à sa seule personne. Elle avait toujours inconsciemment pensé que ce n’était qu’une question de temps avant que Lex n’ouvre les yeux et finisse par la voir comme elle était vraiment.

Au vue du récent comportement de Lex à son égard, elle se demandait si le temps n’était pas finalement arrivé. Si cela faisait mal, elle se demandait comment Lex avait pu rester si longtemps avec elle sans ouvrir les yeux plus tôt.

Décidément, elle était vraiment déprimée ce matin. Etait-ce un contrecoup de la fête ou autre chose ? Quoi qu’il en soit, tant que Lex ne dirait rien, elle ne risquait pas d’aborder le sujet d’elle-même. Elle ferait tout pour la garder auprès d’elle le plus longtemps possible. Y comprit faire preuve de lâcheté.

Et puis tant qu’elle gardait la bague, elle avait encore une chance de la reconquérir non ? Un peu ragaillardie par cette idée, Tia finit ses muffins aux pépites de chocolat avec plus d’enthousiasme. En plus, elle se faisait peut-être juste des idées. Ca n’avait peut-être rien à voir avec elle. Elle dramatisait sûrement.

Elle termina la préparation des pancakes et se demanda si elle devait parler avec Lex des résultats des tests et de ce qu’il convenait de faire. Elles n’en avaient pas reparlé depuis sa demande. Pas qu’elles ne le veuillent pas ou l’évitent, c’était simplement passé à la trappe. Pour Tia c’était surtout dû à son étrange cauchemar et aux questions incessantes que cela lui faisait se poser et sur les réactions d’Alexia à sa demande. Pour Lex, elle devinait que c’était dû à la préparation de sa fête d’anniversaire autant qu’aux questions que sa demande avait dû faire naître.

Entendant des bruits à l’étage, elle devina que ses enfants et invités n’allaient pas tarder à descendre et se dépêcha de terminer le petit déjeuner pantagruélique qu’elle avait en tête, reléguant ses pensées moroses et dérangeantes dans un coin de sa tête.

 

*******************************************

 

Plus tard ce matin là, Frédéric la prit à part.

- Tout va bien ? l’interrogea-t-il.

- Oui, pourquoi ?

- She-wolf, répliqua-t-il avec sa bienveillance coutumière, pas à moi.

Elle grimaça. Même après trois ans, il ne parvenait pas à l’appeler autrement que par le nom qu’il lui avait donné. Il avait bien essayé pendant un temps, mais rien à faire. Il l’avait connu ainsi et pour lui, elle serait toujours cette louve solitaire qui léchait ses plaies en cachette. Rien que l’emploi de son ancien nom, aurait dû lui rappeler qu’elle n’avait jamais vraiment pu lui dissimuler quoi que se soit.

- Rien que tu ne puisses arranger, dit-elle enfin.

- Mais peut-être qu’en parler pourrait t’aider ?

Dans cette proposition elle reconnut l’influence d’Alexia. Ils n’avaient jamais discuté de quoi que se soit ensemble, ils n’en avaient jamais eu besoin. Ils se comprenaient, se devinaient sans avoir besoin de dire quoi que se soit.

- Depuis quand un vieux loup comme toi veut utiliser la parole pour communiquer ? déclara-t-elle amusée.

Il lui retourna un sourire et haussa les épaules légèrement.

- Ca aide parfois. Ca soulage.

- Merci. J’apprécie la proposition. Vraiment. Mais en parler ne changera rien.

- Très bien. Si tu changes d’avis…

Tia hocha sa tête et fixa son ancien tuteur un moment. Il semblait vouloir lui dire autre chose, mais hésitait. Elle attendit donc qu’il prenne sa décision, en silence.

- J’ai reçu quelques nouvelles du milieu, commença-t-il.

Elle fronça les sourcils et se tendit un peu. Le milieu auquel faisait allusion Frédérique était le réseau clandestin de hors la loi et de terroriste existant aux quatre coins du monde.

- On pose beaucoup de questions sur moi. Et… j’ai pensé que ce pouvait être une ruse pour avoir des infos sur toi.

- Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

- Depuis l’affaire Sassem, tout le monde sait qu’Enyo et moi sommes étroitement liés. Et… depuis qu’il est tombé, tu es, en quelque sorte, une célébrité dans le milieu. Beaucoup veulent t’abattre pour asseoir leur réputation. Mais il se peut aussi que se soit un proche de Sassem qui souhaite se venger.

- Un proche ? répéta-t-elle sceptique. Et qui serait passé entre les mailles du filet sans qu’on le soupçonne ? Peu probable.

- Je suis d’accord, néanmoins, je te recommande de te méfier.

- Pas de soucis. Tu sais qui pose ces questions ?

- Non. Mais je me renseigne.

- Je vais faire de même de mon côté.

- Bonne idée.

- Ca fait longtemps qu’on en pose ?

- Une semaine environ.

- Ok, alors on n’a pas s’en faire, il faut beaucoup plus de temps à une personne qui sait où chercher pour dégoter des infos sur nous.

Il acquiesça et s’en plus s’attarder sur le sujet, rejoignirent leurs invités sur le patio.

 

*******************************

 

-Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaa nooooooooooooooonnnnn !!!!!!!!!!!!!!

PLOUF ! Le bruit fut suivi d’une énorme éclaboussure qui aurait aspergé la grande femme responsable de tout ça, si elle ne s’était pas prestement reculée.

- Mamaaaaaaaaaaaammmmmmm ! s’écria Len accusateur en crevant la surface de l’eau avec sa tête.

- Bien joué m’man ! jeta Lara plier en deux sur la berge du lac. Il l’a bien cherché ! articula-t-elle entre deux hoquets.

Avec un sourire retors et à pas de loup, Tia se dirigea vers sa fille. Elle la souleva et la jeta aux côtés de son frère avant même qu’elle ne réalise son intention.

Elle poussa un cri si strident, que Tia dû se boucher les oreilles en riant.

- Tel est pris qui croyait prendre, fit sentencieusement son jumeau en la regardant alors qu’elle émergeait en l’éclaboussant.

 Elle lui jeta un regard noir et fit de même à sa mère. Le sourire de celle-ci et sa joie évidente, apaisèrent son agacement. Ca faisait quelques jours qu’elle était soucieuse et ne riait plus. L’idée d’Alexia pour son anniversaire avait l’air d’avoir été la bonne. « Une fois de plus », songea-t-elle un peu agacée. Alexia connaissait si bien sa mère, mieux qu’elle en faite et ça l’énervait. C’est vrai quoi, c’était sa mère !

Cependant, au fil des années, elle avait dû reconnaître qu’Alexia rendait sa mère vraiment heureuse. Il y avait une différence en elle lorsque Lex était présente ou non. Elle était jalouse. Pas de leur relation. Elle avait fini par comprendre que ce qu’elles partageaient était spécial. Non, elle voulait connaître la même chose, tout simplement.

Comme toutes les gamines de 17 ans, Lara rêvait au grand amour et elle était touchée de voir qu’il existait. Mais comme toutes les adolescentes, elle était égoïste et aurait voulu que se soit elle qui le vive et non sa mère et Alexia.

Elle fixa du regard les silhouettes qu’elle voyait descendre vers le lac et reconnut Linya et Alexia. Elle vit que sa mère avait senti la présence de sa compagne sans même la voir. C’était un des trucs qui l’impressionnait le plus dans leur relation, la reconnaissance immédiate de la présence de l’autre avant de l’avoir vu ou entendu. Leur corps le sentait ou leur inconscient elle ne savait pas trop, mais quelque chose se passait, comme maintenant.

La posture de sa mère pourtant détendue, sembla s’apaiser encore plus, son regard se fit plus doux et son sourire aussi. C’était complètement dingue et en même temps si mignon !

Lara avait eu du mal à se faire à l’idée que sa mère soit gay, mais leur lien était beaucoup trop évident et beaucoup trop beau pour qu’elle bloque très longtemps. En plus, elle devait reconnaître que comme belle-mère puis deuxième mère, Alexia était super chouette. Ca lui faisait un peu bizarre d’avoir deux mères et si Len n’avait aucune difficulté à appeler Alexia Maman, pour elle s’était plus difficile.

Elle avait passé 13 ans sans mère et voilà que maintenant elle en avait deux. C’était dur de s’y habituer. Elle craignait de s’y faire et que tout ne disparaisse. De ce point de vue là, elle tenait de sa mère, même si aucune des deux n’en avait conscience.

Elle observa Alexia essayer de prendre sa mère par surprise et sourit d’anticipation. Mais sa mère n’était pas une mercenaire pour rien. Si sa compagne était discrète, elle n’avait pas compté avec le fait qu’elles se sentaient. Mais en étaient-elles seulement consciente ? Elle avait toujours pensé que oui, mais peut-être qu’elles ne le savaient pas ?

Soudain Lex se jeta sur le dos de sa mère avec un cri digne des indiens d’Amérique et Tia fit un simple pas de côté et la regarda s’écraser au bord du lac avec un grand sourire.

- Raté, fit-elle satisfaite.

Alexia se redressa sur ses coudes et tira la langue à sa compagne. Elle accepta sa main et se releva en époussetant son pantalon. Elle snoba délibérément Linya qui riait comme une bossue et pressa la main de sa grande compagne en souriant.

- Salut ! fit-elle.

- Salut.

- Tu t’amuses à martyriser tes enfants ?

- C’est ce qu’il y a de plus amusant dans le fait d’en avoir, rétorqua-t-elle avec un sourire sadique.

Les jumeaux profitèrent de sa distraction pour sortirent de leur baignoire improvisée en hurlant et les éclaboussèrent copieusement au passage. L’air absolument abasourdi de Tia fit exploser de rire Linya, qui, n’en pouvant plus, s’affala sur le sol en se tenant le ventre.

Alexia gloussa et la pointa du doigt.

- Tu es magnifique en naïade ma chérie, fit-elle.

- Je ne vois pas pourquoi tu te moques, t’es aussi mouillée que moi.

- Qui a dit que je me moquais ? Tu es réellement magnifique ainsi, mon cœur, répondit la jeune blonde en collant son ventre au sien, ses bras s’enroulant autour de sa taille humide.

- Peut-être. En ce qui te concerne, je te préfère définitivement lorsque tu es aussi trempée qu’une éponge qui sort du bain.

Elle lui fit son sourire chenapan et enserrant fermement sa taille fine, elle la souleva et la balança aussi loin qu’elle le put dans le lac, sous les huées enthousiastes de ses enfants. Alexia qui ne s’y attendait pas du tout, couina avant d’atterrir très peu gracieusement dans une gerbe d’eau qui atteignit le rivage.

Alexia se releva vivement et cria :

- On est encore en Février bon sang ! Elle est froide !

Tia sourit et répliqua :

- Mais on a droit à une journée belle et douce mon cœur, alors autant en profiter ! Et puis, tu n’as rien dit lorsque c’était les jumeaux qui faisaient trempette.

Sans plus d’égard pour sa compagne qui pestait en essayant de revenir sans perdre plus de sa dignité, Tia se tourna vers une Linya qui avait renoncé à se relever et gisait sur la langue d’herbe verte, en tentant de reprendre son souffle.

Elle lui fit un petit signe qui lui indiquait clairement qu’elle voyait où elle voulait en venir et qu’elle n’avait même pas intérêt à y penser. En voyant la lueur dangereuse qui s’allumait dans les yeux azur de la grande femme, Linya s’empressa de lancer un sujet.

- J’ai lu tes Nelson hier soir, dit-elle très vite.

Comme prévu, Tia s’arrêta.

- Et alors ? Qu’est-ce que tu en penser ?

- C’est marrant. A part Garfield j’ai jamais vu un perso aussi fainéant.

- Tu oublies Gaston, fit la mercenaire en levant le doigt.

- Gaston ?

- Gaston Lagaffe.

- Oh ouais ! gloussa en s’asseyant, niveau fainéantise, c’est pas un poil qu’il a dans la main lui, mais un arbre ! T’as les BD ?

- Ouais. Je te les file tout à l’heure si tu veux.

- Cool !

Puis aussi vive qu’un cobra, Tia se pencha, agrippa le corps de son amie et le lança, sans même regarder, rejoindre son amie dans le lac. Alexia parvenait tout juste sur la rive lorsqu’elle vit passer non loin de sa tête un objet volant non identifié qui hurlait des obscénités contre sa compagne.

- Tu t’es fait une ennemie, ma chérie, fit-elle en rejoignant Tia qui s’éloignait du lieu de son forfait rapidement.

- Une seulement ? rétorqua-t-elle en lui lançant un regard en coin.

- Ok, toute une flopée. Mais les enfants et moi, nous sommes beaucoup plus sages et plus retors que Linya, autrement dit, tu ne nous verras pas arriver, conclu-t-elle satisfaite alors que les jumeaux l’encadraient et fixaient leur mère avec le même regard tordu et serein qu’elle-même.

- On a eu un bon professeur, ne l’oublies pas m’man, lança Len comme pour enfoncer le clou.

- J’attends de voir ! rétorqua la mercenaire en éclatant de rire.

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Commentaires
G
MERCI BEAUCOUP DE CE CADEAU À L'AVANCE!!!!!!!!!!!
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