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Guerrière et Amazone
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  • Vous trouverez ici des Fans Fictions francophones et des traductions tournant autour de la série Xena la Guerrière. Consultez la rubrique "Marche à suivre" sur la gauche pour mieux utiliser le site :O) Bonne lecture !!
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Guerrière et Amazone
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29 juillet 2019

Le Cercle de la Vie, sixième et dernière partie

Avertissements en 1ère partie


Le Cercle de la Vie - 6ème - et dernière - partie

Par Melissa Good

Traduction : Fryda (2019)


Xena s’arrêta un moment sur le porche pour prendre une profonde inspiration de l’air froid avant de se diriger vers l’auberge, résistant sérieusement au désir de bondir tout le trajet. Elle tourna le coin de leur chalet puis s’arrêta quand elle repéra chaque fenêtre du grand bâtiment éclairée et beaucoup d’activité qui en filtrait. « Par Hadès, que… » Elle se mit à courir vers la porte de la cuisine et dut éviter deux Amazones pressées lorsqu’elle l’atteignit.

C’était une bonne chose que ses réflexes ne se soient pas ramollis, se dit-elle, tandis qu’elle sautait pour se mettre hors du chemin de la porte qui s’ouvrait violemment, réussissant à éviter un Toris tout aussi pressé. « Salut ! » Cria-t-elle de surprise.

Toris arrêta pile, regardant dans la faible lueur. « Qui… oh ! Xena… hé… tu es de retour… c’est génial… heu… je dois y aller… » Il bondit pour s’éloigner.

« Eh oh… qu’est-ce qui se passe ? » Sa sœur le souleva comme un sac de navets, attrapant l’arrière de sa tunique d’une main.

« Ouille… arrête ça… Gran accouche ! » Il se secoua pour se libérer. « Je dois aller chercher… euh… de l’eau… et heu… ils m’ont envoyé chercher des tissus et ces herbes… et elle voulait de la soupe, et je… »

Xena se contenta de le saisir et de le secouer. « Tu veux bien te calmer ? Ça dure depuis combien de temps ? »

« Eehh… euhh… » Toris se gratta la barbe. « Trois marques de chandelle ? » Il regarda vers son habitation. « Soeurette… faut que j’y aille… »

Elle le relâcha et lui tapota l’épaule. « Tu dois te détendre, Toris… tu vas t’évanouir », lui conseilla-t-elle, en se basant sur son expérience récente.

« Ah. » Toris ricana. « On verra comment tu réagis quand ce sera ton tour. » Il fonça avant que Xena puisse lui répondre et elle eut un sourire en entrant par la porte qu’il avait laissée ouverte. Sa mère était là et plusieurs pots d’eau bouillaient, sous les directions de Renas et d’un apprenti guérisseur qui triait des herbes, assez pour servir un village tout entier de femmes enceintes.

« Salut. » Xena s’appuya contre la porte. « On dirait qu’il y a de l’excitation par ici, hein ? » Soudain elle fut très, très contente que Gabrielle ait choisi de faire ça simplement et en privé. Ça avait rendu la naissance de Dori, à ses yeux, encore plus spéciale.

Renas leva les yeux. « Oh… Xena… tu es de retour. Génial… je pourrais avoir besoin d’aide. » Il s’essuya le front. « Je pense que j’ai tout ce qu’il me faut… mais est-ce qu’il y a un moyen d’occuper ces Amazones ? »

La guerrière pinça les lèvres. « Je vois ce que je peux faire. »

« Génial… génial… Toby viens par ici, apporte ces herbes et retournons à notre tâche… nous devons faire bouillir tout ce linge et je… » Sa voix traina tandis que l’apprenti et lui quittaient la lumière chaude de l’auberge pour la froide obscurité du dehors.

Xena se repoussa du mur et alla près de sa mère. Cyrène était occupée à préparer de la soupe et à regarder l’eau bouillir mais elle leva les yeux en sentant la présence de sa fille. « Bonjour, ma chérie… tu es rentrée tôt. »

« Mm… oui… je devais m’occuper de quelque chose », dit Xena. « Ça t’ennuie si j’emporte des snacks pour Gabrielle et moi ? »

« Pas de soucis… vas-y… mais ne me demande pas de t’aider. » Cyrène se frotta le front. « J’ai une dizaine de choses à faire et ces Amazones courent dans tous les sens et se cognent partout ; et Renas me rend dingue avec tous ces pots d’eau, et… » Elle soupira bruyamment. « Et je ne suis pas sûre d’être prête à devenir grand-mère encore. »

Xena se pencha et mit une main sur son épaule. « Tu l’es déjà », dit-elle tranquillement.

« Et avec tous ces linges, je ne suis pas sûre de… » Cyrène se retourna. « Quoi ? » Elle fixa Xena avec perplexité puis les mots firent leur effet. « Oh non… tu n’es pas en train de me dire… »

La guerrière sourit. « Allez… tu peux prendre un instant ? »

« Par le téton gauche d’Héra. » L’aubergiste reposa la soupe sur une petite partie du feu et se frotta les mains. « Je ne peux pas y croire… tu n’as pas dit un mot ? »

« Gabrielle voulait que ça se passe comme ça », répondit tranquillement Xena tout en dirigeant sa mère vers la porte après avoir attrapé une miche de pain et un petit panier de viande séchée et de fromage. « En plus, on dirait que… » Elle s’arrêta tandis que deux Amazones arrivaient en courant, portant un énorme berceau. « Tu as bien assez à faire ici. »

Elles retournèrent au chalet et Xena ouvrit la porte, lui faisant signe d’entrer. « Vas-y. »

Cyrène jeta un coup d’œil à l’intérieur et repéra Gabrielle assise près du feu dont les flammes rouges saisissaient les contours roux dans ses cheveux ; cette dernière portait une tunique épaisse une fois encore bien trop grande pour elle. « Hé, mignonne. » Elle sourit à la barde qui lui rendit son sourire.

« Bonjour maman… viens voir ta petite fille. » Gabrielle se pencha et souleva la forme endormie de l’enfant, la tenant entre ses bras avant de se retourner quand Cyrène se précipita. « Dis bonjour… »

« Oh… » L’aubergiste s’accroupit et sourit de bonheur à la vue du minuscule bébé. « Regardez-moi ça… qu’elle est mignonne. »

« Nous allons l’appeler Doriana… » Dit Gabrielle doucement puis elle tendit les bras avec précautions. « Tu veux la tenir ? »

« Tu parles… » Cyrène prit avidement le bébé dans ses bras et l’étudia, touchant le tout petit nez et chatouillant un pied robuste. « Oh, Gabrielle, ce qu’elle est belle », murmura-t-elle en regardant la grande silhouette tranquille qui se tenait près d’elle. « Et elle ressemble beaucoup à quelqu’un que j’ai connu nouveau-né. »

Les regards bleu et vert se croisèrent. « Ah oui ? » Gabrielle sourit. « Tu sais, c’est vraiment dur pour moi d’imaginer Xena aussi petite. » Ses yeux brillèrent en direction de la guerrière grande et robuste.

Cyrène rit d’un air ironique. « Pour moi aussi. » Elle roucoula avec délice alors que le bébé clignait des yeux et les ouvrait en faisant une grimace. « Hé bonjour, ma chérie… »

« Avec moi ça fait trois », ajouta Xena pince-sans-rire. « A propos, Gran est en plein travail », dit-elle à la barde. « C’est un vrai cirque là-bas. »

Gabrielle sursauta de surprise. « Vraiment ? Elle va bien ? » Son regard alla vers son âme-sœur. « Elle a besoin d’aide ? »

« S’il te plait… » Cyrène leva une main. « La dernière chose dont nous avons besoin c’est de PLUS de gens dans ce chalet… c’est déjà bien assez avec Toris, ces Amazones, Renas et Toby et la sage-femme. » Un cri coléreux s’éleva soudain à travers le village tranquille. « Ah… je pense que les contractions ont vraiment commencé. » Elle soupira. « Elle ne s’amuse pas… je pense que l’un des bébés est peut-être retourné. »

« Oooh. » Gabrielle prit le pain et le fromage que son âme-sœur lui tendait et mordit vaillamment. « Je présume que me montrer maintenant là-bas serait une mauvaise idée, hein ? » Elle mâcha la bouchée et l’avala. « Ça fait combien de temps qu’elle y est ? »

« Quatre marques de chandelle. » Cyrène soupira. « La nuit a été terrible. » elle fixa la barde. « Pour toi, apparemment… ça s’est plutôt bien passé, pas vrai ? »

Gabrielle haussa un peu les épaules. « C’est arrivé si vite… Xena est rentrée et nous avons compris ce qui se passait, puis j’ai marché un peu et après… » Elle jeta un coup d’œil au bébé. « C’était fini avant que je ne m’en rende compte. » Elle eut un regard affectueux pour la guerrière. « Et j’avais la meilleure coach du monde. »

Cyrène remit l’enfant dans les bras de sa mère et leur sourit. « Elle est grande pour une prématurée », dit-elle tranquillement, en regardant l’échange de regards entre sa fille et Gabrielle. « N’est-ce pas ? » Elle étudia le bébé avec curiosité. « Je pensais que tu en avais encore pour au moins un mois… Granella a une semaine ou deux d’avance… et cette petite chérie m’a l’air d’un bébé arrivé à terme. »

Un silence embarrassé tomba. « Heu. » Xena se massa les tempes et s’éclaircit la voix. Sa mère au moins, devrait savoir. Au moment où les gens verraient l’enfant, ils ne réaliseraient pas qu’elle n’était pas prématurée, mais Cyrène… pas possible de l’éviter. « Tu vois, nous ne sommes pas… heu… » Elle fit une pause. « Nous ne sommes pas vraiment sûres que… je veux dire que Gabrielle allait justement démarrer son cycle cette nuit-là, et… je ne sais pas si… »

Cyrène les regarda alternativement. « Mais je pensais que… » Son regard passa sur Gabrielle qui berçait doucement le bébé. Assurément, la barde n’avait pas… mais bon, beaucoup de choses avaient mal tourné, peut-être que… « Je ne comprends pas… il y a eu quelqu’un d’autre ? »

La barde leva les yeux, une rougeur évidente sur sa peau claire. « Non… Xena est… heu… non, il n’y a pas eu quelqu’un d’autre. »

L’aubergiste plissa le front dans une véritable confusion. « Je ne comprends pas… tu es en train de dire que tu ne penses pas que Toris est le père, mais tu dis qu’il n’y a eu personne d’autre… quel homme a conçu cet enfant exactement alors, Gabrielle ? » Elle mit la main sur le bras de la barde. « Ma chérie, quoi qu’il en soit, c’est bienvenu, ne te méprends pas, mais… je veux dire… qui ? » Elle fit une pause. « Si c’est quelqu’un d’ici, il faut que tu le dises à Josclyn… même si Xena va formellement l’adopter. »

Le regard vert brume se posa sur Xena, un air impuissant de consternation passant sur le visage de la barde. « C’est un peu… dur à expliquer », tenta Gabrielle. « A dire vrai, nous ne sommes pas vraiment sûres de ce qui s’est passé, mais…. Heu… »

Xena soupira, puis elle s’agenouilla de l’autre côté de sa compagne et ouvrit doucement le linge qui enveloppait l’enfant, exposant son petit dos. « Ceci te parait familier ? »

Cyrène regarda puis leva les yeux vers Xena. « Oh bon sang. » Elle s’assit brusquement, surprenant Arès, qui fonça à l’arrière du fauteuil de Gabrielle et la regarda de là. « Oh bon sang. Quelle surprise. » Elle mâchouilla sa lèvre pendant un moment, regardant pensivement les deux femmes silencieuses. Elle connaissait la marque de naissance bien sûr, mais comment… Cyrène étudia sa fille, dont le visage portait un mélange d’émerveillement et de profonde consternation.

« C’est un peu… étrange si on y réfléchit, je sais », finit par dire Gabrielle, en remettant la couverture autour du bébé avant d’enrouler ses doigts autour de ceux de Xena dont la main reposait sur sa cuisse. « Ça a été bizarre pour nous aussi. »

« Je suis… » Cyrène soupira, perplexe. « Je ne suis pas sûre de savoir quoi dire… d’un côté ça semble impossible, mais de l’autre… » Elle lança un regard ironique à Xena. « J’ai appris au cours des ans que le mot impossible et toi ne vont pas toujours ensemble. »

« Oui… et bien… » La guerrière saisit un petit pied et l’examina. « Gabrielle a une théorie sur le fait que l’amour que nous avons l’une pour l’autre est assez puissant pour tout faire… » Elle leva les yeux. « Je ne sais pas… peut-être que ça l’est. »

L’enfant ouvrit les yeux et étudia Xena avec solennité, libérant son pied quand la guerrière se mit à le chatouiller. Un tout petit froncement de sourcils se forma et la guerrière sourit, lançant un regard ironique à son âme-sœur. « Elle est chatouilleuse. »

« Oh… et c’est supposé venir de moi ? » La barde haussa les sourcils. « Je ne le pense pas, Oh Princesse Guerrière des Mille Endroits Chatouilleux. » Elle tendit la main et fit une démonstration en attrapant la guerrière à l’arrière de son bras, la faisant se trémousser. « Tu vois ? »

Un cri de frustration brisa le silence à nouveau et Cyrène regarda par-dessus son épaule. « Je ferais mieux d’aller voir ce qu’il se passe. » Elle se retourna vers elles. « Est-ce que j’attends la matinée pour lâcher l’information ? Vous m’avez l’air bien fatiguées toutes les deux. »

« Bonne idée », dit Gabrielle avec un soupir. « Il y aura bien assez d’excitation ce soir. » Son regard bougea. « Et ce lit m’a l’air très accueillant là maintenant. »

« Viens me chercher s’il y a des problèmes », dit Xena à sa mère sérieusement. « Si Renas a besoin d’aide, d’accord ? »

Cyrène hocha la tête. « Je le ferai… ne t’inquiète pas. » Elle toucha le poing du bébé et sourit. « Et on apprendra à te connaître mieux demain matin aussi, douceur sucrée. »

Le bébé passa la langue puis hoqueta et ferma les yeux, ses doigts agrippant le pouce de Gabrielle. « Dis bonne nuit à ta grand-mère, Dori » Gabrielle sourit.

L’aubergiste se releva et se brossa avec les mains. « Dormez un peu toutes les deux… j’ai le sentiment que la matinée de demain va être bien occupée. » Elle leur fit un sourire affectueux puis elle partit, refermant doucement la porte derrière elle.

Gabrielle réfréna un bâillement tandis qu’elle jouait paresseusement avec les doigts de Dori. « Tu penses que ça va aller pour Gran ? » Elle regarda la guerrière. « On dirait qu’elle passe un mauvais moment. »

Xena entoura ses épaules de son bras et posa la tête sur le sien tandis qu’elle aussi, fixait l’enfant endormie. « Avec autant de monde là-bas ? Soit elle ira bien soit elle finira par trancher quelques têtes », murmura-t-elle. « Tu es prête à te coucher ? »

La barde roula la tête d’un côté et embrassa doucement sa compagne. « Oui… je pourrais en fait dormir plus d’un quart de chandelle, moi aussi. » Le sommeil ces quelques semaines passées avait été inconfortable, à tout le moins. Elle se pencha et mit l’enfant dans son berceau, puis elle hésita. « Tu penses qu’on devrait la mettre ici avec nous ? »

Xena hocha immédiatement la tête. « Oui… pour être tout près au cas où elle se réveille… ou si elle a faim… ou si elle est mouillée… ou bien… »

« Mm… » Gabrielle réfléchit. « Nous n’allons pas beaucoup dormir pendant un moment, hein ? » Elle regarda sa compagne qui se réveillait au moindre bruit.

« Je vais te dire… tu t’occupes de la nourrir. » Xena traça du doigt un des seins gonflés. « Et moi je fais les trucs peu ragoûtants, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Oooh… tu veux dire que j’ai la bonne part de ce marché ? » Gabrielle sourit. « Oh bon sang… je vais te dire, je vais être la proie de l’envie du cercle des couturières, ça c’est sûr. » Elle embrassa à nouveau Xena, le sursaut de réaction chassant la fatigue pratiquement sans effort. « Allez… je n’ai pas pu me blottir avec toi depuis des mois…. Je vais apprécier ça. »

Xena sourit joyeusement puis elle prit son âme-sœur dans ses bras et la porta au lit, la déposant doucement. « Je reviens tout de suite. » Elle prit le berceau et le posa près du lit puis elle retira ses vêtements et enfila une chemise, se retournant pour voir des yeux brillants qui la regardaient d’un air appréciateur. « Quelque chose ne va pas ? » Elle leva un sourcil de questionnement.

« Rien du tout », la rassura la barde avec un grand sourire tandis qu’elle tendait une main. « Viens par ici. »

La guerrière se glissa dans le lit près d’elle et enveloppa Gabrielle dans une grande étreinte, souriant quand elle sentit la barde pratiquement grimper sur elle, se posant finalement dans une demi étreinte, demi affalement qui touchait des endroits chauds et familiers. « Heureuse maintenant ? » Demanda-t-elle avec un rire, glissant ses mains de bas en haut sur les côtés de la barde, sentant les côtes s’écarter et se contracter tandis qu’elle inspirait et relâchait un énorme soupir.

« Ooooooohhhhhh… » La barde s’enfouit dans la peau chaude sous elle avec joie. « Ça m’a tellement manqué de faire ça. » Elle pouvait sentir la chaleur merveilleuse tandis que leurs corps se pressaient l’un contre l’autre et elle put se détendre pleinement pour la première fois depuis des mois. Ses doigts voyagèrent sur la cage thoracique de la guerrière tandis qu’elle réfrénait un bâillement. « Xe… je peux te demander quelque chose ? »

Un œil bleu s’ouvrit et regarda le plafond avec trépidation. « Bien sûr. »

« As-tu juste pensé que… quelque chose se passait là ? Je veux dire… je sais comment notre truc fonctionne habituellement… mais j’étais bien… ou bien, bref, je pensais être si… » Demanda la barde ensommeillée.

Un silence de mort pendant un moment. « Hum… » Xena déglutit. « Pas exactement… et bien, j’avais fait mon campement, tu vois… et je démarrais un feu… j’étais dans une petite grotte agréable… et je passais le temps à lire les poèmes que tu m’avais donné pour le Solstice. »

« Oui oui. » Gabrielle hocha la tête. « Et ? »

Un autre silence. « Et j’étais à la page où tu avais écrit quelque chose après la nuit que nous… et bien, ce temps passé dans mon vieux fort dans l’arbre, tu te souviens ? » Elle put sentir le mouvement soudain tandis que Gabrielle souriait contre sa poitrine.

« Je me souviens », dit la barde tranquillement.

« Alors… je lisais justement ce passage… je l’aimais vraiment et j’ai remarqué que tu l’avais daté », conclut Xena comme si ça expliquait tout.

« Et ? » Persista Gabrielle.

« J’ai compté », finit par murmurer la guerrière. « Et à un jour près, c’était, heu… je veux dire que le timing était vraiment là et ensuite avec la tempête… qui tend à démarrer des choses… alors je me suis dit que je ferais bien de revenir ici. » Une pause. « Au cas où. »

Ce fut le tour de Gabrielle de réfléchir en silence. « Alors tu y as cru tout du long, pas vrai ? » Demanda-t-elle doucement, sentant le mouvement quand sa compagne déglutit.

« Je le voulais », répondit-elle rapidement. « Tu ne sais pas combien je le voulais. »

« Au moins autant que moi. » La barde embrassa doucement sa clavicule. « Je suis contente. » Elle se blottit un peu plus et ferma les yeux avec un énorme contentement.

Les yeux bleus embrumés de larmes se tournèrent vers les poutres solides du toit. « Moi aussi », murmura Xena, tandis qu’elle sentait le corps de la barde se détendre complètement contre elle. Elle caressa le dos chaud en rythme tandis que leur connexion posait une couverture de paix sur elles, et elle tourna la tête pour regarder le berceau en bois et son contenu miraculeux.

Elle n’avait aucune intention de dormir, pas avec tout ça à savourer. Pas quand chaque inspiration qu’elle prenait était une inspiration de plus dans un moment de sa vie à quoi rien ne pouvait ressembler. Dans ce moment unique, pour cette inspiration, elle avait tout ce dont elle n’avait jamais rêvé. Elle tendit un bras et toucha la petite main posée dans son nid de tissus, charmée quand le bébé ferma instinctivement les doigts autour des siens bien plus grands.

C’était si doux, elle pouvait à peine supporter d’y penser, pour ne pas le voir disparaître comme une bulle de savon dans le vent. Alors elle ouvrit simplement son cœur à ça et se laissa submerger dans l’impossibilité de tout ça, la laissant la remplir avec la connaissance que rien ni personne ne pourrait jamais lui prendre ce moment.

Ce moment unique et parfait.

Mérité ou pas, c’était à elle.

*******************************

Le premier mouvement agité sortit Xena de son état à demi endormi, à demi éveillé et fait d’extrêmement plaisants rêves dans lesquels elle se trouvait depuis une marque de chandelle. Toutes sortes de choses lui étaient passées par l’esprit et elle avait bien savouré le sentiment légèrement vertigineux. Doucement, elle se glissa hors de la prise de Gabrielle profondément endormie et elle roula sur son côté, regardant le berceau.

Pour voir des yeux ronds et écarquillés qui la regardaient à leur tour. « Salut toi », gronda doucement la guerrière et elle vit le début d’une moue. Elle tendit la main et vérifia, puis sourit. « Tu es prête à être changée, hein ? »

Une minuscule langue pointa.

« D’accord… allons-y. » Elle se glissa hors du lit et prit Dori avant de partir vers la salle d’eau et de nettoyer et changer rapidement le bébé. « Tu as de nouveau faim ? » Elle chatouilla le ventre du bébé et Dori donna un coup de ses jambes tout en fronçant les sourcils. « Oooh…. C’est la même grimace que fait ta maman quand je fais ça. » Elle s’appuya sur ses coudes, étudiant sa fille dans la lumière tenue des chandelles qu’elles avaient laissé allumées. « Et tu vas être fougueuse et butée comme elle, hein ? »

Dori fit la moue, son regard scrutant le visage de Xena avec intention et elle gazouilla dans une fascination apparente. La guerrière toucha doucement du bout d’un doigt le nez minuscule et retroussé et Dori fronça les sourcils, en serrant la main de Xena de manière non coordonnée. « Tu es vraiment mignonne, tu sais. » Xena sourit.

L’enfant lui retourna son sourire, ses yeux s’arrondissant de délice, puis elle remua avec impatience, son minuscule front se plissant.

« Un seul but en tête, hein ? » Xena rit doucement, puis elle prit l’enfant agitée et l’emmena vers le lit.

Gabrielle était à demi éveillée, relevée sur un coude et regardait dans la lumière ténue. « Hé… où est-ce que vous avez disparues, vous deux ? »

« Je remplissais ma part du marché. » Xena se glissa dans le lit et se rapprocha de la barde. « Maintenant c’est ton tour. »

« Hello, ma douce. » Gabrielle salua sa fille qui s’accrochait à elle avec ses toutes petites mains. « Oh oui… tu sais où est le petit déjeuner, pas vrai… quelle petite fille fûtée… oooouuiiillle. » La barde faillit éternuer à la sensation brusque inattendue tandis que le bébé s’emparait de son téton et commençait à téter avec enthousiasme. « Par Hadès… écoute, Xena… je suppose que tes nombreux talents ne comprennent pas… heu… »

La guerrière rit doucement. « Désolée… » Elle tira sur les couvertures soyeuses pour les envelopper toutes les deux et elle s’installa, entourant l’épaule de la barde de son bras. « Mais tu as très certainement son approbation. »

« Ouais… pas comme si elle avait le choix. » Gabrielle rit à demi, tressaillit à demi. « Doucement là, Dori… je ne vais nulle part. » Elle regarda les yeux bleus qui étincelaient au-dessus d’elle. « Et si tu fais un seul commentaire sur le fait qu’elle a mon appétit, je vais te chatouiller jusqu’à ce que tu tombes du lit. »

Xena se mordit la lèvre. « Je n’allais pas dire un seul mot. » Elle secoua la tête. « Honnêtement. »

« Mmm…  tu y pensais », répliqua la barde dans un demi grognement, demi murmure. « Tu as beaucoup dormi ? »

Xena posa la tête contre celle de la barde et soupira d’un air heureux. « Non… et toi ? »

Gabrielle la regarda. « J’ai dormi comme… hum… » Elle baissa le regard. « Comme un bébé… tu te sens bien ? »

« Je me sens super bien », murmura la guerrière en réponse. « Je me sentais trop bien pour m’endormir… je voulais rester éveillée et savourer le sentiment. » Elle traça une oreille minuscule et parfaite. « Elles ressemblent aux tiennes. »

« Ah oui ? » Gabrielle regarda le visage de sa compagne, fascinée par la joie étincelante dans ses yeux.

« Oui oui… tu vois ce petit mont là ? Et les lobes sont exactement de la même forme que les tiens », répondit Xena, en tirant sur l’oreille de la barde. « Et la façon dont elle sourit… regarde… là… tu vois la façon dont ses yeux se plissent ? C’est tout comme toi. »

« Oui. » Gabrielle entendit le léger son de surprise dans sa propre voix. « Mais ce sont tes pommettes… aucun doute là-dessus. » Elle passa son pouce sur l’une d’elle. « Je suis contente… quand j’étais enfant, j’étais plutôt potelée… et on m’appelait souvent Gaby l’Ecureuil. » La barde sourit d’un air désabusé. « Je veux parier que tu n’avais pas ce problème. » Elle caressa les lignes anguleuses du visage de Xena.

« Ah… non », acquiesça Xena. « On me donnait pas mal de noms, certains que je ne peux pas répéter ici, mais Ecureuil n’en faisait pas partie. » Le bébé arrêta de téter et leva les yeux vers elle, cligna, puis reprit sa tâche, avec un petit gazouillis de contentement.

Gabrielle eut un regard sévère pour son âme-sœur et leva un doigt d’avertissement, sentant le rire silencieux qui secouait Xena. « Je me demande comment ça se passe pour Gran ? » Murmura-t-elle après un instant.

Xena pencha la tête. « Tu veux que j’aille voir ? » Demanda-t-elle. « Ça fait quatre marques de chandelle déjà… si elle n’a pas encore accouché… » Comme mû par un signal, un long hululement étouffé monta, faisant lever la tête à Arès, son poil ébouriffé. « Oh oh. »

« Je suis surprise qu’ils ne soient pas venus te chercher », murmura Gabrielle, en regardant Dori roter puis hoqueter. « Oh… assez, hein ? » Elle sourit tandis que le bébé soufflait une bulle laiteuse vers elle. « Dieux, elle est si mignonne. »

Xena embrassa doucement la tête de sa compagne. « Comme sa mère. » Elle sortit du lit et s’étira. « Je vais aller vérifier ça… on est presque à l’aube d’ailleurs… et je vais rapporter le petit déjeuner, qu’en penses-tu ? » Elle fit une pause. « Tu te sens bien ? Un peu raide, je parie. »

Gabrielle bougea, contractant les muscles de sa cuisse et faisant un peu tourner ses épaules. « Pas trop mal en fait… je suis un peu sensible là où le bébé est sorti, mais autrement, je me sens plutôt bien… bien mieux que je ne m’y attendais, vraiment… étant donné certaines histoires dont j’ai entendu parler. »

La guerrière enfila une chemise en laine lourde et des leggings tandis qu’elle hochait la tête pour approuver. « C’est parce qu’on s’est bien occupé de toi et qu’on a fait les choses comme il fallait. » Elle haussa ses sourcils. « Pour autant que je sache que j’étais agaçante, je pense que ça a payé. » Elle montra l’enfant rassasiée. « Crois-moi, j’aurais souhaité en savoir plus quand je suis passée par-là… bon sang, ce que j’étais jeune et stupide. »

« Et bien… » La barde lui lança un regard reconnaissant. « Je suis contente d’avoir bénéficié de toute ton expérience… je me souviens du confinement d’Aileen, et ce n’était pas particulièrement amusant, si je me souviens bien. » Elle donna son doigt à Dori et le bébé l’attrapa dans un brouillard. « Les dieux soient remerciés, tu étais là pour moi… je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi. » Elle leva les yeux en le disant, tandis que la vision du bord rocheux d’une cascade lui revenait en mémoire. « Merci de t’être assurée que ça n’arrive pas… je sais que ça a été dur pour toi. »

Xena attacha sa cape et s’arrêta pour s’appuyer contre la porte. « Ça n’a pas été dur du tout, Gabrielle », admit-elle tranquillement. « Chaque jour où je ne touche pas cette épée… chaque jour où je ne fais pas couler le sang… je sens cette noirceur glisser loin de moi. » Son regard se posa sur le bébé. « Je ne peux pas effacer ce que j’ai fait… mais peut-être que je peux trouver un moyen d’être en paix avec moi-même. » Elle passa ses doigts dans ses cheveux puis mit la main sur la poignée. « Je saluerai Gran de ta part. »

« Merci », répondit tranquillement Gabrielle tandis qu’elle regardait la porte se refermer derrière son âme-sœur. « Oh… Dori… »Souffla-t-elle en regardant sa fille. « Si je devais espérer quelque chose pour toi… ce serait que la seule façon pour toi de savoir ce qu’elle était, c’est en écoutant des vieilles histoires quand tu seras grande. »

« Bck. » Dori fit claquer ses lèvres et souffla une autre bulle.

« Oh vraiment ? » Gabrielle rit, ravie que ça apporte un sourire joyeux sur les lèvres du bébé. Elle étudia l’enfant avec attention, soulevant ses bras et ses jambes et la berçant un peu. Dori sourit à nouveau. « Hm… tu sais quoi, je pense que Xena a raison… ça me rappelle un peu moi », informa-t-elle sa fille. Elle voulait que le bébé ressemble à sa compagne, mais la pensée que Dori soit un mélange d’elles deux était soudain très très intéressant pour elle.

Un léger coup à la porte lui fit lever les yeux de surprise. « Entrez. » Elle regarda la porte en bois s’ouvrir sur l’intérieur et une grande tête poilue passa dans l’entrebâillement. « Jess ! Viens par ici… »

L’être de la forêt sourit de toutes ses dents et s’avança à pas lents, refermant la porte avec précautions derrière lui. Il s’accroupit près du lit et regarda Dori. « Salut p’tit chou. »

Le bébé écarquilla les yeux et remua un petit poing avant de gazouiller.

Jessan leva une main et tendit un doigt griffu que le bébé attrapa par réflexe. « Ooh…. Voyez comme elle s’accroche. » Il leva les yeux vers Gabrielle. « Elle est mignonne… même sans pelage. »

La barde rit doucement. « Contente que tu le penses… » Elle regarda le bébé bâiller et fermer les yeux, s’enroulant contre la poitrine de Gabrielle avec un petit rot de contentement. « Je ne peux toujours pas le croire. »

« Elle est belle. » Jessan fixait l’enfant. « Comment a réagi Xena ? » Ses yeux liquides et dorés se tournèrent vers Gabrielle dans une question souriante. « Je parie qu’elle est devenue cinglée, hein ? »

« Oh… dieux. » La barde se mordit la lèvre. « Je pense qu’elle est totalement enchantée… son visage s’éclaire à chaque fois qu’elle regarde le bébé. »

Un petit silence s’installa puis Gabrielle leva les yeux. « Je présume que c’est naturel… c’est aussi sa fille, après tout… » Elle regarda le visage de l’être de la forêt pour y voir un soupçon de surprise et elle ne vit rien. « Tu le savais, pas vrai ? »

Jessan détourna son regard des petits pieds qu’il examinait. « Bien sûr », répondit-il avec un sourire. « Nous l’avons toujours su… je veux dire que c’est tellement évident pour nous. » Il bougea la mâchoire pensivement. « Nous savions aussi que ça allait vous mettre dans tous vos états vous les humains, alors nous avons en quelque sorte gardé le silence là-dessus… mais tu le savais, n’est-ce pas ? »

Gabrielle hocha la tête. « Je… et bien, je veux dire, au début, je n’y pensais pas vraiment, parce qu’après tout, j’essayais d’être enceinte, tu vois ? » Elle eut un air désabusé. « Alors finir comme ça n’était pas une surprise totale… mais ensuite après que j’ai commencé à y penser, le timing ne correspondait plus. » Elle fit une pause. « Et je savais qu’il n’y avait qu’une seule autre possibilité… mais c’était une pensée vraiment effrayante, considérant ce qui s’était passé la dernière fois. »

Jessan hocha la tête d’un air sobre. « Je sais… c’est l’autre raison pour laquelle nous n’avons rien dit. » Il mit la main sur le bras de Gabrielle et la fixa. « Mais nous n’avons toujours et encore, ressenti que du bon autour de cette enfant, Gabrielle… je veux que tu le saches, sincèrement, avec mon cœur. »

La barde sentit une boule dans sa gorge. « Est-ce que vous en auriez parlé autrement ? » Demanda-t-elle, honnêtement.

L’être de la forêt regarda les couvertures du lit. « Oui, nous l’aurions dit. » Il leva la tête et la fixa. « Malgré le fait que ça m’aurait fait mal de vous faire ça à toutes les deux. »

Ils se regardèrent tranquillement pendant quelques instants, tandis que Dori sommeillait paisiblement dans les bras de Gabrielle. « Je suis contente que vous n’ayez pas eu à le faire », finit par dire la barde, très doucement.

« Moi aussi », répondit Jessan. « Tu sais… il y a une légende dans nos traditions, qui raconte l’histoire d’un ‘Uni’ qui était piégé sous une charrette et méchamment blessé, et qui ne pouvait plus bouger. C’est très mauvais pour quelqu’un de mon espèce… et il souhaitait que la mort le libère, mais sa compagne était dévastée. Elle le supplia de vivre pour elle et lui dit qu’elle prendrait soin de lui, pour tous ses jours restants. »

Il fit une pause et Gabrielle réfléchit. « Je ne sais pas ce que je ferais dans ce cas… » Murmura-t-elle. « Je l’aime plus que ma vie et ça me tuerait de la perdre, mais je sais que si elle devait vivre comme ça, elle mourrait à l’intérieur. » Elle prit une inspiration tremblante. « Je ne suis pas sûre de savoir ce qui ferait le plus mal. »

« C’est le plus dur », approuva Jessan tranquillement. « Et elle le savait… mais ils s’aimaient tellement que c’était trop dur pour eux de lâcher. » Il fit une pause. » Finalement son corps lui fit défaut, mais tandis qu’il mourait, il lui fit un cadeau de l’esprit et elle se trouva enceinte. » Il regarda Gabrielle. « Je pensais que ce n’était qu’une légende… puis je me suis souvenu que toutes les légendes ont dans leur cœur, un noyau de vérité. » Il mit sa mâchoire sur un poing. « Ma mère va être fascinée. »

« Pas furieuse ? » Demanda la barde ironiquement, pensant toujours à l’histoire.

Jessan soupira. « Elle a lâché ça », répondit-il. « Et bien, je devrais vous laisser vous reposer toutes les deux… je sais que Xena est partie rejoindre la foule de naissance… mec, cette femme vit des heures difficiles… vous les humains vous ne devriez pas avoir des multiples si vous n’êtes pas faits pour ça. »

Gabrielle lui lança un regard inquiet. « Jessan, ce n’est pas comme si elle l’avait demandé, tu sais ? » Elle regarda la porte. « J’espère qu’elle va bien. » Un coup pressé retentit à la porte et les surprit tous les deux. « Entrez. »

La porte s’ouvrit, révélant Posi, une des Amazones qui vivait actuellement à Amphipolis. « J’ai besoin du couteau de Xe… » La femme s’arrêta et fixa Gabrielle. « Par la Grande Artémis… c’est un bébé ! »

« Le couteau ? » Répondit Gabrielle d’un ton sec. « Il est sur la table, mais… qu’est-ce qui se passe ? »

La femme s’avança et prit le couteau puis elle s’arrêta pour regarder Dori. « Quelle belle petite princesse Amazone… » Murmura-t-elle. « Granella n’accouche pas… Xena va devoir l’ouvrir et sortir les bébés. »

Jessan fit des gros yeux. « Quoi ? ? ? ? ? »

« Oh. » Gabrielle hocha la tête. « Comme elle a fait avec Ephiny… ouaouh… tu ferais mieux d’y retourner. »

La femme hocha la tête, lançant un dernier coup d’œil à l’enfant en souriant puis elle se précipita dehors.

La barde pianota sur le quilt et lança un regard à Jessan.

*************************

« Sortez d’ici par Hadès ou je vais tous vous tuer ! »

Xena avait entendu le cri alors qu’elle était toujours loin du chalet. « Ho bon sang. » Elle accéléra le pas et fit les deux pas courts qui menaient au foyer de son frère, entendant un bas murmure de voix et beaucoup d’activité derrière la porte. Une main tira sur la poignée et elle passa la tête avec précautions.

« Je ne vais pas pousser une autre seconde de culs de Centaures damnés par les dieux et aucun de vous, espèce de fichues merdes de mouton ne va m’y obliger ! » Granella criait, un air d’épuisement frustré sur son visage couvert de sueur. Elle lança un poing et frappa Toris sur l’épaule. « Et c’est de ta faute, espèce de fichu… »

« Salut. » Xena s’éclaircit la voix.

Les têtes se tournèrent et des airs de soulagement passèrent dans le chalet. Xena prit ça comme une invitation à entrer ; ce qu’elle fit, passant près des six Amazones, deux guérisseurs, un être de la forêt et les membres de sa famille proche, pour atteindre le lit, s’agenouillant à côté une main posée sur son genou. « C’est dur ? »

Granella écarquilla les yeux. « Dur ? Je vais t’en donner du dur, madame… et tant que j’y suis… c’est aussi de ta faute ! ! » Elle lança un coup de poing sauvage à Xena qui le saisit et le retint.

« Granella. » Les yeux bleu clair prirent une teinte tranquillement sérieuse. « Attention à qui tu frappes. »

La femme haleta. « Après tout ce que j’ai enduré cette nuit… tu penses que TOI tu me fais peur ? »

La guerrière se pencha et la cloua d’un regard direct. « Tu peux la fermer et me laisser t’aider, ou bien je m’en vais. A toi de choisir. »

Les yeux gris clair scrutèrent son visage un long moment, puis se baissèrent. « Désolée. » L’Amazone soupira. « Je n’en peux plus de la douleur. »

Xena relâcha sa main puis lui ébouriffa ses cheveux trempés. « Oui, je sais… tiens bon et laisse-moi voir ce qu’on a. » Elle tâta doucement le ventre très gonflé de la jeune femme. « L’un d’eux arrive par le siège. » Elle se tourna et regarda Renas et Elaini, qui hochèrent la tête pour confirmer.

« Ils résistent tous les deux », déclara Elaini spontanément.

« J’ai tout essayé… » Dit Renas en soupirant. « J’ai essayé la manipulation interne et externe, toutes les herbes en ma possession… je ne sais pas quoi faire maintenant, Xena… j’ai juste demandé à ta mère d’aller te chercher. » Il soupira. « Je l’aurais bien envoyée plus tôt mais je savais que tu venais juste de rentrer. »

« Mm. » La guerrière se redressa et se mit debout, détachant sa cape pour l’envoyer dans un coin. « Il va falloir qu’on les sorte. » Elle jeta un coup d’œil à Granella. « J’ai besoin d’eau bouillante, toutes les herbes purifiantes que tu as, un boyau, une aiguille et si quelqu’un peut aller chercher mon couteau d’armure… c’est le plus acéré que je connaisse. » Elle fit un signe de tête vers l’une des Amazones qui fonça hors de la cabane. Je présume que j’aurais dû lui dire que nous avons une nouvelle Princesse Amazone, eh… oh tant pis.

« Quuuuu’on les sorte ? » Bafouilla Toris en clignant des yeux.

« Qu’est-ce que… tu veux dire… exactement par là, Xena ? » Demanda Granella faiblement.

« Ça veut dire que tu vas avoir une cicatrice qui vaudra celle d’Eph », lui dit la guerrière. « Détends-toi. »

« Oh dieux. » Granella battit des cils puis ferma les yeux et elle s’affaissa contre les draps, évanouie.

« Tu vas l’ouvrir ? » Demanda Renas, ses yeux sortant de sa tête. « Par la Grande Héra… c’est de la folie ! »

« Non… » Solari s’avança et fit un sourire pincé à Xena. « Xena l’a fait pour notre Régente… ça lui a sauvé la vie et celle du bébé aussi. » Elle jeta un coup d’œil au lit. « C’est de ça qu’on parle ici, pas vrai ? »

Xena hocha la tête avec une grimace. « Il faut qu’ils sortent… et avec l’un d’eux par le siège, et elle si menue, c’est la seule façon que je connaisse. » Elle jeta un coup d’œil à sa mère qui posait un seau d’eau sur le feu. « On peut le faire… on doit juste être très prudent et la recoudre proprement. »

« Dieux. » Le guérisseur se frotta le visage puis il se tourna vers Solari. « Je me souviens de cette cicatrice sur Ephiny… elle avait aussi une présentation par le siège ? »

« Non. C’était un Centaure », répondit Solari d’un air absent, son attention portée sur Granella. Elle se retourna en entendant un bruit sourd et elle vit Renas qui tombait inconscient. « Bon sang. »

Elaini le tira hors du chemin et rejoignit Xena près du lit. « Comment tu vis ça ? » Murmura l’être de la forêt dans son oreille.

« Comment je vis quoi ? » Répliqua Xena, perplexe.

« La parentalité. » Les yeux d’Elaini brillèrent. « Tu rayonnes pratiquement. »

La guerrière lui sourit brièvement puis elle se retourna quand la porte s’ouvrit brusquement sur l’Amazone qui revenait, les yeux brillants. « Je présume que le secret est dévoilé, hein ? » Dit-elle en prenant le couteau des mains de la femme.

« Elle est tellement mignonne ! » Dit l’Amazone avec enthousiasme. « Quel adorable petit nez… et ces oreilles roses ! »

Solari la fixa puis elle lui attrapa le bras. « Qu’est-ce que tu crois faire à parler de la Reine comme ça… » Siffla-t-elle furieuse. « T’es soule ? »

Xena réfréna un rire tandis qu’elle passait le couteau dans la flamme. « Soli, je pense qu’elle parle de notre fille », déclara Xena d’un ton décontracté. « Ou du moins… je l’espère. » Ceci dit avec un air faussement sévère par-dessus son épaule. « Pas que je ne sois pas d’accord avec ces deux déclarations si toi tu ne l’es pas. »

« Votre quoi ? » Un chœur de voix lui répondit.

« Il semble que Gabrielle ait décidé que cette nuit était aussi bien qu’une autre », expliqua Cyrène calmement tandis qu’elle et Renas prenaient l’eau chaude et la tendaient à une Xena affairée. « Elle a accouché il y a environ cinq marques de chandelle. »

Tout le monde fixa Xena qui les ignora. « Très bien… » Elle s’agenouilla près de Granella, toujours inconsciente. « J’ai besoin de quelqu’un pour enfiler le boyau dans l’aiguille pour moi et de quelqu’un d’autre pour préparer des couvertures. « Elle lava le ventre énorme et posa son couteau avec précautions, consciente de la présence de Renas et Elaini de chaque côté d’elle ; l’être de la forêt s’agenouilla et couvrit ses bras de tissus propres et soyeux. « Tu ne parlais pas de quelque chose comme de ne pas avoir à mettre au monde des bébés humains la première fois que je t’ai vue ? » Demanda Xena en se préparant pour faire l’entaille.

Elaini rit doucement. « Oui… c’était juste avant que tu me fasses tomber sur mes fesses poilues. »

Le couteau glissa à travers la peau, la séparant rapidement. Xena fut périphériquement consciente d’un corps lourd qui touchait le sol et elle présuma que quelqu’un s’était évanoui. Puis deux autres bruits sourds s’ensuivirent. « Au moins ce sera plus calme », murmura-t-elle, tandis qu’elle coupait la couche suivante, puis elle posa son couteau tandis qu’une forme remuante bougeait sous sa main. « D’accord… » Elle souleva doucement le premier bébé et le tendit à Elaini, puis elle retourna pour le second, devant lui donner un tour pour le sortir. « C’était ça le problème », murmura-t-elle en donnant le second bébé à Renas, puis elle s’assura qu’elle avait également la poche placentaire. « Donnez-moi le boyau. »

Ça lui prit longtemps et elle dut mettre les points de pression sur Granella quand celle-ci commença à se réveiller à mi-chemin. Les bébés furent nettoyés et emmaillotés tandis que tout le monde gardait un silence vigilant, certains volontairement, d’autres involontairement vu leur inconscience. « Je pense que c’est bon », finit par dire Xena en examinant sa tâche.

« Xena, c’était stupéfiant », murmura Renas. « Je n’ai jamais vu ça auparavant. »

La guerrière le regarda. « Oui… et bien… sois content. J’ai appris ces techniques sur le champ de bataille. » Sa voix était grimaçante du souvenir.

« Vraiment. » Le guérisseur s’assit, berçant le second enfant minuscule, qui haletait un peu. « Je ne savais pas que des femmes qui accouchent étaient un problème habituel sur un champ de bataille. »

Xena se contenta de le regarder tandis qu’elle aspergeait l’incision de Granella avec de la poudre d’herbes et posait un bandage léger dessus. Puis elle leva ce qui restait de l’eau maintenant attiédie et elle la jeta sur le visage de son frère. « Hé !!!! »

Toris revint difficilement à la vie, roulant sur un coude tout en toussant. « Que… par les Sept Niveaux d’Hadès, sœurette, pourquoi t’as fait ça ? »

« Je pensais que tu pourrais vouloir voir tes fils », dit Xena en levant un poing. « Si non, je peux te rendormir. »

Toris s’assit et cligna des yeux. « Mes quoi ? » Son regard passa d’Elaini à Renas, qui tenaient deux minuscules paquets emballés. « Oh… » Il s’évanouit rapidement à nouveau.

Xena secoua la tête. « Ça doit être un trait de famille que je ne connaissais pas », marmonna-t-elle doucement en vérifiant son travail puis elle relâcha les points de pression. « Bon… c’est fait.” 

Granella bougea, puis elle gémit et toucha son estomac. Xena lui saisit les mains. « Gran… » Elle était consciente du mouvement de Solari qui se rapprochait et elle lui lança un coup d’œil rapide. « Ça va aller. »

Solari se frotta la tête. « Ouais… tu peux regarder mon crâne après ? Je pense que je l’ai cogné sur cette chaise. » Elle mit une main sur le bras de Xena. « J’ai bien entendu ? Gabrielle a eu son bébé ? » Elle poussa Xena à l’épaule. « Espèce de chouchou de Centaure… Pourquoi tu nous as rien dit ? »

Xena lui lança un regard. « C’était la décision de Gabrielle », répondit-elle. « Vous savez qu’elle déteste l’agitation… en plus vous étiez tous occupés. » Elle tapota la joue de Granella. « Gran… allez… »

Lentement les yeux gris battirent et s’ouvrirent. « Oh… dieux… » Murmura l’Amazone brune. « Qu… » Elle voulut tâter à nouveau son ventre mais Xena l’arrêta. « Qu’est-ce qui… que… »

« Hé… tout va bien. » La guerrière fit signe à Elaini de s’approcher. « Regarde… tu vois ce qu’on a trouvé ? »

Le regard de Granella se concentra lentement sur le paquet remuant. « Oh… est-ce… où… »

Renas avança lentement et lui tendit le second bébé. « Et voilà… fils numéro un. » Il posa le bébé minuscule dans ses bras et se rassit, soupirant de soulagement. « Ils sont petits mais en bonne santé. »

« Oh… » Le visage épuisé de Granella se plissa dans un sourire las tandis que le bébé faisait un petit bruit et lui tapait le visage d’une main. « Je ne peux pas le croire… » Elle leva les yeux vers Xena. « Une cicatrice comme Eph, hein ? » Elle rit faiblement. « Merci, Xena… désolée d’avoir été si dure. » Son regard erra. « A tout le monde… si dure. » Une pause. « En parlant de ça… où est Tor ? »

« Ici. » L’homme brun se mit assis, surpris quand Elaini déposa son fils dans ses bras. « Oh… dieux… » Le bébé lui donna un coup de pied et pleurnicha tandis qu’il jonglait avec puis il se calma. « Ouaouh. » Il leva les yeux vers sa sœur.  « C’est un garçon. »

Xena regarda l’enfant. « Oh oui », acquiesça-t-elle puis elle montra du doigt. « Celui-là aussi. » Puis elle sourit. « Et ils ont une petite cousine avec laquelle jouer bientôt… Gabrielle a accouché il y a quelques heures. »

« Quoi ? » Toris la fixa.

« Quel faux jeton ! » Granella chatouilla le menton de son fils. « Elle l’a fait avant juste pour me narguer… comme ça je ne pourrais pas la taquiner sur le fait que j’en avais fini et qu’elle souffrait toujours. » Son regard alla vers Xena. « Elle va bien ? »

Xena rangea les médicaments et les fournitures puis elle se remit sur ses talons. « Elle va très bien… et le bébé est en parfaite santé. »

« Et bien… quelle nuit, ça alors. » Renas brisa le silence. « Je vais aller jeter un coup d’œil sur Gabrielle bien que si tu étais avec elle, Xena, je sais que je n’ai pas besoin de le faire autrement qu’en ami. » Il se leva et se frotta les mains. « C’est une fille ? »

La guerrière hocha la tête. « Oui… c’est sûr. » Elle leva les yeux et saisit le regard de sa mère sur elle. Cyrène pinça les lèvres puis suivit Renas dehors. Xena les regarda partir puis elle se retourna vers Granella. « Nous l’avons appelée Doriana. » Elle regarda Toris puis Granella. « Vous avez choisi des noms déjà ? »

Toris était assis, subjugué, alors que son fils tendait un poing aveuglément et saisissait sa barbe. « Quoi ? » Il cligna des yeux. « Oh… heu… »

« Nous avons une liste », dit Granella doucement, en passant une main dans les rares cheveux clairs sur la tête de son fils. Son visage se tendit. « Il y a une chance que tu ais quelque chose pour cette entaille que tu as faite ? » Elle regarda le soleil clair qui entrait par la fenêtre.

« Oui. » Xena fit un mélange pour elle. « N’essaie pas de bouger, Gran… tu peux prendre une tasse de ceci deux fois, peut-être trois fois par jour… et il faudra quelques jours avant que tu ne commences à guérir. »

L’Amazone reposa la tête sur l’oreiller.  « Ne t’inquiète pas… je ne vais nulle part », dit-elle tranquillement. « Félicite Gabrielle de ma part, tu veux bien ? »

Xena allait répondre mais une présence familière se fit sentir dans son dos et elle lâcha un long soupir. « Dis-lui toi-même. » La guerrière secoua la tête tandis que la porte s’ouvrait et qu’une tête claire familière passait à l’intérieur.

« Salut. » Gabrielle entra. « Comment vas-tu ? » Elle repoussa sa capuche et avança lentement vers Xena agenouillée et elle posa une main sur son épaule pour garder son équilibre. « Je m’inquiétais pour toi, Gran… Renas a dit que Xena a dû… » Elle regarda les deux petits bébés. « Je présume que ça a marché. » Elle sourit aux enfants puis à son âme-sœur. « J’aurais dû savoir que ça le ferait. »

« Tu es supposée te reposer. » La guerrière lui lança un regard noir.

Gabrielle déposa un baiser affectueux sur la tête sombre. « Renas et Grandmaman voulaient quelques instants avec Dori… et j’avais besoin d’air frais. » Elle regarda les Amazones qui la fixaient. « Je parie que Granella apprécierait un petit déjeuner », leur dit-elle avec insistance.

Un bruit de bottes quand elles sortirent. Elaini se leva et s’étira. « Je vais aller annoncer les nouvelles à Jess… il était tellement excité. Il adore les bébés. »

Gabrielle rit. « Il est passé justement, en fait… je pense que Dori l’a vu comme un grand jouet parlant. » Son regard croisa celui d’Elaini. « Il voulait nous féliciter. » Elle mit un soupçon d’accentuation sur le ‘nous’ et vit le doux sourire plisser le museau d’Elaini. « Merci. »

L’être de la forêt lui fit un clin d’œil puis elle leva les yeux au ciel. « Comme je l’ai dit, il adore les bébés… Pas qu’on n’en ait pas assez… et tu veux bien me rendre un service ? S’il mentionne qu’il en veut plus, donne-lui un coup de pied. » Elle fit un clin d’œil pour Gabrielle sur le chemin de la sortie. « Et il faut que j’aille voir votre petite. » L’être de la forêt sortit les laissant tous les quatre seuls.

Toris se leva, prenant son équilibre avec précautions, et il alla près de Granella pour s’asseoir sur un petit tabouret et bercer doucement son fils. « C’est étonnant. »

Granella soupira. « Contente que tu le penses. » Elle leva les yeux avec ironie vers Gabrielle. « Laisse-moi deviner… ça s’est super bien passé pour toi. »

Gabrielle lui lança un regard direct et mit ses mains sur ses hanches. « Etant donné ce qui s’est passé la dernière fois, je pense que j’y avais droit », dit-elle d’un ton neutre à Granella, et elle reçut un regard légèrement surpris de son âme-sœur. « Je ne veux pas être dure ou quoi… mais je suis un peu fatiguée de m’excuser pour ça. »

L’Amazone baissa les yeux. « Oui, je présume que tu l’es… désolée. » Elle eut un regard d’excuse pour la barde. « Une petite fille, hein ? » Elle montra son fils puis son jumeau. « Je lui ai trouvé des compagnons de jeu. »

L’atmosphère se détendit et Gabrielle s’avança, s’agenouillant avec précautions pour prendre un minuscule poing dans sa main. « Oh… ils sont adorables. »

« Xena… nous voulions vous parler avant de… » Toris hésita et regarda Granella, puis il s’éclaircit la voix. « Nous parlions de noms et tout ça. Et nous aimerions appeler un de ces petits gars d’après Ly. (NdlT : pour ceux/celles qui auraient oublié ou ne sauraient pas, il s’agit de Lyceus, le jeune frère de Xena mort pendant la guerre avec Cortese)

La guerrière le regarda, perplexe. « Tu n’as pas besoin de me le demander, Toris… je pense que c’est une très bonne idée. »

« Non… je sais, mais… » Il regarda Granella. « Je veux dire, vu que vous avez une fille… »

Granella se redressa un peu plus. « Il tourne autour du pot mais ce qu’il veut dire c’est que nous aimerions appeler l’autre Solan. »

Gabrielle tendit instinctivement la main derrière elle et captura celle de Xena, sentant le léger frisson. Elles se regardèrent et sans un mot, la compréhension passa entre elles sans effort. « C’est une pensée vraiment belle et généreuse », dit la barde doucement.

« J’aimerais beaucoup ça », ajouta Xena tout aussi calmement. Ainsi la boucle est bouclée. Je présume que c’est juste.

Toris sourit et posa son fils sur ses genoux. « Avec Jessan qui s’installe par ici… pouvez-vous imaginer ce que ça va être quand tous ces bambins vont commencer à courir partout ? » Il rit, visiblement content de l’approbation de sa sœur. « Il va falloir qu’on trouve des petits noms pour ces deux-là. »

« Et bien… au moins tous les anniversaires tombent au même moment », commenta Gabrielle avec un sourire. « On pourra faire une fête de groupe. » Elle s’adossa et soupira quand Xena passa son bras autour d’elle. « Et avec Ephiny qui fait tourner un groupe d’Amazones de manière permanente par ici… nous allons avoir une provision sans fin de nounous. » Elle sourit. « Pas mal, hein ? »

Gran pencha la tête. « Hmm… je ne pensais pas à ça… bien vu. » Elle fit une pause. « Bien que… je sais pas… Pony qui fait la nounou… c’est plutôt effrayant. » Sa voix prit une teinte d’amusement. « Vous savez qu’elle et Eph viennent par-ici, pas vrai ? »

« Tatie Ephiny, trois fois. » Gabrielle sourit. « Et Tatie Pony… elles vont être cinglées. » Puis elle se tourna vers Xena. « Hé… peut-être qu’elles vont venir avec Paladia… et que je pourrai lui demander un dessin de Dori. » Elle fit une pause. « Et de toi. »

« Gabrielle… tu as assez de dessins de moi. » Xena lança un regard sévère à son âme-sœur. « Cette gamine a pas mal d’imagination. »

La barde lui ébouriffa affectueusement les cheveux. « Elle ne dessine que ce qu’elle voit, Xena… et ces images vont avec ce dont je me souviens, surtout celui où tu es appuyée contre cet arbre dans les vêtements Amazones. » Gabrielle remua les sourcils. « Je l’aime bien… je ne comprends pas pourquoi tu ne me laisses pas l’accrocher sur le manteau de cheminée. »

« Gabrielle », dit Xena en soupirant.

« Je n’ai pas vu celui-là. » La voix de Granella prit une tonalité beaucoup plus intéressée. « La prochaine fois que tu passes par-là, rapporte-le, tu veux bien ? »

On entendit des cris à l’extérieur et Xena leva la tête tandis que des alertes arrivaient des avant-postes autour du village. Elle soupira. « On n’a jamais un fichu moment de tranquillité… » Son regard se posa sur son âme-sœur. « Reste là. » Une pause. « S’il te plait ? »

Gabrielle la laissa s’interroger une seconde puis elle sourit. « D’accord… fais attention. » Elle tendit les bras quand Toris se leva aussi et elle prit le jumeau. « Peut-être que tu devrais rester aussi, Toris… la dernière fois, tu t’es presque cassé la jambe. »

Il lui lança un regard ironique puis suivit sa sœur dehors.

Gabrielle berça le minuscule enfant, surprise de voir combien il était plus petit que Dori. Il avait des cheveux couleur sable parsemés et un petit visage froncé. Elle murmura à son intention puis leva les yeux vers Granella. « Ça te gêne toujours ? »

L’Amazone hocha la tête et la regarda d’un air désabusé. « Je me suis comportée comme une mule, pas vrai ? »

« Heu… » La barde essaya de trouver quelque chose avec tact.

« Si. Surtout avec toi ces derniers temps », lui dit Granella. « Tu ne méritais pas ça et c’est nul, Gabrielle… pas seulement parce que tu es ma reine et ma belle-sœur, mais parce que je te considère comme une amie. » Elle fit une pause embarrassée. « Je suis désolée. »

La barde bougea un peu et tressaillit. « Xena dit que ça arrive parfois quand on est enceinte… c’est comme si ton cerveau entrait dans un monde différent… et tu réagis juste parce que tu es mal à l’aise et tellement stressée… on a dû gérer ça aussi. » Elle hésita. « Sauf que pour nous, c’est toujours plus compliqué parce qu’il y a tellement de choses entre nous déjà, nous avons dû prendre du temps et nous dire ‘attends une minute, ce n’est pas nous ça, c’est le bébé’, plusieurs fois.

Granella soupira, mettant son nouveau-né sur un côté. « C’était comme si j’étais quelqu’un d’autre », admit-elle. « Tout me gênait… et je présume que j’étais vraiment jalouse de toi… je veux dire qu’on a basiquement été enceintes au même moment et c’était comme si ça ne t’affectait pas jusqu’à ces derniers mois. »

Gabrielle hocha la tête pensivement. « Le planning », répondit-elle simplement. « Et en plus… je… et bien, d’une part j’avais un exemple à suivre par Hadès… le respect de Xena signifie beaucoup pour moi et elle a continué à se battre, menant une armée jusqu’à la naissance de Solan… et même si elle m’a répété des centaines de fois qu’elle ne s’attendait pas à ce que je suive cet exemple, je… » Elle soupira. « Je ne pense pas que je pourrais me passer de son approbation sur certaines choses. » Une longue pause. « Ou bien de vouloir qu’elle soit fière de moi. »

L’Amazone déglutit. « Gabrielle, je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute là-dessus… tu n’as qu’à voir la façon dont elle te regarde », dit-elle à la barde d’un ton embarrassé. « Tu n’as plus rien à prouver à personne. »

« Je sais », dit Gabrielle tranquillement. « Mais la route a été longue… et nous sommes toujours dessus. » Elle changea de sujet. « A propos… merci d’avoir choisi ces prénoms… c’était vraiment gentil. »

Granella sourit d’un air endormi. « Pas de souci… j’aime bien les deux noms et ça a rendu Tor heureux… bon sang… je pense qu’il y a quelque chose dans ce truc qui m’endort. »

Gabrielle mit doucement un bébé dans le berceau, puis elle se redressa lentement et prit son frère qu’elle posa à côté du premier dans le grand lit en bois sculpté que les Amazones leur avaient offert. « Connaissant Xena ? Probablement… repose-toi… ces petits gars vont sûrement avoir faim bientôt. » Elle mit une main sur le front de la jeune femme brune et lissa en arrière les cheveux trempés. « Dors bien. »

« Où tu vas ? » Répondit Granella ensommeillée. « T’as dit à Xena que tu restais là. »

La barde sourit. « Oui, mais je ne lui ai pas dit combien de temps j’allais rester ici. » Elle mit les couvertures autour de Granella. « A tout à l’heure. »

*************************************

Xena se leva et alla à la porte pour l’ouvrir, Toris sur ses talons, et elle sortit dans la lumière de l’aube lorsqu’elle entendit le battement rapide de sabots qui s’approchaient. Elle regarda autour d’elle et vit la milice qui s’assemblait déjà, les bâtons prêts tandis que le cavalier arrivait en trombe, s’arrêtait et regardait autour de lui. Son regard tomba sur Xena et il leva la main, reconnaissant son rôle de leader non-dit. « Il y a un groupe de réfugiés qui arrive par-ici… ils sont chassés par des soldats… je ne suis pas sûr de qui ils sont. Je n’ai pas reconnu la bannière. »

Xena hocha la tête. « Bien… d’accord, vous connaissez le plan. » Elle regarda la milice se dissoudre et se diriger vers la route intérieure, se mettant d’un côté ou l’autre pour s’y tenir prêts. Elle prit un bâton libre et rejoignit le groupe, écoutant les premiers bruits de roues de chariots. « D’accord… les voilà », cria-t-elle et elle vit des mains attraper des bâtons par anticipation. A peu près une demi-douzaine de ses meilleurs étudiants étaient devant, leurs yeux scrutant la route nerveusement.

Les chariots, dont trois d’entre eux étaient chargés lourdement de gens entrèrent, dépassant la garde avancée et se précipitant vers le centre du village. Tandis que leurs poursuivants les suivaient, un cri puissant et féroce s’éleva de la milice et ils coururent pour les intercepter, évitant les masses de bataille des cavaliers surpris et lançant des coups durs avec leurs bâtons bien plus longs.

Xena évita un coup de lance et sortit un cavalier de sa selle avec un balayage, puis elle se fraya un chemin vers les réfugiés, se mettant entre eux et les brigands. Elle fit surtout du ménage, la dernière défense contre les hommes qui avaient passé les lignes de la milice, une fin de ligne ou soit ils s’arrêtaient, soit ils étaient mis à bas de leur selle par les balayages puissants de la femme aux cheveux noirs qui bloquait leur chemin.

C’est comme ça que ça aurait dû être, décida Xena. Moi, une parmi les autres, prenant part à une défense commune de ma maison et de ma famille. Pas différente des autres.

C’est comme ça que c’était là maintenant. Elle se leva et attaqua un autre cavalier, lui faisant mordre la poussière et envoyant son cheval au loin en lui tapant l’arrière-train. Elle n’était qu’une défenseuse du village. Pas différente des hommes ou des femmes sur la route.

Un grand cheval traversa et fonça vers elle, le cavalier l’ayant visiblement identifiée comme un obstacle. Il leva sa lance et s’assit profondément dans sa selle, ne représentant qu’une toute petite cible pour son bâton.

Juste une autre défenseuse.

Xena attendit qu’il soit tout près et elle fonça vers lui, accélérant à chaque foulée, puis elle prit deux derniers pas puissants et s’élança dans les airs, passant juste au-dessus de sa lance pour le frapper rudement dans la poitrine de ses deux pieds, frappant devant et l’envoyant voler directement sur le côté de l’étable. Elle sauta à mi-chemin puis atterrit proprement et rebondit deux fois.

Bon, peut-être pas JUSTE une autre défenseuse, reconnut-elle avec ironie.

« Joli, Xena ! » Cria Orrin le Blond en secouant son bâton vers elle. Elle lui fit signe en retour puis regarda les brigands faire retraite, ensanglantés et secoués, emportant des histoires sur les défenseurs d’Amphipolis. Xena fit tourner son bâton avec un grand geste satisfait puis elle se retourna pour voir ce que les brigands chassaient.

Et elle se retrouva à regarder les restes du peuple d’Isaac. Bon sang. Elle reconnut quatre familles, tandis qu’un grand homme filiforme qu’elle se souvenait avoir vu au village, arrivait sur elle en trébuchant. « Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Nous avons… essayé de trouver une terre », lui dit l’homme nerveusement. « Ça… partout où nous allions, il n’y avait que colère et haine… beaucoup sont morts. » Il regarda derrière lui. « Nous sommes ce qu’il en reste… ma femme et moi, deux autres hommes et leurs familles et quelques enfants dont les parents ont été tués. » Il fit une pause et se tourna à demi, et elle vit le visage pâle et triste de Rebekah qui la regardait depuis les chariots. « Elle nous a dit comment venir ici. » Il regarda Xena. « Je ne sais pas si tu es un ange ou un démon, mais tu peux combattre ces gens, et nous pas. »

Josclyn arriva en se frottant les mains. « Bienvenue à vous. » Il eut un air de sympathie, puis haussa un sourcil vers Xena. « Des amis à toi ? »

Xena soupira. « Quelque chose comme ça… ce sont juste des gens qui cherchent un endroit où vivre… tu peux les aider à s’installer ? Ils ont des enfants avec eux. » Elle réfléchit. « Ils ont un mode de vie différent du nôtre mais ce sont des travailleurs durs. »

Josc rit. « Différent, tu dis ? Allons, Xena… entre les pelucheux, les Amazones et les Centaures qui entrent et sortent d’ici, sans mentionner Hercule, cet artiste escroc, son ami le voleur… rien ne me semble plus différent aujourd’hui, pas même s’ils avaient des antennes et une queue en tire-bouchon… » Il tendit la main. « J’m’appelle Josclyn… je suis le maire ici. »

« Stephen. » L’homme prit sa main avec gratitude. « Tout ce que vous pourrez faire sera apprécié… nous voyageons depuis le coucher du soleil hier à essayer de nous éloigner de ces hommes. »

« Très bien alors… on a justement une nouvelle bande de terre… viens avec moi, allons parler. » Le maire prit son coude et fit un signe à plusieurs villageois de donner un coup de main avec les chariots. Quatre moutons en loques suivirent d’un air désolé. Xena marcha derrière les chariots et rattrapa le dernier.

« Bonjour, Rebekah. » Elle fit un sourire à la jeune fille.

« Bonjour », murmura Rebekah. « Ton amie m’a dit comment venir ici. »

La guerrière hocha la tête. « Je sais… elle me l’a dit… je suis contente que vous soyez arrivés. »

Un hochement triste de tête. « Je suis la seule qui reste… » Lui dit la jeune fille d’un ton neutre. « Ils ont pourchassé notre chariot et abba a essayé de les arrêter mais ils continuaient à frapper encore et encore… » Elle regarda au loin et Xena eut mal dans la poitrine à la vue de désespoir qu’elle portait sur son visage. « Ils ont pris Ruben et Jacob… je ne sais pas ce qui leur est arrivé. » Elle regarda Xena. « Ruben pleurait… il me racontait justement l’histoire de quand tu l’as sauvé. » Elle baissa les yeux. « Il adore la raconter à tout le monde. » Elle releva un regard empli de larmes vers Xena. « Pourquoi ils ont fait ça ? »

Xena n’avait pas de réponse à ça mais une voix flotta doucement derrière elle. « Parce qu’ils le peuvent. »

« Oh… bonjour », dit Rebekah en reniflant. « Tu n’attends plus de bébé ? Est-ce qu’ils sont venus ici pour le prendre, lui aussi ? »

« Non. » Gabrielle ignora l’inconfort et avança lentement. « Notre bébé est ici… et je suis désolée pour ce qui est arrivé à ta famille. » Elle fixa la fillette avec compassion. « Les gens font ça parce qu’il n’y a personne pour les arrêter… personne pour protéger les gens, comme on a ici. » Elle mit une main sur le coude de Xena. « Mais je suis contente que vous soyez arrivés. » Elle regarda le chariot partir en cahotant, avec ce visage triste qui les regardait, jusqu’à ce qu’il prenne le tournant vers la nouvelle section à l’ouest d’Amphipolis.

Elle se tinrent au coin de l’auberge, tandis qu’un vent froid soufflait, ébouriffant les cheveux clairs et noirs dans un silence pensif. « C’est une grande honte », déclara Xena doucement.

« Mm », acquiesça Gabrielle. « Ces pauvres enfants. » Une pause. « Tu penses que c’étaient ces types ? »

« Nan. » Xena secoua la tête. « Ceux-là n’étaient que des voyous. » Les longs doigts pianotèrent sur une cuisse musclée. « Les marchands pourraient savoir s’il y a des marchands d’esclaves qui achètent dans le coin. »

« Oui, ils pourraient », dit la barde. « Pauvre Rebekah… je ne peux pas imaginer ce que j’aurais ressenti s’ils avaient pris Lila et tué mes parents, même après tout ça. »

Le silence descendit tandis que le vent envoyait quelques feuilles contre leurs capes. Un faucon faisait des cercles au-dessus d’elles en laissant passer un cri solitaire.

« Ça ne peut pas faire de mal de demander », finit par dire Xena, en mettant un bras autour des épaules fortes de Gabrielle, se rendant à une facette nouvellement vernie de sa nature infiniment compliquée.

« Nan. » Un sourire doux et inévitable passa sur les lèvres de la barde. « Ce serait bien de pouvoir les réunir si on pouvait. » Se disant que la noblesse porte sa propre addiction inimitable, même pour des ex seigneurs de guerre héros à contrecœur et retirés.

Et pour des Reines Amazones à l’inclinaison bardique, pour autant.

Xena posa sa main sur la rambarde en bois. « Les familles devraient être réunies », acquiesça-t-elle en tournant la tête pour croiser un regard vert brume tourné vers elle avec une foi adoratrice. « Je pensais t’avoir demandé de rester chez Toris. » Un sourire sardonique chassa le commentaire.

« Je l’ai fait. » La barde mit une main dans le coude de sa compagne. « Et après que tous les cris se sont tus, je suis sortie pour m’assurer que tu ne te mettais pas dans les ennuis. Tu es vraiment bonne pour ça. » Elle commença à marcher lentement vers leur chalet et leur nouvelle fille.

« Je suis bonne pour ça ? » La voix de Xena monta de surprise. « *Moi* ? Gabrielle, je pense que tu vois ça à l’envers. » 

« Oh non… c’est juste cette idée fausse que tout le monde a… que je cause les ennuis… et bien, laisse-moi te dire, Xena… je ne me suis jamais mise dans les ennuis avant de te rencontrer », insista Gabrielle.

« Gabrielle, tu peux avoir oublié ceci, mais tu ETAIS dans les ennuis quand nous nous sommes rencontrées », contra la guerrière d’un ton ironique.

« Ah ah… non non non… c’étaient des ennuis anticipés, parce que tu étais dans le coin. » Un doigt fin remua. « C’est un effet que tu as… je ne me suis jamais mise dans les ennuis avant ça.”

« Ce n’est pas ce que dit Lila. » Un sourcil noir glissa vers le haut d’un air espiègle.

Une longue pause. « Et qu’est-ce qu’elle a dit exactement ? » Demanda la barde avec soupçon.

« Hé. » Xena sourit.

« Elle ne t’a pas raconté cette histoire avec ce cochon, non ? »

« Hé. »

« Dieux… je ne peux pas croire qu’elle s’en souvient… mais ce n’était pas vraiment des ennuis… je ne voulais pas renverser de l’huile d’olive partout avant qu’ils soient supposés le juger à la foire. » La barde soupira. « Je me demande s’ils l’ont jamais attrapé. » Un regard en coin. « Mais c’était, vraiment… jusqu’à ce que je te rencontre, et ensuite… oublie ça. »

« Les Titans. »

« J’ai arrangé ça. »

« Morpheus. »

« Pas ma faute. »

« Bacchus. »

« Je ne me souviens plus de grand-chose. »

« Le pain aux noix. »

« Tu ne peux pas me blâmer pour ça, Xena… et en plus, ça t’a permis de rire pendant des années, à penser à moi et à ces maudits rochers chantants. »

« Cécrops. »

« C’était un naufrage ! Lâche-moi ! »

« La Princesse Amazone. »

« Je n’ai rien demandé… et est-ce qu’on a fini par trouver si une Reine Amazone bat une Princesse Guerrière ? Oh oui… l’image… j’oubliais… oublie ça. Tu as quoi d’autre ? »

« Tu m’as épousée. »

« Hmm. » Une longue pause. « D’accord… là tu m’as eue… je me suis définitivement mise dans celui-là. »

Un bruit de bottes retentit faisant craquer le sol de gravier. « Hé, Xena ? »

« Mm ? »

« Je pense qu’on attire toutes les deux les ennuis. »

« Et bien, nous nous sommes attirées. »

« Ce n’est pas ce que je veux dire… et si Dori hérite ça de nous ? »

Un silence.

« Gabrielle ? »

« Oui ? »

« On pourrait avoir un problème sérieux là. »

« Oui. »

« Je présume qu’on verra bien. »

« Je présume aussi. »


Fin

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Commentaires
F
Grand merci pour les commentaires :-)<br /> <br /> Une suite? oui il y en a une en VO mais là je me suis lancée sur la reprise de trad de Cible mouvante commencée par Gaby et il y a une trentaine de parties. Je vous laisse faire le compte o_O
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S
Vu comment finie la fic, on peut supposer une suite ? ^^<br /> <br /> S'
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S
Hi Frida,<br /> <br /> Encore un gros gros merci pout toute ta patience et ton amour des mots, tu donnes aux francophones le plaisir de lire Missy Good "dans le texte", tellement tu prends soin de ciseler les phrases comme son auteure l'a fait ;) une barde traductrice d'exception ;))
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I
Très belle suite de histoire et une superbe fin...J'adore !<br /> <br /> De l'excellent Missy Good.<br /> <br /> Grand MERCI Fryda,tu es la meilleure :-)<br /> <br /> Isis.
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G
Un plaisir de lire cette histoire. Merci Fryda de nous l'avoir procuré.
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