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8 novembre 2009

Sorcière, de Gaxé

 

 

 SORCIERE

 

De Gaxé

 

 

 

Je quitte l’enceinte du château par une porte dérobée après m’être assurée que personne ne me voit. Le seigneur, mon père, s’entraîne au combat avec ses écuyers. Quentin est là lui aussi. J’ai beaucoup de mal à ne pas aller vers lui, je voudrais me jeter à son cou. Je frissonne en imaginant qu’il me serre contre lui. Je secoue la tête pour me forcer à me reprendre. Pour cela, il faut que je me rappelle la façon dont il m’a ensorcelée. C’est bien le mot. Il a versé un philtre d’amour dans mon verre ! Si Béatrix, ma suivante, ne l’avait pas vu faire, j’aurais cru être sincèrement amoureuse de lui. Malheureusement, le sortilège est puissant. Moi qui le repoussais auparavant, tant à cause de sa bêtise que de sa cruauté et de son esprit belliqueux, je ne peux plus l’apercevoir sans avoir envie de me jeter sur lui. Je n’ai pas oublié ses défauts, mais alors que je ne les supportais pas, maintenant, je passe outre, comme si ça n’avait pas d’importance. Je ne veux pas rester ainsi, il va demander ma main à mon père, et j’accepterai de l’épouser. Je dois trouver une solution.

Le château est dans mon dos, j’avance rapidement. Dès que je suis loin de Quentin, ça va mieux, le sortilège exige apparemment une certaine proximité physique pour être efficace.

Je me dépêche, quand mon père s’apercevra de mon absence, il va organiser des recherches, je dois être arrivée d’ici là. Je fais de grandes enjambées, faisant fi de tous les conseils que ma mère et ma nourrice ont pu me donner en matière de démarche élégante. J’aurais dû prendre un cheval…

La cabane est bien là où je le pensais. Dans la clairière dont on entend souvent parler lors des veillées, isolée au milieu des bois. Je ne suis jamais venue ici, mais au château, tout le monde connaît Naxé, la sorcière. Les serviteurs, les palefreniers, les suivantes la craignent et ne parlent d’elle qu’à voix basse. Je m’arrête un instant. Je suis un peu essoufflée et j’ai peur, elle a vraiment mauvaise réputation. La cabane est en bois, rectangulaire et semble mieux entretenue que je ne l’aurais imaginée. Elle n’est pas très grande, mais il paraît que la sorcière vit seule. Nous sommes en été, aucun filet de fumée ne sort de la cheminée. Je n’entends aucun bruit, peut-être qu’elle n’est pas là. A cette pensée, je suis soulagée, j’appréhende trop de la voir. Et puis, je me souviens de la raison de ma visite, je carre les épaules et j’avance lentement. Je lève la main pour frapper à la porte quand j’entends une voix derrière moi.

-« C’est moi que tu cherches ? »

Je me retourne, elle est debout juste là où je me tenais un moment auparavant. Je frissonne, son aspect n’est vraiment pas rassurant. Grande, brune, elle est entièrement vêtue de noir. Elle porte une espèce de robe qui s’arrête à mi-mollets, sous laquelle on distingue des pantalons d’homme. Ses cheveux tombent sur ses épaules, son teint est pâle, ses yeux d’un bleu limpide, son attitude méfiante. Elle est immobile, attendant une réponse de ma part. J’inspire un grand coup et je lui expose le but de ma visite.

Nous restons dehors pendant toute la conversation, elle ne m’invite pas à entrer, ne me fait pas asseoir, mais elle m’écoute avec attention. Je lui raconte les manigances de Quentin et lui demande si elle peut me délivrer du sortilège. Elle hoche la tête en pinçant les lèvres.

-« Je ne sais pas de quoi était composé ce philtre, ce n’est pas à moi qu’il l’a commandé. »

Je m’affole un peu, je pose une main sur ma poitrine comme pour calmer les battements de cœur que provoque la panique.

-« Tu veux dire qu’il n’y a rien à faire ? Je vais rester amoureuse de cet idiot ? »

Elle fronce les sourcils.

-« Si tu l’appelles ainsi, c’est que tu ne l’aimes pas tant que ça.

-C’est parce que je suis loin de lui, mais dès que nous sommes proches, je ne peux pas lui résister ! »

Je suis de plus en plus affolée. Je veux absolument me débarrasser de cet envoûtement. J’avais placé beaucoup d’espoir en elle, on dit qu’elle est très puissante. Je sors la bourse que j’ai dérobée dans le coffre de mon père.

-« J’ai de quoi payer tes services ! »

Son regard se fait dédaigneux. Elle me dévisage, détaillant mes cheveux blonds, plongeant dans mes yeux verts, descendant sur mon décolleté où elle s’attarde un instant, parcourant toute ma silhouette. Enfin, elle hausse les épaules.

-« Tu n’as qu’à rester loin de lui. »

Je tape du pied sur le sol. Elle ne veut pas comprendre !

-« Son père et le mien sont alliés, si je suis dans cet état là, je vais accepter de l’épouser ! »

Elle sourit dédaigneusement.

-« Tandis que si tu refuses, ton père tiendra compte de ton opinion je suppose. »

Je baisse la tête, elle a raison. De toutes façons, je serais sans doute mariée d’ici à la fin de l’année, que ça me plaise ou non. Je me détourne et repars lentement en direction du château de mon père. Je n’ai fait que quelques dizaines de mètres lorsqu’elle me rappelle.

-« Attends ! » Elle marche vers moi en faisant de grands pas et me regarde de nouveau dans les yeux, très attentivement.

-« Il n’existe, à ma connaissance, qu’un seul moyen de te désenvoûter. »

L’espoir revient en moi, je suis suspendue à ses lèvres. Elle prend son temps, semblant s’amuser de mon impatience. Enfin, elle lâche.

-« Tu seras délivrée quand tu aimeras sincèrement quelqu’un d’autre. »

Le découragement m’envahit une nouvelle fois. Comme si je rencontrais des jeunes gens fréquemment ! Et il faudrait qu’ils soient de bonne famille. Mes épaules se voûtent, je me sens vaincue. Elle se gratte machinalement le front et prononce une phrase si inattendue que je me demande si j’ai bien entendu.

-« Tu n’as qu’à rester avec moi. Tu ne le verras plus, et de temps en temps quelques jeunes hommes ont recours à mes services. »

J ‘en reste bouche bée. Mes yeux s’agrandissent de stupéfaction. Elle se dirige vers sa cabane.

-« Ne réfléchis pas trop longtemps, je pourrais changer d’avis ! »

Je prends ma tête dans mes mains. Rester ici, avec une sorcière ! Ce n’est pas envisageable. Et puis alors que je me remets en marche pour rentrer, l’image de Quentin m’apparaît. Ses cheveux roux trop longs, ses yeux porcins, ses mauvaises manières, son rire gras, son regard lubrique… J’en frissonne de dégoût. J’hésite. Je n’ai jamais vécu ailleurs qu’au château, et cette femme me fait peur. Un long moment, je balance entre ma frayeur et ma répugnance. Et puis je me décide et, pleine d’appréhension, je vais frapper doucement à la porte de la cabane.

 

 

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

Elle n’est pas si terrible. Ca fait une dizaine de jours que je suis là, et je me sens mieux. Il m’arrive encore d’être sur mes gardes avec elle, mais jusqu’à présent, je n’ai pas à me plaindre de sa manière de me traiter. Le premier jour, elle m’a aidé à installer ma paillasse, m’a indiqué où se trouvaient les objets dont je pourrais avoir besoin, et est sortie jusqu’au soir. Elle a ramené une poule de je ne sais où, s’est installée sur un rondin devant la cabane et a plumé la volaille sans dire un mot. Nous avons dîné en silence. Le logement est très rudimentaire. Une seule pièce, pas très grande. Contre le mur Est, sa paillasse, la mienne se trouve le long du mur Sud. L’ameublement est composé d’une table, d’un tabouret, d’un banc et d’un coffre où elle range ses quelques affaires. La cheminée est large, tenant une bonne partie du mur nord. C’est bien loin du confort du château, mais je m’habitue. Tous les matins, elle m’emmène avec elle et me montre les plantes qu’elle récolte quotidiennement. Ce sont les seuls moments où elle est loquace, elle m’explique comment reconnaître chaque végétal, quelle utilité ils ont.

Ensuite, une fois que nous sommes rentrées, nous étalons notre récolte pour la faire sécher. Parfois, elle fait bouillir d’étranges préparations dans son chaudron, sans jamais me dire à quoi cela servira. Depuis que je suis là, nous avons eu deux visites. D’abord, une mère qui amenait son enfant mordu par un animal, sans doute un renard. Naxé a examiné l’enfant, a appliqué une de ses préparations sur la plaie et a marmonné quelques paroles cabalistiques. La mère est repartie après l’avoir payée avec un plein panier de victuailles. Elle était visiblement soulagée de s’en aller. Le deuxième visiteur m’a beaucoup plus inquiété. C’était le capitaine de la garde de mon père. Je me suis dissimulée dans un coin alors qu’il interrogeait Naxé d’un ton autoritaire. Elle lui a calmement répondu qu’elle ne savait même pas qui j’étais. Il a voulu entrer dans la cabane, elle lui a dit que c’était à ses risques et périls. Il a pâli, a fait demi-tour et est parti sans demander son reste.

Souvent, elle me regarde, comme si je l’intriguais. Ce soir n’est pas différent. Je débarrasse la petite table sur laquelle nous prenons nos repas. Elle me fait signe de m’asseoir sur le tabouret en face du banc où elle est elle-même installée. Elle lève un sourcil et me sourit.

-« Ne regrettes-tu pas ta vie au château ? »

Sa question me surprend, j’espère qu’elle ne va pas me renvoyer chez moi, juste quand je commence à m’habituer à la vie avec elle. Et puis surtout, je ne veux pas revoir Quentin. Je secoue la tête de gauche à droite.

-« Non. J’ai eu du mal les premiers jours, mais maintenant, ça va. Est-ce que ma présence te dérange ? «

Elle sourit une deuxième fois, c’est plutôt rare de sa part et ça me rassure un peu.

-« Non, tu ne me gênes pas. Au contraire, j’apprécie ta compagnie Gabrielle. »

Elle n’en dit pas plus mais ne me lâche pas du regard. Je discerne une certaine chaleur dans ses yeux et j’aime bien ça. Je me sens sourire moi aussi. Nous restons longtemps comme ça, sans rien dire. Elle finit par se lever et sort en me faisant signe de la suivre. Dehors, elle me montre le ciel. Je lui dis que c’est joli, et pour la première fois je l’entends rire.

-« Ce n’est pas pour ça que je t’ai montré les cieux. Je vais t’apprendre les étoiles. »

Elle me montre la voie lactée, la grande ourse… Elle m’enseigne ce qu’elle sait du cosmos.

 

A partir de ce soir là, nos relations ont changé. Comme si petit à petit, elle abandonnait sa méfiance. Elle me parle davantage, m’explique comment elle prépare ses onguents, ses pommades… Nous avons enfin des discussions. Je lui décris la vie au château, les longues veillées à écouter les récits guerriers des soldats qui reviennent de campagne, les après-midi passées à apprendre la broderie, les rares fêtes égayées par les chants des troubadours, je lui raconte le jour où un montreur d’ours s’est présenté aux portes du Château… Elle m’écoute toujours avec attention. Et puis, au fil des jours, elle me fait quelques confidences. Elle me parle de sa mère qui l’a élevée seule. C’est elle qui lui a transmis ses connaissances en matière de botanique et son don pour guérir. Elle vient d’une région à l’Est, elle a marché plusieurs jours pour venir ici. Elle me relate son arrivée dans cette clairière, la construction de la cabane, de ses propres mains. Je lui demande pourquoi elle n’est pas restée dans sa région d’origine, elle ne répond pas et me parle d’autre chose. Malgré tout, j’aime beaucoup ces conversations, et j’ai l’impression qu’elle les apprécie elle aussi.

 

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

C’est Quentin, j’en suis sûre ! Même de loin, je le reconnaîtrais entre mille. Je sens mon cœur battre plus fort. Je me précipite dans la cabane, elle relève la tête en m’entendant entrer. Je lui désigne les cavaliers qui approchent, par la porte entrebâillée. Je me tords les mains d’angoisse. S’il vient ici, je vais courir à sa rencontre, je le sais. Elle me dévisage d’un air contrarié puis va chercher une corde et me ligote. Les chevilles d’abord, les poignets ensuite. Elle m’allonge sur ma paillasse et me bâillonne avec un chiffon.

-« Pour que tu ne l’appelles pas. »

Puis, elle fait quelque chose que je n’attendais vraiment pas. Elle presse brièvement ses lèvres sur le bâillon, juste à l’emplacement de ma bouche. Elle se détourne ensuite vivement et va à la rencontre de Quentin et de ses suivants.

Je ne les vois pas mais je les entends. Elle parle avec ce ton désagréable qu’elle sait employer lorsqu’elle veut impressionner. Ca doit marcher parce que la voix de Quentin n’est pas très assurée bien qu’il essaie de paraître sûr de lui et autoritaire.

-« Sorcière ! Je recherche ma bien aimée, dis-moi où elle se trouve !

-« Comment le saurais-je ?

 Je me tortille sur ma couche, Je tire sur mes liens mais ils sont serrés et je n’arrive pas à me libérer. Je pousse un grognement de frustration, il faut que je rejoigne Quentin, je veux le prendre dans mes bras, l’embrasser… A cette pensée, je cesse mes mouvements. Il me semble sentir de nouveau le contact des lèvres de Naxé au travers du chiffon. Ce souvenir me trouble tant que j’en oublie mon envie de retrouver mon « amoureux. »

-« Ne me mens pas Sorcière ! Tu pourrais te retrouver sur le bûcher !

-« Quel intérêt aurais-je à dissimuler une pucelle ? Ou à contrarier un puissant seigneur comme toi ? »

De là où je suis, je discerne parfaitement l’ironie, mais ce n’est pas le cas de Quentin. Je l’entends rajuster son heaume et faire faire demi-tour à son destrier. Il lance encore :

-« Tu as de la chance, je n’ai pas de temps à perdre avec une manante telle que toi ! »

Il tente de paraître méprisant, mais je distingue le soulagement dans sa voix alors qu’il commence à s’éloigner. Naxé revient dans la cabane en ricanant. Elle défait mes liens, retire le bâillon et retourne vaquer à ses occupations.

Pendant plusieurs jours je cherche une occasion d’évoquer ce « presque baiser », je voudrais comprendre ce qui l’a poussée à faire ça. Ca me perturbe, je me rends compte que j’y pense beaucoup. De son côté, elle ne parle plus de ce jour là, ni de la visite de Quentin, ni de rien d’autre. Notre vie reprend son cours habituel, pourtant je sens que quelque chose la tracasse.

Lorsque je me décide à l’interroger, elle me répond qu’il nous faut envisager sérieusement de partir nous installer ailleurs. D’après elle, nous sommes trop proches du château et de ses occupants, un jour ou l’autre, je pourrais les rencontrer par hasard, à moins de rester constamment cloîtrée ici. Elle a raison, et je devrais être contrariée aussi par cette perspective, mais je n’ai retenu qu’une seule chose. Elle n’a pas évoqué mon départ, mais le nôtre ! Le soir venu, nous en discutons sérieusement et nous tombons d’accord sur le fait que la belle saison est le meilleur moment pour prendre la route. Puisque nous sommes justement en été, nous devons donc préparer notre départ le plus tôt possible.

Il lui faut moins d’une semaine pour se procurer une charrette et un cheval, sans doute auprès de personnes à qui elle a rendu service un jour où l’autre et qui la craignent trop pour lui refuser quoi que ce soit. Nos affaires sont vite empaquetées et nous nous en allons une dizaine de jours après la visite de Quentin. Nous n’avons pas de destination précise, nous nous dirigeons seulement vers le sud. Le voyage est long, environ un mois, mais il nous permet de nous connaître de mieux en mieux. Naxé est vraiment une femme surprenante, pleine de ressources. Elle sait chasser, utilisant son arc mieux que beaucoup de soldat que j’ai pu voir s’entraîner au château, elle sait pêcher, faire de la vannerie, et bien sûr, elle connaît les plantes et les baies comestibles, ce qui nous permet de nous nourrir sans problème durant tout notre périple. J’apprends beaucoup à son contact, et j’apprécie sa compagnie un peu plus chaque jour.

Un matin, nous arrivons enfin dans une région qui semble lui convenir. Elle arrête la charrette et se tourne vers moi, le visage très sérieux.

-« Il y a un village, non loin d’ici. Tu pourras certainement t’y installer et peut-être rencontreras-tu un jeune homme à ton goût. »

Elle reprends les rênes et fait mine de faire repartir le cheval mais je l’arrête en posant ma main sur son bras.

-« Je n’ai aucune envie de m’installer dans ce village, ni dans aucun autre d’ailleurs, Et je ne veux pas, non plus, trouver de compagnon. »

Elle paraît étonné de ma réponse et hausse un sourcil interrogatif. Je détourne le regard et je baisse la voix pour ajouter.

-« Je préférerais rester avec toi. »

Je relève les yeux et je vois distinctement la petite étincelle dans les siens. Même si elle essaie de me le cacher, je sais que ma réaction lui a fait plaisir. Pourtant, elle prend son ton le plus bourru pour me répondre.

-« Gabrielle, si tu restes avec moi, ça ne t’attirera que des ennuis. Où que j’aille, les gens finissent toujours par avoir peur de moi et de mes connaissances, qu’ils prennent pour des pouvoirs maléfiques. Tu seras bien plus tranquille au village. »

Je hausse les épaules et cette fois je la regarde bien en face.

-« Je préfère avoir des ennuis avec toi que d’être tranquille sans toi. » Je soupire et pose mes mains sur ses épaules.

-« Moi aussi j’avais peur de toi au début, mais j’ai appris à te connaître et… »

Je ne finis pas ma phrase, c’est trop difficile. Je n’ai jamais oublié le « presque baiser », j’y pense même de plus en plus souvent. Même si ça ne s’est jamais renouvelé, elle a parfois eu des regards et des gestes tendres envers moi. Des caresses sur la joue, dans les cheveux, son bras sur mon épaule, qui me donnent l’espoir qu’elle éprouve pour moi tout ce que je ressens moi-même pour elle, bien que dans mon esprit, je ne mette aucun mot dessus. Tout ce que je sais, c’est que je veux absolument rester avec elle. J’ai toujours les yeux dans les siens, et je tente de faire passer les mots que je ne parviens pas à dire dans mon regard. Elle se trouble et détourne la tête en murmurant.

-« Tu n’es pas raisonnable…

-Je n’ai pas envie de l’être. »

Mon obstination lui arrache un sourire. Elle secoue la tête de droite à gauche et me prend dans ses bras.

-« Tu veux vivre avec une sorcière ? Tu prends des risques, toi qui étais, il n’y a pas si longtemps, fiancée à un jeune seigneur. »

L’évocation de Quentin me fait grimacer. Je n’éprouve rien pour lui, il est bien trop loin de toutes façons, mais je me souviens de la solution qu’elle avait évoquée ce jour là.

-« Je crois que si je revoyais mon « fiancé » aujourd’hui, il ne me ferait plus aucun effet. »

Elle passe son index sur ma mâchoire d’abord, sur mes lèvres ensuite.

-« Vraiment ? Tu en es bien sûre ?

-Oui, j’en suis certaine. »

Elle sourit largement et pose un petit baiser sur ma pommette. Je passe mes bras autour de son cou, me rapproche encore plus d’elle et je murmure dans son oreille.

-« Il n’y a aucun doute là-dessus. Je n’ai jamais été aussi sûre de quelque chose de toute ma vie. »

Elle m’embrasse très légèrement sur la bouche puis reprend les rênes du cheval.

-« Allons chercher un endroit où construire notre cabane ! »

 

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Commentaires
F
Si elle pensait passer inaperçue en prenant un pseudo, c'est raté ! ;-)<br /> Jolie histoire qui finit bien, ouf !
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