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26 juillet 2015

Indiscrétions, saison 4, épisode 6

INDISCRETIONS

La Quatrième Saison

Créée, produite, réalisée et écrite par : Fanatic et TNovan

 

Traduite par Fryda (2014)

 

Episode Six : Pas d’inquiétude, sois heureuse (Don’t Worry, Be Happy)

J’aime la façon dont l’eau coule sur le corps de Kels. Ça pourrait avoir à faire avec ma position. Je suis allongée derrière elle, mon dos contre la baignoire, nos jambes entrelacées. Je lève l’éponge et je la presse à nouveau, et je regarde les gouttelettes glisser sur sa peau. Mon autre bras est enroulé autour d’elle, juste sous ses seins. Je me penche et je l’embrasse sur la nuque et derrière son oreille. « C’est agréable. » Je sens l’odeur propre de sa peau et de ses cheveux.

« Humm », Kels acquiesce d’un air allangui. Elle est totalement détendue contre moi.

En général, je ne suis pas très ‘bain’. Mais ma femme l’est. Et mon job là maintenant c’est d’être avec elle. Les jumeaux sont endormis dans l’autre pièce. Ils sont rassasiés, surtout Collin qui a été un petit goinfre ces temps-ci, leurs couches changées et satisfaits. Une fois qu’on les a eus installés pour leur sieste, j’ai décidé de concentrer mon attention sur leur Maman.

« Tu veux qu’on se blottisse au lit et qu’on regarde des vieux films ? »

Kels ouvre un œil et me regarde d’un air endormi. « On a des Cary Grant ? »

« En fait, on a ‘L’impossible M. Bébé’, un des meilleurs. »

« Oooh, avec Kate Hepburn. »

Je hoche la tête et je verse plus d’eau chaude sur elle. « Tu l’aimes bien aussi ? » Je chantonne contre son oreille.

Kels sort la main de l’eau et couvre la mienne puis prend mon bras. « J’ai un truc pour les femmes fortes. »

Je plie mes bras autour d’elle et je hoche la tête en direction de mon biceps. « Je fais de la muscu. » J’embrasse son oreille et je la mâchouille. « J’adore faire de la muscu. »

Kels se retourne et m’embrasse doucement. « Je vais m’assurer de t’acheter une carte de membre de la salle de gym. »

 

* * *

 

Sorties du bain, séchées et dans nos pyjamas, Kels et moi nous sommes allongées sur le lit, la télévision allumée en fond sonore. Collin s’est réveillé il y a quelques minutes et il est aussi sur le lit. Il est entre nous, ses pieds dans sa bouche. Mes enfants pourraient enseigner le yoga. Il me semble qu’il y a des cours de yoga pour bébés aujourd’hui. Je pourrais vérifier ça.

« Aaaa », chantonne Collin joyeusement les orteils dans la bouche.

« Oui, petit homme, on te voit. » Je lui dépose un baiser mouillé sur le front. Je prends la télécommande et j’augmente le volume pour entendre par-dessus les vocalises de mon fils ce qui se passe. C’est une des multiples chaines d’infos du câble.

« Dans une sortie surprise du magazine d’infos hebdomadaire Indiscrétions, la présentatrice Kelsey Stanton a démissionné en citant des raisons personnelles », lit la blonde joyeuse sur le moniteur.

Je m’apprête à changer de chaine mais Kels me prend la télécommande. « Laisse. Je veux écouter. »

D’accord.

« Plus tôt cette année, Kelsey Stanton a été outée quand sa mère, Katherine Stanton, a kidnappé les jumeaux que Kelsey a eu l’an dernier avec sa compagne, Harper Kingsley. Cette dernière est une réalisatrice confirmée chez Indiscrétions. On ne sait pas si elle aussi va démissionner. »

« Je vais le faire », crie-je en jetant un oreiller vers la télévision.

« Kelsey Stanton », continue la présentatrice, « s’est retrouvée littéralement sous le feu quand elle a été kidnappée par un fan obsessionnel. Quand la police est venue la secourir, elle a tiré plusieurs fois sur son ravisseur. Aucune charge n’a été retenue contre elle après que le bureau du Procureur Général a décidé que c’était de l’auto-défense. »

Kels fronce les sourcils. « C’est gentil de leur part de me rappeler cette année. Qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce que Robert Downey Junior n’a rien fait de stupide cette semaine ? »

« Apparemment non. » Je soulève Collin et je le balance au-dessus de sa mère. « Mais nous avons Super Bébé avec nous, alors ils peuvent aller se faire foutre. »

« Harper Lee ! Ça va te coûter un max ! »

Je souris. Mission accomplie. Ma femme est maintenant plus ennuyée avec mon langage ordurier que par la pétasse à la télévision. « Je sais, je sais », je soupire. Je rapproche Collin de sa mère. « Regarde, Super Bébé veut un bisou ! »

Kelsey se met à rire et donne un baiser à son fils. Un baiser rapide, plus de bave qu’autre chose. Je me penche et je me joins à leur jeu.

Nous formons un petit bouquet de bonheur, alternant baisers à notre fils et à l’une l’autre. Voilà comment ça doit être. La Famille.

Brennan couine depuis le berceau proche. Je pose confortablement Collin sur la poitrine de sa maman et je roule hors du lit. Je vais vers Brennan et je la soulève. « Qu’est-ce qui ne va pas, Miss Râleuse ? Hein ? Tu veux aussi embrasser ta Maman ? » Nous revenons vers le lit et nous laissons tomber.

Kels lève la tête et sourit affectueusement à sa fille. « C’est comme ça qu’elle fait si elle pense rater quelque chose. C’est une enfant mêle-tout. » Je soulève Brennan et je la mets nez à nez avec sa maman. « Elle a les graines d’un bon reporter dans son sang. »

Je ris à la pensée de quiconque voudrait lui faire obstruction. « Il faudrait qu’on travaille avec elle sur sa technique d’interview. »

« Hé ! » Proteste Kelsey pour le compte de Brennan. « Elle t’a convaincue de te lever et de la prendre. Je pense qu’elle sait y faire. »

« Vrai, sauf qu’il lui manque un peu de subtilité. »

« Ça, ma chère, elle le tient de toi. »

Ma femme sourit, l’air heureux et l’esprit tranquille pour le moment. « Pas besoin d’en rajouter. » Je suis sur le côté et je regarde les deux bébés qui maintenant donnent de grands coups à leur Maman. « On a bien travaillé, chér. »

« Certainement et je défie quiconque de dire le contraire. »

 

* * *

 

Je mets les jambes sous moi et je respire la légère odeur de menthe dans le thé. Pas étonnant que j’aime mon docteur. Il sait vraiment comment faire se détendre quelqu’un.

« Comment vous sentez-vous aujourd’hui, Kels ? »

« L’un dans l’autre, pas mal. Je me sens déjà plus détendue rien que d’être à la Nouvelle Orléans. »

« Même avec toute cette information dans la presse sur votre départ d’Indiscrétions ? » Il sirote son propre thé et se prépare à inscrire une note dans mon dossier.

« Je suis membre de la presse et je fais partie des medias. J’ai une certaine célébrité et je dois vivre avec. On peut soit le gérer soit le laisser vous rendre cinglée. »

« Et c’est pour ça que vous êtes venue me voir ? Pour apprendre à le gérer ? » Il sourit et me fait un clin d’œil.

« En fait, c’est probablement une excellente question. » Je soupire et je regarde dans ma tasse puis je lève les yeux vers lui. « Je n’ai pas le sentiment d’avoir bien géré certaines choses très bien. »

« Comme ? »

« Comme de tuer un homme. Est-ce que je ne devrais pas me sentir plus coupable ? »

« Ce n’est pas mon travail de vous dire ce que vous devriez ressentir. Mon travail c’est de vous aider à accepter ce que vous ressentez. »

« Vous parlez comme un vrai psy. »

« Bien, parce que je savais bien qu’il y avait une raison pour laquelle je suis allée à l’université pour ces trois diplômes. » Il sourit à nouveau et se lève pour se remettre du thé. « Pourquoi pensez-vous que vous devriez vous sentir ‘plus coupable’ d’avoir tué cet homme ? »

« Je ne sais pas. Peut-être que ça a à voir avec tout ce truc de ‘Tu ne tueras point’. »

« Vous ne me semblez pas être particulièrement férue de religion. »

« Je ne le suis pas. Disons que je me sens mal à l’aise avec mon être spirituel. »

« Et pourtant vous avez cité un des Dix Commandements. Avez-vous peur d’aller en enfer ? »

« Non. »

« Alors pourquoi vous inquiéter des Dix Commandements ? »

« Bien vu. »

« C’est une réaction sociétale. Vous en avez entendu parler, avez écouté des gens s’y référer toute votre vie, ça arrive. Pensez-vous avoir sauvé votre vie en tuant cet homme ? »

« Oui. Mais la seule chose qui me gêne, c’est est-ce qu’il y avait un facteur de vengeance quand je l’ai tué ? Je pensais qu’il avait blessé Harper. Je le voulais mort pour ça. Est-ce que c’est mal ? »

« Kelsey, je ne peux pas vous dire ce que vous devez ressentir. Cet homme a tué beaucoup de gens et en a blessé beaucoup d’autres. Il y a eu des dizaines de victimes. Les personnes qu’il a tuées et aussi les familles qui leur ont survécu. Je suis sûr que pour certains parents et amis des femmes qu’il a tuées, vous êtes une héroïne. »

« Oh, ne dites pas ça. » Il faut vraiment que je réfrène une nausée. « Je ne veux pas être une héroïne pour avoir tué quelqu’un. »

« D’accord, alors je vais simplement vous dire que personnellement, je pense que la façon dont vous ressentez et gérez ce que vous avez fait est parfaitement sain et normal. C’est juste de ne pas se sentir coupable d’avoir sauvé sa propre vie. »

Je hoche la tête et je sirote mon thé. Je ne suis pas sûre de ça mais ça ira pour le moment.

« Comment vous sentez-vous à l’idée de quitter votre travail maintenant que vous vous êtes éloignée des affaires quelques jours ? »

« En fait, là maintenant, je le savoure. Je lis et je me détends, et je suis avec les bébés et Harper, et je m’installe dans notre nouvelle maison. C’est merveilleux. Je me connais assez pour savoir qu’à la fin il faudra que je trouve quelque chose à faire. Je pèterai les plombs si je ne travaille pas. Mais j’ai beaucoup d’options. J’ai reçu beaucoup d’offres également. »

« Vous devez vous sentir bien. »

« En effet. C’est sympa de savoir que des gens sont prêts à travailler avec moi malgré les problèmes que j’ai eus, et les choses qui en sont ressorties. »

« Et bien, il me semble que ce n’est pas une si grosse affaire. »

« Vous le pensez, mais si les chiffres sont mauvais et les publicitaires menacent de retirer leurs dollars, les huiles se crispent. »

Il hoche la tête pour manifester sa compréhension et se rasseoit. « Que va faire Harper ? »

« Elle démissionne et revient aussi à la Nouvelle Orléans. »

« Vous avez l’impression de lui avoir forcé la main ? »

Je soupire. « J’aimerais penser que non, mais tout au fond de moi je sais qu’elle abandonne sa carrière pour être avec moi et les bébés. Harper est adulte et parfois les adultes font des choses qu’ils n’aiment pas. Je ne peux pas prendre sur moi-même le blâme pour une décision qu’elle a prise. Elle aurait pu rester à New York et finir son contrat. Ça n’aurait pas été sympa d’être séparées mais nous aurions pu nous en sortir. Vous voyez ce que je veux dire ?

« Je comprends. Ma femme et moi avons dû être séparés pour quelques temps quand elle passait son diplôme. Elle allait en cours à Georgetown et je montais mon cabinet ici. Vous avez raison, ce n’était pas sympa mais on a géré. »

« La famille est très importante pour Harper et elle veut être avec nous. C’est une réalisatrice très talentueuse ; il ne lui faudra pas longtemps pour retrouver un autre travail. Ce n’est pas comme si nous avions à nous inquiéter pour l’argent, alors ça nous aide pas mal aussi. Ça nous donne du temps à toutes les deux. »

« Vous avez beaucoup de chance dans ce domaine. La plupart des gens n’ont pas ce luxe. »

« Je sais. Nous avons aussi de la chance d’être entourées par la famille. »

« La famille d’Harper. C’est ça ? »

« Oui. J’ai commencé récemment à faire tomber les barrières avec mon père. Il vit à New York. En plus il est remarié et il a un bébé aussi. Bien que je sois ravie que nous nous reparlions, il a une nouvelle famille et je n’en fais pas vraiment partie. Ou, du moins, je ne me sens pas en faire partie. »

« Vous ressentez faire partie de la famille d’Harper ? »

« Oui. Je l’ai toujours ressenti. Ils m’ont fait me sentir chez moi la première fois que je suis venue. »

« Vous aimez ça, pas vrai ? Sentir que vous faites partie de quelque chose ? »

« C’est la première fois que j’ai vraiment ressenti que je faisais partie de quelque chose. »

« Ça vous ennuie si je me fais l’avocat du diable un instant ? »

« Je pensais que c’était votre travail. »

Il sourit et secoue la tête. « Je vois que vous traiter va être un sacré défi. »

« Toujours. »

« Pensez-vous que vous soyez tombée amoureuse d’Harper parce que vous aimiez le sentiment d’appartenance ? »

Ouille. Ouaouh. Quand il joue, il joue fort. « Je… je ne sais pas. Je suppose que c’est possible. Mais j’aime Harper. J’aime sa famille et je me sens complète. Est-ce que ça, ce n’est pas important ? »

« C’est la chose la plus importante. Je sais que vous aimez Harper ; je n’ai aucun doute là-dessus. J’étais juste curieux de savoir si vous aviez envisagé cette possibilité. »

« Non, et je ne suis pas sûre d’en avoir besoin. J’aime Harper. Nous avons une famille merveilleuse et une belle maison. C’est ce qui importe pour le moment. »

« Et dans quinze ans ? »

Je ne peux m’empêcher de rire. « Dans quinze ans, je serai trop occupée à empêcher Harper de tuer le garçon pour lequel Brennan aura un béguin, pour m’inquiéter de ça. »

Il rit avec moi. « J’ai une ado et je vais vous dire, ce premier rendez-vous est terrifiant. On veut les suivre partout, se cacher derrière un buisson, tout ça. »

« Je ne suis pas sûre qu’Harper va y survivre. »

« Elle ira très bien. Elle a quelques années devant elle pour se faire au concept. »

« Vrai. »

 

* * *

 

J’attends Kels dans le jardin. Comme elle est avec son nouveau psy depuis ce matin tôt, Robie et moi avons accroché une balancelle sous le porche. Je suis maintenant étendue dessus, un livre sur ma poitrine et le soleil sur mes jambes. Les jumeaux sont chez leur cousin à côté, comme ça on peut avoir un peu de tranquilité ensemble. Si elle revient jamais.

Je me penche et je prends un verre de thé glacé sur le sol. A travers un rideau de cheveux, je vois des tennis.

« Salut, l’Etalon. » La voix de Kels est chaude d’affection. « On dirait que tu as été occupée. Tu veux de la compagnie ? »

Je me redresse, le verre dans ma main et je souris. « Si c’est la tienne, alors absolumment. » Je balance les jambes pour qu’elle puisse me rejoindre. Je tends la main et je lui fais signe. « Comment vas-tu, ma magnifique ? »

« Je vais bien. » Elle jette un coup d’œil autour d’elle et lève un sourcil inquisiteur. « Où sont les bébés ? Tu as fini par les vendre à une troupe de romanichels ambulante ? »

Je hausse les épaules d’un air mélodramatique. « Ils en ont offert un bon prix. Jusqu’à ce qu’ils viennent les chercher, Brennan, Collin et Tatie Brian sont chez Robie et Renée. »

« Au moins tu en reçois plus qu’une poignée de haricots magiques. » Elle s’avance et se laisse tomber sur la balancelle près de moi, puis elle me pique mon thé. 

« Hé ! » Je fais semblant de protester. Je suis mon thé jusqu’à ses lèvres et lui souhaite la bienvenue à la maison.

« Alors, c’est quoi le plan pour le reste de la journée ? »

Je me penche en arrière et je l’attire doucement pour qu’elle soit contre moi. « Je pensais qu’on pourrait passer un peu de temps ensemble. Ensuite on peut aller chercher un film, récupérer les enfants et nous blottir sur le canapé. »

« Hmmm… une femme avec un plan. C’est bien. » Elle s’installe contre moi tout en gardant mon verre. « Mon cerveau est grillé. Et si on mangeait chinois ce soir ? »

« C’est comme si c’était fait. » Je prends une inspiration profonde et je décide d’avancer un peu dans les eaux plus profondes. « Comment ça s’est passé aujourd’hui ? »

« Ça s’est vraiment bien passé. Je l’aime bien. » Elle me tend le verre pour que je puisse prendre une gorgée. « Il me fait réfléchir, mais il ne me bouscule pas. Il me fait aussi comprendre que c’est bon de ne pas être sûre de moi à cent pour cent sur ce que je ressens. Je pensais être supposée avoir réglé tout ça. Je suis contente de voir que je n’ai pas à le faire, et que j’ai le temps. » 

Mes doigts caressent doucement la peau de son bras, essayant de transmettre mon inquiétude et mon affection. « Qu’est-ce que tu étais censée avoir réglé, chér ? »

« Je ne sais pas. J’avais ce sentiment que j’étais plus ou moins supposée avoir toutes les réponses. C’est sympa de savoir que ce n’est pas le cas. »

« Oui, parce que sinon tu me présenterais beaucoup plus souvent », je la taquine.

« Ne t’inquiète pas pour ça. Ça ne va pas se produire. Je vais prendre les choses une à la fois. Travailler les choses qui se nichent dans les ombres de mon esprit, et continuer avec ma vie. » Ma nana se blottit un peu plus contre moi, un bras autour de ma taille. « Il faut que je trouve quelque chose pour nous occuper maintenant que j’ai réussi à nous rendre chômeuses toutes les deux. »

« Tu ne veux pas de moi ici ? » Ma gorge est serrée quand je pose la question. 

« Bien sûr que si. Mais je sais qu’il faut que je te tienne occupée. Autrement ça va être comme de vivre avec Calvin quand il saute sur des bombes de noix de coco couvertes de sucre. »

Je soupire, à la fois de soulagement et de désir. « Seigneur, comme j’aimerais qu’on en fabrique des pareilles. » J’embrasse sa tempe et je respire l’odeur propre de son shampooing. « Tu as besoin que je fasse quelque chose ? Est-ce que je peux t’aider d’une manière ou d’une autre, ma chérie ? »

« Tu fais juste ce qu’il faut. Tout dépend de moi, Harper. J’apprends à avoir une prise et à ne pas laisser les choses monter jusqu’à ce que j’ai le sentiment de ne plus pouvoir les supporter. La thérapie est bonne pour moi. C’est là qu’il faut que je sois en ce moment. »

« Tu pourrais te mettre à la boxe. »

« Je pourrais. » Elle me cogne l’estomac pour jouer. « Il faut que je recommence l’entrainement sur une base régulière. Je pourrais commencer à prendre des leçons de kickboxing ou un truc comme ça. Qui sait ? On verra ce qui va se passer. »

Je lui fais mon meilleur sourire dévergondé. « On pourrait faire beaucoup de sexe. C’est un bon entrainement. Et ça me rendrait sûrement heureuse. »

Cette fois je reçois un coup de coude taquin dans les cotes. « Ouais, on pourrait aussi faire ça. » Beuh, étant donné le ton de sa voix, je pense que non. « J’aimerais voir si je peux te faire demander grâce à nouveau. »

« Ce ne serait pas marrant d’essayer ? » Je l’embrasse mais je me recule, plus sérieuse, me souvenant de pourquoi nous avons cette conversation. « Ecoute, je veux juste que tu saches que je suis là pour toi, avec toi, par toi. Tout ça, d’accord ? Tu n’es pas seule. Et tu comptes énormément pour moi, l’Ebouriffé et notre bébé sans pseudo. » Je me dis que je ferais aussi bien de dire tout ce que j’ai à l’esprit aujourd’hui. « Si tu as besoin de parler, ou d’une épaule sur laquelle pleurer, je veux être là pour toi. Nous sommes ensemble pour affronter tout ça. Compris ? »

« Je le sais. Je n’en ai jamais douté un instant, Harper. De toutes les choses qui m’inquiétaient chez toi, le fait que tu me soutiendrais autant que tu le peux, n’en a jamais fait partie. Je te fais confiance pour garder mes arrières et si je trébuche, tu seras là. Mais je veux que tu te souviennes que tu en as deux autres qui ont plus besoin de toi que moi. Il faut que tu les fasses passer même devant moi. Je suis une grande fille, mais ils dépendent de toi pour tout. »

« En parlant d’eux, tu veux qu’on aille sauver Robie d’une maison pleine de six enfants ? »

« Bien sûr. On pourrait inviter Clark et Christian pour un petit repas chinois et un film ? Peut-être offrir une pause à Robie et Renée aussi ? »

Je suis déçue. Kels n’a pas compris ma blague. « J’ai dit six enfants », j’ajoute.

« Tu sais, tu devrais être plus gentille avec Brian. » Je ris, contente qu’elle ait compris maintenant. « En plus, ce n’est pas comme si tu étais bien placée pour parler Miss ‘Oouh Regardez les Jeux Vidéos qu’On Peut Jouer Dans Le Nouveau Van’. »

Je ris fort, reconnaissant la vérité dans cette déclaration. « Oooh, grillée. On prend aussi Kelly ? Je ne sais pas si Christian ve laisser sa Kelsey, si je peux dire. »

« Bien sûr. Pourquoi pas ? Voyons ce que serait une maison pleine. Comme ça tu auras une vraie idée de ce que tu as fait endurer à Mama toutes ces années. Tu pourrais même vouloir lui envoyer des fleurs et t’excuser avant la fin de la soirée. »

Je lui tape le nez. « Tsk, tsk. Je fais déjà bien mieux. A mon anniversaire, chaque année, j’envoie à Mama un énorme bouquet de fleurs. Ils ont toujours un ballon qui dit ‘c’est une fille !’ et une carte qui la félicite pour la naissance. »

« C’est très gentil, Tabloïde. »

« Je pensais que c’était sympa de faire ça. »

« Ça l’est. » Ma nana rit un peu tout en se glissant hors du banc. Elle tend la main vers moi et me tire pour me mettre debout aussi. « Allez, l’Etalon, allons chercher un troupeau d’enfants. »

« Je t’aime, Petit Gourou. »

 

* * *

 

Nous passons un moment paisible à la maison. Collin et Brennan sont allongés sur la couverture et mâchouillent des jouets. Je suis allongée près d’eux au cas où l’un ou l’autre aurait besoin d’attention. Sur mon estomac, pour l’instant, il y a les pieds de Kels. Apparemment je suis un bon repose-pied.

Kels est sur le canapé et lit un livre épais. Je pense que Kels prévoit de lire tous les grands livres jamais écrits maintenant qu’elle est une femme libre. Il faut toujours que j’aille à New York pour pouvoir démissionner. Il faut aussi que je commence à m’occuper de nos affaires dans l’appartement et qui vont venir ici.

Brian entre dans la pièce en chantonnant joyeusement. « Je pense que je vais aller dans le Quartier pour l’après-midi, si ça vous va. »

« Bien sûr », répond Kels promptement mais elle fronce les sourcils légèrement. « Tu ne veux pas venir chez Mama et Papa cet après-midi ? »

« Oooh, Mama a vraiment un goût impeccable. »

Je ricane.

Il me pousse du pied. « Ta Mama si ! »

Kels frotte ses pieds sur mon ventre pour me chatouiller. « Tu ferais bien de faire attention, Harper. Il va te faire virer de la Conspiration de la Cuisine, et s’il ne trouve rien de vrai à dire, il va l’inventer. »

Je soupire et je lève les bras comme si je me rendais. « Bien, bien. Bien sûr que Mama a un goût impeccable. Elle m’a moi. » Brian et Kels éclatent de rire. Vauriens.

« C’est vrai », glousse Brian. « C’est justement ce que je pensais. » Il sourit à ma nana. « J’y passerai un peu plus tard dans l’après-midi. »

« Brian, avant que tu partes, tu as une minute ? Harper et moi voudrions te parler. »

« D’accord. » Il a l’air nerveux. « Est-ce que tout va bien ? »

Kels sourit. « Tout va bien. » Elle tapote le coussin près d’elle. Brian se laisse tomber et pose les pieds sur ma cuisse. Je me retiens à peine de le frapper.  « Nous voulons savoir si tu as pensé au fait que nous devrions embaucher une nouvelle nounou. Venir à la Nouvelle Orléans serait un grand pas pour toi. »

« Je sais. J’ai hâte d’y être. » Il regarde affectueusement mes enfants. « Je n’ai aucune intention de vous quitter avant le dix-huitième anniversaire de Brennan et Collin. »

Dix-huitième anniversaire ? Ils ont besoin d’une nounou jusque là ? Je vais devoir nourrir et héberger Brian encore dix-huit ans ? Au moins si je dois m’évanouir, je suis déjà allongée par terre. « Aussi longtemps ? » Je coasse en oubliant de me censurer.

Le talon de Kels s’enfonce dans mon ventre. « Sois gentille ! »

Je regarde ma femme, mes yeux plaidant ma cause. « Dix-huit ans, Kels. Si nos enfants ont encore besoin d’une nounou à cet âge-là, nous allons avoir de gros problèmes. Très gros. »

« Détends-toi, mon cœur. Je suis sûre que Brian veut juste être gentil. » Elle regarde vers notre nounou pour confirmer ce qu’elle dit. Il lance un regard en coin qui ne me rassure pas. « Ce qu’il essaie de dire, c’est qu’il aime nos bébés et il ne les quittera pas. »

Je m’évente. « Tu en es sûre ? » Je regarde Brian. « Tu es poli ? »

« Tu sais, l’Etalon », réplique Brian, « parfois tu prends les choses trop au pied de la lettre. Que dirais-tu si je te disais que je suis aussi profondément amoureux de ta femme ? »

Oh Seigneur, quelle journée ! « Tu essaies de me tuer ? »

« Non, l’Etalon. » Il se lève du canapé et s’agenouille près de moi. Trop près, en fait. « Si j’essayais de te tuer, je ferais ceci. »

Avant que je réalise ce qui se passe, Brian m’embrasse.

Sur les lèvres.

J’attrape ses lèvres entre mon pouce et mon index, le surprenant. « Ne. Refais. Plus. Jamais. Ça. »

Brian hoche la tête.

Et je me mets à rire sans pouvoir m’arrêter. Les prochaines dix-huit années seront très certainement intéressantes.

 

* * *

 

La Conspiration de la Cuisine est toute présente ce week-end. Oh, on dirait que cela fait une éternité qu’on n’a pas été ensemble comme ça. Je ne me suis pas rendue compte de combien ça me manquait jusqu’à maintenant que je suis assise et que je ris avec ma famille. Rachel nous a fait hurler de rire en racontant la tentative de Luc de s’ajuster à la paternité. En vérité, il se débrouille bien, mais vu que Stevie s’est retrouvé à marcher la plus grande partie de la matinée avec ses tennis sur les mauvais pieds jusqu’à ce que Rach s’en rende compte, il se pourrait qu’il veuille discuter de ce point. On dirait que Luc a un peu de difficultés à dire où se trouve la droite de la gauche sur les petites tennis que portent ses garçons.

« Comment se débrouille Harper avec ce genre de choses ? » Katherine me sourit s’attendant à ce que je dise quelques mesquineries sur mon épouse.

« C’est un génie absolu. » Mais je ne peux m’empêcher de rire. « Mais il y a des moments où je crois qu’elle pense que changer les couches c’est une compétition du genre rodéo et qu’il faut qu’elle le fasse dans les meilleurs délais. » Je sirote mon thé et je regarde les jumeaux qui dorment tellement paisiblement dans leur landau malgré le bruit dans la pièce. « Mais en fait, c’est peut-être un instinct de survie. Ce qu’ils produisent peut parfois être vraiment toxique. »

« En parlant de Harper », dit Mama très sérieusement tout en prenant un siège. « Je pense qu’il est temps que nous l’invitions à nous rejoindre. »

On pourrait entendre tomber une aiguille. Quelque part, bien que ce serait merveilleux, ça n’a pas l’air juste. Mais ça a du sens. Un certain sens étrange et tordu. Mama nous regarde toutes l’une après l’autre, et elle lève un sourcil quand elle arrive sur moi.

« Hé, ne me demandez pas. Je suis totalement d’accord. Demandez à Harper Lee. C’est sa décision. »

Renée se lève et va vers la fenêtre de la cuisine. « Oh, Harper Lee, tu veux bien venir un instant, s’il te plait ? »

Nous entendons les garçons qui grognent et la taquinent, et tous les enfants chantent qu’elle doit avoir des ennuis. Robie crie, « attention à la cuillère en bois de Mama. »

Nous ne pouvons nous empêcher de rire quand elle arrive et passe juste un peu la tête par la porte.

« Collin vous fait des ennuis ? »

« Non, Harper Lee. » Mama se lève et tapote le dossier de sa chaise. « Collin Lee est profondément endormi. Entre et assieds-toi. »

« Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »

Je ricane et je cache mon sourire derrière ma main. Je baisse les yeux mais je réussis à en garder un sur Harper. Un homme qu’on appelle à la cuisine, ce n’est apparemment pas une bonne chose. Harper a l’air de vouloir fondre en larmes si on ne lui dit rien rapidement.

« Entre et assieds-toi. » La voix de Mama est ferme. Harper s’assied immédiatement.

Pauvre chose. On dirait un chiot qui a été surpris en train de voler le dîner sur la table. Je ne suis pas sûre de pouvoir supporter ça plus longtemps. Je décoche des dagues à mes sœurs qui rient comme si demain ne devait jamais venir.

« Harper Lee, nous pensons qu’il est temps que tu nous rejoignes dans la cuisine », lui dit Mama à côté de la cuisinière. Elle se verse une autre tasse de café et regarde la réaction d’Harper par-dessus le bord.

« Quoi ? »

Je peux dire par l’expression sur le visage d’Harper, qu’elle pense que c’est une blague. Je lui prends la main pour lui signifier que ça ne l’est pas.

« Nous pensons que tu devrais nous rejoindre dans la cuisine », redit Mama, en faisant un sourire connaisseur à sa cadette, attendant sa réponse.

« Pourquoi ? Je pensais que la Conspiration c’était pour nous tenir tranquilles. »

Rachel se penche en avant et pose son menton sur son poing. « Qui ça ‘nous’ Harper ?

Elle fronce les sourcils pour Rachel et grogne, « les enfants. »

Katherine s’étire dans sa chaise et jette sa serviette sur la table. « Voyons, Harper, tu sais que les petits-enfants Kingsley sont parmi les mieux élevés de l’Etat. Pourquoi aurait-on besoin de les tenir tranquilles. Est-ce que tu parlerais de quelqu’un d’autre, par hasard ? »

Eh ben, la CC est en plein mode vipère aujourd’hui. Ça devient de plus en plus difficile de cacher mon sourire.

« Les enfants de la première génération », explique Harper sans que ce soit vraiment nécessaire. Nous avions toutes compris. « Moi et les garçons. Et tu sais parfaitement bien ce que je veux dire. »

Elle me regarde pour avoir de l’aide et je fais tout mon possible pour ne pas rire. La pauvre petite a une trouille d’enfer. « Harper, cette offre est sincère. Mama pense que puisque nous avons maintenant Brennan et Collin, et que tu es devenue une Mama à plein temps aussi, ce serait bien pour toi de nous rejoindre. »

« Je peux y réfléchir ? » balbutie-t-elle.

Mama hoche la tête. « Absolumment, tu as trente secondes. »

Ceci relance une salve de rires. Seigneur, Harper, ne sois pas stupide, ne défie pas Mama là-dessus. Une invitation à entrer dans la CC n’est pas une petite chose, ça se mérite.

Elle réfléchit un long moment et ensuite, elle relâche un souffle profond. « Alors je pense que je vais passer mon tour. Je me sens bien plus en sécurité dehors. » Elle dit ceci en jetant des coups d’œil aux autres membres de la Conspiration. Elle sait qu’elles l’aiment, mais elle sait que ses frères l’aiment encore plus. « En plus, dans deux ans environ, Collin ne sera pas le bienvenu ici. Il faudra quelqu’un pour lui tenir compagnie. »

Sur ces mots, elle attrape notre fils endormi et fait une sortie plutôt empressée. Elle va le regretter quand Collin va se réveiller et aura faim, et qu’elle se rendra compte qu’elle a oublié son biberon.

 

* * *

 

Je vérifie où est Robie et je passe la balle à Luc. Il monte pour le tir au panier. Deux points. Je tapote Robie sur les fesses d’un air taquin. « Bien tenté, frérot. »

Je reçois une tape en retour. « Ça n’est pas fini tant que ça n’est pas fini, petite sœur. »

« Jeune ! » Je réplique en jetant un coup d’œil à mon fils, bien enfoncé dans les bras de son oncle Gerrard. Il a mis Collin face à l’action ; il peut me voir gagner un match de basketball. « Je ne laisserai pas Brennan être aussi méchante avec toi, L’Ebourriffé ! »

Gerrard remue le petit poing de mon fils vers moi.

Luc sort la balle du cercle et la fait rebondir plusieurs fois. Jean fonce pour le marquer. Je ne peux m’empêcher de rire à ce mouvement. Jean doit encore s’entraîner. On pourrait penser que cinq enfants le mettraient en meilleure forme que ça. Dieu seul sait pourquoi, Elaine a une allure stupéfiante.

Je me dégage de Robie, reçoit la passe de Luc et fait mon tournoiement fameux. Oh oui, ça fonctionne commme un charme. Un pas, un saut et deux points ! Luc et moi nous nous tapons les mains.

Robie et moi nous repartons vers la ligne et je ris de lui. « Tu deviens vieux et lent. »

« Tu peux toujours courir », grogne-t-il en essuyant de la sueur de son front.

« Nan », je secoue la tête pour écarter mes cheveux de mes yeux, « c’est toi qui va courir. »

Tandis qu’il proteste, je lance la balle vers le terrain. Luc est dessus mais part pour un tir en course que même Jean peut arrêter. Bon sang.

Robie ricane, alors même qu’il n’a rien à voir avec ce changement de chance. Je le marque, sûre d’obtenir quelques coups de plus que nécessaire. « Allez, vieux, attrape la balle. »

Quand Jean la lui passe, je la lui récupère facilement et je la passe à Luc avant que Robie puisse même protester. Je célèbre nos deux points suivants jusqu’à ce que Robie dise, « Qu’est-ce qui se passe, Harper ? Normalement, les gens envoient des cartes de changement d’adresse avant de déménager. »

Je sais qu’il me taquine mais ça me touche. Surtout que je ne savais pas qu’on déménageait avant d’atterrir à la Nouvelle Orléans. Ou, du moins, je ne savais pas qu’on déménageait aussi vite. « Nous aimons que les gens devinent. » J’attrape la balle en plein air et je la passe à Luc, qui se démarque facilement de Jean et me serre férocement le bras quand nous gagnons.

Quatre Kingsley en sueur s’embrassent brièvement, et partent vérifier les gamins, les femmes et le repas. Pas nécessairement dans cet ordre.

Je reprends l’Ebourriffé des mains de Gerrard et je le pose contre ma poitrine trempée. « Hé, Petit Homme. Tu as vu comment ta Mama a botté les fesses de ton oncle Robie ? »

« Pfft », est le seul commentaire que je reçois de mon frère aîné. Il attrape une bouteille d’eau et la presse pour la faire couler sur sa tête, et elle ruisselle sur mon fils ce faisant.

« Hé ! » Je proteste à la place de mon fils.

« Il survivra. C’est de l’eau. Pas vrai mon garçon ? » Il chatouille la joue de Collin et mon fils fait claquer ses lèvres. Ne lui rappelle pas que c’est le moment pour son souper, Robie.

Ce dernier incline la tête et je le suis vers un banc comme il me demande. « Tout va bien, Harper ? »

« Tout va super bien. Pourquoi ? » Je fais rebondir Collin ce qui le fait gazouiller joyeusement.

Il hausse les épaules. « Rentrer au milieu de la nuit, la queue entre les jambes. Ça ne te ressemble pas. Jamais. Tu va bien ? Les enfants ? Kelsey ? »

Je soupire, ne sachant pas vraiment comment lui répondre. « Je vais bien. Les enfants vont parfaitement bien. Kels va aller bien. Elle a juste besoin d’un peu de temps pour retrouver son équilibre. »

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Ça veut dire qu’elle a besoin de temps pour retrouver son équilibre. »

« Mon problème, ce n’est pas mon audition », marmonne-t-il.

« Juste ta compréhension. » Je sens tous mes instincts protecteurs qui se mettent au rouge. J’ai peut-être un problème avec la façon dont les choses ont été faites, mais ce n’est pas à mon frère d’en avoir un. Sauf que je sais qu’il m’aime. Et Kelsey. « Laisse-moi te récapituler les dix-huit mois passés de Kels. Elle a été prise en otage à Omaha, menacée de mort. Est tombée amoureuse de moi. A sauvé New York d’un accident biologique. A été suivie. A été kidnappée. A vu son meilleur ami tué.A dû tuer son ravisseur pour rester en vie. A changé de boulot. A voyagé dans tout le pays. A emménagé avec moi. A été enceinte. De jumeaux. S’est réconciliée avec son père. Appris qu’elle avait une petite sœur, et une belle-mère. S’est mariée. J’ai été aveugle. Elle a eu un accouchement prématuré. A failli perdre un enfant à la naissance. A été victime de chantage. A vu ses enfants volés. Tous les deux par sa mère. Et j’ai été retenue otage et suis redevenue aveugle temporairement. »

« Seigneur. »

« Exactement. C’est ce que je peux dire de mémoire. Je suis sûre que j’en oublie. »

Il me masse l’épaule. « Ça va aller. »

« Je sais, Rob, je n’ai pas aimé la façon dont elle l’a fait. Je n’ai pas aimé me réveiller à la Nouvelle Orléans pour entendre que ma femme et mes enfants emménageaient ici et que je ne pourrais les voir que les week-ends si je le voulais. Je n’ai pas aimé ne pas être consultée sur ce changement de vie majeur. » J’embrasse mon fils, mon cœur blessé à l’idée d’être loin de lui pendant quelques jours, alors que je dois commencer demain. « Seigneur, ça m’a rendue furieuse. Mais qu’est-ce que je pouvais faire, Rob ? La trainer à New York ? La forcer à aller dans un endroit où ses enfants ont été kidnappés ? » Maintenant que j’en parle, je ne semble pas pouvoir m’arrêter. « Je me serais fichue qu’elle démissionne ; ça ne m’aurait pas embêtée. C’était le ‘j’emménage à la Nouvelle Orléans et tu peux nous voir les samedis et dimanches’, qui fait mal. »

« Au moins elle revient à la Nouvelle Orléans. Elle aurait pu décider de vivre à Los Angelès ou bien à Pétaouchnok, Wyoming. »

« Je sais. Heureusement elle sait qu’elle a de la famille ici. Je suis contente que quand elle a voulu rentrer, elle a pensé à venir auprès de vous et à moins de deux kilomètres de Mama et Papa. »

Il me cogne l’épaule de la sienne. « Nous sommes contents de t’avoir ici, Harper Lee. Je suis content. Renée est contente. Nos gamins sont extatiques. »

Je ricane et je le détrompe immédiatement. « Excuse-moi mais tes enfants ne sont pas contents que je sois là ; ils sont contents qu’elle, le soit. »

« Nan. Christian aime toujours sa Tante Harper. Et tu as les meilleurs genoux pour Clark. Il te vénère. »

« Il a bon goût. »

Il sourit et jette un coup d’œil vers son fils de l’autre côté du jardin. Clark lève une pelle de sable et la fait tomber sur Geoffrey. « Elaine ne va pas aimer ça. Oh bon, Clark est mon fils et nous trouvons tous les deux que tu es merveilleuse. »

Parfois, il suffit d’une personne qui le dit. « Merci, Robie. »

« C’est facile, Harper. Je t’ai connue toute ta vie. Kelsey est la meilleure chose qui te soit arrivée. Je sais que ça va aller mieux pour toute ta famille. Toi incluse. Parfois les époux font des choses inattendues. Ça allège les choses. »

« Pas possible. » Collin fait un rot et me rappelle ma faute. « Désolée, mon gars. Harvard, nous voilà. »

 

* * *

 

Je ne veux pas partir demain matin. Avec Kels, dans un état fragile, je ne veux pas m’éloigner. Tous mes instincts protecteurs sont excités par elle. Bien entendu, une grande partie de moi est excitée par elle. Je sors lentement de la salle de bain, en essuyant le dentifrice de ma bouche, et je trouve Kels étendue sur le lit, et ne portant qu’un de mes tee-shirts.

Je bouge lentement, attirant consciemment son attention et je la rejoins. « Je t’aime », murmuré-je et je l’embrasse passionnément. Ma main droite remonte le côté de son corps élancé, s’arrête et caresse tous les endroits intéressants en chemin. Comme toujours, il y en a beaucoup Ma main glisse derrière sa cuisse, la peau lisse comme de la soie. Je grogne contre son cou. « Ma douce. »

Elle arque le dos et presse ses seins contre les miens. C’est bon. Je mordille sa gorge, goûtant la peau tendre. Plus. J’en veux plus. Mon désir pour Kels est toujours insatiable.

« Viens par ici », elle me guide d’un doigt doux sous mon menton pour l’embrasser à nouveau sur la bouche. Sa langue se love autour de la mienne, me goûtant, s’offrant en partage. Je grogne à cette sensation, ce qui ne fait que l’encourager. Ses mains tracent des doux dessins sur mon crâne. C’est bon.

Oooh, ça vient d’être meilleur.

 

<Fondu au noir>

 

A suivre épisode 7

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Commentaires
I
Merci Fryda!<br /> <br /> <br /> <br /> isis
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